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11 août 2025
« LE DEVELOPPEMENT DURABLE SE PASSE DANS LES TERRITOIRES »
A la veille du Forum politique qui se tiendra aux Etats-Unis, Aïssatou Mbaye évalue, dans cet entretien, la situation du Sénégal et donne les gages pour l’atteinte de ces objectifs.
En septembre 2015, les État membres de l’Onu ont souscrit à l’accord de l’Agenda 2030 pour le développement durable. De nouveaux objectifs de développement durable (Odd) ont été fixés. A la veille du Forum politique qui se tiendra aux Etats-Unis, Aïssatou Mbaye évalue, dans cet entretien, la situation du Sénégal et donne les gages pour l’atteinte de ces objectifs.
Vous allez assister au Forum sur le développement qui se tient à New York. Quel est son utilité ?
Ce forum est important de par son caractère fédérateur, en tant que cadre de gouvernance des Objectifs de développement durable (Odd). C’est une occasion d’échanges de grande envergure. A ce stade de mise en œuvre, toutes les catégories d’acteurs, que ce soit l’Etat ou la société civile ou les organismes internationaux, les citoyens, le secteur privé, etc., y seront représentées et vont partager les leçons apprises, notamment les contraintes et défis rencontrés dans la mise en œuvre de leurs programmes et projets en lien avec l’Agenda 2030. Ce sera un moment où tous les pays du monde auront l’opportunité d’y être représentés. Rappelons que l’Agenda 2030 du développement durable a été ratifié par les pays du Nord et du Sud. Une autre utilité que l’on peut associer à cet événement, est le cadre qu’il offre aux gouvernements de partager les résultats de leurs revues nationales volontaires. Par exemple, le Sénégal va présenter cette année pour la seconde fois consécutive. Cette revue fait l’exposé des avancées de chaque pays par rapport à l’atteinte des Odd. Mais l’autre utilité de cet événement, c’est surtout l’opportunité qu’il offre à la société civile de partager les expériences et expérimentations du développement durable à un plus haut niveau. Même si le développement durable est une démarche qui est plus orientée en termes de mise en œuvre par les Etats, car ce sont eux qui ont volontairement ratifié l’agenda 2030, il ne faut pas perdre de vue le rôle capital que la société civile sénégalaise a joué et continue de jouer pour accompagner les communautés de base et les aider à faire face aux défis de la pauvreté. Donc, en termes de positionnement, les organisations de la société civile vont pouvoir porter leurs voix dans les hautes instances, en partageant leurs diverses positions sur les questions de développement durable. C’est ce que le réseau Enda/Tiers-monde compte faire cette année au nom de toutes les entités qui le composent.
Où en est le Sénégal dans la mise en œuvre du développement durable ?
Le Sénégal est en action. Il y a un alignement qui est fait avec la phase II du Plan Sénégal émergent. Ce qui est louable. Nous avons le Pudc, le Puma ou d’autres programmes de développement de l’Etat. Il y a donc des efforts faits pour opérationnaliser l’Agenda 2030. Un suivi et une analyse de l’avancée dans la réalisation des objectifs de développement durable se fait avec le ministère de l’Economie et des Finances qui a produit, pour la seconde fois, sa revue nationale volontaire sur le développement durable. Ce, même s’il y a des limites liées à la démarche d’un point de vue purement scientifique et en lien avec les orientations fondamentales de l’Agenda 2030. Le Sénégal gagnerait à recentrer ses analyses autour des 5 principes des Odd (principe d’interdépendance et de transversalité, par exemple) en procédant à des mises en relation entre les Odd et en sortant des cloisons sectoriels. Le Sénégal gagnerait, dans la production de ses Rnv, à intégrer les expériences d’apprentissage du développement durable effectuées avec les populations et les collectivités territoriales. C’est-à-dire mettre un accent particulier sur la remontée des données de terrain. Le Sénégal gagnerait à favoriser une inclusion et participation active de toutes les parties prenantes, avec de vrais cadres inclusifs et d’implication des acteurs de la société civile pour de meilleures analyses corrélées et précises. Des analyses qui seront issues de processus Bottom-up, à partir de nos territoires. Il y a une plateforme de suivi que dispose la société civile et à laquelle plusieurs organisations ont adhéré, même si, à ce niveau aussi, il y a des améliorations à faire. L’Etat pourrait s’y appuyer pour disposer de données de terrain. Il y a donc énormément de choses qui se font, mais il reste encore beaucoup à faire. Il est fondamental qu’on aille concrètement vers l’apprentissage du développement durable pour les citoyens (notamment les enfants, les jeunes, les femmes), les élus locaux, les acteurs du niveau central, le secteur privé et même les médias et la société civile aussi. Cela veut dire qu’aujourd’hui, il a été relevé une faible compréhension de l’esprit et de la logique de l’Agenda 2030 et de ses Odd par les acteurs, même ceux des cadres dits intellectuels et la masse, notamment au niveau communautaire. La mise en œuvre de ce développement durable doit donc aller vers du Learning by Doing avec les populations pour une appropriation, très importante pour réussir le pari de transformer notre monde, prôné par l’Agenda 2030 que le Sénégal a ratifié.
Quels sont les Odd sur lesquels le Sénégal devrait faire davantage d’efforts ?
Je me plais à dire que tous les Odd devraient être importants pour notre pays. Il y a eu beaucoup d’acquis et d’avancées dans des domaines majeurs de développement, si on fait un flash-back de 10 ans. Mais n’oublions pas que nous faisons encore partie des pays sous-développés, d’après les rapports internationaux, et qu’il nous reste encore beaucoup de problèmes à régler. Et cela, nous n’avons même pas besoin de ces rapports pour nous en apercevoir. Il suffit juste de descendre dans certaines localités, rurales comme urbaines, pour le constater. Que ce soit en termes d’accès à l’eau, d’un système éducatif de qualité, d’un système de santé qui satisfait ces patients et usagers, d’une gestion durable et efficace des inondations ou des changements climatiques. Il nous reste encore beaucoup à faire, mais nous sommes sur la bonne voie, si l’on admet que le développement est un chemin, un long processus. Donc, les 17 Odd qui touchent à tous les aspects et dimensions de notre vie constituent, avec l’Agenda 2030, une excellente opportunité pour nous, mais à condition que l’on s’approprie de ses principes et philosophie. Nous devons être dans une approche de leur localisation, territorialisation ou domestication. Le développement durable se passe dans les territoires, dans le quotidien de Samba l’éleveur à Médina Yoro Foula, dans le Kolda, ou de Fatou la rizicultrice à Bona, dans le Sédhiou. Pour y arriver, l’Odd 16, qui aborde les aspects de paix, justice et institutions efficaces, peut être considéré comme un pilier qui est fondamental pour réaliser cette transformation souhaitée par l’Agenda 2030. Cet Odd montre l’importance de la gouvernance qui doit être le socle de tout ce qu’on est en train de faire pour la réalisation de l’Agenda. Que ça soit avec les collectivités territoriales, en termes de gouvernance participative, de processus démocratique et d’engagement citoyen, surtout dans notre contexte de territorialisation des politiques publiques, il faut qu’on arrive à recentrer les énergies autour de la gouvernance. En tout cas, le Sénégal peut s’appuyer sur la gouvernance pour arriver à des résultats satisfaisants sur l’ensemble des Odd.
On sait que l’atteinte des Odd demande des moyens. Est-ce que le Sénégal dispose d’assez de ressources pour relever le défi ?
Le Sénégal, à travers le Pse, a mobilisé des moyens pour réaliser sa seconde phase déclinée en programmes et actions prioritaires qu’il a alignés avec les 17 Odd. Ne faisant pas une séparation nette entre les Odd et le Pse, on peut se dire que le Sénégal pourrait relever les défis que pose la question du financement. Quand l’Etat du Sénégal pose des programmes ou des projets, pour l’atteinte des objectifs du Pse, c’est comme si on finançait les Odd. Mais il y a surtout des défis qui se posent en termes de financement des Odd au niveau des collectivités territoriales où on sait tout ce qu’il y a comme problèmes en termes de mobilisation des ressources. Les contraintes budgétaires sont nombreuses : la faible exploitation de l’assiette fiscale, la maîtrise du foncier et ses enjeux, la faible mobilisation des taxes, les retards dans les fonds de dotation et toutes les autres contraintes financières que vivent nos communes. Donc, il est clair que nos collectivités doivent aller vers des financements innovants au niveau local, pour qu’on puisse réussir le pari de la territorialisation des Odd. Mais avec le concours du secteur privé, les partenaires techniques et financiers et même les communautés, il y a des espoirs que les défis du financement soient contournés. Parce que, si les communautés comprennent le bien-fondé, la pertinence et les gains qu’elles peuvent avoir, aujourd’hui et demain pour les générations futures, elles seraient prêtes à donner une partie de leurs ressources pour contribuer à la construction de leur développement durable. Il en est de même pour les collectivités territoriales. Si elles sont bien outillées, accompagnées et coachées, elles seraient davantage efficaces dans l’amélioration durable des conditions de vie des citoyens. Il faut qu’on parvienne à aider les populations à aller vers des consensus de contrats sociaux, des plans locaux de développement pertinents et durables, et c’est là où les acteurs sont attendus. Maintenant, tout est question de communication, de sensibilisation et surtout d’outils qu’on mettra à leurs dispositions pour que les ressources puissent davantage être orientées vers le bien-être des populations. Par rapport à cela, on peut donner l’exemple du budget participatif qui peut être un excellent levier pour aller vers des transformations sociétales durables.
Quel rôle joue Enda/Tiers-monde dans la mise en œuvre de ces Odd ?
Enda/Tiers-monde est en train de faire un travail remarquable avec les collectivités territoriales et les communautés qui sont à la base. Il faut préciser que ce travail n’a pas commencé en 2015 avec les Odd. Dans ses orientations stratégiques et ses piliers fondamentaux, Enda a toujours œuvré pour le développement durable dans les pays du Sud, malgré les défis de différents ordres. Présentement, avec ses 20 entités, principalement 13 au Sénégal travaillent sur cela et 7 autres au Mali, en Tunisie, en Ethiopie, à Madagascar, en République dominicaine, au Vietnam et en Colombie. Les cibles traditionnelles d’Enda sont les communautés qui sont à la base, les collectivités territoriales. Ce sont les paysans, les éleveurs, les commerçants regroupés ou non en organisations communautaires de base, sans oublier les élus locaux avec les aspects de gouvernance. Enda couvre toutes les thématiques que l’on retrouve dans l’Agenda 2030 et ses Odd. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Union européenne nous a fait confiance et a noué un partenariat avec le réseau sur une durée de 4 ans, pour la mise en œuvre de cet agenda transformateur. Maintenant, le défi sera d’arriver à sortir de l’héritage sectoriel et d’aller vers une orientation systémique à travers des actions qui vont s’appuyer sur le pilier gouvernance, notamment l’Odd 16. En effet, chaque entité d’Enda couvre un Odd précis. Par exemple, Enda Energie qui travaille sur les Odd 2, 7, 8, 12, 15 et 17. Enda Ecopole est concernée par les Odd 1, 4 et 12, ou bien Enda Ecopop, qui s’oriente sur les Odd 11, 16 et 17. L’erreur à ne surtout pas commettre, c’est de rester cloisonné dans son secteur. Du coup, cette approche systémique et non sectorielle que l’on attend fortement de l’Etat est aussi un défi pour Enda. Mais heureusement, de plus en plus, des passerelles sont trouvées entre les entités qui mènent des actions conjointes de développement durable sur le terrain. Donc, l’atteinte des Odd est importante oui, mais le plus important, c’est de comprendre et de s’approprier de leurs principes et de la philosophie du développement durable. Enda est en train de faire un travail assez considérable dans ce sens, pour parvenir à des sociétés durablement transformées.
Avez-vous espoir que le Sénégal, à travers Enda, pourra atteindre ces objectifs ?
Peut-être bien, si l’on décide d’être optimiste. Mais, à mon humble avis, le pari à gagner pour notre pays le Sénégal, dans ce contexte de l’Agenda 2030, c’est d’avoir un état d’esprit de durabilité dans nos actions de développement. Le pari à gagner est de parvenir à prendre conscience que le développement durable doit se faire de concert avec les collectivités territoriales. Tout en négociant avec les communautés et surtout à travers une démarche qui ne laisse personne en rade “Leaving no one Behind’’, en n’oubliant pas qu’en 2030, les jeunes d’aujourd’hui seront des adultes qui vont occuper des postes de responsabilité dans ce pays.
«CONTRE LE BENIN, IL FAUT S’ATTENDRE A TOUT»
La confiance est de mise dans la Tanière, à deux jours du match contre le Bénin, comptant pour les quarts de finale de la Can 2019.
La confiance est de mise dans la Tanière, à deux jours du match contre le Bénin, comptant pour les quarts de finale de la Can 2019. en marge du galop d’entraînement d’hier, le défenseur Pape Abou Cissé est revenu sur l’importance de cette rencontre contre les « écureuils ».
Au lendemain de leur victoire sur l’Ouganda (1-0), synonyme de qualification pour les quarts, les « Lions » ont eu droit à une journée off. La bande à Kalidou Koulibaly ena profité pour se reposer, mais aussi pour découvrir certains endroits du Caire. « Cela nous a fait du bien d’avoir un jour de repos, surtout avec l’enchaînement des matchs. Nous sommes des athlètes et aujourd’hui (Ndl : hier), nous avons fait une petite séance pour nous remettre », a fait savoir Pape Abou Cissé.
Après l’équation ougandaise, les « Lions » retrouvent des « Écureuils » gonflés à bloc, avec comme enjeu une place en demi finale. Pour l’ancien joueur de l’AS Pikine (Sénégal), cette rencontre est à prendre très au sérieux. « Je pense qu’il n’y a plus de petites équipes. Dans cette compétition, il faut s’attendre à tout. On va jouer contre une équipe du Bénin qui est prête physiquement, capable aussi de marquer des buts. Donc nous allons nous préparer sereinement, comme nous l’avions fait pour les précédentes sorties », a-t-il préconisé.
Annoncés favoris à l’image du Sénégal, le Cameroun, le Maroc ou encore le pays hôte Egypte sont déjà éliminés. Une donne qui pourrait refroidir les ardeurs des fans sénégalais. Mais pour le défenseur des « Lions », il faut juste y croire. « Cela confirme qu’il n’y a pas de petites équipes dans cette compétition. Il faut s’attendre à tout, car toutes les équipes sont prêtes. Personnellement, je ne vois pas de surprise. Ce sont des choses qui arrivent dans une compétition», a expliqué le joueur de 23 ans.
Jusque-là non utilisé par Aliou Cissé, Pape Abou Cissé reste tout de même positif. « Je n’ai pas encore eu le temps de jouer. Mais cela importe peu. Le plus important pour moi, c’est que l’équipe continue de gagner ses matchs. Et qu’à la fin, nous puissions rentrer avec le trophée », a ajouté le défenseur de l’Olympiakos (D1 Grèce)..
«D'AUTRES PERSONNES SONT IMPLIQUEES, MAIS ELLES N'ONT JAMAIS ETE POURSUIVIES»
Avocat à la Cour, Me Khassimou Touré est réputé pour ses prises de position courageuses. Dans l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel, il dénonce une «discrimination» avec la grâce accordée à Amadou Woury Diallo
Avocat à la Cour, Me Khassimou Touré est réputé pour ses prises de position courageuses. Dans l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel, il dénonce une «discrimination» avec la grâce accordée à Amadou Woury Diallo, mais également le fait que des personnes impliquées n’aient pas été poursuivies.
C’est le 22 juillet prochain que la Cour d’appel de Thiès va livrer son verdict dans l’affaire des faux médicaments de Touba Bélel, dans laquelle, Bara Sylla et son co-prévenu, Amadou Oury Diallo, avaient été condamnés en première instance, respectivement, à 7 et 5 ans d’emprisonnement ferme. Bara Sylla avait comparu seul devant ladite Cour, Amadou Oury Diallo ayant bénéficié d’une grâce présidentielle.
Avocat de M. Sylla, Me Khassimou Touré - qui était, hier, l’invité de «Face 2 face» sur la TFM - a fait dans la dénonciation. «Le président de la République, c’est mon ami, c’est mon frère. Il a beaucoup d’affection pour moi et je m’en honore. Mais, il a posé deux actes sur l’affaire de Bara Sylla sur lesquels je ne suis pas d’accord. Le fait qu’il ait gracié Amadou Woury Diallo qui était le convoyeur de la marchandise et condamné Bara Sylla qui n’a qu’une portion dans la marchandise. Et en plein procès, il reçoit l’Ordre des pharmaciens. C’est du lobbying. Le dossier n’a plus de saveur. Gracier le Guinéen, juger le Sénégalais, c’est de la discrimination. Ce n’est pas bon pour une bonne gouvernance judiciaire», a-t-il asséné.
Avant de révéler : «D'autres personnes sont impliquées et le tribunal est au courant. Ces personnes n'ont jamais été poursuivies dans cette affaire. Celui qui a envoyé Amadou Woury Diallo est en Guinée. Et parmi les propriétaires des colis, il y a un certain Ismaïla et un autre qui s’appelle Aziz. Ces gens n’ont jamais été poursuivis. Bara Sylla n'est propriétaire que d'une petite portion de la marchandise et on veut tout lui imputer. Cela est inadmissible et incompréhensible». Sur les propos tenus par le chef de l’Etat, lors de l’audience qu’il a accordée à l’Ordre des pharmaciens, sur la grâce obtenue par le guinéen, Me Khassimou Touré a déclaré : «Le Président a dit qu’il a été abusé. Il a promis l’ouverture d’une enquête et des sanctions. Nous attendons de voir ce qui va se passer. Il se peut également que les autorités guinéennes soient intervenues en faveur d’Amadou Woury Diallo. Il peut être élargi pour des raisons d'Etat ou de diplomatie».
Se prononçant sur l’affaire Khalifa Sall, Me Touré a tenu à préciser que ce dernier n’est pas demandeur d’une grâce. «Si la requête de Khalifa Sall passe en rabat d’arrêt, on va rejuger son dossier», a fait savoir l’avocat, qui demeure convaincu que l’ex maire de la ville de Dakar et son frère sont innocents dans l’affaire de la Caisse d’avance. «Mon frère Mbaye Touré est un homme digne. Son destin est intimement lié à celui de Khalifa Sall qui est une bonne personne. Nous sommes issus d’une famille qui croit profondément en Dieu», a souligné l’avocat.
«RIEN N'EST GAGNE D'AVANCE, MAIS CE N'EST PAS UN MATCH»
Mbaye Diagne déborde de confiance. eu utilisé par Aliou Cissé depuis le début de la Can 2019, l'attaquant des « Lions » estime que le Bénin ne devrait pas résister au Sénégal
Mbaye Diagne déborde de confiance. Peu utilisé par Aliou Cissé depuis le début de la Can 2019, l'attaquant des « Lions » estime que le Bénin ne devrait pas résister au Sénégal. Dans un entretien accordé à la presse sénégalaise présente au Caire, il est revenu sur son faible temps de jeu, le quart de finale contre les « écureuils », avant de se projeter sur le reste de la compétition.
Mbaye, le Sénégal est en quart de finale de la Can. Qu'est ce que cela représente pour vous?
Je suis content de cette qualification. C'était notre objectif de passer cette étape en gagnant l'Ouganda. Nous espérons que les prochaines sorties vont nous procurer autant de bonheur.
Quelle lecture faites-vous du match contre L'ouganda ?
Ce n'était pas un match facile, comme le pensent certains. Je peux dire que le Sénégal l'a dominé sur tous les plans. C'est vrai qu'avec un seul but d'avance, les gens ne pouvaient pas avoir l'esprit tranquille. On se dit que l'adversaire peut égaliser à tout moment. En seconde période, il y a eu quelques changements. Les Ougandais voulaient égaliser. Mais les Sénégalais se sont donnés à fond. Nous pouvions même marquer deux à trois buts. Mais l'essentiel était de gagner.
êtes-vous satisfait de votre temps de jeu ?
Vous savez, le plus important, c'est l'équipe nationale. Nous avons décroché la qualification pour les quarts de finale et c'est l'essentiel. C'est vrai que sur les quatre matchs, j'ai eu à jouer deux fois. Peut-être ils n'ont pas encore vu ce qu'ils attendaient de moi. C'est normal et je comprends. Ce n'est pas quelque chose qui me plait. Mais nous ne pouvons pas faire autre chose. Tout ce que nous pouvons, c'est suivre les recommandations du coach. Nous sommes tous des joueurs professionnels. Nous avons un groupe de 23 et chacun doit continuer à travailler. Peut être que mon jour viendra.
Mesurez-vous l'attente des Sénégalais ?
Nous voyons tout ce qui se passe dans le pays. Les gens se mobilisent et nous poussent à aller de l'avant. Cela nous donne plus de motivation. Je pense que cette année est la bonne pour que le Sénégal puisse remporter une Can. Nous avons vraiment espoir. Nous sollicitons encore les prières des Sénégalais. Soyons unis et tirons vers la même direction. Nous savons qu'ils veulent tous le trophée, mais pas plus que nous. Avec l'unité, tout est possible.
La défaite contre l'Algérie n'avait pas un peu perturbé le groupe?
Aucune équipe ne veut perdre un match et cela a été une leçon pour nous. Mais je peux vous dire que cette défaite contre l'Algérie n'avait pas beaucoup affecté le groupe. Nous n'avions pas vraiment peur. Nous savions que le plus important était de sortir des phases de poules et passer les huitièmes de finale. C'est ce que nous avons réussi à faire. Nous prions pour que cela continue ainsi. Nous savons que ce ne sera pas facile, car le Sénégal est considéré comme favori de cette compétition.
Comment préparez-vous le match contre le Benin ?
Pour être sincère avec vous, jusque-là je n’ai pas suivi un seul match du Bénin. Les autres matchs ne m'intéressent pas. Je me focalise sur mon équipe. Dans cette équipe, je ne connais que le gardien (NDL : Fabien Farnolle). Il joue en Turquie, dans le même championnat que moi. Tout ce que nous pouvons faire, c'est de nous entrainer. Mais Sénégal contre Bénin, ce n'est pas un match. C'est vrai que rien n'est gagné d'avance, mais ce n'est pas le Bénin qui doit nous fatiguer. Nous devons plutôt penser à quel adversaire pour les demis.
Donc pour vous, le Sénégal sera en demi-finale ?
Mais pourquoi pas ? Le Sénégal doit même aller en finale. Aucune équipe ne peut avoir de tranquillité, surtout si elle a comme adversaire le Sénégal. Nous sommes prêts et nous ne craignons aucune équipe. Il peut y avoir des surprises, mais nous sommes confiants. Je pense sincèrement que nous avons un effectif capable de nous hisser en demi-finale.
Avec l'élimination de quelques favoris, certains disent que la route est balisée pour le Sénégal?
Si le Sénégal ne gagne pas la coupe cette année, ce sera très compliqué. Je ne suis pas Dieu, mais je sais que cela prendra encore du temps. Aujourd'hui, rien ne manque à cette équipe. A l'époque, les gens se plaignaient de gardiens, d'attaquants ou de défenseurs. Mais ce n'est plus le cas. Nous avons un bon effectif, de bons joueurs à tous les postes. Pour nous, il reste trois matchs. Donc, il faudra redoubler d'effort et savoir que c'est possible.
Champion de Turquie, meilleur buteur...Qu'est ce qui pourrait faire le bonheur de Mbaye Diagne ?
Remporter la Coupe d'Afrique serait énorme pour nous. Nous savons que l'attente est longue et nous avons à cœur de faire plaisir au peuple sénégalais. Personnellement, j'ai gagné le championnat de Turquie, avec le titre de meilleur buteur. Donc si je gagne la Can, ce sera sans doute la plus belle année de ma carrière. Même si je ne joue pas beaucoup, je serais ravi de voir l'équipe remporter ce trophée.
L’ESCRIME ET L’ART COMME THÉRAPIE
Tout détenu qui entre en prison sera un jour amené à en sortir. Se pose alors la lancinante question de sa réinsertion dans la société et de sa capacité à prévenir toute récidive.
Chose qui semble quelque peu ardue au vu des difficiles conditions de détention, à savoir le surpeuplement carcéral, les problèmes de sécurité, la promiscuité, la prise en charge ou encore le regard de la société sur les personnes en conflit avec la loi. C’est dire que la réinsertion doit être préparée pendant la détention et accompagnée à la sortie, à l’image de certaines initiatives qui depuis quelques années se sont inscrites dans ce sillage. Il en est ainsi des actions menées à travers l’escrime et l’art par l’association « Pour le Sourire de l’enfant », en collaboration avec Osiwa et l’administration pénitentiaire de Thiès. La semaine dernière, samedi 29 juin, le vernissage de l’exposition Osiwa sur la Justice réparatrice a ainsi permis de prendre la mesure de cette innovation pédagogique et artistique. Les initiateurs du projet, Osiwa, l’association “Pour le Sourire d’un enfant“, l’administration pénitentiaire de Thiès, de même que les bénéficiaires sont revenus sur les contours d’une démarche thérapeutique qui a permis d’éviter la récidive à quelque 277 mineures après leur élargissement de prison.
NELLY ROBIM, PRESIDENTE DE L’ASSOCIATION “POUR LE SOURIRE DE L’ENFANT“ «Parmi les 277 mineurs qui ont participé à ce projet, nous n’avons eu jusqu’à ce jour aucune récidive»
Implantée à Thiès depuis 1989, et travaillant depuis 1991 avec les populations carcérales, spécifiquement les mineurs et les femmes, l’association “Sourire de l’enfant“, en collaboration avec la fondation Osiwa et l’administration pénitentiaire de Thiès ont organisé, samedi 29 juin 2019, un vernissage de leurs œuvres suivi d’une vente aux enchères. Les meubles décorés par les femmes détenues à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès de même que l’exposition photographique les mettant en exergue, le visage couvert, en tenue de combat et/ou de travail artistique , ont été exposés dans l’enceinte de la fondation Osiwa.
Trouvée sur les lieux, la présidente de l’Association “Pour le Sourire d’un enfant“, Nelly Robim explique que le vernissage mettait en perspective deux des projets qui, depuis 2012, ont été développés très étroitement avec l’administration pénitentiaire, en collaboration avec Osiwa. Elle souligne que le premier projet qui concerne les mineurs filles et garçons s’appelle «Justice réparatrice et pratique de l’escrime“ consiste à faire du temps de détention, un temps de reconstruction». Les mineurs sortent de la prison dans le bus de l’association, encadrés bien évidemment par des gardes pénitentiaires qui participent au projet, pour rejoindre la salle d’escrime équipée. Une démarche qui a marché à 100%, semble dire Nelly Robim.
Ainsi dira-t-elle : «parmi les 277 mineurs qui ont participé à ce projet, nous n’avons eu jusqu’à ce jour aucune récidive». Poursuivant, elle indique que le second projet s’appelle “JiggenART“ et qu’il consiste à envoyer en prison, au quartier femmes, des meubles conçus par des jeunes en conflit avec la loi et qui leur ont été confiés par le tribunal pour enfants, pour leur décoration par la technique du street-art. Les détenues femmes produisent ainsi des pièces uniques signées avec le label “JiggenART“ et leurs noms. L’idée du vernissage, selon toujours la présidente de l’association c’est non seulement de faire connaitre ledit projet et ses réalisations, mais aussi de permettre aux auteurs de bénéficier de 30% des prix de vente de leurs œuvres. Quid du suivi et de la pérennisation de cette démarche pédagogique et artistique, après la prison ? Mme Robim indique que les mineurs qui font de l’escrime, bénéficient d’un suivi très important autour de leurs familles. Pour ce qui est des femmes, toutes celles qui le souhaitent peuvent continuer à peindre des meubles après la prison, soit en venant travailler dans l’atelier de l’association, si elles résident à Thiès, soit en se faisant livrer les meubles chez elles, avant de les rapporter après travaux. Concernant la pratique de l’escrime, l’association a proposé et obtenu son insertion dans le curriculum de formation de l’administration pénitentiaire. Ce qui doit permettre, à son avis, de dupliquer la pratique dans au moins 6 régions du Sénégal, avec le concours d’Osiwa.
HAWA BA, DIRECTRICE DU BUREAU PAYS D’OSIWA AU SENEGAL «Ces activités sont à la fois des activités ludiques, mais aussi thérapeutiques»
Collaboratrice dans ledit projet, la fondation Osiwa travaille avec l’association “Pour le Sourire d’un Enfant“ depuis 7 ans déjà, dans l’accompagnement des détenus mineurs et récemment des détenues femmes, à savoir l’accompagnement juridique, l’assistance psycho-sociale, la médiation et la conciliation avec les familles, l’intermédiation avec les acteurs de la chaine judiciaire et enfin la contribution à l’humanisation de la détention et des rapports entre les détenues et la famille de l’administration pénitentiaire. Prenant part au vernissage-vente aux enchères, la Directrice du bureau pays d’Osiwa au Sénégal, Hawa Ba explique que les aspects les plus négatifs sont le plus souvent mis en exergue, quand on parle de longue détention. Mais, se félicitant du travail des détenues femmes, elle dira que cette exposition montre «les possibles et les visages positifs de ce qu’il est possible de faire pour atténuer les souffrances des personnes en détention, mais surtout impulser des changements aussi bien dans nos normes, lois, mais aussi dans les pratiques des acteurs de la chaine judiciaire». Suffisant pour considérer que «ces activités sont à la fois des activités ludiques, mais aussi thérapeutiques à la fois». Le but visé, en réalité, a-t-elle poursuivi, «c’est d’aider ces personnes-là à se reconstruire pendant qu’elles sont en détention, mais aussi qu’elles soient préparées à réintégrer de manière harmonieuse leurs familles, leurs communautés et si possible à être des acteurs économiques». Quid du feed-back obtenu, après toutes ces années ? Sur ce point, Hawa Ba note 3 retours majeurs. Elle informe que du côté du personnel de l’administration pénitentiaire qui est en contact permanent avec les détenues, il a été noté «le changement qualitatif de comportements». Selon elle, les gardes les ont trouvées apaisées, plus pacifiques, avec d’autres ambitions. «Par exemple, parmi des jeunes qui sont enfermés pendant des années, les rapports sont plus humains, moins de bagarres, mais aussi il y a un rapport beaucoup plus humain entre les détenus et le personnel pénitentiaire», cite-t-elle en référence. Comme deuxième retour heureux, Mme Ba renseigne que les surveillants participent pleinement à tous les programmes. A titre illustratif, elle cite la pratique de l’escrime à laquelle sont initiés les surveillants qui accompagnent les enfants hors de la prison. Enfin, l’autre type de retour noté, «c’est celui de l’adhésion de l’administration pénitentiaire». S’expliquant, elle informe que l’escrime considérée comme une méthode de justice réparatrice «est intégrée de manière officielle dans le curriculum de formation de l’administration pénitentiaire». Ce qui sera, à son avis, une manière de pérenniser ces acquis à une échelle plus large.
FELWINE SARR, UNIVERSITAIRE ET ECRIVAIN «Cela permet de comprendre que la justice doit être aussi réparatrice et non une justice punitive»
Vice-président du Conseil d’administration d’Osiwa, l’universitaire et écrivain Felwine Sarr a pris part à l’exposition sur la justice réparatrice. Rencontré sur les lieux, il s’est félicité du travail fait par les détenues. Pour lui, c’est en fait une excellente chose de considérer que les individus, surtout les femmes qui sont incarcérées, ont droit à «une vie sociale, à une vie culturelle». Il pense que ce type d’intervention qui révèle les aptitudes et les talents des détenues, ou encore l’escrime comme sport de combat, mais qui travaille sur leur identité, leur confiance, leur rapport à violence, «est un moyen de les réinsérer». A son avis, cela permet de «comprendre que la justice doit être aussi réparatrice et non une justice punitive». Il reste convaincu qu’il n’est pas question de considérer les individus qui sont durant un temps dans l’univers carcéral comme des gens «perdus pour la société» et de «résumer toute leur vie à un moment donné ou à un acte». Par conséquent, rappelant que c’est une affaire de justice, de droits humains, de dignité humaine, il trouve important de «les outiller pour la vie d’après». D’ailleurs même, il pense qu’il y a lieu de penser à ces univers carcéraux «où, quand on est dans les prisons, on t’oublie». Alors que, poursuit-il, «les individus qui y sont, sont des gens qui doivent revenir dans le corps social». Hélas, se désole-t-il, «il y a le surpeuplement, des problèmes de sécurité, de promiscuité, d’hygiène, de prise en charge, à l’intérieur de ces espaces». Se prêtant à une lecture sociologique, Felwine Sarr fera remarquer «qu’on se rend compte que ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont plus représentatives dans les prisons». Ce qui veut dire, à son avis, «qu’on crée de la vulnérabilité, on crée de la marginalité, que ce n’est pas juste le fait de leurs fautes». Il pense que cela nécessite une réflexion.
MAIMOUNA SARR, EX-DETENUE DE LA MAC DE THIES ET BENEFICIAIRE DU PROJET «J’ai senti que cela diminuait le
Venue prendre part au vernissage, Maïmouna Sarr, la trentaine révolue, affiche le sourire. Elle qui a passé 4 années de sa vie derrières les barreaux de la Mac de Thiès semble retrouver l’estime de soi, mais surtout la confiance en soi. La raison, selon elle : sa participation au projet “JiggenART“ de l’association “Pour le Sourire d’un Enfant“. Elle explique que le projet l’a trouvée en prison et l’a intéressée. Sur les changements opérés par ledit projet, elle révèle : «quand j’ai intégré le projet, j’ai senti que cela diminuait le stress. Parce que le moment qu’on reste sans faire quelque chose est pénible, c’est mieux de s’occuper». A l’image de Maïmouna Sarr, ses ex-codétenues ont fait des témoignages lisibles sur certains tableaux. On voit par exemple l’une d’elle écrire : «en combat, la manipulation de l’arme nous permet d’être calme, souple pour penser à des stratégies qui nous permettront de marquer des points sans être touchées». Ou encore des interrogations du genre : «s’il n’y avait pas ce projet, qu’allions-nous devenir dans l’avenir ?». L’ex-détenue informe que l’association l’a beaucoup soutenue pour sa réinsertion. Elle explique, en effet, qu’à sa sortie de prison, elle est rentrée chez elle à Mbour et que le retour en famille n’a pas été difficile d’autant plus que : «durant une année, je faisais un retour en famille chaque mois, pour deux jours». Une faveur que lui avait accordée le juge pour «bonne conduite». Mieux, Maïmouna Sarr qui n’a pas voulu épiloguer sur les raisons de son incarcération indique qu’elle a poursuivi le projet, après sa sortie de prison. Elle fait partie des ex-détenues qui reçoivent les meubles chez elles, pour les peindre et les retourner à l’Association. C’est ce qui explique sa présence à l’exposition. Elle espère ainsi que la vente puisse lui apporter quelques revenus. Afin que, «je ne tende pas la main de gauche à droite. C’est bien d’avoir son propre travail», conclue-t-elle en souriant.
INSPECTEUR MADIAYE NDIAYE, DIRECTEUR DE LA MAISON D’ARRET ET DE CORRECTION DE THIES «Je dirais que ce genre d’action a un impact positif»
L’adhésion de l’administration pénitentiaire de la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès semble sans équivoque, à l’image de la présence de son directeur lors du vernissage. Rencontré dans la salle d’exposition, l’Inspecteur Madiaye Ndiaye a affiché toute sa satisfaction pour le projet et pour le travail accompli par l’association “Pour le Sourire d’un Enfant“. Il trouve en réalité que «ce genre d’action a un impact positif». Pour cause, certains magistrats leur font savoir que les mineurs qui participent à ce projet ne sont plus récidivistes. «Même nous, au niveau de la prison, non constatons qu’ils ont un comportement différent de ceux qui ne participent pas au projet. Cela a un effet nettement positif», se réjouit-il. En quoi consiste le travail de l’administration pénitentiaire ? «Notre contribution se résume à leur ouvrir nos portes. Si on ne les autorise pas à venir travailler avec les détenus, ce ne serait pas possible», explique-t-il. Par conséquent, l’administration pénitentiaire compte pérenniser la collaboration avec l’association. L’Inspecteur Madiaye Ndiaye de préciser : «tant que “Pour le Sourire d’un enfant“ est disposé à venir travailler avec nous, la hiérarchie ne leur fermera pas la porte des prisons».
Par Abdoulaye THIAM
CATACLYSMES !
La surprenante défaite des Pharaons n’est pas le seul cataclysme des huitièmes. Les «Lions» de l’Atlas ont été renvoyés à la maison par les Ecureuils du Bénin.
Les Egyptiens ne vont pas accrocher un huitième titre à leur cou. Les Pharaons, qui avaient réalisé un parcours sans faute dans des phases de poule (9/9), sans encaisser le moindre but, ont chuté du haut des pyramides en huitièmes de finale de leur coupe d’Afrique des nations (CAN) dans leur antre du stade International devant plus de 75.000 spectateurs, complètement médusés.
L’élimination de l’Egypte est d’autant plus surprenante, que les coéquipiers de Mohamed Salah, double ballon d’or africain (2017 et 2018) n’ont absolument rien pu faire face aux Bafana Bafana qui sont pourtant passés par un trou de souris, en se qualifiant parmi les quatre meilleurs troisièmes, après une phase de groupes pour le moins compliquée. Les hommes de l’Ecossais, Stuart Baxter, ont terminé à la 3ème place de leur poule D, après deux défaites, une victoire et un seul but marqué, derrière le Maroc et Côte d’Ivoire. Mais ce samedi, ils ont démontré tout le bien que certains observateurs pensent de leur football. Avec un pressing très haut, sans complexe, aucun, les Sud-africains ont vite installé le doute dans le camp des Pharaons. En témoigne, la succession des occasions franches qui n’ont pas été concrétisées par Lorch (35ème), Mokotjo (36ème) et Tau (39ème).
L’Egypte peut même remercier son excellent portier, El-Shenawy, auteur de superbes parades pour sauver son camp. Surtout face au pied gauche de Percy Tau, le premier à déstabiliser l'arrière-garde des Pharaons. L’Egypte n’aura existé que le premier quart de jeu, à l’image de sa super star, Mo Salah qui est passé à coté de son tournoi. Lors de ces huitièmes, on ne retiendra de l’attaquant de Liverpool qu’une superbe passe pour Trezeguet, à la 56ème minute. Mais, comme dans les jours sans, l’ailier gauche de Kasimpasa tire sur le gardien (56e). Ce fut d’ailleurs la seule et unique occasion pour les Pharaons. Et ce qui devrait arriver, arriva. A la 85ème minute, Mothiba décale parfaitement Christopher Thembinkosi Lorch, qui ouvre son pied droit pour imposer un silence de cathédrale dans les gradins. Un hold-up est parfait. Scénario rarissime ! Puisque la dernière défaite des Pharaons dans un match couperet, remonte en 1974 au Zaïre, actuelle Rd Congo. C’était en demi-finale. Une défaite qui n’est pas sans conséquences pour le football égyptien. Le très influent, Hani Abou Rida, président de la Fédération a déjà jeté l’éponge après avoir annoncé le limogeage du staff technique, à la tête duquel, sélectionneur mexicain Javier Aguirre, considéré par nos confrères du Magazine, Jeune Afrique comme ayant le plus gros salaire parmi les 24 techniciens présents à cette 32ème édition. Il toucherait 108 000 euros (70 843 000 francs CFA).
A noter que la surprenante défaite des Pharaons n’est pas le seul cataclysme des huitièmes. Les «Lions» de l’Atlas ont été renvoyés à la maison par les Ecureuils du Bénin. Quant aux Malgaches, ils continuent d’étonner la planète football. Les Requins bleus ont sorti les Léopards de la Rd Congo. Alors que les Camerounais, champions en titre, ont été stoppés dans leur élan par les Super Eagles du Nigéria. Pour l’heure, seule l’Algérie s’est faite respectée en écrasant la Guinée (3-0).
Dakar, 8 juil (APS) – Les quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent, entre autres sujets, la sortie d’Aliou Sall, le frère du président Macky Sall, soupçonné de corruption dans l’octroi de contrats pétrogaziers au Sénégal.
’’La contre-offensive d’Aliou Sall’’, affiche Enquête à sa une, soulignant que le maire de Guédiawaye (banlieue de Dakar), lors d’une réunion interne dimanche avec les jeunes de son parti (Alliance pour la République) ‘’s’en est violemment pris à certains responsables de l’entourage du président de la République, les accusant d’être derrière le scandale du pétrole et du gaz’’.
’’Mes ennemis sont à l’intérieur de l’APR. Je ne fais pas d’accusations gratuites. Certains d’entre eux ont financé l’opposition pour qu’elle entretienne davantage cette affaire’’, a déclaré Aliou Sall dans des propos repris par le journal.
Sous le feu des critiques depuis la parution d’un documentaire de la BBC l’accusant d’avoir reçu des pots-de-vin dans le cadre de l’octroi d’un contrat pétrolier à l’homme d’affaires roumain Frank Timis, Aliou Sall a finalement démissionné de son poste de directeur de la Caisse de consignation et dépôts (CDC) .
Intitulé "Sénégal : Scandale à 10 milliards", ce documentaire publié le 3 juin dernier affirme démontrer comment la société de Frank Timis s’était vu retirer puis réattribuer son autorisation après l’accession au pouvoir de Macky Sall, en mars 2012.
Le gouvernement sénégalais a battu en brèche ces allégations dans un mémorandum, soulignant que le reportage de la BBC "est ponctué de graves et fausses allégations sur la gouvernance des ressources pétrolières du Sénégal’’. Le procureur de la République a ouvert une enquête sur cette affaire.
’’Aliou Sall contre-attaque’’, écrit L’Obs, citant l’ancien directeur de la CDC qui se dit ‘’victime du plus sale complot de l’histoire du Sénégal’’. ‘’Des proches de Macky Sall au Palais ont payé des opposants pour me détruire’’, s’offusque –t-il dans ce journal.
Selon L’As ‘’Aliou Sall déballe’’. ’’Des gens de l’APR financent des opposants pour que la polémique continue. Je vais solder mes comptes avec mes proches ennemis du président. Ce n’est pas le président qui m’a donné le titre de maire de Guédiawaye, ni de président de l’AMS, Association des maires du Sénégal’’, dit-il.
Vox Populi parle de son côté d’une ‘’riposte massive du maire de Guédiawaye’’ et titre ‘’Aliou Sall accuse des proches de Macky Sall… de payer des opposants pour l’attaquer’’.
Dans Sud Quotidien, Aliou Tine, le fondateur d’Africa Jom center, analyse dans Sud quotidien, ‘’les raisons de la persistance du scandale pétrolier et gazier’’, soulignant que ‘’ce n’est que la résultante des réponses apportées par le régime en place’’.
De l’avis du défenseur des droits de l’homme, ‘’ c’est à cause de la communication du pouvoir basée sur le +déni+, le +mensonge+ ou encore les +artifices+ que le scandale dure’’, écrit Sud quotidien.
Source A, pour sa part, parle de ‘’contradictions en série au sommet de l’Etat, sur la gestion du pétrole et du gaz’’, en titrant ‘’C’est fou’’. Le journal écrit à ce propos que ‘’(…) son véritable ennemi, reste, sans doute, la communication désastreuse au sommet de l’Etat et qui est plus néfaste que le reportage de BBC’’.
‘’Après le ministre de la Justice qui qualifiait la brouille d’Aliou Sall/BBC d’affaire privée, avant de saisir le procureur de la République et l’ex-chargé de la communication de la Présidence, El Hadji Kassé,qui avait confirmé les 250.000 dollars reçus par Aliou Sall, c’est autour de Mamadou Fall Kane, qui dément publiquement, le président qui avait promis la renégociation des contrats, en 2018’’, renseigne Source A.
Le Soleil s’intéresse de son côté au réaménagement de l’architecture du pouvoir exécutif et renseigne que ‘’la nouvelle répartition des services portée par le décret 2019-910 est faite entre la Présidence de la République, le Secrétariat général du Gouvernement et les ministères’’.
’’Elle est caractérisée par le resserrement promis par le Président, la simplicité organique et la souplesse. L’essentiel des entités de la défunte Primature est allé au Secrétariat général du Gouvernement.Toute la réalité du pouvoir est entre les seules mains du Président de la République’’, explique le quotidien national.
SANS MBAYE NIANG ET ALFRED NDIAYE
Les Lions ont repris l’entrainement hier, dimanche 7 juillet, après un jour de repos décrété par Aliou Cissé samedi dernier. La séance s’est déroulée sans Mbaye Niang et Alfred Ndiaye.
De nos envoyés spéciaux, Abdoulaye Thiam et Ibrahima Baldé |
Publication 08/07/2019
Un jour de repos, samedi. Au lendemain de la victoire face aux Cranes de l’Ouganda. Les Lions ont repris les entrainements hier, dimanche 7 juillet. Non pas en trombe. La reprise a démarré par une longue séance de discussions entre les joueurs et le staff au milieu du terrain annexe du 30 juin. Une dizaine de minutes pour échanger sur la prochaine cible, le Bénin. «Chaque match a ses réalités», a l’habitude de répéter Aliou Cissé dans ses différentes sorties. Sa philosophie est de s’attendre à tous les scénarii pour espérer aller le plus loin possible dans cette compétition où, dit-il, «il n’y a plus de petites équipes ».
Ainsi, les protégés de Aliou Cissé affichent concentration et sérénité dans les entrainements. Sans trop forcer pour évacuer les nombreux efforts fournis contre les Cranes, les joueurs ont procédé à une séance de conservation de balles. Ils se sont adonnés à un exercice de combinaisons dans les ailes. Saliou Ciss, évidemment à gauche et Sada Thioub pour le côté droit, essaient de trouver Mbaye Diagne et Moussa Konaté. Ces derniers s’appliquent pour tromper Abdoulaye Diallo. Sous l’œil du président de la fédération sénégalaise du Football (Fsf), Me Augustin Senghor, Aliou Cissé semble être désormais plus tranquille dans la configuration de l’équipe. Il a trouvé son onze, à quelques exceptions près et sauf cas de force majeure. La mauvaise performance d’Ismaila Sarr face aux Cranes poserait-elle l’équation de lui accorder encore sa confiance en quart de finale ? Malgré son but contre les Harambee Stars, le sociétaire de Rennes n’a pas toujours fait parler de lui. Le virevoltant ailier sénégalais n’a pas toujours fait bénéficier à l’équipe nationale sa pointe de vitesse et sa capacité à dribbler.
Les prétendants ne manquent pourtant pas à ce poste. Diao Baldé Keita qui effectue des entrées en jeu depuis la troisième journée, a été le premier butteur sénégalais dans cette CAN 2019, avant d’afficher un visage moins reluisant à l’image de l’équipe qui a joué contre l’Algérie. Qu’à cela ne tienne ! Les combinaisons de l’entraineur semblent être orientées dans la tactique dans une compétition très physique. Aliou Cissé dit s’adapter à toute situation. Son équation de la semaine : L’équipe béninoise organisée capable d’attaquer et de défendre correctement, avec un entraineur qui connaît bien le continent, Michel Dussuyer. Mbaye Niang et Alfred Ndiaye ménagés La troupe a été quasi complète. Salif Sané a réintégré le groupe de performances. Il a déjà purgé son indisponibilité de 10 et 15 jours à cause d’une lésion au niveau du ligament latéral externe de la cheville gauche contractée depuis la première journée.
Son retour n’était prévu que pour les quarts de finale. Seuls l’attaquant, Mbaye Niang et le milieu récupérateur, Alfred Ndiaye ont été ménagés à la séance. Ils ont suivi les entrainements à partir du banc de touche du terrain annexe. Ils ne se sont toutefois pas ennuyés. Les deux joueurs ont eu la compagnie du ministre des Sports et ses collaborateurs venus suivre la séance et les membres de la fédération. Le milieu de terrain de Malaga ne s’est toujours pas remis de sa blessure au genou qu’il a contractée contre les Fennecs (défaite 1-0 ) à l’occasion de la deuxième journée.
REACTIONS… REACTIONS…
HENRI SAIVET, MILIEU DES LIONS «Garder le même état d’esprit»
«Le moral est très bon. Il faut continuer de bien se préparer, récupérer et bien travailler. Cela fait un mois qu’on s’entraîne tous les jours. C’est une bonne chose d’avoir pris ce jour de repos (samedi dernier). Nous allons repartir sur nos principes et nos idées tout en gardant le même état d’esprit. Le Bénin est un adversaire compliqué. Il n’est pas arrivé ici par hasard. C’est une équipe bien organisée et généreuse. Ce sera un match différent de celui contre Ouganda. Il faut qu’on regarde mieux cette équipe béninoise pour savoir comment la jouer. C’est un style de jeu complètement différent. Le système aussi peut l’être. Ils ont des caractéristiques bien différentes. C’est à nous de bien nous préparer. Ce sont des matches à élimination directe et tout doit être parfait de notre côté». «Pour le tireur numéro 1 des penaltys de l’équipe, c’est quelque chose qui reste entre nous. On ne va pas vous dévoiler notre stratégie. Tout comme les balles arrêtées (corner et coups francs). Les Béninois pourraient se préparer. Vous, les journalistes sénégalais, vous ne devez pas en parler. Si on dit qu’on est ensemble, on ne doit pas dévoiler tout ça». «Je ne suis pas au courant de la suspension du capitaine béninois. Je me concentre sur nous et peu importe l’équipe du Bénin. C’est leur performance collective qui nous intéresse, même s’il y a un joueur suspendu dans leur rang. Cela ne va pas changer leur idée, mais on se concentre sur nous. Le mot d’ordre reste le même, travailler et se qualifier»
PAPE ABOU CISSÉ, DÉFENSEUR DES LIONS «Le Bénin, une équipe prête physiquement»
«Nous avons fait une petite séance pour se remettre en route. Il n’y a pas de petites équipes dans cette CAN. Il faut s’attendre à tout. On va jouer contre une équipe qui est prête physiquement et capable de marquer. Nous allons nous préparer sereinement comme c’est le cas depuis l’entame du tournoi. L’ambiance est bonne. On prie Dieu de nous aider à continuer dans cette dynamique en remportant le prochain match. Ma titularisation ou non importe peu. Ce qui compte pour moi, c’est que l’équipe gagne tous ses matches et rentrer avec le trophée».
MBAYE DIAGNE, ATTAQUANT «J’attends mon heure»
«Le plus important était la qualification, bien vrai que je n’ai joué que deux bouts de matches depuis le début. Je n’ai pas encore répondu à l’attente des Sénégalais. Ce qui est normal, mais j’attends mon heure pour montrer de quoi je suis capable. Je n’ai pas encore eu le temps de jeu nécessaire. Je l’accepte en attendant mon heure. Les joueurs sont très conscients de l’attente des Sénégalais. C’est une source de motivation pour aller jusqu’au bout. Nous sommes prêts sur le plan physique. L’équipe répond aux duels. On l’a prouvé contre l’Ouganda. Il faut prendre en compte la chaleur qui est un facteur bloquant. Je n’ai pas encore eu la chance de suivre les matches du Benin. On va se préparer, mais tout le monde sait qu’entre le Sénégal et le Benin, il n’y a pas photo (lolou dou match). Le Benin ne doit pas normalement nous poser de problèmes, mais aucun match ne sera facile. On va bien l’aborder pour gagner. On attend de voir quelle équipe nous aurons en demi-finale. Pourquoi pas la finale. Nous avons l’équipe pour aller jusqu’au bout. Aucune équipe dans la Can ne nous empêche de dormir, c’est plutôt le contraire. On ne fait de fixation sur aucune équipe. On a tout pour remporter ce trophée»
MBAYE NDIAYE APPOSE SON VETO…
Invité hier, dimanche, de l’émission Grand Jury sur la Rfm, il a explicitement demandé aux autorités, notamment le préfet de Dakar d’interdire les manifestations de ladite plateforme, qu’il qualifie de tentative d’instauration de la violence dans le pays
Mbaye Ndiaye, ministre d’Etat auprès du président de la République, est opposé à l’autorisation préfectorale de toute manifestation qui chercherait à installer la violence dans le pays, principalement celles de la Plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk engagée dans une croisade contre la mal gouvernance des contrats pétroliers et gaziers au Sénégal. Il se prononçait dimanche, lors de l’émission Grand Jury sur la Rfm.
Le ministre d’Etat, conseiller du président de la République, Mbaye Ndiaye est formel. L’Etat doit interdire tous les rassemblements de Plateforme citoyenne Aar Li Nu Bokk. Invité hier, dimanche, de l’émission Grand Jury sur la Rfm, il a explicitement demandé aux autorités, notamment le préfet de Dakar d’interdire les manifestations de ladite plateforme, qu’il qualifie de tentative d’instauration de la violence dans le pays. Selon lui, les autorités doivent être fermes à l’égard de « ceux qui veulent déstabiliser le pays ». « L’Etat doit être debout pour refuser qu’un groupe d’individus puisse utiliser la violence dans le verbe et dans l’action pour tenter de déstabiliser notre démocratie. Il faut interdire les manifestations à chaque fois qu’il est nécessaire de la faire, et sans état d’âme. Ceux qui tentent d’installer le pays dans un climat d’instabilité doivent savoir, qu’on ne s’amuse pas avec un Etat. », a ouvertement déclaré le ministre d’Etat et responsable de l’Alliance de la République. Dans la foulée, Mbaye Ndiaye ajoutera que la plateforme Aar Li Nu Bokk qui revendique la lumière dans l’affaire du scandale de corruption supposée sur l’attribution des contrats pétroliers et gaziers du Sénégal ne respecte pas les règles de fonctionnement d’une démocratie. Pour finir, il a écorché la société civile en se disant heureux que les défenseurs des droits de l’- homme, qui pensent que « c’est à travers la violence, dans le verbe et dans l’action qu’il faut installer le Sénégal, ne soient pas nombreux dans le pays ».
ME ASSANE DIOMA «RECADRE» MBAYE NDIAYE
Dans la foulée des propos du ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, Me Assane Dioma Ndiaye s’est porté-en-faux contre toute interdiction des rassemblements au Sénégal. Le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (Lsdh) a tenu ainsi à dénoncé la sortie du ministre d’Etat auprès du président de la République, Mbaye Ndiaye, qui a demandé l’interdiction de toutes les manifestations à chaque fois qu’il est nécessaire de le faire. « L’administration n’a pas le droit d’interdire comme elle le veut. Elle est afférente au respect de la loi et de la Constitution. Donc, pour autant que ceux qui manifestent respectent la loi et usent de leurs droits fondamentaux, l’administration ne peut rien faire », a réagi l’avocat. Pour Me Ndiaye, l’essentiel n’est pas d’interdire des manifestations ou de s’offusquer de l’expression des minorités car cellesci participent à l’expression démocratique. Et l’avocat de conclure qu’ « un gouvernement qui fait en sorte qu’il n’y ait pas de raison de manifester est mieux qu’un gouvernement qui suscite des manifestations ».
L’AUTORISATION PREFECTORALE TARDIVE, POINTEE DU DOIGT
En rassemblement avant-hier samedi 6 juillet 2019, à la place de Nation, la plateforme citoyenne « Aar Li Nu Bokk » n’a visiblement pas réussi à drainer la grande foule du vendredi 21 juin.
Etait-ce l’impact des interdictions préfectorales cumulées de ses manifestations, la Coupe d’Afrique des nations de football ou simplement un essoufflement généralisé de ses sympathisants ? Le moins que l’on puisse dire en tout cas, c’est que samedi dernier, ce n’était pas le grand rush au boulevard du Centenaire. Pour les initiateurs, l’autorisation tardive du préfet destinée à briser le mouvement, a largement joué dans le « sabotage » du rassemblement de samedi.
Une mobilisation en net recul, à la place de Nation, samedi pour le rassemblement de la plateforme citoyenne « Aar Li Nu Bokk ». Finalement autorisée par l’autorité préfectorale, la dernière manifestation de la plateforme citoyenne engagée dans une sorte de « mortal kombat » pour la transparence dans la gestion des contrats pétroliers et gaziers au Sénégal n’a pas connu ses grands moments de mobilisation. Comparée aux dernières manifestations qui avaient vu la plateforme « Aar Li Nu Bokk » drainer une foule énorme, celle de samedi a été assez clairsemée. Et les forces de l’ordre présentes sur les lieux pour parer à toute éventualité de débordement n’avaient guère du souci à se faire. Cela n’a toutefois pas empêché les leaders politiques et autres leaders d’opinion membres de la plateforme de monter au créneau pour dénoncer de vive voix aussi bien la disposition de l’autorité à fragiliser le mouvement que le présume scandale autour de cette affaire de pétrole et de gaz. Selon ainsi le porte-parole du mouvement Y’en a marre, le préfet de Dakar, Aliou Badara Samb, a tardé à donner une suite à la demande d’autorisation du rassemblement, tout en estimant que c’est là une stratégie pour briser la mobilisation.
Aliou Sané d’expliquer : « C’est à 11heures que le préfet nous a remis une notification pour nous dire que la marche est autorisée. Vu que certains Sénégalais n’ont pas un état d’esprit de combattants, ils sont restés chez eux. Contrairement à nous qui sommes là ». Abondant dans la même dynamique, le leader du parti Pastef les Patriotes, Ousmane Sonko, s’est offusqué de cette mobilisation timide de « Aar Li Nu Bokk » pour exiger plus de transparence dans la gestion des ressources naturelles. « Des gens m’ont appelé pour nous féliciter dans la lutte, d’autres m’ont interpellé sur les réseaux sociaux. On n’a pas besoin des Sénégalais derrière nous. Mais plutôt d’être avec nous. Ces Sénégalais qui sont restés chez eux pensent que ce combat n’est pas le leur, ils se trompent lourdement ». Poursuivant son argumentaire ; Ousmane Sonko a fait savoir que les Sénégalais sont « tous d’accord avec la renégociation de nos contrats pétroliers et gaziers ».
Non sans relever que « l’affaire Pétro-Tim n’est rien contrairement à ce que le régime a fait ». Et de révéler dans la foulée que « Macky Sall a encore bradé notre fer ». Quant au maire de Mermoz Sacré-cœur, Barthélémy Dias, il a exigé la démission d’Aly Ngouille Ndiaye, alors ministre de l’Energie, au moment de la signature des contrats pétroliers. Non sans manquer de relever que la « plateforme Aar Li Nu Bokk a aujourd’hui une responsabilité historique qu’elle assume en pleine citoyenneté dans un patriotisme remarquable ». Dès lors, a dit Barthélémy Dias, « Il ne s’agit de mobiliser un million de personnes et des milliers de personnes. Mais il s’agit de faire comprendre à Macky Sall que nous restons mobilisés jusqu’à ce qu’il accepte de renégocier les contrats qui ont illégalement signés au détriment du peuple sénégalais ».