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7 juin 2025
ARRESTATIONS TOUS AZIMUTS, "Y'EN A MARRE" HAUSSE LE TON
Les leaders du mouvement appellent au respect des droits fondamentaux, dénonçant une dérive autoritaire et réclamant une véritable démocratie et justice sociale pour le Sénégal.
Le mouvement « Y’en a Marre » a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une atteinte à la liberté d’expression suite aux interpellations et convocations tout azimut de voix discordantes au régime de Bassirou Diomaye Faye.
« Nous avons toujours voulu manifester contre le régime de Macky SALL, notamment pour soutenir Pastef, sans tenir compte de l’arrêté Ousmane Ngom. Aujourd’hui, alors qu’un ministre de SONKO peut s’appuyer sur cette loi, il est impératif que ce gouvernement respecte notre démocratie s’il souhaite une paix durable », a déclaré Thiat, l’un des porte-parole du mouvement.
Le cas du commissaire Keita a été particulièrement souligné par le mouvement, qui a qualifié l’enquête le concernant d’injustifiable.
« Dire qu’Ousmane Sonko et le président sont en conflit ne devrait pas justifier une détention prolongée », a-t-il affirmé.
Il a appelé à un traitement équitable de tous les citoyens dans le cadre des lois en vigueur.
Pour sa part, Aliou Sané, a rappelé l’importance du dialogue, notamment lors des assises de la justice.
« Nous avons applaudi à l’ouverture de ce dialogue. Continuons sur cette voie, mais refusons toute forme de piétinement de nos droits », a-t-il conclu, soulignant que leur combat est avant tout pour « une démocratie véritable et une justice sociale au Sénégal ».
Le mouvement « Y’en a Marre », connu pour son engagement en faveur des droits civiques et de la justice sociale, reste déterminé à poursuivre son action pour défendre la liberté d’expression et les droits des citoyens dans un climat politique de plus en plus tendu.
par Mame Lika Sidibé
DEVOIR ACCOMPLI
Le DG Saer Niang est un monument. En une décennie, il a transformé l'institution en un modèle de rigueur et d'innovation dans la commande publique. Les grands qui aident les petits à devenir grands seront éternellement plus grands
Monsieur Saer Niang n’est plus DG de l’ARCOP selon le communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi.
J’ai eu l'honneur et le privilège d’avoir travaillé durant deux ans aux côtés d’un homme charismatique et respectable, qui m'a inculqué la rigueur, l’engagement, l’abnégation dans le travail. Une personne avec des connaissances énormes et pointues dans le domaine de la commande publique précisément, mais dans beaucoup d’autres domaines aussi. Discret, très respecté, la foi, l’équité, la transparence et l’éthique en bandoulière dans toutes les décisions qu’il prend, dans tous les actes qu’il pose, dans sa vie de tous les jours. Et ce sont ces vertus qu’il ne cesse d'inculquer à tout le monde, quel que soit son niveau de responsabilité.
DG partez la tête haute.
En moins de 10 ans, vous avez, dans des conditions pas faciles, réussi à hisser l’ARCOP, l’ARMP avant, au sommet des structures les plus respectées, sinon la plus respectée au niveau national et continental.
Votre dernier acquis à la tête de la Direction générale de l’ARCOP, c’est d’avoir obtenu, après deux années d'intense plaidoyer, la signature de l’arrêté sur les marchés réservés. Cette disposition pour laquelle vous vous êtes investi corps et âme, vise à promouvoir une catégorie défavorisée à travers la discrimination positive. Au-delà, vous avez mis en place depuis plusieurs années, le ‘’small business commande publique’’ à l’effet de combiner et impulser une dynamique réelle autour de trois dimensions : la formation, l’appui technique et l’aménagement de dispositions réglementaires favorables à l’accès des acteurs de l’économie sociale et solidaire à la commande publique.
Dans le domaine de la formation, qui vous tient à cœur, vous avez développé et déroulé une offre de formation plurielle comprenant la formation qualifiante, l’accréditation de spécialistes en passation des marchés et la formation diplômante via le Master II professionnel en Management et Régulation des marchés publics. Ce master est le fruit de la coopération tripartite entre l’ARCOP, l’Ecole nationale d’Administration (ENA) et l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
L’ouverture, en janvier 2020, du Master II professionnel en Ingénierie et Régulation de la Commande publique, en partenariat avec l’UFR des Sciences juridiques et politiques de l’université Gaston Berger de Saint-Louis (UGB), également à votre actif, participe de la volonté de l’ARCOP de renforcer la professionnalisation des acteurs de la commande publique.
Vous avez signé en 2022, une convention avec l’université Iba Der Thiam et l’Agence Régionale de Développement de Thiès pour la création du master en commande publique et gestion des finances publiques. Les enseignements ont déjà démarré.
Vous avez mis en place depuis 2022 un programme de formation des assistants dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de professionnalisation des acteurs du système.
Les résultats de la MAPS II sont éloquents quant au niveau de professionnalisation des acteurs du système. Votre dernier plaidoyer portait sur la création d’un ordre des experts de la commande publique.
Dans votre volonté de hisser le Sénégal au niveau des standards internationaux en termes de commande publique, vous aviez initié le projet de dématérialisation des procédures de passation de la commande publique à travers une plateforme moderne que vous avez dénommée KERMEL.
Il me plaît de transcrire exactement ce que vous disiez le 10 octobre 2024, à l’occasion de la cérémonie de remise des attestations à la 2e promotion des assistants en passation de marchés publics : « Je suis certain que vous avez la capacité d’accompagner les autorités contractantes. Mais n’arrêtez pas d’apprendre. Appliquez ce que vous avez appris ici à l’IRCOP, vous serez remarqué et vous allez bénéficier de la confiance de votre hiérarchie. Bannissez la tricherie, ne donnez pas l’impression de connaitre ou de maitriser des choses alors qu’il n’en est rien. Il n’y a pas de secret. Il faut être éthique, sérieux, engagé, avoir une bonne dose de passion et surtout lire le Code de la commande publique. Ne cessez pas d’interpeller vos enseignants, les séniors qui vous ont procédé, vos encadreurs, sur des questions que vous ne semblez pas maîtriser. On ne finit jamais d’apprendre. La commande publique est aujourd’hui un instrument indispensable pour toutes les administrations, en termes de bonne gouvernance et d’efficacité. Toutes les acquisitions de tous les États se font grâce à la commande publique. Il faut savoir rationaliser les ressources publiques, mettre en place des procédures de bonne gouvernance, des mécanismes de contrôle, pour pousser les administrations à être plus efficaces ».
Voilà résumé ce qu’est Saer Niang.
" Seuls les meilleurs doivent servir l’État". Vous êtes dans le lot de ces meilleurs, à tous points vus, de cette belle race des hauts commis de l'Etat du Sénégal et même au niveau africain.
Au nouveau, qui a grandi sous l’aile protectrice du DG Niang qui savait s’entourer de personnes compétentes et éthiques et détectait très tôt les bonnes graines, nous souhaitons la bienvenue.
Quand je suis arrivée à l’ARCOP le 6 avril 2022, le DG Niang m’a donné le numéro de Moustapha Djitté, me disant qu’il était un excellent expert sur qui je pouvais compter, notamment pour la production de documents scientifiques de qualité.
Le DG Saer Niang est un monument. Les grands qui aident les petits à devenir grands seront éternellement plus grands.
Merci pour tout Saer Niang.
Mame Lika Sidibé est CCRP/ARCOP.
LA FRANCOPHONIE À LA CROISÉE DES CHEMINS
À l'approche du 19e Sommet de la Francophonie, le Dr Bakary Sambe livre une analyse éclairante sur l'avenir du français sur le continent. Entre rejet apparent et réinvention nécessaire, la langue de Molière se trouve au cœur d'un débat complexe
(SenePlus) - À l'aube du 19e Sommet de la Francophonie prévu en France les 4 et 5 octobre 2024, la langue française se trouve au cœur d'un débat complexe en Afrique francophone. Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre Paris et certains pays d'Afrique de l'Ouest, notamment le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la question de l'avenir du français sur le continent se pose avec acuité.
Le Dr Bakary Sambe, Directeur régional de l'institut de recherche Tombouctou Institute – Centre africain d'études sur la paix, apporte un éclairage nuancé sur cette situation. Selon lui, le prétendu "sentiment anti-français" est en réalité "un raccourci, un fourre-tout qui ressemblerait à un exutoire permettant d'échapper à un nécessaire exorcisme collectif constamment refoulé". Il s'agirait plutôt d'une "forte exigence de renouvellement du paradigme même de la coopération entre la France et les pays africains".
Paradoxalement, la langue française elle-même ne semble pas souffrir de ces tensions. Le Dr Sambe souligne que "cette langue n'appartient pas à la France ; elle est la propriété malléable de ses locuteurs qui se trouvent majoritairement en Afrique, qui est le cœur battant de la Francophonie". Les jeunes générations africaines s'approprient le français, lui donnant "un nouveau souffle tout en lui imposant leurs marques culturelles qui la fécondent".
Cependant, l’avenir de la Francophonie en Afrique de l’Ouest reste incertain. Le Dr Sambe appelle à "revenir à un nouvel humanisme francophone sincère, fondé sur l'égalité et le respect mutuel et de la diversité". Il met en garde contre une perception de domination de la « Francophonie du Nord » au sein des institutions francophones, soulignant le poids démographique et géographique des pays africains francophones.
Face à l'attrait croissant d'autres alliances linguistiques comme le Commonwealth, le Dr Sambe estime que "si la francophonie renoue avec ses valeurs fondatrices elle retrouvera sa place". Il appelle à une réinvention de la Francophonie, qui doit prendre en compte les nouvelles réalités émergentes, comme la dualité des systèmes éducatifs dans de nombreux pays francophones ou l'importance du français comme langue d'accès au savoir religieux pour de nombreux musulmans francophones.
En conclusion, le Dr Sambe affirme que « les choses sont beaucoup plus complexes que la dialectique autour de l'héritage colonial et de la modernité ». L'avenir de la Francophonie en Afrique dépendra de sa capacité à se réinventer tout en restant fidèle à ses valeurs fondatrices d'égalité et de diversité.
DIOMAYE APPELLE À LA MOBILISATION CONTRE LE CANCER DU SEIN
À l'occasion de la campagne Octobre Rose, le chef de l'Etat a rappelé l'importance du dépistage précoce et salué l'initiative de réduction du coût de la mammographie.
Le président Bassirou Diomaye Faye a adressé, jeudi, un vibrant appel aux Sénégalais à l’occasion de la campagne Octobre Rose, dédiée à la lutte contre le cancer du sein. Dans une déclaration poignante, il a souligné l’urgence et l’importance de ce combat, face aux chiffres alarmants de cette maladie au Sénégal.
Chaque année, le pays enregistre environ 1 838 nouveaux cas de cancer du sein, avec près de 976 décès. Derrière ces statistiques se trouvent des « mères, des sœurs, des épouses et des filles » qui perdent la vie, laissant des familles dévastées et endeuillées. Le président Faye a insisté sur la nécessité pour chaque citoyen de s’engager dans cette lutte, car, selon lui, « chaque femme peut être touchée par la maladie, ou un membre de sa famille ».
Le président a particulièrement mis l’accent sur l’importance de la prévention et du dépistage précoce. Il a appelé les Sénégalais à sensibiliser leur entourage, notamment les femmes, qu’elles soient jeunes ou plus âgées, afin qu’elles puissent mieux comprendre cette maladie et, surtout, effectuer des dépistages précoces. En effet, lorsque le cancer du sein est détecté à un stade précoce, les chances de guérison augmentent considérablement.
Il a salué l’initiative du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui a pris la décision de réduire le coût de la mammographie de 30 000 FCFA à 15 000 FCFA pendant tout le mois d’octobre. Une mesure visant à faciliter l’accès aux dépistages pour un plus grand nombre de femmes, notamment celles issues des couches les plus défavorisées de la population.
Dans son discours, Bassirou Diomaye Faye a rappelé que le gouvernement du Sénégal demeure engagé dans la sensibilisation sur le cancer du sein. Il a souligné l’importance de discuter de cette maladie avec ses proches, afin de briser les tabous, mais aussi d’accompagner et de soutenir les personnes déjà touchées.
Cette prise de position s’inscrit dans le cadre de la campagne Octobre Rose, qui vise à réduire la mortalité liée au cancer du sein grâce à une meilleure prévention, une sensibilisation accrue et des actions concrètes comme la baisse du coût des examens de dépistage.
Le chef de l’Etat a terminé son intervention par un message d’espoir, appelant à un engagement collectif pour faire reculer ce fléau dans le pays. « Notre engagement commun fera reculer le cancer du sein dans notre pays », a-t-il déclaré, exhortant chaque citoyen à jouer un rôle dans cette bataille pour la vie.
par Cheikh Faye
PROMESSE D’UNE RUPTURE, FLEURS D’UNE DICTATURE RAMPANTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes en démocratie et chacun a le droit de discuter des comptes publics. La parole du Premier ministre n’est pas celle de l’Évangile ou du Coran. La lecture du PV d’audition de Cheikh Yérim Seck donne des frissons
Dans tous les pays démocratiques du monde, la présentation des grandeurs macroéconomiques par le gouvernement, à l’occasion de la présentation d’un nouveau budget ou lors d’un changement de régime, est toujours suivie de contestation des chiffres. Ces contestations portent sur tout notamment sur l’ampleur des situations décrites (déficits, excédents, etc.), sur les méthodes de calculs utilisés (choix de la période de référence, de la maturité des données, des sources utilisées, etc.), etc.
Dans le cas de la présentation d’un nouveau budget, le gouvernement et son chef sont toujours accusés d’embellir la situation pour montrer notamment leurs soi-disant talents de bons gestionnaires. Par exemple, ici au Québec, les chiffres présentés par le Premier ministre sur le déficit budgétaire à l’occasion de la présentation du nouveau budget ont été vivement contestés par les principaux leaders de l’opposition, qui l’accusent même d’avoir puisé dans le Fonds des générations pour masquer l’ampleur des déficits. Pour autant, en dépit de l’âpreté des débats, aucun leader de l’opposition, ni les différents économistes invités sur les plateaux de télé pour conforter cette thèse, n’a fait l’objet d’une convocation à la police a fortiori accusé de diffusion de fausses nouvelles. Ce scénario (convocation à la police suivie d’arrestations) serait impensable, car nous sommes en démocratie et chacun a le droit de discuter des comptes publics. Chacun est libre de croire ou ne pas croire les chiffres publiés. La parole du Premier ministre n’est pas celle de l’Évangile ou du Coran.
L’autre exemple, en cas de changement de gouvernement, nous vient de la France. Il est récent et vient de se dérouler sous nos yeux : le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, a déclaré que les comptes publics dont il avait hérités étaient davantage au rouge beaucoup plus qu’on le pensait notamment avec des déficits budgétaires plus importants qu’annoncés. Il a poussé le bouchon plus loin en qualifiant même la situation budgétaire de la France de « très grave ». Il n’en a pas fallu plus pour que les ténors de la Macronnie montent au créneau pour, d’une part, contredire ce qu’il a avancé et, d’autre part, brandir la menace d’une motion de censure dès la présentation de sa DPG devant l’Assemblée nationale. Il a fini par modérer son langage, rencontrer Gabriel Attal et d’autres leaders de la droite afin de trouver un compromis qui lui a permis de passer, hier, au Palais Bourbon sans subir une censure. Morale de l’histoire : ce que dit le Premier ministre est contestable et il ne détient pas le monopole de la vérité ni de la crédibilité, peu importe le fait qu’il soit revêtu des atours de la République ! Cela participe au jeu de la démocratie.
Ici au Sénégal, la lecture du PV d’audition de Cheikh Yérim Seck, qui circule sur les réseaux sociaux donne des frissons : toutes les questions qui lui ont été posées gravitaient autour de la sacralité des paroles du Premier ministre Ousmane Sonko.
Tout à l’heure, les avocats de Bougane Gueye Dany disent la même chose : leur client a été convoqué pour avoir contesté les chiffres fournis par le Premier ministre relativement à la situation économique du pays en exigeant de lui la preuve de la fausseté des chiffres sortis de la bouche d’Ousmane Sonko. Même dans la République du Gondwana, on ne convoque pas et n’arrête pas les gens sur la base de leurs opinions concernant les comptes publics.
Ces arrestations sont révélatrices de l’intolérance, voire du manque de sens démocratique de nos nouveaux dirigeants. Ils doivent comprendre que personne n’est tenue de les croire. À moins d’introduire dans notre droit positif une nouvelle obligation pour les citoyens(nes) : le devoir d’acquiescement devant la parole primatorale !
LA RUSSIE ENVISAGE D’EXEMPTER PLUSIEURS PAYS AFRICAINS DE VISAS
Dans le cadre de la facilitation des déplacements internationaux, Moscou prépare des accords permettant aux ressortissants de plusieurs pays africains de séjourner sans visa pour des périodes allant jusqu'à 90 jours.
La Russie envisage d’exempter plusieurs pays africains de visas. Des accords sur un régime sans visa sont actuellement en préparation selon le chef du département consulaire du ministère russe des Affaires étrangères.
Alexei Klimov précise que ces documents prévoient l’entrée sans visa pour les courts séjours jusqu’à 90 jours uniquement. Il n’a toutefois pas donné de date de mise en place de ces nouvelles mesures, car les négociations avec les partenaires sont à des stades d’avancement différents.
M. Klimov a promis d’informer sur les réalisations dans ce sens, « concrétisées par des accords bilatéraux documentés ».
Auparavant, le ministère russe des Affaires étrangères avait déclaré que la Russie négociait la simplification des régimes de visa avec plusieurs pays africains, dont le Zimbabwe.
Les Russes bénéficient déjà d’un régime d’exemption de visa en Angola, au Mozambique, au Malawi, à Sao Tomé-et-Principe, en Tunisie et au Maroc.
LE PROJET EN VISITE À SHENZHEN ET À LA SILICON VALLEY
En visitant coup sur coup la Chine et les États-Unis, Diomaye Faye affiche clairement ses ambitions numériques pour le pays. Du projet "Smart Sénégal" aux rencontres avec les géants de la Silicon Valley, une nouvelle ère technologique se dessine
À un mois d'intervalle, le porteur du Projet, Son Excellence, le président de la République, a visité la Chine et les États-Unis, deux géants de la technologie mondiale.
Sûrement, le terme "Chine populaire" renvoie, au-delà de la démographie, à un effort populaire vers l'essor économique.
Grâce à leurs propres valeurs, et à travers une souveraineté politique souvent incomprise par l'ordre de la mondialisation, cette nation s’est hissée au sommet de la pyramide économique mondiale.
Iba Fall, dans son articulation de l'universel au particulier, dirait sûrement que le particulier, en tant que souveraineté, peut élever une nation.
Un peuple, un but et une foi populaires.
Quand on parle d'intelligence artificielle, une expression linguistique plus liée à l'Occident, nous pensons que le siège de cette prouesse technologique s'y trouve.
Au contraire, en termes de profits et de nombre d'utilisateurs, la Chine est le champion mondial des innovations technologiques.
Au même titre que les FAGAM que nous connaissons mieux, la Chine a les BAT (Baidu, Alibaba, Tencent). Baidu est connu comme moteur de recherche, Tencent dans les réseaux sociaux et Alibaba dans le e-commerce. Ils ont tous intégré l'intelligence artificielle depuis longtemps dans leurs applications.
Ayant copié au départ les initiatives technologiques occidentales, ils se positionnent désormais comme des concurrents sérieux ou challengers grâce à leurs innovations et à leur part de marché.
Par exemple, Tencent s'étend dans l'imagerie médicale et les outils de diagnostic. Des startups comme SenseTime et Face++ ont vu le jour et dominent le domaine de la sécurité publique à travers la reconnaissance faciale. ByteDance est entré dans la danse et a bouleversé les technologies des réseaux sociaux avec son chef-d'œuvre TikTok.
Ce rappel introductif sur la place de la Chine dans le monde de la tech était important pour montrer l'enjeu de la visite du président de la République en Chine, notamment au centre de démonstration de Huawei, connu pour ses fournitures de réseaux de télécommunications. Huawei est implanté au Sénégal depuis 2005 et a collaboré avec l'ADIE pour fournir un accès Internet à haut débit. Il est également important de noter qu'un projet majeur, "Smart Sénégal", a été signé avec la Chine, impactant cinq domaines :
La sécurité publique grâce à l'utilisation d'outils technologiques (Safe City),
La modernisation des infrastructures réseaux,
Le déploiement de plateformes technologiques d'apprentissage pour l'enseignement (Smart Education),
L'assistance aux populations des départements du Sénégal sur les services de l'administration et des entreprises (Smart Territoires),
L'accès à Internet pour les FAI grâce à la bande passante internationale (câble sous-marin), ainsi que la multiplication des points d'accès Wi-Fi sur tout le territoire (Smart Wi-Fi).
En marge de sa participation à l'Assemblée générale des Nations Unies, aux États-Unis, le Président de la République, accompagné du ministère de l’Économie numérique, des directeurs de Synapsys et SENUM, a effectué plusieurs visites dans la Silicon Valley, la mine numérique américaine.
Cette démarche a débuté par une rencontre avec les principaux investisseurs du numérique au Sénégal, comme Optic (Organisation des Professionnels de la TIC), Gaindé 2000, Wave…., ainsi que des acteurs de l'éducation et de la recherche, tels que Seydina Ndiaye du programme FORCE-N et membre de l'instance de réflexion sur l'IA de l'ONU, et le brillant Sénégalais Moustapha Cissé, ancien directeur du centre de recherche en IA de Google en Afrique.
Cette rencontre a permis de lancer le "New Deal technologique".
Dans la vallée de l'or du 21ᵉ siècle, le Président a visité NVIDIA, leader dans le domaine de l'intelligence artificielle grâce à ses produits révolutionnant le calcul de haute performance. Nvidia est reconnu mondialement pour ses puissants cloud et datacenters, ses systèmes embarqués, et surtout ses processeurs graphiques (GPU) pour le calcul d'image.
La délégation sénégalaise a ensuite visité de SpaceX et sa division Starlink, spécialiste mondial de l'Internet à haut débit par satellite. Il faut noter qu'à la même période l'année passée (août 2023), l'ARTP, sous l'égide du régime précédent, l’ARTP avait publié un communiqué interdisant la commercialisation des produits Starlink au Sénégal en raison d'un défaut d'autorisation. Cette visite du Projet chez SpaceX, propriété du créateur de X (anciennement Twitter), pourrait peut-être aboutir à une utilisation autorisée de cette connectivité innovante par les usagers, permettant ainsi un accès universel à Internet plus rapide.
Des séries de rencontres ont également eu lieu avec HP, fournisseur mondial d'équipements informatiques, ainsi qu'avec ARM (Advanced RISC Machine), dont les processeurs sont utilisés par 99 % des smartphones. RISC (ordinateur à jeu d’instructions réduit) est une architecture de microprocesseur qui utilise un ensemble d'instructions optimisées plutôt que des instructions spécialisées comme dans d'autres architectures.
Une rencontre intéressante a également eu lieu avec 500 Global et d'autres investisseurs américains. 500 Global est un leader du capital-risque, ayant favorisé l'innovation et la croissance durable aux niveaux local et mondial, avec plus de 2 900 startups soutenues, 1 000 investisseurs formés, et plus de 2,3 milliards de dollars d'actifs sous gestion.
Les premiers pas du "New Deal technologique", riche en visites et en rencontres d'affaires, sont parfaitement alignés avec le Projet pour un Sénégal Juste, Souverain et Prospère. Le New Deal technologique vise à faire du Sénégal un hub technologique en Afrique, et à garantir sa souveraineté numérique à travers la stratégie de transformation numérique du Sénégal 2035.
Cette dynamique, à travers ses différentes visites et rencontres dirigées par Son Excellence lui-même, montre clairement le cap pris par les nouvelles autorités, déterminées à amener le pays parmi les nations compétitives, en s'appuyant sur les leviers économiques les plus prioritaires pour soulager le peuple sénégalais.
Quelques esquisses ont été ébauchées dans le livre programme du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à savoir :
Une gouvernance apprenante et souveraine du numérique,
Une administration publique digitalisée et performante,
Un capital humain issu d'un système de recherche et d'innovation compétitif,
Un système de cybersécurité et de cyberdéfense aux standards mondiaux,
Un cadre incitatif et sécurisé pour l'entrepreneuriat numérique.
"Nous renforcerons le rôle du Sénégal pour définir une géostratégie africaine de sécurisation et de souveraineté sur les grandes routes numériques internationales, et sur la gouvernance mondiale du secteur numérique", telle est l'ambition derrière ces récentes actions.
Papa Fall est Statisticien-Spécialiste en Intelligence Artificielle & Big Data, Manager de Programme Pays, membre de Pastef les Patriotes.
Par Mamadou Diop
LA LIGNE DE FRACTURE SE DESSINE
Le débat sur la dette est inévitable parce que tout le monde la paye ; donc chacun a le droit de savoir et d’en parler. À mon avis, le cœur de l'exercice auquel le gouvernement s’est prêté le 26 septembre dernier n’est pas sur les chiffres...
Le débat sur la dette est inévitable parce que tout le monde la paye ; donc chacun a le droit de savoir et d’en parler. À mon avis, le cœur de l'exercice auquel le gouvernement s’est prêté le 26 septembre dernier n’est pas sur les chiffres si importants soient-ils, si significatifs soient-ils mais sur la nouvelle posture de transparence qui est affichée.
Le sceau nouveau sous lequel les nouvelles autorités semblent vouloir entretenir des relations non seulement avec les institutions de Bretton Woods, avec les partenaires techniques et financiers (PTF) mais d’abord et avant tout avec le peuple Sénégalais, me semble être le sceau de la vérité c’est-à-dire du courage en politique, le sceau de l’éthique de gestion. Pour certains il ne fallait pas révéler les résultats du travail d’audit au motif que cela ferait fuir les investisseurs.
Au fond qu’est-ce que nous voulons ? Depuis le premier PAS (plan d’ajustement structurel) de 1979 sous le Premier Ministre Abdou Diouf, toutes les générations d’opposants ont accusé leurs adversaires du gouvernement de fournir à l’opinion publique, au Fmi et à la Banque mondiale de faux chiffres. La particularité ici est que des chiffres sont publiés et sont appelés à servir de référentiel pour la suite des orientations et actions de l’État. Je considère que c’est extrêmement courageux et c’est la seule voie pour se faire respecter. Croire que le pays va se transformer au bénéfice de ses citoyens sur la base du faux serait, pour les nouvelles autorités, une manière de capituler, de renoncer à toute ambition de changer positivement les choses.
Contrairement à ce qu’on annonce ici et là, aucun partenaire économique et financier ne partira du Sénégal du fait du discours de vérité du gouvernement sauf si le Sénégal le décide souverainement. Tous les observateurs avertis du rapport de forces actuel dans le monde le savent. Les politiques du FMI et de la Banque mondiale ont toujours été critiquées depuis les années 80, à juste titre, par les Africains au motif que leur seul objectif est de leur soustraire des ressources pour payer des dettes qui n’ont pas toujours servi les peuples qui pourtant les remboursent. Ces institutions ne se sont pas invitées ici. C’est l’irresponsabilité des gouvernants africains y compris au Sénégal, vassalisés par les puissances extra africaines qui a mis nos pays à genoux. Ces institutions ne nous apprennent rien que nous ne sachions déjà en termes de gestion vertueuse. Si la Transparence et le parler-vrai sont synonymes de défaillances graves chez ceux qui dirigent l’État, alors il ne reste plus qu’à rompre les rangs car tout est définitivement perdu. Mais heureusement que ce n’est pas le cas.
Je perçois dans la démarche du gouvernement une manière de prendre date. Nous ne pouvons nous en sortir en continuant notre train-train habituel. Notre pays n’est pas en guerre mais les maux dont il souffre ne sont pas différents de ceux des pays en guerre. La faim et la malnutrition à longueur d’année, tomber malade sans pouvoir se soigner pour des millions de personnes, le chômage et les hécatombes qui en sont la conséquence sur les océans etc.
Lorsque la France a été occupée par l’Allemagne en 1940 avec 100.000 morts en un mois et 8.000.000 de déplacés, l’Angleterre s’est retrouvée seule face à Hitler. Winston Churchill, alors Premier Ministre britannique dans un discours historique eut ses propos qui détonnent encore dans les oreilles des historiens. :
« Je dis que c'est faire la guerre par terre, par mer et par air. Faire la guerre de toutes nos forces et de toute la force que Dieu nous a donnée, et faire la guerre à une monstrueuse tyrannie jamais surpassée dans le sombre et lamentable catalogue du crime humain. C'est notre politique… Je n'ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur » (Je souligne ce passage).
Que je sache, Bassirou Diomaye et Ousmane Sonko n’offrent ni sang ni larmes parce que notre pays n’est pas dans une guerre chaude contre un ennemi comme l’était l’Angleterre face à l’Allemagne nazie, mais ils ont sûrement du labeur et de la sueur à offrir.
Le discours de vérité du 26 septembre 2024 du Premier Ministre sur la situation réelle du pays est salutaire à tous égards parce qu’annonciateur de nouvelles postures partout et par tous, à l’interne comme avec l’extérieur. J’espère qu’il y en aura bien d’autres pour fonder et porter la seule praxis capable de nous sortir du marais où nous pataugeons depuis si longtemps.
Notre espoir est dans ce cap.
PLUSIEURS TONNES D’OR EXPORTEES CLANDESTINEMENT ENTRE 2013-2022
Dans une étude rendue publique ce jeudi, l’ONG suisse SWISSAID révèle que 36 à 41 tonnes d’or ont été exportées clandestinement du Sénégal entre 2013 et 2022.
Dans une étude rendue publique ce jeudi, l’ONG suisse SWISSAID révèle que 36 à 41 tonnes d’or ont été exportées clandestinement du Sénégal entre 2013 et 2022.
Au Sénégal, l’exportation clandestine d’or a connu des proportions impressionnantes ces dix dernières années. Dans une étude diffusée ce jeudi 3 octobre 2024, l’ONG suisse SWISSAID révèle en effet qu’entre 2013 et 2022, 36 à 41 tonnes d’or, d’une valeur de 2,38 à 2,71 milliards de dollars, ont été illégalement sortis du pays, soient 3,6 à 4,1 tonnes d’or sont exportées clandestinement chaque année.
Ce flux non déclaré, issu principalement de l’extraction artisanale et à petite échelle (EMAPE), transite par le Mali avant d’atteindre les Emirats arabes unis (EAU). La proximité de la région de Kédougou avec la frontière malienne facilite les transactions avec des acheteurs indépendants maliens qui proposent des prix plus attractifs que les comptoirs agréés par l’État sénégalais, note le rapport. Ce dernier signale que seuls 10 % de l’or artisanal passent par les circuits officiels.
L’étude révèle des écarts importants entre les volumes d’or produits et exportés, notamment en raison de la non-déclaration de l’or artisanal. Par exemple, en 2021, une différence de 2,95 tonnes a été constatée entre les chiffres d’exportation officiels et ceux rapportés par les pays importateurs.
SWISSAID préconise donc une meilleure régulation de l’exploitation aurifère artisanale, notamment par la réduction des taxes à l’exportation, actuellement fixées à 4 %. Cette mesure pourrait rendre les comptoirs d’achat plus compétitifs et limiter le flux d’or clandestin vers les pays voisins.
Bien que la production et les exportations officielles d’or aient significativement augmenté, principalement grâce aux mines industrielles, l’extraction artisanale et à petite échelle (EMAPE) reste importante mais largement sous-déclarée, déplore le document.
En 2022, la production industrielle d’or au Sénégal a atteint 14,9 tonnes, tandis que l’exploitation artisanale, estimée entre 4 et 4,5 tonnes par an, reste peu documentée. Les exportations officielles s’élevaient à 18,31 tonnes, principalement vers la Suisse, l’Australie et les Émirats.
LES AGENTS DE L'ASECNA SUR PIED DE GUERRE
Les travailleurs de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Aecna) ont manifesté leur ras-le-bol hier mercredi. En effet, restés plusieurs mois sans percevoir leur indemnité de sécurité aérienne (Isa)...
Les travailleurs de l'Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (Aecna) ont manifesté leur ras-le-bol hier mercredi. En effet, restés plusieurs mois sans percevoir leur indemnité de sécurité aérienne (Isa), ils sont aujourd’hui sur le pied de guerre, puisqu’ils ont décidé de déposer un préavis de grève.
Les travailleurs de l’Asecna ont tenu une assemblée générale extraordinaire hier 4 septembre 2024 à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd). Au sortir de celle-ci, ils informent l’opinion «qu’un préavis de grève cosigné par tous les syndicats sera déposé immédiatement après les délais requis suite à la saisine de la Direction du travail déjà faite la semaine dernière».
Ce que ces travailleurs réclament, c’est tout simplement le règlement exhaustif de leurs arriérés d’indemnité de sécurité aérienne. Mais surtout, qu’ «une solution pérenne pour la régularité de paiement et le retour de l’harmonisation».
Ils ont expliqué hier, que cette indemnité a été instaurée depuis plus de vingt ans pour le personnel de la quasi-totalité des structures exerçant dans le secteur des transports aériens au Sénégal. Elle vise à rémunérer des services à caractère régalien rendus par des citoyens sénégalais dans le domaine de souveraineté que constitue le transport aérien.
Et cet élément de salaire, disent-ils, a toujours été exclusivement financé par l’État du Sénégal. Ce, à travers un prélèvement sur les ressources nationales provenant du secteur aéronautique, notamment les redevances.
Ce qu’ils regrettent aujourd’hui, c’est que deux mois se sont écoulés depuis leur rencontre avec le ministre des transports aériens et «aucune réponse ou acte rassurant n’a été posé par l’administration sous sa tutelle». Ce, malgré les engagements fermes qu’il avait pris.