SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
28 juillet 2025
LES CADRES DE L'APR VEULENT RESSERRER LES RANGS
Une Assemblée Générale est prévue prochainement pour se remobiliser derrière Macky et participer efficacement à une nouvelle conscience citoyenne - COMMUNIQUÉ DU COLLÈGE EXÉCUTIF NATIONAL
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Collège Exécutif National (CEN) de la Convergence des Cadres Républicains reçu le 1er Mai 2019, relatif à sa réunion de la veille sur la situation sociopolitique nationale.
"Le Collège Exécutif National (CEN) de la Convergence des Cadres Républicains s’est réuni le mardi 30 avril 2019 à 18 heures à la permanence de l’APR sise à Ouakam, sous la présidence de son Coordonnateur le camarade Abdoulaye Diouf Sarr.
Analysant la situation politique nationale, le CEN renouvelle sa confiance et son soutien à son leader le président Macky Sall dans sa forte détermination à répondre avec beaucoup d’efficacité et de célérité aux pressantes attentes des populations.
Le CEN salue la bonne décision du président Macky Sall de saisir l’Assemblée Nationale pour une révision constitutionnelle visant entre autres la suppression du poste de Premier ministre. Le sens et l’opportunité d’une telle révision qui obéit à une logique de meilleure opérationnalité des prises de décisions semblent ne pas agréer l’opposition. Cette dernière, longtemps plongée dans une torpeur après sa défaite et incapable d’offrir aux sénégalais un projet de société prometteur, a catégoriquement refusé de répondre à l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall à l’ensemble des forces vives du Sénégal. Par la main tendue à tous, le chef de l’Etat qui a fini de convaincre tout le monde par son leadership incontestable, a voulu dans une démarche inclusive associer les sénégalais de tout bord à répondre efficacement aux questions de portée nationale.
Sur le même registre, le CEN constate avec regret et désolation, le manque de sérieux et de lucidité qui a conduit à la production et à la publication du supposé livre blanc de la coalition Idy 2019 qu’aucun sénégalais ne saurait accorder le plus petit crédit.
Enfin, les cadres de l’APR invitent les partis d’opposition, la société civile et toutes les forces vives du Sénégal, à répondre sans condition à l’appel au dialogue lancé par le chef de l’Etat, pour l’intérêt supérieur de la Nation.
Par ailleurs, le CEN s’est longuement appesanti sur sa feuille de route qui permettra à la CCR pour mieux assurer ses missions et son leadership sur l’échiquier politique nationale. C’est dans cet ordre d’idées, que la Convergence des Cadres Républicains compte organiser une Assemblée Générale et un forum thématique sous peu pour remobiliser tous les cadres derrière leur leader pour participer efficacement à une nouvelle conscience citoyenne et à l’émergence « d’un Sénégal de tous et un Sénégal pour tous » si cher au président de la République. "
MACKY INTRAITABLE FACE AUX SYNDICATS
L’Etat n’a pas les moyens d’augmenter les salaires dans la fonction publique, a déclaré mercredi le président de la République, ors de la cérémonie de remise de cahiers de doléances des syndicats à la présidence
L’Etat n’a pas les moyens d’augmenter les salaires dans la fonction publique, a déclaré mercredi le président de la République Macky Sall, lors de la cérémonie de remise de cahiers de doléances des syndicats au Palais de la république.
‘’Nous n’avons pas les moyens d’augmenter les salaires aujourd’hui. Nous ne le ferons pas, il faut que ça soit clair. Ce n’est pas possible. Nous pouvons discuter des aménagements ’’, a-t-il notamment dit en wolof, soulignant que l’Etat a des limites qu’il ne peut pas dépasser.
Répondant aux doléances des secrétaires généraux des cinq grandes centrales syndicales et du SYNPICS, le président Sall a indiqué que le gouvernement peut discuter.
‘’Nous avons la volonté sociale, mais on ne peut pas envisager l’augmentation des salaires maintenant. Ce n’est pas possible’’, a lancé le président de la République aux représentants des travailleurs.
Le président Macky Sall a indiqué que si l’Etat continue de satisfaire les revendications, en augmentant les salaires, il n’aura pas le temps de trouver du travail aux jeunes.
‘’Nous avons chaque année 150 mille jeunes qui tapent à la porte de l’emploi, sans qualification’’, a-t-il rappelé, soulignant que son gouvernement travaille pour l’émergence.
‘’L’émergence, c’est la responsabilité aussi, c’est faire ce qu’on l’on peut faire. C’est parce qu’on a peur de la grève qu’on va s’engager sur des choses qui vont totalement dérègler le cadre qui nous permet d’avoir aujourd’hui notre autonomie et notre souveraineté budgétaire ‘’, a ajouté Macky Sall.
Il a averti que le ‘’ jour, où l’on dérape, l’Etat va aligner les prix sur la réalité et annuler les filets sociaux’’.
‘’Ce n’est pas ma politique. Il y a une limite à ne pas dépasser. C’est une question de responsabilité’’, a dit le président de la République.
TALON, UN MODERNISTE QUI S'EST ENDURCI AU POUVOIR
Arrivé au pouvoir avec une image de businessman ambitieux fonceur, le président béninois est désormais accusé d’avoir engagé son pays dans un tournant autoritaire après des législatives sans la participation de l’opposition
Les deux seuls partis en lice proches du pouvoir sont assurés de gagner le scrutin. Mais pour le chef de l’Etat, qui rêvait d’être "porté en triomphe" à l’issue de son mandat, cette victoire pourrait être la plus grande défaite politique de son mandat.
Le Bénin a boudé les urnes dimanche à plus de 75%, selon des résultats préliminaires, à l'appel de l'opposition qui protestait contre son éviction du scrutin.
Au-delà de l'élection des députés, ce vote était davantage "un référendum (contre le président) qui ne dit pas son nom", commente le politologue Expédit Ologou.
Ses détracteurs reprochent au chef de l'Etat un autoritarisme tardif qui ne passe pas inaperçu dans ce petit pays de 12 millions d'habitants longtemps cité en modèle de démocratie en Afrique.
Chez ses opposants comme au sein de la société civile on l'accuse d'être derrière l'exclusion des grands partis d'opposition - officiellement évincés pour n'avoir pas respecté le nouveau code électoral.
"Arrestations arbitraires"
Des ONG béninoises ou internationales comme Amnesty dénoncent des "arrestations arbitraires", "des manifestations réprimées" avant le scrutin, la coupure d'internet le jour du vote.
Tout avait pourtant bien commencé.
Homme d'affaires, classé 15e plus grande richesse en Afrique sub-saharienne avec un patrimoine estimé à plus de 400 millions de dollars en 2015 selon Forbes, Talon est entré tard en politique.
Il s'est construit sans fief, sans réseau et en opposition au président Yayi, ex-allié devenu son ennemi à la suite de coups politiques pénalisant ses affaires: ce dernier symbolise tout ce que le businessman déteste, une vieille garde gangrénée par "les affaires", l'immobilisme, et pire que tout le laissez-aller.
A 61 ans, chemise blanche éclatante, veste de costume ouverte et lunettes aux verres fumés, le président béninois veut représenter une nouvelle génération de leaders: ceux qui sont persuadés que le continent rattrapera son retard lorsque les Africains eux-mêmes seront convaincus qu'ils peuvent y arriver.
"Il veut changer les mentalités", explique à l'AFP son conseiller en communication, Wilfried Houngbedji.
"Obsédé par les résultats", comme il l'a confié dans une interview, il est également obsédé par le modernisme.
Dans la cour du palais présidentiel de Cotonou, les ouvriers grattent encore "les carreaux de salle de bain" vieillots qui recouvrent les murs de l'enceinte.
"C'est un perfectionniste", confie l'un de ses proches collaborateurs. "Il peut arriver dans votre bureau, puis d'un coup repérer le moindre détail qui ne va pas sur les murs et vous le signaler".
Des dizaines de fonctionnaires ont été renvoyés à la moindre faute ou s'ils tentaient de faire ce qu'ils avaient toujours fait: récupérer quelques bakchichs pour arrondir les fins de mois.
Visionnaire
Sur le plan économique, le Bénin affiche une belle croissance de 6,8% en 2018, grâce à une formalisation à marche forcée de l'économie informelle, qui représente la quasi-totalité des sources de revenus de la petite classe moyenne ou pauvre.
Son cercle restreint est composé d'une poignée de conseillers et de son épouse qui joue un grand rôle.
Ceux qui travaillent à ses côtés, souvent extérieur à la sphère politique ou issus de la diaspora, se sont ralliés, séduits par son ambition pour le Bénin.
Mais trois ans après son arrivée au pouvoir, si l'élite continue de voir en lui un visionnaire, il est détesté par la classe populaire qui lui reproche son arrogance.
Désormais, chez les intellectuels et même dans le secteur privé, on s'interroge, les inculpations constantes des opposants, les mesures d'intimidation contre des voix de la société civile dérangent. Avait-il besoin de créer une cour spéciale pour éliminer son plus grand adversaire politique, aujourd'hui en exil, Sebastien Ajavon?
"Ils ne comprennent plus jusqu'où il va aller. C'est son orgueil mal placé et son esprit de vengeance malsain qui l'animent, c'est dangereux", estime un de ses anciens proches.
L'homme s'est endurci durant ses années d'exil sous la présidence Yayi, qui l'a mis à l'écart pour une sombre affaire d'empoisonnement qui ressemblait plus à un coup monté.
Selon des politologues et observateurs du pays, Talon n'aurait également pas supporté de voir son projet de réforme constitutionnelle retoqué deux fois par le Parlement.
Il voulait être le premier président africain à instaurer un mandat présidentiel unique de sept ans. Pour l'opposition, un moyen de rester au pouvoir.Aujourd'hui, tout le monde attend que les 83 députés issus de la majorité votent le texte.
Pour l'un de ses anciens collaborateurs, la direction donnée à sa présidence a été fortement marquée par sa rencontre avec le président rwandais Paul Kagame trois mois après son arrivée au pouvoir.
"Il voulait axer son mandat sur un modèle politique charismatique, il l'a trouvé en Kagame", explique cette source.
La comparaison est constante avec Paul Kagame, au pouvoir depuis 2000 et réélu en 2017 avec 99% des voix, qui a engagé son pays dans un développement accéléré, devenu un leader autant respecté que craint chez lui, davantage qualifié de despote éclairé à l'extérieur.
Mais pour l'instant, l'entourage de Patrice Talon hésite à entretenir cette comparaison aussi flatteuse qu'elle est embarrassante.
"NOUS VIVONS DES MOMENTS EXTRÊMENT DIFFICILES ET DANGEREUX"
Le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng a appelé mercredi à plus de fermeté pour combattre l’intolérance, faisant référence aux récentes attaques contre des lieux de culte dans le monde
Le Conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, a mis en garde mercredi contre les « moments extrêmement difficiles et dangereux » dans lesquels nous vivons actuellement.
Il a appelé à plus de fermeté pour combattre l’intolérance, faisant référence aux récentes attaques contre des lieux de culte, notamment le massacre dans une mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande, le carnage dans des églises au Sri Lanka et la récente attaque contre une synagogue aux États-Unis.
« Ce qui s’est passé récemment a d’ailleurs conduit le Secrétaire général de l’ONU à rappeler l’importance de combattre le discours de haine », a ajouté M. Dieng dans un entretien accordé à ONU Info.
Les réfugiés, les migrants sont aujourd'hui parmi les personnes ciblées, simplement du fait de leur identité. « Nous devons réfléchir sur les causes de ce nouveau phénomène, qui malheureusement nous rappelle les années 1930 lorsqu’en Europe, les Juifs étaient considérés comme des animaux ou lorsqu’ils étaient accusés de toute sorte de malheurs, y compris des performances économiques des plus faibles », a-t-il dénoncé.
Le monde se trouve à un moment crucial dans la lutte contre la haine et l’extrémisme
Adama Dieng s’insurge contre « ce type de discours que nous entendons aujourd’hui dans de nombreuses capitales européennes ». « Cela est dangereux », a-t-il dénoncé.
Selon le Conseiller du Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, cette libération de la parole et de la rhétorique xénophobe montre que le monde se trouve à un moment crucial dans la lutte contre la haine et l’extrémisme. Ceci est d’autant plus vrai qu'on assiste aujourd’hui à la résurgence de groupes néonazis et néofascistes.
« Nous avons aujourd’hui des leaders ultranationalistes qui veulent faire croire à leur électorat que leur religion est la meilleure, que leur culture est la meilleure », a-t-il fait valoir.
C’est dans ce contexte que s’est tenue la Conférence de Genève sur la religion, la paix et la sécurité. Une rencontre qui a mis l’accent sur le traitement des réfugiés, des migrants. « Parce qu’aujourd’hui, cette catégorie de populations est menacée », a mis en garde le Conseiller spécial pour la prévention du génocide.
Adama Dieng rappelle que tout discours qui incite à la haine raciale et religieuse est à combattre. « Et comme l'a rappelé le Secrétaire général, António Guterres, nous devons faire en sorte que les réseaux sociaux ne soient pas des abris pour proférer ce genre de discours ».
AUDIO
FAUT-IL FUIR LA TERRE ?
80% de la population active sur le continent africain travaille dans le domaine agricole - Mais, les jeunes sont attirés par les emplois urbains - Comment les inciter à rester sur l’exploitation familiale ?
« Nous devons agir pour rendre l’agriculture plus attrayante pour les jeunes. Ils doivent percevoir l’agriculture comme un secteur rémunérateur et rentable […] », expliquait José Graziano da Silva, directeur de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Chaque année, près de 30 millions de jeunes entrent sur le marché du travail, et l’agriculture est la solution présentée pour absorber le chômage. 80% de la population active sur le continent africain travaille dans le domaine agricole, et le modèle familial est encore très largement la norme. Mais, les jeunes sont attirés par les emplois urbains. Comment les inciter à rester sur l’exploitation familiale ? Les terres exploitables permettent-elles vraiment aux jeunes de vivre décemment ? La mécanisation de l’agriculture est-elle la solution notamment sur les terres pauvres du Sahel ?
Avec :
- Hubert Cochet, professeur d’agriculture comparée à AgroParistech
- Jean-Michel Sourisseau, chercheur au CIRAD, (Centre de coopération International en Recherche Agronomique pour le Développement), auteur de Agricultures familiales et mondes à venir (Quae)
- Mamadou Sene, expert migrations pour la région de l’Afrique de l’Ouest à la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (basé au Sénégal).
PAR KHASSOUM CISSE
COMMENT MIEUX DÉROULER LE PSE
La crise de la jeunesse ne peut se résoudre que dans une approche globale de la réforme de la société contemporaine - Un mouvement national d’éducation civique pour tous devrait être créé
La présente relation intitulée le PSE, organisation étatique. Qui vient d’être portée sur les fonds baptismaux, cette institution mal connue et souvent méconnue, quelle est-elle ? Que nous propose-t-elle ? Quelles sont ses possibilités, ses limites, ses formes d’action, ses méthodes et ses techniques ? Telles sont les questions que nous devons nous poser ; que doit se poser tout patriote digne de ce nom.
Si l’on veut aboutir à des conclusions qui aient un sens (c’est-à-dire qui permettent de savoir où l’on va et ce que l’on fait vraiment en les transposant en action politique), il faut définir aussi clairement que possible les concepts en jeux. Il faudra ensuite évidemment les circonscrire dans le cadre de notre préoccupation. Qui est notre ambitieuse mais nécessaire entreprise, en tant que traitant de nos besoins ressentis, exprimés et de nos attentes et espoirs…
Il importe de souligner qu’actuellement, un néologisme galopant a généré de nouveaux vocables tels dyslexie, dysorthographie, voire même syllogisme.
Contribution à la politique de l’État en matière de protection et de soutien à la population, à la famille et à l’enfance
Il est question pour nous aujourd’hui plus que jamais, d’assumer pleinement notre destin dans un monde en pleine mutation, dans tous les domaines de la vie de l’homme, et à tous les niveaux. Dans un pays en développement tel le Sénégal dont le drame se trouve justement, comme tous les pays subsahariens, dans la troublante équation : «immensité des besoins qui s’accroissent sans cesse et faiblesse des moyens qui décroissent en constance sous les effets conjugués de la détérioration des termes de l’échange et de la sécheresse cyclique. C’est presque une situation tragique qui s’offre à nous comme préoccupante du point de vue de ces populations réputées laissées pour comptes qui retient ici toute notre attention. Conscientes de la gravité de la situation (longuement évoquée, déjà lors du Séminaire national BIT et Ministère de l’Action sociale, du 12 au 17 janvier 1981) et de la nécessité de les préparer pour leur intégration dans la société, les autorités gouvernementales s’étaient évertuées à rechercher des solutions satisfaisantes, tout en souhaitant exploiter au maximum sur tous les plans, le climat psychologique favorable créé par « l’Année internationale des personnes handicapées ».
Le Sénégal ayant ratifié la Convention des Nations –unies sur la Réadaptation professionnelle et la Réintégration sociale et économique des Invalides ou Handicapés, se doit de concrétiser davantage son objectif qui est de promouvoir la cause et la justice sociale et sa foi dans la dignité de l’homme.
Contribuer à une aussi noble cause qui est à la fois un devoir humanitaire et une nécessité imposée par la solidarité humaine qui, de plus en plus, découle du droit au travail prévu par l’article 23 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.
Le fait que grâce à la compétence, le travail est, soit considéré à la fois comme une valeur civique, comme une valeur sociale et comme une valeur économique, doit guider la nature des discussions avec tous les partenaires sociaux impliqués. Ceux-ci doivent intégrer cette réalité afin de pouvoir déboucher sur un nouveau contrat social.
Ce qui suppose une action globale constante et réfléchie, perpétuellement orientée planifiée et ajustée suivant les contextes socio-économique et socioculturel.
Cette opération d’envergure qui est à la dimension de l’homme tel qu’il est perçu et projeté à travers ses différents cadres de vie qui vont de l’histoire à la géographie, de l’économique au politique, du social au culturel voire cultuelle milite à son tour en faveur d’un plan d’action étalé dans le temps et dans l’espace suivant des voies et des moyens essentiellement nôtres.
L’action de l’homme par rapport à son créateur, par rapport à lui-même, par apport aux autres hommes (entregent) et par rapport à son environnement immédiat et périphérique, méritent une attention exceptionnelle en matière d’exploitation.
Notre feuille de route envisage la capacité d’innovation et de création.
Or, quand on analyse les obstacles à la créativité, on signale souvent, l’inertie des collectivités, la peur du changement et les comportements rétrospectifs ; mais si nous approfondissons les étapes de l’action créatrice qui sont : préparation, incubation, illumination et élaboration, force est d’admettre que le Sénégal, est fin prêt pour emboîter le pas aux pays dits émergents.
Il y a deux façons d’affronter l’avenir. C’est comme dit Gabor : << l’avenir est entièrement prédéterminé par des forces objectives qui existent maintenant. Alors croisons-nous les bras, on ne peut rien y changer. Ou bien, c’est de croire que l’homme par sa volonté, sa foi, sa pensée, peut infléchir l’avenir. Et qu’il peut, par sa foi, sa pensée, sa volonté, meubler ce temps vide qui est devant lui. Faire des options, faire des choix. J’ose dire que c’est le devoir de l’homme de faire des choix, ¨Inchah alla¨ ! >>.
Cela signifie qu’il faut être politiquement conscient et fixer nos objectifs au départ ; quitte à aller à contre-courant des forces objectives ; quitte à tenter de muter par volonté d’homme, ce que certains tentent de nous faire croire être le cours de l’histoire.
Nous proclamons que notre destin est un plus-être et non un plus-avoir, un genre de vie et non un niveau de vie. Il faut apprendre à être. La crise de la jeunesse, ne peut se résoudre que dans une approche globale de la réforme de la société contemporaine. C’est donc par une politique globale, nationale, internationale et prospective fondée sur des données scientifiques, sur une méthodologie commune que nous aurons chance d’efficacité.
Cette attitude volontariste tournée vers l’avenir me semble valable, pour tous les pays. Seraient-ils numérique, technétronique, post-industrielle ou en développement, luttant pour l’accès ou le maintien d’un simple niveau de subsistance.
Quelles sont les lignes de forces que nous rencontrons sur notre chemin pour mener à terme notre politique volontariste ?
Les citoyens des pays pauvres connaissent l’opulence des pays riches et vice – versa. Le conflit entre Israël et les pays arabes, le combat général contre l’intégrisme conditionne l’avenir de tous les citoyens de la planète.
C’est d’autant plus vrai que nous sommes entrain de vaincre l’espace par le temps. La télévision par câble, par satellite assure la présence directe de l’événement au moment même où il surgit où que ce soit dans le monde. On quitte chaque jour Dakar, pour être dans les 48heures à n’importe quel autre point du globe. Les hommes sont appelés à vivre et à devenir ensemble et nous devons le leur faire comprendre dès l’enfance. Mondialisation exige !
- l’éveil des consciences, l’émergence des mentalités nouvelles, les mutations sociales, technologiques et économiques qui annoncent la fin d’une époque et la nécessité d’une véritable révolution.
- l’engagement irréversible des jeunes à embrasser des corps de métiers jusque-là réputés dévolus particulièrement à certaines catégories sociales.
- la conviction des jeunes que la « compétence sera pour eux l’assurance d’échapper au parasitisme et qu’elle est leur meilleur passeport pour l’emploi. Il apparait d’ailleurs que le public, en général, les jeunes en particulier sont de plus en plus sensibilisés à ces problèmes et disposés à participer à leur solution.
-L’issue héroïque du combat de notre peuple contre le sous – développement sous tous ses aspects.
- l’issue du conflit casamançais voire, ceux qui ébranlent le continent africain, la fin du terrorisme international et de l’intégrisme.
-la volonté politique de l’état de trouver des solutions satisfaisantes aux problèmes sociaux et économiques de tous ordres qui assaillent notre jeune nation, conditionnent l’avenir de tous les citoyens de la planète.
L’objet majeur que vise le présent plan d’action est l’insertion des jeunes et l’intégration des handicapés sans emploi dans le monde du travail.
Cela suppose des obligations qui se situent au niveau de la préparation du terrain et de la création des conditions minimales au déclenchement et au bon fonctionnement du processus indiqué.
Sociologiquement parlant, la tache de l’éducation consiste en la transmission aux jeunes des manières d’agir et de voir qui semble raisonnables aux adultes d’une société particulière.
Cela est dû à l’émergence chez les jeunes “d’autres valeurs“, de valeurs incompatibles avec certaines de celles ou semblent légitimes dans notre type de société. Or, par l’école, le jeune entre dans la société par des normes anciennes, apprises littéralement, non interprétables, non adaptables.
Là est la bombe ; c’est le conflit entre les valeurs scolaires théoriques et les valeurs compromises du système. Les jeunes qui se révoltent tendent à réduire le gap entre le comportement et les valeurs en s’attachant à des idées fondamentales, par fidélité aux valeurs essentielles.
D’autres énoncent au nom du droit à la paix, la fraternité, la liberté, la démocratie, la justice, l’égalité. Un jeune qui nous a suivis quand nous lui avons montré les grandeurs de la démocratie politique (les combats pour l’indépendance, l’alternance), de la démocratie sociale (conquêtes syndicales pour le progrès économique et social), de la démocratie culturelle toujours à conquérir, ne peut sans révolte considérer l’état réel d’absence de démocratie politique, de démocratie sociale, de démocratie culturelle ou du moins tout leur inachèvement. Or, nous savons combien les révolutions inachevées sont dans ce cas, intolérables.
Au-delà de l’Education civique scolaire, un mouvement national d’éducation civique pour tous devrait être créé. Celui-ci contribuerait positivement à la formation d’un nouveau type de citoyen sénégalais civiquement responsable.
Loin de nous, toute idée de caporalisation de la jeunesse (les pionniers de la défunte Fédération du Mali). Mais il est plutôt question d’une judicieuse exploitation du dynamisme du psychisme juvénile.
Il est évident que notre objectif prioritaire reste, au-delà de la scolarisation nationale, la formation professionnelle et l’emploi non salarié. Il faut avouer cependant que, aucun de nous ne le connaitra et qu’il faut, par conséquent et sans délai, faire œuvre d’imagination pour pallier cette carence prolongée.
Notre deuxième objectif est un objectif de justice sociale, devant l’accès à la culture. Mais il est entendu que nous ne désirons pas démocratiser l’accès à n’importe quelle école et n’importe quelle culture.
La culture n’est pas la connaissance, ni l’érudition ; c’est une attitude, une volonté de dépassement personnel total, de son corps, de son cœur, de son esprit, en vue de comprendre sa situation dans le monde et d’infléchir l’avenir.
C’est le sens de ses responsabilités au sein de nos diverses communautés, la famille, l’école, le lieu de travail, la cité, le village, le “peñc“, la région, le pays, l’espèce humaine toute entière. Cette culture-là bannit la tour d’ivoire exige envers les autres une attitude d’accueil, de dialogue ; notre humanisme doit être celui du coude-à-coude, de l’homme qui commence à l’autre ; c’est la participation, c’est l’action, c’est la prise de conscience du besoin d’exprimer et la maitrise du ou des moyen de cette expression ; on est l’homme du terrain et non l’homme des gradin, l’homme du jeu et non l’homme du spectacle, l’homme d’engagement et non l’homme du laisser faire par les autres. (Telle est la doctrine du président Macky Sall et de son gouvernement).
La culture sans les œuvres est une culture morte. « On ne la contreplaque pas ; on y fait pas accéder, on la fait surgir de tous à tous niveaux, de façon que tels les sauriens microcéphales du secondaire », la phrase est de Roger Escarpit et nous la partageons cette opinion. C’est pourquoi le temps des loisirs (autre champ d’action pas très exploité) doit être le temps de la personnalisation par les actes et non le temps de nivellement par la consommation préfabriquée, ni celui des palabres au sein des “peñc“.
Les Educateurs spécialisés, les Instructeurs d’éducation populaire, les assistants et assistantes sociaux à qui incombe cette œuvre d’éducation exaltante, seront donc des pédagogues sûrs, avertis des méthodes et techniques d’éducation populaire et spéciale. Ils devront contribuer notamment à :
- La naissance d’une conscience civique des problèmes écologiques et inviter les jeunes à agir dans le sens de la protection de la nature et de l’environnement ;
- L’aménagement d’un environnement socioculturel ;
- L’insertion des jeunes en difficulté et à la réinsertion des refoulés de l’émigration sauvage dans le monde du travail ;
- L’intégration et la réintégration des handicapés locomoteurs, censoriaux, les I.M.C (infirmes, moteurs, cérébraux), les invalides, les aliénés stabilisés dans la folie.
Les problèmes qui se posent à nous se situent dans quatre directions :
- Celle des objectifs à assigner à l’éducation civique. Comment organiser l’éducation civique afin qu’elle puisse permettre au jeune de participer au changement et de s’y adapter selon un processus qui se poursuivra tout au long de leur vie et devra coordonner les facteurs qui contribuent à la formation ? Sa finalité sera l’élaboration d’un système de l’éducation civique ;
- Celle des méthodes et techniques à mettre en œuvre, comment aménager l’environnement socioculturel afin qu’il puisse offrir à l’individu un milieu stimulant et enrichissant favorisant son épanouissement personnel et son ouverture à autrui, la conquête de sa dignité ? Sa finalité sera l’organisation du développement du “civisme pour tous“ ;
- Celle de l’éducation spéciale à instaurer. Comment organiser la rééducation, la formation professionnelle qualifiante la réadaptation des handicapés ou invalides, la création de petite unités industrielles l’implantation d’atelier protéger de production de bien artisanaux dans des site essentiellement touristique leur finalité sera l’intégration et la réintégration socio économique des handicapés ou invalides.
C’est l’occasion de saluer, une fois encore la politique du président Macky Sall et de son gouvernement.
« La case des tout petit », une véritable propédeutique, une réalisation socio-éducative s’inscrit dans le cadre de la politique de démocratisation de l’enseignement initié par le chef de l’état dans la même lancée, nous pouvons citer une loi concernant les pupilles de l’état (les orphelins du Joola), de l’opération sésame, la création d’auspices pour les vieillards, la possibilité pour les femmes travailleuses dont les époux ne bénéficient pas de certains bénéfices sociaux de pouvoir en faire bénéficier les membres de leurs familles, les important font allouer aux jeunes dans le cadre de la lutte contre le chômage, le plan REVA qui est conçus pour permettre aux jeunes de s’adonner à la pratique d’une agriculture, d’une pêche, d’un élevage moderne et la transformation de nos matières premières (plus-value).
A dessein, nous nous sommes appesantis surtout sur le mot jeunesse, en lui donnant un contenu beaucoup plus vaste, qui concerne l’ensemble des situations vécues des enfants, des adolescents ou des adultes, hors du lieu et du temps de l’école.
L’extrascolaire (péri et poste) englobe en effet, tout ce qui est vécu, aussi bien dans le groupe familial que dans le groupe humain du quartier d’habitation ou du village. Elle totalise tout ce qui est ressenti, entendu, observé, toutes les impressions recueillies, tout ce qui est crée, joué, selon les âges, individuellement et collectivement par chacun.
Les problèmes spécifiques des jeunes pourraient se poser avec une particulière gravité. Aliénation, délinquance, criminalité, maladies mentales, divorces, suicides, drogue, autisme, parasitisme, exclusion sociale, religiosité abandonnée ou réinterprétée, sont autant de symptômes d’un monde à la dérive.
Au plan politico-religieux, de telles considérations pessimistes vont amener un nombre important de contemporains à s’accrocher au passé, à parler de déchéance, à réaffirmer les valeurs traditionnelles et se réfugier dans une volonté de renforcement, menaçant ainsi de plus en plus le régime démocratique. D’où nous concluons à l’urgence de préciser clairement les sources de notre peur de l’avenir et de les remplacer par l’espérance d’une société heureuse à base de participation élargie à tous les niveaux.
En somme, il s’agit pour nous d’"adultiser" les jeunes par une prise de conscience leurs responsabilités de gestion communautaire et les préparer à des types de sociétés et d’activités qui n’existent pas encore. Tout le problème est donc de faire des étudiants des adultes précoces et des adultes, des étudiants permanents.
NB : Un cafouillis inextricable
Mon propos porte uniquement sur les raisons et principes qui motivent nos options et choix relatifs au plan-programme, plan d’action et plan de travail du gouvernement. J’ai nommé le PSE.
Khassoum Cissé est Consultant en stratégie du Développement
LE MONDE DU TRAVAIL SOUS MACKY
La politique rurale reste désastreuse malgré les propagandes - L'économie est mise sous tutuelle d’obscurs lobbies étrangers qui snobent les travailleurs et concurrencent déloyalement les entrepreneurs locaux - COMMUNIQUÉ DE LA LD-DEBOUT
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la LD-Debout, à propos de la fête du travail célébrée ce 1er Mai.
"En ce 1er Mai 2019, comme chaque année, les travailleurs du monde, de l’Afrique et du Sénégal, en particulier, célèbrent la journée internationale du travail, sur fond de commémoration, en hommage aux illustres combattants de tous les temps dont les innombrables sacrifices dans l’engagement ont permis, d’année en année, d’améliorer qualitativement les conditions d’existence en milieu de travail, en famille et dans la société.
LD – Debout adresse ses chaleureuses félicitations à tous les travailleurs et salue leurs contributions aux conquêtes démocratiques et au progrès économique et social, les exhorte à rester vigilants et mobilisés pour faire face aux défis, nouveaux et anciens, qui les interpellent : salaire minimum dérisoire, précarité de l’emploi, effondrement du pouvoir d’achat, impôts surélevés, dégradation des services sociaux de base, et non-respect par le Gouvernement des accords signés. LD-Debout les appellent à s’attaquer, avec courage et résolution, à la question de l’unité syndicale et, son corolaire, la construction d’un leadership collectif de qualité, en vue de faire des syndicats des instruments de lutte capables de prendre en charge, avec efficacité, les aspirations des travailleurs pour de meilleures conditions de travail et de vie.
Par ailleurs, LD – Debout exprime sa vive préoccupation quant au sort réservé au monde rural qui, malgré une forte propagande officielle tendant à vendre des programmes de prestige, reste et demeure confronté :
à l’expropriation foncière au profit d’un nouveau type d’agriculteurs étrangers, un phénomène inconsidéré qui constitue aujourd’hui une réelle menace sur les exploitations familiales et à l’exode rural dû au sous– emploi, en particulier des jeunes, du fait d’une agriculture sous équipée, abandonnée aux aléas climatiques, à l’érosion des sols et à la destruction des écosystèmes naturels ;
au déficit criant en infrastructures rurales, en fourniture en eau, par exemple, rien que de l’eau potable et à l’enclavement des zones de production, ce qui entrave l’écoulement des récoltes et autres produits surtout dans le sud du pays ;
à un élevage extensif sans grand rendement, au vol de bétail et à une santé animale négligée, de sorte que le Sénégal soit obligé de faire recours à l’étranger pour son approvisionnement en viande et en produit laitiers ; et à une surexploitation des ressources halieutiques à cause notamment des licences de pêche accordées aux compagnies étrangères, dans des conditions qui restent à être clarifiées, exposant fréquemment les pêcheurs nationaux à risquer leur vie dans les eaux territoriales d’autres pays comme la Mauritanie, la Guinée Bissau, jusqu’en Angola !
Les conséquences de ce désastre de la politique en direction du monde rural du président Macky Sall continuent d’être constatées avec les hordes de jeunes qui prennent les chemins de l’exode rural et de l’émigration clandestine.
Enfin, LD – Debout observe, pour le regretter et le condamner, une nouvelle fois, que malgré les conséquences dramatiques de ses options économiques Macky Sall poursuit son œuvre dans la voie de la mise sous tutelle de notre économie au service d’obscurs lobbys étrangers qui snobent les travailleurs et concurrencent déloyalement les entrepreneurs nationaux, avec à la clé une croissance vantée mais extravertie qui ne profite hélas qu’à ces détenteurs."
par Aminata Touré
J'INVITE IDY À TOURNER LA PAGE
La démocratie se nourrit du fair-play de ses acteurs et de leur capacité à s’assoir autour d’une table pour la faire avancer
J’invite Idrissa Seck à tourner la page et à s’engager dans une démarche constructive en vue de renforcer notre démocratie
Plus de deux mois après l’élection présidentielle, Idrissa Seck qui, faut-il le rappeler, n’a obtenu que 20% des suffrages des sénégalais a présenté hier un soi-disant livre blanc des irrégularités du scrutin.
A la lecture du document, il est évident que les allégations ne correspondent en rien à la réalité vécue par les électeurs et les observateurs indépendants. Le candidat Idrissa Seck s’est bien gardé de saisir une quelconque juridiction habilitée pour contester la véracité des résultats issus du scrutin. Ses représentants siégeant au niveau des commissions départementales de recensement des votes et celui présent au niveau de la commission nationale n’ont déposé aucun recours.
Le mandataire de Idrissa Seck auprès du Conseil Constitutionnel n’a non plus formulé aucune contestation à la publication provisoire des résultats par le Conseil Constitutionnel. Rien de plus normal puisqu’aucun des représentants de Idrissa Seck ne disposaient d’éléments de contestation sérieuse.
Les centaines d’observateurs internationaux ont tous salué la bonne tenue et la transparence du scrutin. Et les sénégalais ont fermé depuis longtemps le chapitre définitif de l’élection présidentielle du 24 février.
La démocratie se nourrit du fair-play de ses acteurs et de leur capacité à s’assoir autour d’une table pour la faire avancer. Par conséquent, j’invite Idrissa Seck à tourner la page et à s’engager dans une démarche constructive en vue de renforcer notre démocratie saluée partout dans le monde.
AUDIO
LES ÉVACUATIONS SANITAIRES DES DIRIGEANTS AFRICAINS
Pourquoi l'Afrique continue d'évacuer systématiquement ses dirigeants (et leurs proches) pour se faire soigner dans les hôpitaux européens, aux frais du contribuable ? Faut-il légifirer sur les évacuations sanitaires des dirigeants ?
Alors que le Continent regorge de médecins compétents et diplômés, l'Afrique continue d'évacuer systématiquement ses dirigeants et leurs proches pour se faire soigner à grands frais dans les hopitaux européens, asiatiques ou américains, même pour les pathologies les plus bénignes. Et toujours aux frais du contribuable. Au regard du coût de ce tourisme médical, des élites, des médecins et des membres de la société civile dénoncent. Faut-il légifirer sur les évacuations sanitaires des dirigeants ?
Avec : - Professeur Abdoul Kane, cardiologue, professeur à l’Université Cheikh Anta Diop, directeur de la Polyclinique universitaire de Dakar - Professeur Aimé Bonny, cardiologue et universitaire, enseignant à la Faculté de médecine et des sciences pharmaceutiques de Douala - Docteur Roger Moyou-Mogo, médecin et journaliste à la Télévision - Docteur Massamba Diop, médecin urgentiste et aérospatial, président de SOS médecins Sénégal, diplômé de l'Université Paris VI en médecine de rapatriement.
LA CHRONIQUE HEBDO DL'ELGAS
IMAM NDAO, LES 99 NOMS D’UN PROCÈS
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce procès aurait dû mobiliser la recherche nationale, ne pas singulariser le Sénégal comme un îlot immunisé - Le poison à effet rapide Matar Diokhané ne doit pas éclipser le poison à effet lent Imam Ndao - INVENTAIRE DES IDOLES
Entre les réquisitions lourdes de l’avocat général Aly Ciré Dia et la relaxe de l’imam Ndao, jour et nuit d’un épisode judiciaire complexe, il y avait là comme l’allégorie d’un procès atypique, où le ministère public a prononcé un verdict sans rendre la justice et les prévenus, demander justice sans être innocents. C’est un drôle d’attelage où les cerveaux sont blanchis ; les bras armés amputés. Relaxé en compagnie de plusieurs co-accusés pour soupçons de projet terroriste, « apologie » et « blanchiment d’argent » entre autres, celui qui a donné son nom au procès a presque éclipsé la condamnation dans la même affaire, d’un de ses disciples Matar Diokhané, sérieusement condamné à 20 ans avec quelques autres membres de la bande poursuivie.
Un procès symbolique
Le tribunal a établi sur la base des pièces à conviction explorées pendant l’audience qu’il était coupable. Les déplacements suspects, les mouvements de capitaux, les témoignages à charge, le recrutement, l’activisme, le rôle pivot, la documentation trouvée avec lui, tout confondait l’autre véritable héros de ce procès, symbole presque primal d’un Djihad aux portes du Sénégal qui ne cesse de frapper au mur sans réponse. Matar Diokhané est comme l’apprenti-terroriste zéro, le premier de l’ère moderne, celui qui défie la quiétude devenue légende au Sénégal, sur l’inexistence supposée d’une sensibilité au djihad violent grâce à l’antidote confrérique.
Si les larmes des proches de Diokhané ont tranché avec les cris de victoire de l’imam Ndao à l’annonce du verdict du juge Samba Kane, la complicité entre les deux hommes n’a pas franchement paru autrement ébranlée. Diokhané aurait, comme dans un pacte fraternel, endossé les habits du sacrifice pour mieux permettre au cygne blanc de renaître du soupçon.
Véritable saga judiciaire par les moyens mobilisés, la durée de l’instruction, les détentions préventives, le nombre de prévenus, l’ambiance surchauffée dans le tribunal et l’intérêt particulier de la presse, le procès de l’imam de Kaolack a nourri la chronique judiciaire de la période récente comme aucune autre affaire. Tout le long du procès, le prétoire est devenu lieu de propagande, le tribunal, une arène de partisans. La presse a bien couvert les différents chapitres même si elle a parfois substitué l’anecdote à l’information, les coulisses aux enseignements, les détails, à la portée de l’analyse sur un fait beaucoup plus profond.
Un imam troublant
Sous ses airs austères, sa barbe blanche de mollah des tropiques, son turban, Alioune Badara Ndao, l’imam de Kaolack, qui tient ses daaras, est resté tour à tour stoïque et offensif. Il se savait aimé des siens, d’une partie de sa ville. Plus globalement, il devait savoir que le récit sur le havre de concorde religieuse que serait le Sénégal, admettait un fanatisme mou, ou une piété rigoureuse. Il l’a plaidé le long du procès, rappelant sa foi inébranlable, mettant sur le compte de l’épreuve de Dieu, la circonstance qu’il vivait. Dans un mélange savant de rejet des valeurs dites modernes, l’inversion de l’accusation, le soupçon de conspirationnisme, il a joué une carte qui marche : celle de l’ascendance indiscutable de la religion. Ce qu’il partage du reste avec des millions de coreligionnaires. Bien aidé par ses avocats, le soutien de la foule, à défaut de gagner la bataille des faits, il pouvait gagner celle de l’opinion. La justice, devant l’impossibilité, ou l’incapacité, de démontrer sa culpabilité, malgré une masse d’éléments troublants, s’est pliée à la sagesse. Victoire pour l’émir du Saloum qui a aussi bénéficié de cette aura qui suscite la crainte et l’admiration, observable souvent dans la hiérarchie religieuse.
Et puis Dakar n’est pas la province. Dans la ville de Kaolack, l’empreinte religieuse se mêle à une vraie piété sacralisée. Une forte tradition arabisante, de formation coranique, y reste bien implantée. Le Djihad y revêt sa forme d’ascétisme, d’endurance et dans la formation des esprits pieux, ces maîtres locaux se construisent de vraies réputations, dans le retrait des lumières de la capitale, où les foules de disciples leurs sont redevables. Dans ces zones profondes, ce qu’on reproche habituellement aux marabouts tape-à-l’œil n’a pas d’ancrages. En conséquence, ils deviennent presque des remparts contre la tentation de dévoiement de la religion et à ce titre, salués. Des imam Ndao, le Sénégal en compte des centaines. S’ils n’ont pas les mêmes desseins, une communauté de destin les unit.
L’inconscient d’un procès et les enseignements d’une littérature
C’est ce qui a rendu ce procès si singulier, on y jugeait finalement des monsieur-tout-le monde, des parents, amis, frères, cousins potentiels, que l’on ne pouvait pas imaginer terroristes. Mais au-delà des anecdotes, la découverte de cette affaire est bien terrifiante, et le verdict ne doit pas empêcher de pousser la réflexion. Dans une Afrique promise au grand péril depuis qu’elle est devenue continuellement et préférentiellement ciblée comme zone d’expansion du Djihad, les services secrets sénégalais et internationaux savent que des circulations clandestines de fonds et d’hommes, se font, que le pays exporte des candidats au martyre. Ce procès a permis de mettre en lumière l’existence de vraies filières sénégalaises, corroborées par une présence dans les troupes en Libye, au Mali, dans le centre de l’Afrique. Ce qui relevait du fantasme a pu être sérieusement documenté. Le Sénégal, à l’image des autres pays de la sous-région, produit des Djihadistes en cellules dormantes, ou de basses intensités, tapis dans l’ombre à l’affût des brèches, pour semer le chaos. Dans son ouvrage sur le bras droit de Ben Laden (L’histoire secrète du Djihad, Flammarion, 2018), Lemine Ould Salem, décrit d’ailleurs la porosité de la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, et des liens d’assentiment et de sympathie entre acteurs rigoristes qui se nourrissent de la proximité et qui pour l’heure n’ont pas encore embrassé les armes.
Cette chronologie ancienne sur la présence de forces obscurantistes, sinon violentes, à tout le moins néo-puritaines au Sénégal, a été l’objet d’un ouvrage de Moriba Magassouba (L’islam au Sénégal, demain les mollahs, Karthala, 1985) ou encore présent dans les travaux de Mar Fall. Cohabitant à côté du confrérisme, en conflit parfois, se sont développés, depuis longtemps, des courants d’ascendance wahhabites, attachés aux mœurs et œuvrant à une conquête par le bas. Si les tentatives ont manifestement échoué, l’échec n’est pas définitif, car même dans le champ confrérique, un néo-puritanisme fait son chemin et les piliers traditionnels anciens, part du syncrétisme, perdent de l’épaisseur au profit de la conformation aux normes religieuses. Le paysage religieux Sénégal garde donc cette composition complexe où les conflits sont silencieux, la cohabitation, une paix armée et le seul front religieux unificateur, est celui de la défense contre des influences.
L’imam Ndao le sait bien, le contexte sous-régional en particulier et mondial en général, est de plus en plus acquis à l’idée d’une politique d’inspiration religieuse. Si au Mali les succès des imams Dicko et Haïdara alternent sur des fibres dures et conciliantes, leur audience montre que compte tenu du déficit de nation, caractéristique des Etats africains, la religion peut être l’élément fédérateur, la transcendance inquestionnée, pour le meilleur et pour le pire. Dans les lectures du terrorisme à l’échelle des sciences sociales dans le monde, la part de l’idéologie dans les motivations et celle de la religion sont souvent minorées. On se contente de dire que « cela n’a rien à voir avec l’islam », ce qui laisse la porte ouverte aux lectures sur un complot de l’Occident et donc une manipulation.
Querelle sur l’idéologie des terroristes
En France, les spécialistes de l’islam, Olivier Roy et François Burgat, ont donné à cette lecture plus d’envergure, en centrant leur analyse respectivement sur les causes sociales et coloniales. Si ces causes sont essentielles, elles ne sont pas seules. Dans la documentation interne et saisie de l’Etat islamique, et même dans les bases de données d’Al-Qaeda, il a pu être établi que les candidats au Djihad étaient issus de tous les milieux, des plus aisés, et que l’une des motivations était religieuse. Wassim Nasr (Etat islamique, le fait accompli, Plon 2016) ou encore David Thomson, (Les Revenants, Le Seuil, 2016) ont pu établir, sur la base de récits et de témoignages directs de djihadiste, la place importante de la religion en plus de la formation reçue sur la connaissance des textes. La persistance d’ailleurs du phénomène et l’attrait pour les nouvelles recrues s’expliquent par l’attachement à une idéologie qui se nourrit de phénomènes connexes comme le ressentiment colonial, l’envie de révolution, le sentiment d’injustice, la domination occidentale, la contre-violence face aux humiliations, le rejet de la société individualiste. Aux lectures mono-causales, il faut ainsi préférer des lectures plus générales, plus complexes. Les sociétés africaines, longtemps préparées par ce fanatisme mou, deviennent des sociétés plus perméables au projet des totalitarismes religieux. C’est la jonction entre les causes qui manque souvent à l’analyse : si la piété n’explique pas le Djihad, le fanatisme peut y conduire. C’est un monstre parfois à deux têtes dans les jours malheureux : la métaphore d’un imam Ndao et d’un Matar Diokhané, familiers d’un même discours dont ils font un usage différent, ou dans le prolongement.
Plus généralement, à l’échelle du monde, on aura capitulé à lutter contre l’idéologie « religieuse » qui sert de base et de justification au terrorisme. Démission collective car cette lutte suppose une relecture des textes, du Coran, inextricable dénominateur commun entre bons usagers du message divin et sanguinaires qui s’en nourrissent. Ce travail de philosophie se trouve en partie dans l’œuvre de Souleymane Bachir Diagne et de nombre de penseurs musulmans pluralistes, aux œuvres prodigieuses, oubliés au profit des seigneurs des accommodements déraisonnables qui promeuvent un islam politique et non spirituel, en prétendant que c’est indissociable.
Le rôle des Sciences sociales et le piège des postulats
Il y a bien des lectures à faire de ce procès, sans doute plus de 99 pour s’amuser. Ce sont les noms des angles morts de l’analyse et des théories dominantes et confortables. Il manque de la profondeur, qui se joue des tabous. Sur le fil de la pelote imam Ndao, sur les liens, sur la porosité de la Gambie, les trafics suspects en Guinée, l’origine suspecte de beaucoup de fonds qui circulent dans le pays ; et dans le voisinage, l’embrasement de la situation sécuritaire au Burkina, le regain de forme de Boko Haram, l’intérêt nommément confirmé pour l’Afrique par la vidéo de Abu Bakr Al-Baghdadi, etc. Ce procès aurait dû mobiliser la recherche nationale, ne pas singulariser le Sénégal comme un îlot immunisé mais travailler sur le long terme, pour bâtir des sociétés pluralistes et inclusives qui n’abdiquent pas leur identité religieuse, mais n’en font pas non plus une essence refermée.
Avec le Timbuktu Institute, Bakary Samb essaie de créer une école, on ne peut que l’en féliciter. Ses productions explorent un temps long et sont généralement bien renseignées. Ses Contestations islamisées (Akrikana, 2018) ont un bon flair analytique sur la dimension composite et la place de la religion dans une mer des enjeux, mais il reste un effort à faire pour aller au-delà des postulats qui sont les siens : sur la confrérie comme rempart au Djihad par exemple. Ce fait a déjà été battu en brèche plusieurs fois et brillamment par Pérouse de Montclos dans son livre (L’Afrique nouvelle frontière du Djihad ? La Découverte, 2018). Et puis, la vocation d’un centre de recherche, ce n’est pas de jouer les bons offices entre protagonistes et de préparer un récit sur la concorde religieuse. Il faut idéalement éviter ce mélange des genres. Nos sciences sociales restent souvent emprisonnées dans des logiques d’affects qui empêchent la lucidité sur soi et la vitalité de la vertu scientifique. Cette recherche, ainsi orientée, au lieu de devenir indépendante de toutes les entités susceptibles d’influences, devient captive des réseaux qui confondent l’empathie nécessaire à la recherche aux biais d’intentionnalité. C’est du reste revenu, comme une ombre fantôme, hanter ce procès où on a oublié que le méfait terroriste n’était pas juste le sang, mais aussi et surtout la négation des acquis primaires de l’humanité. Le terrorisme des attentats ne doit pas masquer le terrorisme quotidien. Le poison à effet rapide Matar Diokhané ne doit pas éclipser le poison à effet lent Imam Ndao. 99 noms sans le plus important : la liberté de conscience.