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28 juillet 2025
À THIAROYE-SUR-MER, TOUS LES JEUNES VEULENT PARTIR EN EUROPE
Au début des années 2000, la côte était une terre de départ pour les migrants désireux de rejoindre l’Europe, via les îles Canaries - Aujourd'hui, la route a changé, mais ils sont encore nombreux à vouloir rejoindre le Vieux continent
Au début des années 2000, la côte sénégalaise était une terre de départ pour les migrants de la région désireux de rejoindre l’Europe, via les îles Canaries. Aujourd'hui, la route a changé, mais les Sénégalais sont encore nombreux à vouloir rejoindre le Vieux continent, en passant cette fois par la Libye ou par le Maroc. InfoMigrants s’est rendu à Thiaroye-sur-mer, un village de pêcheurs situé à quelques kilomètres de Dakar, où la majorité des jeunes, sans emploi, n’ont qu’un seul but : aller en Europe.
"Les gens sont fatigués, il n’y a pas d’avenir ici". Moustapha Diouf sait de quoi il parle. Lui qui a créé en 2007 l’association des jeunes rapatriés de Thiaroye-sur-mer, à quelques kilomètres de Dakar, tente d’empêcher les jeunes de son village de se rendre en Europe illégalement. Mais la tâche n’est pas facile. "Tous les jeunes de Thiaroye veulent partir en Europe", affirme ce père de trois enfants, le regard rivé sur les nombreuses pirogues échouées sur la plage. "Et malheureusement, je les comprends".
C’est avec un de ces bateaux que le quarantenaire a lui aussi tenté sa chance en 2006 - après un premier échec en 1998 quand il a voulu atteindre l'Europe via le Maroc. "Après quatre jours en mer, nous sommes arrivés aux Canaries. Mais les autorités espagnoles m’ont finalement renvoyé au Sénégal", souffle-t-il. "Je ne veux pas que les jeunes vivent ce que j’ai vécu, c’est trop dangereux".
En 13 ans, plus de 300 villageois de Thiaroye-sur-Mer sont morts en Méditerranée
Dans cette commune d’environ 36 000 habitants, 374 personnes originaires de Thiaroye-sur-mer ont disparu en Méditerranée depuis 2006. Tous essayaient d'atteindre les Canaries, selon les chiffres de l’association des émigrés rapatriés de Thiaroye-sur-mer. Le frère de Moustapha Diouf en fait partie, il a perdu la vie en 2012 alors qu’il tentait de rejoindre l’Espagne en pirogue.
Quand la pêche ne fait plus vivre
Sur la plage ce matin d'avril, de nombreux jeunes discutent, le regard braqué vers l’horizon. "Ils n’ont rien à faire ici, regardez, personne ne travaille", déplore Moustapha. "La seule source de revenus, c’est la pêche, mais on ne peut plus vivre de la pêche".
Depuis plusieurs années, en effet, les pêcheurs du pays, confrontés à l’épuisement des stocks de poissons et à l’accaparement de leurs ressources halieutiques, migrent vers l’Europe, à la recherche de meilleures conditions de vie. Thiaroye-sur-Mer n'est donc pas une exception au Sénégal. De nombreux villages et ports de pêche comme ceux de Joal ou Djifer, dans le sud du pays, subissent eux aussi un exode massif des jeunes et pleurent de nombreux disparus en mer.
Pourtant qu'importent les morts, la jeunesse ne cherche qu'à enjamber la Méditerranée. El Hadj, vêtu d’un maillot de l’Olympique lyonnais, fait partie de ceux-là. Il a déjà réussi à se rendre sur les îles Canaries en 2006 avant d'être lui aussi renvoyé au Sénégal. L'homme de 30 ans assure qu’il repartira bientôt. "Je suis le plus vieux des garçons de ma famille, et j’ai deux enfants. Je dois les aider financièrement. Ici c’est impossible, il n’y a pas de travail pour nous", continue-t-il.
"C'est mieux de vivre dans la rue en Europe"
Omar, 23 ans, rêve lui aussi d'Europe. Comme El Hadj et Moustapha, il a été renvoyé au Sénégal après avoir atteint les côtes espagnoles en 2012. "Ma vie n’est pas bonne ici", raconte-t-il en wolof, assis devant le local de l’association des jeunes rapatriés de Thiaroye-sur-mer. Le jeune père de famille a conscience de la dangerosité du voyage et des difficultés que rencontrent les migrants en Europe, mais il balaye les arguments de Moustapha d’un revers de main. "C’est mieux de vivre dans la rue en Europe que d’être à Thiaroye".
À travers son association, Moustapha essaye, tant bien que mal, de former les jeunes à la couture, le maraîchage ou l’élevage. Mais il dit se sentir démuni. "Je ne peux pas tout faire tout seul, je ne reçois aucune aide. Il faut que l’État mette en place des formations, sinon la jeunesse continuera de partir".
"Ma femme était déçue de me revoir"
Le manque de travail - et donc l’absence d’avenir - ne sont pas les seules causes de départ. La pression familiale joue un rôle important dans la prise de décision des futurs migrants.
"Mes parents et ma femme me poussent à partir", assure El Hadj. "Tous les jours, ma femme me demande de prendre la route pour aider la famille", déclare à son tour Omar.
Moustapha non plus n’a pas été bien accueilli par ses proches lorsqu’il a été rapatrié à Thiaroye-sur-mer en 2006. "Ma femme était déçue de me revoir", affirme-t-il. "Elle espérait que je sois en Europe pour lui envoyer de l’argent". Il avoue aujourd’hui avoir ressenti de la honte en revenant au village. "J’avais échoué, c’est très dur pour les proches et la communauté d’accepter qu’on revienne sans rien, on est considérés comme des faibles".
Ironie du sort, le propre fils de Moustapha, âgé de 14 ans, rêve d’aider sa famille en s’installant en Europe. Le travail de sensibilisation de son père ne le convainc pas. "Il m’aide lorsque je pars pêcher mais pour combien de temps encore ?", s’inquiète le quarantenaire.
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LE PROCUREUR QUI TRAQUE BÉTHIO THIOUNE
Jusque-là méconnu du grand public, Youssoupha Diallo est, depuis peu, sous les feux de la rampe - Le parquetier qui s’est dévoilé à l’ouverture du procès de Cheikh Béthio Thioune a dressé un réquisitoire de feu contre le marabout, accusé de meurtre
Jusque-là méconnu du grand public, le procureur Youssoupha Diallo est, depuis peu, sous les feux de la rampe. Le parquetier qui s’est dévoilé à l’ouverture du procès de Cheikh Béthio Thioune a dressé un réquisitoire de feu contre le marabout, accusé de meurtre. Les travaux forcés à perpétuité, un mandat international et la confiscation de la totalité de ses biens ! Si le juge suit son réquisitoire, Béthio Thioune, 81 ans, risque de finir ses vieux jours en prison.
« Je suis magistrat, j’ai juré de remplir ma mission en toute indépendance », déclarait le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Mbour. Comme pour dire, qu’il ferait face à toutes sortes de pressions. D’ailleurs, pour qui connaît l’homme sait qu’il combat l’immixtion de l’exécutif dans le judiciaire. « On n’a pas le droit de dire que le procureur de la République est le représentant du garde des Sceaux ou d’une quelconque autorité que ce soit au niveau de la justice », disait-il à l’émission Jury du dimanche du 20 janvier 2019. Pour lui, le magistrat debout qui veut être indépendant pourrait le devenir en respectant les règles spécifiques qui régissent le fonctionnement du ministère public.
Magistrat hors hiérarchie
Youssoupha Diallo a eu son baccalauréat au lycée Djignabo de Ziguinchor en juillet 1990 avant de s’inscrire à la faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où il obtient une maitrise en Sciences Juridiques et politiques, option judiciaire en 1995.
En 1997, il intègre le centre de formation judiciaire d’où il sort breveté de la promotion Alioune Badara Mbengue. Dans sa carrière de magistrat, Youssoupha Diallo a servi dans plusieurs localités et a marqué son empreinte dans la profession. Ancien substitut général près la Cour d’appel de Dakar, il est de la catégorie de magistrat hors hiérarchie depuis avril 2017. En sus, il été procureur de la République près du tribunal de grande instance de Diourbel et de Ziguinchor. Sans oublier sa fonction de procureur général adjoint au parquet général près les chambres africaines extraordinaires. Qui ont jugé et condamné l’ancien président Tchadien Hussein Habré à la peine de prison à perpétuité.
Auteur de l’ouvrage : « Le procureur de la République la pratique du parquet », Youssoupha Diallo a, dès le début de sa carrière, senti la nécessité de travailler sur le parquet. « En le faisant, je me suis rendu compte que le procureur de la République et le ministère public se trouvent au centre des critiques. Et cela m’a motivé davantage. Parce qu’il faut quelqu’un de l’intérieur qui puisse faire un travail très pratique pour faire comprendre à tout le monde ce que fait le procureur, les magistrats du ministère public pour essayer de voir s’il y a nécessité de mesurer leurs critiques », arguait-t-il face à Mamoudou Ibra Kane.
PAR MAMADOU SENE
VAINCRE L’INSALUBRITÉ, L’INCIVISME ET LES INCIVILITÉS
L’insalubrité, l’incivisme et les incivilités qui sévissent à Dakar et partout ailleurs au Sénégal sont alimentés par deux mamelles : l’ignorance des populations et la démission des autorités
L’insalubrité, l’incivisme et les incivilités règnent en maître dans tout le pays et à Dakar en particulier. Ils rendent notre capitale de moins en moins vivable. Certains de nos amis étrangers, d’Afrique et d’ailleurs, surtout ceux qui ont connu Dakar, il y a 30 ou 40 ans, nous le font remarquer avec toute la délicatesse qui sied à l’amitié et à tout l’amour qu’ils ont pour notre ville. Nous le reconnaissons non sans honte et gêne.
Mais, la dégradation du cadre de vie à Dakar ne peut être une fatalité. Le Président de la République, plus haute autorité de l’Etat, semble l’avoir compris ainsi, depuis sa réélection. D’autres voix moins autorisées sans doute, et portant assurément moins loin, moins fort et moins haut, n’ont cessé depuis de longues années de crier leur colère face à l’insalubrité et au désordre généralisé à Dakar. Pour ma part, j’ai joint ma voix à ces cris en signant un article paru dans Le Soleil du 9 décembre 2015 : “La Splendeur Perdue de Dakar ”
L’Etat a, sans doute, entendu les cris de colère des Dakarois. Le Président de la République a lui même estimé que le laisser-aller à Dakar a trop duré. Alors, en guise de contribution, nous tentons ci-après de lister les maux les plus visibles, qui frappent Dakar.
1) Des villes sénégalaises pas toujours propres
Les villes sénégalaises ne sont ni propres, ni salubres. Les entrées et les sorties de beaucoup de nos agglomérations se singularisent par le spectacle repoussant de tas d’immondices et de sacs plastiques. A certains endroits, nos rues sont de mini-décharges de déchets. Cependant, nos villes ne sont-elles pas finalement ce que, nous, populations et autorités, en avons fait.
Quelles solutions ?
Ce spectacle désolant qu’offrent nos villes est la conséquence de l’absence de politique de traitement des déchets ménagers, de moyens techniques, financiers et managériaux dignes d’un pays aspirant à la modernité dans la gestion des hommes et des choses, y compris la gestion de ses déchets. La responsabilité incombe à l’Etat et aux Collectivités locales. Ils doivent aux Sénégalais, au moins, l’installation d’usines de valorisation et de traitement des déchets ménagers dans les différentes régions du pays.
2) Des populations pas toujours propres également
A Dakar, au Sénégal, il n’est pas rare de voir quelqu’un jeter en pleine rue ou sur la chaussée, en toute innocence, des épluchures d’orange, une peau de banane, des coques d’arachide, un mouchoir en papier usagé, un sachet ou un gobelet en plastique …. Ce quelqu’un n’est pas un extra-terrestre, c’est un Dakarois ou un Sénégalais qui, par ailleurs, ne cesse de maugréer contre la saleté de notre capitale et de notre ville. Pourtant, lui-même, comme des milliers d’autres, y contribue.
Quelles solutions ?
Il faut au moins faire ce que font toutes les métropoles modernes, lorsqu’elles se battent pour la propreté de l’espace public, c’est à dire :
Informer et sensibiliser : Les pouvoirs publics et les collectivités locales doivent engager une large campagne de sensibilisation citoyenne à la propreté. Les media devraient pouvoir contribuer à cette campagne dans le cadre de leur politique de responsabilité sociale des entreprises. Ailleurs, les campagnes d’information et de sensibilisation sont permanentes ; chez nous, elles sont inexistantes.
Mettre et organiser les moyens : L’Etat et les collectivités locales doivent mettre en place les moyens humains et matériels pour combattre la saleté de l’espace public, notamment en interdisant, comme au Rwanda, la fabrication, l’utilisation et la vente des articles en plastique à usage unique et par conséquent jetables, en installant des corbeilles-poubelles dans les principales avenues et places publiques, en faisant ramasser régulièrement les ordures dans toutes les villes du pays, en installant des toilettes publiques payantes dans la ville, notamment dans toutes les stations-services, en réanimant le Service d’Hygiène pour qu’il puisse sanctionner ceux qui salissent et dégradent l’espace public. Il me paraît nécessaire d’associer, sans contrainte, le secteur privé à tout ce qui touche à la propreté et à l’embellissement de nos villes. D’ailleurs, pour ce qui est de l’entretien, la propreté et l’embellissement de la Place de l’Indépendance, place aussi chère au cœur des Dakarois, que l’est Times Square à celui des New Yorkais, Les Champs Elysées à celui des Parisiens, Piccadilly Circus à celui des Londoniens, une association regroupant des acteurs du secteur privé (personnes physiques et personnes morales) devrait les prendre en charge, pour pallier l’inefficacité des acteurs publics ou municipaux.
Sanctionner : Comme dans toutes les grandes métropoles et comme cela se faisait déjà au Sénégal dans les années 60, l’organe en charge de promouvoir la propreté et la salubrité, le Service d’Hygiène par exemple, doit être en mesure d’infliger des amendes aux auteurs d’incivilités. Il faut savoir, à titre d’exemples, qu’un crachat dans la rue entraîne une amende 100 francs suisse (57 656 FCFA) à Lausanne, un jet de mégot une amende de 68 Eur (44605 F CFA) à Paris ; un dépôt de déchets, une amende de 450 Euros (295 181 F CFA) à Toulouse ; le fait d’uriner dans la rue, 200 francs suisses 515 302 F CFA) à Genève ; le fait de jeter des ordures le long de la route par la fenêtre de sa voiture, 450 (295 181 F CFA) euros en France ; un tag, une amende de 3750 Euros (2 459 839) en France.
Organiser périodiquement des opérations de grand nettoyage : le Rwanda est l’exemple qui devrait inspirer tous les pays qui veulent vaincre la saleté et l’insalubrité de leurs villes ; en effet, tous les Rwandais âgés de 18 à 60 ans sont obligés de consacrer la matinée du dernier samedi de chaque mois à des travaux d’intérêt généraux, dont la collecte des déchets dans les villes et le nettoyage des rues. La capitale rwandaise organise également une fois par mois la journée sans voiture, afin de promouvoir l’exercice physique.
3) Des rues mangées par le sable
Les rues dakaroises ont une particularité surprenante pour une capitale moderne : elles sont toutes envahies partiellement par le sable. Certes, la ville de Dakar est construite sur un site sablonneux, mais cela n’explique pas tout. A Dakar, on a la tendance incompréhensible d’édifier des quartiers résidentiels en faisant souvent l’impasse sur le revêtement des rues et des trottoirs. D’ailleurs, aussi surprenant que cela puisse être la quasi totalité des rues d’un des quartiers résidentiels les plus huppés de Dakar, Les Almadies, sont sablonneuses. Comprenne qui pourra !
Quelles solutions ?
Prévoir un programme d’asphaltage de toutes les rues de la ville de Dakar ;
Prévoir un programme de pose d’un revêtement sur les trottoirs ;
Rendre obligatoire l’asphaltage des rues dans tout nouveau projet immobilier dans la région de Dakar ;
4) Des commerces, petits et moins petits, partout
Les petits commerces, vendeurs de tout, occupent les trottoirs, la chaussée et les ronds-points, gênant la mobilité des piétons et des automobilistes et surtout constituant de graves facteurs d’insécurité routière.
Quelles solutions ?
Il importe que la puissance publique mette fin, après concertation et avertissement préalable, à l’occupation des rues, carrefours et trottoirs par des commerces fixes ou ambulants. Il y va de la qualité du cadre de vie dans nos agglomérations. L’Etat et les Collectivités locales devraient en même temps édifier de nouveaux marchés en banlieue dakaroise.
5) Des artères importants occupés par des marchés
Certaines artères de Dakar, parmi les plus fréquentées par les automobilistes, sont envahies par de véritables marchés permanents ou hebdomadaires, rendant la circulation à Dakar plus difficile. C’est le cas de l’avenue Faidherbe, de la Route du Front de Terre et du Boulevard de la Gueule Tapée et de bien d’autres.
Quelles solutions ?
Compte tenu des embouteillages sévères que connaît à tout moment de la journée une ville comme Dakar, il est d’une nécessité absolue de restituer 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, la chaussée aux voitures et les trottoirs aux piétons. Il appartient aux autorités nationales et locales de trouver des emplacements fixes de marchés pour les vendeurs concernés.
6) Des ateliers partout, y compris au milieu des habitations
A Dakar, depuis quelques années, on voit pousser, dans les quartiers d’habitation, notamment à la Médina, des ateliers de réparation automobile, de menuiserie bois ou métallique ou de tôlerie, au mépris de la loi et des règles élémentaires en matière de sécurité et d’installation de ces types d’activité. Ce n’est pas acceptable, au nom de la sécurité, de l’ordre et de la quiétude des habitants.
Quelles solutions ?
Il faut dans un court délai sortir des quartiers d’habitation tous les ateliers à risque et ceux porteurs de nuisances sonores et les installer dans une sorte de domaine des métiers, en s’inspirant de ce qui a été fait pour la SODIDA dans les années 70.
7) Les Stations informelles de lavage de voitures dégradent la chaussée
Un peu partout, sur des artères les plus fréquentées et sur les ronds-points, poussent des stations informelles de lavage de voitures, qui ont le triple inconvénient de gêner la circulation déjà difficile à Dakar, de dégrader la chaussée avec l’effet combiné de l’eau et des produits utilisés et d’entretenir une concurrence déloyale envers les stations de lavage de voiture régulièrement constituées.
Quelles solutions ?
L’Etat doit, à la fois, inciter à l’ouverture de stations de lavage de véhicules modernes et interdire les stations informelles de lavage installées au bord des routes. Le vivre-ensemble donne des droits, il impose aussi des devoirs.
8) Des taxis clandestins de plus en plus nombreux
Le désordre généralisé gagne aussi le secteur du transport public. Hier, les cars urbains ne s’arrêtaient pas en pleine rue et respectaient peu ou prou les arrêts prévus pour la descente et la montée des passagers. Aujourd’hui, ils s’arrêtent où ils veulent. Hier les taxis avaient une licence délivrée par le Ministère en charge du transport et un taximètre pour déterminer le prix de la course. Le taximètre a disparu depuis longtemps ; la licence de taxi existe encore, mais un certain nombre de taxis s’en dispensent. Les taxis irréguliers appelés “clandos”, qui, à vue d’œil, sont en train de supplanter les taxis réguliers de couleur jaune et noire, n’ont ni licence, ni taximètre ; ils n’ont été habilités par aucune autorité et ils sont souvent des épaves, qui constituent un danger public pour leurs passagers. Ils remplissent sans doute une fonction économique et sociale que le système de transport régulier ne remplit pas. Mais une métropole comme Dakar, qui aspire à la modernité ne peut pas laisser un pan significatif de son système de transport urbain dans l’irrégularité.
Quelles solutions ?
Dans le secteur du transport public, L’Etat a le devoir de régler deux questions majeures :
Mettre fin à la situation d’irrégularité des taxis “clandos”, soit en les interdisant fermement, soit en créant une licence de taxi collectif et en l’octroyant à ceux qui sont aptes techniquement ;
Faire procéder au renouvellement en profondeur du parc de véhicules de transport véhicule, constitué d’épaves à tous les niveaux (cars rapides, cars tata, taxis jaunes et noirs, taxis “clandos”). L’état de vétusté des taxis et des cars de transport est indigne de Dakar, jadis ville-phare en Afrique de l’ouest.
9) Des gares routières partout
L’accroissement exponentiel des taxis “clandos” et le développement des cars interurbains ont entraîné la multiplication des stations de taxis “clandos” et des gares routières irrégulières, ce qui accroit les embouteillages et l’insécurité routière à Dakar et renforce l’image de désordre que renvoie notre capitale.
Quelles solutions ?
Sur ce point, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, aux stations et gares routières irrégulières qui essaiment dans la ville.
10) Les cérémonies privées occupent la voie publique au détriment des voitures
Ce ne sont pas seulement les marchés qui ont chassé les voitures de chaussée, ce sont également les cérémonies familiales privées (baptêmes, mariages, cérémonies religieuses …). Hier, dans les années 60 et 70, l’occupation de l’espace public était très réglementée et devait faire l’objet d’autorisation administrative. A l’époque, les Sénégalais respectaient les lois et les règlements ; aujourd’hui, ce n’est plus le cas pour beaucoup d’entre eux, notamment pour les occupants irréguliers de la voie publique, qui ne jugent plus utile de demander une autorisation administrative.
Quelles solutions ?
Sur ce point aussi, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, aux occupations anarchiques des rues, artères et avenues pour des cérémonies privées (baptêmes, mariages, cérémonies religieuses …). L’occupation de l’espace public à titre privé, doit faire l’objet d’une autorisation accordée par une autorité compétente. Ça se faisait avant.
11) Les piétons chassés des trottoirs par les véhicules en stationnement
A Dakar, les piétons ne sont pas chassés des trottoirs uniquement par les commerces et les vendeurs, mais aussi par les véhicules en stationnement. Les trottoirs sont devenus des parkings et les piétons sont rejetés sur la chaussée à leurs risques et périls, sans que cela n’émeuve une quelconque autorité.
Quelles solutions ?
A terme, il faut sans aucun doute rendre les trottoirs aux piétons en les débarrassant des voitures, des commerces et des terrasses de restaurant exagérément larges. Dans l’immédiat, nul ne peut nier qu’il y a un manque notoire de places de parking à Dakar. La question de l’entrée et du stationnement des véhicules dans le quartier du Plateau doit être traitée, comme ce l’est dans toutes les grandes villes. La faisabilité d’un grand parking souterrain sous la place de l’Indépendance gagnerait à être étudiée, si ce n’est pas encore fait.
12) Divagation incompréhensible d’animaux domestiques à Dakar
A Dakar, une des capitales les plus prestigieuses d’Afrique de l’ouest, il est coutume de voir des animaux domestiques, des vaches, des chèvres et des chiens, errer dans la ville, passant de quartier à quartier, sans aucune réaction des autorités compétences et sans que cela soit accepté au nom d’une quelconque croyance ancestrale, comme dans l’Inde bouddhiste.
Quelles solutions ?
Sur ce point aussi, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, à la divagation des animaux domestiques, et plus particulièrement celle des vaches dans les rues, artères et avenues de la ville.
13) L’indiscipline notoire des automobilistes
L’automobiliste sénégalais est notoirement indiscipliné. Cette indiscipline se manifeste de mille et une manières :
Arrêts anarchiques et intempestifs des véhicules, surtout les taxis, réguliers et irréguliers, et cars de transport, au milieu de la chaussée, bloquant momentanément la circulation ;
Non-respect incompréhensible de l’obligation de s’arrêter aux feux de circulation tricolores par les vélos et les motocyclistes, usagers de la route pourtant les plus fragiles ;
Circulation de plus en plus fréquente de véhicules sans plaque d’immatriculation, une infraction absolue au code de la route, tout véhicule roulant devant être identifié.
Quelles solutions ?
Sur ce point aussi, il ne peut y avoir ni compromis, ni compromission, l’Etat devant mettre fin, sans délai, au piétinement des règles de la circulation, constaté quotidiennement sur les routes sénégalaises ; pour cela, il faut sensibiliser les conducteurs et sanctionner sévèrement.
14) Le retour des véhicules hippomobiles et des pousse-pousse d’antan
Il y a à Dakar, au cœur de ville, comme une impression d’accroissement considérable des véhicules hippomobiles, des pousse-pousse et des “taxis-bagages”. C’est un signe de la forte résurgence de l’informel dans la capitale sénégalaise, alors qu’on aurait pu penser que le développement s’accompagne de la consolidation des secteurs formels et du respect des règles.
Quelles solutions ?
Tout en reconnaissant les fonctions économique et sociale que remplissent les véhicules hippomobiles, les pousse-pousse et les “taxis-bagages”, dans des villes où l’informel a encore droit de cité, il n’est pas acceptable de les laisser envahir Dakar. Aussi, il me paraît urgent de :
Interdire les véhicules hippomobiles dans la ville de Dakar, car ils y constituent de véritables dangers publics, compte tenu de l’intensité de la circulation automobile ;
N’autoriser les pousse-pousse qu’aux abords des marchés ;
Soumettre l’activité de “taxis-bagages” à la délivrance d’une licence, pour contenir la prolifération désordonnée de cette activité.
15) Des infrastructures permanemment dégradées
Certains quartiers de Dakar connaissent une dégradation parfois longue et toujours répétitive de la voirie et des canalisations, indisposant les usagers et les citoyens. Ni l’entretien permanent des infrastructures, ni l’intervention rapide en cas de besoin, ne sont des pratiques courantes au Sénégal. Aussi, les nids de poule et les canalisations qui vomissent leurs eaux usées fétides font partie du lot quotidien de beaucoup de Dakarois.
Quelles solutions ?
Mettre en ligne une application permettant aux Sénégalais d’informer en ligne les services publics concernés de toute défaillance au niveau des infrastructures urbaines (assainissement, voirie, eau, électricité, téléphone ….) et de suivre l’état d’évolution des réparations ;
Fixer des objectifs de délai ferme d’intervention aux services concernés. Pour les services en charge de l’assainissement, les interventions doivent se faire dans les 12 heures après la déclaration de la défaillance. Aujourd’hui, les pauvres populations cohabitent avec les eaux usées puantes pendant plusieurs jours ou semaines, sans intervention ; pour les nids de poule, elles attendent plusieurs mois ou années.
16) Pollution par les gaz d’échappement
Dakar est une ville très polluée. Toutes les formes de pollution (de l’air, des océans, du sol), toutes préjudiciables à la santé des populations, touchent notre capitale. Elles sont de notre fait. La pollution par les gaz d’échappement l’est plus que toutes les autres ; elle est cause des affections respiratoires sévères, comme les bronchopneumopathies et la pneumonie ; elle relève de nos mauvaises pratiques.
Quelles solutions ?
Manifestation par l’Etat de sa volonté de combattre la pollution sous toutes ses formes, notamment celles causées par la négligence humaine ;
Sensibilisation et information des automobilistes, sur les méfaits de la pollution sur la santé ;
Mise en place de mesures technologiques et administratives favorables à la protection de l’environnement ;
Répression des automobilistes ouvertement pollueurs en appliquant une taxe annuelle additionnelle aux véhicules qui dépasse un niveau tolérable de gaz d’échappement ; en verbalisant sans faiblesse les véhicules laissant échapper une quantité de fumée, dépassant la norme fixée ; en déclarant inaptes à la circulation les véhicules dont les propriétaires refusent de se conformer aux normes techniques édictées.
17) La pollution sonore, un mal dakarois
Le Dakarois est permanemment agressé par le bruit, en particulier par les coups de klaxon intempestifs et excessivement stridents des automobilistes, le ronflement des machines des ateliers installés au milieu des habitations, les décibels des appareils hi-fi au marché.
Quelles solutions ?
Sauf danger immédiat, interdire en ville, y compris dans les embouteillages, comme dans beaucoup de pays, le klaxon afin de respecter la tranquillité des citoyens.
Interdire les activités professionnelles bruyantes dans les quartiers d’habitation.
Tout compte fait, l’insalubrité, l’incivisme et les incivilités qui sévissent à Dakar et partout ailleurs au Sénégal sont alimentés par deux mamelles : l’ignorance des populations et la démission des autorités. Le Rwanda a montré à tous que, en matière d’amélioration du cadre de vie, comme dans toute autre matière, “là où il y a une volonté, il y a un chemin”.
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COMPRENDRE LA POLÉMIQUE SUR LE FCFA
Créé en 1945, le Franc CFA est aujourd'hui utilisé par près de 200 millions de personnes en Afrique - Mais pour ses détracteurs, c'est un vestige de l'ère coloniale et un frein au développement qu'il faut abattre
Créé en 1945, le Franc CFA est aujourd'hui utilisé par près de 200 millions de personnes en Afrique. Mais pour ses détracteurs, c'est un vestige de l'ère coloniale et un frein au développement qu'il faut abattre. Jeune Afrique démêle le vrai du faux en 2 minutes pour tout comprendre sur la polémique monétaire qui agite le continent depuis deux ans.
par l'éditorialiste de seneplus, demba ndiaye
SALIF SADIO, LA PLAIE DU KASSA
EXCLUSIF SENEPLUS - Salif se vengera à la première occasion contre ses frères ennemis qui l’ont chassé du front sud et failli le tuer - C’est une utopie que de lier les négociations à la réunification du maquis
Que peut-on négocier avec celui qui réclame en 2019 l’indépendance, veut « libérer la Casamance des envahisseurs sénégalais... » et qui « ne veut autre chose que de précipiter le départ du Sénégal de la Casamance... »? Rien ! Absolument rien !
A y regarder de près, il apparaît que depuis 2001-2002, les régimes dits d’alternance ont mené des politiques catastrophiques de gestion de la « crise » casamançaise. C’est d’abord l’échec de la promesse électorale de Me Wade de « ramener la paix en Casamance en 100 jours » s’il était élu. En effet, après un état de grâce de quelques mois, la région sud connut des moments des plus tragiques depuis les années de braises de 90, avec des attaques répétées et mortelles sur les routes, des militaires enlevés puis libérés, etc.
La « colombe » Wade devint un fervent va-en-guerre avec des conseillers qui lui soufflent dans l’oreille que ces « gens-là ne connaissent que la méthode forte » ; qu’il faut déverser sur eux des déluges de feu pour les éradiquer, et patati et patata ! La chose apparaît plus facile à théoriser dans les salons dakarois que dans le maquis. Devant la résistance inattendue du MFDC, le gouvernement du Sénégal va même (suprême honte !) « sous-traiter » avec la Guinée Bissau la guerre contre le maquis. Feu le général Tag Na Ma We lance ses troupes du côté guinéen contre les positions et camps de l’Etat major du MFDC et choisissent le camp de César Atoute Badiatte contre la tête de turc Salif Sadio. Ce dernier, pour échapper à la mort quitte le sud pour sa zone originelle, le nord avec ses fidèles. Ainsi sont nées les différentes factions du maquis que l’on connaît aujourd’hui.
Ainsi, on n’a pas « éradiqué » les maquisards mais on a réussi à multiplier les « fronts » et les adversaires. Et depuis, on court derrière une chimère: « réunifier le maquis pour qu’il parle d’une seule voix » à la table de négociations avec le gouvernement. C’est une douce utopie que véhiculent les différents intermédiaires et autres facilitateurs. Parce que voyez-vous, entre Salif Sadio et le reste du maquis, c’est un « mortal kombat ». Salif Sadio se vengera à la première occasion contre ses frères ennemis qui l’ont chassé du Front sud et failli le tuer avec la complicité de la Guinée Bissau qui a fait la sale besogne. Par ailleurs, aucun des autres héros n’acceptera plus d’être sous les ordres de Salif Sadio, et ce dernier, n’acceptera que la reddition totale des autres. Voilà pourquoi c’est une utopie que de lier les négociations à la réunification du maquis.
Pour notre part, pour avoir échangé très souvent avec certains d’entre eux, je soutiens depuis 2002 que faire dépendre les négociations à la réunification, c’est repousser la paix aux calendes ...sénégalaises. On ne négocie avec ceux qui acceptent de négocier, on signe des accords avec eux. Accords qu’on respecte et qu’on met en œuvre pour attester de sa sincérité et de sa bonne volonté à rendre effective la paix. Et servir d’exemple aux récalcitrants.
Trente sept ans de guerre haute et basse intensité selon les circonstances, montrent au moins une chose : on peut vivre dans la forêt, de la forêt et survivre aux assauts des forces militaires au gré des régimes politiques. Vivre de la forêt, dans la forêt, c’est vivre avec ses ressources naturelles : des cours d’eau pour pêcher et cultiver, des arbres fruitiers pour commercer, et autres activités illicites mais oh combien rentables. Et puis, c’est connu, la guerre secrète toutes sortes de trafics et autres activités en marge de la légalité : trafic d’armes, culture et trafic de drogue, trafic de bois... Bref toutes les saloperies qui vont si bien avec les guerres et les nourrit.
Alors, la lucidité voudrait qu’on sorte d’un schéma qui échoue depuis dix sept ans. Cela signifie négocier avec ceux qui acceptent de négocier ici et maintenant, isoler, continuer à discuter, voire à combattre les résidus de va-en-guerre.
Bref, il faut accélérer la cadence de la paix. Ou comme on dit maintenant pour son dernier quinquennat : « fast traker » la paix. Quel bilan, quelle victoire ce serait pour le président s’il réussissait là où ses deux prédécesseurs ont échoué : gagner la paix en mettant fin à une guerre de 37 ans qui a figé dans une crise dévastatrice la région sud du pays. Le pays n’en n’émergera que plus vite.
Li ngeen di jàngsi mooy ñaareelu xaaju waxtaan wu yaatu wi Gii Maryiis Saaña, di kenn ci njiiti «Front Pour une Révolution Anti Impérialiste Populaire et Panafricaine» (FRAPP) séq ay fan ci ginnaaw ak Daawuda Géy ak Mamadu Jàllo…
Daawuda Géy ak Mamadu Jàllo (defuwaxu.com) |
Publication 30/04/2019
Lu Defu Waxu : “France Dégage’’ yi ñu bind daanaka ci miiri Ndakaaru yépp, nag, lu ciy sa xalaat ?
Gii Mariyiis Saaña : Mbir mi dees na ko xaaj ñaari pàcc. Bi ci jëkk mooy, ku fi jàpp ne yow rekk yaa bañ nooteel, yaa ngi nax sa bopp. Ku jàpp ne fi nga nekk yow, ci sa kër walla ci sa koñ, sa biir mbootaay, yow rekk yaa bañ nooteel di ko xeex, juum nga. Bu yeboo nga xam ne jamono ji ngay lal i pexe ngir dakkal nooteel, am na ñeneen ñu bare ñuy def ni yow walla sax lu ko raw. Kon, booloo dafa noo war, nun ñiy jéem a yewwi askan wi ngir jële fi ndóol. Bu dee « France Dégage », du nun noo ko bind ci miiri Ndakaaru yi, yeneeni kurél la. Bi ci topp, nag, mooy danoo jàpp ne, fésal sunu xeex ci mbedd mi, jëfandikoo yooyu pexe ci la bokk. Tey, benn bind kese, ay junniy-junni doom-aadama dinañ ko gis. Waaye soo bindee say xalaat ci kayit, xéy-na ñi koy jàng duñu bare noonu te tali yi moom, li fay jaar bés bu nekk ciy doom-aadama, kenn xamul nu mu tollu. Bind ci miir yi “France degage”, day gën a siiwal xeex bi.
Lan moo tax ngeen di ko wax ci nasaraan te ngeen di woote ‘’France Dégage’’ ?
Loolu waxtaane nan ko sunu biir ba noppi. Am na sax ñu naan, “lu nu tee bind “Farãs ci biti” walla “Farãs jóge fi” ? Waaye, man, jàpp naa ne, baatu “dégage”, ñi jàngul nasaraan sax xam nañu lu muy tekki. Te wolof, fooguma ne ñépp a ko dégg. Li am ba am moo di ne fi Senegaal tollu tey, ku waxul ‘’France dégage’’ waxoo dara.
Ndax mënees naa jàpp ne réewum Farãs rekk ngeen di waxal ?
Baatu « France Dégage », ab gàttal la ; lees war a wax, ci nasaraan, mooy : “Pour la souveraineté monétaire, France Dégage.” Léegi nag, dëgg la, nit ñi tàmm nañ noo woowe « France Dégage », ndax moom lanu tàmbalee laata nuy taxawal FRAPP. Ci nasaraan, FRAPP mi ngi tekki «Front Pour une Révolution Anti Impérialiste Populaire et Panafricaine». Ndege, danu jàppoon ne « France Dégage » rekk day gàtt. Bu dee danga ne àndulook politigu FMI ak Bànk Monjaal, xam nga ne « France Dégage » tur wu matadi la. Rax-ci-dolli, boo ànduleek APE yi ak politigu OMC walla CPI, «France Dégage» rekk mënul a ëmb loolu lépp. Looloo taxoon nu wut tur wu gën a yaatu. “France Dégage » bi ñu nuy woowe, donte sax du sunu tur dëggëntaan, mettiwunu. Sa laaj bi, nag, dégg naa ko te li ma ciy tontu moo di ne askanu Senegaal ak i njiitam lanuy waxal. Bu ci Farãs jotee itam, muy noonu. Nun, sunu gejj lanu weer, ku weri yaa xam. Bu nuy wax “Auchan”, walla “Carrefour dégage”, sunuw askan ak njiit yi nu fal lanuy gën a waxal. Te li nu leen di wax mooy, su nu bëggee réew mi génn ci ndóol te naat, fàww nu moom sunu bopp ci anam bu kenn du werante. Lii rekk la “France dégage” di wund. Ci beneen boor, xam nanu ne mbir mi neexul ñu bare ndax danuy xajamal seen cere. Léeg-léeg nga dégg kenn ci sunuy njiit di nu gaaral, naan «war ngeen a xoolaat li ngeen di wax». Jawriñ ji yor wàllu njaay meek njënd mi, moom, li mu nu tontu mooy, «doomi Senegaal yaa ngi fépp ci àddina si, bu ñu leen fa nee « Sénégal dégage », nag, lu ngeen di wax ? » Nun tamit nu ne ko, fépp fu doomu Senegaal nekk te di fa noot doomu jàmbur, wax ko « Sénégal dégage » lu jaadu la. Waa àmbasadu Farãs ñoom, mbir mi neexu leen benn yoon. Bëggoon nañoo giseek man, sax.
Dañu laa yónnee bataaxal, walla ?
Déedéet. Ci sama benn xarit lañu jaare. Duma tudd turam, nag, waaye xam ngeen ko. Jéem nañoo wut yoon ci moom ngir dajeek man. Waaye, mel na ni xàddi nañu. Mbir mi daal, xam naa ne metti na leen lool. Ndaxte bare nay taskati xibaar yu Farãs yu ma ciy laaj sama xalaat. Bu ko defee ma ne leen Nguuru Farãs lanuy ŋàññ. Askanu Farãs, nag, seen yoon nekku ci ndax amunook moom benn jafe-jafe. Waaye, golo bay, baabun dunde la réewum Farãs di def fii ci Senegaal. Waaw, naka lañu mënee yaakaar ne rongoñi baadoolo Afrig yeey wéy di siim seen cere ? Loolu, sunu Victor Hugo, nun, noonu la ko waxe kon. Ñoom, seen Victor Hugo dafa ne, ci nasaraan : « de l’enfer des pauvres, est fait le paradis des riches ». Ci leeral, Victor Hugo dafa ne, « ci toroxtaange baadoolo yi la naataange boroom alal yiy meññe». Boo moytuwul, Victor Hugo ci nun la sàcce jile wax !
Moone de, Farãs afal nanu ci atum 1960, nu moom sunu bopp. Kon, nooteel bi ngay duut baaraam, moom, lu mu doon, ci dëgg-dëgg ?
Xéy-na warees naa leeral menn mbir. Ñu bare dañoo jàpp ne, ñi nuy noot, nun waa Afrig ak waa Senegaal, foo dem fekk leen fa. Waaye, nootkat bi dëgg mooy Farãs, moom rekk la. Bu loolu weesoo, ren jii mooy tombeek ñetteelu at mi nu war a amal li nu tudde ‘’Défaite de l’indépendance’’. Li nu ko dugge, nag, mooy, bu ñenn ñi di réy làmmiñ, di woy ak a fecc naan moom nanu sunu bopp, nun danuy jàkkaarlook ñoom naan leen : ‘’Tuuge waay ! Bu leen ko fi waxati. Nun kay moomagunu sunu bopp ci dëgg dëgg !’’ Dafa di kay, nootkat yee summiku, sol yeneeni yëre. Waaye, ñu ngi fi ba tay. Mooy li boroom xel yi di wax rekk, Farãs dafa dem ngir gën a mën a toog. Te firnde ji mooy ne, tey ci kàllaama farañse lanuy jànge, nguur gi, caytu geek bérébi liggéeyukaay yi, di ko jëfandikoo ci wàllu bind ak jokkoo. Loolu, wareesu koo neenal. Ndax li tax Tubaab beek ñi ko fi toogal ga nu seen làkk, mooy ne aw làmmiñ dafa ëmb gis-gisu àddina askan wi koy wax.
Dangaa bëgg a wax ne ku sàggane say làmmiñi réew, sàggane sa koom-koom, ñu daan la ?
Mu ngoog. Làkk nasaraan mooy tax yow nga xeeb dàllu Ngaay-Mexe, di jënd dàllu Itali. Dina la tax a jëfandikoo bele bees fi bayeewul, bàyyi fi dugub ji nu xam. Làkk daf lay mooñ, ca bi ngay tuut-tànk. Mooy li Séex Anta Jóob doon wax, danuy dem ba ñenn ci nun jàpp ne Tubaab rekk a xam dëgg. Seen làrme bi fi nekk nag ? Dun ci wax… Ngeen foog ne sunu kaaraange soxal na leen ? Yéen a ngi nax seen bopp, ñii de, sàmm seen këri liggéeyukay yi fi nekk a leen tax a jóg. Aakimoo nañu sunuy suuf ak sunuy màrse, muy BOLLORÉ, TOTAL, CANAL+, añs. Bu kenn fàtte li Ceerno Alasaan Sàll waxoon ci TOTAL mi nguuru Maki Sàll wànteer sunu petorol. Waaye nag, deesul joxoñ baaraam Farãs rekk ; ndax ni CANAL+ di sonale EXCAF, noonu la ko STARTIME tamit di sonale. Te STARTIME, Sinuwaa yee ko moom. Waaw, bu ñu dooleelul doomi-réew mi, ndax Senegaal dina jëm kanam ? Nun kat, danoo jàpp ni doomi-réew mi rekk a mën a tabax Senegaal. Kon, ni fi Farãs di gënee am doole bés bu Yàlla sàkk, du yoon. Gàcce la sax.
Nu ngeen jàngate coppite yi Auchan indi ci njënd meek njaay mi ci Senegaal ?
Auchan, nit ñi dañu naan bitig la. Waaye du bitig, màrse dëggëntaan la. Kon, dees na ko tëkkaleek sunuy màrse.
Wan xeetu doomu-Senegaal moo ëpp ci seen kurél gi ?
FRAPP amagul ñaari at waaye ña ko séqoon ca njëlbéen, ñi ci ëppoon, ay way-jàng lañu, maanaam ay ndongo-daara, te daara yu kawe yee may tax a wax. Léegi nag, mi ngi soppiku ndànk-ndànk, weer wu nekk xeexkat yu bees fëll. Lu nuy gën di dem, am ñu nekkatul ndongo daara iniwérsite yu ñuy fekksi. Mbootaayu tëgg yi fekksi nañ nu ndax gis nañu ne, seeni liggéeykat am nañuy jafe-jafe ci njaay mi. Léegi sax, jaaykat yi danga leen di dégg ñu naan nu, « Auchan Dégage » am na solo waaye li ngeen di wax, yéen, moo ëmb lépp.
Naka la seen digganteek taskati xibaar yi deme ci ñaari at yii weesu ?
Li ci jëkk mooy kumpa. Bi nu sosee sunu kurél gi, dañ noo dañsi woon kumpa, moo taxoon ñu daan nu tàllal mikóro. Bi ñu demee ba xam ne lii du ay caaxaan, tànki bukki yi tàmbalee feeñ. Boo xewlee, woo leen, duñu la sax faale bay ñëw. Dinan wax lee-lee ci li lay tax a xeex, gaa, waaye duñ la tudd mukk. Man boog, gis naa ne, am na xeeti taskati xibaar yoo xam ne, duñu wax ci sunuy mbir mukk, waaye dañuy xéy bés rekk woo la. Ñooñu, jàpp naa ne, bu ñu soxlawee dara ci nguur gi, ci nun lañuy jaar. Amaana bu seen nafa yi tuuroo ba coono dab leen, nun lañuy woo. Këru yéenekaay gu mel ni LEERAL mësul a sawar ci sunuy mbir. Teewul ñu jékki rekk, benn bés, woo ma, ne ma : “kaay, danuy def “Micro ouvert” ñeenti waxtu, direkt nag. Nun tamit, nu dem, wax fa sunu xalaat. Bi loolu weesoo, ci weeru oktoobar, laa leen gëj a dégg. Génnewuñu dara. Am na, nag, ñoo xam ne, saa su nu wootee, ak fu mu mënti doon, ñu ñëw teew. Xéy-na sax fii lanu waroon a tàmbalee. Li may daanele moo di ne, tumurànkewunu mikóro. Déedéet. Lenn daal laa xam ni xañ nañ nu ko, te mooy jataayu tele.
Boo seetloo, nooteel bi ngeen di xeex tey, moom la ñu bare di xeex ci biir Afrig akSenegaal li ko dale atum 1960 ba léegi.Lan ngajàpp ne moo tax xeexbi àntoogul boobu ba léegi ?
Nooteel dafa am doole. Te it, cëslaayu mbir mu bon mën naa fënëx ba mu leer la ne ci dee la jëm, waaye dee gi yéex. Xam nga tey jii nii, nun jàpp nanu ne « Franc CFA » jeexal na. Képp kuy wax ëllëgu « Franc CFA » li ngay wax yenuwul maanaa. CFA jéexal na tàkk laa la wax. Leneen li mooy ni sunu Tubaab yu ñuul yiy jàppalee ñi nuy noot. Xam nañu xéll ne li fi am du yoon. Waaye, ñoom seen teraanga ak seen sutura, nooteel bee leen koy jox. Cëslaay bu xóot a xóot la. Lekool, taskati xibaar yi, loolu lépp, bu ci nekk am na ci wàll. Ak itam, ñenn ci kilifa diine yi, diine boo jël nag. Ndax tamit, ci biir këri diine yi, lu nee nga fa, am na ñuy xeex nooteel, am na ñuy xalamal nootkat yi. Ñenn ñi naan, “ndogalu Yàlla la”. Waay-waay bàyyileen Yàlla mi ngeen di tooñ ! Fi may daanele moo di ne, mënuma wax ne xeex bi jëmul kanam, ndax, tey, foo dem ci àddina si dégg kuy wax ci “Franc CFA” ; mooy wone ne xeex baa ngi jëm kanam. Kamerun gii génn bërki-démb ci ay wote, waxtaane nañ fa lu bare « franc CFA”. Fii ci Senegaal, ren, wax nañu lu bare tamit ci cëslaay gi, maanaam ci «système» bi, du guléet de, waaye ni ñu ku fullaale lu bees la fi. Usmaan Sonko, lawax bi ŋàññ nooteelu Tubaab yi ak APE ak ‘’Franc CFA’’, am na 700.000 doomi-Senegaal yu ko sànnil xob, ni ko yaa nu doy. Boo seetee sax, muy Isaa Sàll di Idiriisa Sekk yéy nañu yàbbi ci «Franc CFA» bi. Ku mel ni Abdul Mbay sax, tudd na ko. Loolu lépp, man jàpp naa ne xeex bee ko jur. Mën naa yéex, nag, ndax sunu maas gii namm nanu bala noo génn àddina, fekke jamono ji nuy moome sunu bopp. Waaye loolu, du nun doŋŋ, waa FRAPP, noo ko mën a sottal. Askan wi ci boppam moo ci war a taxaw
Sauvons les Jeux de la Francophonie ! Ils participent les premiers à « faire connaître l’originalité des cultures francophones dans toute leur diversité et développer les échanges artistiques entre les pays francophones
Alerte aux chefs d’état ayant le français en partage
De mauvais vents nous rapportent avec une immense tristesse que « Les Jeux de la Francophonie » seraient menacés de disparition. Nous refusons d’y croire ! Il y faudrait un autre mot français que « sacrilège », pour dénoncer une telle irresponsabilité, si ces Jeux étaient suspendus ! Tous les États membres de la Francophonie sont ici interpellés ! Au commencement, dit-on, la Francophonie était « sainte » ! Depuis, nous sommes passés des chemins de coton aux chemins de pierre de rail ! Une rampante instabilité et un malaise têtu semblent s’installer au sein de l’Oif !
L’arrivée récente de la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwaba à sa tête, fait encore penser aux vraies raisons qui ont conduit au choix du Président français Emmanuel Macron de la mettre sur le fauteuil de l’Avenue Bosquet ! Malgré toutes les suspicions et les non-dits autour de ce sacre qui a fait saliver, notre intime conviction est que le débat est ailleurs et que cette femme africaine venue de la sphère anglophone -cela étonne forcément- pourrait déverrouiller bien des portes et c’est là l’essentiel, c’est à dire sortir l’Oif de son insolente bureaucratie, de ses missions désincarnées, pour en faire un visible et attrayant outil de développement économique et de rencontre culturelle et artistique au service d’une famille francophone aujourd’hui si délaissée !
Et pour mesurer de plus près combien cette famille sait être prodigieuse, il faut avoir vécu au cœur des Jeux de la Francophonie. « Quand la jeunesse, le sport, la culture, les arts, s’allient pour témoigner de la force et de la solidarité francophone, cela donne une merveille de brassages, révèle des fraternités insoupçonnées, prouve que construire un monde de paix et de solidarité est possible ! C’est tout cela « Les Jeux de la Francophonie » quand vous avez l’opportunité de les vivre à Beyrouth, Abidjan, Casablanca-Rabat ! Il n’existe pas d’autres plus puissants leviers d’actions, de preuves du vivre ensemble, de foi partagée, que les « Jeux de la Francophonie » ! Il faut les vivre pour se dire : oui, la Francophonie n’est pas un leurre !
On le répète partout aujourd’hui : la Francophonie ne fait pas sourire. Elle fait rire ! Elle ne fait pas sérieux ! Elle n’est pas une réalité dans les deux grands pays qui la portent : la France et le Québec ! Les grands Sommets francophones considérés comme pompeux et pillards, font encore plus douter d’elle ! Par contre, ce qui apaiserait le plus dans la Francophonie, c’est cette rencontre physique, humaine, touchante, vibrante de milliers et de milliers de jeunes venus de tous les horizons et qui, à travers des compétitions culturelles, sportives, artistiques, se rencontrent, échangent, débattent, dorment ensemble, vivent ensemble, vibrent ensemble, pleurent ensemble, rient ensemble, espèrent ensemble ! Pour avoir été souvent au cœur de ce bonheur humain rare, nous avons adopté ces « Jeux ».
Nous les défendons ici. Nous savons que notre terre n’est pas belle au regard des rejets, des égocentrismes, des haines, des enfermements, des replis et des postures politiques odieuses qui l’agressent. La Francophonie est une chance ! Nous avons appris à croire et à aimer cette formidable communauté que les « Jeux de la Francophonie » restituent dans toute sa grandeur humaine et solidaire ! Avant l’économie, il faut d’abord croire à la capacité de l’homme de créer des liens de proximité et de beauté. La jeunesse est le plus beau trésor de la Francophonie et les « Jeux de la Francophonie » en sont le vivier, l’arbre de vie. Ces « Jeux » sont une patrie ! Oui, les « Jeux de la Francophonie » ont fait de la Francophonie une attraction thermique. Ils lui ont donné une âme.
Cette fête de la jeunesse est le seul lieu où la Francophonie est oculaire, n’apparait pas comme un triste imaginaire et arrive sans maquillage ! Sinon, elle reste une île froide et lointaine qui s’arrête aux 19-21 de l’Avenue Bosquet dans le 7ème Arrondissement de Paris ! La Francophonie était une prophétie. Elle ne s’accomplira pas en enterrant les « Jeux de la Francophonie » ! Ces Jeux, lieu unique de dialogue, de rencontre et d’enrichissement, ne sont pas négociables ! Nous refusons d’être muets ! La Francophonie, finalement, devient de plus en plus non le reflet de ceux qui la composent, mais plutôt de ceux qui la regardent mourir.
La France a une terrifiante responsabilité dans ce jeu de quincaillerie ! Puisse-t-elle aider à réinstaller la Francophonie sur le chemin de la grandeur de ses cultures, de la splendeur de sa langue en partage. La France n’aura pas meilleure vocation que de nourrir la flamme de l’esprit ! C’est à la fois son précieux héritage et son devoir de responsabilité devant le futur ! Face à l’Afrique qui se rebelle, c’est à dire qui refuse de mourir, c’est à la France de prouver son respect pour elle, au regard de sa pénible histoire coloniale qu’elle assume de plus en plus avec des leaders d’un nouveau temps du monde - Emmanuel Macron s’entend qui ont arraché de leur bouche, avec courage, le mors des anciens ! Nous demandons à la France de contribuer à sauver les « Jeux de la Francophonie » ! Ils sont le tambour et l’arche d’alliance de notre famille francophone ! La belle Côte-d’Ivoire, en 2017, a abrité les 8èmes Jeux de la Francophonie ! Elle a honoré notre famille. Ce fut une réussite sans nom !
Le Sud a appris à faire mieux que le Nord ! L’organisation des Jeux de la Francophone nous en a donné de très solides exemples. L’on se souvient encore du naufrage des Jeux francophones de Nice ! Mais nous sommes ensemble et dans l’échec comme dans la réussite ! C’est cela une vraie famille ! Nous avons tous appris que le Canada Nouveau Brunswick s’est désengagé pour l’organisation des 9èmes Jeux de la Francophonie pour 2021. Il faut alors, très vite, trouver un nouveau pays d’accueil et cela fait désordre ! D’où l’idée, désormais, de réfléchir à la combinaison de l’élection du pays hôte des Jeux et d’un pays second pour parer à un éventuel désengagement. Notre espace francophone a trop mal ! Nous devons resserrer les rangs. L’Oif, dit-on, donne aujourd’hui l’image d’une organisation qui serait gouvernée par un conglomérat constitué comme « lors d’une rafle » -l’expression hilarante est de Barbara Botton-. Si l’immense jeunesse et la prodigieuse communauté francophone de penseurs, chercheurs, professeurs, écrivains, artistes, poètes, entrepreneurs, paysans, pasteurs, pécheurs, ont du talent et du génie et que l’Oif n’a ni talent ni génie, la cause est perdue !
Le talent, le génie, l’envie, il faut les avoir des deux côtés ! La Francophonie politique est incontournable, mais elle est apparue comme trop dominante, rance et démobilisante ! Nous souhaitons qu’elle soit plus créatrice. Le temps et les acquis ont démontré avec ces « Jeux », que la Francophonie accomplissait le meilleur des rêves de sa communauté et prouvait ainsi l’élan et la force irremplaçable de sa mission. Nous demandons un investissement financier moins massif dans la politique, des missions régaliennes moins shootées à la politique, mais une vision plutôt porteuse de richesse, de prospérité, de culture, d’art, de création, d’échanges, de partage. Sauvons les « Jeux de la Francophonie » ! Ils participent les premiers à « faire connaître l’originalité des cultures francophones dans toute leur diversité et développer les échanges artistiques entre les pays francophones ». Il nous semble défendre et porter ici une cause qui engage la vie contre la mort ! Puisse la Francophonie choisir la vie !
Amadou Lamine Sall est Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
«LE DIALOGUE SOCIAL EST GLOBALEMENT VIF ET TEMPERE»
Samba Sy qualifie les travailleurs de « créateurs de dignité » au cœur de l’humanité. Dans cet entretien exclusif, il se prononce aussi sur les progrès enregistrés et les défis à relever
Abdoulaye DIALLO et Ndèye Seyni SAMB (photo) |
Publication 30/04/2019
Le ministre du Travail et du Dialogue social rend hommage aux travailleurs en cette veille de célébration du 1er mai.
Est-ce que la célébration de la fête du travail de 2019 a un cachet particulier ?
Sans hésiter, je réponds oui. Nous célébrons la fête du travail en sortant de la séquence électorale qui a intéressé notre pays à titre principal. Par la grâce de Dieu, nous avons traversé cette séquence dans le calme et la sérénité. Nous l’avons aussi vécue en constatant que les Sénégalais se sont mobilisés, sont sortis massivement et ont choisi celui qui va diriger le Sénégal les cinq prochaines années. Et c’est Macky Sall qui a été réélu. Il vient de prêter serment et de former son gouvernement. Nous venons de vivre tous ces évènements. Donc oui, peu ou prou cela va impacter la célébration. Nous pouvons préjuger qu’au nombre des Sénégalais qui ont renouvelé leur confiance au président de la République, il y a très certainement des travailleurs. Il ne faut pas l’oublier, le président Sall doit, en partie, sa reconduction aux travailleurs. Son bilan a milité en sa faveur. Beaucoup de travailleurs se sont retrouvés dans ce qu’il a fait. Quelque part, c’est la consécration, l’onction des travailleurs que l’on peut lire à travers cette réélection du chef de l’Etat. Maintenant, il va de soi que les attentes sont également grandes. Il y a des demandes nouvelles. C’est une bonne chose
Globalement, que retenir de 2018 en termes de bilan ?
Nous avons traversé 2018 dans le calme et la sérénité alors que c’est une année pré-électorale. C’est déjà un élément de bilan extrêmement important. Mais 2018, c’est aussi et surtout de gros efforts réalisés pour améliorer les conditions d’existence des travailleurs. Le Smig et le Smag ont été relevés de manière absolument notable. Il y a aussi tout ce qui a été fait pour les retraités du privé. Nous sortons de l’ère où ces retraités se retrouvaient avec des pensions de l’ordre de 10 000 et de 15 000 FCfa. Le gouvernement a aussi beaucoup fait pour maintenir les prix à leur niveau actuel. Le salaire étant un moyen pour le travailleur de satisfaire ses besoins. Malgré la hausse du baril sur l’international, les prix n’ont pas varié. Ce qui a permis aux travailleurs de maintenir leur pouvoir d’achat. Il y a aussi la couverture des travailleurs. Avec le dialogue, on est parvenu à des accords dans plusieurs branches. De nouvelles conventions ont été signées dans des secteurs comme la sécurité, celui de l’enseignement supérieur privé, dans la presse, etc. Et il y a, bien sûr, le projet de signature de la Convention collective nationale interprofessionnelle. C’est dire que nous avons des raisons d’être satisfaits de ce qui a été fait.
Avez-vous une idée du nombre de contrats enregistrés en 2018 ?
Nous allons très bientôt faire paraître les rapports sur les statistiques du travail. Si tout se passe bien, nous le ferons dans quelques semaines. Actuellement, il n’est pas possible de dire avec exactitude le nombre de contrats enregistrés en 2018. Je peux, toutefois, faire remarquer que le solde est positif. Si on fait le rapport entre déperdition et création, il est clair que des progrès énormes ont été accomplis. Et cela ne doit pas surprendre. Plusieurs secteurs comme celui du bâtiment connaissent des performances. Globalement, les choses sont en train d’aller de l’avant. Beaucoup de nouveaux métiers ont fait leur apparition. Les opportunités existent. Et certainement les rapports vont le confirmer.
Le nombre d’entreprises visitées par vos services en 2018 a connu une hausse par rapport à l’année dernière. Qu’est-ce qui l’explique ?
Deux choses peuvent expliquer ces avancées notées dans le contrôle des entreprises. La première, c’est que du point de vue des ressources humaines disponibles pour accomplir cette tâche et capables de le faire, inspecteurs et contrôleurs du travail, nous en avons un peu plus. C’est certain que nous n’en avons pas suffisamment. Il en faut plus. Mais beaucoup de progrès ont été faits. Nous venons de signer l’arrêté qui ventile les dernières recrues. Deuxième chose, un effort considérable a été fait en matière de logistique. Les moyens de locomotion, d’équipement des services ont été renforcés. Mais, je le répète, le ministère du Travail souhaite avoir beaucoup plus d’instruments pour agir et réussir sa mission. Le seul fait qu’un patron d’entreprise sache qu’il est possible que sa structure reçoive nos équipes, installe déjà un mieux-être
Comment se porte le dialogue social en cette veille de fête du Travail ?
Les observateurs peuvent présentement attester que le dialogue social est globalement vif et tempéré. Nous avons la chance d’avoir des patrons d’entreprise, mais surtout des organisations syndicales à la tête desquelles il y a des patriotes. Voilà pourquoi, sans autre forme de procès, assez régulièrement nous nous retrouvons pour débattre, partager, arriver à dégrossir les difficultés et à avancer. C’est une philosophie globale qui est partagée par les différents segments qui composent le champ du dialogue social. Nous avons l’avantage de nous voir souvent et d’échanger. Il est heureux qu’il y ait de la revendication, des problèmes à résoudre. C’est cela le vecteur du progrès.
L’environnement économique du Sénégal peut-il absorber un million d’emplois en cinq ans, comme le veut le chef de l’Etat ?
C’est très possible et il faut partir de ce que le gouvernement a déjà fait. Notre pays devient de plus en plus attractif. Il y a de nouveaux investisseurs dans tous les domaines. Les performances économiques réalisées dans la durée, depuis quatre ans, avec les taux de croissance que nous connaissons, tout cela est de bon augure. Maintenant, nous devons faire en sorte que cela puisse se traduire par la création de nouvelles opportunités d’emplois pour les jeunes et les femmes. Le président a fini de fixer l’objectif. Il nous reste à travailler et à atteindre cet objectif. Mettons cette volonté de création d’emplois en corrélation avec les objectifs que s’est assigné le Sénégal en tant que pays : faire de sorte qu’il il y ait zéro bidonville, un regard neuf par rapport aux exigences écologiques, faire en sorte que nous soyons davantage présents dans les métiers du numérique. Nous sommes dans un monde qui est en mouvement. Il faut nous préparer, nous y adapter. Les atouts du Sénégal sont réels. Il faudra les exploiter et réaliser 200 000 emplois par an. Nous pouvons le faire
Des emplois ont été créés, mais beaucoup ont également disparu du fait de la conjoncture. Que fait justement votre département pour les travailleurs en difficulté ?
Qu’il y ait des gens qui perdent leurs emplois à côté de ceux qui en cherchent et en trouvent, c’est un fait. C’est dans l’ordre normal des choses dans un monde qui change de base. En réalité, c’est le travail lui-même qui va être réformé, révolutionné. Et les hommes des médias nous montrent bien que le monde a complètement changé. Aujourd’hui, les journalises ne sont plus équipés de la même manière, ne travaillent plus de la même manière. Cette même dynamique de changement est perceptible dans plusieurs secteurs d’activité. Le changement est notable partout. C’est tout le monde du travail qui sera impacté. Nous assistons à une révolution. Faisons en sorte d’en profiter. Certainement, il y a des métiers qui vont disparaître. J’ai vu récemment, à travers les médias, que les moyens d’acheminement des médicaments sont des drones. Incroyable ! Travaillons à ce que ce qui va naître amplifie le bonheur de l’homme et pas le contraire. Le défi est donc énorme
Que vous inspire, justement, le thème du centenaire de l’Oit portant sur l’avenir du travail ?
L’Organisation internationale du travail (Oit) a raison de poser le débat sur l’avenir du travail. C’est une grande question. Personnellement, je pense que l’avenir du travail, c’est le devenir de l’humain. Celui-ci est un être de travail, capable de transformer la nature pour produire quelque chose d’utile. Or, si maintenant, on met seulement en avant l’intelligence artificielle, la robotique, nous allons cesser, nous autres humains, de travailler. Je dois même dire que c’est une question profonde que pose l’Oit
Si vous aviez un message à adresser à un jeune sénégalais à la recherche d’un emploi, qu’alliez-vous lui dire ?
Je vais tout simplement lui dire qu’il y a de bonnes raisons d’être optimiste, de croire en la possibilité d’un horizon prometteur. Maintenant, il ne faut pas simplement lui dire cela et s’en arrêter là. Il faut l’aider à se former, à avoir les capacités nécessaires pour pouvoir être de son temps. Ce n’est pas pour rien que dans la philosophie globale du gouvernement, on essaie d’articuler le volet formation au volet entreprise. Nous avons, aujourd’hui, des formations duales où l’apprenant est à la fois à l’école et sur le champ de production. Ce qui lui donne des compétences adaptées lui permettant d’être opérationnel. Il est injuste de demander aux jeunes chercheurs d’emploi de faire valoir une expérience de 5 voire de 10 ans pour être recrutés. L’Etat cherche à corriger cela. Il faut que dès l’école, l’apprenant soit mis en contact avec le monde de l’entreprise. Et il y a surtout que nous devons développer notre enseignement professionnel.
Et aux travailleurs du Sénégal en cette veille de fête du travail ?
Je voudrais, avant tout, les saluer car ils sont des créateurs de dignité, ceux-là qui, au fond, sont au cœur de ce que l’on appelle l’humanité. Il y a de la contingence dans la vie de l’homme. Nous sommes les uns et les autres des êtres absolument passagers. Et ce qui est un peu plus durable dans notre humanité évanescente, ce sont les œuvres que nous créons. Donc, si nous créons des choses utiles, celles-là nous perdurent. Evidemment, elles peuvent exister et c’est pour cela que le vecteur de l’humanité, c’est aussi l’homme travailleur. La revendication est légitime et vectrice de progrès. Mais n’oublions pas qu’en règle générale, c’est avec les moyens de tout le monde qu’il faut aller à la rencontre de l’aspiration de chacun. Veillons à faire les choses de manière équitable. Je souhaite une très bonne fête du travail à tous les travailleurs de notre pays
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CHEVEUX CRÉPUS, LE DÉFI D'UNE COIFFURE SANS DOULEUR
Pour beaucoup de petites filles, les séances de coiffage sont un moment douloureux : une coiffeuse trop pressée, le peigne qui tire et les cris qui vont avec - Aminata Thior livre quelques astuces pour faire accepter aux fillettes leur chevelure
Pour beaucoup de petites filles, les séances de coiffage sont un moment douloureux: une maman ou une coiffeuse trop pressée, le peigne qui tire, et les cris qui vont avec. Quand les cheveux sont crépus, le défi d'une séance sans douleur est encore plus important. Aminata Thior fondatrice de « Setaalma », un média dédié à la beauté est notre invitée dans La Vie ici. Elle nous livre quelques astuces pour faire accepter aux fillettes leur chevelure telle qu'elle est.