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6 juin 2025
ALERTE AU DEBORDEMENT
Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a signalé, lundi, des ”risques de débordement” du fleuve Gambie dans les zones basses avec ‘’la montée subite et fulgurante’’ du plan d’eau.
Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a signalé, lundi, des ”risques de débordement” du fleuve Gambie dans les zones basses avec ‘’la montée subite et fulgurante’’ du plan d’eau.
‘’Face à cette situation, avec l’atteinte imminente du seuil critique, des risques de débordement du fleuve sont à craindre, notamment dans les zones basses’’, indique le ministère dans un communiqué dont l’APS a eu connaissance .
Le document signale que ce lundi, à 16 heures, dans le cadre du suivi de la situation hydrologique du fleuve Gambie, il y a eu ”une montée subite et fulgurante du niveau de l’eau atteignant 11 m à Gouloumbou et 12,63 m à Simenti, soit respectivement à 1 m et 37 cm des cotes d’alerte’’.
Ainsi, le ministère invite ”les populations riveraines ainsi que les porteurs d’activités sur le long des berges à faire preuve d’une vigilance maximale”.
Par Kaccoor Bi - Le Temoin
SONKOPHOBIE
Ça peut être livré sous la forme d’une fable. Il était une fois un très beau pays où l’activité la plus lucrative est constituée par la politique, moyen d’enrichir rapidement ceux qui y réussissaient, transformant en un clin d’oeil des gueux en nantis
Ça peut être livré sous la forme d’une fable. Il était une fois un très beau pays où l’activité la plus lucrative est constituée par la politique. Laquelle avait le don d’enrichir rapidement ceux qui y réussissaient, transformant en un clin d’oeil des gueux en nantis.
Dans cet univers « glauque », il s’est trouvé un aspirant qui n’a cessé de dénoncer des distorsions dans le fonctionnement de l’Etat. Et notamment au sommet de celui-ci. Un lanceur d’alerte avant l’heure.
Face à ses multiples accusations, il ne s’est jamais trouvé aucun segment de l’Etat pour rétablir la vérité. De guerre lasse et n’en pouvant plus de ses sorties, on le radia rageusement des cadres de l’Administration et on en fit un chômeur. Les gosses diront : « Dieu ne dort pas ». Le lanceur d’alerte chômeur fut élu député avant de se présenter à une présidentielle à l’issue de laquelle il est sorti 3e devant des mastodontes de la vie politique locale. Bien entendu, plus il continuait de dénoncer, plus il était insulté parles gens du pouvoir en place.
Des insultes et des persécutions qui avaient fini par lui valoir la sympathie de la population, singulièrement de la jeunesse qui fit de lui bientôt son porte-étendard pour combattre la mal gouvernance de la camarilla qui dirigeait le pays. Laquelle, désespérant de voir que plus elle s’acharnait sur le lanceur d’alerte qu’elle avait transformé en chômeur, plus la popularité de ce dernier grandissait inventa alors contre lui une sordide histoire de mœurs en pensant qu’elle lui porterait le coup de grâce. Etonnamment, ce complot ne fit qu’augmenter sa cote de popularité.
Néanmoins, grâce à des juges à leurs ordres, ils réussirent à le rendre inéligible pour la présidentielle de ce pays-là. En prison et sa candidature à la présidentielle incertaine, il eut l’intelligence d’investir un responsable de son parti pour briguer la magistrature suprême. Et grâce à Dieu qui n’aime pas l’injustice, le peuple élit dès le premier tour le candidat désigné par le lanceur d’alerte. Un candidat libéré en même temps que son mentor en pleine campagne électorale et qui pourtant, à l’arrivée, battit tous les autres y compris celui du Pouvoir !
Notre lanceur d’alerte, altruiste, se contenta du poste de chef du Gouvernement se mettant humblement sous les ordres de celui qu’il avait grandement contribué à faire élire président de la République. Mais voilà que ceux à qui il avait fait perdre le pouvoir continuent de le poursuivre de leur vindicte.
Plutôt que de s’attaquer à celui qui dirige le pays, c’est vers lui que leurs flèches les plus mortelles sont décochées. Parmi ses détracteurs, deux néo-opposants qui ne cachent guère leur « Sonkophobie ». S’il n’y avait qu’eux… Malheureusement certains parmi ses anciens alliés, sans en donner l’air, n’ont jamais voulu accepter son leadership. Parmi eux, des jaloux, des aigris et haineux.
Dans un pays qui a traversé des moments particulièrement périlleux de son histoire politique avec quelque 80 morts dont deux soldats, des libertés piétinées, la démocratie en berne…après donc ce sinistre épisode, voir des gens qui ont combattu tous ces errements et continuaient à le faire il y a de cela six mois à peine, danser à présent le tango avec les bourreaux d’hier…
Cette image hideuse et disgracieuse de coalitions qui se forment pour briser la promesse d’une rupture ne peut que dégouter de la politique. En tout cas, telle qu’elle se pratique sous nos cieux, on ne peut qu’avoir révulsion et répugnance pour elle. Un reniement et un retournement de vestes et de robes qui prouvent, hélas, que ces gens se foutent royalement de la bonne marche du pays et du bien-être de ses habitants !
LES LEGISLATIVES DU 17 NOVEMBRE AU MENU DE LA PRESSE QUOTIDIENNE
Les parutions de ce mardi continuent de faire focus sur les législatives du 17 novembre prochain tout en mettant l'accent sur les différentes tractations des acteurs concernés pour maximiser les suffrages
Dakar, 1er oct (APS) – Les législatives du 17 novembre prochain continuent de susciter l’intérêt des quotidiens, pendant que les acteurs concernés s’attèlent à mettre en place les schémas et à peaufiner leurs stratégies pour engranger le maximum de suffrages.
De nombreux titres de la livraison de ce mardi de la presse quotidienne font le point sur les alliances, conclues ou avortés, en perspective de cette élection.
Le quotidien L’info, par exemple, note que la dynamique de l’intercoalition que l’opposition comptait mettre en place “ne sera pas totalement unitaire” finalement.
“Et pour cause, renseigne le journal, la coalition de l’ancien Premier ministre Amadou Ba ne suivra les deux autres que dans ‘quelques départements’, alors que [les deux autres coalitions restantes] seront ensemble ‘dans tous les départements'”.
Rewmi quotidien souligne que “Amadou Ba décline l’offre” des autres coalitions de l’opposition. Le journal ajout que l’ancien Premier ministre “n’a pas agréé l’idée de ce grand bloc de l’opposition qui devrait contribuer à réduire les chances de succès de Pastef d’Ousmane Sonko” à ces législatives anticipées convoquées à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le 12 septembre dernier.
Cette intercoalition “aurait pu maximiser les chances de l’opposition de gagner les législatives. Les ambitions, notamment l’intransigeance de Samm sa Kaddu à Dakar et Takku Wallu Senegaal dans le nord, n’ont pas permis de pousser l’entente jusqu’au bout”, croit savoir le journal Le Quotidien.
Trois grandes coalitions pour affronter le parti présidentiel
En conséquence, “Amadou Ba va faire cavalier seul avec sa coalition”, insiste le même journal. “Amadou Ba fait défection, Takku-Wallu et Samm Sa Kaddu font bloc”, affiche le quotidien Les Echos.
“Si Takku Wallu et Samm sa Kaddu ont pu arrondir les angles pour arriver à une liste consensuelle dans l’essentiel des départements du pays, la fausse note est venue de la Nouvelle Responsabilité d’Amadou Ba qui a décidé de faire cavalier seul mis à part dans quelques localités”, écrit Source A.
En fin de compte, note L’As, “trois grandes coalitions vont affronter le parti présidentiel, Pastef, dans l’espoir d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale. En examinant ces alliances de plus près, il est frappant de constater que certains de leurs membres étaient, par le passé de féroces adversaires”, ajoute le journal. “Ennemis hier, amis aujourd’hui”, affiche-t-il à ce sujet.
“De toutes les alliances […], l’intercoalition Takku Wallu Senégal, Samm sa Kaddu et Jamm ak Njarin est la plus contradictoire. Dans ce groupe, écrit Walfquotdiien, on retrouve du tout, d’anciens de Yewwi Askan Wi, des socialistes, des libéraux, des progressistes, des apéristes, etc. Des ennemis d’hier, devenus de véritables compagnons pour combattre un adversaire commun”.
Sud quotidien retient donc que ces législatives s’annoncent comme celles de “tous les possibles”. “Des élections aux enjeux multiples et vitaux pour les uns et les autres, en quête de majorité, soit pour pouvoir gouverner tranquillement, soit pour imposer une cohabitation et se donner les moyens de mettre la pression sur le régime”, analyse L’info.
Il reste constant que Pastef, le parti au pouvoir, “aura des adversaires de taille lors [de ces élections]”, souligne L’Observateur. Le journal, à son tour, lève le voile “sur certains schémas et combinaisons politiques déroulés par l’opposition regroupée dans une intercoalition qui peut faire mal à la liste du pouvoir porté par Pastef”.
”Vague de mécontentements” suite aux investitures
Vox populi se délecte déjà du duel annoncé entre l’ancien président Macky Sall et l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko. “A quitte ou double, après la présidentielle”, écrit le journal, ajoutant que Macky Sall, désigné tête de liste de Takku Wallu selon Vox Populi, va faire “face au tombeur de son régime”.
“Après s’être affrontés à la présidentielle par candidats interposés, les voilà en confrontation directe aux législatives anticipées”, relève cette publication. Enquête pointe surtout les “contestations générales” nées de la confection des listes de candidatures.
A mesure que l’élection s’approche, “les tensions au sein des principaux partis politiques sénégalais montent d’un cran. Les investitures, moment crucial où chaque parti désigne ses représentants sur les listes électorales, suscitent des remous qui risquent de bouleverser l’équilibre internes de plusieurs formations politiques”, rapporte le journal.
Et le journal de citer en particulier l’Alliance pour la République (APR), parti de l’ancien président Macky Sall, et Pastef, formation dirigée par l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko. Ces deux partis “ne sont pas épargnés par cette vague de mécontentements, à l’instar d’autres coalitions et partis, notamment l’Alliance des forces de progrès (AFP), le Parti démocratique sénégalais (PDS) et plusieurs autres mouvements politiques”.
Le quotidien Kritik’ fait observer que l’opposition sénégalaise “a pris le pari de taire les querelles de clochers pour de grands ensembles capables de faire bouger les lignes”.
“Autant le parti présidentiel, Pastef, compte s’appuyer sur un électorat fidèle pour s’octroyer une majorité parlementaire […], autant les partis de l’opposition ont tiré les leçons de la déculottée de la dernière élection présidentielle où ils ont été laminés en briguant les suffrages des Sénégalais en rangs dispersés”, conclut le journal.
LES LEGISLATIVES DU 17 NOVEMBRE AU MENU DE LA PRESSE QUOTIDIENNE
Les parutions de ce mardi continuent de faire focus sur les législatives du 17 novembre prochain tout en mettant l'accent sur les différentes tractations des acteurs concernés pour maximiser les suffrages
Dakar, 1er oct (APS) – Les législatives du 17 novembre prochain continuent de susciter l’intérêt des quotidiens, pendant que les acteurs concernés s’attèlent à mettre en place les schémas et à peaufiner leurs stratégies pour engranger le maximum de suffrages.
De nombreux titres de la livraison de ce mardi de la presse quotidienne font le point sur les alliances, conclues ou avortés, en perspective de cette élection.
Le quotidien L’info, par exemple, note que la dynamique de l’intercoalition que l’opposition comptait mettre en place “ne sera pas totalement unitaire” finalement.
“Et pour cause, renseigne le journal, la coalition de l’ancien Premier ministre Amadou Ba ne suivra les deux autres que dans ‘quelques départements’, alors que [les deux autres coalitions restantes] seront ensemble ‘dans tous les départements'”.
Rewmi quotidien souligne que “Amadou Ba décline l’offre” des autres coalitions de l’opposition. Le journal ajout que l’ancien Premier ministre “n’a pas agréé l’idée de ce grand bloc de l’opposition qui devrait contribuer à réduire les chances de succès de Pastef d’Ousmane Sonko” à ces législatives anticipées convoquées à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le 12 septembre dernier.
Cette intercoalition “aurait pu maximiser les chances de l’opposition de gagner les législatives. Les ambitions, notamment l’intransigeance de Samm sa Kaddu à Dakar et Takku Wallu Senegaal dans le nord, n’ont pas permis de pousser l’entente jusqu’au bout”, croit savoir le journal Le Quotidien.
Trois grandes coalitions pour affronter le parti présidentiel
En conséquence, “Amadou Ba va faire cavalier seul avec sa coalition”, insiste le même journal. “Amadou Ba fait défection, Takku-Wallu et Samm Sa Kaddu font bloc”, affiche le quotidien Les Echos.
“Si Takku Wallu et Samm sa Kaddu ont pu arrondir les angles pour arriver à une liste consensuelle dans l’essentiel des départements du pays, la fausse note est venue de la Nouvelle Responsabilité d’Amadou Ba qui a décidé de faire cavalier seul mis à part dans quelques localités”, écrit Source A.
En fin de compte, note L’As, “trois grandes coalitions vont affronter le parti présidentiel, Pastef, dans l’espoir d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale. En examinant ces alliances de plus près, il est frappant de constater que certains de leurs membres étaient, par le passé de féroces adversaires”, ajoute le journal. “Ennemis hier, amis aujourd’hui”, affiche-t-il à ce sujet.
“De toutes les alliances […], l’intercoalition Takku Wallu Senégal, Samm sa Kaddu et Jamm ak Njarin est la plus contradictoire. Dans ce groupe, écrit Walfquotdiien, on retrouve du tout, d’anciens de Yewwi Askan Wi, des socialistes, des libéraux, des progressistes, des apéristes, etc. Des ennemis d’hier, devenus de véritables compagnons pour combattre un adversaire commun”.
Sud quotidien retient donc que ces législatives s’annoncent comme celles de “tous les possibles”. “Des élections aux enjeux multiples et vitaux pour les uns et les autres, en quête de majorité, soit pour pouvoir gouverner tranquillement, soit pour imposer une cohabitation et se donner les moyens de mettre la pression sur le régime”, analyse L’info.
Il reste constant que Pastef, le parti au pouvoir, “aura des adversaires de taille lors [de ces élections]”, souligne L’Observateur. Le journal, à son tour, lève le voile “sur certains schémas et combinaisons politiques déroulés par l’opposition regroupée dans une intercoalition qui peut faire mal à la liste du pouvoir porté par Pastef”.
”Vague de mécontentements” suite aux investitures
Vox populi se délecte déjà du duel annoncé entre l’ancien président Macky Sall et l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko. “A quitte ou double, après la présidentielle”, écrit le journal, ajoutant que Macky Sall, désigné tête de liste de Takku Wallu selon Vox Populi, va faire “face au tombeur de son régime”.
“Après s’être affrontés à la présidentielle par candidats interposés, les voilà en confrontation directe aux législatives anticipées”, relève cette publication. Enquête pointe surtout les “contestations générales” nées de la confection des listes de candidatures.
A mesure que l’élection s’approche, “les tensions au sein des principaux partis politiques sénégalais montent d’un cran. Les investitures, moment crucial où chaque parti désigne ses représentants sur les listes électorales, suscitent des remous qui risquent de bouleverser l’équilibre internes de plusieurs formations politiques”, rapporte le journal.
Et le journal de citer en particulier l’Alliance pour la République (APR), parti de l’ancien président Macky Sall, et Pastef, formation dirigée par l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko. Ces deux partis “ne sont pas épargnés par cette vague de mécontentements, à l’instar d’autres coalitions et partis, notamment l’Alliance des forces de progrès (AFP), le Parti démocratique sénégalais (PDS) et plusieurs autres mouvements politiques”.
Le quotidien Kritik’ fait observer que l’opposition sénégalaise “a pris le pari de taire les querelles de clochers pour de grands ensembles capables de faire bouger les lignes”.
“Autant le parti présidentiel, Pastef, compte s’appuyer sur un électorat fidèle pour s’octroyer une majorité parlementaire […], autant les partis de l’opposition ont tiré les leçons de la déculottée de la dernière élection présidentielle où ils ont été laminés en briguant les suffrages des Sénégalais en rangs dispersés”, conclut le journal.
LEVÉE DE BOUCLIERS DES ORGANISATIONS DE DÉFENSE DES DROITS DE L’HOMME APRÈS L'AGRESSION DE GUY MARIUS SAGNA AU TOGO
L’agression du député continue d’alimenter des réactions tant au niveau national qu’international.
L’agression du député Guy Marius Sagna continue d’alimenter des réactions tant au niveau national qu’international. Après la condamnation de cet acte par le ministère de l’intégration du Sénégal via un communiqué, c’est au tour de plusieurs organisations de défense des droits de l’homme de se lever pour condamner avec fermeté l’agression dont ont été victimes les parlementaires Guy Marius Sagna, Brigitte Adjamagbo Johnson, des journalistes et des opposants politiques au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA).
Dans un communiqué conjoint parvenu à notre rédaction, ces organisations dont le Réseau ouest-africain des défenseurs des droits humains (ROADDH/WAHRDN), la Coalition Togolaise des défenseurs des droits humains (CTDDH) et la Coalition Sénégalaise des Défenseurs des Droits Humains (CoSeDDH) déclarent avoir appris « avec consternation l’agression dont ont été victimes les parlementaires Guy Marius Sagna, Brigitte Adjamagbo Johnson, ainsi que des journalistes et des opposants politiques au siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) à Lomé, Togo. »
Ces dernières relèvent en cet acte « Une violation des dispositions de l’Acte additionnel A/SA.1/12/16 relatif au renforcement des prérogatives du Parlement de la CEDEAO adopté à Abuja le 17 décembre 2016, notamment en son article 4 relatif aux Objectifs du Parlement de la CEDEAO. » Mais également « Une violation des engagements internationaux du Togo, y compris le Pacte international relatif aux droits civils et politiques en ses articles 5 qui rejette toute restriction à la jouissance des droits de l’homme, 19 relatif à la liberté d’expression et 21 affecté au droit de réunion pacifique », indiquent-ils dans leur document. Au vu de tout ce qui précède, les signataires de ce communiqué « Condamnent avec fermeté le fait qu’une réunion pacifique au siège d’un parti politique puisse constituer une porte ouverte à une agression physique contre des personnes et à des destructions de biens ».
En outre, souligne la note, ces organisations des droits de l’homme Ouest Africains « appellent les autorités togolaises à prendre leurs responsabilités afin de situerl’opinion surles conditions de cette agression, établir les responsabilités et procéder à la réparation des dommages subis par les victimes. » Aussi exhortent-ils « les autorités togolaises à veiller au respect des engagements nationaux et internationaux en matière de droits humains auxquels le Togo a librement souscrit », conclut le communiqué.
LA VOIE BALISEE AUX AUTORITES POUR L’EFFECTIVITE DE LA HARCA
Cnra- Babacar Diagne s’en va. Ce départ sera-t-il mis à profit par les nouvelles autorités pour mettre en place la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), conformément à l’actuel Code de la Presse qui rend caduc le CNRA ?
Babacar Diagne n’est plus le président du collège du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA). Ayant épuisé son mandat de six ans non renouvelable et non révocable à la tête de l’organe de régulation de l’audiovisuel hier, lundi 30 septembre 2024, il a jeté l’éponge pour, dit-il se conformer à la loi. Ce départ sera-t-il mis à profit par les nouvelles autorités pour mettre en place la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), conformément à l’actuel Code de la Presse qui rend caduc le CNRA ?
«Ce 30 septembre 2024, j'ai eu l'honneur d'échanger avec des responsables représentatifs des autorités actuelles sur ma volonté de respecter la loi par laquelle, en 2018, le Président de la République me confiait les charges de président du Conseil national de Régulation de l'audiovisuel» (CNRA). C’est Babacar Diagne qui, à travers un communiqué de presse rendu public hier lundi, annonce ainsi son départ de la présidence du collègue des délégués du CNRA, conformément aux textes régissant l’organe de régulation audiovisuel.
Selon la loi portant création du CNRA, rappelle-t-il, «La durée du mandat des membres du Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel est de six ans. Ce mandat n’est ni renouvelable, ni révocable». Et de préciser : «Mon mandat, en qualité de Président du CNRA est arrivé à terme au cours de ce mois de septembre 2024».
«Je voudrais remercier vivement le Chef de l'État et son Gouvernement d'avoir bien voulu donner une suite favorable à ma demande exprimée de quitter la présidence du CNRA, conformément à la réglementation.
Le mandat de six ans, arrivé à expiration ce 30 septembre, j'ai tenu au strict respect de la durée. Aussi ai-je sollicité et obtenu la compréhension et l'accord de l'Autorité qui m'a accordé de ne pas aller au-delà de la durée légale de mes fonctions à la présidence du CNRA», écrit-il.
Aussi a-t-il saisi «cette occasion pour remercier tous mes collaborateurs, à commencer par les huit Membres du Collège dont l'apport collectif et individuel à l'accomplissement de la mission de régulation a été déterminant, six années durant. Leur compétence et leur loyauté associées à celles des personnels administratifs et techniques du CNRA ont rendu possible le travail conformément aux enjeux de la régulation».
Selon lui, son expérience antérieure dans le secteur audiovisuel alliée à d'autres compétences acquises ailleurs l'ont été d'un grand apport dans l’accomplissement de la mission qui lui a été confiée. «Que soit notamment remercié quoi qu'à titre posthume ce grand combattant de la liberté de la presse qu'a été mon regretté prédécesseur. Babacar Touré qui proposa au Président de la République de me choisir comme son successeur au CNRA. Il savait bien qu'il ne me confiait pas une sinécure».
Et le désormais ex-président du CNRA de conclure : «Depuis 1978, au service de mon pays, dans différents secteurs, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même avec rigueur et passion «au mieux de mes connaissances et de mes possibilités». La présidence du CNRA sous Babacar Diagne a été marquée par des hauts et des bas, surtout des tensions avec certains médias audiovisuels dont les signaux ont été coupés, dont certains plusieurs fois. Cette «démission» intervient à un moment où le CNRA est de plus en plus décrié par les acteurs des médias qui le jugent dépassé et en appellent à l’effectivité de la Haute autorité de régulation de la communication audiovisuelle (HARCA), conformément à l’actuel Code de la Presse.
La HARCA, la nouvelle entité prévue parla loi, aura pour mission d’assurer la régulation de la communication audiovisuelle au sens large. Ainsi, elle aura entre autres tâches : d’assurer le respect des principes d’indépendance et de libre exercice de la communication audiovisuelle, de garantir et d’assurer la liberté et la protection de la communication audiovisuelle, de favoriser et de garantir le pluralisme dans la communication audiovisuelle, de garantir l’expression pluraliste des courants d’opinion, particulièrement pendant les périodes électorales, de garantir l’indépendance et d’assurer l’impartialité du secteur public de la communication audiovisuelle, notamment la radiodiffusion sonore et télévisuelle, de veiller au respect de l’éthique et de la déontologie en matière d’information...
LES LÉGISLATIVES DE TOUS LES POSSIBLES
Enseignants-chercheurs à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amadou Serigne Thiam et Abdou Rahmane Thiam livrent leur diagnostic des chances de la nouvelle opposition face à Pastef
Enseignants-chercheurs à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Amadou Serigne Thiam et Abdou Rahmane Thiam nous livrent leur diagnostic des chances de la nouvelle opposition face à la liste Pastef lors de ces prochaines élections législatives. Interpellé sur cette question hier, lundi 30 septembre, sur la nouvelle inter-coalition annoncée par les responsables des coalitions Takku Wallu Sénégal », « Samm Sa Kaddu » et « Jamm Ak Njariñ », Amadou Serigne Thiam, Enseignant-chercheur en Droit privé, tout en saluant cette démarche de l’opposition, a tenu à préciser que l'esprit de vote des Sénégalais n'a pas drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire… ». Pour sa part, son collègue Abdou Rahmane Thiam, Agrégé de Science politique, professeur assimilé et chef du département des Sciences politiques à l’Ucad, évoquant le contexte actuel du coût de la vie et l'immigration massive des jeunes entre autres a indiqué que cette stratégie de l'inter-coalition constitue une sérieuse menace pour la liste Pastef.
Amadou Serigne Thiam, enseignant-chercheur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’Ucad : « L'inter-coalition est une bonne stratégie, mais l'esprit de vote des Sénégalais n'a pas aussi drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire »
« Cette démarche des grandes coalitions de l'opposition qui ont décidé d'unir leurs forces pour avoir une inter-coalition afin de maximiser leurs chances est une bonne stratégie politiquement parlant car cela leur permet d'accroître leurs chances d'investir sur chaque localité le parti ou mouvement qui a le plus de représentativité. C'est une inspiration de l'Inter Coalition Yewwi-Wallu que je trouve intelligente.
Cependant, cela ne veut pas dire qu'ils auront la possibilité de plier l'élection législative et de remporter le maximum de suffrages leur permettant d'avoir la majorité parlementaire. Il faut constater avec moi que le contexte n'est pas le même ni la nature de l'élection. Aujourd'hui, hormis Amadou Ba qui était le Candidat de Macky Sall, tous les autres avaient le même objectif et ont formé un TOUT. C'est ce TOUT qui est divisé aujourd'hui sauf que le Pastef s'est renforcé avec la Coalition Diomaye Président regroupant plus de 100 entités qui est venu renforcer et qui supporte la liste Pastef. L'esprit de vote des Sénégalais aussi n'a pas drastiquement changé et le Pastef reste toujours majoritaire et peut espérer gagner largement les élections législatives ».
Abdourahmane Thiam, professeur agrégé de science politique, chef du département science politique à l’Ucad : « La stratégie de l'inter-coalition constitue une sérieuse menace pour le Pastef qui a choisi d'aller seul à ces joutes électorales»
«Nous avons coutume de dire que le Sénégal est une société longtemps acquise aux idéaux démocratiques. Elle a une longue expérience en matière d'organisation d'élections. Même si au cours de son histoire, l'on relève des tensions pré ou post-électorales, le processus politique s'est toujours passé dans des conditions acceptables. Ces élections législatives du 17 novembre 2024 sont un peu particulières dans la mesure où elles sont anticipées. Cela veut dire que la dissolution de l'Assemblée nationale imposait naturellementl'organisation d'élections législatives anticipées pour renouveler le personnel parlementaire.
Dans cette perspective, la compétition qui va opposer les différentes listes met en relief une configuration dont la particularité est l'existence de quatre grands pôles (Takku Wallu, Samm Sa Kaddu, Pastef, Jamm AK Njarin) qui polarisent les grandes tendances de l'électorat. A cet effet, il est important de préciser que les élections ne structurent pas toujours les mêmes enjeux et ne s'analysent pas de la même manière. Penser que les résultats de la dernière présidentielle peuvent se refléter arithmétiquement sur ceux de ces législatives peut-être une grosse erreur. Au-delà de la volatilité des électorats, il faut ajouter l'effritement de l'espoir d'une partie des 54% obtenus par le président Bassirou Diomaye Faye.
Beaucoup de facteurs (coût actuel de la vie, l'immigration massive des jeunes, les marchands ambulants, les Jakarta men, etc.) ne militent pas en faveur du pouvoir en place. L'étude minutieuse de la composition de ces coalitions qui ont mutualisé leurs forces dans le cadre d'une inter-coalition montre que certains partis ou leaders ont des bases affectives qui sont importantes en matière de représentation politique. Ainsi, la stratégie de l'inter-coalition constitue une sérieuse menace pour le Pastef qui a choisi d'aller seul à ces joutes électorales. Même si le Pastef dispose du bénéfice des ressources d'allégeance, cela ne semble pas constituer une garantie suffisante pour reproduire sa domination de l'élection présidentielle du 24 mars 2024 ».
LAMINE CAMARA MET DEJA L’ESPAGNE A SES PIEDS
Buteur samedi contre Montpellier dans le cadre de la 6e journée de Ligue 1, Lamine Camara (20 ans) signe des débuts tonitruants sous les couleurs de l'AS Monaco. Son profil a déjà tapé dans l'œil des médias espagnols
Lamine Camara, arrivé lors de l'été 2024 en provenance du FC Metz, évolue désormais à l'AS Monaco.
Buteur samedi contre Montpellier dans le cadre de la 6e journée de Ligue 1, Lamine Camara (20 ans) signe des débuts tonitruants sous les couleurs de l'AS Monaco. Son profil a déjà tapé dans l'œil des médias espagnols.
Arrivé cet été en Principauté en provenance du FC Metz contre un chèque de 15 millions d'euros, le jeune milieu de terrain sénégalais se sent déjà comme un poisson dans l'eau sur le Rocher. Adi Hütter lui fait confiance et l'intègre petit à petit dans le collectif bien huilé de l'AS Monaco en ce début de saison. Le coach autrichien rêve d'un faire le digne successeur de Youssouf Fofana, parti à la Juventus Turin lors du mercato estival, malgré des profils différents.
Avant son arrivée en France, Lamine Camara a été formé à Génération Foot, un club sénégalais fondé en 2000 et basé à Dakar. Il s'agit en réalité d'une antenne du FC Metz dans ce pays, qui sert d'incubateur à talents du football africain.
LE BARÇA S'EN SOUVIENT
Auteur d'un très joli but contre le MHSC ce week-end au bout du temps additionnel, le milieu de terrain de l'ASM s'est déjà fait remarquer en Espagne, où son talent ne laisse pas indifférents certains médias et recruteurs. De l'autre côté des Pyrénées, Marca lui consacre d'ailleurs un article après son début de saison réussi en Ligue 1. Le quotidien madrilène explique d'ailleurs que le principal intéressé, déjà remarqué pour les supporters du FC Barcelone lors du trophée Gamper entre les deux équipes (3-0 pour Monaco), n'est pas étranger au début de saison réussi du club monégasque (2e avec 16 points récoltés sur 18 possibles comme le PSG).
Auteur lors de cet exercice 2024-25 de 2 buts et 1 passe décisive en 6 matchs toutes compétitions confondues (5 en championnat, 1 en Ligue des Champions), Lamine Camara était forcément très heureux après sa réalisation contre le MHSC sous les yeux de plusieurs grands joueurs du club invités pour célébrer les 100 ans de l'AS Monaco. “C'est une victoire importante. Je suis fier d'avoir marqué ce but devant toutes ces légendes”, avait ‘il confié avec un grand sourire après la rencontre.
UN ANCIEN PARISIEN COMME INSPIRATION
Formé au sein de la même académie que Sadio Mané, Kalidou Koulibaly ou encore Ismaila Sarr, le jeune sénégalais est surnommé “Le maçon” pour sa “capacité à combler les vides et à être partout”, raconte le journal espagnol. Le jeune Monégasque, lui, rêve de suivre le chemin de ses idoles. “De Bruyne et Kroos sont deux de mes modèles, mais ma plus grande inspiration, depuis que je suis enfant, c'est Idrissa Gueye”, expliquait récemment le milieu de terrain.
LE DOUTE CONTINUE DE PLANER SUR L’AVENIR D’ALIOU CISSÉ
Aliou Cissé fera-t-il sa dernière apparition avec les « Lions » le 11 octobre prochain lors du match face au Malawi au stade Abdoulaye Wade, comptant pour la 3e journée des éliminatoires pour la prochaine Coupe d’Afrique « Maroc 2025 » ?
Aliou Cissé va-t-il prolonger son bail avec l’équipe nationale de football du Sénégal ? Alors que les Lions se préparent à disputer la double confrontation contre le Malawi (11 et 15 octobre) dans le cadre des 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN 2025, la question autour de l’avenir du sélectionneur du Sénégal a été agitée si l’on se fie aux nombreuses sources, annonçant un départ imminent. D’après IGFM, celui qui a conduit les Lions à leur premier titre continental ne devrait pas prolonger son contrat qui est arrivé à son terme le 31 août dernier. Le ministère des Sports aurait déjà acté son départ en évoquant une demande sociale, suite au désamour constaté entre le sélectionneur et les Sénégalais. La FSF, bien que favorable à une prolongation, est en attente de la réponse du ministère des Sports qui tarde encore à valider cette prolongation. Ce qui laisse planer le doute sur l'avenir de l'entraîneur.
Aliou Cissé fera-t-il sa dernière apparition avec les « Lions » le 11 octobre prochain lors du match face au Malawi au stade Abdoulaye Wade, comptant pour la 3e journée des éliminatoires pour la prochaine Coupe d’Afrique « Maroc 2025 » ?
En l'absence de renouvellement officiel de son contrat, la question de son avenir est de plus en plus en agité. Selon le site Igfm, le ministère des Sports aurait décidé de ne pas prolonger le contrat d’Aliou Cissé. La décision du département des Sports serait, selon cette source, motivée par une demande sociale, le désamour constaté entre le sélectionneur et les Sénégalais depuis la CAN 2023 mais aussi les demandes de plus en plus persistantes de supporters sénégalais pour un nouveau sélectionneur à la tête des « Lions ».
Les critiques se sont ainsi accentuées pour remettre en cause les choix tactiques surtout au lendemain du match nul face à la RD Congo (1-1) dans le cadre des éliminatoires au Mondial 2026 et surtout contre le Burkina Faso (1-1) toujours à domicile lors de la première journée des éliminatoires de la CAN 2025. C’est d’ailleurs, poursuit la même source, la raison pour laquelle le ministère des Sports continuerait toujours d’ignorer la demande de prolongation du contrat de Cissé qui lui a été transmise par la Fédération.
En entendant d’être édifié, le technicien a déjà, malgré sa situation contractuelle, affiché l’ambition de reconquérir le trophée continental lors à la CAN 2025 et de disputer avec les Lions, le Mondial 2026. Après avoir signé une prolongation en novembre 2022, à quelques jours de la Coupe du monde au Qatar, Aliou Cissé, on le rappelle, a vu son contrat arriver à expiration le 31 août dernier. Ce contrat lui fixait comme objectif l’atteinte des quarts de finale du Mondial 2022, la qualification du Sénégal pour la CAN 2023 en Côte d'Ivoire et la défense du titre continental. Sur les trois objectifs, le coach des Lions a réussi à décrocher une deuxième qualification d’affilée au Mondial tout comme à la CAN soldée par une élimination au stade des huitièmes de finale. Le Sénégal affrontera en double confrontation le Malawi le 11 octobre à Diamniadio et le 15 octobre à Lilongwe. Buteur samedi contre Montpel-
Par Fadel DIA
JE CHERCHE UN HOMME
Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique. Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi riche et exaltante ? Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais renié ses principes ?
«Je cherche un homme ! », c’est, nous dit-on, le cri que Diogène de Sinope lançait à la ronde en parcourant les rues d’Athènes avec une lanterne allumée à la main en plein jour. Si, comme le prétendent ses exégètes, le plus célèbre représentant de l’école cynique voulait dire par ces mots qu’il ne cherchait pas seulement un être de chair et de sang mais un homme digne de ce nom et qui peut faire la fierté de ses semblables, un homme bon et sage, alors Amadou Mahtar Mbow aurait pu être son homme.
Car ce ne sont pas seulement des jours et des années, en quantité et bien plus qu’il n’en a donnés à d’autres femmes et hommes de sa génération, que Dieu a donnés à celui qui vient de nous quitter à 103 ans, il lui a aussi tracé un destin hors du commun.
Quel autre fils du Sénégal a vécu une vie aussi longue, aussi riche et exaltante et au parcours si imprévisible que la sienne, depuis celle du petit coursier de la Délégation de Dakar dont on croyait l’avenir compromis et qui étonnait son monde par son goût de la lecture et sa soif d’apprendre, jusqu’à l’élève pilote de l’air, sans doute le premier de notre histoire, jusqu’au combattant de l’armée française puis à l’éducateur visionnaire qui avait ouvert les portes de l’école sur le monde extérieur et enfin jusqu’à la consécration qui fit de lui le premier africain, et le premier noir, jamais nommé à la tête d’une institution du système de Nations-Unies ?
Quel homme parmi ses concitoyens peut se vanter d’avoir vécu aussi longtemps sans jamais avoir renié ses principes, ceux que lui avaient inculqués ses parents, ceux qui avaient été à la base de sa formation d’éducateur, ceux qui fondent le beau métier qu’il avait choisi, ceux qui étaient contenus dans les serments qu’il avait prêtés en s’engageant en politique ou en exerçant de hautes responsabilités au service de la République ou de chef de l’exécutif d’une institution à vocation universelle ?
Quel autre dirigeant d’une organisation du système des Nations Unies a pris le risque de mettre en péril, non pas seulement sa carrière, mais son destin politique, en soulevant un lièvre que beaucoup avant lui avaient préféré laisser dormir dans les fourrés. En proclamant que la culture ne se réduisait pas seulement au divertissement et que sa promotion et son partage exigeaient un rééquilibrage de l’information et des savoirs, il avait brisé un tabou. Par la même occasion, il avait rappelé au monde que l’institution qu’il dirigeait avait une fonction essentiellement éthique, que l’une de ses missions était de maintenir la paix, ce qui ne pouvait se faire qu’en réduisant le fossé aux multiples visages qui sépare les forts et les riches des plus faibles et des moins nantis. L’Unesco avait alors tremblé, mais on n’est pas fils du Ndiambour pour rien, son directeur a révélé des qualités de gestionnaire qu’on ne lui soupçonnait pas, et malgré les sanctions financières de son principal bailleur, elle ne s’est pas désossée, elle n’a sacrifié aucun de ses fonctionnaires et ne s’est pas fourvoyée sur des chemins tortueux.
Combien d’autres hommes qui, après avoir acquis « usage et raison » sur la scène internationale, côtoyé les grands du monde, résisté aux pressions des Jupiters, des lobbies et des gourous, n’ont pas cédé à la tentation de monnayer leur soutien aux dirigeants de leur pays ou ont refusé de se servir du prestige de leur ancienne fonction comme un tremplin pour aller à la conquête du pouvoir ? Amadou Mahtar Mbow a résisté à la griserie politique mais il s’est aussi gardé de succomber à la tentation de l’exil doré. Plus lui plaisait « le séjour qu’avaient bâti ses aïeux » que la verte Normandie, les quais de la Seine, les châteaux de Versailles ou les charmes de Marrakech, où il était pourtant le bienvenu, et il a préféré revenir « vivre entre ses parents le reste de son âge. »
Il n’était pas homme à ruminer le passé, mais il eût sans doute été comblé si la grande œuvre qui avait réuni autour de lui, pour la première fois dans notre histoire, des femmes et des hommes de bonne volonté, issus de toutes les forces vives de la nation, si cette charte consensuelle, au lieu d’être jetée aux oubliettes, avait servi à faire du Sénégal un pays prêt à affronter les défis du « monde en devenir », ce qui était précisément le titre d’un de ses derniers ouvrages.
On notera, enfin, qu’avec sa disparition c’est toute une page de notre histoire politique qui se tourne. Mbow était le dernier pilier vivant d’un triumvirat dont les autres colonnes s’appelaient Assane Seck et Abdoulaye Ly et, par un heureux hasard, tous étaient des chercheurs éducateurs formés au dialogue, au partage et à la rigueur et tous préféraient élever les mots plutôt que la voix. Ils sont morts à un âge canonique, entourés de respect et d’affection, sans avoir jamais insulté personne et, plus difficile encore, sans avoir jamais été insultés. Ils ont laissé un héritage incommensurable mais le patrimoine matériel le plus précieux qu’ils ont préservé et surtout transmis aux générations futures, est constitué de papiers, il est fait d’archives et de livres.
Peut-être qu’un jour un chercheur, plus curieux ou moins conformiste que d’autres, nous démêlera les fils de ce mystère : dans quel puits de lumières les trois pères fondateurs du PRA ont-ils glané ce viatique qui leur a permis de vivre aussi longtemps et de finir si bien leurs vies ?