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12 septembre 2025
par Gilles Yabi
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SAUVER LES ACQUIS DU PROCESSUS D’INTÉGRATION RÉGIONALE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Aucune remise en cause de ses piliers, et notamment du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, ne doit être envisagée pour faire plaisir à ceux qui veulent en réalité un retour aux régimes autocratiques en Afrique de l’Ouest
Ce 15 décembre 2024, la CEDEAO tient à Abuja son dernier sommet ordinaire avant le départ des États membres de la Confédération des États du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Les ambassadeurs puis les ministres des Affaires étrangères et de la Défense se sont déjà réunis à Abuja. Il faudra décider des termes de la séparation entre la CEDEAO et les pays de la Confédération des États du Sahel. Lors d’une réunion ministérielle le 13 décembre à Niamey, ces derniers ont rappelé une nouvelle fois que leur décision de retrait de la CEDEAO était « irréversible ».
J’avais publié une tribune en juin dernier sur le site de WATHI, qui reprenait essentiellement mon intervention lors d’un événement public organisé par le bureau de représentation de la CEDEAO auprès des Nations unies à l’occasion de la célébration des 49 ans de l’organisation régionale à New York le 7 Juin 2024. Je terminais le texte par ces mots :
« Ce qui se jouera dans les prochains mois, ce sont les contours de l’Afrique de l’Ouest dans laquelle vivront les jeunes, les enfants, nos enfants, au cours des prochaines décennies. Le choix qui est devant nous, c’est celui de continuer à croire en la possibilité de faire de l’Afrique de l’Ouest un espace de progrès collectif, de liberté, où les droits fondamentaux sont protégés. L’autre choix, c’est la résignation qui consisterait à accepter que notre espace soit profondément et durablement fragmenté, que chaque pays se referme sur lui-même et sur ce qu’il perçoit comme étant ses intérêts strictement nationaux. Cela consisterait à accepter de prendre le risque réel et très élevé d’un retour, partout ou presque, de régimes autocratiques où les dirigeants n’ont de comptes à rendre à personne ».
Quelques évènements récents permettent de bien comprendre à quoi je fais allusion. Moussa Tchangari, secrétaire général de l’association Alternative Espaces Citoyens, une des voix les plus fortes et respectées de la société civile nigérienne et ouest-africaine depuis des décennies, a été brutalement enlevé chez lui le 3 décembre par des hommes armés qui l’ont emmené vers un lieu inconnu et gardé au secret pendant deux jours. Moussa Tchangari fut un de nos intervenants lors d’une table ronde virtuelle organisée par WATHI le 19 septembre dernier sur le thème de l’état des lieux sécuritaire dans le Sahel et les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
Le même 3 décembre à Conakry en Guinée, le journaliste Habib Marouane Camara, responsable d’un site d’information, a été enlevé par des gendarmes selon les témoins de la scène. Et depuis plus de cinq mois désormais, deux voix fortes de la société civile en Guinée, Oumar Sylla alias Foniké Menguè, coordonnateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), et Billo Bah, responsable des antennes et de la mobilisation du FNDC, ont disparu après avoir été enlevés par des éléments des forces armées. Au Burkina Faso, beaucoup de journalistes, d’acteurs de la société civile, de personnalités critiques de la dérive violente du pouvoir militaire ont dû s’exiler, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou ailleurs.
Soyons clairs : des violations graves de droits humains et l’instrumentalisation d’une justice non indépendante sont observables aussi dans des pays de la région dirigés par des civils. Bien au-delà des pays sahéliens sous présidence militaire actuellement, les pratiques politiques réelles dans plusieurs pays côtiers montrent que des dirigeants civils élus qui se disent démocrates ne le sont pas en réalité et sont prêts à toutes les violations des textes constitutionnels pour conserver le pouvoir, pour contrôler toutes les institutions et/ou pour faire main basse sur les ressources de leur pays. Ils aimeraient bien que la CEDEAO abandonne son ambition démocratique et ses principes de convergence constitutionnelle décrits dans le protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance adopté en 2001.
Je rappelle que ce sont des personnalités ouest-africaines, civiles et militaires, qui ont travaillé pendant des années pour élaborer ce protocole conçu comme un complément du protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité de décembre 1999. La logique qui n’avait rien d’absurde était celle-ci : la bataille pour le pouvoir politique par tous les moyens est une des sources les plus évidentes des conflits violents dans la région ; alors dotons l’Afrique de l’Ouest d’un ensemble de principes constitutionnels consacrant la démocratie et l’État de droit qui vont être applicables à tous les pays membres.
Alors oui le fonctionnement de la Commission de la CEDEAO est loin d’en faire un modèle de bonne gouvernance, à l’exacte image du fonctionnement moyen des institutions publiques dans les pays membres. Mais au fil des décennies, aux côtés de ceux qui ne sont animés que par la recherche des missions à l’étranger pour les perdiem, des dizaines de femmes et d’hommes des 15 pays membres ont travaillé avec conviction au service de l’intégration, de la sécurité et du développement économique régional, au sein de la commission, des agences spécialisées ou de la Cour de justice de la communauté qui est un véritable instrument de protection et de promotion des droits humains dans la région.
Malgré toutes les insuffisances de son bilan, et malgré des décisions très malheureuses de la Conférence des chefs d’État au cours des dernières années, l’apport de l’organisation aux populations de la région est incontestable et précieux. Aucune remise en cause de ses piliers, et notamment du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance, ne doit être envisagée pour faire plaisir à ceux qui veulent en réalité un retour aux régimes autocratiques en Afrique de l’Ouest.
Dans l’immédiat, face à la décision de trois dirigeants de fait des États du Sahel central de faire quitter leurs pays et leurs compatriotes de la communauté régionale, sans consultation, les dirigeants de la CEDEAO devraient garder la porte ouverte pendant un certain nombre d’années à un retour, avec un minimum de formalités, de ces États dans la communauté. Il faudrait maintenir pendant cette période un maximum d’avantages pour les populations de ces pays qui n’ont, à aucun moment, choisi de se couper de leurs frères et sœurs, cousines et cousins, des autres pays ouest-africains. Il faudrait aussi proposer un cadre de dialogue entre la CEDEAO et la confédération des États du Sahel sur la coopération dans le domaine vital de la sécurité collective.
Enfin, et c’est peut-être aujourd’hui le message le plus important, il faut que les acteurs de la société civile ouest-africaine, et les acteurs du secteur privé, y compris sahéliens, trop souvent absents des débats sur des questions vitales pour l’avenir de la région, lancent ensemble une campagne destinée à sauver les acquis du processus d’intégration régionale. Il ne faut pas se faire d’illusion : le chemin vers une CEDEAO des peuples, et vers une Afrique de l’Ouest en paix et en progrès, n’est pas compatible avec le retour des nationalismes étriqués et des dictatures civiles ou militaires.
Podcast Les voix et voies de WATHI, à écouter en audio sur Youtube, Spotify, Soundcloud.
MAMADOU DIA, HÉROS DE L'INDÉPENDANCE : UN SYMBOLE D'INTÉGRITÉ ET DE RÉSISTANCE
Le 17 décembre 1962 marquait le début de la première grande crise politique du Sénégal, une rupture qui allait marquer à jamais l’histoire du pays. 62 ans après, la mémoire de "Mawdo", figure emblématique de la résistance, est ravivée.
17 décembre 1962 – 17 décembre 2024. Voilà 62 ans, jour pour jour, qu’a été déclenchée la première grande crise politique sénégalaise de 1962. Condamné et emprisonné, Mamadou Dia, ce « grand baobab habité par un peuple d’oiseaux », pour reprendre l’expression chère à Joseph Ki-Zerbo, est considéré comme l’un des pères de l’indépendance sénégalaise. Aujourd’hui, la mémoire effacée de ce symbole de la résistance est ravivée.
En politique, Mamadou Dia n’était pas du tout un poisson dans l’eau ; il étouffait, manquait d’oxygène en ces lieux qui avaient la réputation d’empester d’odeur pestilentielle du péché, de l’indifférence, de l’incurie et du manque criant de souci moral pour son prochain. Dès les premiers mois de 1962, des désaccords sont nés entre Senghor et lui. Et peu à peu, le fossé entre les deux s’est rapidement creusé. Là où le président poète, plus modéré, favorisait une continuité avec la France, « Mawdo », lui, adoptait des positions plus radicales.
En décembre de la même année, une motion de censure orchestrée par des députés proches de Senghor visait à renverser son gouvernement. Refusant cette tentative, Dia demanda l’intervention de la gendarmerie à l’Assemblée nationale. La motion fut finalement adoptée, et Mamadou Dia fut arrêté le 18 décembre 1962 pour « tentative de coup d’État ». Condamné à perpétuité en mai 1963, il passa douze ans derrière les barreaux avant d’être libéré en 1974.
Mais Dia est un symbole de résistance. Car pour pardonner douze années de déportation loin des siens, il faut plus qu’une vie et de simples convictions politiques. Mamadou, « le premier Mawdo », n’est pas en ces lieux où on le cherche, ce banal militantisme, cet engagement d’écolier ; il possédait sans nul doute une dimension spirituelle intemporelle qui réside dans son impétueux désir de bien faire et d’améliorer les choses. Des traits de caractère qu’il tire d’un parcours hors norme.
Socialiste autogestionnaire
Né en 1910 à Khombole, dans le département de Thiès, Mamadou Dia, diplômé de l’École normale William-Ponty, commence sa carrière comme instituteur avant de s’engager en politique avec Léopold Sédar Senghor au sein du Bloc démocratique sénégalais (BDS), fondé en 1948. Président du Conseil des ministres en 1956, c’est lui qui signera, quatre ans plus tard, les accords d’indépendance du Sénégal, instituant un régime parlementaire bicéphale où les deux hommes se partagent le pouvoir exécutif.
Le poète Senghor, président de la République et gardien de la Constitution, a une fonction de représentation, surtout à l’international. L’ancien instituteur Dia, de son côté, élabore la politique intérieure et économique du pays. À ce poste, il porte une vision économique et sociale ambitieuse, prônant la rupture avec l’ancienne puissance coloniale et une souveraineté économique basée sur l’autogestion et la réforme des structures agricoles.
Pendant des décennies, Mamadou Dia reste écarté de la mémoire officielle. L’histoire de l’indépendance sénégalaise est alors largement centrée autour de Léopold Sédar Senghor, présenté comme l’artisan de l’unité nationale. Dia, perçu comme un symbole de radicalisme politique, subit l’ombre imposée par son rival. Pourtant, ses idées visionnaires, notamment son socialisme autogestionnaire et sa volonté de rompre avec les structures économiques héritées de la colonisation, continuent d’inspirer certaines figures politiques et mouvements sociaux.
Libéré, donc, en 1974, il reprend rapidement le chemin de la politique avec la création du Mouvement pour le socialisme et l’unité (MSU). En 1983, il se présente à l’élection présidentielle, affirmant sa volonté de réformer profondément l’économie et les institutions sénégalaises. Toutefois, son influence reste limitée face à un système politique dominé par le Parti socialiste (PS) de Diouf et des héritiers de Senghor.
Son rôle historique sera progressivement réhabilité à partir des années 2000. Abdoulaye Wade, élu président, contribue à cette reconnaissance en rendant hommage à son ancien mentor et en saluant son intégrité politique. La jeunesse politique sénégalaise, en quête de nouvelles figures inspirantes, redécouvre alors la pensée et l’héritage de Mamadou Dia, qui s’est éteint le 29 janvier à Dakar à l’âge de 99 ans.
Raviver la mémoire oubliée de Mamadou Dia
Que reste-t-il de l’héritage de Mamadou Dia, cette figure emblématique de l’indépendance de notre pays ? En 2019, le building administratif de Dakar est renommé en son nom par le président Macky Sall, tandis que des initiatives telles que la Fondation Mamadou Dia pour l’économie humaine, dirigée par Moustapha Niasse, tentent de préserver son héritage intellectuel. Toutefois, pour de nombreux observateurs, ces gestes symboliques ne sont pas à la hauteur de son rôle dans la construction de l’État sénégalais moderne.
C’est pourquoi, en décembre 2022, une plaque commémorative a été posée sur la place qui porte son nom dans la ville de Thiès. Un hommage post mortem initié par le maire de la commune, Babacar Diop, élu en janvier de la même année sous les couleurs de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, destiné à raviver la mémoire oubliée de l’ancien compagnon de route de Léopold Sédar Senghor, devenu son rival. « J’ai toujours été impressionné par Mamadou Dia, son destin inachevé et son parcours tragique », confiait le philosophe, au journal Le Monde.
Ce qui confirme qu’aujourd’hui, l’histoire du « premier Mawdo » transcende les clivages politiques. De nouveaux partis comme Pastef-Les Patriotes d’Ousmane Sonko se réclament de son héritage, adoptant son discours sur la souveraineté économique et la nécessité de réformer les structures héritées de la colonisation. « Dès 1957, il dénonçait le franc CFA et militait pour une indépendance monétaire », soulignait avec fierté l’opposant d’alors Moustapha Sarré, devenu ministre, porte-parole du gouvernement de Bassirou Diomaye Faye. Il voit en lui un précurseur des combats contemporains pour une souveraineté africaine.
Le Pastef a baptisé son siège « Keur Mawdo » en hommage à celui qui est aujourd’hui considéré comme un modèle d’intégrité et de rigueur dans la gestion des affaires publiques. Son engagement pour un patriotisme économique, sa volonté de bâtir un État souverain et indépendant des influences étrangères, ainsi que son refus des compromissions, en font une figure incontournable pour les jeunes générations africaines.
Soixante-deux ans après sa chute, le parcours de ce baobab continue de fasciner et d’inspirer les nouvelles générations. Arbre-roi de la savane, symbole de longévité et de force totémique, cet imposant emblème ne change pas quelle que soit la saison offrant le gîte, le couvert et la liberté à tous « ses enfants ». Pour refléter cette grande figure qui ne transhume pas selon la position du pouvoir et de la gloire, Mamadou Dia mourra digne, défendant sans faille les principes qui fondent notre jeune République : le Sénégal.
LE GAZ SÉNÉGALAIS DANS L'INCERTITUDE
Après plusieurs reports, Grand Tortue Ahmeyim se heurte au refus de BP de poursuivre le projet au-delà de la phase 1, sur fond de tensions avec Dakar et Nouakchott. Le Sénégal aurait exigé des clarifications auprès du géant pétrolier britannique
(SenePlus) - Selon les révélations de Jeune Afrique, le méga-projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie, pourrait connaître un nouveau contretemps majeur. Non seulement son démarrage est repoussé au premier semestre 2025, mais sa phase 2 pourrait être compromise.
Le projet, qui a déjà connu plusieurs reports - initialement prévu pour 2022, puis reporté à 2023, avant d'être décalé au second semestre 2024 - fait face à des obstacles techniques significatifs. Un cadre de BP, cité par le magzine, attribue ce nouveau délai aux "difficultés techniques rencontrées dans le développement d'un projet aussi complexe que GTA".
Cette situation intervient dans un contexte particulièrement délicat pour BP, l'opérateur principal qui détient 61% des parts du projet, aux côtés de Kosmos Energy (29%) et des sociétés nationales Petrosen et SMHPM (10%). Le géant britannique, qui a déjà cédé ses découvertes gazières de Yakaar-Teranga au Sénégal en octobre 2023 et de BirAllah en Mauritanie en avril 2024, semble désormais réticent à s'engager dans la phase 2 du projet.
Cette seconde phase, qui devait doubler la production de GNL de 2,5 à 5 millions de tonnes métriques par an, paraît aujourd'hui compromise. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, d'après JA : la volonté de renégociation des contrats exprimée par les présidents Bassirou Diomaye Faye du Sénégal et Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie, ainsi que des désaccords persistants sur le cost oil - la part de production destinée au remboursement des coûts de développement.
Le climat de tension est palpable entre les parties prenantes. D'après Jeune Afrique, Dakar a récemment exigé des clarifications de BP concernant les nouvelles échéances. Un responsable sénégalais, cité par le magazine, confirme : "Nous attendons une réponse de BP sur la nouvelle date de la mise en exploitation de GTA", précisant que les projections actuelles tablent sur un démarrage "entre fin mars et début avril 2025".
Malgré l'installation en mai dernier d'une unité flottante de production et de stockage de gaz, élément crucial pour l'exploitation, les incertitudes persistent. Cette infrastructure devait assurer le traitement initial du gaz avant son transfert vers une unité de liquéfaction située à environ 10 kilomètres des côtes.
Face à ces développements, BP, dirigé par Murray Auchincloss, maintient une position prudente, privilégiant, selon ses déclarations rapportées par le journal, "le démarrage sûr et efficace de la phase 1". La société n'a pas souhaité répondre aux sollicitations du magazine panafricain concernant ces nouvelles complications.
Ces retards successifs et l'augmentation des coûts du projet ont considérablement affecté la réputation de BP dans la région, mettant en péril l'un des plus importants projets gaziers d'Afrique de l'Ouest, dont les retombées économiques sont attendues avec impatience par les deux pays concernés.
PRODUCTION PHARMACEUTIQUE, LA DÉPENDANCE DE L'AFRIQUE EST UNE SOURCE DE VULNÉRABILITÉ
Michel Sidibé, ancien directeur exécutif de l’Onusida, a plaidé pour une production locale renforcée afin d’améliorer l’accès aux médicaments essentiels et de garantir la souveraineté sanitaire du continent.
Dakar, 17 déc (APS) – L’ancien directeur exécutif du Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida), Michel Sidibé, a déploré mardi la vulnérabilité liée à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur dont souffre l’Afrique dans le domaine de la production pharmaceutique, situation qui, selon lui, limite la capacité du continent à réagir aux urgences sanitaires.
‘’Nous ne produisons pas et il faut être réaliste, nous sommes réellement dépendants de l’extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaînes d’approvisionnement, elle limite aussi notre capacité à réagir aux urgences sanitaires’’, s’est désolé M.Sidibé.
Il prenait part à l’atelier international sur l’engagement stratégique des pôles de santé et du développement des compétences appuyé par l’Agence africaine de développement (Auda-Nepad), qui se tient de mardi à mercredi à Dakar.
‘’Pour avoir un impact, le plan a ciblé 24 produits médicaux qui répondent aux défis sanitaires majeurs du continent’’, a expliqué M. Sidibé.
Selon le directeur exécutif d’Onusida, les produits ont ‘’été catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement (…)’’.
Michel Sidibé signale que ‘’pratiquement 25% des vaccins produits au niveau mondial sont consommés en Afrique’’.
De l’avis de l’ancien secrétaire exécutif de l’Onusida, le plan de fabrication pharmaceutique de l’Afrique est ‘’plus qu’une vision’’. Il s’agit d’une nécessité pour renforcer vraiment la fabrication pharmaceutique régionale.
‘’Il s’agit de garantir l’accès aux médicaments essentiels, réduire notre dépendance aux importations, c’est assurer la souveraineté sanitaire de l’Afrique’’, a-t-il conclu.
‘’Autour de ces 24 produits médicaux prioritaires, nous devons élaborer une feuille de route pour accroître la production locale et garantir un accès en temps opportun à toutes les populations qui peuvent venir du continent’’, a préconisé Guy Njambong.
Ce dernier est l’administrateur technique en charge de la maturation du système pharmaceutique au Sénégal.
LA DOUANE INTERCEPTE DES FAUX MÉDICAMENTS D’UNE VALEUR DE 392 MILLIONS À NIODIOR
La saisie, réalisée le 11 décembre dernier, porte sur 207 cartons de différents types de produits pharmaceutiques composés essentiellement d’antalgiques, d’aphrodisiaques et de flacons d’injection intraveineuse.
Fatick, 17 déc (APS) – La brigade maritime des douanes de Foundiougne a saisi au large de Niodior, un important lot de faux médicaments dont la contrevaleur est estimée à 392 millions de francs CFA.
La saisie, réalisée le 11 décembre dernier, porte sur 207 cartons de différents types de produits pharmaceutiques composés essentiellement d’antalgiques, d’aphrodisiaques et de flacons d’injection intraveineuse, indique un communiqué.
Les agents de la brigade maritime des douanes de Foundiougne, subdivision du littoral sud, ont « pris en chasse puis arraisonné la pirogue à bord de laquelle les médicaments étaient convoyés. »
Cette saisie de médicaments est la plus importante réalisée sur le littoral sud depuis le début de l’année 2024, précise la même source.
La même unité avait opéré une autre saisie portant sur 59 cartons d’une contrevaleur totale de 108 millions de francs CFA.
La Direction générale des douanes a salué la collaboration du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal qui, en plus d’apporter son concours à l’évaluation des saisies effectuées, a fait le déplacement sur Foundiougne pour constater les réalisations et soutenir les unités douanières.
L’administration des douanes appelle les acteurs et professionnels du médicament à renforcer la sensibilisation sur les risques liés aux faux médicaments et réaffirme sa détermination à combattre ce fléau qui constitue un danger pour la santé des populations.
PAR KHADY GADIAGA
QUAND LE FÉMINISME SÉNÉGALAIS INSTRUMENTALISE LA NUDITÉ À DES FINS POLITIQUES ET MILITANTES
"Autre temps, autres mœurs ! Les féministes sénégalaises ont décidé d'innover dans leur méthodes de lutte contre le patriarcat machiste et violent en ouvrant le 31 décembre prochain leur nudité à son usage politique et militant."
Autre temps, autres mœurs ! Les féministes sénégalaises ont décidé d'innover dans leur méthodes de lutte contre le patriarcat machiste et violent en ouvrant le 31 décembre prochain leur nudité à son usage politique et militant.
Pour agir ainsi, il faut avoir certainement touché le fond de l'indifférence face aux violences sexuelles infligées aux femmes, témoignant ainsi d'un véritable problème sociétal. On assiste à un déni de la société qui préfère ignorer les victimes féminines de violence en remettant en cause leur parole ou en les culpabilisant sur leur manière de s'habiller, de se comporter, pour les murer dans leur silence. Une culture de violence contre les femmes qui perdure, notamment dans notre environnement médiatique et influence notre perception du phénomène tout en dédouanant les adeptes de ces turpitudes et accablant les victimes.
On peut s'offusquer également du fait qu'à part les féministes convaincues, les femmes et les hommes se mettent rarement en ordre de bataille pour combattre les violences sexuelles. On peut comprendre dès lors le désemparement des activistes et autres influenceurs face au déni organisé et à leur choix de postures de lutte frisant le radicalisation extrême.
Le corps instrument de résistance et de militantisme
Au fil des dernières années, il s’est développé un intérêt marqué pour l’esthétique et les politiques des corps du point de vue des pratiques de résistance et du militantisme.
D'humeur anti-cléricale, anti-patriarcale, libertaire et féministe… du nu sur scène déjà éprouvé par les mouvements féministes, mais aussi par les militants pour les droits des animaux, dans des manifestations festives et étudiantes en Occident et dans le cas des Femen, pour reprendre leur vocabulaire.
Curiosité première au Sénégal pour revendiquer un usage provocateur du corps, nos féministes comptent franchir le rubicon pour se faire entendre en puisant dans leur fureur intérieure pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles d’un patriarcat hétéronormatif tyrannique. Et avoir ainsi l’audace de dire Fuck au patriarcat !
Le corps dénudé est un corps vulnérable. Ne pouvant dissimuler des armes, il est pourtant utilisé comme tel, dans un combat décrit comme guerrier. Si le top-less est arrivé de manière intuitive, il ne fait pas toujours l’unanimité. Que le politique traverse, façonne et marque les corps et que certaines personnes mobilisent leur corps, leur nudité ou leur sexualité aux fins de revendications politiques, ceci suscite nombre de discussions et de réflexions.... L’usage des corps comme outils de protestation et les tactiques de dénuement en particulier sont controversées, notamment au sein des mouvements féministes où leur pertinence politique est régulièrement contestée Tel est le cas, par exemple, du mouvement Free the Nipple qui visait précisément à dénoncer la censure des corps des femmes et à revendiquer le droit à la nudité. Ce mouvement, à l’instar des Femen ou encore de la SlutWalk, a été critiqué comme une forme de féminisme blanc et privilégié, insensible à l’imbrication des oppressions rendant certaines femmes (racialisées, classisées) plus vulnérables à la surveillance, à la violence et aux jugements portés sur leurs corps et leur sexualité.
Repenser en des termes radicalement nouveaux les constructions ontologiques de l’identité.
Dans la pratique politique féministe, il paraît nécessaire de repenser en des termes radicalement nouveaux les constructions ontologiques de l’identité afin de formuler une politique de représentation qui puisse faire revivre le féminisme sur d’autres bases. Par ailleurs, peut-être est-il temps de concevoir une critique radicale qui cherche à libérer la théorie féministe de la nécessité d’avoir à construire une base unique ou permanente, une base vouée à être sans cesse contestée à partir des positions identitaires ou anti-identitaires qui en sont inévitablement exclues. Les pratiques d’exclusion qui fondent la théorie féministe dans une notion des «femmes » en tant que sujet ne sabotent-elles pas paradoxalement les ambitions féministes d’en élargir « la représentation »?
Les hommes ne peuvent pas s’aimer eux-mêmes dans une culture patriarcale si leur propre définition de soi repose sur la soumission aux règles patriarcales.
Lorsque les hommes adoptent une pensée et une pratique féministes, qui mettent l’accent sur la valeur de la croissance mutuelle et de l’épanouissement personnel dans toutes les relations, leur bien-être émotionnel s’en trouve amélioré. Il a été démontré que cette approche est la plus efficace pour réduire la pauvreté et créer un monde inclusif, pacifique et prospère. En éliminant les obstacles à l’égalité et en contribuant à la création de meilleures perspectives, les femmes et les filles peuvent à la fois être de puissants agents de changement et améliorer leurs propres vies ainsi que celles de leurs familles, de leurs communautés et de leurs pays.
La mobilisation des hommes et des garçons est requise pour transformer les rôles et les normes rigides qui ont mené aux inégalités.
Au bout du compte, l’égalité des genres avantage tout le monde.
Il convient également de formater les esprits des plus jeunes à la masculinité positive en mettant en place davantage de campagnes de sensibilisation et de prévention, en développant notamment dès l'école primaire, des classes, qui éduquent les enfants au respect de l'autre et à la sexualité, s'il on veut pouvoir espérer réduire le nombre de viols et la culture de violence à l'encontre des femmes en général.
C'est le combat à mener: convertir le patriarcat aux valeurs humanistes du féminisme ou à la masculinité positive et le tour est joué.
LA QUÊTE DE FINANCEMENTS EXTÉRIEURS NE DOIT PAS COMPROMETTRE LA NÉCESSITÉ DE PRÉSERVER L'INTÉRÊT DE NOTRE PAYS
Dans cette interview, le nouveau directeur général de l’Autorité de régulation de la commande publique décline sa feuille de route pour plus d’efficience dans les marchés publics et contrats de partenariat public-privé.
Dans cette interview accordée concomitamment avec le quotidien national ‘’Le Soleil’’, le nouveau directeur général de l’Autorité de régulation de la commande publique (Arcop, ex-ARMP) décline sa feuille de route pour plus d’efficience dans les marchés publics et contrats de partenariat public-privé.
Vous avez été porté à la tête de l'Arcop dans un contexte marqué par l'adoption d'un nouveau référentiel économique et social. Pour vous, quel devrait être le rôle de l'Arcop dans la mise en œuvre de ce nouveau référentiel ?
D'abord, permettez-moi de remercier le président de la République et le Premier ministre de leur précieuse confiance et cette opportunité qui m'est offerte pour participer à la construction de notre pays. La commande publique, telle la monnaie, est devenue un instrument d’intervention économique très important. Par la commande publique, il est possible de participer et d’impacter, de façon très sensible, le développement économique et social de notre pays.
Comme vous le savez, les nouvelles autorités ont inscrit leur action dans le sens de construire un Sénégal souverain, juste et prospère. L'ambition est donc de placer notre action sous le sceau du souverainisme économique. Et sur ce terrain, la commande publique a un rôle très important à jouer. Il faut faire en sorte que la commande publique soit d’abord et avant tout l’affaire du secteur privé national. C’est vrai qu’il y a beaucoup de mécanismes qui ont été adoptés dans ce sens, mais il faudra aller très rapidement vers leur opérationnalisation pour un Sénégal souverain.
L'autre volet, c'est la prospérité, c'est-à-dire qu'il faudra faire en sorte que la commande publique contribue au développement du secteur privé national. C'est là, quelques illustrations, juste pour montrer que nous avons un slogan qui cadre parfaitement avec les orientations assignées à la commande publique. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, je compte inscrire la perspective de mon action autour d’un certain nombre d’axes stratégiques qui renvoient à la nécessaire modernisation de la commande publique qui doit s'adapter à l’ère du numérique. L'autre axe stratégique sur laquelle je compte articuler mon action, c'est l’optimisation des ressources publiques.
Quand les ressources sont limitées, il faut en faire une utilisation rationnelle et essayer de compléter les besoins en financements avec les partenariats public-privé. Je dis souvent à mes collaborateurs que l’extension des compétences, qui nous a permis de quitter l’ARMP pour aller vers l’Arcop, doit avoir un sens. Avec cette extension, on a ouvert à notre institution un boulevard qui doit être exploré. Aujourd’hui, c’est rester sur une perspective réductrice en comprenant que l’intervention de l'Arcop dans le cadre des PPP doit se résumer à la formation. Nous devons aller au-delà.
Il résulte du décret portant organisation et fonctionnement de l'Arcop que, dans le cadre de notre mission d’appui et de conseil, nous devons accompagner toutes les administrations à réaliser leurs projets. C’est là où nous devons trouver l’articulation qui nous permet d’être beaucoup plus présents sur la question des PPP en encadrant les autorités administratives sur les secteurs les plus porteurs dans lesquels il est possible de développer des PPP capables de participer au développement de notre pays.
Vous parlez de souveraineté, mais on sait que beaucoup de ces projets sont financés avec l’appui des partenaires multilatéraux et bilatéraux qui ont également leurs conditionnalités. N’est-ce pas là un obstacle face à cette quête de souveraineté dans la gestion de la commande publique ?
Tout est dans la structuration du contrat. Quand bien même certains projets sont financés par des partenaires, il reste que l’État a la possibilité, à travers ces contrats, de souscrire un certain nombre de dispositions qui sont de nature à préserver son intérêt. Le plus important c’est de conclure des contrats qui préservent l'intérêt de notre pays. Je pense qu’avec le nouveau cadre qui a été mis en place, avec le schéma de préparation des projets, il est difficile d’arriver à des contrats qui ne soient pas de nature à préserver nos intérêts. La quête de financements extérieurs ne doit pas compromettre la nécessité de préserver l’intérêt de notre pays. C’est là où nos États doivent être un peu plus vigilants et compter sur les administrations comme l’Arcop, comme l'Unapp pour que l’accompagnement nécessaire en termes de structuration financière et technique puisse être apporté.
Quelle stratégie comptez-vous mettre en place pour matérialiser cette volonté politique ?
D’abord, il faudra analyser l’arsenal juridique et renforcer les mécanismes incitatifs destinés à susciter une meilleure implication du secteur privé dans l’exécution de la commande publique. À l’heure actuelle, la plupart des incitations aménagées ne sont pas opérationnelles, parce que les principaux bénéficiaires n’en sont pas informés. Il faudra donc sensibiliser le secteur privé par rapport à ces mécanismes aménagés dans les différents instruments juridiques qui organisent la commande publique. Dans d’autres cas, les mesures et diligences nécessaires à leur mise en œuvre n’ont pas été entreprises. Il devient alors impératif de définir les modalités adéquates pour permettre à ces mécanismes généreux de donner leurs pleins effets.
À titre illustratif, dans le domaine des PPP, la loi prescrit l’obligation à tout opérateur étranger attributaire d’un projet de PPP d’intégrer, dans le capital social de la société de projet qui nécessairement doit être créée, le secteur privé national jusqu’à concurrence de 30 % au moins. Hélas, dans aucun des projets PPP entrepris depuis la loi de 2021, ce puissant instrument de domestication de la commande publique n’a connu une application. Devant cette situation, il nous revient la responsabilité d’informer, de sensibiliser, de regarder les contraintes, de les adresser et de mettre en place un dispositif organisationnel permettant d’encadrer le secteur privé et d'aider les acteurs à capter ces parts de marchés qui leur reviennent de droit. En résumé, il faut d'abord renforcer les mécanismes qui existent ; ensuite, les opérationnaliser en relation avec les vrais acteurs. Tout se fera donc avec eux dans le cadre de larges concertations inclusives qui n’oublient aucun pan du secteur privé national.
Quid de votre méthode pour l'optimisation des ressources ?
On devra aller très rapidement vers une stratégie globale arrimée aux nouveaux enjeux de la commande publique qui arrive à construire les synergies intelligentes entre un secteur à la recherche de nouvelles et la puissance publique tournée vers la réalisation de projets publics inclusifs et durables. C’est là toute la pertinence de l’option des nouvelles autorités d’aller vers une centrale d’achat qui permet de mettre fin commandes disparates. Dans un contexte marqué par un resserrement des ressources budgétaires, leur utilisation rationnelle pour une meilleure optimisation des achats publics apparaît comme un impératif absolu. Cette solution suppose la mise en place d’une entité qui passe de grosses commandes qu’elle garde dans des magasins de stockage. Et à chaque fois qu’une administration particulière exprime un besoin, une commande, les équipements sont livrés dans les meilleurs délais. Finalement, elle favorise des acquisitions organisées en toute célérité et au meilleur rapport qualité/coût.
Malgré les nombreux efforts et les rapports, nous avons vu une récurrence des violations dans les commandes publiques. Cela ne traduit-il pas des insuffisances dans le dispositif coercitif ?
Le dispositif répressif aménagé pour dissuader les acteurs est à mon avis très efficace. Quand il y a des actes posés en marge des prescriptions légales et réglementaires, les acteurs qui en sont informés ont la possibilité de porter l’affaire devant le régulateur qui se réunit dans le cadre de sa formation disciplinaire. D’abord, une enquête est ordonnée dans le respect strict des principes du contradictoire par des agents assermentés.
En effet, toutes les parties sont entendues par les enquêteurs et tous les documents communiqués. Je rappelle que nous avons une commission d’enquête composée de hauts cadres de l’Administration qui ont prêté régulièrement serment devant les tribunaux. À l’issue de cette procédure, si les conclusions montrent que des acteurs ont posé des actes en porte-à-faux avec la réglementation, la formation disciplinaire de l’Arcop applique des sanctions appropriées qui peuvent être administratives ou financières. Cela peut aller jusqu’à l’exclusion du candidat de la commande publique pour une période paramétrée en fonction de la gravité des faits retenus, sans préjudice de la possibilité d’appliquer des sanctions financières.
Je pense donc que l'Arcop dispose de tous les moyens pour faire en sorte que les procédures ne soient pas viciées. Il reste que, sur le plan pénal, la pénologie, inversement proportionnelle aux enjeux de la commande publique, doit être révisée de manière à la rendre plus dissuasive.
Pourquoi alors la liste rouge qui, en principe, contient les entreprises exclues des marchés publics est presque vide pour le cas du Sénégal ?
L'Arcop a eu, à plusieurs reprises, à exclure des candidats des marchés publics. Seulement, cette mesure lourde de conséquences économiques et sociales ne peut être administrée que si les circonstances factuelles la justifient. Dans certaines hypothèses, des faits dénoncés se révèlent non établis après les investigations engagées ou bien alors ils ne sont pas suffisamment graves pour justifier une exclusion.
Il y a le cas des marchés de gré à gré qui nourrissent souvent suspicions et appréhensions. Quels mécanismes pour assurer la transparence dans ce type de marché ?
Permettez-moi d’abord de lever un biais. D’abord, en termes de terminologie, on ne parle plus de gré à gré, mais plus d’entente directe lorsque l’Administration conclut directement avec un opérateur privé sans une mise en concurrence préalable. Ensuite, contrairement aux idées reçues, ce n’est pas parce que l’Administration a fait une entente directe qu’elle a agi en marge de la loi. L’entente directe est une procédure régulière prévue par la réglementation en vigueur (77 du décret sur les marchés publics et 89 sur le décret relatif aux PPP). Maintenant, elle reste une procédure qui est strictement encadrée.
En effet, vous ne pouvez contracter une entente directe si les conditions prescrites ne sont pas réunies. C’est dire que l’entente directe, d’abord, n’est pas une procédure bannie. Seulement, comme elle peut exposer à des engagements difficilement maîtrisables, le législateur l'a strictement encadrée dans un régime juridique qui assujettit sa mise à des conditions rigoureuses parmi lesquelles l’urgence impérieuse figure en bonne place.
Vous avez cité parmi les conditions l'urgence impérieuse, mais on a souvent assisté à une sorte ''d'urgence impérieuse organisée'' avec des autorités contractantes qui, au lieu de lancer dans les délais les marchés, attendent le dernier moment pour invoquer l'urgence. Que faire pour lutter contre de telles pratiques ?
Quand le texte parle d’urgence impérieuse, il exclut l’urgence qui est artificiellement créée et qui ne peut pas être acceptée. C’est d’ailleurs pourquoi le législateur restreint les pouvoirs dans ces cas de figure. D'abord, il faut demander l’autorisation à l'organe de contrôle a priori pour que ce dernier regarde si l’urgence dont vous vous prévalez est impérieuse ou simplement artificielle. Il ne s’agit donc pas d’évoquer l’urgence impérieuse, il faut rapporter les circonstances de fait qui en établissent la réalité.
Outre les marchés par entente directe, il y a aussi les marchés classés ''secret défense''. Ne devrait-on pas mieux les encadrer pour éviter les dérives ?
Sur cette question, le Sénégal a connu une évolution qui, aujourd’hui, commande des réajustements. En effet, en 2020, un décret exclut les marchés classés ''secret défense'' dont la publicité serait contraire aux intérêts de l’État. À l’époque, le régulateur avait engagé des discussions en interne pour fixer un encadrement minimal pour éviter que cette brèche n’ouvre pas la voie à des procédures abusives dans la mise en œuvre de la commande publique. Cette ambition étant restée lettre morte, des dérives sont enregistrées dans la mise en œuvre de ces procédures.
Sous ce rapport, les exigences d’une gestion publique responsable postulent un recentrage pouvant concilier la nécessaire préservation des intérêts de l’État et l’optimisation des ressources budgétaires. À ce propos, l’expérience de certains pays comme le Niger peut constituer une riche source d’inspiration. Ce modèle est centré autour d’une commission rattachée à la présidence dont le rôle est de dresser chaque année une liste des marchés éligibles. Ensuite, on a mis en place une procédure parallèle par rapport à la procédure ordinaire. Le dispositif d’encadrement à mettre au point permettra d’apprécier les prestations éligibles et le niveau minimal de contrôle à aménager.
Pouvez-vous revenir sur les principales innovations du nouveau Code des marchés publics ?
Il y a beaucoup d’innovations dans le Code des marchés publics dont la plus spectaculaire reste sans doute le saut vers les achats publics durables. Des réajustements importants ont été administrés dans ce cadre pour créer les conditions d’une green commande publique.
Sur la question de l’accès à la commande publique, des aménagements particuliers sont introduits pour réussir une meilleure implication des jeunes et des femmes dans l’exécution de la commande publique. Avec ce mécanisme, la commande publique devient un instrument de résorption des inégalités sociales et de réduction du chômage.
La délocalisation des délégations de service connues aujourd’hui sous le vocable de PPP à paiement a contribué à créer de la lisibilité dans la gestion de la commande publique en distinguant le régime juridique des marchés publics regroupés dans le code correspondant de celui des PPP organisé par le décret y relatif. Cette belle uniformisation permet une préparation des projets de la même catégorie suivant des procédures identiques renforçant ainsi la prévisibilité dans la gestion des contrats.
Du point de vue institutionnel, les organes de contrôle a priori comme a posteriori ont vu leurs compétences étendues aux PPP pour une meilleure rationalisation de la commande publique.
Vous parlez de préoccupation d’ordre environnemental. Est-ce à dire qu'il faut mettre en avant le fait d’acheter mieux plutôt que le fait d'acheter plus cher ?
Par durabilité, il s’agit de comprendre qu’au lieu de préférer acheter un bien moins onéreux avec une durée de vie courte, il est recommandé d’analyser les biens et équipements en tenant compte de la durée de vie et de l’impact de son utilisation sur notre environnement. Ce critère nous amène à aller au-delà du simple pour tenir compte des caractéristiques intrinsèques de ces achats.
Depuis 2022, l'Arcop n'a pas présenté de rapport. Où en êtes-vous dans la production des rapports 2022, 2023 et 2024 ?
Quand je suis arrivé, j’ai trouvé sur la table le rapport 2022. Très rapidement, on va procéder à la finalisation de celui de 2023 pour organiser une publication simultanée. Les efforts vont être faits pour une publication plus régulière des rapports. On est aussi en train de voir comment l’adresser de manière structurelle internalisant l’exécution de cette mission de contrôle a posteriori avec un personnel propre. Cette option présente l’avantage de dérouler les audits sur l’année en toute sérénité et de produire les rapports dans les délais.
LE CAS BARTHÉLEMY DIAS, RUPTURE OU CONTINUITÉ DES MÉTHODES POLITIQUES AU SÉNÉGAL ?
Cette déchéance, perçue comme un écho au cas Khalifa Sall, soulève des interrogations majeures sur l’instrumentalisation de la justice, les vides juridiques et la stabilité politique du pays.
La révocation du maire de Dakar, Barthélemy Dias, a plongé le Sénégal dans une nouvelle crise politique. Officiellement déchu de ses fonctions le 13 décembre 2024, sur fond de condamnation judiciaire, l’opposant résiste avec détermination, dénonçant une décision précipitée et contestable. Cette déchéance, perçue comme un écho au cas Khalifa Sall, soulève des interrogations majeures sur l’instrumentalisation de la justice, les vides juridiques et la stabilité politique du pays.
L’affaire Barthélemy Dias continue de défrayer la chronique au Sénégal depuis plusieurs jours. Révoqué de ses fonctions de maire de Dakar le vendredi 13 décembre 2024, M. Dias, figure emblématique de l’opposition, résiste farouchement. ‘’Personne ne peut me démettre de cette fonction tant que mon droit de recours n’est pas exercé’’, a-t-il affirmé à la presse lors d’une conférence interrompue par les forces de l’ordre. La condamnation pour homicide, à l’origine de cette révocation, suscite des réactions vives au sein de la classe politique, de la société civile et des citoyens.
Une révocation controversée
La déchéance de Barthélemy Dias s’inscrit dans une série d’événements politiques houleux. Depuis le 6 novembre 2024, date à laquelle il a été déchu de son mandat de député par l’Assemblée nationale, la tension n’a cessé de monter. La décision, prise à la demande du ministère de la Justice, repose sur une condamnation judiciaire pour homicide datant de plusieurs années.
Dans une posture de défiance, Barth avait déclaré, le 9 décembre, qu’il résisterait à toutes tentatives visant à l’écarter de la mairie de Dakar. Sa réponse fut cinglante : ‘’Ils ne peuvent pas me démettre sans que la justice n’ait épuisé toutes les voies de recours.’’
Pour autant, les autorités administratives du département de Dakar ont prononcé sa révocation le vendredi 13 décembre.
La destitution de Barthélemy Dias rappelle étrangement celle de Khalifa Ababacar Sall, ancien maire de Dakar, condamné en 2018. Joint par téléphone depuis Paris, Khalifa Sall, aujourd’hui président de Taxawu Sénégal, n’a pas caché ses regrets. ‘’J’avais espéré, avec cette troisième alternance, que les actuels tenants du pouvoir, qui avaient été des opprimés, ne se transformeraient pas en bourreaux, surtout vis-à-vis d’une personne comme Barthélemy Dias qui a œuvré à l’unité de l’opposition’’, a-t-il déclaré.
Pour Khalifa Sall, l’attente prolongée avant la révocation de son allié fidèle de son mandat parlementaire soulève des interrogations. ‘’Pourquoi avoir attendu jusqu’à la fin de la deuxième élection pour acter sa radiation ?’’. Une réaction qui révèle un sentiment d’injustice partagé par nombre de sympathisants de l’opposition.
Les voix dissidentes : une solidarité politique à géométrie variable
La déchéance de l’ancien édile de Sicap Baobab a également suscité une vague de solidarité de la part de plusieurs figures politiques. Abdoul Mbaye, ancien Premier ministre et leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT), a exprimé son indignation via sur Facebook. ‘’Je pensais très sincèrement que la méchanceté en politique était condamnée à disparaître avec l’avènement du nouveau régime. Mais la continuité est de mise’’, a-t-il fustigé, appelant le gouvernement à se concentrer sur les priorités sociales des Sénégalais.
De son côté, Samba Ndong, haut conseiller, a dénoncé un manque de cohérence de la part du nouveau régime. ‘’Cette révocation ne respecte pas la parole donnée. La loi doit être appliquée dans toute sa rigueur, mais encore faut-il que cela soit juste’’, a-t-il ajouté. Il met en avant le caractère équivoque des textes juridiques applicables à la situation du maire de Dakar.
L’affaire met en lumière un vide juridique, relevé par Ndiaga Sylla, expert en droit électoral. L’article L.277 du Code électoral stipule que la décision de déclarer un conseiller municipal démissionnaire devient exécutoire, sauf recours devant la Cour d’appel dans les dix jours suivant la notification. Or, selon Ndiaga Sylla, ‘’il fallait préciser le caractère suspensif du recours’’. Cette lacune rend l’interprétation de la loi sujette à controverse.
De plus, les conditions d’inéligibilité énoncées dans les articles L271 à L276 ne prévoient pas explicitement la situation de Barthélemy Dias. Cela pose un problème d’interprétation qui renforce les doutes sur la légalité de la décision prise par les autorités.
Élimane Kane, membre influent de la société civile, s’interroge : ‘’Après Khalifa Sall et Ousmane Sonko, à qui le tour ? Hier, c’était Khalifa Sall, aujourd’hui, c’est Barthélemy Dias. Demain, ce sera le tour d’un autre opposant redouté.’’ Pour lui, cette succession de cas montre une tendance inquiétante où des opposants politiques, souvent populaires, se retrouvent exclus du jeu politique, à la suite de condamnations judiciaires ou administratives.
Le juriste Samba Ndong, tout en reconnaissant la nécessité d’appliquer la loi, pointe un paradoxe : ‘’Barthélemy Dias est élu au suffrage universel direct. Être élu par ce biais est différent des scrutins d’autrefois où il fallait être conseiller municipal avant de briguer le poste de maire.’’ Pour lui, le vide juridique actuel ne permet pas de trancher avec certitude la légalité de la révocation.
Un bras de fer aux enjeux politiques profonds
La révocation du maire de Dakar survient dans un contexte politique tendu où les relations entre le pouvoir et les figures emblématiques de l’opposition restent particulièrement houleuses. Ce cas cristallise des frustrations anciennes liées à l’usage de l’appareil judiciaire pour écarter des adversaires politiques.
Pour les partisans de Dias, cette révocation est perçue comme une nouvelle illustration de l’instrumentalisation de la justice. Ils rappellent les cas antérieurs de Khalifa Sall, Ousmane Sonko et d’autres figures politiques qui ont vu leurs carrières freinées par des condamnations controversées.
Proche de Dias fils, Thierno Bocoum va plus loin en pointant du doigt le ministre de la Justice et en le mettant en demeure d’assumer la logique de ses actes. "Si Barthélemy Dias est concerné, alors Ousmane Sonko doit aussi être radié. Mais soyons cohérents : la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar est seule compétente pour trancher dans ces affaires. L’amnistie et le droit ne peuvent être instrumentalisés au gré des rapports de forces politiques", a-t-il ajouté dans une pique adressée à l’actuel régime.
Cette intervention de l’ex-député de Rewmi met en lumière une réalité récurrente au Sénégal : la politique est souvent marquée par des alliances mouvantes et des revirements inattendus. En effet, naguère, l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko avait pris fait et cause pour Barthélemy Dias et Khalifa Sall, dénonçant leur "persécution judiciaire" sous le régime de Macky Sall. "La confiscation du suffrage des Sénégalais par l’incarcération de Khalifa Sall est une forfaiture qui ne se répétera plus jamais au Sénégal et certainement pas avec le nouveau maire de Dakar Barthélemy Dias", avait-il alors déclaré.
De compagnons d’armes à adversaires politiques
Les élections législatives de 2022 avaient marqué un tournant historique pour l’opposition sénégalaise. À l’époque, Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Barthélemy Dias avaient réussi à unir leurs forces sous la bannière de la coalition Yewwi Askan Wi. Ensemble, ils avaient fait vaciller la majorité présidentielle en équilibrant, pour la première fois, le rapport de force à l’Assemblée nationale. Ce succès avait redonné espoir à une opposition longtemps divisée.
Mais les ambitions présidentielles ont rapidement fissuré cette alliance. Le désaccord entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko sur la stratégie à adopter pour la Présidentielle a été le point de rupture. Barthélemy Dias, fidèle à Khalifa Sall, a commencé à prendre ses distances avec le leader de Pastef. Une crise qui s’est aggravée à l’arrivée au pouvoir du duo Diomaye-Sonko, marquant un basculement des dynamiques politiques.
Aujourd’hui, beaucoup d’observateurs pointent un "manque de constance" dans les discours et les postures. "Les principes politiques changent au gré des circonstances et des ambitions", commente un analyste.
En effet, si Ousmane Sonko s’était farouchement opposé à toute tentative de Macky Sall de "forcer la main" pour contrôler la mairie de Dakar, il est désormais difficile de ne pas voir une continuité dans les méthodes, selon les partisans de Barthélemy Dias.
Un schéma politique déjà bien connu
Les revirements politiques ne sont pas nouveaux au Sénégal. Le régime de Macky Sall, pourtant arrivé au pouvoir avec la promesse d’une gouvernance "sobre et vertueuse", avait fini par enterrer ces principes. Son frère, Aliou Sall, avait été éclaboussé par le scandale des contrats pétroliers révélés par la BBC, marquant l’un des plus grands épisodes de contestation sous son magistère.
Abdoulaye Wade, surnommé le maître du "Wakh Wakhete" (se dédire), est également passé par là. En 2000, il verrouillait la Constitution pour limiter les mandats présidentiels avant de se représenter en 2012, provoquant des manifestations violentes et mortelles. "Au Sénégal, les promesses politiques sont souvent des lettres mortes", commente un politologue.
Ainsi, le cas Barthélemy Dias ne serait qu’une illustration supplémentaire de cette logique : les principes démocratiques et juridiques sont souvent tributaires des rapports de force politiques. Si aujourd’hui Barthélemy est la cible, demain, un autre leader de l’opposition pourrait subir le même sort, à en croire les craintes exprimées par une partie de la société civile.
Cette situation est symptomatique d’une polarisation croissante de la scène politique sénégalaise. Les alliés d’hier sont devenus des adversaires et les promesses de rupture semblent s’éroder face aux réalités du pouvoir. La déchéance de Barthélemy Dias pourrait redéfinir les lignes de fracture entre l’opposition et le régime en place, mais aussi au sein même de l’opposition.
Pour l’heure, les soutiens au maire de Dakar promettent de maintenir la pression. "Nous ferons face", a averti Thierno Bocoum. Une mobilisation qui pourrait bien marquer un tournant dans la relation entre le pouvoir et les figures contestataires du pays.
En attendant, une question demeure : jusqu’où ce bras de fer ira-t-il et à quel prix pour la stabilité politique du Sénégal ?
La déchéance de Barthélemy Dias ne se limite pas à un simple débat juridique. Elle soulève des questions fondamentales sur la démocratie sénégalaise, la séparation des pouvoirs et la stabilité politique du pays. La société civile et les figures de l’opposition continuent de dénoncer ce qu’ils considèrent comme des abus de pouvoir, tandis que les autorités défendent l’application stricte de la loi.
PAR PAPA MALICK NDOUR
MON OPINION SUR LES GRANDES LIGNES DE LA LFI 2025
"Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, aucun don budgétaire n'a été encaissé, bien qu'une prévision de 47 milliards ait été faite dans la LFI 2024. Quelle est le probleme avec les partenaires ?"
Comme promis je reviens sur quelques points essentiels figurant sur la loi de finance 2025 et qui nous renseignent bien sur le projet de LFR 2024.
Il est à noter, durant l'année 2024 :
I. Une contre-performances dans le recouvrement des ressources budgétaires.
1. Les ressources budgétaires ont diminué de 839 milliards, dont les 601 milliards sont imputables aux moins-values notées dans le recouvrement des recettes fiscales et non fiscales. Qu'est-ce qui explique le "gap fiscal de 600 milliards" malgré tout le terrorisme et les harcèlements fiscaux que nous avons notés ces derniers mois?
2. Les recettes non fiscales issues du secteur pétrolier ont chuté de 14,4 milliards par rapport à la LFI 2024, indiquant l'absence de recettes exceptionnelles provenant du pétrole. Quelle est la raison d'autant plus qu'on nous a fait croire ces derniers jours qu'on a eu plus de petrole et de gaz que prévu ?
3. Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, aucun don budgétaire n'a été encaissé, bien qu'une prévision de 47 milliards ait été faite dans la LFI 2024. Quelle est le probleme avec les partenaires ?
II. Un renforcement des depenses de fonctionnement et des coupes budgetaires sur les depenses d'investissement.
1. Les dépenses budgétaires ont augmenté de 681,6 milliards, principalement en raison de l'augmentation des dépenses de fonctionnement, qui ont progressé de 636,9 milliards par rapport à la prévision initiale. Pourquoi vous n'avez pas baissé les depenses de fonctionnement comme promis lors du Conseil des ministres du mercredi 28 Aout 2024 où, le Premier Ministre avait "informé le Conseil de la poursuite de la matérialisation de la directive présidentielle sur la rationalisation des dépenses publiques, par une lettre circulaire portant sur la réglementation de l’usage des consommables informatiques et des appareils électroniques dans les bâtiments administratifs"? (lire communiqué du Conseil du mercredi 28 Août 2024)? Quel a été l'effet de la circulaire primatoriale portant sur la réduction des depenses de l'Etat ?
2. Les dépenses d'investissement financées par les ressources intérieures ont subi des réductions budgétaires de l'ordre de 234 milliards. Pourquoi vous avez préféré cibler des depenses d'investissement à la place des depenses de fonctionnement ?
In fine
En 2024, des pertes de recettes de plus de 600 milliards ont été constatées, malgré le terrorisme fiscal de ces derniers mois. Cependant, le nouveau gouvernement a choisi d'augmenter grossièrement ses dépenses de fonctionnement, de réduire ses investissements et d'aggraver ainsi son déficit qu'il va maintenant imputer à l'ancien régime qui n'est pourtant ni responsable de la moins-values, ni de la hausse des dépenses de fonctionnement.
VIDEO
L'ANALYSE DE DAOUDA MINE SUR LE PROJET DE SUPPRESSION DE LA LOI D'AMNISTIE