Les nuits blanches, filatures, recoupements, planques, infiltrations des éléments de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc) de la Sûreté Urbaine (Su) de Dakar, depuis que la station Shell de Keur Massar a été braquée par une bande malfaiteurs, ont fini par porter leurs fruits. Depuis mercredi dernier, le gang a été démantelé par les hommes du Commissaire El Hadji Cheikh Dramé. Un bout de papier laissé sur le lieu du crime a été déterminant dans les investigations.
Le spectaculaire vol à main armée, digne d’un film d’action, perpétré à la station Shell de Keur Massar le 12 mars 2019 et la série de vols de bétail dans les secteurs de Tivaouane Peul, Bargny, Sindou, Toubab Dialao et environs sont en passe d’être élucidés par les limiers de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc) de la Sûreté Urbaine (Su) de Dakar. Ils ont procédé à l’interpellation des membres de la bande et saisie des armes à feu et des armes blanches. Pour rappel, le 12 mars 2019, le Commissariat de Jaxaay a été saisi d’un cas de vol à mains armées commis au niveau de la Station Shell de Keur Massar, Cité Marine. La Su, aussitôt instruite pour apporter son concours dans les diligences de l’enquête, a finalement pris en main le dossier.
Selon les témoignages recueillis sur les lieux, quelques heures après les faits, il ressort que les assaillants étaient composés d’une dizaine d’individus encagoulés. Ils avaient sur eux des armes à feu et des armes blanches et ont débarqué à la Station vers 03 h du matin, à bord d’un véhicule Pick-up. Sans difficulté, ils ont tenu en respect les deux vigiles, ont cassé les vitres de la boutique «Select» ainsi que celle du point de transfert d’argent «Wafacash» à l’aide de marteaux et d’arrache-clous. Une fois à l’intérieur de la boutique, ils ont réussi à défoncer la porte de l’antichambre où les caissiers et pompistes avaient trouvé refuge. Dans le bureau de la gérante, ils se sont emparés de la caisse et du coffre-fort de la boutique ainsi que celui du point «Wafacash».
Ils ont pris les téléphones des victimes. Puis, histoire de leur faire plus peur, ils ont tiré plusieurs coups de feu dont l’un a atteint un des caissiers. Le cerveau du gang tire un coup de feu, suivi d’un autre membre de la bande, puis un autre s’y est aussi mis, en tirant quatre fois. C’était comme dans les films d’action...
ILS ETAIENT A BORD DU PICK-UP DE «MEC-TRANS»
Quelques heures après le forfait, des éléments de la Blc, dépêchés sur les lieux, en compagnie de la Police technique et scientifique, ont retrouvé le Pick-up qui a transporté les suspects. Il était abandonné au quartier Barrage à côté d’une maison en construction dans le secteur de Diamniadio. Vérification faite, il s’agissait d’un véhicule qui appartenait à la Mutuelle d’Epargne et de Crédit «Mec-Trans».
UN SUSPECT SURPRIS DE SON ARRESTATION PARCE QUE SON TALISMAN DEVAIT LE RENDRE INVISIBLE DES POLICIERS
Poursuivant leurs investigations, les éléments de la Su ont pu, grâce aux receleurs de bétail, identifier la bande de voleurs. En effet, au cours de l’enquête minutieusement menée par des hommes qui avaient une parfaite connaissance du terrain, il a été établi qu’un berger bien connu dans le milieu, un repris de justice, occasionnellement établi à la cité Camille Basse dans la banlieue dakaroise, était au centre du groupe de voleurs très actifs. Des membres du gang sont localisés entre Keur Ndiaye Lo, Tivaouane Peulh, Sindou, Bargny, Diass, Toubab Dialaw et Diamniadio, etc.
Le 02 avril à 17 heures, le cerveau de la bande, I. K., né en 1969 à Pikine, a été interpellé à Sindou. Dans un premier temps, il a tenté de jouer au plus malin avec les policiers mais a fini par passer à table et a donné des indications sur ses acolytes.
C’est ainsi que P. B, âgé de 20 ans, éleveur, a été arrêté à Jaxaay. Puis à Bargny, les enquêteurs ont passé les menottes à E B. né en 1983, éleveur et à S.K, 32 ans, gardien dans une société de la place.
Après plusieurs heures de surveillance, A. K, né en 1989, maçon et M. K né en 1988, charretier qui ont donné du fil à retordre aux policiers, ont finalement été arrêtés dans leur localité à Sindou.
Selon nos sources, un des suspects, qui avait sur lui un talisman qui devait le rendre invisible, a été très surpris de son interpellation.
LE CERVEAU DE LA BANDE, CONDAMNE A DIX ANS, S’ETAIT EVADE DE PRISON
Au cours des perquisitions, il a été saisi 1 fusil de chasse, 3 coupe-coupe, 4 couteaux, 1 arrache-clous. Le cerveau de la bande qui était condamné à 10 de prison, s’était évadé après en avoir purgé huit 8 ans. Il s’était rendu en Mauritanie avant de revenir au Sénégal. Interpellé sur les vols à mains armées, il a reconnu que c’est bien lui et sa bande qui ont attaqué la station de Jaxaay le 12 du mois de mars dernier, entre autres braquages et vols de bétail.
LE SENEGAL A L’HONNEUR AU MICROSOFT EDUCATION-EXCHANGE
Mme Aminata Lo Badiane et M. Amadou Yacine Diatta remportent respectivement les prix de la catégorie Créativité et celle Innovation au Global Educator Challenge 2019
Seyni Ndiaye FALL (Coordonnateur du Projet SIMEN) |
Publication 06/04/2019
Créé il y a plus de dix ans avec le soutien de Microsoft, Education-Exchange (E2) est un événement mondial centré autour de l’innovation dans le secteur éducatif ; il réunit chaque année plus de 400 enseignants venus de tous les continents pour leur permettre, outre le partage d’expériences, de présenter un projet novateur mettant en exergue l’intégration du numérique en classe afin d’enrichir les pratiques pédagogiques.
A cette occasion sont organisés des ateliers, des conférences et des sessions d‘échange autour de thèmes majeurs comme l’intelligence artificielle, la formation des enseignants, les pratiques des systèmes éducatifs.
E2 organise également un concours, le Global Educator Challenge, au cours duquel les participants sont invités à trouver une solution innovante à un problème éducatif précis, ainsi qu’un examen de certification, le Microsoft Certified Educator, qui atteste de la maitrise des outils de collaboration digitale en classe.
L’édition 2019, qui a vu la participation de 5 enseignants du ministère de l’Education nationale, s’est déroulée à Paris (France), du 2 au 4 avril 2019, et a permis de présenter, lors du panel des Education Leaders, le Système d’Information et de Management de l’Education nationale (SIMEN), lancé en décembre 2016, qui met le numérique au cœur du système éducatif et qui ambitionne de le moderniser grâce aux outils technologiques ; à ce titre, il regroupe une suite d’applications Web et mobiles destinées à permettre aux enseignants et aux élèves d’avoir accès à la technologie pour faciliter l’apprentissage et la gestion du système.
A Paris, le Sénégal s’est distingué en remportant deux prix au Global Educator Challenge : celui de la catégorie Créativité obtenu par Mme Aminata Lo Badiane (institutrice en service au CRFPE de Rufisque) et celui de la catégorie Innovation obtenu par M. Amadou Yacine Diatta (Professeur de Sciences Physiques au Lycée scientifique d’Excellence de Diourbel).
M. Ibrahima Diagne (Professeur d’anglais au Lycée de Medina Yoro Foulah/Kolda) a, quant à, lui réussi à l’examen de certification, le Microsoft Certified Educator.
Le ministère de l’Education nationale progresse donc assurément dans la mise en œuvre des recommandations des Assises de l’Education et de la Formation et des décisions présidentielles qui en sont issues, qui visent à mettre les technologies de l’information et de la communication au cœur de notre système éducatif.
Déception de la famille Mbaye Touré
Elle nourrissait l’espoir de voir le Directeur administratif et financier (Daf) de la mairie de Dakar retrouver les siens à la faveur d’une grâce du président de la République, à la veille de la célébration de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale. Cet espoir est devenu plus grand avec l’annonce faite avec insistance par certains médias que Khalifa Sall et Mbaye Touré seraient libres le 4 avril. Finalement, il n’en est rien. Une situation qui a suscité une grande déception auprès de la famille de Mbaye Touré et de ses amis. La déception est d’autant plus grande que le Directeur administratif et financier (DAF) de la mairie de Dakar qui séjourne en prison dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance, n’avait pas jugé nécessaire de se pouvoir en cassation, contrairement à Khalifa Sall. Mieux, il avait adressé une demande de grâce au chef de l’Etat. Pourquoi alors lier son destin à celui Khalifa Sall ? En tout cas, c’est injuste.
Le Sytjust en congrès le 14 juin
Le Syndicat des Travailleurs de la Justice (Sytjust) a trouvé hier, un consensus avec l’autre fraction dissidente. Le secrétaire général du Sytjust, Me El Hadj Boun Ayé Diop, en a fait l’annonce hier face à la presse. Aussi, a-t-il informé de la date du congrès du Sytjust prévu à partir du 14 juin à Mbour. Compte tenu de la richesse du potentiel que renferme leur mouvement composé de doctorants, de maîtrisards, entre autres, il a tenu à rassurer que le Sytjust n’est pas au bord de l’implosion. Pour M. Diop, la confrontation des deux camps a montré la solidité de leur syndicat. A l’en croire, c’est une chance d’avoir un seul syndicat dans le secteur de la justice alors que dans d’autres, on assiste à une floraison de syndicats. Pour Me Diop, les travailleurs de la justice sont sortis de ces débats plus unis et plus forts afin de défendre les intérêts matériels et moraux de leurs camarades. Selon Me El Hadj Boune Aya Diop, il ne s’agissait pas de débats polémistes, mais d’un choc d’idées.
Des enseignants distingués
Trois enseignants du Sénégal ont été distingués à Paris à l’édition 2019, de Microsoft, Education-Exchange (E2) qui est un événement mondial centré autour de l’innovation dans le secteur éducatif. Le Sénégal s’est distingué en remportant deux prix au Global Educator Challenge. Le prix pour la Créativité est revenu à Mme Aminata Lo Badiane, institutrice en service au CRFPE de Rufisque et le prix Innovation est remporté par Amadou Yacine Diatta, Professeur de Sciences Physiques au Lycée scientifique d’Excellence de Diourbel. Quant à Ibrahima Diagne, Professeur d’anglais au Lycée de Médina Yoro Foulah, il a réussi à l’examen de certification du Microsoft Certified Educator.
Solidarité avec Saër Kébé
Les parents et sympathisants de l’élève Saër Kébé, en détention depuis bientôt 4 ans pour «apologie du terrorisme», craignent que ce dernier soit condamné à une peine qui va le maintenir en prison. Ainsi, pour marquer le jour du délibéré de son procès, prévu pour ce mercredi 10 avril, un collectif appelle les populations Mbouroiess à une journée morte. Ce sera une journée sans travail, sans cours dans les écoles. Le Collectif de Solidarité avec Saër Kébé et «Mbour Justice» rappellent que le Procureur avait requis lors du procès une peine de 5 ans de prison ferme contre l’élève Saër Kébé, lui déniant ainsi le droit d’aller à l’école, son droit d’opinion, son droit de vivre sa foi religieuse dans un Etat de droit, de démocratie et de justice
Banque mondiale La Banque mondiale a un nouveau patron depuis hier.
L’Américain David R. Malpass a été nommé à l’unanimité au poste de président du Groupe de la Banque mondiale pour un mandat de cinq ans à compter de mardi prochain. David R. Malpass a été choisi à l’issue d’une procédure de sélection. Le Conseil des Administrateurs compte travailler avec le nouveau président de la Banque mondiale à la mise en œuvre de la vision de l’institution et de l’accord sur le capital tel qu’il est défini dans le document sur le financement durable du développement durable. M. Malpass était jusque-là sous-secrétaire chargé des affaires internationales au Trésor américain. En tant que sous-secrétaire, il a joué un rôle crucial dans plusieurs grandes réformes et initiatives concernant le Groupe de la Banque mondiale, notamment la récente augmentation du capital de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de la Société financière internationale (IFC).
Grand prix national du Récital du Coran
La 5e édition nationale du récital du Coran sera tenue le 19 mai prochain au Grand Théâtre. En prélude à cette grande cérémonie, un Comité Régional de Développement (Crd) a été organisé par le gouverneur de Dakar pour la réussite de l’avènement. Plusieurs innovations sont attendues pour la présente édition. Le coordonnateur national du grand prix, Ousmane Ndiaye fait état de trois innovations. La première innovation du prix Senico du récital du Coran, c’est l’internationalisation du jury qui sera présidé par un Egyptien, enseignant à Médine (Arabie Saoudite). La deuxième, c’est l’augmentation du prix. De 10 millions, le vainqueur va désormais empocher 15 millions Fcfa. La dernière innovation est la présence des marraines appelées «Ndéyou Daara». Aussi, la meilleure enseignante et le meilleur enseignant seront primés. Selon Ousmane Ndiaye, si le gouverneur de Dakar a convoqué le Crd, c’est parce qu’il est devenu un événement national. Il est attendu 22.000 personnes à la cérémonie.
Lutte contre l’insalubrité à Sandiara
La mairie de Sandiara a réceptionné son deuxième camion de ramassage des ordures. Cette acquisition a été possible grâce à l’ONG : «Vivre en brousse», un partenaire économique et social de la collectivité locale. Selon le maire Serigne Guèye Diop, la propreté de la commune de Sandiara est dans l’ordre du possible. Pour Serigne Guèye Diop, ce camion est le fruit de l’intercommunalité des communes de Thiadiaye, Séssène et Sandiara. A terme, la commune de Sandiara vise à concrétiser le projet de construction d’une usine de transformation d’ordures en énergie et qui va polariser au moins une dizaine de communes dans le département de Mbour. L’Ong «Vivre en Brousse» va financer également le réseau d’adduction d’eau à hauteur de 200 millions FCFA.
Prières pour Khalifa Sall
La communauté Layène n’oublie pas Khalifa Sall. A l’occasion de la 139e édition de l’Appel de Seydina Limamoulaye, des prières ardentes ont été formulées pour l’ex-maire de Dakar pour sa contribution à la construction du mausolée de Seydina Issa Laye. Avant le démarrage des activités de la 139e édition de l’Appel, le coordonnateur du Mouvement Diamalaye, Malick Guèye a tenu à rappeler le geste de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall en détention à la prison de Rebeuss. A l’en croire, Khalifa Sall avait contribué à hauteur de 450 millions Fcfa pour l’érection du mausolée avant de prier pour que Dieu l’assiste. Il n’a pas oublié non plus l’ancien maire Pape Diop qui avait contribué à hauteur de 50 millions Fcfa. La Première Dame, Marième Faye Sall fait partie du lot des donateurs pour l’érection du mausolée. Le Président Macky Sall, lui, a financé la construction de la maison du Khalife.
Homicide involontaire
On ne joue pas avec une arme. Le jeune Ansoumana Mané habitant à Kaffountine l’a vérifié à ses dépens. Son ami, El hadji Djiba qui manipulait l’arme de son grand-frère l’a atteint par inadvertance à bout portant. Ignorant que le pistolet était chargé, El hadji Djiba a tiré sur la détente qui projette la balle et tue son ami. La gendarmerie a procédé à l’arrestation de El hadji Djiba.
ABC veut voir Dionne confirmé
Me Alioune Badara Cisse encense le Premier ministre sortant Mouhammad Boun Abdallah Dionne et souhaite même que le Président Macky Sall le confirme encore à la tête du gouvernement. « Je viens partager avec toi la belle sensation que procure le devoir bien accompli. Le Sénégal a pleine conscience que tu lui as rendu d’éminents services avec en constance l’amour et le respect dus au Président de la République», écrit-il. Avant d’ajouter : «Tu as su être loyal, efficace et pragmatique, ne voulant mélanger ni les genres, ni ménager aucun effort pour l’atteinte des objectifs qui t’étaient fixés. Je ne forme qu’un vœu et un seul, c’est de te voir être confirmé, à nouveau et pour tout le quinquennat qui démarre, au poste de Premier ministre du Sénégal ». En faisant cela, le médiateur de la République dit être certain que leur ami commun, le président de la République «peut être sûr de ne pas s’être trompé du tout». ABC a également rendu un vibrant hommage à Mme Dionne (Katie) «avec pour tous deux un temps de repos que je souhaite le plus bref possible ! A très bientôt et toujours au service de la République».
ABC-Dionne
Les observateurs de la scène politique savent que les rapports n’ont toujours pas été au beau fixe entre Dionne et ABC. Il y a moins d’un an, le Médiateur et le Premier ministre se sont cognés par médias interposés. C’était en septembre 2018. «Que le chef du gouvernement comprenne que je ne suis pas sous son joug. Je ne suis pas son subordonné, sous sa tutelle. Et qu’il ne peut pas m’instruire ni dans un sens ni dans un autre», avertissait avec fracas le Médiateur de la République. «Je ne comprends pas la réaction violente du Premier ministre qui, en tout temps et en toute circonstance, devrait pouvoir garder son calme et sa sérénité. Il n’a ni titre ni qualité pour fixer la fonction du Médiateur de la République», assénait ABC. «Je dis Monsieur le Médiateur, vous avez tort. Vous n’avez pas raison sur la forme, sur le fond, sur le contenu», avait taclé à l’époque le PM. «Le gouvernement n’acceptera d’aucune institution ou autorité que ses pouvoirs et ses prérogatives soient malmenés. Je veux être clair avec le Médiateur : Nous ne l’accepterons pas», menaçait Mouhammad Boun Dionne. Tout était parti des déclarations de ABC qui, au terme d’une tournée dans le nord du pays, avait soutenu que «le gouvernement a abandonné les populations du Ferlo» qui sont menacées de famine.
EXCLUSIF SENEPLUS - Il va falloir que les différentes coalitions se donnent les moyens d'analyser en profondeur ce phénomène grandissant d'éloignement des citoyens de la chose politique - Ne prenons pas cette césure à la légère
Depuis la proclamation officielle des résultats de l'élection présidentielle, nous avons respecté la trêve républicaine. Nous avons attendu, dans le recueillement, le déroulé des mécanismes institutionnels consécutifs à l’élection du Président de la République. Nous avons assisté, sagement, au défilé du 04 avril en hommage à nos Forces de Sécurité et de Défense. La fête a été belle… Tout cela cependant, en restant des observateurs attentifs des variations dans le discours de certains néo zélateurs, voire des appels du pied insistants, voire indécents, des nombreux aspirants à des strapontins gouvernementaux ou autres… Tout cela en regardant, amusés, les coups de coude que commencent à se donner, déjà ( ?) les nombreux « alliés de circonstances… » Si ces signaux persistent, le quinquennat risque d’être long et tumultueux pour certains…
En attendant d'y voir un peu plus clair, à la faveur de la mise en place progressive des équipes du second et dernier mandat, un coup d'œil furtif dans le rétroviseur s'impose. Regarder dans le rétroviseur ce n’est pas regarder en arrière, vers le passé. Ce serait plutôt une précaution pour engager l'avenir. Le rôle du rétroviseur c'est, en effet, de prévenir les erreurs à venir par une exacte photographie des fautes de conduite pouvant surgir de l’arrière (du passé ?) Pour mieux aller de l'avant.
Les résultats sortis des urnes le 24 février 2019 ont révélé, encore une fois, que le Peuple sénégalais n'est pas, majoritairement, à l'image des foules hagardes, transportées de meeting en meeting, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. Notre peuple n'est pas, non plus, à l'image de ce Sénégal médiatisé, artificiel et mal occidentalisé, qui s’épuise en imitations caricaturales d'un modèle décadent. Notre Peuple, majoritairement silencieux est très mature. Croyant mais non servile. Profondément attaché à ses Guides religieux, il garde sa liberté de se choisir des dirigeants dans l'ordre temporel. On le voit aux résultats, même biaisés par la corruption et autres méthodes déloyales, l'électeur sénégalais ne se laisse pas distraire lorsque vient l'heure de s'exprimer sur son choix d'avenir. Ayant dit leur fait et, comme d’habitude, les sénégalais ont continué à vaquer à leurs occupations. Tout en sachant exactement le sens de leur vote. De mon point de vue, le défi lancé à toute la classe politique est celui-ci : comprendre le message du Peuple et aller dans le sens de ses aspirations profondes. Politiquement, la majorité absolue qui s'est dégagée le 24 février au soir n'est pas celle que l'on croit. Pour preuve, ni le camp du Président élu, ni celui de l'opposition n'ont eu le cœur ou une raison de se réjouir, de fêter ou de déferler dans les rues. Car les résultats renvoient, dos à dos, les offres politiques présentées avec un certain avis de recevabilité à celle formulée, pour une première tentative, par le benjamin des candidats Ousmane SONKO. Prime à la jeunesse et à la nouveauté ? Ousmane SONKO devra faire la preuve de son ancrage, dans la durée, pour devenir la locomotive d'une relève générationnelle inéluctable.
Parlons un peu des résultats du 24 février 2019 : Le Président Macky Sall a été réélu à 58,26% des suffrages valablement exprimés. Soit 2.555.426 voix. On peut considérer qu'il a fait le plein des voix qui lui sont favorables. Le nombre de suffrages valablement exprimés est de 4/386.139 voix. Le total des voix de l'opposition est de 1 830 713 voix. Soit autour de 41,73%. Même si le taux de participation est qualifié « d'exceptionnel », 66,27%, le nombre de sénégalais qui se sont abstenus est trop important pour laisser indifférent : 2.254/363 citoyens sur les 6.683.043 n'ont pas voulu, ou n'ont pas pu, exercer leur devoir civique. Cette situation mérite d’être analysée en profondeur, ce qui n'est pas mon propos ici. Cependant, et en attendant que des voix plus autorisées analysent les implications possibles, en termes de probabilités du vote du « Parti des abstentionnistes », quelques remarques de bon sens s'imposent :
Lorsque l'on additionne le total des voix de l'opposition aux voix de ceux qui se sont abstenus, on obtient : 4.085.076 voix qui ne se sont pas portées sur le Président Macky SALL, élu le 24 février 2019. Même si rien n'indique que les voix de l'abstention se seraient portées sur l'un des quelconques candidats de l'opposition, la certitude est qu'elles ne se sont pas portées sur le Président élu. Ainsi, plus de 4.000.000 de sénégalais, en âge et en droit de voter, n'ont pas accordé leurs suffrages au Président Macky SALL. Autrement dit, la majorité des électeurs n'a pas voté pour le candidat élu ! Ceci est un fait qui expliquerait, entre autres, le silence assourdissant consécutif à la victoire du Président Macky SALL. Un silence de plomb qui dure et qui devrait nous interpeller et nous faire réfléchir sur notre « modèle démocratique » qui semble à bout de souffle et qui doit nécessairement se réinventer. Un sujet pour la concertation ou le dialogue national ?
Inversement, les voix abstentionnistes (2.254.363 ) sont supérieures aux voix cumulées de l'opposition (1.830.713), cela peut signifier une défiance vis-à-vis des offres politiques alternatives présentées ou alors d’une lassitude générale qui gagne de plus en plus les citoyens de notre pays. Ce signal est préoccupant. Il va falloir que les différentes coalitions se donnent les moyens d'analyser en profondeur ce phénomène grandissant d'éloignement des citoyens de la chose politique. Sinon, ils pourraient répondre à l'appel de sirènes malfaisantes…
Ne prenons donc pas cette césure à la légère. Car, et comme bien souvent dans notre pays et sur des sujets importants, les bavardages sans lendemains risquent de nous boucher l'horizon. Pour dire que, quant au fond les maux du Sénégal se résument en un seul mot : SÉRIEUX ! Parlons-nous sérieusement. Abordons les questions, des plus compliquées aux plus simples…sérieusement. Mettons en œuvre les solutions sérieusement. Prenons au sérieux les tâches qui nous sont confiées au service du pays. Arrêtons les flagorneries, le culte de l'apparence et le goût du gain facile. Ne confondons pas ruse et intelligence créatrice. Redéfinissons les paramètres de la « réussite »… Tempérons les ardeurs des flatteurs, des opportunistes, des menteurs, des tricheurs…. Soyons SÉRIEUX et tout ira mieux ! Ce message s'adresse aux élites dirigeantes, aux fonctionnaires, aux juges, aux chefs d’entreprises de presse, à certains guides religieux… Principalement. A nous tous. Collectivement.
Nous restons, quant à nous, dans le sens de l'Histoire des Résistances séculaires de notre Nation : une profonde aspiration à l'Indépendance, la vraie ! une quête constante de dirigeants vertueux, patriotes et ambitieux, au-delà de tous les possibles. Des dirigeants qui participeront à effacer les frontières entre pays africains pour ouvrir des espaces économiques et politiques forts, capables de défendre l'homme noir lorsque, humilié sur des terres où il a été transplanté, par la force ou par la nécessité, il cherche du regard la terre mère.
Nous croyons en une Afrique nouvelle, décomplexée et conquérante. Et nous avons foi. Car les bourgeons de nos espérances commencent à défier le temps et annoncent la saison imminente des cueillettes victorieuses. Un dialogue sérieux permettrait d’arroser abondamment les plants pour demain ! Est-il raisonnable de le refuser par avance ?
Enfin, nous félicitons le Président élu Macky Sall, suite à sa prestation de serment. Nous faisons partie des 4.000.000 de sénégalais qui n’ont pas voté pour lui. Nous ne lui souhaitons pas pour autant d'échouer. Dans la configuration actuelle du « système », il a, en effet, gagné. Le reconnaitre ce n'est pas une capitulation. Juste du réalisme.
Lors de son premier mandat pour lequel nous n'avions pas voté pour lui non plus, nous avons régulièrement exprimé, à visage découvert, nos points de vues, différents et bien des fois divergents. Dans le strict respect des convenances républicaines. Et nous ne nous sentons pas seuls parmi 4.000.000 d’électeurs sénégalais ne l'ayant pas choisi. Mais, et le Président Macky SALL l'a dit, le Président de La République ayant prêté serment « devant Dieu et devant les hommes », est celui de tous les sénégalais. Il devra, plus que par le passé, en administrer la preuve en passant de la parole aux actes au cours de son dernier mandat. Et d'abord en respectant sa parole de convier le pays à un dialogue inclusif, franc, transparent et sincère. A l'entame de son dernier mandat, il doit cependant donner des gages. Car nul ne peut effacer de notre mémoire les péripéties du septennat précédent. Même s'il n'est plus nécessaire de rabâcher des détails connus de tous. Mais le Président de la République et ses plus proches collaborateurs savent que, tant l'opposition que de larges franges de la société civile et de la classe politique ont exprimé, par toutes les modalités possibles, leurs avis à toutes les étapes du processus ayant mené au référendum, puis au parrainage, puis à l’élection présidentielle…
Mais l'obsession du second mandat avait été au dessus de toute autre considération. Un immense fossé s'est donc creusé entre le Président de la République, ses alliés et l'opposition fortement malmenée par des poursuites judiciaires, des interdictions de manifester et toutes sortes de vexations peu républicaines. Il va donc falloir rassurer et restaurer la confiance pour rendre crédible l'appel au dialogue. Si la volonté d'aller de l'avant est réelle, le Président de la République doit prendre des initiatives de rapprochement avec les leaders les plus représentatifs de l'opposition sénégalaise. Ils sont identifiables par les résultats obtenus aux dernières élections présidentielles. En sus d'autres critères de pondération pour atteindre un quorum suffisamment représentatif. Des démarches préparatoires pourraient être engagées par des personnalités consensuelles ayant à cœur les intérêts supérieurs du Peuple sénégalais. Il en existe encore. Des termes de références, sur la portée et le champ d'application des accords issus du dialogue, devraient être rendus publics après avoir été partagés avec les différentes forces vives de la nation dans des délais de consultations contraignants.
Alors, si la volonté du Président élu est de rentrer dans l'Histoire, il sait exactement ce qu'il lui reste à faire. Ce dernier mandat lui donne l'opportunité de corriger les nombreuses distorsions du septennat précédent. Il lui revient d’être le Président de tous les sénégalais et non essentiellement celui de l'APR, de la coalition BENNO ou des 2.500.000 sénégalais qui lui ont accordé leurs suffrages.
Cela étant dit, et en politique, le sens de l'initiative ne doit pas être laissé qu'au Pouvoir. L'opposition doit jouer son rôle de proposition et d'anticipation suite aux âpres adversités de la campagne électorale. La coalition Idy2019 et Sonko Président regroupent les principaux leaders de l'opposition. Ces regroupements doivent anticiper sur les termes de références d'un éventuel dialogue politique. Ils doivent prendre au mot le Président de la République et avancer des propositions concrètes en prenant l’opinion publique nationale et internationale à témoin. Car la nature a horreur du vide. A défaut, il sera toujours loisible au Président et à ses alliés de remplir une salle et de dérouler un « dialogue sur mesure » si les leaders confirmés par les urnes le 24 février 2019 répondent absents. N’oublions pas que 300 partis politiques légalement constitués hantent le Sénégal et que la légalité ne s'encombre pas souvent de légitimité.
Pour ce qui nous concerne, nous reconnaissons au Seigneur des Mondes la Puissance d'accorder à qui Il veut la responsabilité de la conduite des affaires de ce monde. Lui, n’impose cependant à personne de taire ses points de vues ni de ne point les défendre. Que ce droit nous soit reconnu et que le dialogue tant attendu et tant de fois avorté se tienne enfin… Sérieusement ! Dans la Vérité et dans la Droiture.
Pour le Sénégal ! Pour nos enfants !
PAR Aminata MBODJ
CHERS CONFRÈRES DE LA RTS, CHAPEAU BAS !
En ce 4 avril 2019, marquant la célébration de l’accession de notre cher pays le Sénégal à la souveraineté internationale, des compatriotes, qui, comme moi, ont choisi la RTS1, n’ont pas été déçus
Il y a des jours où, loin de votre pays à de grands moments de la vie de votre nation, vous ressentez une grande nostalgie, ce sentiment de tristesse qui rime parfois, avec un certain vide. Ces moments, où vous n’avez qu’une envie, être chez vous !
Parfois, pour atténuer cette situation, vous vous mettez devant le petit écran pour « suivre le direct » comme on dit dans notre jargon de journaliste et essayer de combler ainsi cette distance.
En ce 4 avril 2019, marquant la célébration de l’accession de notre cher pays le Sénégal à la souveraineté internationale, des compatriotes, qui, comme moi, ont choisi la RTS1, n’ont pas été déçus, et pour cause !
Nos confrères da la chaine publique nous ont servi un plateau impeccable, à la hauteur du défilé civil et militaire, tout aussi impérial !
La grande attraction a été, sans nul doute, le plat d’entrée servi avant la fin des vingt-et-un coups de canon, annonçant l’arrivée effective du Président de la République pour le début du défilé.
C’est un Ibrahima DIEDHIOU, impeccable aussi bien dans la mise que dans le verbe, qui a coordonné, en mains de maitre, depuis la place de la Nation. Ainsi, nous, téléspectateurs, avons eu droit à des scènes de vie relayées par nos confrères sur les trois principaux théâtres d’opération de nos forces de défense et de sécurité : terre, ciel et mer.
Des séquences instructives avec un autre Ibrahima, NDONG celui-là, à bord du navire patrouilleur Kédougou, avec Rouguiatou Ba à Ouakam et Ndeye Aïda, à Thiaroye, en vraies Amazones, sur deux sites qui renvoient à des symboles forts de notre histoire et aussi de notre présent, sans oublier bien sûr, depuis notre verte Casamance, Bachir BA, à côté de soldats, qui en ce jour de fête, sont sur le terrain, comme tous les jours, pour assurer notre sécurité.
Et puis le spectacle assuré par les incursions de la dynamique Arame NDAO, montrant (une fois n’est pas coutume) sur plusieurs plages, nos chers compatriotes, forces de défense et de sécurité, détendus, esquissant des pas de danse, encouragés et applaudis par des populations en communion, tout simplement !
Et bien sûr, sans oublier mon petit frère Pape Birame Bigué NDIAYE, qui, depuis le Palais de la République, nous a fait vivre le départ du Chef de l’Etat vers la place de la Nation, où, la nation, représentée dans sa diversité, l’attendait pour le début du défilé. Dans un menu, quand l’entrée a été réussie, le plat principal ne peut déroger à la règle.
« Aujourd’hui, nous avons eu droit encore à un défilé impeccable » dira le Président de la République Macky SALL à la fin de la cérémonie. Nous dirons aussi, sans risque de nous tromper, à l’endroit de nos confrères de la RTS, soutenus par une équipe technique tout aussi impeccable, vous avez été IMPECCABLES !
Chapeau bas chers confrères !
Bien confraternellement,
Aminata Mbodj est journaliste, ancienne de Sud FM.
par Young Aziz
JAMRA, COMPLICE D'UN HOMME MARIÉ ?
Rihanna, les homosexuels, une série, les francs-maçons, les vrais problèmes culturels et moraux du Sénégal, selon Jamra, et non la corruption, l’injustice, le viol ou l’adultère
Il y’a deux façons d’analyser la plainte déposée par la tristement fameuse ONG Jamra contre le phénomène Maîtresse d’un Homme Marié. On peut tout d’abord y voir une fermeture d’esprit, une ignorance et une hypocrisie qui sont l’apanage habituel des groupes extrémistes. On peut, en effet, croire que ce groupe d’illuminés « qui se veulent cavaliers sur les sentiers d’une foi à protéger de tout vice », sont sincèrement choqués par les propos entendus dans la série sensation du moment, ils ne seraient pas les seuls. Les mots utilisés par Marième Dial dans une conversation avec sa colocataire ou par Birame Diagne dans un rare échange de séduction avec sa femme, sont inhabituels, voire inédits, dans le paysage audiovisuel Sénégalais et donc sur la place publique locale. On peut donc croire que le mécontentement de Jamra est inhérent à toute société dotée d’une branche traditionnelle réfractaire à l’innovation. Oui mais seulement voilà, il n’y a pas que la place publique dans la culture Sénégalaise, et il n’y a pas que des mots choquants dans MDHM. Permettez-moi donc d’explorer une autre possibilité : le maintien du statut quo comme projet de société, d’un couvercle sur la marmite qui bout, d’un voile sur le visage réel de ce qu’est le Sénégal. Si Jamra s’oppose à cette série qui place hommes et femmes dans des rôles que la représentation traditionnelle ne leur propose jamais, c’est peut-être qu’elle est consciente que la farce est bientôt finie, et inquiète que le Sénégal qui lui a procuré tant de confort pendant si longtemps puisse évoluer, sous le leadership de Kalista Sy, Marième Dial et Djalika.
Pour comprendre cette éventualité, il faut insister sur l’ampleur de ce que cette série est en train de réaliser. Ce n’est pas uniquement que MDHM révèle le caractère fourbe, enfantin et déséquilibré de messieurs qui, barbes bien taillées et bazins flamboyants, apparaissent généralement comme des incarnations de la respectabilité au Sénégal. Ce n’est pas qu’elle humanise des femmes qui demandent le divorce, fréquentent des hommes mariés ou sont désagréables au travail. Ce n’est pas qu’elle dévoile le rôle parfois étouffant, bête et méchant de la plus grande institution Sénégalo-Africaine : la famille. C’est qu’elle fait le tout avec une profondeur, une conviction, et une pertinence qui mettent à nu un corps complexe d’interconnexions de ces divers facteurs. C’est qu’elle équipe les téléspectateurs à faire ce que les obscurantistes religieux ne veulent pas qu’ils fassent : comprendre ce qui se passe et se prendre en charge. Je redis ça, elle encourage les téléspectatrices à faire ce que les obscurantistes religieux ne veulent pas qu’elles fassent : comprendre ce qui se passe et se prendre en charge.
Que peut penser la femme dans un mariage abusif et violent qui voit Djalika prendre son destin entre ses mains ? Qu’elle peut et doit partir. Que peut penser la maîtresse d’un homme marié qui observe le caractère et la ruse avec lesquels Marième Dial balade Cheikh Diagne ? Qu’elle ne doit pas se laisser dominer psychologiquement par un homme aussi minable. Par dessein, les épisodes insistent beaucoup sur les enfants : une petite, négligée par son père et qui assiste impuissante et silencieuse à sa dépravation et à sa violence : une autre, Noura, frappée par sa nounou à l’insu de ses parents ; une troisième, violée par son père et qui, incroyablement, en porte la responsabilité toute sa vie ; une quatrième, moquée par ses pairs, exclue de groupes sociaux, qui s’accroche autant que possible au peu de gens qui l’aiment et rend la vie impossible à ceux qui ne l’aiment pas. La série explique comment ces enfances difficiles, marquées par des violences psychologiques subtiles ou évidentes, fortes ou marginales, conditionnent les femmes à des prisons psychologiques qu’elles s’imposent à elles-mêmes, à des dilemmes existentialistes et, finalement, à un abandon de leurs ambitions et de leur bonheur, pour elles et, pire, pour leur descendance.
Une profonde analyse des difficultés socio-psychologiques de jeunes femmes imparfaite, parfois agaçantes, mais fondamentalement courageuses et inspirantes. Les hommes dans tout ça ? Victimes d’eux-mêmes. Cheikh et Birame Diagne, deux frères, vivent deux extrêmes d’un seul et même problème : l’incapacité à se dire non, dans une société dressée à leur dire oui. Ils donnent libre cours à leurs passions, l’un dans les tunnels, l’autre en pleine lumière. Ils mettent leurs enfants en danger par leur négligence et leurs absences. A eux, on ne dit pas qu’ « un mariage c’est dur », on ne s’étonne pas qu’ils veuillent divorcer parce que leur conjointe les trompe.
Le confort dans lequel ils se trouvent est matérialisé par leur « père », un personnage charismatique et sombre qui marie, trompe, frappe, manipule, domine et dirige. Le patriarche, visage grave, tenue et démarché précises, dont le pouvoir n’a d’égal que la détresse des femmes qui le subissent. C’est ce patriarche, juge et partie, qui décide de ce qu’est la culture Sénégalaise, qui dicte valeurs et comportements, qui se plaint et sévit quand elles ne sont pas rigoureusement observées…en public, son lieu de prédilection. En privé, il se réserve le droit à lui, mais pas à son harem, autant d’écarts que son imagination lui permet. Le patriarche aime quand les choses sont calmes et les apparences maintenues, peu importe ce qu’elles cachent. C’est ce patriarche, dénoncé par la Maîtresse d’un Homme Marié, que cherche à protéger Jamra.
La complicité entre le père d’une famille en souffrance et l’Imam d’une communauté en perdition est ancienne. Deux pouvoirs, le parental et le religieux, les plus importants de notre société, sont depuis trop longtemps utilisés pour aider les vices plutôt que pour les rectifier, pour culpabiliser les délateurs plutôt que pour les aider. Si il vous semble trop farfelu que des Imams puissent s’en prendre à une série pour son fond plutôt que pour sa forme, pensez à tous les sujets sur lesquels ils auraient pu faire du bruit, et sur lesquels ils sont curieusement silencieux. Se sont-ils déjà élevés contre le phénomène des Talibés, qui sévit au Sénégal depuis des décennies et est observé par plus d’individus que la série Maitresse d’un Homme Marié ne le sera jamais. Ont-ils dit que des enfants exploités à des vues économiques, maltraités, parfois violés au nom de ce qui devrait être leur sacerdoce, la religion, mendient tous les jours dans les rues de Dakar au vu et au su de tous ? Ont-ils porté plainte contre des dirigeant dont les patrimoines augmentent de façon suspecte (pour dire les choses ainsi) depuis qu’ils sont dans le gouvernement ?
Non. Les seules causes qui ont provoqué leur ire sont les suivantes :
-les francs-maçons, un groupe privé aux pratiques secrètes dont nul, autant que Jamra, n’aura fait la publicité.
-Rihanna, une star de la chanson, contre-modèle de la femme soumise et qui a honte, en déplacement au Sénégal non pas pour sa musique, mais au nom de l’éducation (un domaine qui, comme discuté plus tôt, n’arrange pas les vraiment les affaires de ce groupe).
-Les homosexuels : un groupe déjà condamné, par la loi, à maintenir cachée son appartenance sexuelle et qui ne l’a jamais manifesté sur la place publique.
-Maîtresse d’un Homme Marié : Une des rares productions audiovisuelles Sénégalaises à ne pas abrutir ceux qui la regardent, et à jouer pleinement son rôle de leader culturel, en abordant à bras le corps certains de nos plus grands problèmes de société et en proposant de vraies solutions.
Rihanna, les homosexuels, une série, les francs-maçons, les vrais problèmes culturels et moraux du Sénégal, selon Jamra, et non la corruption, l’injustice, le viol ou l’adultère. Les abois de Djalika, sa mauvaise éducation, ses caprices, les vrais atteintes aux valeurs du ménage selon le patriarche, et non la dépravation morale de son mari. En portant plainte contre MDHM, Jamra n’a fait qu’écrire un de ses épisodes. De loin, on pourrait croire à l’ennui et aux limites intellectuelles d’individus dont la seule valeur sociale réside dans ce genre de futilités. De près, apparaît clairement une diversion. Et comme Cheikh et Birame nous l’ont adroitement rappelé dans le salon de Lalla, personne n’a plus besoin d’une diversion qu’un homme marié cherchant à voir sa maîtresse.
PS : Lalla sait ce qui se passe, la question est de savoir si elle osera un jour en parler.