C’est ce qu’a fait savoir le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) dans un communiqué tout en avertissant sur une éventuelle perturbation pouvant découler de cette situation.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a constaté une irrégularité manifeste dans le paiement des sommes dues aux enseignants à la retraite au titre du fonds de solidarité. Dans un communiqué publié hier à la suite de la conférence de ses sections, le syndicat rappelle «que le fonds de solidarité sociale est un des points d’accord avec le gouvernement et est consécutif à l’augmentation» de leur «charge statutaire de travail».
Dans son document, le Saes souligne que «malgré les courriers d’instructions données» par le Premier ministre, les ministres de l’Economie, des finances et du plan, et de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, cette question n’est pas encore réglée. Les camarades de Malick Fall déplorent cette situation et dégagent leur responsabilité sur toute perturbation qui surviendra dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur à cause de cette irrégularité.
D’après eux, ces éventuelles perturbations seront de la «responsabilité exclusive : des recteurs qui refusent de verser régulièrement leurs cotisations, du Directeur général de l’Ensei¬gnement supérieur qui ne fait pas correctement le travail de coordination, du Directeur général du Trésor pour son inertie manifeste quant à l’exécution des directives de sa hiérarchie sur la question du fonds de solidarité».
La conférence des sections du Saes a aussi identifié plusieurs difficultés dans les universités publiques. Il s’agit, selon les enseignants du supérieur membres de cette organisation, de «la détérioration des conditions d’enseignement, l’absence de moyens dédiés à la recherche, les problèmes d’infrastructures accentués par l’arrêt des constructions dans les universités, un personnel d’enseignement et de recherche insuffisant en deçà des normes de l’Unesco, un départ massif à la retraite des enseignants de rangs magistraux».
A ces problèmes s’ajoutent ceux liés aux bureaux, à l’hygiène, à l’éclairage public, et à l’absence de toilettes pour les étudiants et pour les personnels des universités, les semaines d’interruption de cours à cause des grèves des étudiants, l’absence de véhicules de liaison pour les universités multi-sites. Outre les difficultés notées sur le plan pédagogique et environnemental, il y a également celles liées à la gouvernance des universités. Dans son document le Saes fait remarquer «l’inexistence ou l’obsolescence des textes sur la gouvernance des universités au regard de la loi cadre n°2015-26 relative aux universités publiques».
De même que «la violation récurrente par le ministère en charge de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation du décret n°2016-1805 relatif à l’orientation et à l’inscription des bacheliers dans les établissements publics d’enseignement supérieur».
Parmi les problèmes soulevés par ce syndicat concernant la gouvernance des universités, il est noté «les disparités et incohérences dans la grille indemnitaire des personnels des universités, les ponctions faites par le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation sur les budgets des universités validés par les parlementaires». Ces syndicalistes du supérieur déplorent aussi dans leur document «le retard dans le paiement des sommes dues aux enseignants, la non-convocation des commissions d’avancement, les problèmes sur le foncier des universités, les manquements notés dans l’exécution des contrats de performance».
«MACKY SALL DEVRAIT D’ABORD DIALOGUER AVEC SA PROPRE CONSCIENCE»
L’ancien député et président du mouvement «Agir» THierno BOCOUM, doute de la bonne foi du chef de l’Etat, qui dès l’annonce de sa victoire, a appelé l’opposition au dialogue
Visiblement, Thierno Bocoum n’est pas prêt à répondre à l’appel au dialogue du président de la République. Tout au moins, le président du mouvement «Agir» pense qu’avant toute chose, Macky Sall devrait d’abord faire une introspection avant de poser les conditions d’un dialogue sincère.
L’ancien député et président du mouvement «Agir» doute de la bonne foi du chef de l’Etat, qui dès l’annonce de sa victoire, a appelé l’opposition au dialogue. Selon Thierno Bocoum, les premiers actes de Macky Sall après sa réélection ne rassurent en rien dans la volonté de changer de cap.
A l’en croire, le licenciement des proches de Maître Madicke Niang, pour avoir soutenu et fait campagne pour un candidat de l’opposition, est un acte de mauvais augure venant de quelqu’un qui doit apaiser et réconcilier les cœurs. En vérité, dit-il, le premier acte de dialogue devrait être celui d’un dialogue entre le président Macky Sall et sa propre conscience. « Un dialogue sincère qui, souligne-t-il, lui permettra d’exclure totalement toute idée de vouloir une chose et son contraire, d’être à la fois une colombe et un faucon, de vouloir ressembler à Mandela et à Mobutu en même temps, de vouloir sortir par la grande porte et de lorgner le trou de la serrure... »
Le leader du mouvement «Agir» dit être convaincu que cet exercice fera certainement du bien à Macky Sall et leur prémunira des actes contradictoires qui commencent à jalonner son mandat. Il estime que le chef de l’Etat Macky Sall pourrait être le premier président à ne pas avoir d’opposition ou plutôt à avoir une opposition sans arguments solides. Une opposition, précise-t-il, qui s’oppose pour la forme, sans vraiment qu’il y ait matière à s’opposer.
Ainsi, ajoute-t-il, le président de la République a l’opportunité de fournir au pays ce dont des générations ont toujours rêvé : L’ère d’un Président de transition. Poursuivant, il affirme que ce président de rêve va tout remettre à plat et amorcer de vraies ruptures et rester sourd aux complaintes des lobbies et autres centres d’intérêts. Il estime également que ce président devra consacrer la séparation des pouvoirs ; honorer les populations en défendant leurs intérêts majeurs en toute circonstance, en tout lieu et face à quiconque ; s’isoler des querelles de chapelles politiques et partisanes pour faire vivre la République dans toute son essence et lui donne un sens ; préserver, pour les futures générations, ce que nos prédécesseurs nous ont légué en bien, en mieux et en valeurs.
Toujours selon lui, ce président de rêve aura l’ambition de se mesurer à Mandela et aux grands de ce monde ; il honorera son pays en entrant au Panthéon de la méritocratie mondiale et il épargnera son peuple des gaz lacrymogènes, des discours haineux, de la condescendance, de l’enrichissement illicite, de la corruption. Pour tout dire, conclut-il, « ce Président honorera les Sénégalais pour le reste de son dernier mandat, malgré ses erreurs du passé, ses péchés contre la République, ses démarches guerrières inutiles de combat contre sa propre génération, ses velléités dictatoriales, ses abus de pouvoir».
«DES INFRASTRUCTURES MARCHANDES MODERNES POUR LUTTER CONTRE L’INSTALLATION ABUSIVE DE MULTINATIONALES»
«Construire dans nos villes des infrastructures marchandes modernes, est une nécessité pour lutter contre l’installation abusives des multinationales, qui sont en train d’occuper les circuits de distribution»., selon Aliou SOW maire de Thies-Ouest
«Construire dans nos villes des infrastructures marchandes modernes, est une nécessité pour lutter contre l’installation abusives des multinationales, qui sont en train d’occuper les circuits de distribution». C’est l’avis du maire de Thiès-Ouest Alioune Sow. Il a tenu ces propos en marge de la signature d’une convention cadre avec des partenaires italiens, pour la réhabilitation du marché de Grand Thiès.
La commune de Thiès-Ouest a lancé hier le processus devant aboutir à la réhabilitation du marché de Grand Thiès. En atteste la signature d’une convention cadre entre la commune et des partenaires italiens, pour la réhabilitation du marché de Grand Thiès qui s’est tenue dans la salle des délibérations de la mairie.
Selon le maire Alioune Sow, ce projet découle d’une proposition de la municipalité. «Le Conseil municipal l’a accepté, donnant ainsi mandat au maire de pouvoir négocier avec la société Mycomp Italia. Notre position fondamentale, c’est de nous battre contre l’installation abusive de multinationales dans les circuits de distribution. Et la seule alternative, c’est de construire des infrastructures marchandes modernes qui respectent les normes d’hygiène et de sécurité». Selon Gabriele Gallina, directeur de la société Mycomp Italia et maire de Soncino, le maire Alioune Sow et son adjoint Dénéba Diouf ont séjourné en Italie. Et à l’occasion de ce séjour, «les discussions ont tourné autour de projet à réaliser à Thiès-Ouest, dans le cadre de la coopération décentralisée. Il y avait la possibilité de trouver des sociétés italiennes intéressées par un investissement à Thiès, à travers des projets bien ficelés. Le premier projet ciblé dans ce cadre était la réhabilitation de la gare routière de Thiès. Mais des obstacles ont empêché la progression du dossier».
Alioune Sow renseigne qu’après la dévolution liée à la mise en œuvre de l’acte 3 de la décentralisation, la gestion de la gare routière et des infrastructures marchandes devait revenir à la commune de Thiès-Ouest. C’est ainsi que le premier projet dans le cadre de ce partenariat avec la société italienne était la reconstruction de la gare routière et le renouvèlement du parc automobile. Le projet avait été accepté par les partenaires, mais des querelles politiques ont surgi entre la ville et la commune de Thiès-Ouest sur l’appartenance de la gare routière. La ville s’était déclarée propriétaire et cela avait fait capoter le projet.
De l’avis de Gabriele Gallina, c’est donc finalement le projet de réhabilitation du marché Grand-Thiès qui a été retenu. « Je suis satisfait et fier aujourd’hui d’avoir signé le protocole pour le compte de ce projet et notre objectif est tout faire pour le concrétiser très rapidement » a-t-il déclaré. Pour le maire Alioune Sow, l’équipe municipale ne s’est jamais découragée et c’est ainsi que l’idée a été orientée vers la réhabilitation du marché de Grand-Thiès et es partenaires italiens ont également accepté d’accompagner la commune de Thiès-Ouest dans ce projet. Le projet a été validé par le conseil municipal et un comité de suivi a mis en place par un arrêté du Maire.
Selon le maire Alioune Sow, toutes les garanties seront données pour que demain, après la réalisation des travaux, les différents commerçants puissent retrouver leurs étals et mener tranquillement leurs activités économiques. Il poursuit « notre ambition est de faire en sorte que le marché Grand Thiès réhabilité soit le premier modèle de marché d’infrastructures marchandes modèles, qui va donner aux Thiessois et aux Sénégalais l’envie d’aller faire le shopping comme ils le font aujourd’hui dans les surfaces des multinationales». A l’en croire, en attendant l’achèvement des travaux, les commerçants seront recasés dans des conditions qui puissent leur permettre de poursuivre leurs activités. Il ajoute qu’il y a le marché Indépendance de Sofraco où il y a près de 190 cantines fermées, le terrain ONCAD non loin du marché Grand Thiès peut abriter plus de 200 commerçants et même les vendeurs de poissons.
LA BANQUE MONDIALE DEBLOQUE 71 MILLIARDS FCFA POUR 5 PAYS DONT LE SENEGAL.
AID va aider le Burkina Faso, le Djibouti, le Ghana, la Guinée et le Sénégal à développer l’enseignement des Sciences, des Technologies, de l’Ingénierie et des Mathématiques (STIM) via des Centres d’Excellence Africains pour un Impact sur le développement
L’Association Internationale de Développement, à travers un financement accordé par la Banque Mondiale d’un montant de 143 millions de dollars (soit 71,5 milliards Fcfa), va aider cinq pays du continent africain à développer l’enseignement des Sciences, des Technologies, de l’Ingénierie et des Mathématiques (STIM). Le Burkina Faso, le Djibouti, le Ghana, la Guinée et le Sénégal vont accueillir des Centres d’Excellence Africains pour un Impact sur le développement (CEA-Impact). Ces centres vont s’ajouter à deux autres qui sont en cours d’exécution et qui vont porter à 456 millions de dollars le montant total de financement en faveur des CEA.
Le 27 mars dernier, la Banque Mondiale a approuvé un financement de 143 millions de dollars (soit 71,5 milliards Fcfa) sous forme de crédits et de subventions de l’Association internationale de développement (IDA). L’Institution financière internationale veut ainsi aider des pays comme le Burkina Faso, le Djibouti, le Ghana, la Guinée et le Sénégal à renforcer la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche appliquée dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM).
Cette décision de soutenir ces cinq pays du continent africain découle d’un constat fait par la Banque Mondiale et selon lequel l’Afrique produit peu de diplômés en STIM par rapport à d’autres filières. «Le continent a besoin de développer davantage les compétences pointues dans ces domaines pour accroitre sa productivité et favoriser sa transformation économique», a indiqué dans un communiqué la Banque Mondiale. Le premier projet des Centres d’excellence africains pour un impact sur le développement (CEA-Impact) vise à améliorer la qualité et la quantité de l’enseignement postuniversitaire dans des universités sélectionnées ainsi que son impact sur le développement des pays bénéficiaires, à travers une spécialisation régionale et une collaboration dans les domaines des STIM. Ce projet de soutien à l’enseignement post universitaire vient porter à 456 millions de dollars le montant total des financements en faveur des CEA.
24 000 ETUDIANTS, 10 500 EN MAITRISE ET 2 400 EN DOCTORAT
La Banque Mondiale précise que ce projet comprend également les phases précédentes à savoir CEA1 avec 165 millions de dollars et CEA2 qui a couté 148 millions de dollars en cours d’exécution. Actuellement, 58 CEA sont opérationnels dans 45 universités réparties dans 19 pays. 24 000 étudiants y sont inscrits dont 10.500 en année de maitrise et 2.400 en doctorat. D’après la Banque Mondiale, 34 programmes de ces centres sont certifiés conformes aux normes internationales de qualité. Cela démontre que l’enseignement supérieur africain répond aux standards internationaux. «Dans le cadre de ce programme régional, chaque pays se spécialise dans un ensemble de disciplines et encourage les échanges d’étudiants et de professeurs, de sorte qu’un plus grand nombre de disciplines soient couvertes.
Les CEA établissent également de solides partenariats régionaux et internationaux pour améliorer la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche», indique Rachid Ben Messaoud, directeur de la Coordination de l’Intégration régionale en Afrique de l’Ouest.
Pour Ekua Bentil, spécialiste de l’éducation et coresponsable du projet, le projet ACE-Impact répond aux besoins du continent en matière de compétences scientifiques et techniques pour assurer son développement industriel. C’est pourquoi, dit-il, son équipe est heureuse de contribuer à relever les principaux défis auxquels est confronté le secteur de l’enseignement supérieur en Afrique, afin qu’il puisse mieux participer aux priorités du développement régional.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, ABDOU FALL
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COMMENT GOUVERNER JUSQU'EN 2035
EXCLUSIF SENEPLUS - L’avenir de Benno, les réformes économiques, la question de l’emploi et de l’employabilité des jeunes, l’alternance générationnelle - Les grands axes de la phase 2 du PSE
Images et montage de Mamadou Sene et Fatou Sene |
Publication 06/04/2019
Au moment où les différents alliés de Benno Bokk Yaakaar s’interrogent sur leur avenir au sein de la coalition, l'éditorialiste de SenePlus, Abdou Fall soutient qu’il faut trouver un consensus fort pour continuer à gouverner ensemble. ‘’Il faut qu’on travaille pour trouver un accord autour d’un pacte pour gouverner ensemble jusqu’à l’échéance 2035’’, suggère l'ancien ministre, exhortant les membres de la coalition à un bilan d’évaluation de leur compagnonnage.
‘’Je ne suis pas dans une logique de relève générationnelle. Je suis dans le logique des dialogues intergénérationnelles parce que chaque génération à quelque chose à apporter aux autres. Et c’est justement dans cet enrichissement mutuel qu’une société mobilise tout son potentiel pour accroitre ses chances de succès’’, déclare Abdou Fall qui pense que c’est l’approche qui correspond mieux au Sénégal.
Sur le model démocratique, l'éditorialiste de SenePlus estime qu'il faut un model plus consensuel afin que les uns et les autres se mobilisent pour atteindre les objectifs de façon volontariste. Ce qui implique selon lui un dialogue comme celui proposé par le président Macky Sall.
Voir l'intégralité de son éditorial en vidéo.
SEYDINA ISSA THIAW LAYE «EXORCISE» LA SOCIETE SENEGALAISE
Cambéréne a accueilli hier la cérémonie d’ouverture du 139e Appel de Seydina Limamoulaye, occasion pour le coordonnateur de l’Appel et fils du Khalife, Seydina Issa Thiaw Laye, de tenir un discours de vérité à l’endroit de la société sénégalaise.
La cérémonie d’ouverture du 139e Appel de Seydina Limamoulaye a vécu hier. Tout de blanc vêtus et assis à même le sol, les disciples ont littéralement bu le discours moralisateur délivré par Seydina Issa Laye comme à son habitude. Connu pour son franc-parler et ses discours rassembleurs, le fils du Khalife Abdoulaye Thiaw Laye a tenu en haleine l’assistance à travers un véritable cours magistral. «Les contradictions sont consubstantielles à toute société humaine.
Et dire que tous les êtres sont égaux n’est que du verbiage», déclare le conférencier pour camper le débat. Il comprend mal le fait que des musulmans, qui finissent chacune de leurs prières en demandant la paix, attendent la veille des élections pour exiger qu’on la cultive. A la suite de cela, il a invité les Sénégalais à avoir le culte du travail, seul gage de leur prospérité. «Les jeunes Sénégalais doivent sortir de leur fatalisme et de leur manque d’ambition», affirme le petit-fils de l’imam Mahdi. Très en verve, il s’en est pris à ceux qui essaient de semer la zizanie entre les différentes confréries en qualifiant certaines de minoritaires et d’autres de majoritaires. D’autant qu’il s’agit de propos de nature à saper la cohésion sociale. «Nous sommes dans un pays laïc où il y a toutes les obédiences religieuses», rappelle Seydina Issa Laye Thiaw qui n’a pas manqué de décrier les discours misogynes des hommes tendant à rabaisser la femme. «Sur le plan des compétences et des diplômes, les femmes et les hommes sont d’égale dignité», indique l’islamologue qui s’est également exprimé sur l’affaissement des valeurs.
D’autant que, souligne t-il, les jeunes adoptent des comportements qui sont le fruit de la mondialisation. «Chaque jour, les médias nous rapportent des crimes odieux et des assassinats», dit-il. Par ailleurs, il a invité la classe politique à dialoguer même si des conflits ne peuvent pas manquer entres pouvoir et opposition. Rappelons que la cérémonie de clôture est prévue demain à Yoff.
«JE SUIS PRET A FAIRE DE LA POLITIQUE, SI C’EST POUR LE DEVELOPPEMENT DU SENEGAL»
Trouvé dans son refuge culturel à Mbounka Bambara (dans la commune de Diamniadio) où il a installé son studio et sa radio «Tempo Fm», Baba Beydi Maal s’est prêté volontiers aux questions de «L’As ».
Entretien réalisé par Aïssatou DIAO KANE et Maïmouna SANE |
Publication 06/04/2019
Artiste musicien, Baba Maal a récemment fait une sortie fort remarquée pour condamner avec la dernière vigueur le massacre des Peuls au Mali. Ambassadeur de la Paix évoluant sur la scène musicale nationale et internationale, il porte le combat contre la crise qui s’étend dangereusement dans les pays limitrophes du Mali. Originaire de Podor dans le Fouta Tooro, le lead vocal du groupe de «Dandee Leenol» prépare une tournée africaine et internationale, en prélude à la célébration de ses 35 ans de carrière. Trouvé dans son refuge culturel à Mbounka Bambara (dans la commune de Diamniadio) où il a installé son studio et sa radio «Tempo Fm», Baba Beydi Maal s’est prêté volontiers aux questions de «L’As ».
«L’AS» : Récemment, vous avez dénoncé le massacre des Peuls au Mali. Au-delà de l’indignation, que comptez-vous faire concrètement pour contrecarrer cette barbarie?
Baba Maal : Je compte sensibiliser, alerter, avertir et informer les peuples pour qu’on trouve ensemble des solutions endogènes face à la crise humanitaire qui prévaut au Mali. Parfois, il y a beaucoup d’amalgames dans ce qui nous arrive. Quand quelque chose arrive à n’importe quel peuple, il faut prendre de la hauteur. Cela dit, je condamne fermement la cruauté qu’on fait subir à nos parents Peuls au Mali. Je condamne les actes barbares et les actes de violence perpétrés contre des vieillards, des femmes, des enfants, bref contre l’Etre Humain. Au-delà de cette condamnation, nous disons «STOP». Il est question de prendre de la hauteur et de voir comment faire pour que cette situation ne se reproduise plus. Il temps d’informer et d’éduquer la jeune génération africaine. Lui dire d’où nous venons et tout ce qui a pu exister de bien entre les peuples. Il faudra aussi lui raconter que les Peuls et les Dogons ont toujours cohabité. El Hadji Omar Foutiyou Tall, quand il a été assiégé, il avait envoyé son fils auprès des Dogons parce qu’ils étaient ses amis. Bien qu’ils ne soient pas de la même communauté, les Dogons l’avaient toujours bien accueilli. Ce qui signifie que ces deux peuples vivaient en parfaite harmonie. Si ce conflit surgit actuellement au Mali, on doit se poser la question à savoir : «quel est le déclic ?». Y a-t-il une main cachée qui divise les deux peuples ? En tant qu’Africains, nous devons être vigilants en cette période où le continent est devenu un nouveau marché. Les gens sont attirés par son expansion économique, ses potentialités minières et énergétiques et surtout par sa culture. Donc, cultivons la paix et soyons vigilant.
Que pensez-vous du concept «Neddo ko Bamdoum» reproché à tort et à raison au régime de Macky Sall?
«Neddo ko Bamdoum», on le trouve dans toutes les langues. En wolof, cela veut dire : «Nit, Nit Moy Mookom». Même en dehors du continent africain, chez les français, on dit souvent: «Le sang appelle le sang». C’est plutôt culturel. Dans le groupe «Daande Leenol» à travers une chanson, j’ai beaucoup parlé de «Bandiirado» en poular qui signifie «mon parent». Il y a un des paragraphes où je dis : «toi qui veux la paix, où que tu sois, considère-toi comme quelqu’un qui fait partie de moi, comme celui qui fait partie de ma communauté. Toi qui respecte l’être humain, qui que tu sois, considère que je te considère comme mon parent. Donc, tout ceux qui partagent les mêmes valeurs, que cela soit culturelle, les aspirations font partie de la même communauté». Donc, le «Neddo Ko Bamdoum», c’est même au-delà des Haal Poular, c’est tous ceux qui inspirent à une certaine vision.
Dans de nombreux cas, la culture a servi de levier pour promouvoir la paix et la stabilité. En tant qu’artiste Halpular, quelles actions prévoyez-vous de mener pour stopper l’éthnicisme qui gangrène la sous-région ?
Il faut d’‘abord amener les différentes communautés à se rapprocher les unes des autres, et à s’asseoir autour d’une table. La culture a toujours joué ce rôle de régulateur. C’est vrai que l’être humain est parfois têtu. Ou il a tendance, quand ça marche, à oublier là où il devait s’adosser. Je me rappelle à un certain moment, j’avais senti le même danger en Mauritanie. Et je me suis dit qu’il fallait lancer un message aux communautés vivant de part et d’autre du fleuve Sénégal. Avec ma sœur Dimi Mint Abba, nous nous sommes donnés la main. Ainsi, j’ai invité Dimi Mint Abba à deux de mes anniversaires à Sorano. En retour, elle m’a invité en Mauritanie pour montrer aux maures et aux négros africains que la culture nous unissait. Tout le monde était content. Les gens ne prêtent pas souvent attention aux messages que nous délivrons. Au lieu de creuser un tout petit peu pour trouver les symboles qui sont attachés à certaines de nos actions, ils préfèrent se concentrer sur les festivités. Tout récemment quand on célébrait l’anniversaire du «Dande Lenol», j’ai pris le soin d’inviter des artistes venant de toutes les communautés pour ne pas accentuer l’idée du repli identitaire surtout à un moment on parle beaucoup de «Neddo Ko Baddum». Ainsi, je n’ai invité qu’un seul artiste Halpular et c’était Abou Diouba Deh. Les autres invités de marque étaient mes sœurs Kiné Lam, Daro Mbaye, Soda Mama Fall et Thione Seck. Wally Sall est venu nous rejoindre sur scène. Pourtant, les Halpulars étaient venus voir Baba Maal avec son répertoire qu’ils connaissaient, mais j’ai voulu donner l’exemple en donnant la main à d’autres artistes d’autres communautés parce qu’il y avait quelque chose qui était en train de se passer. Je pense élargir cela dans la sous-région. Si demain, on organise quelque chose avec des Maliens, des Guinéens, des Burkinabè, et qu’on se dise qu’on a besoin de léguer aux nouvelles générations une Afrique unie. Ainsi, quelque chose de bien se produira pour nous tous.
Vous faites la fierté de la musique africaine et sénégalaise. Quel est votre secret ?
Je n’ai même pas de secret. (Rires). Si je pouvais dire un secret, je dirais que j’ai un peu de chance comme peut-être beaucoup de musiciens de ma génération. Je peux citer : Salif Keita, Youssou Ndour, Ismaël Lo, Thione Seck et tous les autres. Nous sommes venus sur la scène musicale à un certain moment très particulier où l’Afrique était encore là. On était proche des familles. Et on avait la chance de voyager et de retrouver cette culture qui est restée notre première force à chaque fois que nous montons sur scène. Mansour Seck et moi, à chaque fois que nous entrons dans un studio ou qu’on nous amène un projet, ou que nous montons sur la scène, nous avons toujours ce que je pourrai appeler un grenier rempli d’éléments qui pourraient être une découverte pour la jeune génération et pour le monde. Ce qui m’a surtout aidé, c’est que j’ai très tôt compris qu’il fallait être très professionnel, malgré le fait qu’on vienne de l’Afrique. C’est pourquoi une fois à Paris, je me suis inscrit au Conservatoire pour renforcer mes connaissances dans le domaine de la musique. De retour au Sénégal, j’ai monté l’orchestre «Dande Lenol». C’était un projet culturel. Mais il fallait tant bien que mal le structurer autour de moi et avoir une démarche très professionnelle par rapport au métier. C’est ainsi que nous avons compris comment fonctionne l’industrie de la musique. C’est très important pour pouvoir se frayer son chemin et savoir comment parler aux producteurs, aux agents, aux maisons de disques, et savoir exactement comment négocier dès qu’on commence un produit jusqu’à sa finition.
Quels conseils donneriez-vous à la nouvelle génération de musiciens ?
C’est un peu difficile pour cette jeune génération qui est très talentueuse, très créative et qui a une certaine volonté. C’est une génération qui n’a pas peur de se positionner sur la scène nationale. Mais comme je l’ai dit tantôt, le talent à lui seul ne suffit pas. Il faut que la chance y soit. Auparavant, il faut travailler selon les besoins du marché. On ne peut pas nier l’aspect «Showbiz», quand on parle de musique. On parle d’industrie de la musique. Quand on sort du carcan de la musique traditionnelle qu’on fait dans le pays et qu’on veut faire quelque chose de très sérieux, il faut avoir à l’esprit qu’il y a une très grande compétitivité sur la scène internationale. La preuve, la musique sénégalaise était au-devant de la scène pendant des années, mais force est de constater qu’aujourd’hui que les Maliens nous devancent. Des chanteurs comme Fatoumata Diawara sont en train de jouer sur toutes les grandes scènes et les grands festivals. La musique du Nigeria est en train de faire le tour du monde. Pourquoi la musique sénégalaise est à la traine? Qu’est-ce qu’il faut faire ? Comment restructurer cette musique, la simplifier, faire de sorte que n’importe qui ne puisse y avoir accès ? Cela demande vraiment un travail sérieux. On a l’essentiel, beaucoup de rythmes, beaucoup de mélodies, mais il faut simplifier la musique. Je dirai aux jeunes de ne pas avoir peur d’aller vers tout ce que la technologie nous offre. Il ne fait pas se dire qu’on est des Africains et que la technologie c’est pour autres.
Que pensez-vous de la rivalité entre les jeunes artistes ?
La rivalité doit être saine. A notre époque, nous avions fondé une association qui s’appelle «Benne Loxo» (une seule main). Il y avait Thione Seck, Youssou Ndour, Oumar Pene, Ismael Lo, notre sœur Kiné Lam et moi. Nos managers avaient aussi une association des managers pour accompagner cette association «Benne loxo». C’est à peu près ce que les Jamaïcains ont fait un certain moment. Il y avait Bunny Spear, Bunny Waliers, Bob Marley, Peter Tosch. Ils étaient tous ensemble pour promouvoir la musique jamaïcaine. Et au sortir de cela, chacun récolte ce que la chance lui offre. Certes, Bob Marley était le plus connu mais ils ont commencé à promouvoir la Jamaïque ensemble. Et nous c’était la même chose, quand on allait sur la scène, chacun rivalisait avec l’autre pour montrer tout son talent et sa potentialité. C’était une rivalité saine. Au lieu de se faire la guerre, tout le monde s’appréciait. Si la jeune génération comprend cela, elle peut avoir une rivalité très saine qui peut être bénéfique pour la musique. La rivalité malsaine ne fait qu’amoindrir les chances des uns et des autres. Quand la musique sénégalaise marche, elle marchera pour tout le monde. C’est bien que les jeunes prennent des initiatives du genre, chanter ensemble sur des questions d’intérêt général. Par exemple, il faut aller dans un studio pour faire le plaidoyer à travers la chanson sur des questions environnementales.
Vous avez chanté dernièrement dans «Black Panther». Comment avez-vous été choisi?
Cela s’est fait de fil en aiguille. C’est le producteur de mon dernier album «Traveller» qui m’a mis en contact avec l’équipe qui travaillait sur le film. Celle-ci était en partance pour l’Afrique pour écrire la musique du film «Black Panther». Et mon producteur leur a fait savoir que vous ne pouvez pas manquer d’aller voir Baba Maal pour deux raisons : D’abord, vous voulez aller vers une culture beaucoup plus profonde que Baba Maal a su sauvegarder, ensuite la deuxième chose, Baba Maal a fait beaucoup de musique de films. Le dernier en date avant «Black Panther» c’était «La Chute du Faucon Noir» et «Exodus». Tous ces deux films ont été réalisés par Ludwig Scott qui s’est inspiré de ce que j’avais fait avec Peter Gabriel dans «Passion» pour dire que je veux à peu près la même chose, la même voix qui accompagne par exemple l’histoire entre les Américains et les Somaliens. C’est en raison de toutes ces considérations qu’on leur a recommandé Baba Maal. Ils sont arrivés là, je pensais que je devais les aider tout simplement pour la création de la musique, mais ils étaient beaucoup plus intéressés par ma voix. Je pense qu’il y a comme cela en Afrique des voix qui vraiment se prêtent au cinéma, je dirai par exemple la voix de Salif Keita qui rappelle l’espace, l’Afrique de l’intérieur.
Y a-t-il une spécificité entre cette musique de film et les autres genres musicaux?
C’est toujours très excitant de faire de la musique de film qui est totalement différente avec ce que je fais avec mon orchestre : Répéter puis entrer au studio pour sortir un Cd. La musique de film, c’est surtout les sentiments. Vous regardez les images, on vous dicte le script. On vous dit qu’il y a des êtres humains qui jouent des rôles. A l’image d’acteur, on vous demande d’interpréter un rôle. Et là avec le micro, on peut même vous demander de ne pas sortir des mots. Uniquement avec la voix, on peut vous demander de ressortir de l’amour, de la peur, de la colère, un cri de combat de bataille. Je l’ai fait dans les jeux vidéo «Far Cry» où il y avait beaucoup de violences et pendant deux jours, on m’a demandé de ne point sortir de mot. Il fallait que je regarde les scènes et par ma voix décrire le sentiment que cela génère. Si c’est une scène d’amitié, il faudrait que celui qui regarde le film et qui n’entend que ta voix puisse sentir de l’amitié rien que par la voix. C’est une autre expérience un challenge. J’aime les challenges faire ce que je n’ai pas encore fait et j’ai pris goût à faire de la musique de film.
Pensez-vous faire une carrière dans le cinéma comme acteur?
Ah oui pourquoi pas. J’aurai bien aimé (rires). Je pense qu’il y aura un essai avec l’aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane d’abord. On m’a saisi pour le casting pour interpréter le personnage de Thierno, entre autres rôles qui me sont proposés. Tous ces rôles me plaisent, je veux le faire. S’il y a d’autres films en dehors du Sénégal ou de l’Afrique, je suis prêt à le faire parce que j’ai fait du théâtre avec Mansour Seck et Mbassou Niang. C’est le théâtre qui nous a amenés vers la musique. A Podor qui est une ville très théâtrale, on avait commencé à monter sur la scène en interprétant des comédies. Cela allait bien avec la musique. C’est de là qu’on a reconnu ma voix pour me dire que je pouvais continuer à faire de la musique. Comme je l’ai fait, c’est toujours en moi et je voudrai bien le refaire.
Qui est-ce que vous avez éprouvé après la distinction que vous avez reçue ?
Je ne remercierai jamais assez le compositeur Ludwig Goranson. Quand on parle de musique de film, le compositeur est la personne la plus importante. C’est quelqu’un qui respecte les artistes qui me respecte beaucoup et qui apprécie ce que je fais. Je remercie Dieu surtout de l’avoir mis sur mon chemin parce que je pouvais faire beaucoup de musique de films et ne pas tomber sur ce film qui a enflammé le monde à sa sortie.
Quel sera votre prochain défi dans la musique?
Je suis en train de préparer une tournée internationale qui va nous prendre peut- être un an pour célébrer les 35 ans du Dande Lenol. Cela se célèbre. On veut aller à la rencontre des Sénégalais de la diaspora et des mélomanes africains sur le continent que ce soit au Gabon au Congo, en Côte d’Ivoire, au Mali et dans d’autres pays. Aller retrouver cette même diaspora en Europe et aux Etats Unis et enfin venir clôturer ici au Sénégal. C’est un tableau important ce qui veut dire qu’en marge de ces tournées que nous devons faire, je vais sortir deux à trois albums. Un des albums sera mon album international avec ma maison de disque. Depuis «Télévision», je n’ai pas encore sorti d’album. Je suis en train d’écrire des titres et j’enregistre petit à petit. Je veux sortir un album en collaboration, avec beaucoup de jeunes artistes à qui je fais confiance. Je peux citer Carlou-D, Takeifa, Kane Diallo le fils à Mbassou Niang, entre autres. Je peux même citer Maréma si elle veut. Je veux faire quelque chose avec cette génération pour leur permettre d’avoir une certaine opportunité. A un certain moment, j’ai fait quelques choses de similaires avec le Positive Black Soul dans Far In Fouta. Je veux réitérer cela avec un plus grand nombre d’artistes pour leur donner une opportunité d’être vu à côté de moi. Peut-être que cela leur ouvrira des portes. L’autre album que les fans réclament, c’est de la musique typiquement traditionnelle, classique que les Sénégalais aiment beaucoup comme Baayo ou comme Diamdeli. J’ai trois albums à réaliser Insha- Allah d’ici la fin de la célébration de cet anniversaire, aussi en même temps préparer la prochaine édition des Blues du fleuve au Fouta. C’est un festival qu’on ne peut plus laisser tomber, qui a pris une certaine envergure.
Est-ce que Baba Maal pense à la relève?
Pour l’artiste, tant que le talent est là, tant que l’art est là, il fera toujours de l’art. Je l’ai dit, je ne danserai plus comme avant, je vais apporter dans l’orchestre une nouvelle génération pour amener plus de sensation dans le groupe. Mais, après la célébration de mes 35 ans de musique, je serai moins présent. Je me consacrerai beaucoup plus à la musique de films ou dans le studio, pour donner beaucoup plus d’espace à la jeune génération. Parce que tant que je serai sur la scène, ils ne pourront pas peut être s’affirmer. Il faut quand même leur faire de la place. Je serai toujours là en éclaireur et pour préserver ce que l’on a déjà construit.
Baba Maal pense-t-il faire de la politique?
Rires... Les gens m’ont posé cette question à plusieurs reprises. J’ai toujours mes convictions. Mais pourquoi pas, si un jour, je devais faire de la politique pour défendre ma vision du Sénégal de demain ? Parce qu’on a toujours une vision. Par exemple, je peux prendre le cas du développement, j’ai une association qui s’appelle Namka qui œuvre dans l’agriculture, l’élevage et la pêche. Si cette vision du développement que j’ai pour la pêche l’élevage, la technologie et l’agriculture passe par le besoin que je fasse de la politique, pourquoi pas. Si cela s’impose pour le développement du Sénégal alors je le ferai. Mais, a priori ce n’est pas parce que je ne peux plus faire de la musique. S’il y a nécessité de faire de la politique, je la ferai. Parce qu’après tout, je suis prêt à tout pour le développement du Sénégal.
Que pensez-vous du bilan du premier mandat du Président Macky Sall?
Je pense que c’est un bilan très positif. C’est la raison pour laquelle, les Sénégalais l’ont réélu. S’il avait fait un autre bilan, les Sénégalais sont très matures. Ils ont atteint un niveau de maturité où personne ne peut les tromper. On a beau parler, mais il y a une certaine tranche de Sénégalais qui ne sont pas dans les partis politiques, mais qui ne se laisse plus faire, et je pense que c’est cette tranche de Sénégalais qui a le plus voté. Un premier mandat est toujours un premier pas, il reste un autre pas, et il faut lui accorder une chance de finir ce qu’il a déjà commencé à savoir amener le Sénégal vers une autre dimension. Et le prochain président qui viendra après lui va peut-être continuer ce qui restera et le Sénégal se construira ainsi.
Pour ce deuxième mandat, quelles sont vos doléances en tant qu acteur culturel ?
Je demanderai au Président de la République de penser beaucoup plus aux artistes dans leur globalité. Je pense pour tous ces projets qu’il est en train de mettre sur pied. La culture a un grand rôle à jouer, d’abord pour informer les gens. C’est bien de faire une campagne de propagande a travers les medias pour tous ces projets, mais si on utilise la culture qui fait la promotion de tel ou tel projet pendant six mois environs, les populations seront beaucoup plus avertis et seront prêtes à épouser le projet bien avant sa réalisation et vont se sentir dans tout ce qui se fera. On parle de cohésion sociale et je pense qu’on devrait laisser les acteurs culturels jouer ce rôle. Et pour cela, il faut que les acteurs culturels soient bien équipés. On a besoin d’avantage de structures où les artistes peuvent évoluer, pas seulement les musiciens, mais les peintres, les sculpteurs et les comédiens. Il faut penser créer des écoles de formation en cinéma pour que les jeunes désireux de se lancer dans le cinéma y entrent pour étudier les rudiments de ce métier. Comme les gens de l’AMS (Association des Métiers de la Musique du Sénégal), sont en train de se pencher dans beaucoup de choses, il faut penser à comment sécuriser le métier de l’artiste, comment faire de telle sorte que l’artiste ait une assurance dans sa vie. On a vu des artistes qui sont arrivés à un certain âge de leur vie, tomber malades. Leurs derniers moments sur terre sont des moments très pénibles, mais l’artiste qui accompagne des générations et des générations ne doit pas sombrer comme cela à la fin de sa vie. Il doit être reconnu, respecté et accompagné. C’est une façon de lui dire merci. Il n’y a pas quelqu’un qui n’a pas été bercé par Ndiaga Mbaye et tant d’autres disparus, mais DIEU seul sait comment vivent leurs familles maintenant. Nous attendons le Président pour son appui dans ce domaine.
Pourquoi n’avez-vous pas mis en place un groupe de presse pour porter vos projets ?
On a une radio qui est là (la radio se trouve chez lui) qui s’appelle Tempo Fm d’abord. C’est intéressant. Cela nous intéresse de disposer d’un organe de presse et c’est même imminent pour accompagner pas simplement Baba Maal. Parce que maintenant, il va falloir promouvoir tout ce qu’on est en train de faire de bien, mais aussi pour donner notre opinion par rapport à la marche du monde. Quand on dit organe de presse ce n’est pas simplement pour le Sénégal, mais c’est pour montrer à la face du monde, notre vision de la vie et de tout ce qu’on aimerait défendre. On s’y attèle on ne sait pas quand exactement, on dira c’est un groupe de presse de Baba Maal, mais peut-être ce sera une collaboration avec d’autres groupes de presses pourquoi pas «L’As» ou d’autres structures…
Vous avez arrêté le folklore ces derniers temps, pourquoi ?
Je sais que les fans le réclament. C’est pour cela que je me suis dit que je vais tout faire pour sortir un album typiquement folklore lors de la célébration des 35 ans de l’orchestre. D’ailleurs, j’ai commencé à enregistrer des titres avant hier. J’avoue que j’aime bien ce style musical et c’est la musique qui occupe beaucoup plus de place dans mon cœur quand je suis sur scène.
«LE SYTJUST N’EST PAS AU BORD DE L’IMPLOSION»
Le secrétaire général dudit syndicat, Me Aya Boun Diop, explique que malgré les voix discordantes qui s’élevaient les semaines passées, le syndicat n’est pas au bord de l’implosion.
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a tenu hier, vendredi 5 avril 2019, un point de presse pour annoncer la tenue d’un congrès pour les 14, 15 et 16 juin 2019 à Saly. Le secrétaire général dudit syndicat, Me Aya Boun Diop, explique que malgré les voix discordantes qui s’élevaient les semaines passées, le syndicat n’est pas au bord de l’implosion.
«Après avoir rencontré les membres du bureau exécutif national, on a décidé de tenir le congrès du Sytjust les 14, 15 et 16 juin prochain à Saly », a annoncé le secrétaire général du Sytjust Me Aya Boun Malick Diop, lors de la conférence de presse tenue hier, vendredi 5 avril au Palais de justice de Dakar. Lors de cette rencontre à laquelle prenaient part les membres bureau exécutif national, M Diop explique : «« Il y a quelques jours de cela, le Sytjust a parlé à travers quelques voix discordantes mais c’est dans l’ordre naturel des choses.. Notre organisation regroupe des cadres donc c’est tout à fait normal qu’il y ait le choc des idées. C’est seulement des signaux qui montrent que nous avons un syndicat dynamique et qui regroupe des cadres capables d’aborder la contradiction quand c’est nécessaire». Toutefois, a affirmé le secrétaire général du Sytjust, « Ces débats de la semaine dernière ne sont pas des prémices de l’implosion du Sytjust ».
Pour le secrétaire, le syndicat en est sorti plus fort et plus uni que jamais. Interrogé sur le prolongement de son mandat, Me Aya Boun Malick Diop dira : «ce qui a valu le prolongement de mon mandat qui devait se terminer le 30 mars 2017, c’est ce qu’on appelle en droit l’état de nécessité, nous avions beaucoup de revendications ». En effet, le 19 mars dernier, les membres du bureau exécutif national avaient annoncé la tenue d’un congrès extraordinaire, ce 6 avril, parce qu’ils pensent que le bureau doit être renouvelé. Le mandat du secrétaire général était en fait expiré depuis le 30 mars 2017. Me Ngoné Diop, greffier au tribunal de grande instance hors classe de Dakar et membre du bureau exécutif national du Sytjust ira dans le même sens que son secrétaire général. « Il n’y a jamais eu de problème car le Sytjust et les membres du bureau exécutif national sont des frères », a-t-elle affirmé.
Avant d’ajouter : «Si nous avions annoncé la tenue d’un congrès extraordinaire, c’était pour pousser le Sytjust à choisir une date. Parce qu’à un moment donné, on ne pouvait plus se taire car le mandat du secrétaire général était dépassé de loin et le bureau exécutif national n’arrivait pas à trouver une date. Il fallait donc que des voix s’élèvent, nous avons représenté des camarades, nous avons choisi d’harmoniser les positions même si tout le monde n’était pas d’accord du fait qu’on aille voir le Sytjust. C’est ce qu’on a réussi en fixant les dates du 14, 15 et 16 juin 2019 à Saly. On essaie de sécurisé ces dates. Nous allons travailler en vue du congrès en renouvelant les cellules de base, en vendant les cartes au niveau de toutes les juridictions du Sénégal».
LES DOSETTES D'ALCOOL EN VOGUE CHEZ LES ADOLESCENTS
-(SénéPlus.com,Dakar) Les ravages des dosettes d’alcool appelés « jakarta » chez les adolescents.
C’est devenu la mode chez les jeunes adolescences, les dosettes d’alcool très prisées et vendues comme de petits pains.
Après le parifoot un jeu de paris devenu le passe-temps favori des jeunes dans les quartiers populaires, c’est au tour des dosettes d’alcool « Jakarta » qui sont en train de tuer à petit feu les adolescents dans l’indifférence générale.
Certains exigent l’interdiction de la vente de ces dosettes et invitent les parents à plus de vigilance.
LE MAIRE MANSOUR FAYE DONNE UN ULTIMATUM D'UN MOIS
"Je donne un mois à tous les propriétaires de carcasses de les enlever, sinon la commune prendra les dispositions nécessaires pour les enlever et leur fera payer les frais de cet enlèvement"
C'est en marge de la célébration du défilé du 04 avril que le premier magistrat de la ville de Saint-Louis s'est voulu strict et catégorique par rapport à la situation de sa commune. Il donne un ultimatum d'un mois aux populations, notamment celles propriétaires de carcasses de véhicules ou de toute autre chose encombrant les voies publiques de les retirer. "Je donne un mois à tous les propriétaires de carcasses de les enlever, sinon la commune prendra les dispositions nécessaires pour les enlever et leur fera payer les frais de cet enlèvement. Donc, dans un mois, nous allons enlever de la ville toutes les carcasses de véhicules et autres ferrailles, dégager les axes et voies publiques et les amener hors de la ville probablement au niveau du centre d'enfouissement technique", a martelé le Maire Mansour Faye.
Une mesure qui, selon lui, va dans le sens de mieux améliorer le cadre de vie de la ville tricentenaire. A cela s'ajoute aussi la question de la gestion des ordures qui reste confrontée à un problème de logistique. " C'est vrai que nous avons des problèmes de logistique mais je donne un délai de six mois pour rendre la ville propre ", a-t-il ajouté tout en mettant l'accent sur la sensibilisation. C'est ainsi que des moyens appropriés seront dégagés pour redonner à la ville de Saint-Louis son lustre d'antan.