SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
6 août 2025
LE CHALLENGE DIPLOMATIQUE DE MACKY SALL
Le président Macky Sall déclinera ses ambitions de repositionner davantage le Sénégal dans le concert des nations, de pacifier et d’approfondir autant que faire se peut les relations diplomatiques parfois parsemées d’embuches avec ses voisins.
En réunissant, le temps d’une prestation de serment, près d’une vingtaine de chefs d’Etat africains et de délégations venues d’un peu partout à travers le monde, le président Macky Sall décline ses ambitions de repositionner davantage le Sénégal dans le concert des nations, de pacifier et d’approfondir autant que faire se peut les relations diplomatiques parfois parsemées d’embuches avec ses voisins immédiats et les autres pays africains.
C’ est ce mardi 2 avril 2019 que le président de la République nouvellement réélu prête serment au Centre des expositions du Pôle urbain de Diamniadio. Le cérémonial est certes anodin, voire banal, parce qu’entrant dans la tradition et la routine démocratique du Sénégal et presque partout ailleurs à travers le monde dans les démocraties modernes. Mais ce qui rehausse d’un caractère particulier cette cérémonie, c’est la présence massive de chefs d’Etat africains qui ont tenu à répondre à l’invitation du président Macky Sall et de son régime. Ils sont, en effet, près d’une vingtaine de présidents africains à séjourner à Dakar, depuis hier, pour assister à ce cérémonial.
Outre les voisins immédiats du Sénégal, à savoir Mouhamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie, Adama Barrow de la Gambie, Alpha Condé de la Guinée, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali et du Bissau-Guinéen José Mario Vaz, il y a également les présidents togolais Faure Gnassingbé, sierra-léonais Julius Maada Bio, rwandais Paul Kagamé, nigérian Muhammadu Buhari, nigérien Mahamadou Issoufou, malgache Andry Rajoelina, éthiopien Sahlework Zewde, ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Mais aussi leurs homologues du Burkina Faso Roch Marc Kaboré, de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, du Congo-Brazzaville Denis Sassou-Nguessou et du CapVert José Carlos Fonséca. Cette présence massive de chefs d’Etat africains, de chefs de gouvernement et de délégations venues de l’international est, en effet, une première dans les annales politiques et diplomatiques sénégalaises.
Selon l’ancien consul général du Sénégal en Arabie saoudite, jamais, de mémoire de Sénégalais, une prestation de serment n’a enregistré autant de chefs d’Etat africains et de délégations ministérielles et diplomatiques venues d’Afrique, d’Europe, des Etats-Unis et d’un peu partout des quatre coins du monde. “Les cérémonies de prestation de serment, aussi bien sous Abdou Diouf que sous Abdoulaye Wade, n’ont jamais enregistré la présence d’autant de présidents africains et de délégations. C’est une première dans l’histoire politique et diplomatique du Sénégal’’, soutient Cheikh Guèye. Il est du même avis que l’ancien ambassadeur du Sénégal au Bahreïn qui soutient d’emblée, lorsque joint par téléphone : “Je ne me rappelle pas d’une prestation de serment qui regroupe autant de présidents, de chefs de gouvernement et de délégations venues de l’international.’’
D’ailleurs, souligne Mame Fodé Ndong, cette particularité s’explique par trois facteurs au moins. Le premier facteur, selon lui, c’est la réussite diplomatique du président de la République Macky Sall et du Sénégal sur le plan international. Il s’ajoute que, selon lui, les élections sénégalaises ont confirmé le caractère démocratique du système électoral sénégalais, de sorte que le président est élu de façon acceptée par ses pairs. “Les hôtes du Sénégal, s’ils avaient des doutes qu’il y avait malversations, ils ne seraient pas venus. C’est donc une reconnaissance internationale de notre système démocratique, notamment électoral’’, relève-t-il.
Avant d’ajouter : “J’ai eu la chance de superviser deux fois des élections en Arabie saoudite, à Ryad et au Mali. Ce dont je suis sûr et certain, c’est qu’on ne peut pas voler dans le système électoral sénégalais. Je le dis parce que je le crois, je l’ai vécu. Qu’on ait un ministre de l’Intérieur technocrate, militaire ou diplomate, ça revient au même : on ne peut pas voler des élections dans le système électoral sénégalais’’, se persuade-t-il.
“Légitimation du second mandat’’
Abondant dans le même sens, l’ancien ambassadeur Cheikh Guèye renchérit que le Sénégal est un modèle de démocratie qui, sur le plan diplomatique, occupe une position assez importante au sein de la Cedeao, de l’Union africaine et dans d’autres organismes sous-régionaux et internationaux. “Dakar a été la première capitale africaine, donc, on ne peut pas, avec une prestation de serment d’une telle envergure, ne pas inviter autant de chefs d’Etat africains. D’un point de vue géopolitique, ça pourrait donner au Sénégal une autre légitimité diplomatique sur le plan international, car le Sénégal a toujours joué un rôle important dans les institutions internationales’’, soutient le diplomate pour qui cette particularité est aussi une occasion saisie par le président Macky Sall pour légitimer sa victoire, à l’issue du scrutin présidentiel du 24 février dernier. “C’est tout à fait important et nécessaire, pour une prestation de serment d’un second mandat, de convier ses homologues africains et ses partenaires internationaux pour légitimer sa victoire. Macky Sall veut montrer à ses pairs que le pays dont il est le président est un modèle de démocratie où des élections se sont passées dans la paix et dans la transparence. Pour justifier tout cela, il voudrait, au moment où il prête serment, que ses pairs soient présents pour leur montrer que c’est dans la plus grande transparence et la plus grande démocratie qu’il est parvenu à obtenir un second mandat’’, soutient-il.
Le pétrole et de gaz, ces facteurs revigorants
Revenant à la charge, l’ancien ambassadeur Mame Fodé Ndong indique qu’outre ces facteurs, les récentes découvertes de pétrole et de gaz ont redonné au Sénégal un nouveau visage sur l’international. Ce qui fait que, selon lui, le Sénégal d’aujourd’hui n’est plus le Sénégal d’hier. “Le Sénégal d’aujourd’hui représente beaucoup de choses, sur le plan démocratique et sur le plan politique, à travers les réalisations. C’est un pays d’avenir. Parce qu’un pays aussi petit que le Sénégal, qui englobe autant de richesses que nous avons, occupe une place prépondérante dans le concert des nations’’, relève le diplomate.
“Opération rachat diplomatique’’
Pour l’ancien consul général du Sénégal en Arabie saoudite, c’est aussi une manière de s’ouvrir à l’Afrique et aux pays africains qui lui sont plus proches, à savoir la Mauritanie, le Mali, la Guinée, la Gambie, le Burkina et autres. D’autant plus que ces pays ont contesté la légitimité du Sénégal sur le plan diplomatique. “Aujourd’hui, le président Macky Sall est en train de se racheter, en se rapprochant davantage de ses pairs pour des retrouvailles diplomatiques, afin de redorer le blason du tissu diplomatique de notre pays. Le Sénégal veut se racheter diplomatiquement auprès des pays africains’’, déclare-t-il. La prestation de serment coïncide avec l’investiture du président de la République dans ses fonctions. Selon le Conseil constitutionnel sénégalais, elle marque le début du nouveau mandat du président de la République. C’est un cérémonial au cours duquel le président de la République va prendre l’engagement de remplir fidèlement la charge liée à sa fonction, d’observer et de faire observer les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes ses forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et de l’indépendance nationale et de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine.
ALPHA CONDE CHEZ MBOW ET NIASSE
Aussitôt arrivé, le président guinéen s’est rendu au domicile du très respecté Amadou Makhtar Mbow, qui a dernièrement célébré ses 98 ans
Revoilà Alpha Condé à Dakar. Aussitôt arrivé, le président guinéen s’est rendu au domicile du très respecté Amadou Makhtar Mbow, qui a dernièrement célébré ses 98 ans. Il l’avait d’ailleurs appelé le jour de son anniversaire. Mais comme Alpha aime bien Mbow, il a remis ça, en se déplaçant jusqu’au domicile de ce dernier. C’est un signal fort qu’il donne, lui qui est bien connecté sur la galaxie politique sénégalaise. Condé s’est aussi rendu au domicile de l’actuel président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse. Et pour couronner le tout, il a organisé un dîner au Lagon avec certains proches.
La plaie née de l’affaire Ebola et aggravée par la crise gambienne (Jammeh si très proche du président guinéen qui est allé à Banjul en pleine crise postélectorale) serait-il en train de se cicatriser ? On serait tenté de le croire. En tout cas, tout ceci est en train de se faire au détriment de son opposant Cellou Dalein Diallo, Président de l'UFDG, qui s’était sensiblement rapproché du Président Macky Sall. Alpha Condé a vu ses relations avec le président Sall s’améliorer de façon importante, après que ce dernier l’eut aidé à neutraliser le dinosaure Wade en pleine période de nervosité électorale.
Selon nos sources, l’effet somnifère a fonctionné à merveille sur le vieux Wade, très sensible aux hommages avec sans doute la participation active, dans cette opération, de plusieurs chefs d’Etat de la sous-région et peut-être une voix autorisée du Qatar. En tout cas, aussitôt rentré à Dakar, Me Wade était tout doux, tout miel ! Un peu Ko et pas agressif du tout. D’ailleurs, Condé ne devrait pas rencontrer l’ancien président sénégalais. En tout cas, aux dernières nouvelles, ce n’est pas prévu dans son agenda.
LES EXPLICATIONS DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
La prestation de serment et l’installation du président de la République
L’installation du président de la République, consécutive à la prestation de serment de celuici, fait partie des fonctions du Conseil constitutionnel les moins connues des sénégalais. Dès qu’on parle du Conseil constitutionnel, on pense à ses attributions en tant que juge constitutionnel chargé du contrôle de la conformité des lois à la Constitution ou en tant que juge électoral chargé d’arrêter la liste des candidats à l’élection présidentielle ou de trancher les contestations relatives aux opérations électorales dans le cadre de l’élection présidentielle ou des élections législatives. Cette situation s’explique certainement par le fait que le Conseil constitutionnel n’exerce cette fonction qu’une fois tous les 7 ans.
Cela dit, la cérémonie du 2 avril 2019 est une cérémonie officielle marquant le début d’un nouveau mandat du président de la République. Elle comporte deux étapes.
1- La prestation de serment. Le président de la République va prendre l’engagement de remplir fidèlement la charge liée à sa fonction, d’observer et de faire observer les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes ses forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale et de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité nationale. Les termes du serment traduisent quelque peu l’enracinement et l’ouverture, des thèmes chers au Président Léopold Sédar Senghor. En raison de son importance, le constituant veut que cet engagement soit, pour reprendre l’expression de François Lu chaire, «solennisé» par le serment que le président de la République est tenu de prêter. Par ce serment, le président de la République prend, comme le disait le président du Conseil constitutionnel Papa Oumar Sakho à propos du serment des juges du Conseil, «un engagement personnel donc un engagement envers lui-même et un engagement envers toute la collectivité». C’est ce qui explique que le serment soit prêté dans le cadre : d’une audience ; d’une audience solennelle ; d’une audience publique.
2- L’installation par le Conseil constitutionnel. C’est à partir de cet acte que le président de la République est investi des prérogatives liées à son statut.
C’est aujourd’hui dans la matinée que Macky Sall, réélu avec 58,26% des voix, va prêter serment au Centre d’exposition du pôle urbain de Diamniadio. Le ballet des chefs d’état et autres officiels devant assister à la rencontre s’est poursuivi jusque dans la soirée hier. Macky Sall a ainsi réussi à décrocher de grosses pointures du continent notamment Paul Kagamé et Mu-hammadu Buhari.
C’est le tarmac de l’aéroport international de Dakar qui a accueilli tous les aéronefs des délégations présidentielles et autres officiels venus assister à la prestation de serment de Macky Sall aujourd’hui à Diamniadio. C’est le Président du Burkina Faso, Roch Marc Chris- tian Kabore qui a ouvert le bal dimanche dernier en fin de matinée. Il a été accueilli par son homologue sénégalais avant que n’arrive dans l’après-midi le Président malgache Andry Ra-joelina. Hier, le ballet des chefs d’Etat s’est poursuivi jusque dans la soirée. Tour à tour, Macky Sall a reçu ses homologues au salon d’honneur de l’aéroport international de Dakar.
Il s’agit des Présidents de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi ,de la Guinée Bissau José Mário Vaz, du Mali, Ibrahima Boubacar Keïta, de la Côte d’Ivoire Alassane Dramane Ouattara, du Niger Mahamadou Issoufou, du Togo Faure Gnassingbé, du Congo Denis Sassou Nguesso, de la Gambie Adama Barrow, de la Mauritanie Mohamed OuldAbdel Aziz, du Rwanda Paul Kagamé. De même, les Présidents guinéen Alpha Condé, libérien Georges Weah et éthiopien Sahle-Work Zewde séjournent actuellement dans la capitale sénégalaise. Le chef du gouvernement ghanéen Yaw OsafoMaafo et le Premier ministre du Gabon Julien Nkoghe Bekalés ont aussi arrivés à Dakar. Le président de la République fédérale du Nigéria, Muhammad Buhari, a été le dernier à fouler le sol sénégalais, un peu après20 heures.
En plus des chefs d’Etat africain, l’ancien président français Nicolas Sarkozy et l’ex-Premier ministre de la Grande Bretagne Tony Blair vont également assister, aujourd’hui, à la cérémonie de prestation de serment du Président Macky Sall pour un second mandat, rapporte la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (Rts). D’après la Rts, Nicolas Sarkozy et Tony Brairont été accueillis à l’aéroport militaire Léopold Sédar Senghor. Ségolène Royal, qui représentera le chef de l’Etat Français, Emmanuel Macron, est également arrivée à Dakar. Elle a d’ailleurs pris Air Sénégal pour rallier la capitale sénégalaise. Il faut dire que cette prestation de serment revêt un caractère historique avec environ une vingtaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Tous.
Les Présidents des pays voisins ont pratiquement répondu à l’appel de Macky Sall. Non sans compter les grosses pointures du continent en l’occurrence le très influent chef d’Etat Rwandais, Paul Kagamé ainsi que le Président du Nigéria, l’une des puissances africaines, Muhammad Buhari.
LES PETITES PHRASES DE KEBA MBAYE ET CHEIKH TIDIANE DIAKHATE
Les «Sages» et leurs discours lors des prestations de serment
Pape Oumar Sakho installe le Président Macky Sall aujourd’hui à Diamniadio. Va-t-il prendre la défense du Conseil constitutionnel critiqué de toutes parts, comme l’avait fait feu Cheikh Tidiane Diakhaté en 2012 ? Ou lâchera-t-il la petite phrase comme celle de Kéba Mbaye avec son «Les Sénégalais sont fatigués».
KEBA MBAYE : «LES SÉNÉGALAIS SONT FATIGUÉS»
Les cérémonies d’installation des Présidents sont parfois matinées de quelques petites phrases de juges. «Les Sénégalais sont fatigués» de Kéba Mbaye, en 1981, face à Abdou Diouf, est jusqu’ici la plus célèbre. Le Premier président de la Cour suprême d’alors lui-même rappelait dans son historique leçon inaugurale à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le 14 décembre 2005, que «beaucoup de Sénégalais n’ont retenu que cette formule lapidaire». Elle était d’autant plus importante qu’elle venait d’un magistrat qui, semble-t-il, avait brisé les codes. «En installant le Président Abdou Diouf, en ma qualité de Premier président de la Cour Suprême, j’avais, comme me l’avait reproché un ami qui nous a quittés, parlé comme un homme d’Etat, alors que je n’étais qu’un simple juge», expliquait-il. Et, on peut en déduire que c’est ce ton jurisprudentiel de Kéba Mbaye qui semble inspiré les «sages».
CHEIKH TIDIANE DIAKHATE : «MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, IL Y A TANT DE FRUSTRATIONS…»
En 2012, la campagne électorale, émaillée de violences à cause du troisième mandat de Abdoulaye Wade, avait poussé le président du Conseil constitutionnel à sortir de ses gonds. Parce que les «5 sages» à l’époque avaient essuyé de vives critiques en validant la candidature de Me Wade. Le 2 avril de cette année, alors qu’il installait Macky Sall au King Fahd Palace, feu Cheikh Tidiane Diakhaté n’avait pu se retenir. «(…) Monsieur le président de la République, c’est en nous la victoire de la démocratie sénégalaise qui a su résister aux turbulences annoncées et amplifiées que seule la maturité du Peuple a su écarter. Les pesanteurs et les contingences de tous ordres ont pu être dépassées sans remettre en cause le socle de la Nation. (…) Pour sa part, le Conseil constitutionnel, seul organe habilité en l’occurrence à dire le droit, estime avoir joué sa partition avec responsabilité, sérénité et impartialité, malgré les contre vérités, agressions, insultes, menaces et invectives», avait fulminé le président du Conseil constitutionnel. Avant d’ajouter une citation de l’écrivain Jérome Kardos : «’’Demain, dans le tir groupé des francs-tireurs embusqués, décochant depuis leur sombre repaire, des flèches assassines contre votre personne, retenez que c’est l’ambigu destin de ceux qui se lèvent au-dessus du lot commun. C’est dire que, où que vous tournez, vous n’avez ni faveur ici ni grâce là. Soyez et restez votre propre arbitre, c’est à-dire celui qui sait s’occuper lui même pour n’entendre que la voix de la conscience.’’»
Voilà une réponse à tous ceux qui l’accusaient, lui et ses collègues, d’être du côté du Président sortant. Mais, dans un registre proche de celui de Kéba Mbaye, Cheikh Tidiane Diakhaté avait souligné à l’endroit de Macky Sall : «Monsieur le président de la République, il y a tant de frustrations et parfois aussi tant de désespoirs dans nos sociétés que l’urgence s’est pratiquement installée partout : l’emploi surtout des jeunes, l’énergie, le coût de la vie, la vitalité de nos entreprises, la prise en charge des personnes vulnérables sans occulter la dynamique de nos institutions. Il y a là tellement d’impératifs que l’on peut croire que tout reste à faire. (…) C’est à vous que cette lourde mission échoit. C’est à votre honneur, c’est aussi dans vos responsabilités. Vous avez avec vous la symbolique de l’espoir et la volonté de ne pas décevoir.»
QUE DIRA PAPE OUMAR SAKHO ?
Alors, ce 2 avril 2019, au Centre des expositions de Diamniadio, que nous réservera le président du Conseil constitutionnel ? Va-t-il répondre à ceux qui accusent les «7 sages» d’avoir «éliminé» des candidats au cause du dispositif de contrôle du parrainage ou des autres pièces du dossier de candidature ? Le discours de Pape Oumar Sakho est aussi attendu.
VIDEO
MACKY ENTAME SON SECOND MANDAT
Le président de la République, réélu pour un second mandat, prête serment ce mardi au cours d’une audience publique du Conseil constitutionnel, en présence de plusieurs de ses homologues - DÉROULÉ DE LA CÉRÉMONIE
Le président de la République, Macky Sall, réélu à l’issue de la présidentielle de février dernier pour un second mandat à la tête du Sénégal, va prêter serment ce mardi au cours d’une audience publique du Conseil constitutionnel prévue au Centre des expositions du pôle urbain de Diamniadio, à la sortie de Dakar.
La cérémonie d’investiture prévue dans la matinée marque le début de son nouveau mandat.
Elle comporte deux étapes : la prestation de serment et l’installation du chef de l’Etat, rappelle le Conseil constitutionnel du Sénégal dans une note sur son site Internet visité par l’APS.
’’Le président de la République va prendre l’engagement de remplir fidèlement la charge liée à sa fonction, d’observer et de faire observer les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes ses forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et de l’indépendance nationale et de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine’’, explique la juridiction.
Cette étape sera suivie de son installation officielle dans ses fonctions. Un acte qui investit le président de la République des prérogatives liées à son statut.
Au moins 15 chefs d’Etat et de gouvernement sont arrivés à Dakar entre dimanche et lundi, pour prendre part à la cérémonie de prestation de serment du président Macky Sall pour un second mandat.
Une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement ont foulé le sol sénégalais depuis lundi en milieu de matinée.
Il s’agit des présidents de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, de celui du Nigeria, Muhammadu Buhari, ainsi que de leurs homologues de la Guinée Bissau José Mário Vaz, du Mali, Ibrahima Boubacar Keïta.
Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, le président nigérien Mahamadou Issoufou, Faure Gnassingbé du Togo, Denis Sassou Nguesso (Congo), de même que leurs homologues gambien Adama Barrow, mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et rwandais Paul Kagamé sont également arrivés à Dakar.
Il y a aussi le président guinéen Alpha Condé, libérien Georges Weah, et éthiopien Sahle-Work Zewde.
Le chef du gouvernement ghanéen Yaw Osafo Maafo et le Premier ministre du Gabon Julien Nkoghe Bekalé sont aussi arrivés à Dakar.
Roch Marc Christian Kaboré, le chef de l’Etat burkinabè, est le premier dirigeant africain à avoir foulé le sol du Sénégal dimanche, suivi de son homologue malgache Andry Rajoelina.
L’ancien président français Nicolas Sarkozy et l’ex-Premier ministre de la Grande-Bretagne Tony Blair sont également au Sénégal pour assister à la cérémonie de prestation de serment du président Macky Sall.
VIDEO
MACKY ET LES ENGAGEMENTS NON TENUS
Le chef de l'Etat qui entame ce mardi son second et dernier mandat, voit plusieurs de ses engagements de 2012 non encore satisfaits se dressent devant lui
La récréation est bien finie pour le président de la République, Macky Sall. Réélu à 58.26% dès le premier tour lors de l’élection présidentielle du 24 février dernier, Macky Sall entame aujourd’hui, mardi 2 avril, son nouveau et dernier mandat de cinq ans à la tête du pouvoir exécutif sénégalais à l’issue de la cérémonie d’investiture au Centre des Expositions de Diamniadio. Il faut dire que ce mandat qui prendra fin en 2024 ne sera pas de tout repos pour le président nouvellement élu. Tant les défis de ce quinquennat sont nombreux. Au plan politique, l’actuel chef de l’Etat dont le premier mandat de sept ans a été fortement marqué par une rupture totale de dialogue avec son opposition, notamment concernant les règles en matière électorale devra tout faire pour trouver la meilleure formule lui permettant de convaincre ses adversaires politiques à le rejoindre autour de la table pour essayer ensemble de sceller un nouveau consensus sur le code électoral. L’autre défi qui attend également le président Macky Sall est relatif à la réforme des institutions de la République dans le sens non seulement de mettre un terme à la relation de subordination qui existe entre les deux autres pouvoirs (Législatif et judiciaire) et le pouvoir exécutif mais aussi de doter le Sénégal d’institutions fortes en mesure de répondre aux aspirations du peuple.
En effet, arrivé au pouvoir à l’issue de la deuxième alternance politique à la tête de l’Etat intervenue au soir du 25 mars face à Abdoulaye Wade à la suite du second tour de la présidentielle de 2012, Macky Sall incarnait un grand espoir. Au plan politique, le nouveau chef de l’Etat, pour galvaniser les Sénégalais qui avaient largement voté pour lui le 25 mars 2012, avec plus de 65% des suffrages, était lui-même monté au créneau lors de ses premières sorties pour annoncer plusieurs changements dans le sens de rendre plus efficace la démocratie sénégalaise présentée, selon lui, comme un modèle du fait de l’absence de coup d’Etat militaire et de la tenue d’élections régulières impliquant les divers acteurs politiques. Et parmi les ruptures qu’il avait annoncées à l’époque, figuraient entre autres, la réforme des institutions politiques, la rupture dans la façon de mener la politique, la rationalisation des dépenses publiques avec la suppression des institutions publiques budgétivores, la réduction de la durée du mandat présidentiel de 7 à 5 ans et la réduction de la taille du gouvernement. Aujourd’hui, après sept ans de gestion, force est de constater que le président Macky Sall qui va renouveler un nouveau bail avec le peuple sénégalais après sa réélection dès le premier tour, le 24 février dernier à 58.26%, n’a pas totalement traduit en acte un grand nombre de la plupart des engagements qu’il avait pris en 2012. Alors qu’il avait clamé sous tous les cieux sa volonté de réduire la durée de son mandat présidentiel de 7 à 5 ans, Macky Sall est passé outre cette promesse ainsi que celle de limiter l’attelage gouvernemental à 25 ministres au maximum qu’il a seulement matérialisé, lors du premier gouvernement dirigé à l’époque par Abdoul Mbaye devenu depuis lors un de ses plus virulents opposants.
REFORMES CONSTITUTIONELLES A REBROUSSE POIL
Outre ces engagements non tenus de l’actuel chef de l’Etat au plan politique, il faut également ajouter les réformes institutionnelles à rebrousse-poil du 20 mars 2016, notamment concernant la composition du Conseil constitutionnel. En effet, dans son programme de campagne électorale, «Yoonu Yokkute» (le chemin du véritable développement), l’actuel chef de l’État s’était engagé à apporter des changements dans la nomination des « Cinq Sages » et à réformer le Conseil constitutionnel en faisant passer le nombre de ses membres de 5 à 7 juges dont 3 seront nommés par le président de la République parmi lesquels le Président du Conseil. Pour les quatre autres membres restants, l’actuel chef de l’État avait ainsi réparti leur nomination : un par la majorité parlementaire, un par l’opposition parlementaire et deux par le Conseil Supérieur de la Magistrature. Mais, au final, même si l’effectif de cette juridiction est effectivement passé de 5 à 7 membres, à la suite des réformes constitutionnelles adoptées lors du référendum du 20 mars 2016, le président de la République a préféré maintenir son droit de regard sur le choix des personnalités devant siéger au niveau de cette institution chargée de trancher les conflits électoraux.
Ainsi, la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 5 avril 2016 adoptée à la suite de ce référendum dit clairement que le président de la République nomme les membres du Conseil dont deux sur une liste de quatre personnalités proposées par le Président de l’Assemblée nationale. Toujours dans ce registre des actions qui ont marqué la gouvernance politique du président Sall lors du septennat passé, il y a aussi l’usage abusif du délit d’offense au chef de l’État pour emprisonner les opposants, la rupture du dialogue entre pouvoir et opposition, l’absence de concertation. Et le passage en force de certaines lois comme l’Acte III de la décentralisation, la refonte du fichier électoral, la modification de la loi électorale et surtout l’introduction du système de parrainage citoyen à toutes les élections au Sénégal. Une loi qui a été à la source de moult contestations avant et après la présidentielle et qui a besoin d’un toilettage pour ramener la confiance entre acteurs politiques.
PRESTATION DE SERMENT DU PRESIDENT SALL : Comment va se dérouler la cérémonie ?
Le Chef de l’Etat Macky Sall va être investi pour son deuxième mandat ce jour. Une cérémonie qui va comporter deux parties selon une information disponible sur le site du Conseil constitutionnel. La prestation de serment est le premier acte de cette cérémonie. Par ce serment, le président de la République prend, « un engagement personnel donc un engagement envers lui-même et un engagement envers toute la collectivité », explique la source. Un engagement de remplir fidèlement la charge liée à sa fonction, d’observer et de faire observer les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes ses forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et de l’indépendance nationale et de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine, explique la juridiction. Ensuite vient l’installation du chef de l’État par le Conseil constitutionnel, acte par lequel le président de la République est investi des prérogatives liées à son statut.
MACKY II PEUT MIEUX FAIRE
De l’environnement des affaires, aux infrastructures en passant par l’hydraulique, l’assainissement, l’amélioration du cadre de vie, retour sur les points saillants de la gouvernance Macky Sall, sur le plan sociétal, durant son septennat qui s’achève aujo
Ayant succédé à Abdoulaye Wade, troisième président de la République du Sénégal, après Senghor et Abdou Diouf, Macky Sall avait promis de propulser le pays à un niveau de développement beaucoup plus élevé, avec son programme Yoonu Yokkuté qui cédera la place au Plan Sénégal émergent. De l’environnement des affaires, aux infrastructures en passant par l’hydraulique, l’assainissement mais aussi la justice, l’amélioration du cadre de vie, des vies des femmes, retour sur les points saillants de la gouvernance Macky Sall, sur le plan sociétal, durant son septennat qui s’achève, aujourd’hui mardi, avec sa prestation de serment pour un dernier mandat de cinq ans à la tête du Sénégal.
Dès son accession à la magistrature suprême au soir du 25 mars 2012, Macky Sall avait annoncé les prémices de son septennat. En prônant un Sénégal de «rupture» sur la base d’une «gouvernance sobre et vertueuse», l’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade, non moins leader de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar avait déjà promis de faire passer «la patrie avant le parti», à travers son programme Yoonu Yokkute ou la «voix de l’émergence» qui concerne tous les aspects (sociaux, économiques, etc.). Déjà le 03 avril 2012, dans de son premier discours à la nation, le président Macky Sall avait placé son mandat sous le signe des urgences au premier rang duquel, figure la prise en charge des besoins en matière d’infrastructures. Ainsi, la nouvelle architecture devrait être orientée vers la dynamisation des Pôles économiques de développement. Avec la création des routes de l’émergence dans le sous-secteur des infrastructures routières estimés à près de 840 milliards FCFA pour la période 2012- 2016 (5 années) ; soit en moyenne 198 milliards FCFA par an. Pour la période 2000-2011 (12 ans), ces investissements étaient de 726 milliards FCFA environ, soit une moyenne de 60,5 milliards FCFA par an.
Entre 2012 et 2016, il a été noté, selon les autorités, l’achèvement de 43 projets avec un linéaire de 1295 km de routes revêtues et 12 ponts. Mais aussi les «rails du développement», qui portent sur la restructuration de la ligne ferroviaire Dakar-Tambacounda qui reste encore un combat des cheminots, et du Train Express Régional (Ter), ainsi que le renouvellement du transport routier. Toujours durant le septennat, le président Macky Sall a assigné au ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, un ensemble de mesures phares déclinées dans les différentes Déclarations de politique générale et les Conseils des ministres délocalisés tenus dans les différentes régions. Dès sa prise de fonction en 2012, le gouvernement, après avoir fait un diagnostic de la situation du secteur de l’eau et de l’assainissement, avait pris un certain nombre d’engagements.
En matière d’eau potable, avec le renforcement des infrastructures hydrauliques dans les zones les plus défavorables du milieu rural dont 20% souffraient encore d’un déficit d’accès à l’eau potable. L’assainissement est aussi un volet important avec le projet de dépollution de la Baie de Hann qu’il a hérité des anciens régime et qui avance toujours à pas de caméléon, la réhabilitation de la STEP de Cambérène pour porter sa capacité à 52.000 m3/jour, le renouvellement du Collecteur Fann-Hann et l’assainissement de la Cité Soleil, des projets à hauteur de 83 milliards de FCFA, en plus du plan décennal de lutte contre les inondations qui permis la restructuration, avec la construction de canaux d’évacuation des eaux de pluies et usées, de plusieurs quartiers de la banlieue. Dans le domaine de l’administration territoriale et de la sécurité, «de nouvelles frontières de la sécurité ont été tracées avec une priorité absolue à la protection des personnes et des biens, à la préservation de la paix et de la sécurité nationale et au renforcement des structures de gouvernance». Pour Macky, la «consolidation de la sécurité au niveau national passe par une véritable montée en puissance des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité, tant du point de vue des hommes, des matériels, des infrastructures que des aspects immatériels. C’est ce qui justifie l’ouverture de grands chantiers de construction, de réhabilitation, d’équipements, de recrutement et même de motivation au profit de la Police nationale, de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers ainsi que de l’Administration territoriale».
LA GENT FEMININE, A L’AVANT GARDE
Les femmes aussi sont ciblées concernées, avec des projets tels que la promotion des familles, des droits de la femme, «l’institutionnalisation du genre dans les administrations publiques» où ces dernière continuent toujours de réclamer la parité pour les postes nominatifs, au même titre que ceux électifs déjà consacrés par la loi, ainsi que la protection sociale. Par ailleurs même si d’importantes réalisations ont été faites au cours du premier mandat de Macky Sall, il n’en demeure pas moins que les Sénégalais espèrent de ce quinquennat qu’il entame, ce mardi 2 avril 2019, plus d’actions. En effet avec les grèves récurrentes dans les secteurs de la santé, de la justice, de l’éducation, les coupures incessantes d’eau à Dakar et sa banlieue, la recrudescence de la violence avec les rapts d’enfants et les tueries, le sentiment d’insécurité grandissant, c’est un chapelet de doléances qui attend Macky 2
ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES, TOURISME ET TRANSPORTS AERIENS : En attendant l’effectivité du statut de «hub aérien sous régional»
L’amélioration constante de l’environnement des affaires pour faire du Sénégal, une destination d’investissement, a été une préoccupation majeure du président Macky Sall, avec la création en 2013 du ministère de la Promotion des Investissements, des Partenariats et du Développement des Télé-services de l’Etat (Mpipdte). Ce département avait pour missions essentielles, la mise en œuvre de stratégies de développement et de promotion de l’environnement des affaires, la recherche et l’identification d’opportunités de financement innovants et de partenariats. Mais aussi la mise en place d’un cadre pour accompagner les partenariats public privé et la mise en œuvre d’une politique de promotion de l’administration électronique. Pour le tourisme, il a connu une hausse de 6% du PIB du Sénégal et génère près de 100.000 emplois, dans le Yoonu Yokkute. Le Plan Sénégal Emergent ambitionne aussi de faire du tourisme, soutenu par un «Hub aérien régional compétitif», un levier de croissance économique et de création d’emplois. Ainsi, le Sénégal veut faire partie du «Top 5 des destinations touristiques africaines» à travers un objectif de 3 millions de touristes à l’horizon 2023. S’agissant du transport aérien, l’objectif était de faire de Dakar une plate-forme aérienne de référence pour servir les ambitions de devenir un hub de services (médical, tourisme, sièges régionaux des entreprises et institutions internationales, éducation-formation), avec l’objectif d’arriver à 5 millions de passagers à l’horizon 2023 et 10 millions en 2035. C’est dans ce cadre que la stratégie a été articulée autour de la mise en service du nouvel Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass en 2017, la réhabilitation des aérodromes régionaux en 2018.
MACKY, AU DEFI DE LA QUESTION SANITAIRE !
Même si le secteur de la santé a connu des avancées, sous le magistère de Macky Sall, il reste que d’énormes efforts sont encore à consentir pour la prise en charge des populations.
Des efforts qui ne sont pas seulement liés au relèvement du plateau technique mais qui appellent également la résolution définitive de l’épineux problème du régime indemnitaire qui cristallise tous les personnels soignants.
Le septennat du président de la République a été certes marqué dans le secteur de la santé par le vote de la loi sur la transplantation rénale devant permettre aux insuffisants rénaux de recouvrir la santé. Cependant, malgré l’espoir que cela suscite pour bon nombre de malades, la concrétisation tarde avec l’attente de la mise en place d’un comité pilote qui doit statuer sur les dons d’organes. Toujours sur cette lancée, le magistère du président Sall fut aussi marqué par la construction de plusieurs centres de dialyse. Avec l’ouverture de plusieurs autres centres de prise en charge, la décentralisation des soins devient une effectivité. Nous pouvons relever la Couverture maladie universelle (Cmu), seulement même si les gens s’accordent à dire que le programme est bon, il demeure que la mise en œuvre pose problème avec un manque de ressources financières qui étouffe du coup les établissements de santé éligibles pour prendre en charge les personnes inscrites dans le programmes (Cmu).
Le président Macky Sall a aussi, sous son règne doté les hôpitaux Aristide Le Dantec et Dalal Diam de radiothérapie sans occulter la finition et la mise en fonctionnement des trois hôpitaux de la paix implantés dans les régions mais aussi l’introduction du vaccin du col de l’utérus pour les filles âgées de 9 ans dans le calendrier vaccinal de routine. Dans le domaine de la prise en charge du personnel médical soignant, les bourses de spécialisation des médecins ont été revues à la hausse passant de 150 mille à 300 mille, le recrutement du personnel dans la fonction publique a aussi connu une hausse. Au niveau des revendications, même si les questions pécuniaires ont été évacuées par le gouvernement du Sénégal, le régime indemnitaire est resté la pomme de discorde entre les deux parties prenantes. Les négociations ont pu calmer le jeu pendant un temps, mais le climat reste toujours tendu malgré la main tendue de l’Alliance And Ngueussem qui, selon les acteurs, ne trouvent pas de répondant à ses revendications. Pour le second mandat du président Macky Sall, la question du régime indemnitaire est très attendue par les travailleurs du secteur de la santé. Un point important pour la stabilité du climat social. L’équité dans la répartition des spécialistes pour une bonne couverture sanitaire sera également l’un des chantiers du président de la République, au même titre que le relèvement du plateau technique avec la santé digitale entre autres.
UNE «DECISION» QUI PLOMBE DE NOMBREUSES AVANCEES
«Mis sous tutelle du pouvoir exécutif, instrumentalisé par ce dernier et insuffisamment doté en ressources humaines et matérielles, le pouvoir judiciaire n’est pas toujours en mesure d’assurer pleinement ses missions avec impartialité et indépendance»,
C’est parti pour Macky II. Seulement, durant le second et dernier mandat du chef de l’Etat nouvellement réélu, dès le premier tour, à l’issue du scrutin de la présidentielle du 24 février 2019, inutile de s’attendre à ce que le président de République et son ministre de la Justice ne siègent plus au Conseil supérieur de la magistrature, malgré les engagements pour une justice indépendante.
«Mis sous tutelle du pouvoir exécutif, instrumentalisé par ce dernier et insuffisamment doté en ressources humaines et matérielles, le pouvoir judiciaire n’est pas toujours en mesure d’assurer pleinement ses missions avec impartialité et indépendance», relevait-on dans «Yoonu Yokkute», le programme de campagne de 2012 dans lequel le candidat Macky Sall s’engageait déjà à «renforcer l’indépendance du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) par sa composition, son organisation et par son fonctionnement».
Sept (7) ans après, à travers le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Ismaïla Madior, qui l’a représenté à la séance d’audition des candidats par la Plateforme de la société civile pour l’indépendance de la justice (Pacij), le 19 février dernier, il a annoncé la couleur, en signant avec des réserves, le Mémorandum pour l’indépendance de la justice du Pacij. Donc, il n’est pas question, comme proposé par le texte, de supprimer le siège de l’exécutif et du ministre de la Justice au sein du CSM. M. Fall avait souligné, à la place, qu’il était favorable à un recul mesuré du président, mais pas un retrait.
Toutefois, Macky II est attendu sur d’autres dossiers notamment des réformes judiciaires proposées par l’Union des magistrats du Sénégal (UMS) en 2017 et qui tardent à être effectives. «Les magistrats, quand ils jugent, même s’ils sont indépendants, subissent une pression telle que certains peuvent prendre des décisions qui plairaient à l’exécutif. Pour mettre fin à tout cela, il faut une réforme de la justice », expliquait le président de l’UMS, dans Sud Quotidien, le 7 janvier. Aussi Macky Sall doit-il donner des gages pour évacuer définitivement les «accusations» de l’opposition et certains Sénégalais lui reprochant d’entretenir une justice sélective, le tripatouillage de la Constitution qui a été touché plus de 10 fois, et la loi électorale qui a subi environ 18 modifications.
Quid des 25 plaintes contre le Sénégal devant les juridictions internationales et dont la majorité concernent l’affaire Karim Wade, le fils de l’ancien chef de l’Etat, suivi de celle Khalifa Sall ? N’empêche, force est de reconnaitre que durant le septennat, Macky Sall a entrepris de nombreuses réformes dans le domaine de la justice. Ces progrès ont concerné la révision de plusieurs Codes de droit. En tout, pas moins de 97 lois ont été votées entre 2012 et 2019 pour réformer les Codes pénal et de procédure pénale (qui règle une vieille doléance des avocats d’assister leur client dès interpellation), forestier, minier et celui de la justice militaire, rappelle le Journaliste Pape Ndiaye, chroniqueur judiciaire, dans Le Monde.
A ces changements viennent se greffer la suppression des Cours d’Assises au profit des Chambres criminelles pour lutter contre les longues détentions préventives qui persistent toujours, le remplacement des Tribunaux régionaux et départementaux respectivement par des Tribunaux de grande instance et d’instance pour rapprocher la justice du justiciable. S’y ajoute aussi l’installation du Tribunal de commerce en 2018 pour un règlement des conflits par la médiation.