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12 août 2025
UEMOA : EN UN AN, LES PAYS DE L'UNION TRIPLENT L'EXCEDENT COMMERCIAL
D'importantes mesures ont été prises par le conseil des ministres de l'UEMOA lors de sa première session ordinaire de l'année 2019 qui s'est ouverte vendredi au siège de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), à Dakar
D'importantes mesures ont été prises par le conseil des ministres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) lors de sa première session ordinaire de l'année 2019 qui s'est ouverte vendredi au siège de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), à Dakar, la capitale sénégalaise. Elles visent à renforcer la croissance économique des huit pays de la zone, alors que les échanges extérieurs des pays de l'Union se solderaient par un excédent global de 1 142,5 milliards de Fcfa, après les 304,1 milliards enregistrés en 2017.
Le conseil des ministres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a débattu de plusieurs questions au cours de sa première session ordinaire de l'année, tenue vendredi, à Dakar. Il s'est notamment penché sur la situation économique des huit pays de la zone et a recommandé aux Etats plusieurs mesures «pour maintenir une croissance vigoureuse des économies de l'Union, dans un contexte d'incertitudes entourant les perspectives économiques mondiales».
Ces mesures visent à accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires pour améliorer le climat des affaires, afin d'attirer davantage d'investisseurs privés, notamment dans les industries agro-alimentaires et manufacturières. Les ministres ont notamment plaidé pour l'accroissement des ressources de leurs Etats, proposant de mettre un accent particulier sur les actions visant à élargir la base fiscale et à amener le taux de pression fiscale à l'objectif communautaire de 20% au terme de cette année 2019.
Les ministres ont aussi formulé le vœu pour les pays de l'UEMOA de rationaliser les dépenses publiques pour une meilleure efficacité. Révélant que le produit intérieur brut (PIB) de l'UEMOA en 2018 se situe à «6,6%, niveau de croissance identique à celui de 2017, en lien principalement avec la bonne orientation du secteur des services ainsi que des activités commerciales, industrielles, portuaires et aéroportuaires», le conseil des ministres a estimé que «ces performances appréciables se consolideraient en 2019, avec une croissance attendue à 6,8%».
1 142,5 milliards de Fcfa, contre 304,1 milliards en 2017
Par ailleurs, ils ont aussi annoncé que le taux d'inflation est descendu à 0,8% en 2018, contre 2% en 2017. Cela a entraîné une modération de la hausse des prix, avec une inflation en dessous de 2% (le taux d'inflation est attendu à 1,1% en 2019).
En ce qui concerne le déficit du solde des transactions courantes, il a augmenté de 0,1%, en passant de 6,3% du PIB en 2017 à 6,4% en 2018, en raison du creusement de la balance commerciale. «Avec la consolidation des entrées nettes de capitaux, indiquent les ministres, les échanges extérieurs des pays de l'UEMOA se solderaient par un excédent global de 1 142,5 milliards de Fcfa après 304,1 milliards de Fcfa en 2017». Et d'ajouter que le niveau des réserves officielles de change de l'UEMOA est resté inchangé au troisième trimestre 2018. Celles-ci continuent d'assurer 4,7% des importations des biens et services.
LES AUTORITÉS ADMINISTRATIVES INVITÉES À INTÉGRER DE NOUVELLES APTITUDES MANAGÉRIALES
Le Directeur général de l’administration territoriale, Ibrahima Sakho, a souligné lundi à Toubacouta (centre), la nécessité pour les membres du commandement territorial de se mettre dans une posture exigeant de réelles aptitudes en management moderne
Toubacouta, 25 mars (APS) – Le Directeur général de l’administration territoriale (DGAT), Ibrahima Sakho, a souligné lundi à Toubacouta (centre), la nécessité pour les membres du commandement territorial de se mettre dans une posture exigeant de réelles aptitudes en management moderne afin de piloter ou d’accompagner la territorialisation des politiques publiques.
‘’Les autorités administratives doivent être dans une posture qui exige de réelles aptitudes en management moderne pour une atteinte des objectifs fixés par l’Etat. Des objectifs aujourd’hui contenus dans des documents stratégiques tel que le Plan Sénégal émergent (PSE) ‘’, a-t-il notamment déclaré.
Le Directeur général de l’administration territoriale intervenait à l’ouverture à Toubacouta, dans le département de Foundiougne, d’un atelier de renforcement de capacités en leadership et en gestion de performances des gouverneurs, préfets et personnels cadres de niveau central de l’administration territoriale du pays.
‘’Il s’agit à travers cette rencontre de permettre aux autorités administratives d’être mieux outillées en matière de leadership transformationnel et de gestion des performances. Son organisation intervient dans un contexte où l’Etat a érigé en priorité le développement des territoires’’, a expliqué Ibrahima Sakho.
‘’La DGAT, dans le souci d’éviter que les autorités administratives ne soient dépassées par les innovations et méthodes de management publics, a initié des sessions de renforcement de capacités qui entrent dans le cadre de son programme de formation’’, a-t-il rappelé.
Les travaux liés à la session de formation prévue sur deux jours vont, entre autres, porter sur l’évaluation du changement dans les organisations et l’environnement participatif en rapport avec la gestion des performances, lit-on sur un document de présentation de l’atelier.
Les participants vont également plancher sur ‘’la réussite des transformations par la gestion, sur les enjeux du leadership transformationnel producteur d’impacts, ou encore sur le leadership et capacité de changement’’.
Un responsable de Rewmi de Touba perd 3 frères dans un accident
La série noire se poursuit sur les routes. Hier, un véhicule en partance pour Porokhane, qui accueillera, jeudi prochain, le magal de Mame Diarra Bousso, a fait un accident grave à hauteur du village de Nébé. Le bilan est de trois morts et de quelques blessés. Les victimes sont les frères de Moustapha Messeré, un responsable du parti Rewmi à Touba. Le responsable rewmiste qui était à bord de la voiture s’est retrouvé avec un bras fracturé. Les défunts seront inhumés aujourd’hui dans la capitale du mouridisme.
Semaine marathon pour Macky
A peine rentré du Maroc, après quelques jours de vacances, le chef de l’Etat était à son bureau hier à 10h, pour entamer une semaine marathon. Il a présidé le Conseil national de la sécurité hier ensuite ce sera le conseil des ministres d’adieu, mercredi 27 mars. Puis, il se soumettra à la prestation de serment le 2 avril, l’adresse à la nation le 3 et le défilé le 4 avril sans compter la mise en place du gouvernement. Il est également annoncé chez les Layennes à l’occasion de l’Appel de Seydina Limamoulahi prévu du 5 au 6 avril et éventuellement au Daaka.
Une quinzaine de chefs d’Etat et de gouvernement attendue
Pour la prestation de serment de Macky Sall, prévue le 2 avril à la Salle des expositions de la Gare des gros porteurs de Diamniadio, on annonce la présence de plus d’une quinzaine de chefs d’Etat et de chefs de gouvernement. «Jeune Afrique» cite Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, Félix Tshisekedi de la RDC, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso et Ibrahim Boubacar Keïta du Mali qui ont déjà confirmé leur présence à Dakar pour la prestation de Macky Sall, mais d’après des sources de « L’As», certains comme IBK pourrait se faire représenter par leur Premier ministre.
Une délégation américaine à l’investiture de Macky Sall
Plusieurs officiels sont attendus à la cérémonie d’investiture du Président Macky Sall prévue pour le 2 avril à Diamniadio. Une forte délégation va représenter le Président des Etats-Unis, Donald Trump à la cérémonie. La délégation américaine sera conduite par l’Administrateur de l’Agence des Etats-Unis pour le développement international(Usaid). Elle sera composée de l’ambassadeur du pays de l’Oncle Sam au Sénégal et au Guinée Bissau, Tulinabo S. Mushingi, du président par Intérim et Directeur général de la société de promotion des investissements privés à l’étranger (OPIC), de la Sous Secrétaire d’Etat adjointe pour l’Afrique de l’Ouest du Département d’Etat américain, de la Directrice des Affaires africaines au Conseil de Sécurité nationale et du Conseil principal auprès du Directeur du Corps de la Paix américain.
Abdel Fattah Al-Sissi à Dakar
Après la prestation de serment de Macky Sall et au lendemain de la célébration de la fête de l’indépendance, le premier chef d’Etat étranger en visite à Dakar, sera le Président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Il va effectuer une visite officielle au Sénégal entre le 6 et le 7 avril prochain. Ce faisant, il sera le premier chef d’Etat étranger à fouler le pays après l’installation officielle de Macky Sall
Conseil interministériel sur le pèlerinage, aujourd’hui
Le Premier ministre, Mouhammad Boun Abdallah Dionne, va présider, aujourd’hui, un conseil interministériel sur le pèlerinage. Cette rencontre intervient au moment où il y a une levée de bois verts après la hausse de près de 146 000 francs CFA que connaît le prix du billet pour le pèlerinage à La Mecque, du fait de la fluctuation de la monnaie saoudienne et de l’application de la taxe de 10%. Cette hausse est opérée par la compagnie saoudienne Flynas qui a l’exclusivité du transport des pèlerins sénégalais, au nez et à la barbe de la Délégation générale au pèlerinage à La Mecque (DGPM).
Horizon Sans Frontières alerte sur des risques de représailles
Le président d’Horizon Sans Frontières alerte sur les risques de représailles contre des Sénégalais en Italie depuis l’affaire Ousseynou Sy qui avait brulé un bus d’élèves. Boubacar Sèye demande au Président Macky Sall de déployer une bonne stratégie diplomatique pour éteindre la colère malsaine contre les Sénégalais et redorer le blason du Sénégal. A l’en croire, le capital de sympathie pour les Sénégalais d’Italie s’est effondré suite à l’affaire Ousseynou Sy et l’image du Sénégal en Italie est définitivement entamée avec des risques très élevés de vengeances sur la communauté sénégalaise voire même africaine. C’est le sentiment que vivent les Sénégalais, voire les Africains de la Diaspora selon le président de l’Ong. A l’en croire, c’est le moment pour nos représentations diplomatiques et consulaires de montrer leur savoir-faire. Pour Boubacar Sèye, l’ambassadeur aurait dû faire une sortie à la télé pour compatir à la douleur ressentie par toute l’Italie, présenter des excuses publiques au nom du Sénégal et rassurer les Italiens sur le caractère isolé de cet incident.
Litige foncier à Nguénienne
Dans le bras de fer qui oppose la commune de Nguéniène à des éleveurs de la localité à propos d’un projet d’exploitation agricole rejeté par ces derniers, des populations de Nguéniène ont pris le parti du Conseil municipal dirigé par Ousmane Tanor Dieng. Selon l’un des partisans du projet, Tièlèm Senghor, cette exploitation agricole est avantageuse pour la collectivité locale. «Les populations sont impatientes de la réalisation de ce projet et avaient même décidé de boycotter le parrainage à défaut d’avoir la matérialisation du projet. Ce projet est une vieille doléance. Les avantages du projet sont tels qu’on peut dire que ceux qui s’y opposent n’aiment pas les populations», a soutenu le porte-parole des populations favorables à la réalisation du projet.
Litige foncier à Nguénienne (bis)
Revenant sur le cahier de charges de la société Prodimel, dirigée par un Espagnol, M. Senghor liste les «avantages» qui permettront d’alléger la souffrance des villageois. «Dans la réalisation du projet, le promoteur prévoit de construire des forages et d’apporter l’eau dans les maisons et les petites exploitations de la contrée. Il a également promis de construire des abreuvoirs pour nos bêtes et celles des villages environnants. Il a prévu aussi d’octroyer des semences aux paysans, de labourer leurs champs, mais aussi et surtout de recruter les habitants de la commune dans les exploitations. Ce qui permettra de réduire sensiblement le taux de chômage. Nos mamans ramassent de la paille sèche qu’elles vendent à Joal pour en tirer de maigres revenus. Une fois le projet réalisé, elles pourront se fixer et avoir des revenus plus consistants», clame Tièlème Senghor.
Saisie de médicaments à Fatick
La douane régionale de Fatick vient une fois de plus de réussir un grand coup. Après la saisie la semaine dernière de plus trois cent kilogrammes de chanvre indien par la brigade de Gossas, les soldats de l’économie ont empêché l’irréparable. Suite en effet à une opération de sécurisation, la brigade maritime a procédé à une saisie de médicaments antibiotiques et des aphrodisiaques d’une valeur de 1.040.000.000 Fcfa (1,04 milliard). Appréhendés dans la nuit du samedi au dimanche vers Niakhar grâce à un important dispositif mis en place par la Douane pour neutraliser les trafiquants de drogue et stopper le transport des produits prohibés et des médicaments de la rue, les malfrats ont tout de même réussi à s’échapper, laissant derrière leurs voitures pickup qui transporter les produits.
Un dealer sénégalais arrêté à Turin
Actuellement, cela ne va fort bien pour nos compatriotes vivant en Italie. Après Ousseynou Sy qui s’est illustré par un acte d’une gravité extrême, c’est au tour d’un autre Sénégalais d’être arrêté par la police italienne. D’après nos confrères du site «Senego.com» qui donne l’info, l’homme qui a fêté ses 31 ans a été arrêté, il y a moins d’une semaine, est un dealer notoire. D’autant qu’il a été arrêté pour possession de drogue à des fins de trafic. Très connu des services de police et en situation irrégulière, l’homme avait été filé, depuis son domicile de Via Desana par la police qui l’avait dans le collimateur. Arrêté à bord d’une Fiat et contrôlé, il était en en possession de 56 œufs contenant du crack. Une perquisition chez lui, a permis de découvrir 250 grammes de stupéfiants et 150 grammes de substances coupantes.
Dakar, 25 mars (APS) - L’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) compte aider le Sénégal à mettre en place des unités de traitement de déchets dangereux biomédicaux dans les centres hospitaliers, a annoncé lundi à Dakar son représentant résident à Dakar, Christophe Yvetot.
"Nous travaillons avec l’hôpital de Ziguinchor et nous allons mettre très rapidement en place une unité de traitement des déchets biomédicaux, laquelle va permette à cet établissement d’être une structure d’excellence pour le Sénégal et la région", a-t-il dit.
Dans cette perspective, il est prévu "la construction de près d’une cinquantaine de centres biomédicaux d’enfouissement des déchets pour pouvoir développer une unité de retraitement de tous les déchets plastiques pour en faire de nouveaux produits".
Il s’adressait à des journalistes en marge d’un atelier de validation technique de l’avant-projet de loi sur la gestion écologiquement rationnelle des déchets dangereux au Sénégal.
"Nous allons non seulement trouver une solution à ces déchets, mais en faire également une nouvelle filière industrielle avec de nouveaux produits, objets que les populations vont pouvoir s’approprier", a indiqué le représentant résident de l’ONUDI.
Selon Christophe Yvetot, il faut pour cela un cadre et des actions de terrain pour comprendre que ce projet est réalisable.
"A travers des projets pilotes, l’ONUDI montre que des expériences concrètes sont réalisables" dans ce domaine, a souligné M. Yvetot.
Il assure que l’ONUDI est prête à travailler avec le gouvernement sénégalais pour arriver à atteindre ses objectifs dans ce domaine, conformément aux ambitions du nouveau plan d’actions prioritaires du Plan Sénégal émergent (PSE), lequel prévoit une gestion radicale et durable des ordures à travers le slogan "zéro déchet".
Aussi cet avant-projet de loi sur la gestion écologiquement rationnelle des déchets dangereux au Sénégal devrait "aider à bien gérer les déchets dangereux qui portent atteinte à l’environnement et à la santé humaine".
Il devrait aussi contribuer à "fixer le cadre général du champ d’application, de définition’’ des déchets dangereux ainsi que leur classification, a indiqué M. Yvetot, estimant que "l’action de l’Etat doit engager tous les acteurs pour une meilleure gestion de ces déchets".
Ce projet de loi est de même attendu pour "fixer les obligations des uns et des autres’’ dans ce domaine, notamment les municipalités ainsi que les opérateurs, a-t-il expliqué.
CONCERTATION(S) NATIONALE(S) ET LANGUES NATIONALES
La formation des ressources n’est pas seulement une affaire d’expertise, mais elle est aussi et au même niveau, une affaire d’éthique et d’humanisme. La question qu’est ce qui fait sens, est d’une très grande importance pour le monde connecté en devenir
Dans une dépêche de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) du 20 mars 2019, à l’occasion de la célébration de la Journée de la Francophonie, le Professeur Souleymane Bachir Diagne, que je salue avec respect et affection au passage, développe entre autres, « que les écoles africaines doivent devenir un espace multilingue avec un vraie politique linguistique, qui consisterait à renforcer la maîtrise du français et à introduire les langues africaines dans l’enseignement pour en faire des langues de savoir et de créations. »
Je partage entièrement cette position du Professeur, sur laquelle il est constant depuis des décennies. Il partage cette posture entre autres avec notre très éminent compatriote, le défunt Professeur Cheikh Anta Diop. Ils sont d’éminents scientifiques, de notoriété mondiale. Ils sont une fierté sénégalaise et africaine.
Je saisis le prétexte de la Journée de la Francophonie, pour rappeler, qu’en 2009, j’ai publié dans la presse un texte sur la question, intitulé « diversité linguistique et système scolaire : le temps d’agir est venu. »
En décembre 2016, je suis revenu sur la même thématique, à la suite du passage du Ministre de l’Enseignement supérieur devant la représentation nationale. Je cite ce qui suit de ce texte titré : « l’Assemblée nationale parle sept (7) langues, en attendant d’aller plus loin ». « Un honorable député, intervenant dans une des langues du pays, a invité avec insistance le Ministre à écrire des livres de mathématiques en Pulaar, ce que lui, député, ne saurait faire.
A sa suite, j’ai soutenu cette proposition en en dégageant la signification réelle. Il s’agit d’une invite à tous les professeurs et chercheurs de notre pays à écrire des livres sur les matières de leur spécialité dans la ou les langues nationales maîtrisées. Par-delà ceux visés plus haut, l’invite s’adresse à tous les intellectuels du pays, qu’ils enseignent, soignent, servent l’Etat à quelque niveau que ce soit, qu’ils interviennent dans le secteur privé moderne ou dans l’informel, qu’ils servent les différents cultes dans notre pays. A chacun de transcrire ses savoirs, son expérience professionnelle ou de vie dans une voire deux langues ou plus du pays. Les utilisateurs du français, de l’arabe, de l’anglais, de l’allemand, etc. sont tous interpellés.
Tout le monde comprend qu’il s’agit là d’un besoin social, intellectuel, culturel et économique dont l’urgence devrait s’imposer. Cette entreprise citoyenne non partisane et d’envergure, entreprise de création des savoirs en tous genres, à une haute portée pour l’Emergence du Sénégal. »
Il est important de créer un environnement lettré, par la contribution de tous les citoyens, motivés par le désir et la passion de lutter contre l’illettrisme et l’ignorance, car le développement stable du pays ne se fera pas avec une majorité analphabète.
Après le premier lieu de socialisation qu’est la famille, vient l’espace public, avec une place prépondérante pour le système scolaire et le système de communication sociale.
L’espace familial est le lieu d’acquisition de la première langue, la langue maternelle ou du milieu. La maîtrise intelligente des parents de ce premier environnement de leur enfant,leur investissement fort ou son absence décidera de l’acquisition ou de la perte de la langue maternelle.
A cet égard, la première université de l’enfant de l’Homme, c’est sa mère, après la nature ou l’Etre transcendant, selon les croyances des uns ou des autres. De la mère dépend en très grande partie que l’enfant apprenne et conserve sa propre langue. Un père stratège, donc clairvoyant, peut pallier la défaillance de la mère, en la ramenant à cette mission de transmission du patrimoine linguistique de base.
Cette question est très importante pour tous ceux qui quittent leur terroir d’origine pour un autre. Dans les grandes villes, la langue maternelle se transmet d’abord et parfois seulement dans le foyer familial. Il revient donc à chacun, à partir de là, de décider en pleine connaissance de cause, d’aider son enfant à garder ou à ne pas garder le contact et des liens forts avec ses origines. Car le principal lien est culturel et une culture suppose obligatoirement un médium dépositaire et actif.
Dans l’espace public, la puissance publique est un intervenant déterminant pour l’orientation, les contenus et les régulations de ce qui se dit et s’apprend, dans le système scolaire et dans la communication sociale.
Après sa famille, le jeune enfant est reçu successivement dans le système scolaire au préscolaire, dans le primaire, le secondaire, les grandes écoles et les universités.
L’autorité publique est responsable de la définition, des objectifs, des moyens, des résultats, de la sécurité et de l’adaptabilité du système scolaire, parce que la société lui a confié cette mission ; elle lui en fournit les moyens à travers les impôts collectés. Les citoyens peuvent et doivent contribuer au fonctionnement et au contrôle du système, car il y va de l’avenir de leurs enfants et du pays, d’une part ; de l’utilisation des ressources publiques d’autre part.
Le rapport qualité/prix de la formation des ressources humaines est une question éminemment citoyenne et politique, car un bon rapport est un indicateur certain que l’avenir sécurisé et serein du pays est assuré. Cette question est rendue plus importante encore par la vitesse à laquelle les sciences, techniques et technologies produisent des changements, voire des bouleversements aux conséquences sociales redoutables. En réalité il s’agit d’une question clé pour donner du sens à l’action publique et au devenir de la nation.
La formation des ressources humaines n’est pas seulement une affaire d’expertise, mais elle est aussi et au même niveau, une affaire d’éthique et d’humanisme. La question qu’est ce qui fait sens, est d’une très grande importance pour le monde connecté en devenir. Il arrive que le questionnement demeure implicite ou complètement évacué. Peut-on chercher à donner du sens si l’on perd le lien avec le passé, si l’on se sépare de sa culture et de sa langue ? Est-il raisonnable de postuler l’uniformité et la fin des diversités ? Pour quel type alors ?
Dans notre pays, il y a des langues qui ne sont parlées qu’ici et pas ailleurs. Leur présence dans le monde est liée à leur seule existence au Sénégal. Pouvons-nous et devons nous accepter que ces langues soient effacées de la carte du monde pour autant ? Jamais, car se serait un ethnocide cruel et infamant. Se serait lézarder le Sénégal et par la faute des Sénégalais.
Alors, si nous refusons qu’une quelconque partie de nous soit exclue du monde, pourrions-nous alors accepter que cette partie ou ces parties soient interdites d’existence sur nos propres terres ? Assurément, non. Dés lors, il faut exister ensemble et organiser cette coexistence dans l’intérêt de tous.
Mon papier de 2009 s’inscrivait dans l’organisation harmonieuse de cette coexistence. J’abordais la question sous le rapport des principes, de l’histoire, de la prospective et de la faisabilité.
Oui, le temps de l’action est venu pour faire entrer les langues nationales sénégalaises dans le système scolaire.
La réélection du Président Macky Sall est une opportunité historique, pour lui et pour le pays.
Pour lui d’abord. Il est réélu pour un second mandat et il quittera le pouvoir politique en 2024, pour redevenir un citoyen, un peu différent des autres sans doute, mais un citoyen quand même, c’est-à-dire avec peu ou pas de pouvoir d’influer sur le sort de la totalité de ses compatriotes.
Donc c’est dans ce temps-là qu’il importe qu’il marque le destin de son pays pour des décennies voire plus, sur le plan des valeurs et sur le plan humain, en décidant de la mise à l’échelle de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif sénégalais. Il a là l’opportunité historique de donner corps aux revendications de très nombreux Sénégalais, des plus illustres aux plus modestes, de faire entrer dans l’école sénégalaise les langues sénégalaises comme langues à part entière.
La réélection du Président Macky Sall est une opportunité historique pour le pays, pour l’envol de sa culture et de ses langues nationales par leur entrée harmonisée, triomphale et majestueuse dans le cursus scolaire de nos enfants et petits-enfants.
Un tel acte restera à jamais dans l’histoire et la mémoire du Sénégal. Celui qui en décidera restera également à jamais dans l’histoire et la mémoire des Sénégalais.
La question est très sensible, passionnelle, potentiellement conflictogène si elle est mal engagée et mal réglée. Elle exige à elle toute seule une grande concertation nationale, comme ce fut le cas de l’introduction des daaras dans notre système éducatif.
Une telle démarche n’est pas aventureuse, car de l’indépendance à maintenant, la République a beaucoup fait dans ce domaine.
La Constitution du 7 mars 1963 dispose en son article premier, alinéa 2 : « La langue officielle de la République du Sénégal est le français. Les langues nationales sont le diola, le malinké, le poular, le sérère, le soniké et le wolof. » Dans les révisions ultérieures, l’alinéa sera complété par « et toute autre langue nationale qui sera codifiée. »
Depuis, 22 des 25 langues répertoriées ont été codifiées ; 13 d’entre elles sont enseignées dans des programmes d’alphabétisation.
Des ONG nombreuses, dont ARED et le Programme école et langues nationales (ELAN), ainsi que le Programme de lecture pour tous du très sérieux et très puissant USAID, interviennent dans le pays. Des Académies nombreuses relevant du ministère de l’Education sont très impliquées dans ce travail d’expérimentation de grande valeur. Des universitaires de talent ont réfléchi et produit des savoirs nombreux et de qualité. L’introduction des langues nationales dans les systèmes éducatifs africains est en discussion depuis des années sur le continent. L’UNESCO a fait énormément pour la protection, la conservation et la redynamisation des langues dites abusivement minoritaires, comme si la seule quantité et la force devraient gouverner le monde.
Le temps est venu de prouver que la thèse selon laquelle les langues d’une entité étatique sont condamnées à s’affronter dans un « mortel combat » pour l’émergence d’un champion solitaire ne saurait régenter le devenir des pays africains.
Accepter que la thèse en question soit universelle, c’est accepter que l’Afrique ne s’unisse jamais solidement et durablement. L’accepter, c’est clairement postuler l’instabilité chronique des Etats africains, l’installation de la violence et de la guerre ou la renonciation à l’entrée des langues nationales dans nos systèmes éducatifs. Depuis l’intrusion coloniale en Afrique, l’histoire a fait cohabiter nos ethnies, nos langues, nos cultures et nos religions dans des rapports de violence relativement maîtrisés.
L’Afrique a vu son évolution étatique infléchie. Cette inflexion depuis des siècles trace à l’Afrique décolonisée un autre cheminement historique distinct de celui de l’Europe des nationalismes et des guerres jusqu’à la fin du vingtième siècle. La caractéristique fondamentale de tous les Etats africains est l’hétérogénéité de leurs composantes humaines. L’Afrique, en chacun de ces Etats, n’a d’autre choix que de gérer ces hétérogénéités ethnolinguistiques et religieuses au mieux de son développement socioéconomique. Il est temps que les générations dirigeantes étudient et apportent des réponses pertinentes à cette problématique historique, au lieu de la transférer aux générations futures.
Dans un quotidien de la place, un journaliste, parlant de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif, a posé la mère des questions: pourquoi «le Sénégal peine à passer à l’échelle ?» Le diagnostic ou la réponse a été l’absence de modèle à proposer à la communauté.
En réalité, le modèle existe et le Professeur Souleymane Bachir Diagne et bien d’autres, avant et après lui, l’ont indiqué : il s’agit du multilinguisme, encore du multilinguisme et toujours du multilinguisme dans nos systèmes éducatifs.
Dans le terme « multilinguisme », le vocable « multi » renvoie à « beaucoup, nombreux ». A partir de quelle borne inférieure alors ? Je pense que le génie de la langue arabe devrait nous aider avec son pluriel qui va de trois à au-delà. Pour les arabes, il y a le singulier, le duel (2) et le pluriel (3 ou plus). Retenons leur pluriel, pour la circonstance ici examinée.
Naturellement, la mise en œuvre demandera de d’intelligence, du doigté, de la précaution et s’étendra sur quelques décennies. Mais ce ne sera que mise en œuvre, d’une vision, qui est le multilinguisme, à savoir la possession d’au moins trois langues, par tout élève qui termine le cycle primaire. La traduction de cette vision pour le Sénégal : au moins deux (2) langues nationales plus le français.
Il appartient à l’autorité politique suprême de s’approprier et de transformer cette vision, nationalement partagée, en politique publique. Il est le seul dans notre pays à pouvoir le décider. Si le Président Macky Sall n’en prend pas la décision, celle-ci n’interviendra pas avant avril 2029 au plus tôt, car son successeur sera en attente d’un second mandat ! et ainsi de suite. Quel dommage.
Cette question, qui n’est absolument pas politicienne et conjoncturelle, mais au contraire stratégique et vitale, devrait figurer en bonne place dans la concertation nationale, à laquelle le Président convie nos compatriotes et dans la phase deux du PSE, pour rattraper le fait de son absence dans l’élaboration de ce document fondamental pour l’avenir du Sénégal.
Tout est important dans un pays en construction, mais il y a des chantiers transcendants et porteurs d’un pouvoir de mobilisation durable et de transformation qualitative d’un pays, principalement de ses ressources humaines. Le passage à l’échelle de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif est l’un de ces chantiers, avec un effet multiplicateur très puissant.
Les langues nationales mises à l’échelle dans le système éducatif, c’est la renaissance du pays par la naissance d’une nouvelle citoyenneté fière, responsable, éclairée et volontariste.
Du tréfond de ce pays se lèveraient alors des armées de jeunes, de femmes et d’hommes enthousiastes et déterminés à prendre en main leur destin pour une vie commune, pour un autre Sénégal, prospère, généreux, plus accueillant et plus confiant, enraciné dans ses profondeurs, ouvert au monde, selon la belle expression du Président Senghor.
Pour ma part, j’apporte une très modeste contribution dans la corbeille de la concertation en y versant mes textes publics, présents dans l’Internet, relatifs aux langues nationales dans notre système éducatif.
Pendant toute ma présence à l’Assemblée nationale comme député, j’ai saisi toutes les bonnes occasions pour aborder la question. Je l’ai fait avec passion, lucidité, détermination et responsabilité dans le souci permanent de préserver mon pays des fractures identitaires, car nous avons tous des identités multiples respectables et enrichissantes. Que personne ne demande à personne de ne pas être soi-même d’abord, car cela serait un outrage à la nature humaine. Que chacun respecte chacun dans son intégrité est la formidable leçon de nos religions révélées, comme de nos religions traditionnelles africaines.
Je conclus comme le Professeur Diagne, « au Sénégal, la majorité est multilingue. »
Vive le multilinguisme, facteur de rassemblement, de cohésion nationale et africaine, de désaliénation coloniale et de paix. latsime@gmail.com
Secrétaire général du Parti de la renaissance et de la citoyenneté