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13 août 2025
L’IMAM BOUBACAR DIANKO JUGE MERCREDI
Placé sous mandat de dépôt depuis février 2013 pour terrorisme, le religieux est accusé d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l'Etat et de terrorisme
C’ est le bout du tunnel pour l’imam Boubacar Dianko. Placé sous mandat de dépôt depuis février 2013 pour terrorisme, le religieux sera jugé demain en chambre criminelle pour les chefs d’accusation d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l'Etat et terrorisme. L’accusé a été arrêté, il y a six ans, par des éléments de la Direction de la surveillance du territoire (Dst) pour des faits de terrorisme. Selon l’accusation, l’imam Dianko a été intercepté, alors qu’il tentait de rallier le Nord-Mali. Les policiers l’ont appréhendé, car il est suspecté d’avoir “des liaisons dangereuses avec le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Depuis lors, il est en prison. Sa longue détention préventive a été plus d’une fois dénoncée par le mouvement Nittu Deug qui exigeait son jugement, d’autant plus que son dossier est antérieur à l’affaire imam Ndao jugée au bout de deux années d’instruction.
L’imam Dianko sera jugé le même jour que l’ex-élève de terminale Saër Kébé. Un autre présumé qui s’est fait entendre avant de voir son dossier enrôlé pour ce mercredi. Le jeune garçon avait même observé une grève de la faim, avant de la suspendre, après la notification de la tenue de son procès. Elève au lycée Demba Diop de Mbour au moment de son arrestation, Saër Kébé est perdu par un message posté sur Facebook. Il a publié sur la page de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal un message où il appelait à commettre des attentats contre les Américains coupables, à ses yeux, de combattre l’islam
UNE MAFIA DE L’EAU
Une rocambolesque affaire de tromperie sur la qualité de la marchandise et de commercialisation d’eau impropre à la consommation a été débusquée parla Section de recherches de la gendarmerie de Colobane.
Le présumé cerveau de ce réseau est un ancien employé de la société Canadian Bottling Compagny qui a mis sur le marché de l’eau de robinet dans des bouteilles d’Aquaterra, de Ba Eau Bab et de Kirène.
Filtrer de l’eau de robinet et la conditionner dans des bouteilles d’Aquaterra, de Ba Eau Bab et de Kirène pour ensuite les commercialiser. C’est la supercherie de A. Diambo qui a été découverte par la Section de recherches de la gendarmerie et ce, grâce à une dénonciation anonyme. Le suspect a été arrêté avec deux de ses collaborateurs. Le trio est déféré pour les délits d’association de malfaiteurs, vol au préjudice de son employeur, complicité, tromperie sur la qualité et la nature d’un produit alimentaire et exercice d’une profession réglementaire sans autorisation administrative préalable. Tout a commencé lorsque M. Diambo, chef logistique à Canadian Bottling Compagny (Cbc) a démissionné de son poste, suite aux soupçons de vol qui pesaient sur lui.
L’entreprise a été victime de vols répétés sur les consignes de 19 litres. Après sa démission, il est resté dans son domaine, notamment la commercialisation de l’eau filtrée. Sauf que le liquide précieux provenait du robinet et était conditionné dans des consoles d’Aquaterra. Il résulte des renseignements reçus par les autorités judiciaires que l’exagent mélangeait les bouteilles d’eau minérales qu’il achète à l’usine à des bouteilles remplies d’eau de robinet filtrée quotidiennement pour les distribuer aux clients qui lui ont passé des commandes, croyant qu’il travaille toujours pour Canadian Bottling Compagny. Selon nos sources, l’informateur a indiqué aux gendarmes qu’en découvrant les agissements de leur exemployé, les responsables de l’entreprise avaient porté plainte à la brigade territoriale de la Zone franche industrielle. Si, à l’époque, l’enquête n’avait pas abouti, ce n’est pas le cas cette fois-ci. D’abord, ce sont les deux collaborateurs du sieur Diambo qui ont été appréhendés en premier. Des informations renseignent que M. I. Ba et I. Ndao ont été interpellés, alors qu’ils étaient sur le point de livrer une commande à un restaurant très huppé de Dakar. D’ailleurs, le second a facilité l’arrestation du principal suspect pris au cimetière de Yoff.
Après les arrestations, les hommes en bleu ont fait une importante saisie, en fouillant dans les différents dépôts du sieur Diambo. A Liberté 1, ils ont mis la main sur 37 bouteilles d’eau Aquaterra de 19 L, 26 bouteilles d’eau Ba Eau Bab de 19 L, 7 bouteilles d’eau Kirène de 19 L, 2 bouteilles d’eau Kirène de 10 L, 2 réservoirs à eau petit modèle, 1 lave bouteille, 74 bouteilles d’eau Aquaterra de 19 L, 2 compresseurs servant à enlever les bouteilles ont été découvertes à Mbao. De même que 2 pompes de remplissage, 1 bac à sel, 1 perceuse, 1 générateur d’ozone…. Les enquêteurs ont également récupéré au magasin géré par un certain I. E. Cissé 2 réservoirs à eau grand modèle, 1 machine à eau Auto Reserve Osmosis Syteme RO500L/H appelée osmoseur utilisée pour le traitement de l’eau mise en bouteille.
Une première descente à Mbao avait fait chou blanc
Lorsque le trio a été entendu, chacun a défini son rôle. M. I. Ba s’est présenté comme le chauffeur du véhicule de livraison. Il a laissé entendre qu’il agissait sous les ordres de Diambo qui l’envoyait également à l’usine pour acheter et compenser les bouteilles vides. Revenant sur le modus operandi, le chauffeur a révélé qu’à l’issue, il les mélange et récupère le livreur pour débuter les livraisons auprès des clients. Par la suite, ils se rendaient au cimetière de Yoff pour y récupérer des bouteilles de 10 L remplies d’eau de robinet. Quant à I. Ndao, il a confessé avoir été recruté pour remplir et bouchonner les bouteilles, chaque matin. Par la suite, le chauffeur Bâ venait les récupérer, mais il ignorait leur destination. Dans sa déposition, il a confirmé les dires de l’informateur des enquêteurs, en soutenant qu’un jour, des gendarmes avaient fait une descente à Mbao. Diambo, qui était absent, a par la suite déplacé nuitamment son unité de production. Toujours est-il que, lors de son audition, ce dernier a confirmé, d’après nos sources, les déclarations de ses employés.
A cet effet, A. Diambo aurait reconnu avoir commercialisé de l’eau filtrée dans des consoles d’Aquaterra, de Ba Eau Bab et de Kirène, sans autorisation des propriétaires de ces sociétés. Dans la foulée, il a désigné le nommé C. Diop comme étant son pourvoyeur des bouchons utilisés pour fermer les bouteilles, après leur remplissage. Ce dernier, employé à Cbc, lui vendait 15 bouchons à 3 000 F Cfa. Il a ajouté qu’un autre employé lui revendait souvent des bouteilles d’Aquaterra clandestinement en dehors de l’usine. Et les factures étaient au nom d’un certain B. Mbaye Camara qui a confié aux gendarmes que c’est parce qu’il bénéficiait d’une réduction, à chaque fois, qu’il achète une importante quantité à l’usine. Toutefois, l’ex-agent de Cbc a tenté de limiter ses responsabilités pénales, en subodorant qu’il avait abandonné l’activité. Car, face aux enquêteurs, le mis en cause a imputé la paternité du matériel au nommé Cissé. Il l’avait cédé à ce dernier pour un montant de 4 millions, suite à la descente des gendarmes dans son unité de Mbao. Une allégation confirmée par le susnommé, mais qui a indiqué que la vente a eu lieu dimanche dernier.
«LE PÉTROLE ET LE GAZ NE SONT PAS PLUS IMPORTANTS QUE LA RESSOURCE FORESTIÈRE»
Mame Thierno Dieng, ministre de l’Environnement et du Développement Durable
Thiès a abrité hier le premier atelier de partage du contenu des nouvelles orientations du code forestier et des dispositions de la loi n° 2018-25 du 12 novembre 2018. Selon le ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Mame Thierno Dieng, qui présidait la rencontre, le trafic illicite de bois a pris une dimension sécuritaire au-delà de l’impact négatif sur les ressources forestières. A ses yeux, le pétrole et le gaz sont très importants, mais pas plus que la ressource forestière.
Tous les acteurs impliqués dans la préservation de la ressource forestière se sont retrouvés hier à Thiès, pour les besoins d’un atelier de partage national de partage du nouveau code forestier. C’était sous la présidence du ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Mame Thierno Dieng, qui est longuement revenu sur la nécessité de préserver les ressources forestières. «Le pétrole et le gaz sont très importants, mais pas plus que la ressource forestière», a-t-il soutenu.
A l’en croire, le problème du trafic illicite de bois ne compromet pas seulement les ressources forestières. Il a également pris une dimension sécuritaire, qui a atteint son paroxysme lors des évènements tragiques Bayotte qui ont entrainé des pertes en vie humaine. «Nous avons tous vécu dans nos chairs les images insoutenables des évènements survenus à Boffa au Sud du pays liés au trafic du bois. Treize jeunes partis à la recherche de bois ont été tués et six autres blessés grièvement dans la forêt classée de Boffa Bayotte, dans la commune de Boutoupa Camaracounda», affirme-t-il.
A l’en croire, c’est ce contexte qui a amené le Président Macky Sall à donner deux instructions. La première c’est de restreindre l’exploitation du bois dans la seule région de Tambacounda. La région naturelle de Casamance avec ses trois régions administratives que constituent Ziguinchor, Kolda et Sédhiou a été exclue. La deuxième instruction consistait à réviser sans délai le code forestier aux fins de le rendre apte à prendre en compte le trafic illicite de bois. Le ministre renseigne que la révision a abouti à une meilleure définition des incriminations et l’application de peines à la hauteur de la gravité des délits commis. C’est ainsi que les peines privatives de liberté ont été rendues plus sévères avec un minimum de 4 ans. Les peines financières ont également été corsées avec un risque d’amende minimum de 10 à 30 millions de Fcfa. Ces mesures sont rendues plus effectives avec la suppression du sursis et la transaction financière pour certains délits.
L’objectif de l’atelier de Thiès, explique Mame Thierno Dieng, est donc de partager le contenu des nouvelles orientations et dispositions de la loi n° 2018-25 du 12 novembre 2018 portant code forestier et son décret d’application n° 2019-110 du 16 janvier 2019. C’est pour que tous les acteurs impliqués aient la meilleure lecture possible. C’est le sens de l’atelier de Thiès qui regroupe. Il s’est agi, après une présentation du Code forestier, spécifiquement de passer en revue trois autres présentations, en l’occurrence la nouvelle politique de répression des infractions forestières, les modalités de mise en place et d’utilisation des Fonds, le problème du recouvrement des amendes et pénalités.
De l’avis du Ministre de l’Environnement, «le code forestier qui est un dispositif législatif et règlementaire pour le développement forestier, devait être révisé pour s’adapter davantage aux réalités du terrain et au contexte sous régional, régional et mondial». Il explique que le département de l’environnement «s’est engagé de façon irréversible, dans l’aménagement participatif pour la gestion durable des forêts en instaurant l’abandon des quotas sur le charbon de bois et l’interdiction de l’exploitation du charbon de bois en dehors des forêts aménagées». Il s’agit, dit-il, d’exploiter la forêt selon ses capacités réelles pour assurer sa pérennité au profit des générations actuelles et futures.
Dans le cadre de la reforestation des paysages dégradés, il renseigne qu’un important programme est déroulé chaque année, allant dans le sens de la restauration de 25.000 hectares de terres dégradées à travers le reboisement, la régénération naturelle assistée, la mise en défens et la restauration des sols, par la Direction des Eaux et Forêts et de la Grande Muraille Verte. Pour lui, « cet effort est certes appréciable mais demeure encore insuffisant pour neutraliser le rythme de déforestation estimé à 40.000 hectares par an dans un contexte de changement climatique avec des effets adverses de plus en plus éprouvant pour les populations».
"IL S’AGIT D’ETRE PRESENT POUR PROTEGER LES POPULATIONS"
L’Union européenne et la Fondation Friedrich Ebert (Fes) ont lancé, hier, un projet dénommé ‘‘Sécurité pour tous’’, pour impliquer plus activement les organisations de la société civile dans les solutions à la question sécuritaire.
Le représentant du Mali s’est prononcé sur la situation actuelle dans son pays.
L’ Union européenne et la fondation allemande Friedrich Ebert (Fes) ont lancé, hier, le projet “Sécurité pour tous’’ qu’elles ont cofinancé. ‘‘Un coût du projet qui s’élève à 2 millions d’euros plus ou moins sur trois années, pour les trois pays ainsi que les activités régionales’’, fait savoir le responsable de la Fes pour les questions paix et sécurité dans la région Afrique subsaharienne, Holger Grimm. Les trois pays en question sont le Nigeria, le Cameroun et le Mali qui subissent les assauts répétés de séparatisme extrémiste et/ou djihadiste. C’est ce qui explique d’ailleurs la pertinence de leur choix... malgré un appel à candidature lancé à neuf pays. Un des représentants du pays voisin était présent à cette rencontre et s’est naturellement prononcé sur la douloureuse actualité qui secoue encore le Mali.
‘‘Bien sûr que le président a pris des mesures, mais nous savons tous très bien que là où s’est passé la tuerie est la zone de conflits intercommunautaires, car des ethnies s’y confrontent. A chaque fois que l’une des parties s’attaque à l’autre, il faut s’attendre, malheureusement, à des représailles. C’est une crise qui perdure et l’Etat malien n’arrive pas à trouver les moyens de la régler. C’est vrai que dans le nord du pays, l’armée n’a pas le contrôle, mais là où se sont produits les massacres du weekend, l’armée est bel et bien présente. Il s’agit d’être présent pour protéger les populations’’, a déclaré Issa Bengaly, le secrétaire administratif du Bureau exécutif de l’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm).
Pour lui, cet atelier de lancement pourrait aider à juguler le problème, en trouvant des solutions à la manière dont ce projet va répondre au défi sécuritaire malien, par ‘‘la sensibilisation de tous les acteurs pour une plateforme inclusive pour la sécurité du Mali’’. Membre de la société civile malienne, il déplore l’attaque meurtrière dans un village peul du centre du Mali, qui a fait 134 morts, ce samedi. D’autant que ce massacre était agité depuis quelque temps par les auteurs présumés, se plaint-il. ‘‘Tout le monde s’attendait déjà à des attaques, car ce sont des gens qui ciblent des populations et les gens sont souvent informés avant leur passage à l’acte. Il faut que les populations de cette zone soient vite sécurisées... Le problème, ce n’est pas que ce soit trop tard, mais qu’on trouve une solution immédiate. C’est bien que l’Etat tente de circonscrire le problème dans l’immédiat. Mais il faudra une solution à long terme’’. Le conflit qui était initialement localisé dans le nord du pays, en 2012, avec les séparatistes djihadistes, s’est déplacé, depuis deux ans, dans le centre avec un glissement ethnique que même M. Bengaly a du mal à expliquer.
‘‘Dans une zone d’insécurité à caractère multidimensionnel, on ne peut plus identifier clairement les différents acteurs qui y opèrent. La crise du Nord-Mali s’est accentuée avec la crise libyenne ; il y a les trafiquants de toute sorte... Quand un mouvement atteint un certain seuil, il faut faire attention, parce que si on le dépasse, il y aura un effondrement total de l’Etat. La crise a quitté le Nord pour venir dans le Centre. C’est à ce moment que le conflit s’est ethnicisé, car à chaque fois qu’un acteur, qui peut être identifié, commet un acte, certains l’identifient comme étant de telle ethnie. Des Peuls ont été ciblés, des Dogons aussi ont été attaqués. C’est pratiquement devenu un conflit ethnique entre les deux, même s’il y a d’autres acteurs’’, a-t-il expliqué.
Irène Mingasson : ‘‘La sécurité, c’est l’affaire de tous’’
La situation préoccupante pousse la Fes à vouloir établir un baromètre qui doit mesurer, avec des indicateurs à développer, l’état des lieux du processus de sécurité dans la région, fait savoir Holger Grimm. Pour la représentante de l’Union européenne, Irène Mingasson, les évènements du samedi invitent à considérer cette situation tous ensemble. ‘‘La sécurité est un sujet pour chacun d’entre nous au cœur de l’action de l’Ue et du partenariat avec chacun des pays de la région, et nous voyons un rapprochement de plus en plus efficace entre les politiques traditionnelles de développement et celles qui sont les plus ciblées sur les questions de sécurité. Il faut, sur ces sujets nourris par les dynamiques et défis locaux, une réponse régionale qui doit se doubler d’une réponse au niveau national puis local. Pour qu’elles soient efficaces au niveau local, c’est toute la philosophie du projet que nous lançons aujourd’hui (hier). Il faut que tous les acteurs puissent être mobilisés et contribuer ; les politiques publiques de renforcement de paix et sécurité doivent être appropriées par les citoyens. C’est ainsi qu’elles deviennent efficaces, pérennes et ont un impact véritable’’, a-t-elle déclaré. Ce projet vise à contribuer à la mise en place d’actions et d’espaces de dialogue sur la sécurité avec l’implication active de la société civile. Elle vise également à promouvoir une sécurité inclusive et une gouvernance démocratique par la participation des Osc dans ces trois pays, mais aussi dans l’ensemble de la région Cedeao. ‘‘Pour avoir une dynamique régionale, nous avons choisi des pays qui ont intérêt à travailler ensemble... Ce sont des pays où nous voyons une cause commune autour de la nécessité de renforcer l’Etat, l’efficacité des services de base aux citoyens au niveau local. C’est encore une fois l’affaiblissement de la présence de l’Etat dans ces communautés qui créent un vide utilisé par les forces contraires à la sécurité. Il faut une compréhension dans chacun de ces pays, et qu’une action concertée entre l’Etat et la société civile est l’approche la plus bénéfique au service des populations’’, poursuit Mme Mingasson.
L’ESPOIR RENAIT CHEZ LES CHEMINOTS
Les travailleurs de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) vont, dans les jours à venir, recevoir leurs allocations d’heures supplémentaires et de congés, leurs cotisations sociales, etc.
C’est-ce qui est sorti de la rencontre du samedi dernier entre l’administrateur général, Kibily Touré, et les représentants des cheminots.
Indemnités de déplacement, bonus, prime spéciale variable, allocations de congés, reversement des cotisations sociales… Tous ces éléments invariables contenus dans les salaires des mois de janvier, février et mars ont fait l’objet d’une longue discussion, samedi dernier, entre l’administrateur général de Dakar-Bamako ferroviaire et l’Intersyndicale des travailleurs de la boîte. Pendant cinq heures (20 h-00 h 40 mn), Kibily Touré et les trois secrétaires généraux des syndicats Sutrail, Fetrail et Satrail ont échangé sur toutes ces problématiques qui minent le développement de l’entreprise. Au sortir de cette entrevue pleine de promesses, l’espoir semble renaître chez les travailleurs. Hier, l’Intersyndicale a tenu une assemblée générale pour rendre compte à la base.
Selon son porte-parole, ses camarades et lui prennent acte de tout ce qui a été dit. Cependant, s’empresse-t-il d’ajouter, ils attendent l’effectivité de tous ces engagements. “Nous avons rencontré, samedi dernier, l’administrateur de Dbf. Lors de cette rencontre, il a promis de tout faire pour satisfaire nos doléances contenues dans les éléments invariables des salaires des mois de janvier, février et même mars. Il a été sincère. Il dit avoir entamé un processus de recherche de ressources financières pour permettre à tous les travailleurs de recouvrer leur dignité. Nous pouvons noter qu’il y a un début de solution’’, souligne Mame Mbaye Tounkara.
“Notre seul souci quotidien, la relance de Dbf’’
Devant ses pairs, la voix des cheminots a invité l’administrateur Kibily Touré à faire de son mieux pour rendre effectifs et dans les meilleurs délais ces engagements déjà pris. “Nous osons espérer qu’avant la fin de la semaine, ces questions vont trouver des solutions. Nous sommes optimistes, parce qu’il a dit que ce sont des questions à régler dans l’immédiat. Kibily Touré est un monsieur qui a envie de réussir sa mission. Donc, nous gardons espoir’’, poursuit le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs du rail (Sutrail). Après avoir abordé la question liée aux salaires, Mame Mbaye Tounkara s’est entretenu avec ses collègues sur l’autre vieille doléance : la relance de l’activité ferroviaire. Toujours à l’ordre du jour, le syndicaliste soutient que celle-ci doit aboutir à une solution définitive. A ce jour, Dbf dispose d’une seule machine : la 1702. En revanche, l’administrateur général a promis de se rendre très prochainement en Afrique du Sud. Sur place, confie Tounkara, il va procéder à la location des locomotives au profit de Dbf.
D’après le porte-parole de l’Intersyndicale des travailleurs de Dakar-Bamako ferroviaire, la relance de leur entreprise reste la principale préoccupation de tous les cheminots. “Notre souci quotidien, c’est la relance de Dbf. La reprise de l’activité ferroviaire doit être effective. C’est tout ce que nous souhaitons. Aujourd’hui, nous disposons seulement d’une seule machine nous permettant de faire un train par jour. Mais la rencontre avec M. Touré s’est très bien passée. Donc, l’espoir est permis’’, ajoute Mame Mbaye Tounkara. Pour ce qui concerne l’absence de dialogue fécond fustigée par les travailleurs, le porte-parole de l’Intersyndicale informe ses compères que l’administrateur général a décidé d’instaurer des rencontres périodiques, afin de trouver des solutions consensuelles aux problèmes des cheminots. D’ailleurs, la première est prévue dans la première quinzaine du mois d’avril. “Kibily Touré a dit que nous sommes ses partenaires et non ses adversaires. Je pense qu’il est sincère’’, conclut le syndicaliste.
“JE PREFERE LA CONCERTATION NATIONALE PLUTOT QUE LE DIALOGUE”
La démarche prudente, la méthodologie très universitaire, le Pr Amsatou Sow Sidibé aborde les sujets soumis à son questionnement avec tact et lucidité. Mais avec beaucoup de temps dans la formulation des réponses.
Avec elle, il faut surtout avoir de la patience. La démarche prudente, la méthodologie très universitaire, le Pr Amsatou Sow Sidibé aborde les sujets soumis à son questionnement avec tact et lucidité. Mais avec beaucoup de temps dans la formulation des réponses. Sans langue de bois, elle aborde la question du dialogue nationale, passe les résultats du scrutin présidentiel au crible, mais jette surtout un regard très critique sur la marche de l’institution judiciaire. Entretien.
L’hypothèse d’une troisième candidature du président de la République se pose depuis sa réélection. Quel est votre avis sur la question ?
D’abord c’est un débat gênant, un débat très gênant même. Parce qu’il fait perdre énormément d’énergie et il créé l’angoisse. Parce que dans l’esprit du constituant sénégalais, le nombre de mandats ne peut pas dépasser 2. Mais il se trouve que la lettre de la constitution sème le doute. Ce qu’il faut craindre, c’est qu’encore une fois, des esprits malveillants n’exploitent le doute pour mettre à l’ordre du jour, la possibilité d’un troisième mandat pour le président. Le texte peut être considéré à la fois comme clair et obscur. C’est une question d’interprétation. Mais quand il y a un conflit entre l’esprit et la lettre d’une disposition juridique, il faut aller fouiller et savoir ce que l’auteur du texte a voulu dire. Or ici, l’auteur parle de deux mandats. Quand il y a conflit entre la lettre et l’esprit c’est l’esprit qui doit primer sur la lettre. Le constituant sénégalais veut dire qu’un président sénégalais ne peut pas avoir en même temps, plus de deux mandats.
Avec tout ce qu’on a vécu sous Wade entre 2011 et 2012 et tout ce qui s’est passé, trouvez normal qu’on en soit là en 2019 à poser le même problème ?
Non, ce n’est pas normal. Le Sénégal est un pays civilisé. A aucun moment, nous ne devons accepter que les autres se posent des questions sur nous. Le président s’est engagé à réformer la constitution dans le sens de son engagement pour deux mandats maximum successifs. En tout cas, si c’était moi, le problème ne se poserait pas. Il est souhaitable qu’il fasse une déclaration expresse pour dire qu’il ne veut plus entendre parler d’un troisième mandat. Le nombre de mandat pour lequel je serais élu président de la République, ne dépassera pas deux de manière successive.
Le ministre porte-parole du gouvernement a dit que le président ne fera pas plus de deux mandats…
Mais j’espère. On n’en attendrait pas moins.
Nous sortons d’élection présidentielle où le président Macky Sall a été déclaré largement vainqueur devant ses adversaires avec 58,26% des suffrages. Quelle analyse faites-vous des résultats de ce scrutin ?
Mon analyse va être basée surtout sur le processus électoral et évidemment sur le vote en tant que tel. Sur le processus électoral avec une incidence sur le vote, je voudrais avoir des éclairages autour du problème du gonflement de la population électorale. J’aimerais bien comprendre parce qu’entre juillet 2017 lors des élections législatives et février 2019, le parti au pouvoir est passé de 1.637.766 voix à 2.483.122 voix, soit un bond de 845.356 en 18 mois. Pourquoi il y a eu ce gonflement brutal, subite ? Je veux savoir. Ensuite, toujours sur le processus électoral, le parrainage a sans doute faussé les résultats. Parce que le parrainage, n’ayant pas été travaillé, n’ayant pas été consensuel, ayant soulevé des questions de mise en œuvre particulièrement difficile à comprendre, a faussé les résultats. S’agissant du vote en lui-même, un expert en statistique proche du pouvoir soutient que “les 58% de Macky Sall ont été réalisés sur une surpopulation avec un vote massif par une population sociale sans éducation formelle’’. Ça c’est un problème quand on sait que l’argent a joué un rôle fondamental. J’ai fait un petit calcul pour voir combien de centaines de milliers de kilomètres de tissus ont été distribués. Le jour du vote, imaginez des électeurs qui se présentent devant leurs bureaux de vote habituels à Dakar par exemple, on leur fait comprendre qu’ils doivent voter à Tambacounda. Est-ce que ces personnes peuvent aller à Tamba ou dans le Fouta pour voter? Ensuite, le gonflement de la population électorale dans le Fouta, à Podor mais surtout à Matam, c’est une question qu’il faut voir. Au Sénégal, on nous fait savoir que le jour du vote, il ne peut pas y avoir de difficultés mais il y en a eu énormément le 24 février. Sans compter le fait que de nombreux électeurs n’ont pas pu recevoir leurs cartes d’électeurs.
L’opposition rejette les résultats mais se garde tout de même d’introduire un recours au sein du Conseil constitutionnel. Comment expliquez-vous sa posture ?
Je vais en avoir une lecture très simple. Vous savez que j’ai saisi le Conseil constitutionnel deux fois sur des questions électorales. La première fois c’était sur le nom de la coalition que j’avais présentée pour les élections législatives. Je ne sais pas par quelle alchimie le Conseil constitutionnel m’a renvoyée au ministère de l’Intérieur pour gérer cette question alors qu’il y avait un vide juridique que lui seul pouvait régler. Donc j’ai été déboutée. La deuxième fois, je suis partie avec 15 cartons de signatures pour le parrainage. Un travail colossal avec une énergie physique dépensée extraordinaire, l’argent que j’avais que j’ai mis dedans. La décision qui a été rendue me concernant, vous n’avez pas présenté une clé Usb exploitable alors que les cartons de papiers étaient là-bas. Est-ce que cela encourage ? Quand l’opposition connait déjà les résultats de sa requête, parfois on n’a pas le courage. Vous savez : une requête ce n’est pas facile. Il faut des avocats, il faut écrire et être là-bas en permanence.
Malgré la taille de sa coalition, Idrissa Seck n’a pu récolter que 20,50% des suffrages des Sénégalais. Qu’est ce qui selon vous, a été contreproductif pour lui ?
Nous, nous voulons des éclairages par rapport aux résultats. Nous les attendons toujours.
Parce que vous n’acceptez toujours pas les résultats ?
Ce n’est pas un problème d’accepter ou de ne pas accepter. Nous sommes allés à des joutes électorales. Les résultats sont sortis, il y a un camp qui se considère comme vainqueur. L’autre camp dont on dit qu’il est vaincu, vit un sentiment de chagrin parce qu’il considère qu’il devait avoir mieux. Nous considérons que nous méritions mieux. Il y a beaucoup d’éléments contreproductifs. Le processus électoral, je vous l’ai dit, a été biaisé. Le parrainage, ce qu’il a produit comme effet négatif sur l’opposition et sur la démocratie sénégalaise, est incommensurable. Il y a aussi les cartes d’électeurs. Moi je connais beaucoup de personnes qui n’ont pas pu recueillir leurs cartes jusqu’au jour du vote à cause de complications dont on ne peut pas expliquer l’existence. Nous ne savons pas ce qui a été fait dans le fichier électoral, pourquoi ces gonflements de la population électorale. Si j’en reviens au parrainage, c’est important qu’on le précise, moi, je peux dire que j’ai beaucoup souffert du parrainage. Je dépose 60.000 signatures, on me fait savoir que la clé Usb que j’ai présentée est inexploitable sans une nouvelle chance de changer. Par ailleurs, la question du financement des élections est une question qu’il faut agiter. Parce que Idy2019 faisait face à un candidat qui a dépensé énormément d’argent. Est-ce que les partis politiques qui étaient dans la coalition Idy2019 ont pu avoir cette manne financière ? Ça pose le problème du financement des partis politiques. Par ailleurs, c’est le moment d’attirer l’attention sur la nécessité d’intégrer chez les populations sénégalaises les principes fondateurs de la citoyenneté. Il faut que tout sénégalais comprenne l’enjeu d’une élection. Les partis politiques et la société civile devraient s’évertuer à former les militants et les populations dans ce sens.
Vous déplorez des couacs qu’il y a eu dans le processus électoral et dans le vote. Mais est ce que l’opposition a porté le combat qu’il fallait pour contrer tout cela ?
Là vous touchez du doigt la question du dialogue.
Oui mais on a constaté que l’opposition avait boycotté tous les cadres de concertation sur le processus électoral…
C’est toujours le problème du dialogue qui se pose. On parle de dialogue depuis quelques années mais je préfère la concertation nationale au dialogue. Le dialogue peut se limiter en de simples paroles sans résultats concrets. Ce qui fait l’intérêt de la concertation, ce sont les résultats concrets auxquels on peut arriver. Le pays aujourd’hui a besoin de concertation pour arriver à des résultats. Donc là où je veux d’abord mettre l’accent, c’est sur le fait que je ne suis pas favorable au dialogue mais plutôt à la concertation. Aujourd’hui on observe au Sénégal que le climat social est tendu. Cette situation est la résultante de raisons multiples, spécialement les griefs lourds portés sur le processus électoral. Il s’y ajoute le problème de l’indépendance de la justice, la gestion des ressources naturelles et d’autres questions soulevées aujourd’hui et qui concernent directement l’épanouissement du peuple sénégalais. Evidemment, la concertation, ça fait partie de la bataille républicaine, mais elle doit être substantielle, franche et inclusive.
Sans doute, l’opposition n’a pas pu jouer le jeu qui pouvait permettre de résoudre ces questionnements parce qu’on a justement parlé de dialogue alors qu’on a besoin de concertation.
Est-ce que la politique de la chaise vide toujours adoptée par l’opposition a été ne serait-ce qu’une fois concluante ?
A la commission de concertation sur le processus électoral, il y avait des partis politiques de l’opposition comme des non alignés. J’étais à la Dge pour discuter de la réforme du droit électoral. Mais justement làbas, l’idée de dialogue sans conclusions consensuelles, s’est posée. Peut-être que c’est des expériences malheureuses qui avaient amené une partie de l’opposition à boycotter la table des négociations. Donc aujourd’hui, on n’en est plus à cette forme classique ou traditionnelle de règlement de nos problèmes. Il n’est plus question de s’asseoir en ayant un objectif précis sans qu’il n’y ait cette confrontation d’idées qui puisse permettre d’arriver à des résultats souhaitables et souhaités. A mon avis, on ne peut pas reprocher à une partie de l’opposition de n’avoir pas été à la table des négociations. Parce que le dialogue tel que organisé jusqu’ici, ne produit pas les effets escomptés. Il nous faut autre chose. Voilà pourquoi j’insiste sur la concertation.
Pour qu’il y ait concertation, faudrait-il que vous acceptiez d’abord de répondre à la main tendue du président de la République. Etes-vous aujourd’hui dans les dispositions de le faire ?
Encore une fois, la concertation fait partie de la bataille républicaine. Elle est une condition sine qua non de toute politique de développement économique, de bonne gouvernance, de stabilité sociale et surtout de renforcement continue de la démocratie. J’ajoute que le Sénégal a traversé ces dernières années, une période chargée d’incertitudes. Ces concertations devraient nous permettre, au terme de discussions sincères et suivant un élan patriotique de sécuriser notre système démocratique, notre économie, le social, afin de mettre le pays, et j’insiste, à l’abri de turbulences dont personne ne maitriserait l’issue. Je veux dire que ces concertations nous permettraient d’éviter la malédiction du pétrole. Je vais quand même vous rappeler que je suis femme et au Sénégal, ce sont surtout les femmes qui s’impliquent dans la prévention et la résolution des conflits. Je suis bien sûre une femme politique membre de l’opposition mais je suis une femme de paix. Voyez ce que j’ai fait en Casamance. Pendant des années, j’ai fortement participé à l’accalmie en allant régulièrement rencontrer les communautés dans le cadre de l’EDVR, Espace, Dialogue, Vérité et Réconciliation pour la Paix définitive en Casamance. Ça je l’ai fait. J’ai aussi éteint des feux dans le système scolaire et universitaire quand on a frôlé l’année blanche sous le régime du président Abdoulaye Wade en 2008. SOS droit à l’éducation dont je suis la coordonnatrice a rencontré le président de la République, les syndicats, le gouvernement. C’est comme ça que l’année blanche a été évitée de justesse
Si on suit bien votre raisonnement, vous êtes prête à participer à ces concertations ?
Je suis favorable à des concertations. Je vous ai donné l’argumentaire parce que ça fait partie de la bataille républicaine et il nous faut aujourd’hui éviter la malédiction du pétrole. Ce que je dis est clair. Une pirogue à la dérive n’est pas un scénario que les Sénégalais souhaiteraient vivre, non pas que le peuple ne sait pas se battre mais il le fait avec intelligence et responsabilité. C’est ce qui fait sa force. Il faut que cette manne pétrolière que nous avons soit au service de tous les Sénégalais et surtout des générations futures.
Selon vous, si dialogue il doit y avoir, sous quelle forme il doit se faire ?
Mais ne me parlez plus de dialogue dans ce contexte. Dans l’environnement politique et social que nous vivons, je ne veux pas qu’on parle en termes de dialogue. Mais plutôt en termes de concertation. Parce que nous ne devons pas nous voir pour seulement parler mais pour trouver des résultats concrets aux problèmes que vivent les Sénégalais. C’est ça que je veux dire. Maintenant sous quelle forme cela peut se faire ? D’abord, sous une forme qui doit être déterminée d’un commun accord entre tous les acteurs concernés et Dieu sait qu’il y en a beaucoup. Ces acteurs sont toutes les forces vives de la nation, c’est-à-dire les leaders d’opinion, les leaders politiques que ce soit de l’opposition comme du pouvoir, les guides religieux chrétiens et musulmans, les chefs coutumiers, la société civile, les représentants de l’Etat et du secteur privé, les institutions de régulation et de médiation, le Haut conseil du dialogue social, et toute personne qui peut contribuer à la réussite de cette concertation nationale. Il faut que toutes ces forces vives soient représentées pour qu’ensemble, qu’on définisse les termes de référence. Tout doit être consensuel si on veut que ces concertations réussissent. Je pense que l’invitation du chef de l’Etat doit être beaucoup plus formalisée. Ça ne doit pas être une invitation entendue par quelques personnes à travers la presse. Elle doit être quelque chose de bien travaillée cette concertation. L’informelle est inadmissible si on veut réussir ces concertations. Il faut que les invitations se fassent donc de façon formelle avec un écrit demandant à chaque acteur de venir participer non pas à un dialogue mais à des concertations nationales. Et puis quand toutes ces personnes vont s’asseoir, les termes de référence seront élaborés. Ça ne doit pas venir d’un camp, ça doit être une action concertée.
Dans certaines franges de l’opposition, il est posé comme préalable la libération de Khalifa Sall et le retour de Karim Wade. Qu’en pensez-vous ?
La libération de Khalifa Sall et le retour de Karim Wade seraient des facteurs d’apaisement. Ça permettrait justement d’aller vers des concertations productives et pérennes. La justice a pu reprocher à ces deux personnalités d’avoir commis des infractions de droit commun. Mais je crois qu’on ne peut pas nier que ce sont d’anciens ou nouveaux prisonniers politiques. C’est la politique qui a fait qu’ils ont été détenus, emprisonnés et condamnés. La politique occupe une place extrêmement importante dans la limitation de leur liberté. Donc je pense qu’il ne serait pas mauvais qu’ils soient libérés. Vous allez me demander comment, mais il faut les amnistier.
Est-ce qu’une amnistie de Khalifa Sall et de Karim Wade ne discréditerait pas la justice sénégalaise ?
Moi mon problème, c’est l’intérêt supérieur de la nation, la stabilité du pays. Je vous dis que ce sont des prisonniers politiques ou des exilés politiques. Ce que la politique a fait, elle peut le défaire.
Amnistier des gens qui ont été reconnus coupables de détournement et de malversation par la justice, est ce que cela ne pose pas problème dans un Etat de droit ?
Ce ne sera pas la première fois. Dans le monde entier, partout, il y a des personnes qui sont amnistiées alors qu’elles ont commis des crimes, par exemple ont tué et qui pour des raisons politiques, on les amnistie. On n’a pas besoin de sortir du pays pour le savoir. Ça arrive
On s’achemine vers des élections locales, comptez-vous garder la même dynamique unitaire au sein de Idy2019 ?
Je sais qu’aujourd’hui, en matière électorale, la dynamique unitaire est fondamentale. Maintenant je peux vous parler de mon compagnonnage avec Idrissa Seck, pour dire que nous avons appris à nous connaitre. J’ai apprécié son initiative de me rencontrer pour qu’on puisse travailler ensemble pour le peuple sénégalais. Je veux souligner qu’il a manifesté un intérêt pour le leadership féminin, c’est fondamental. La question du leadership féminin a été une question grave pendant ces élections. En tout cas personnellement, je n’ai pas apprécié le fait qu’il n’y ait pas eu de femme parmi les candidats à l’élection présidentielle de 2019. Ce n’est pas seulement le Sénégal qui en a souffert mais le monde entier. Parce que le Sénégal était bien parti sur ce plan.
Et sur votre compagnonnage avec Idy ?
Moi je crois beaucoup aux concertations. Nous aurons l’occasion de discuter de tout cela. Je ne vais pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il nous faut en discuter avec les autres membres de la coalition.
Il est agité depuis un certain temps, l’idée d’un couplage des élections locales et législatives. Ce qui implique une dissolution de l’Assemblée nationale. Etes-vous pour ou contre ?
Cette question, quand elle a été agitée, ça a été une surprise pour moi. Mais depuis lors j’ai essayé de voir quels peuvent être les soubassements de cette question. J’ai quelques idées par rapport à ça mais je préfère pour le moment ne pas les émettre publiquement. Seulement, je dirai qu’il est des prérogatives du chef de l’Etat de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives. Il lui appartient donc de juger lui-même de l’opportunité de le faire ou de ne pas le faire. Mais en tout état de cause, si les élections sont organisées sur la base d’une correction du processus électoral, il est possible que le pouvoir perdre les élections législatives. Si on corrige le parrainage, le gonflement du fichier électoral, le problème des cartes d’électeur, les transferts, ça peut basculer. Et dans ce cas, il peut y avoir ce qu’on appelle la cohabitation. Je ne vais pas faire de commentaire sur pareille situation.
Donc selon vous, le couplage profiterait plus à l’opposition qu’au régime ?
Tout dépend. Si le processus électoral est sécurisé, il y a de fortes chances que ça soit l’opposition et les non-alignés qui gagnent les élections législatives. Et dans ce cas, il y aura cohabitation
Comment appréciez-vous la posture de Me Abdoulaye Wade qui a joué la carte de la neutralité lors de l’élection présidentielle ?
Vous savez que Abdoulaye Wade est un temple du savoir. On nous demande d’aller chercher le savoir jusqu’en Chine, mais pour fouiller dans ce temple du savoir, ce n’est pas évident. Ça signifie qu’il est peut être extrêmement difficile de scruter la volonté de Me Abdoulaye Wade dans sa position pendant l’élection présidentielle. Je crois que c’est l’avenir qui pourra nous édifier.
Il aurait soutenu Idrissa Seck, est ce que votre candidat en serait aujourd’hui là à contester les résultats ?
Mais nous avons regretté qu’il ne nous ait pas soutenus de manière expresse. Mais je ne connais pas les raisons de son choix.
LE KENYAN PETER TABICHI SACRE
Un enseignant kenyan du nom de Peter Tabichi, âgé de 36 ans, est sacré lauréat du meilleur prix de ce prestigieux concours honorant les meilleurs enseignants.
Le ministre de l'éducation nationale Serigne Mbaye Thiam a dirigé la délégation sénégalaise ayant pris part à la cérémonie officielle de remise de prix aux lauréats du prix mondial de l'enseignant organisé à Dubaï.
Peter est un professeur de physique et de mathématiques officiant dans une zone rurale reculée et défavorisée du Kenya. Il a remporté ce dimanche 24 mars The Global Teacher Prize. L'enseignant s'est distingué parmi les 10 finalistes venant de différentes parties du monde. Le lauréat considéré comme modèle, consacre 80% de son salaire mensuel à ses élèves les plus défavorisés dans la zone pauvre où il sert.
Son dévouement, son travail et sa foi dans le talent de ses élèves, a permis à son école de remporter le prix de la meilleure école aux concours nationaux interscolaires de science. Ce prix mondial qui revient pour la première fois à un africain, est doté d'une récompense d'un million de dollars. Les sénégalais Assane Ndiaye et Gorgui Faye font aussi partie des lauréats de l'édition 2019.
LA CONFRERIE TIDIANE SE SOUVIENT ENCORE
62 ans après la disparition du premier Khalife de Seydi El Hadji Malick Sy, la communauté Tidiane du Sénégal se souvient encore de Khalifa.
Porté à la tête de la confrérie à la disparition de son vénéré père, Seydi El Hadj Malick Sy, Serigne Babacar Sy, surnommé affectueusement Mbaye Sy, a dirigé la « khadra » jusqu’en en 1957, année où il tiré sa révérence.
Le lundi 25 Mars 1957, Serigne Babacar Sy quittait ce bas monde plongeant toute une communauté Tidiane dans la tristesse. Le 25 Mars est donc une date historique, une date de souvenir, de prières et de célébration du retrait de la vie terrestre de celui qui sut, en virtuose de la Sainteté et de la Béatitude, porter au loin la voie de Seydi Hadji Malick Sy et la voix de Tivaouane. Mythe et Mystique, Seydi Khalifa Ababacar Sy est son nom. 62 ans après la disparition du premier Khalife de Seydi El Hadji Malick Sy, celui qui demeure le cœur des jeunes qui ne l’ont pourtant pas connu de son vivant, est toujours aussi présent dans le quotidien des talibés. Il a maintenu dignement le flambeau de son vénéré père durant 35 années. Serigne Ababacar Sy, l’homme au bonnet carré a su assumer son rôle de Khalife à la tête de la Tarikha Tidiane à Tivaouane. Toutes les craintes nées de la disparition d’El Hadj Malick Sy se sont estompées dès ses premières années à la tête de la confrérie. Déjà, sous le magistère de son vénéré père, il maîtrisait déjà le Coran, les hadiths et ainsi que la Sunnah du prophète (Traditions prophétiques).
Né à Saint-Louis en 1885, Serigne Babacar Sy, appelé affectueusement Mbaye Sy par ses intimes et ses talibés, était le deuxième fils de Seydi El Hadj Malick Sy et de Sokhna Rokhaya Ndiaye. Ayant succédé à son père en 1922, il a toujours défendu, avec énergie et dévouement, trois choses : l’Islam, la tarikha et les dahiras. Guidé par sa droiture, il a su, selon le site Tivaouane monsite, par sa sincérité et sa foi, se forger un destin de meneur d’hommes. Formé par son père et armé des plus belles vertus, guide religieux exemplaire, Serigne Babacar Sy a su façonner les croyants à l’image du prophète Mohamed et dans la tarikha Tidiane.
En effet, les contemporains et tous ceux qui ont visité son œuvre après, sont unanimes à dire que Serigne Babacar était un fin lettré, un poète au talent rare, un spécialiste de la Tajwiid (bonne diction en lecture), un Tafsir (exégète) du Saint-Coran. Dans la pratique, il a toujours privilégié l’orthodoxie en matière de mise en œuvre de la Charia, de la Sounah et des préceptes de la Tijaniyya dont il était un rempart infranchissable. A cet égard, il convient de retenir ce témoignage de Cheikh Al Hadj Abdoul Aziz Sy Dabbakh (Rta) : « Seydy Aboubacar Sy (Rta) disait qui pointe du doigt trois choses me trouve sur son chemin : la religion, la Tijaniyya et la famille d’El Hadj Malick Sy ».
Le digne fils de son père
Élevé dans un milieu essentiellement religieux, ses études basées sur une foi naturelle et spontanée, Serigne Babacar Sy se distingua comme un fin lettré, d’esprit ouvert et tolérant, mais aussi un croyant fervent. Seydi Ababacar Sy, deuxième fils d’El Hadj Malick Sy, recueille la succession de son père le jour même du décès de celui-ci : le 27 juin 1922. Bien qu’âgé seulement de 37 ans, il aura accès au Khalifat. Il sera à la mesure de la charge par son immense savoir étayé par un wilaya (sainteté) que tous ses contemporains lui ont témoigné. Son autorité est reconnue par tous les Mokhaddam qui voient surtout, en sa personne l’héritier de la Baraka du vénéré El Hadj Malick. Convaincu du caractère spirituel de sa mission de chef de confrérie islamique, c’est sous son khalifat que les dahiras (cercles de fidèles) dont le premier s’appelait « Dahiratoul kirâm tidianiya », seront créés dans les années 20. Donc, c’est à lui que toutes les confréries doivent cette trouvaille qui a rapidement fait des émules. Le premier est le « Dahiratoul Kiraam » de Dakar. Les « Dahiras » sont des entités à vocation éducationnelle, de solidarité, d’entre aide, de fraternité en Islam qui, de nos jours, sont des milieux de culture, d’éducation et de formation islamiques. Cette approche a vite fait de s’imposer comme un outil performant au service de l’Islam au Sénégal et ailleurs. A sa mort, le Khalife Ababacar Sy laissera une confrérie puissante par le nombre de ses adeptes. Le 25 mars 1957, Ababacar Sy est rappelé à Dieu, à son domicile de Tivaouane, à l’âge de 72 ans.
L’ETAT VA CREER UN ORGANE DE COORDINATION DES PAIEMENTS ELECTRONIQUES
L’Etat du Sénégal compte mettre en place un organe de coordination chargé de piloter la transition des initiatives de paiement en espèces vers des paiements électroniques que ses services seront appelés à faire.
C’est ce qu’a annoncé, hier, le directeur de cabinet du ministre en charge du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), qui pilote le projet. «Un deadline de 4 à 6 mois au plus a été donné au comité de pilotage pour sortir des conclusions et recommandations pour cet organe dont le nom dépendra du Premier ministre. Mais, dans le fond, la structure permettra d’encadrer, d’accompagner et d’impulser la numérisation des paiements», a expliqué Khayar Mbodji.
Le responsable du PUdC présidait la rencontre de pré-validation des solutions proposées par une étude inspirée des modèles de cinq pays disposant déjà de cet organe de coordination. Selon lui, cet organe de coordination sera rattaché à la présidence de la République ou à la Primature. Une manière d’impliquer davantage les ministères concernés. «L’Etat ne peut pas voir des capitaux entrer et sortir du pays, sans pouvoir les contrôler. C’est une question de souveraineté nationale avec aujourd’hui les mouvements de capitaux énormes», a estimé M. Mbodj qui précise que «le processus devrait conduire à la digitalisation de paiements diverses pour les activités privées comme pour celles des différents services de l’Etat». Il a souligné que c’est dans cette optique que le chef de l’Etat a engagé «une numérisation totale de notre économie. Ce qui s’est traduit par l’adoption par le Premier ministre, du rapport sur la numérisation des paiements au Sénégal, intitulé ‘Numérisation des paiements : des gisements de croissance et de développement inclusifs’».
L’étude, lancée sous la coordination du ministre délégué auprès du Premier ministre en charge du PUdC, avec l’appui de l’Alliance «Better Than Cash Alliance», est inspirée de l’expérience de cinq pays africains ayant déployé avec succès des organes nationaux de coordination des efforts de numérisation des paiements. Les principales recommandations du rapport portent notamment sur la création d’un organe de régulation. «Rien n’est encore arrêté, rien n’est définitif, parce que cette étude est un outil d’aide à la décision», a-t-il dit.
Pour sa part, le représentant de l’Afrique francophone à l’organisation onusienne «Better Than Cash», partenaire technique du projet, Jean Pascal Mvondo, est d’avis que «si le Sénégal réussit à faire un saut en matière de digitalisation de ses paiements, la contribution serait intéressante au niveau de son économie. En effet, le rapport a montré qu’en passant de 6% à 50% de paiements numériques à l’échelle nationale, le pays bénéficierait d’une contribution additionnelle à l’économie de l’équivalent de 2% de son PIB par an. C’est à peu près l’équivalent de l’apport du secteur de la pêche dans l’économie sénégalaise».
LES ARNAQUEURS DE FACEBOOK ECOPENT DE 6 MOIS A 1 AN FERME DE PRISON
Mansour Khouma, Ngoné Mbodji et Mouhamadou Bamba Ndione vont purger des peines allant de 6 mois à un an ferme de prison pour avoir dupé leur victime Racine Touré et Mamadou Ndiaye de sommes variant entre 150 000 et 500 000 francs CFA environs.
Ils vivent tous dans un même appartement à Ngaparou. Mansour Khouma, Ngoné Mbodji et Mouhamadou Bamba Ndione vont purger des peines allant de 6 mois à un an ferme de prison pour avoir dupé leur victime Racine Touré et Mamadou Ndiaye de sommes variant entre 150 000 et 500 000 francs CFA environs.
Jugé, hier, devant la barre du tribunal de Dakar de flagrants délits pour les faits d'escroquerie, association de malfaiteur, manipulation de système informatique et vol de carte d'identité, Mouhamadou et Ngoné Diop ont contesté les faits, tandis que Mansour Khouma a nié, reconnaissant seulement être détenteurs des cartes d'identités qui ont été retrouvé par devers lui.
Ils créaient un groupe de discussion avec de faux profils
Revenant sur le modus operandi, il ressort que les trois acolytes ont créent un groupe de discussion sur Facebook en utilisant de faux profils où ils exposent leurs problèmes à leur victimes en leur faisant croire qu'ils sont en panne d’essence ou des besoins de dédouanement. Sans arrière-pensée, ces derniers les envoyés par Orange-Money ou Wari des sommes d'argents. L’enquête mené pendant un an a permis d'arrêter Mansour khouma, accompagne de Mouhamadou Bamba Ndione, aux Parcelles assainies à «yengoulene» où, après fouilles, des cartes d'identités ont été retrouvés par devers le tailleur, Mansour khouma. Ce dernier a déclaré qu'il les avaient ramassé à «Poste Thiaroye», pour ensuite en faire usage durant les retraits d'argent.
«Tantôt je parlais à une dame, tantôt avec un homme qui s'habillait de la même façon»
Dans les débats d'audiences, Racine Ndiaye a souligné qu'il discuté sur Facebook avec une personne qui a le pseudo de «Joli cœur», avant qu'il lui remette la somme de 475 000 francs CfA dans le but de l'aider. Même son de cloche pour Mamadou Ndiaye. «On s’est connu sur Facebook sur le pseudo de ‘diapoulho’ et quand je lui ai envoyé de l'argent, je le faisais sous le compte de Coumba Diouf», a lancé la partie civile. Selon lui, «c'est dans nos discussion que la femme m'a appelé un mardi vers 6 heures du matin, me disant que c'est elle ‘diapoulho’. Sur ce, elle m'a demandé de l'aider, car elle était en panne d'essence vers la frontière de Mauritanie et elle n'avait pas d'argent. de ce fait, vers les coups de 15 heures, elle m'a encore appelé pour me dire avoir vendu son téléphone iPhone 6 à 35 000 pour se procurer d'essence». «Ne s'arrêtant pas là, quand j'ai appelé sur le téléphone pour voir, je suis tombe sur un homme qui m'a dit que cette dernière a été arrêtée par la douane, avant de me déclarer que la dame doit payer de l'argent pour près de 1,9 million de francs CfA. Quand je lui ai parlé au téléphone, elle pleurait. Et c'est là que je lui ai envoyé 150 000 francs CfA», a-t-il ajouté
Mansour Khouma incrimine Ngoné Mbodji
A la pléthore, Mansour Khouma a reconnu qu'il recevait différentes sommes provenant de leurs victimes. Interroges sur la provenance des cartes d'identités qu'il utilisait, il a répondu qu'il ne détenait pas de carte d'identité et que le jour de son arrestation, les éléments de la police ne l’on trouvé qu'avec une seule carte. dans la même lancée, il soutenu que c'est Ngoné Mbodji qui détenait le point de Wari et que c'est elle qui faisait le retrait pour lui. Alors que les enquêteurs ont souligné avoir trouvé une dizaine de cartes lors de la perquisition chez lui. Continuant ses explications, il fait savoir aux juges qu'il partageait tout avec la dame Mbodji, même les habits qu'ils portaient. Ce qui est archi faux pour la dame. d'après elle, la seule fois où elle a porté les habits de ce dernier, c'est le jour du «Tajaboon». Et elle a affirmé «n'avoir jamais communiqué avec qui que ce soit. Quand j'ai entendu qu'ils ont été arrêtés, je me suis rendue toute seule à la police. Il a inventé des choses sur moi. Car, lorsqu'il a envoyé quelqu'un pour récupérer ses bagages, j'ai refusé». Pour sa part Mouhamadou Bamba Ndione a refusé d'être mêlé à cette affaire. Mais, malgré leurs déclarations, le ministère public, dans son réquisitoire, a mentionné que la réquisition de la SONATEL a montré que Ngone Mbodji communiquée avec les victimes, de même que Mouhamadou Bamba Ndione, qui, selon Mansour Khouma, n'a pas participé au deal, mais a une fois retire de l'argent. Ainsi, le procureur s’en est-il rapporté à la sagesse du tribunal pour son sort, avant de demander au tribunal de condamner Mansour khouma et Ngone Mbodji à 2 ans ferme. Finalement le tailleur a écopé d’un an ferme et les deux autres d’une peine de 6 mois ferme.