CONCERTATION(S) NATIONALE(S) ET LANGUES NATIONALES
La formation des ressources n’est pas seulement une affaire d’expertise, mais elle est aussi et au même niveau, une affaire d’éthique et d’humanisme. La question qu’est ce qui fait sens, est d’une très grande importance pour le monde connecté en devenir
Dans une dépêche de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) du 20 mars 2019, à l’occasion de la célébration de la Journée de la Francophonie, le Professeur Souleymane Bachir Diagne, que je salue avec respect et affection au passage, développe entre autres, « que les écoles africaines doivent devenir un espace multilingue avec un vraie politique linguistique, qui consisterait à renforcer la maîtrise du français et à introduire les langues africaines dans l’enseignement pour en faire des langues de savoir et de créations. »
Je partage entièrement cette position du Professeur, sur laquelle il est constant depuis des décennies. Il partage cette posture entre autres avec notre très éminent compatriote, le défunt Professeur Cheikh Anta Diop. Ils sont d’éminents scientifiques, de notoriété mondiale. Ils sont une fierté sénégalaise et africaine.
Je saisis le prétexte de la Journée de la Francophonie, pour rappeler, qu’en 2009, j’ai publié dans la presse un texte sur la question, intitulé « diversité linguistique et système scolaire : le temps d’agir est venu. »
En décembre 2016, je suis revenu sur la même thématique, à la suite du passage du Ministre de l’Enseignement supérieur devant la représentation nationale. Je cite ce qui suit de ce texte titré : « l’Assemblée nationale parle sept (7) langues, en attendant d’aller plus loin ». « Un honorable député, intervenant dans une des langues du pays, a invité avec insistance le Ministre à écrire des livres de mathématiques en Pulaar, ce que lui, député, ne saurait faire.
A sa suite, j’ai soutenu cette proposition en en dégageant la signification réelle. Il s’agit d’une invite à tous les professeurs et chercheurs de notre pays à écrire des livres sur les matières de leur spécialité dans la ou les langues nationales maîtrisées. Par-delà ceux visés plus haut, l’invite s’adresse à tous les intellectuels du pays, qu’ils enseignent, soignent, servent l’Etat à quelque niveau que ce soit, qu’ils interviennent dans le secteur privé moderne ou dans l’informel, qu’ils servent les différents cultes dans notre pays. A chacun de transcrire ses savoirs, son expérience professionnelle ou de vie dans une voire deux langues ou plus du pays. Les utilisateurs du français, de l’arabe, de l’anglais, de l’allemand, etc. sont tous interpellés.
Tout le monde comprend qu’il s’agit là d’un besoin social, intellectuel, culturel et économique dont l’urgence devrait s’imposer. Cette entreprise citoyenne non partisane et d’envergure, entreprise de création des savoirs en tous genres, à une haute portée pour l’Emergence du Sénégal. »
Il est important de créer un environnement lettré, par la contribution de tous les citoyens, motivés par le désir et la passion de lutter contre l’illettrisme et l’ignorance, car le développement stable du pays ne se fera pas avec une majorité analphabète.
Après le premier lieu de socialisation qu’est la famille, vient l’espace public, avec une place prépondérante pour le système scolaire et le système de communication sociale.
L’espace familial est le lieu d’acquisition de la première langue, la langue maternelle ou du milieu. La maîtrise intelligente des parents de ce premier environnement de leur enfant,leur investissement fort ou son absence décidera de l’acquisition ou de la perte de la langue maternelle.
A cet égard, la première université de l’enfant de l’Homme, c’est sa mère, après la nature ou l’Etre transcendant, selon les croyances des uns ou des autres. De la mère dépend en très grande partie que l’enfant apprenne et conserve sa propre langue. Un père stratège, donc clairvoyant, peut pallier la défaillance de la mère, en la ramenant à cette mission de transmission du patrimoine linguistique de base.
Cette question est très importante pour tous ceux qui quittent leur terroir d’origine pour un autre. Dans les grandes villes, la langue maternelle se transmet d’abord et parfois seulement dans le foyer familial. Il revient donc à chacun, à partir de là, de décider en pleine connaissance de cause, d’aider son enfant à garder ou à ne pas garder le contact et des liens forts avec ses origines. Car le principal lien est culturel et une culture suppose obligatoirement un médium dépositaire et actif.
Dans l’espace public, la puissance publique est un intervenant déterminant pour l’orientation, les contenus et les régulations de ce qui se dit et s’apprend, dans le système scolaire et dans la communication sociale.
Après sa famille, le jeune enfant est reçu successivement dans le système scolaire au préscolaire, dans le primaire, le secondaire, les grandes écoles et les universités.
L’autorité publique est responsable de la définition, des objectifs, des moyens, des résultats, de la sécurité et de l’adaptabilité du système scolaire, parce que la société lui a confié cette mission ; elle lui en fournit les moyens à travers les impôts collectés. Les citoyens peuvent et doivent contribuer au fonctionnement et au contrôle du système, car il y va de l’avenir de leurs enfants et du pays, d’une part ; de l’utilisation des ressources publiques d’autre part.
Le rapport qualité/prix de la formation des ressources humaines est une question éminemment citoyenne et politique, car un bon rapport est un indicateur certain que l’avenir sécurisé et serein du pays est assuré. Cette question est rendue plus importante encore par la vitesse à laquelle les sciences, techniques et technologies produisent des changements, voire des bouleversements aux conséquences sociales redoutables. En réalité il s’agit d’une question clé pour donner du sens à l’action publique et au devenir de la nation.
La formation des ressources humaines n’est pas seulement une affaire d’expertise, mais elle est aussi et au même niveau, une affaire d’éthique et d’humanisme. La question qu’est ce qui fait sens, est d’une très grande importance pour le monde connecté en devenir. Il arrive que le questionnement demeure implicite ou complètement évacué. Peut-on chercher à donner du sens si l’on perd le lien avec le passé, si l’on se sépare de sa culture et de sa langue ? Est-il raisonnable de postuler l’uniformité et la fin des diversités ? Pour quel type alors ?
Dans notre pays, il y a des langues qui ne sont parlées qu’ici et pas ailleurs. Leur présence dans le monde est liée à leur seule existence au Sénégal. Pouvons-nous et devons nous accepter que ces langues soient effacées de la carte du monde pour autant ? Jamais, car se serait un ethnocide cruel et infamant. Se serait lézarder le Sénégal et par la faute des Sénégalais.
Alors, si nous refusons qu’une quelconque partie de nous soit exclue du monde, pourrions-nous alors accepter que cette partie ou ces parties soient interdites d’existence sur nos propres terres ? Assurément, non. Dés lors, il faut exister ensemble et organiser cette coexistence dans l’intérêt de tous.
Mon papier de 2009 s’inscrivait dans l’organisation harmonieuse de cette coexistence. J’abordais la question sous le rapport des principes, de l’histoire, de la prospective et de la faisabilité.
Oui, le temps de l’action est venu pour faire entrer les langues nationales sénégalaises dans le système scolaire.
La réélection du Président Macky Sall est une opportunité historique, pour lui et pour le pays.
Pour lui d’abord. Il est réélu pour un second mandat et il quittera le pouvoir politique en 2024, pour redevenir un citoyen, un peu différent des autres sans doute, mais un citoyen quand même, c’est-à-dire avec peu ou pas de pouvoir d’influer sur le sort de la totalité de ses compatriotes.
Donc c’est dans ce temps-là qu’il importe qu’il marque le destin de son pays pour des décennies voire plus, sur le plan des valeurs et sur le plan humain, en décidant de la mise à l’échelle de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif sénégalais. Il a là l’opportunité historique de donner corps aux revendications de très nombreux Sénégalais, des plus illustres aux plus modestes, de faire entrer dans l’école sénégalaise les langues sénégalaises comme langues à part entière.
La réélection du Président Macky Sall est une opportunité historique pour le pays, pour l’envol de sa culture et de ses langues nationales par leur entrée harmonisée, triomphale et majestueuse dans le cursus scolaire de nos enfants et petits-enfants.
Un tel acte restera à jamais dans l’histoire et la mémoire du Sénégal. Celui qui en décidera restera également à jamais dans l’histoire et la mémoire des Sénégalais.
La question est très sensible, passionnelle, potentiellement conflictogène si elle est mal engagée et mal réglée. Elle exige à elle toute seule une grande concertation nationale, comme ce fut le cas de l’introduction des daaras dans notre système éducatif.
Une telle démarche n’est pas aventureuse, car de l’indépendance à maintenant, la République a beaucoup fait dans ce domaine.
La Constitution du 7 mars 1963 dispose en son article premier, alinéa 2 : « La langue officielle de la République du Sénégal est le français. Les langues nationales sont le diola, le malinké, le poular, le sérère, le soniké et le wolof. » Dans les révisions ultérieures, l’alinéa sera complété par « et toute autre langue nationale qui sera codifiée. »
Depuis, 22 des 25 langues répertoriées ont été codifiées ; 13 d’entre elles sont enseignées dans des programmes d’alphabétisation.
Des ONG nombreuses, dont ARED et le Programme école et langues nationales (ELAN), ainsi que le Programme de lecture pour tous du très sérieux et très puissant USAID, interviennent dans le pays. Des Académies nombreuses relevant du ministère de l’Education sont très impliquées dans ce travail d’expérimentation de grande valeur. Des universitaires de talent ont réfléchi et produit des savoirs nombreux et de qualité. L’introduction des langues nationales dans les systèmes éducatifs africains est en discussion depuis des années sur le continent. L’UNESCO a fait énormément pour la protection, la conservation et la redynamisation des langues dites abusivement minoritaires, comme si la seule quantité et la force devraient gouverner le monde.
Le temps est venu de prouver que la thèse selon laquelle les langues d’une entité étatique sont condamnées à s’affronter dans un « mortel combat » pour l’émergence d’un champion solitaire ne saurait régenter le devenir des pays africains.
Accepter que la thèse en question soit universelle, c’est accepter que l’Afrique ne s’unisse jamais solidement et durablement. L’accepter, c’est clairement postuler l’instabilité chronique des Etats africains, l’installation de la violence et de la guerre ou la renonciation à l’entrée des langues nationales dans nos systèmes éducatifs. Depuis l’intrusion coloniale en Afrique, l’histoire a fait cohabiter nos ethnies, nos langues, nos cultures et nos religions dans des rapports de violence relativement maîtrisés.
L’Afrique a vu son évolution étatique infléchie. Cette inflexion depuis des siècles trace à l’Afrique décolonisée un autre cheminement historique distinct de celui de l’Europe des nationalismes et des guerres jusqu’à la fin du vingtième siècle. La caractéristique fondamentale de tous les Etats africains est l’hétérogénéité de leurs composantes humaines. L’Afrique, en chacun de ces Etats, n’a d’autre choix que de gérer ces hétérogénéités ethnolinguistiques et religieuses au mieux de son développement socioéconomique. Il est temps que les générations dirigeantes étudient et apportent des réponses pertinentes à cette problématique historique, au lieu de la transférer aux générations futures.
Dans un quotidien de la place, un journaliste, parlant de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif, a posé la mère des questions: pourquoi «le Sénégal peine à passer à l’échelle ?» Le diagnostic ou la réponse a été l’absence de modèle à proposer à la communauté.
En réalité, le modèle existe et le Professeur Souleymane Bachir Diagne et bien d’autres, avant et après lui, l’ont indiqué : il s’agit du multilinguisme, encore du multilinguisme et toujours du multilinguisme dans nos systèmes éducatifs.
Dans le terme « multilinguisme », le vocable « multi » renvoie à « beaucoup, nombreux ». A partir de quelle borne inférieure alors ? Je pense que le génie de la langue arabe devrait nous aider avec son pluriel qui va de trois à au-delà. Pour les arabes, il y a le singulier, le duel (2) et le pluriel (3 ou plus). Retenons leur pluriel, pour la circonstance ici examinée.
Naturellement, la mise en œuvre demandera de d’intelligence, du doigté, de la précaution et s’étendra sur quelques décennies. Mais ce ne sera que mise en œuvre, d’une vision, qui est le multilinguisme, à savoir la possession d’au moins trois langues, par tout élève qui termine le cycle primaire. La traduction de cette vision pour le Sénégal : au moins deux (2) langues nationales plus le français.
Il appartient à l’autorité politique suprême de s’approprier et de transformer cette vision, nationalement partagée, en politique publique. Il est le seul dans notre pays à pouvoir le décider. Si le Président Macky Sall n’en prend pas la décision, celle-ci n’interviendra pas avant avril 2029 au plus tôt, car son successeur sera en attente d’un second mandat ! et ainsi de suite. Quel dommage.
Cette question, qui n’est absolument pas politicienne et conjoncturelle, mais au contraire stratégique et vitale, devrait figurer en bonne place dans la concertation nationale, à laquelle le Président convie nos compatriotes et dans la phase deux du PSE, pour rattraper le fait de son absence dans l’élaboration de ce document fondamental pour l’avenir du Sénégal.
Tout est important dans un pays en construction, mais il y a des chantiers transcendants et porteurs d’un pouvoir de mobilisation durable et de transformation qualitative d’un pays, principalement de ses ressources humaines. Le passage à l’échelle de l’introduction des langues nationales dans le système éducatif est l’un de ces chantiers, avec un effet multiplicateur très puissant.
Les langues nationales mises à l’échelle dans le système éducatif, c’est la renaissance du pays par la naissance d’une nouvelle citoyenneté fière, responsable, éclairée et volontariste.
Du tréfond de ce pays se lèveraient alors des armées de jeunes, de femmes et d’hommes enthousiastes et déterminés à prendre en main leur destin pour une vie commune, pour un autre Sénégal, prospère, généreux, plus accueillant et plus confiant, enraciné dans ses profondeurs, ouvert au monde, selon la belle expression du Président Senghor.
Pour ma part, j’apporte une très modeste contribution dans la corbeille de la concertation en y versant mes textes publics, présents dans l’Internet, relatifs aux langues nationales dans notre système éducatif.
Pendant toute ma présence à l’Assemblée nationale comme député, j’ai saisi toutes les bonnes occasions pour aborder la question. Je l’ai fait avec passion, lucidité, détermination et responsabilité dans le souci permanent de préserver mon pays des fractures identitaires, car nous avons tous des identités multiples respectables et enrichissantes. Que personne ne demande à personne de ne pas être soi-même d’abord, car cela serait un outrage à la nature humaine. Que chacun respecte chacun dans son intégrité est la formidable leçon de nos religions révélées, comme de nos religions traditionnelles africaines.
Je conclus comme le Professeur Diagne, « au Sénégal, la majorité est multilingue. »
Vive le multilinguisme, facteur de rassemblement, de cohésion nationale et africaine, de désaliénation coloniale et de paix. latsime@gmail.com
Secrétaire général du Parti de la renaissance et de la citoyenneté
NI LE PSE, NI LE PRESIDENT SALL, NI VOUS, NI MOI NE POURRONT DEVELOPPER LE SENEGAL!
Des dizaines de milliards ont été dépensés durant le septennat de Macky Sall et d’autres dizaines de milliards seront dépensés durant le quinquennat. Ces milliards pourront changer un peu la facette du Sénégal et créer quelques riches
« Un homme, si opprimé soit-il, trouve un être à opprimer : sa femme ! » Sankara
7 000 projets pour 14 098 milliards de Fcfa sont prévus pour la seconde phase du PSE de 2019 à 2024. Le gouvernement a déjà reçu la promesse de 8 065 milliards de Fcfa des bailleurs de fonds du groupe consultatif de Paris. Des dizaines de milliards ont été dépensés durant le septennat de Macky Sall et d’autres dizaines de milliards seront dépensés durant le quinquennat. Ces milliards pourront changer un peu la facette du Sénégal et créer quelques riches, mais l’émergence du Sénégal ne sera possible que par la libération de la femme.
Croissance démographique
Au Sénégal, le taux de fécondité est de 4,77 enfants par femme pour une population de plus de 15 000 000. Le taux de pauvreté est de 47 % et de plus de 60 % en milieu rural. Nous allons emprunter la théorie des malthusiens et néomalthusiens, selon laquelle, une population qui s’accroît d’une manière exponentielle, ne pourra jamais se développer. Le Sénégal a déjà dépassé le seuil de la population optimale. La population doit être consciente qu’en ne freinant pas cette croissance, il sera impossible de trouver les ressources nécessaires pour toute la population. Tant que la croissance démographique est plus rapide que le développement économique, il sera impossible de faire les investissements nécessaires dans notre capital humain pour éduquer la population et stimuler la croissance économique. Le capital humain dépend largement des investissements dans l’éducation et la santé. Ces investissements auront l’air dérisoires, car nous nous multiplions plus vite que l’Etat puisse créer les ressources nécessaires.
Santé
On dit souvent que pauvreté et mauvaise santé vont de pair. La question principale est de savoir si nous sommes en mauvaise santé parce que nous sommes pauvres ou si nous sommes pauvres parce que nous sommes en mauvaise santé ? Malgré la couverture maladie universelle mise en place et qui a augmenté le taux de couverture de 21 % en 2012 à 49 % en 2017, le Sénégal fait toujours face à de nombreux défis sanitaires. Certes, les pays riches ont leurs défis liés à une population vieillissante, mais les pays pauvres comme le nôtre font face à des besoins sanitaires fondamentaux. Le budget de la santé au Sénégal est en deçà des normes de l’OMS, mais cela est dû à une démographie croissante. Malgré toutes les réalisations de l’Etat dans le domaine de la santé, le taux de mortalité maternelle est de 320 pour 100 000 naissances. À noter aussi que seulement 53 % des naissances sont faites en présence de personnes de santé qualifiées. L’Etat met souvent en valeur la construction de nouvelles infrastructures sanitaires, cependant le mal est plus profond que cela. Il faut que la population et surtout les filles soient éduquées pour mettre fin à certaines croyances. Par exemple dans certains pays, la coutume est pour la femme d’accoucher seule avec Dieu, tandis que dans d’autres pays, il s’agit pour la femme d’accoucher seule et en silence. L’éducation et surtout l’éducation de la femme est la clé pour sortir de la pauvreté avant de pouvoir parler d’émergence.
Éducation
Le système éducatif enregistre un taux brut de scolarisation de plus de 90 % avec un taux d’analphabétisation de plus de 55 %. Cela veut dire que ceux qui sont en âge d’aller à l’école y vont, mais que l’éducation est de très mauvaise qualité. Si en 2018, le Sénégal disposait toujours de milliers d’abris provisoires, cela montre que la démographie croissante est plus rapide que les moyens de l’Etat pour la mise en place des infrastructures nécessaires. Malgré un taux de scolarisation très élevé, nous assistons aussi à un taux d’abandon très élevé. Selon l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, le salaire moyen mensuel est de 107 074 pour les hommes contre 68 078 pour les femmes. Avec un tel salaire, pensons-nous que les chefs de famille pourront prendre en charge tous leurs enfants ? Malheureusement dans le milieu rural, et même dans le milieu urbain, les filles sont sacrifiées aux dépens des garçons.
Now What ?
Nous devons d’abord être conscients que nous sommes un pays pauvre avant de parler d’émergence. Nous devons ensuite accepter de freiner cette croissance démographique qui est synonyme de pauvreté, de faibles taux d’éducation et des taux de mortalité maternelle et infantile élevés. Quand on a une famille plus petite, il sera plus facile pour les chefs de famille d’investir dans la santé et l’éducation des enfants. Cela leur permettra aussi d’épargner pour que les banques puissent prêter aux PME et ces dernières de combattre le chômage ainsi que la pauvreté. Cela permettra aussi aux dépenses de l’Etat dans les secteurs de l’éducation et de la santé de se faire sentir. Certains diront que le taux de fécondité au Sénégal a drastiquement baissé, or tel n’est pas le cas. Durant les deux dernières décennies, ce taux n’a baissé que d’un point. Certes, les enfants représentent une richesse et une main d’œuvre, mais à quoi sert cette main d’œuvre qui n’est pas en bonne santé, encore moins éduquée, si ce n’est qu’augmenter la misère ? D’autres diront qu’avec une augmentation de la population, il y aura forcément une hausse de la consommation, malheureusement tel n’est pas le cas dans nos pays pauvres. Pour éradiquer la pauvreté au Sénégal, il faut impérativement freiner la croissance démographique. Il faut mettre les moyens contraceptifs disponibles et accessibles à tous. L’éducation sexuelle doit faire partie du curriculum scolaire pour que les femmes puissent décider librement.
La scolarisation des filles est impérative pour qu’une fois qu'elles deviennent des femmes, qu’elles puissent baisser le taux de fécondité. Une femme instruite qui arrive à s’entretenir a plus de chance de faire moins d’enfants qu’une femme non instruite. Sankara disait qu’il n’y a pas de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. N’oublions pas que le décollage de la Chine a vu le jour quand elle a instauré le contrôle des naissances. Avec près de 94 % de sa population étant musulmane et près de 99 % de sa population étant religieuse, le Sénégal sera-t-il prêt à freiner sa croissance démographique ? Les chefs religieux, accepteront-ils de jouer le rôle de facilitateur dans ce combat qui nous sortira de la pauvreté ? Si la contraception est autorisée en cas de maladie en islam, alors ne pensez-vous pas qu’elle soit autorisée en cas de pauvreté ? La pauvreté et la maladie sont très similaires. Certains viendront avec des versets coraniques et des hadiths, cependant, en islam, peut-on choisir de suivre certaines règles et d’en ignorer d’autres ?
« La vraie émancipation de la femme, c’est celle qui responsabilise la femme » Sankara.
DES PERTURBATIONS ATTENDUES DANS LA FOURNITURE D'EAU
La conduite principale du Lac de Guiers a connu une fuite - perturbation peut aller de la baisse de la pression au manque d’eau dans les régions de Dakar, Thiès et Louga - COMMUNIQUÉ DE LA SDE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de la SDE, daté du 25 mars 2019, relatif à la fuite d’eau intervenue sur la conduite principale du Lac de Guiers.
« La Sénégalaise des eaux informe ses clients qu’en raison des travaux de réparation d’une fuite sur la conduite principale du lac de Guiers (alg1) provoque par l’entreprise CGCC a hauteur de Meckhe ce lundi 25 mars 2019 a 10 heures 30, certains ouvrages de production du système d’alimentation en eau de Dakar sont a l’arrêt. La distribution d’eau connaîtra ainsi des perturbations allant de la baisse de pression au manque d’eau dans les zones suivantes :
➢ les localités alimentées par les conduites du lac de Guiers dans les régions de Louga et de Thies.
➢ rufisque et environs
➢ dakar et sa banlieue
Un dispositif de camion-citernes sera mis en place pour soulager les populations des quartiers les plus impactes par ces perturbations.
La situation reviendra progressivement à la normale à la fin des travaux
La Sénégalaise des eaux présente ses excuses aux clients pour ces désagréments indépendants de sa volonte.
Pour d’autres informations contacter le 800 00 11 11 (appel gratuit) »
UNE DÉLÉGATION AMÉRICAINE ATTENDUE À L'INVESTITURE DE MACKY
L’ambassade des Etats-Unis à Dakar a annoncé, lundi, la désignation par le président Trump d’une délégation présidentielle pour assister à la cérémonie du 2 avril prochain à Diamniadio
« L’Administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Mark Green, dirigera la délégation, informe la note. Il sera accompagné de l’Ambassadeur des États-Unis en République du Sénégal et en République de Guinée-Bissau, Monsieur Tulinabo S. Mushingi », écrit la représentation diplomatique américaine à Dakar dans un communiqué de presse.
Le Président par intérim et Directeur Général de OPIC, Société de promotion des investissements privés à l'étranger M. David Bohigian, Mme Whitney Baird, Sous-secrétaire d’État adjointe pour l’Afrique de l'Ouest au département d’État américain, Mme Emily Elston, Directrice des Affaires africaines, Conseil de sécurité nationale et M. Carl Sosebee, Conseiller principal auprès du directeur du Corps de la Paix américain, seront également de la partie.
Macky Sall a été réélu président du Sénégal pour cinq ans à l’issue de la présidentielle du 24 février 2019 avec 58,26% des voix.
BOUBACAR BORIS DIOP, LAURÉAT DU PRESTIGIEUX PRIX STELLFOX
Le journaliste, écrivain et éditorialiste de SenePlus, va participer à ce programme dans le cadre d’une immersion scientifique à l’université américaine de Dickinson
L’université de Dickinson a désigné le journaliste et romancier prolifique Boubacar Boris Diop, lauréat 2018-2019 de son prestigieux prix Harold et Ethel L. Stellfox. Fort de cette distinction, l’éditorialiste de SenePlus sera reçu sur place le 11 avril prochain afin d’échanger avec les étudiants autour de plusieurs thématiques ayant trait à la culture. Il y fera également une séance dédicace de ses livres.
Boubacar Boris Diop est le 14è récipiendaire de ce programme destiné à faire venir d’illustres personnages du monde littéraire à Dinckinson dans le cadre d’un échange de connaissances. Le programme est soutenu par un don de Jean Louise Stellfox, diplômée de Dickinson en 1960 et inspirée par l'idée de devenir professeur d'anglais après avoir rencontré Robert Frost lors de la visite du poète au collège en 1959. À sa mort en 2003, sa succession a fourni 1,5 million de dollars au collège pour poursuivre sa mission d’inspirer les étudiants en amenant des personnalités littéraires de renom sur le campus. Stellfox a nommé le programme en l'honneur de ses parents, Harold et Ethel L. Stellfox.
Né à Dakar, Boris Diop est considéré comme l’un des écrivains les plus influents de sa génération au plan artistique et philosophique, avec des œuvres portant sur la réflexion et la condition postcoloniale en Afrique. Son roman "Murambi, le livre des ossements", récit fictif du massacre perpétré lors du génocide rwandais de 1994, figure notamment sur la liste des 100 meilleurs livres africains du XXe siècle publiée par la Foire internationale du livre du Zimbabwe.
Ayant officié pour plusieurs médias aussi bien en Afrique qu’en Europe, Boubacar Boris Diop est actuellement professeur de littérature et de création littéraire à l’Université américaine du Nigéria. Il est l'auteur de dizaine de livres, de pièces de théâtre et de scénarios. Son dernier roman "Bàmmeelu Kocc Barma" a été entièrement écrit en langue wolof.