L’Administration du Palais de justice Lat Dior n’a pas fonctionné hier. Il en sera ainsi jusqu’à vendredi. Tous les citoyens venus chercher des papiers administratifs étaient contraints de rebrousser chemin. «Le Tribunal n’a pas travaillé. Allez jusqu’au lundi», disait le gendarme en faction devant la porte d’entrée aux personnes venues chercher des casiers judiciaires, des certificats de nationalité entre autres.
Une situation qui n’a pas plu à ces dernières qui ont fait le trajet pour rien. «Ce n’est pas sérieux ce qu’ils ont fait. Il fallait faire un communiqué pour avertir les gens. Cela nous éviterait de faire inutilement le déplacement. Nous avons d’autres occupations», s’est offusquée Fatou Dramé, venue de Yeumbeul.
Elle n’est pas seule à décrier cette situation. Selon Mme Ndao, née Fatou Diop, la communication sur cette volonté de suspendre toutes les activités pouvait mieux servir les contribuables sénégalais. «Je rentre comme ça bredouille jusqu’à Keur Massar», se désole-t-elle. En tout cas, les Sénégalais devront prendre leur mal en patience jusqu’à vendredi prochain à cause de la collecte que fait la Commission nationale de recensement des votes qui centralise les procès-verbaux des différents centres de vote dans la tranquillité.
Elle compte annoncer les résultats provisoires au plus tard vendredi avant minuit.
SONKO, DU VIRTUEL À LA RÉALITÉ
Ousmane Sonko était vu par ses adversaires et nombre d’analystes comme un candidat des réseaux sociaux. Les résultats provisoires du scrutin présidentiel montrent que le leader de Pastef est aujourd’hui une réalité politique nationale par son score.
Il était le candidat le plus épié. Son poids était encore limité sur les réseaux sociaux avec des avalanches de commentaires et de partages. «On ne gouverne pas un pays par les réseaux sociaux, le mensonge, la calomnie et les diatribes», avait dit Macky Sall lors de l’étape de sa campagne dans le nord.
Mais avant lui, c’est son Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui déclarait lors du meeting du mouvement Horizon 2020 de Moustapha Cissé Lô au stade Marius Ndiaye : «Cette mobilisation montre que nous sommes présents sur le terrain et le second mandat est déjà acquis pour le Président Macky Sall.
Cela montre que nous sommes loin des candidats virtuels et Facebook.» Mais au fil du temps, Facebook, Twitter, YouTube, WhatsApp et autres faisaient grimper Ousmane Sonko dans les «vus, commenter et partager», comme l’a expliqué de façon pertinente et éloquente d’ailleurs la Chroniqueuse du journal Le Quotidien dans sa «Loupe».
Et c’est justement ce qui explique que le candidat de Benno bokk yaakaar a finalement admis l’importance des réseaux sociaux. Et il avait même invité ses jeunes à investir la toile lors de l’installation de son directoire au siège de l’Apr de Mermoz : «En campagne, c’est un combat : on reçoit les coups, il faut savoir en donner, mais dans le cadre du combat républicain. Il ne s’agit pas d’insulter.
Mais il faut pouvoir détruire les fake news qui sont des spécialités aujourd’hui en vogue.» C’était aussi un message de contre-attaque aux hommes de Sonko qui ont une présence active et massive dans les plateformes numériques. Ça, c’était le Sonko virtuel !
Sonko, une réalité
Ousmane Sonko devient aujourd’hui une réalité politique. A l’issue de ce scrutin du 24 février et sur la base des résultats provisoires, il n’a pas usurpé ce qui semble être une troisième place derrière Idrissa Seck. A moins d’un rebondissement qui lui donnerait deuxième.
A un moment d’ailleurs, les premières tendances ne l’éloignaient pas de la seconde place, tant ses scores dans certains bureaux de vote à Dakar étaient élevés et rivalisaient avec ceux du candidat de la coalition Idy2019. Et là où il impressionne plus d’un, c’est qu’en dépit de son échappée solitaire ou son isolement, parce que n’ayant pas bénéficié de soutiens des gros calibres des recalés, Sonko a beaucoup amassé. Avec 6 millions 683 mille 043 inscrits et un taux de participation qui avoisinerait 60%, il faut admettre qu’il était difficile d’avoir même 10%, c’est-à-dire près de 400 mille voix. Et encore qu’il semble en obtenir le double, soit près de 700 mille voix.
C’est loin d’être négligeable puisque si c’était une élection des députés comme celle de 2017, il aurait pu rafler au moins une dizaine de sièges sur la base d’un quotient électoral de plus de 60 mille. Et cela, compte non tenu de ses larges victoires à Ziguinchor ou encore à Bignona et Oussouye qui réunissent 5 députés. Presque, théoriquement un groupe parlementaire. Voilà donc une idée du succès du leader de Pastef qui, il faut le dire, est en grande partie un capital individuel.
Alors que Idrissa Seck a un Khalifa Sall très fort à Dakar, comme son prédécesseur à la mairie de Dakar, Pape Diop, des soutiens massifs de leaders qui, presque tous, devraient, avec leur parrainages - validés ou invalidés - étoffer le score de Idy.
Du national aux Locales de décembre
L’on a souvent pensé que l’électorat de Sonko était théoriquement insignifiant. Objectivement, son passage au plus fort reste aux Législatives le légitimait. Mais entre-temps, il a eu une meilleure opinion, et son discours d’antisystème est passé à bien des égards, quoique les Sénégalais n’y aient pas adhéré majoritairement.
C’est dire que le candidat de Sonko Président a échoué certes dans son ambition de «c’est maintenant ou jamais», comme il le disait aux jeunes. Il n’a pu faire comme Macky Sall en prenant le pouvoir après quelques années seulement. Mais c’est aussi une donne importante qui devra confirmer son aura aux prochaines Locales. Et si cette confiance des électeurs se poursuit ou se maintient, il faudra compter avec lui pour la bataille pour le contrôle des collectivités locales, notamment dans le sud.
C’est justement tout l’enjeu pour les tenants du pouvoir qui risqueraient de perdre les mairies et conseils départementaux de Ziguinchor et Bignona ou d’Oussouye. Parce que là, c’est Abdoulaye Baldé qui semble être sanctionné pour son ralliement de dernière minute conçu comme une «trahison» par ses administrés qui ont fait de Sonko un refuge.
Au fond, le message de Ziguinchor ressemble moins à une sanction contre le pouvoir qu’à une réponse à Baldé lui même. On se rappelle d’ailleurs que lorsque le leader de l’Ucs a annoncé sa décision de soutenir le candidat de Bby, nombre de ses militants avaient rallié en masse Sonko
LES RAISONS D'UNE REMONTADA
Macky Sall n’a pas encore une majorité absolue à Dakar, mais semble avoir puisé dans l’électorat de Khalifa Sall
Si Macky Sall gagne au premier tour, il le devra en partie à sa remontée dans le département de Dakar. De 33% en 2017, le Président sortant se retrouve avec 46,85% au sortir de la Présidentielle de dimanche. Une kyrielle de faits explique cette remontada somme toute spectaculaire.
En 2017, lorsque Barcelone explosait le Psg pour réussir sa monumentale remontada, Macky Sall n’enregistrait qu’un score de 33% lors des Législatives dans le département de Dakar, juste devant Manko taxawu senegaal de Khalifa Sall. Un résultat qui lui a certes permis de rafler les 7 députés du département mais qui, à coup sûr, le mènerait au second tour d’une Présidentielle. Au terme du scrutin de dimanche, les résultats de la Commission départementale de recensement des votes placent le Président sortant en tête dans la capitale mais avec 46,85%, soit 212 mille 335 voix. Une belle remontée pour Macky Sall et qui serait une des principales raisons d’une éventuelle victoire au premier tour.
D’une différence de plus de 2000 voix lors des Législatives par rapport à Mts, la coalition au pouvoir est passée à près de 100 mille voix par rapport à son poursuivant Idy2019 (115 612 voix) ! Macky Sall n’a pas encore une majorité absolue à Dakar, mais semble avoir puisé dans l’électorat de Khalifa Sall. Entre certains de ses lieutenants qui ont transhumé vers le camp présidentiel et une partie de ses sympathisants qui ont rejoint Ousmane Sonko, l’ex maire de Dakar est l’un des grands perdants du scrutin de dimanche. Sa consigne de voter en faveur de Idrissa Seck ne semble pas avoir été respectée. Et comme un symbole, Grand-Yoff, son fief historique, est tombé dans l’escarcelle de Macky Sall. Pourtant, lors des Législatives, Mts avait devancé la coalition présidentielle de plus de 3000 voix dans cette commune. A cela, il faut ajouter la défaite de Barthélemy Dias à Mermoz-Sacré Cœur et les tergiversations de Bamba Fall qui n’a pas suivi le ndigël (consigne) de Khalifa en faveur d’Idy.
Il faut dire que Macky Sall n’a pas lésiné sur les moyens pour faire main basse sur le département de Dakar. Après les ralliements de Jean Baptiste Diouf, Alioune Ndoye ou Doudou Issa Niasse, ex-proches de Khalifa Sall, à la veille du référendum en du 20 mars 2016, le candidat de Bby a ainsi «pêché le plus gros poisson de Dakar», selon ses propres termes, en la personne de Moussa Sy.
Le maire de Parcelles assainies, investi sur la liste départementale de Mts en 2017, a tourné le dos à Khalifa Sall pour soutenir la candidature de Macky Sall. Il sera ainsi rejoint par le maire de Patte d’Oie, Banda Diop, tandis que Babacar Mbengue, maire khalifiste de Hann Bel Air, a choisi le candidat Issa Sall pour cette Présidentielle. Autant de raisons qui expliquent la chute de l’électorat de l’ex-édile de la capitale en prison depuis le 7 mars 2017. Pour le plus grand bonheur de Macky Sall.
VIDEO
SCRUTIN VALIDÉ
La mission d’observation électorale de l’UE et l’ambassade des Etats-Unis saluent la maturité des sénégalais qui ont voté dans la transparence et le calme.
Jean Pierre MALOU et Fatou NDIAYE |
Publication 27/02/2019
Dans un communiqué transmis à la Rédaction datant d’hier mardi 26 février, la mission d’Observation électorale de l’Ue a magnifié le déroulement du scrutin présidentiel du 24 février dernier.
«La Mission d’observation électorale de l’UE salue un scrutin calme et transparent avec une forte mobilisation des électeurs malgré un blocage du dialogue politique et un manque de confiance entre opposition et majorité», mentionne le document.
La cheffe de la Mission d’observation de l’UE, Elena Valenciano, de préciser: «Les observateurs ont suivi la compilation dans 35 Commissions départementales de recensement des votes…». Elle poursuit: «L’élection présidentielle s’est cependant déroulée dans un climat caractérisé par un manque de confiance et un blocage du dialogue entre l’opposition et la majorité».
Toutefois, «la Mission a relevé que les procédures ont généralement été respectées dans les bureaux de vote observés, à l’exception de la vérification de présence d’encre indélébile sur les doigts des électeurs, qui n’était pas systématique. Les observateurs ont également rencontré des cas isolés d’électeurs détenant leur carte qui n’ont pas pu voter parce que leurs noms ne figuraient pas sur les listes d’émargement. Dans l’ensemble, les procédures de dépouillement ont été conduites de manière transparente et ordonnée. La centralisation des résultats a été évaluée positivement dans la quasi-totalité des Commissions de recensement des votes observées. Les candidats y étaient généralement représentés et les procédures appliquées de façon transparente et consensuelle».
De son côté, Stefan Gehrold, chef de la délégation de députés du Parlement européen, de déclarer: «La question du dialogue entre les forces politiques sénégalaises mérite d’être soulevée. Celui-ci, qui a permis à la démocratie sénégalaise de s’enraciner et s’épanouir depuis de nombreuses décennies, doit être conservé, à l’image, d’ailleurs, du scrutin de dimanche lors duquel les décisions liées à la clôture et au décompte étaient prises de façon concertée entre les membres des bureaux de vote et les représentants de tous les candidats.»
Enfin, «la Moe de l’UE appelle les candidats à faire preuve de responsabilité dans l’attente de la publication des résultats provisoires par la Commission nationale de recensement des votes… ».
A noter que le jour du scrutin, la Mission a observé les procédures d’ouverture, de vote et de dépouillement dans 701 bureaux de vote.
Les Etats-Unis félicitent les Sénégalais
L’ambassade des Etats-Unis à Dakar a publié un communiqué hier, mardi 26 février, pour se féliciter de la bonne organisation de la présidentielle. « Nous félicitons les Sénégalais pour ce scrutin pacifique. Nos équipes d’observateurs ont sillonné le pays et ont été impressionnées par l’organisation et la discipline du processus électoral». La représentation diplomatique dit attendre patiemment la publication des résultats officiels. Après avoir valorisé les relations entre les deux pays, les Etats-Unis se réjouissent de travailler avec le Président qui sera élu.
Jean Pierre MALOU et Fatou NDIAYE
ECHEC DES ALLIES
Si les tendances se confirment, la quasi-totalité des alliés du candidat Idrissa Seck n’ont pas produit l’effet escompté pour avoir perdu dans leur département, ou encore dans leur commune et même dans leur bureau de vote
Si les tendances se confirment, la quasi-totalité des alliés du candidat Idrissa Seck n’ont pas produit l’effet escompté pour avoir perdu dans leur département, ou encore dans leur commune et même dans leur bureau de vote. A Ziguinchor aussi, les maires de la commune Abdoulaye Baldé, tout comme celui de Diembéring, Tombong Gaye ont été méconnaissables, malgré leur ralliement dans le camp du président sortant, candidat à sa propre succession, Macky Sall.
Pour la présidentielle, les différents candidats ont multiplié les stratégies pour copter le maximum de leaders politiques dans leur coalition. Il en est ainsi du candidat Idrissa Seck qui s’était entouré de la majeure partie des leaders de l’opposition dans sa coalition “Idy 2019“. La même stratégie a été adoptée par le président sortant, Macky Sall, qui a usé de tous les subterfuges pour faire rallier des opposants, qui s’étaient pourtant déclarés candidat à la présidentielle, à sa cause. Malheureusement, l’effet escompté n’a pas été atteint dans certaines localités pour certaines coalitions.
La coalition “Idy 2019“ semble payer le plus lourd tribu. En effet, la quasi-totalité de ces responsables, si l’on se fie aux tendances qui se dessinent, ont perdu soit dans leur département, soit dans leur commune ou pire encore dans leur bureau de vote. Il en est ainsi des leaders fortement représentés dans le département de Dakar, en l’occurrence Khalifa Sall, Barthélémy Dias et Cheikh Gueye de Taxawu Dakar, Pape Diop de Bokk Gis Gis, Abdoul Mbaye de Act, Thierno Bocoum de Agir, Mamadou Diop Decroix d’Aj/Pads, Mamadou Lamine Diallo de Tekki, Amsatou Sow Sidibé de Car Léneen, entre autres. Ces derniers, sur la base des résultats provisoires livrés par la commission départementale de recensement des votes, ont perdu le département de Dakar devant Benno Bokk Yakaar (Bby) 212.355 contre 115.612 voix pour “Idy 2019“.
Certains d’entre eux ont même perdu dans leur propre bureau de vote à l’image du maire de Mermoz Sacré Cœur, Barthélémy Dias, Thierno Bocoum, etc.
Toujours dans cette forte coalition de leaders de l’opposition, il faut noter que celui qui était fortement attendu à Guédiawaye n’a pas répondu présent. Le leader du Grand parti, Malick Gakou recalé par le Conseil constitutionnel pour défaut de parrainage a perdu dans son département face à Bby qui totalise 133.788 voix contre 65.174 pour son leader Idrissa Seck.
Même fausse note pour Moustapha Mamba Guirassy, maire de Kédougou, fortement attendu dans la localité. Il s’est plié face à la mouvance présidentielle qui compte 16.153 voix contre 2.494 pour lui et son candidat.
Bougane Gueye de Gueum Sa Bopp et Bamba Dieye du Fsd/Bj ont mordu la poussière chez eux, à Saint Louis où Macky Sall a eu dans le département 62.788 voix contre 18.632 pour leur mentor. Que dire de l’ancien ministre d’Etat et ancien directeur de cabinet de Me Abdoulaye Wade, Habib Sy qui a perdu dans le département de Linguère face au président sortant qui obtient 64.291 voix contre 5.857 voix.
Pour ce qui est de la mouvance présidentielle, le «gros poisson» péché dans les eaux de l’opposition à Ziguinchor n’a pas su faire la différence lors de cette présidentielle. En effet, les ralliements des maires de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, tout comme celui de Diembéring, Tombong Gueye n’ont pas servi à grand-chose. Le candidat de la coalition “Sonko président“ a laminé la mouvance présidentielle dans l’ensemble des 3 départements de la région de Ziguinchor, à savoir 41.291 voix contre 32.846 pour la mouvance présidentielle dans le département de Ziguinchor. Il en est de même à Bignona où le candidat Ousmane Sonko a totalisé, selon toujours les résultats provisoires, 51.438 voix contre 27.398 pour Macky Sall. Même sort à Oussouye où Ousmane Sonko totalise 9.209 voix contre 8.707 voix pour Macky Sall.
Le ralliement du maire de Thiès, Talla Sylla dans la mouvance présidentielle n’a pas barré la route à Idrissa Seck dans le département. Le candidat de la coalition “Idy 2019“ a montré sa suprématie dans son «fief» en battant ses adversaires avec 120.054 voix contre 100.422 pour le régime sortant.
LA COALITION IDY2019 ENVOIE MACKY ET IDY AU SECOND TOUR
Après Mahammed Boun Abdallah Dionne qui donne Macky Sall vainqueur avec 57 % ; Idrissa Seck et Ousmane Sonko qui exigent un second tour au vu des tendances au soir du scrutin électoral, la coalition Idy2019 est revenue à la charge
Le juge Demba Kandji a beau vouloir recadrer le jeu, mais il n’y a rien à faire. Après Mahammed Boun Abdallah Dionne qui donne Macky Sall vainqueur avec 57 % ; Idrissa Seck et Ousmane Sonko qui exigent un second tour au vu des tendances au soir du scrutin électoral, la coalition Idy2019 est revenue à la charge. Cette fois, avec des résultats issus d’une compilation des PV des 45 départements du Sénégal et ceux des cinq autes issus de la diaspora, qui envoient Macky Sall (46,68 %) et Idrissa Seck (27,68 %) au second tour.
Alors que le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne a avancé selon les résultats détenus par sa coalition, que le président sortant, Macky Sall est réélu avec 57 %, avant de se faire recadrer par le président de la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), Demba Kandji ; hier, mardi 26 février, c’est la camp de coalition Idy2019 qui est montée au créneau pour publier elle aussi ses résultats.
Selon ce document qui nous est parvenu, Idrissa Seck arriverait en deuxième position avec 1.166.506 des voix. Soit 27,68 % des suffrages valablement exprimés sur les 45 départements du Sénégal et les cinq autres de la diaspora. Sur cette compilation des procès verbaux (pv) faite par la coalition Idy2019, le président sortant Macky Sall arrive en tête mais avec 1.967.073 voix. Soit 46,68 % des votes. Ce qui signifie qu’un second tour est à programmer entre Macky Sall et Idrissa Seck. Ousmane Sonko arriverait en 3ème position avec 19,57 % des votes pour avoir récolté 824.667 voix. Quant à Issa Sall et Madické Niang, ils pointent respectivement à la 4ème (208.233 voix ; soit 4,94 %) et 5ème (47.669 voix ; soir 1,13 %). Cette guerre des chiffres ne prendrait fin que demain jeudi voire vendredi.
IL FAUT DES DISCUSSIONS SÉRIEUSES
Les promoteurs ont l’obligation d’organiser leurs journées à l’arène nationale Boy kaïre sur la gestion de l’arène nationale
Les promoteurs ont l’obligation d’organiser leurs journées à l’arène nationale. Bientôt le stade Léopold Sédar Senghor sera fermé pour des travaux.
C’est vrai qu’il manque beaucoup de choses. Mais avec des discussions sérieuses, ils peuvent trouver des solutions.
C’est la seule question pour que les promoteurs et les lutteurs puissent trouver leur compte
SUIS A LA FOIS, WOLOF, PEUL, SERERE…
Trois irrédentismes sont à éviter pour ne pas brûler notre cher Sénégal. Il s’agit de l’irrédentisme régional. L’irrédentisme religieux. Enfin, l’irrédentisme ethnique.
Les dérives verbales, les fake news, notés ça et là, depuis le jour du scrutin présidentiel le 24 février dernier ont poussé Sud Quotidien, à publier, à nouveau, cet article déjà paru dans ses colonnes le 5 août 2017, mais qui reste plus que jamais actuel.
Trois irrédentismes sont à éviter pour ne pas brûler notre cher Sénégal. Il s’agit de l’irrédentisme régional. L’irrédentisme religieux. Enfin, l’irrédentisme ethnique. Notre pays a frôlé le chaos avec le premier. Mais nous avons su démontrer à la face du monde que notre devise : «Un peuple. Un but. Une foi» est plus qu’un simple slogan.
Même si quelques poches de résistance subsistent dans notre chère Casamance, force est de reconnaître que notre peuple n’a de cesse de prôner la paix et l’unité de notre pays. Sans complexe aucun. Sans gêne aucune, le président de la République, Macky Sall, lui-même, a appelé à la paix des braves, parce que, dans ce conflit qui remonte à 1982, il ne peut y avoir ni de vainqueurs, encore moins de vaincus.
Ce ne sont que des Sénégalais qui s’entretuent.
Sur le plan de la confrérie, quelles que soient les divisions notées dans les fêtes religieuses, nos grandes familles ne ratent jamais une occasion pour appeler à la raison. Elles entretiennent des relations fraternelles, cordiales et de confiance, comme l’a soutenu récemment le Khalife Général des Tidianes, Sérigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, suite à son entretien avec le Khalife Général des mourides, Sérigne Sidy Mokhtar Mbacké, au sujet du Croissant Lunaire. L’Eglise catholique ne manque jamais non plus une opportunité pour prêcher la bonne parole.
L’Archevêque entretient d’ailleurs d’excellentes relations avec les différentes confréries, notamment la Tijania. Pour autant, nous n’avons pas le droit de dormir sur nos lauriers en croyant que rien ne peut nous arriver, à nous Sénégalais, pour la bonne et simple raison que ce pays est béni. Nous avons quand même connu la plus grosse catastrophe nautique au monde avec le naufrage du bateau Le Joola et ses 1863 morts. Plus que le Titanic. Tout récemment, c’est le feu qui a emporté 31 pèlerins à Madina Gounass. Sans occulter, le drame de Bettenty avec son lot de 21 femmes mortes noyées. Nous n’oublions pas non plus, l’explosion d’une citerne d’ammoniac le 24 mars 1992, en plein mois de Ramadan, ayant fait sur le coup une quarantaine de morts dont 20 ouvriers de la Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal).
Le nombre de victimes du nuage toxique atteindra 129 morts et des milliers de blessés. Mais toutes ces catastrophes sont souvent dues à des négligences humaines. La dernière en date, c’est la bêtise humaine qui nous a coûtés huit morts au stade Demba Diop. Juste, à cause des pseudo-supporters Ouakamois qui ont foulé aux pieds les règles de fair-play et sportives. Et comme si cela ne suffisait pas, certains Sénégalais éprouvent, depuis quelques jours, le malin plaisir de réveiller l’irrédentisme ethnique.
Croyant que Internet est un monde sans gouvernement, ils font l’apologie de la haine. Loin de nous de chercher qui a commencé ou les raisons qui motivent ces énergumènes, nous préférons plutôt interpeller la conscience de chacun d’entre nous. Le Sénégal est l’un des plus beaux pays au monde. Point de chauvinisme ! C’est l’exemple type de dialogue islamo-chrétien.
L’identité ne se compartimente pas
Les Sénégalais sont à la fois wolof, peul, diola, manjack, serere, massonke, sarkhole, balante etc. La liste est très loin d’être exhaustive. Nous sommes à la fois toutes ces ethnies parce que l’identité ne se compartimente pas. Toutefois, on ne peut s’empêcher d’invoquer Amine Maalouf qui disait que les «identités sont aussi meurtrières». Mais, elles le seront tant que nous laissons se propager ces dérives verbales des personnes comme Penda Bâ qui répond à son autre compatriote.
Il était une fois, les mille collines
Mais le plus inquiétant, c’est la publication des déclarations qui sapent pourtant l’identité nationale et la cohésion sociale, dans les sites et dans certains organes de presse. Pis, une certaine presse a fini de tomber de Charybde en Scylla, en mettant l’accent sur l’origine ethnique des hommes politiques dont les noms sont évoqués à la station primatoriale.
Si la liberté d’expression est garantie dans notre Charte fondamentale, elle n’a de sens que si elle est accompagnée d’une grande responsabilité.
Hélas, notre pays est de plus en plus gagné par un journalisme de racolage. Désormais, nous faisons fi des fonctions éducative et pédagogique des médias. Depuis que l’information est devenue une «marchandise», la presse sénégalaise est gagnée par le sensationnalisme, l’exploitation des peurs, le stéréotype, l’émotion, la complaisance et le silence. C’est le triste inventaire sans exhaustivité aucune, qui témoigne des derniers débordements constatés dans les médias sénégalais et chez l’homosenegalesis. Mais attention à ces dérives. La radio des Mille Collines a contribué au seul génocide connu en Afrique. C’était au Rwanda. Alors, soyons plus responsables pour que le Sénégal reste ce havre de paix.
IL Y A UN MANQUE D'ORGANISATION
Nous devons tout faire pour que les grandes affiches puissent se tenir dans cette nouvelle infrastructure - Doudou Diagne diecko révèle les problèmes techniques de l’arène nationale
« C’est vrai que les acteurs de la lutte ont longtemps demandé la construction de l’arène nationale. Les gens n’organisent pas de combats là-bas, car cela a une explication. L’infrastructure manque de beaucoup de choses. Pour moi, c’est un problème technique. Je pense qu’il n’y avait pas de discussions avec l’Etat au moment de la construction de l’arène. Dans les normes, l’Etat devait parler avec les acteurs de la lutte. C’est eux qui utilisent le plus cette infrastructure.
Je pense que chacun avait son mot à dire à ce propos. C’est vrai que l’Etat a fait des efforts pour la construction de ce bijou. Mais c’est à nous de refaire les choses. Si nous pensons que c’est petit, nous devons discuter et trouver des solutions. Nous devons tout faire pour que les grandes affiches puissent se tenir dans cette nouvelle infrastructure. C’est juste un problème technique, mais rien d’autre.
Nous savons que c’est un grand investissement. La construction est mal faite. Il y a un manque d’organisation. Si tu fais appel au président du Cng, dans les normes, il devrait y avoir une discussion avec les lutteurs ainsi que les promoteurs. Mais se fier à un seul avis ne suffit pas ».
ALIOU CISSE DEGAGE SON GROUPE CE MERCREDI
Le sélectionneur national Aliou Cissé va dévoiler, à travers une conférence qu’il organisera ce mercredi 27 février, sa liste des joueurs pour le match qui opposera le 23 mars prochain, le Sénégal au Madagascar.
Aliou Cissé va dévoiler ce mercredi, à 10h, sa liste des joueurs sélectionnés pour la rencontre Sénégal-Madagascar du 23 mars, comptant pour la 6e et dernière journée des éliminatoires de la Can 2019. Mais aussi le match amical que les Lions vont livrer contre le Mali et calé le 26 mars. Déjà qualifiés, le sélectionneur Aliou Cissé en profitera pour expliquer ses choix en direction du prochain rendez-vous continental
Le sélectionneur national Aliou Cissé va dévoiler, à travers une conférence qu’il organisera ce mercredi 27 février, sa liste des joueurs pour le match qui opposera le 23 mars prochain, le Sénégal au Madagascar. Cette rencontre compte pour la 6e et dernière journée des éliminatoires de la Can prévue en Egypte du 21 juin au 19 juillet. Mais aussi pour les besoins du match préparatoire qui oppose trois jours plus tard le Sénégal au Mali. Aussi bien le Sénégal et Madagascar, les Aigles du Mali ont également validé leur ticket pour la phase finale de la compétition. Ces deux rencontres pourraient se tenir au stade Lat Dior de Thiès en raison des travaux de rénovation du stade Léopold Senghor annoncés par l’Etat.
Pour le sélectionneur, ces deux prochaines confrontations seront sans doute mises à profit pour convoquer de nouveaux joueurs, procéder à de nouveaux tests pour mieux se projeter vers le rendez-vous continental qui se jouera pour la première fois avec 24 pays. Après cinq journées, le Sénégal s’est emparé de la tête du groupe A des éliminatoires de la Can. Après la double confrontation remportée contre la Guinée équatoriale (3-0 et 1-0) et le Soudan (3-0, 2-0), les Lions avaient été contraints au match nul par les Baréas de Madagascar. A un peu moins d’un mois de la dernière journée, la Caf a déjà dévoilé la date du tirage au sort. Les 24 nations qualifiées connaitront le vendredi 12 avril prochains au Caire, leurs adversaires dans 6 groupes qui seront réparties. En attendant, seules 14 équipes ont pour l’instant validé leur ticket pour le pays des Pharaons.