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28 août 2025
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UNE NOUVELLE POLLUTION DE L’AIR SUR DAKAR
Les concentrations de particules (PM 10) sur la région de Dakar ont "dépassé les 800 microgrammes par m3 en moyenne horaire" ce mercredi, une situation révélatrice de la mauvaise qualité de l’air
Dakar, 27 fév (APS) - Les concentrations de particules (PM 10) sur la région de Dakar ont "dépassé les 800 microgrammes par m3 en moyenne horaire" ce mercredi, une situation révélatrice de la mauvaise qualité de l’air, informe le centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA).
Cette situation pourrait perdurer "dans les prochaines 24 heures", alerte le CGQA qui dit prévoir "une très mauvaise qualité de l’air" pour la journée de jeudi.
"Une alternance d’un indice de qualité de l’air (IQA) mauvais (orange) et très mauvais (rouge) persistera au moins jusqu’au 03 mars 2019", ajoute le CGQA.
En raison du risque sanitaire lié à l’exposition chronique à ces fortes concentrations persistantes de particules dans l’air, le centre a émis un certain nombre de recommandations sanitaires d’usage.
Tout d’abord, il invite à "respecter scrupuleusement tout traitement médical en cours, ou l’adapter sur avis médical".
Il conseille de même de "consulter un médecin en cas d’aggravation ou d’apparition de tout symptôme évocateur (toux, gêne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux)" et d’"éviter ou limiter toute activité physique ou sportive intense (notamment compétition) à l’extérieur augmentant de façon importante le volume d’air et de polluants inhalés".
De même il déconseille d’"aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants des voies respiratoires, tels que l’usage de l’encens, de solvants et surtout la fumée de tabac".
"Les personnes souffrant de maladies respiratoires, les jeunes enfants, et les personnes âgées devraient éviter de s’exposer longuement à l’air extérieur pendant la période."
Ce nouvel épisode de la pollution de l’air sur la capitale sénégalaise survient après celui observé la semaine dernière.
Une mauvaise qualité de l’air avait en effet été relevée samedi et une très mauvaise qualité de l’air dimanche et lundi.
PAR MBENE MBOUR
LE LEGS DE CHEIKH AHMADOU BAMBA
C’est avec regret que je remarque que le pays évolue dans la mauvaise direction - Les sorties médiatiques sont nombreuses, en majorité inappropriées et à notre horizon se profilent des résultats maculés par un vote ethnique et confrérique
Nous avons vécu ce 24 février 2019, des élections dans un climat dans l’ensemble apaisé, malgré les semblables tentatives de fraude et certaines insatisfactions notées un peu partout dans le pays. Comme à nos habitudes, répondant au statut de digne parangon de la démocratie que nous représentons dans le continent, nous sommes sereins. Les mécontents sont nombreux, les sondages et tendances ne nous satisfont pas mais nous restons calmes. Nous avons confiance en notre justice et aux hommes qui sont au-devant de la scène politique. Nous ne sommes pas de mauvaise foi et pensons jusqu’à présent que leur intérêt primaire, notre intérêt primordial, reste la paix, la souveraineté et l’Etat de droit dans notre pays.
Une note vocale circule sur la toile. Un extrait audio dans laquelle un individu qui m’était jusque-là inconnu, profère ses envies, ses ressentis du moment. Moussa Diop, puisque c’est de lui qu’il s’agit, Directeur d’un service public, régurgite violemment sa haine envers la communauté mouride et surtout envers la ville sainte de Touba. Ce que je dis n’engage que moi et c’est ainsi que j’ai compris ses dires. Je ne reviens pas sur ces propos fallacieux. Je pense très sincèrement que tout ceci n’est pas gratuit. Veulent-ils manipuler la population en faisant des déclarations çà et là pour plonger le pays dans un climat de haine et ensuite dégager leurs responsabilités, si on en arrivait à des séditions post-électorales ?
Dans tous les cas, c’est avec regret et une grande amertume que je remarque que le pays évolue dans la mauvaise direction. Les sorties médiatiques sont nombreuses, en majorité inappropriées et à notre horizon se profilent des résultats maculés par un vote ethnique et confrérique, par un vote majoritairement partisan. C’est épouvantable. C’est très réducteur pour l’histoire de notre pays.
Que nous apprend l’intemporel Cheikh Ahmadou Bamba ?
Cheikh Ahmadou Bamba est avant tout un résistant pacifique. Je n’ai pas la prétention de résumer son œuvre immense avec quelques mots car entre Mbacke-Baol, Saint-Louis, Dakar, Mauritanie et Gabon, il y a de quoi écrire des thèses de doctorats.
Que représente-t-il pour moi ? La force tranquille. Je ne dirai qu’une chose. N’eusse été cet illustre homme, nous serions tous encore sous la domination coloniale. Nous serions tous en train de marquer les pas parce qu’un Dupont ou un De la Moutarde nous l’ordonne. Nous serions un DOM-TOM de la France, ni plus ni moins. Je ne me définis pas comme Mouride exemplaire et n’y aspire pas non plus. Je suis citoyenne sénégalaise, essentiellement croyante mais très critique de la religion et de la philosophie en générale. Cheikh Ahmadou Bamba est pour moi avant tout un symbole de liberté.
D’ Elie Joseph de Beaumont à Pierre Auguste Michel Marie Lami, passant par Louis Faidherbe et Émile Pinet Laprade, les résistances ont toujours été oppressées par ceux que nous connaissons tous, ceux qui aujourd’hui avec les APE signés, avec notre pétrole et notre gaz usurpés, remettent peu à peu, leur désir inassouvi ou leur projet avorté de nous sucer jusqu’à la dernière goutte à l’ordre du jour.
Ahmadou Mbacké a réussi une résistance pacifique. Il nous a appris, en excellent éducateur intemporel, après plus de cent ans, la conduite à tenir face à toute situation. Outre le fait que cette autoroute à péage soit en partie un don de la Chine, ces 113 km de route nous appartiennent à tous. Le Sénégal nous appartient.
Cette route qui relie la ville de Thiès et la ville sainte de Touba, ainsi que toutes les infrastructures depuis 1960 jusqu’à maintenant, est le bien de chaque sénégalais et n’en déplaise aux langues pendantes avec des propos nauséabonds, chaque citoyen sénégalais a le droit de l’emprunter et elle ne mène qu’à Touba, la très sainte ville.
Restons calmes et pacifiques mes chères et chers compatriotes. Ne cédons pas !
Cheikh Ahmadou n’a jamais cédé et il a toujours eu raison. Nous sommes aujourd’hui plus que jamais dans une situation qui sied à ses enseignements. Il est possible de résister pacifiquement. S’il faut résister, résistons mais faisons-le pacifiquement !
PAR SERIGNE SALIOU GUÈYE
LES PREMIÈRES LEÇONS D'UN SCRUTIN
POINT DE MIRE SENEPLUS - Victoire sans panache de Macky - Rêve brisé d'Idy qui s’impose quand même chez lui à Thiès, gagne Tivaouane ainsi que Touba Mbacké - Sonko, la révélation et l’avenir - Le PUR va-t-il imploser ?
Les résultats définitifs de l’élection présiden- tielle ne seront connus que dans la soirée du vendredi 1er mars au plus tard. Mais d’ores et déjà, le dépouillement des suffrages provisoires permet de tirer certains enseignements de ce scrutin encore indécis.
Les Sénégalais ont fait parler les urnes ce di- manche 24 février. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que leurs votes résonnent différemment. S’il est évidemment hâtif pour tirer des conclusions définitives de ce scrutin, le dépouillement quasi-intégral des suffrages des électeurs au niveau des commissions départementales de recensement des votes offre une première lec- ture singulière du nouveau paysage politique. Il faut remarquer qu’entre les dernières législatives et la présidentielle, le corps électoral a connu un plus de 400 mille personnes tandis que, parallèlement, le taux de participation augmentait. De 53 %, on est passé à presque 62 %. Une progres- sion qui s’est traduite dans les scores respectifs de Macky Sall, d’Idrissa Seck et d’Ousmane Sonko.
Macky perce dans la capitale mais peine à conquérir Touba et Thiès
Ce que l’on constate de prime abord, c’est la percée de Macky Sall au niveau de la capitale. Partout il est en tête par rapport aux autres can- didats même si, dans l’absolu, il demeure minoritaire. Cela se traduit par l’effondrement du grenier électoral de Khalifa Sall surtout dans sa base de Grand-Yoff où il est devancé par Macky Sall. Aujourd’hui avec l’embastillement de l’ex- maire de Dakar qui a fait presque 700 jours de prison, l’effet négatif commence à se faire sentir. L’électorat de Khalifa s’est effrité en son absence.
Et c’est ce qui explique le renversement de la situation et la percée de Macky qui a grappillé par- tout des points dans Dakar. Au nord et au centre du pays, le président sortant a conservé son électorat qui fidèlement et affectivement a voté mas- sivement pour lui. Autre endroit où Macky Sall peine toujours à remporter la mise électorale, c’est Touba dont les talibés mourides ont voté massivement pour Idy en l’absence d’Abdoulaye Wade. Malgré tous les investissements de Macky Sall à Touba et tous les achats de conscience effectués par son équipe de campagne, les populations locales restent indifférentes au candidat de Bennoo. Chose gravissime, même le dépar- tement de Mbacké qui était imprenable est tombé dans l’escarcelle de l’opposition.
Ousmane Sonko : la grande révélation
Il faut souligner l’ascension spectaculaire du Pastef particulièrement d’Ousmane Sonko, pré- sent pour la deuxième fois seulement à une échéance électorale. Dans la zone sud, le néo- opposant Ousmane Sonko a écrabouillé Macky Sall. Cela est une marque de rupture avec le sys- tème politique classique systémique que Sonko combat. Cette percée du leader des Patriotes souligne, sans doute, une volonté de renouvel- lement politique surtout chez les primo-votants qui veulent un nouvel ordre politique incarné par le plus jeune des candidats. Malgré tous les lea- ders apéristes et transhumants que compte le sud du pays, Bennoo n’a pas pu résister à la vague « patriote. » Aujourd’hui le sud du Sénégal a un nouveau roi et il s’appelle Ousmane Sonko. Toutefois, il est faux de dire que le Patriote en chef a bénéficié d’un vote ethnique puisque la Casamance est une zone composite multi-ethnique. Vote affectivo-régionaliste oui car les pa- rents de Sonko sont originaires de ladite zone même s’il est né à Thiès. Et Macky a bénéficié de cette même affection au nord et au centre du pays. Idrissa Seck chez lui à Thiès, Issa Sall à Ta- taguine. Mais il faut souligner que le leader de Pastef, qui en était à moins de 38 000 électeurs lors des législatives, se retrouve aujourd’hui avec plus de 500 000 électeurs. Une marge de progression démentielle jamais vue pour quelqu’un qui est entré en politique, il y a cinq ans. Merci la campagne de diabolisation du pouvoir ! Et l’autre particularité de Sonko, c’est qu’il se classe dans plusieurs localités, surtout au nord, derrière Macky Sall. Dans la diaspora européenne, américaine, nord-africaine et asiatique, il dame le pion aux autres candidats. Il faut remarquer qu’il lui reste des efforts à accomplir dans la diaspora africaine où Macky règne en maitre grâce sans doute au « Neddo ko bandoum ». Il lui faut aussi effectuer un travail herculéen à Touba pour se tailler une place dans l’électorat mouride même s’il vient en 3e position devant Issa Sall et Madické Niang.
Idrissa Seck fort chez lui et à Touba mais faible dans le reste du pays
Idrissa Seck a remporté sa commune de Thiès et le département éponyme. Une vraie dérouillée pour les leaders locaux qui étaient missionnés pour renverser le leader de Rewmi. Mais c’est son score de Touba qui est phénoménal. Il faut souligner que l’absence du candidat du Pds a beaucoup favorisé Idy. A Dakar, le soutien de Khalifa Sall, de Malick Gakou et autres leaders de moindre envergure n’a pas beaucoup impacté sur le score du leader de Rewmi, qui, partout, est devancé par Macky Sall. Au nord, au centre, au sud, à l’est et au niveau de la diaspora, Idy est très faible.
Issa Sall victime de son différend avec Moustapha Sy
Quant à Issa Sall, il enregistre sa première dé- convenue électorale. De 155 407 voix aux légis- latives, le score puriste s’effondre jusqu’à 142 000 voix. La non-implication de Serigne Moustapha Sy a un effet désastreux. Certains talibés moustarchidines ont considéré ce mutisme de leur Guide comme une non-consigne de vote. Et cette situation découle du différend au niveau de l’instance faitière où le bicéphalisme entre le président du Pur, Moustapha Sy, et le secrétaire général, Pr Issa Sall, s’est traduit par un score catastrophique pour un parti qui avait remporté trois sièges lors des dernières législatives. Certai- nement qu’après la publication officielle des ré- sultats, il risque d’y avoir des chamboulements dans la direction du Pur.
Madické ou les illusions perdues d’un candidat-ersatz
Quant à Madické Niang, il demeure la risée de cette élection présidentielle tant au niveau de ses prestations communicationnelles qu’à celui de son projet de société. En voulant être l’ersatz du candidat du Pds, il s’est tiré une balle dans le pied. Croyant bénéficier de l’électorat de Karim Wade, il s’est finalement rendu compte que l’on ne peut s’auto-substituer à un candidat. Et son conflit avec Wade l’a beaucoup desservi même si certains caciques libéraux l’ont suivi dans son aventure. Qu’en sera-t-il de son avenir politique dans le parti et au niveau de l’Assemblée nationale ? Les prochains jours post-électoraux nous édifieront. Toutefois, il ne faut pas exclure une démission du Pds ou de l’Assemblée nationale si l’on sait que Wade, son meilleur ennemi, lui ré- clame le poste qu’il occupe dans l’hémicycle au nom de son parti.
LES RÉSULTATS DE LA PRÉSIDENTIELLE CONNUS JEUDI
La Commission nationale de recensement des votes (CNRV) va publier jeudi à 11 heures les résultats officiels provisoires du scrutin
La Commission nationale de recensement des votes (CNRV) va publier jeudi à 11 heures les résultats officiels provisoires du scrutin présidentiel organisé dimanche dernier au Sénégal, annonce sur son fil de ce mercredi l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique), citant une source judiciaire.
« A cette occasion, ladite commission va rencontrer les journalistes au palais de Justice de Dakar », renseigne l’agence nationale.
Le président de la CNRV, le juge Demba Kandji, avait déclaré lors d’un point de presse donné lundi à Dakar que les « résultats provisoires seront proclamés jeudi ou vendredi prochains au plus tard ».
Le juge Kandji avait en outre rappelé que « personne (n’avait) le droit de proclamer des résultats à part la commission pour les résultats provisoires et le Conseil constitutionnel pour ceux définitifs ».
Au soir du scrutin, le Premier ministre, coordonnateur du pôle programme du candidat Macky Sall a annoncé la victoire de ce dernier avec au moins 57% des suffrages, là où l’opposition, dans une sortie faite une heure auparavant, avait réclamé un second tour.
Ce mercredi, la presse fait état de chiffres du camp du candidat Idrissa Seck (opposition) qui créditent le sortant Macky Sall de 46,68%, Idrissa Seck de 27,68% et Ousmane Sonko de 19,74%. De tels résultats renvoient à un « second tour », selon le camp de l’opposant.
Lors de ce scrutin présidentiel, 6.683.043 électeurs étaient appelés aux urnes pour départager le candidat sortant Macky Sall de ses quatre adversaires : Madické Niang, Issa Sall, Idrissa Seck et Ousmane Sonko.
NON, RFI N'A PAS ANNONCÉ LA VICTOIRE DE MACKY LE SOIR DE L'ÉLECTION
Alors que les résultats officiels de l’élection présidentielle de dimanche n'étaient toujours pas connus lundi, de nombreux internautes ont accusé Radio France Internationale (RFI) d’avoir annoncé dès dimanche soir une victoire du président sortant
AFP |
Anne-Sophie Faivre Le Cadre |
Publication 27/02/2019
Alors que les résultats officiels de l’élection présidentielle sénégalaise de dimanche n'étaient toujours pas connus lundi, de nombreux internautes ont accusé Radio France Internationale (RFI) d’avoir annoncé dès dimanche soir une victoire du président sortant Macky Sall. Pourtant, la radio, très écoutée en Afrique, n’a publié que de simples sondages effectués par des médias sénégalais.
“La France à travers ses radios Mille Collines, RFI et France 24, veut déclarer son préfet Macky au premier tour”, affirme un internaute sur Facebook. "Mille Collines" fait référence à la station rwandaise qui avait joué un rôle prépondérant lors du génocide de 1994. Comme cet internaute, de nombreux Sénégalais ont affirmé que RFI a annoncé dimanche soir le nom du vainqueur, alors que les résultats officiels ne sont toujours pas publiés.
L’AFP a écouté les émissions de RFI Afrique, diffusées au cours de la soirée présidentielle. Dans l’émission du 24 février à 21h30, le correspondant reprend des estimations de la presse sénégalaise.
“Les radios RFM et E-média compilent en direct les résultats, leurs correspondants dans les 14 régions du Sénégal donnent les chiffres au téléphone des bureaux au fur et à mesure, il y en a plus de 16.000. Trois heures après la fermeture des bureaux, 3 candidats sortent du lot d’après ces médias, le sortant, Macky Sall, pour le moment entre 48 et 52%. Nos confrères sénégalais donnent en seconde position Idrissa Seck, entre 25 et 30%, et en troisième Ousmane Sonko, autour de 20%”, explique le journaliste à l’antenne.
Dans la suite de l’émission, les journalistes de RFI incitent à la prudence quant à ces estimations, et rappellent que les résultats définitifs ne seront connus qu’une fois que la commission électorale les aura diffusés.
Dans le journal de 22h30, l’un des correspondants de RFI à Dakar dément la rumeur en direct. “Avant tout, une information circule indiquant que RFI a donné l’un des candidats vainqueurs. Cette information est bien évidemment fausse, c’est une fake news. A l’heure qu’il est, il n’est pas possible d’obtenir les résultats provisoires des élections”, entend-on alors sur RFI.
Sur son compte Twitter, l'un des correspondants à Dakar de RFI, William de Lesseux, a également démenti que la radio ait diffusé le nom du vainqueur.
Au bas de ce message, près d’une centaine de tweets, parfois injurieux, enjoignent le journaliste à “rentrer dans son pays” ou à "s'occuper des gilets jaunes".
L'un des principaux rivaux de Macky Sall, le député Ousmane Sonko, a dénoncé l’ingérence supposée de la presse étrangère lors d’une conférence de pressequelques heures après la fermeture des bureaux de vote. “Ce que la presse étrangère se permet ici, aucun journaliste sénégalais ne se le permettrait en France”, a déclaré le candidat "antisystème", avant d’affirmer “qu’une certaine presse étrangère, et notamment française”, faisait “la propagande du candidat Macky Sall depuis 10 jours”. “Nous avons constaté que certains organes de presse, y compris étrangers, sont en train de donner des résultats totalement inacceptables”, a déclaré à ses côtés un autre candidat de l'opposition, l'ancien Premier ministre Idrissa Seck.
Un correspondant de RFI et une correspondante de Jeune Afrique ont déclaré auprès de l’AFP avoir été pris à partie par les partisans des deux candidats, lors de la conférence de presse d’Ousmane Sonko et Idrissa Seck, tenue vers minuit.
“A notre arrivée, tout était très calme”, a raconté à l'AFP le journaliste de RFI. L’ambiance s’est crispée lorsque la rumeur affirmant que RFI avait déclaré le nom du vainqueur s'est répandue sur les réseaux sociaux. “Après l’édition spéciale, on a commencé à se faire prendre à parti par plusieurs militants qui affirmaient que RFI avait annoncé la victoire de Macky Sall au premier tour”, rapporte ce journaliste. “Les insultes ont commencé à fuser, dénonçant les médias occidentaux et la “françafrique””, a expliqué la correspondante de Jeune Afrique. “On s’est sentis en insécurité”, a-t-elle affirmé.
Les deux journalistes, rapportent avoir été bousculés par des militants, et contraints de quitter la conférence de presse sous les huées et les insultes, escortés par le service d'ordre.
“Mais nous n’avons jamais annoncé la victoire de Macky Sall, à aucun moment”, insiste le correspondant de RFI. “On a toujours donné les tendances des médias locaux et ce soir n’a pas fait exception. On a apporté un démenti dans notre émission du soir, à 23H30, et nous n’avons fait que notre travail. Nous n’avons employé ni le mot vainqueur ni le mot favori, mais le terme “trio de tête”.
NON, LA FRANCE N'A PAS FÉLICITÉ MACKY POUR SA RÉÉLECTION
Un site d’information en ligne a affirmé que le président français avait félicité son homologue sénégalais pour une supposée victoire à la présidentielle - L'Élysée dément et le tweet censé prouver l'information, n’apparaît nulle part
AFP |
Anne-Sophie Faivre Le Cadre |
Publication 27/02/2019
Au Sénégal, un site d’information en ligne a affirmé que le président français Emmanuel Macron avait félicité son homologue sénégalais pour une supposée victoire à l’élection présidentielle du 24 février, dont les résultats officiels ne sont toujours pas connus. L’Elysée a formellement démenti cette rumeur. Le tweet censé la prouver, quant à lui, n’apparaît pas sur le compte de M. Macron ou la version en cache de celui-ci.
Alors que le camp présidentiel a clamé sa victoire dès dimanche soir mais que les résultats de l’élection n'avaient pas encore été annoncés mardi par les instances officielles, une rumeur affirme qu’Emmanuel Macron a adressé ses félicitations au président sortant et candidat à sa propre réélection quelques heures à peine après la fermeture des bureaux de vote.
Cette rumeur est appuyée par un tweet, présenté comme émanant du compte d’Emmanuel Macron. “Mes sincères félicitations au président Macky Sall qui est provisoirement réélu au premier tour, j’espère que nous continuerons à préserver cette amitié qui lie le Sénégal et la France #Ledesserttattend”, lit-on sur une capture d’écran ayant circulé sur Twitter, Whatsapp et Facebook.
Le site BonjourDakar s’est également fait l’écho de cette affirmation. “Alors que les résultats officiels de l’élection n’ont pas encore été proclamés par les institutions judiciaires habilitées. Les médias français avaient commencé à donner (sic) des résultats favorables au candidat de Benno Bokk Yaakar en début de soirée. La France est la première chancellerie a donné une caution à la victoire du Président Macky Sall”, lit-on dans un article paru dans la matinée du 25 février. Le site internet Senego, a par ailleurs affirmé qu’Emmanuel Macron avait retiré son tweet de félicitations plus tard dans la soirée.
Dans un climat de défiance envers les médias, notamment étrangers, certains internautes se sont indignés de l’ingérence de la France dans la politique sénégalaise.
Contacté par l’AFP, l’Elysée a fermement démenti cette affirmation.
Aucun message de félicitations n’apparaît sur le compte Twitter du président français, ni dans la version en cache de celui-ci.
Par ailleurs, certains internautes ont fustigé cette rumeur, en pointant l’étrange hashtag concluant le message (#Ledesserttattend), très douteux dans le cadre de félicitations officielles. Ce détail a par ailleurs été relevé par certains internautes ayant remis en question la véracité des tweets.
«J’ATTENDS DEPUIS 12 ANS CE RETOUR EN SELECTION»
Parmi les grosses satisfactions côté sénégalais, lors de la dernière journée des éliminatoires du Mondial 2019, à Abidjan, Jules Richard Aw a impressionné plus d’eux.
Lui qui effectuait son retour en sélection près de 12 ans après. Le «vieux Lion» de 32 ans qui évolue en Suisse, espère continuer l’avenir avec la sélection. Et cela, tant que l’envie sera là.
Douze ans qu’il attend une convocation en Equipe nationale. C’est finalement lors de la dernière fenêtre des éliminatoires du Mondial 2019, à Abidjan, que le pensionnaire de Mas Sagno Basket (Suisse) reçoit enfin sa notification. Une longue attente qui aurait pu faire perdre tous ses repères à cet ancien de la Tanière. Surtout que durant cette fenêtre, le bonhomme n’avait pas beaucoup de temps pour reprendre ses marques au sein de la Tanière. Juste trois jours de préparation à Dakar avant de s’envoler pour la capitale ivoirienne. Peu importe, l’important était ailleurs. Surtout après une si longue carrière en Suisse, le professionnel s’adapte à toutes les circonstances. «J’ai toujours eu cette envie de revenir en sélection. C’est juste que personne ne m’avait appelé. Ce qui n’est pas le cas du coach Adidas. Dès qu’il est venu, on a toujours été en contact. Il m’a fait confiance et m’a offert cette opportunité de porter à nouveau le maillot national», raconte l’international sénégalais, auteur d’un bon tournoi à Abidjan.
Dans son rôle de remplaçant, Jules Aw, à l’aise avec ses 32 ans, a joué pleinement sa partition en mettant en bandoulière son expérience. Au point de surprendre bon nombre d’observateurs qui ne s’attendaient pas à le voir réaliser de telles performances sur les parquets africains, après tant d’années d’absence. Rien ne pouvait, semble-t-il, perturber l’ailier-fort des Lions qui a su imposer son jeu et se mouvoir dans le système du coach. Une intégration facilitée par une belle bande de copains animés par la seule envie de porter haut les couleurs nationales.
JOUER LE MONDIAL, L’ABOUTISSEMENT D’UNE BELLE CARRIERE
Il aura fallu toute de même s’adapter à quelques changements, autant dans le style et la qualité des joueurs. «Aujourd’hui, on a des joueurs qui sont en Nba, d’autres dans de grands championnats européens. Avec le vécu qu’ils ont, il y a un plus par rapport à l’expérience», note-t-il. Avant d’ajouter : «Le basket africain est devenu un peu plus physique. Les joueurs évoluent dans les championnats étrangers et ont donc plus d’expérience. Je crois que le grand changement c’est à ce niveau.» Jouer une phase finale de Coupe du monde avec les Lions serait l’aboutissement d’une belle carrière et d’un amour retrouvé avec le maillot national. Car malgré le poids de l’âge, Jules Aw continue de régaler sur les parquets suisses. Pour combien temps encore ? «Je ne sais pas. Là, je prends du plaisir. Si l’envie est encore là, je serai là. Sinon, si l’envie n’est plus là, je laisserai la place aux jeunes», confie le «vieux Lion».
INTERROGATIONS SUR LE PALMARES DES FEMMES
En 50 ans d’existence du Fespaco, aucune femme n’a remporté l’étalon d’or. Une situation que déplorent les réalisatrices qui, à l’occasion de la 26e édition du Fespaco, ont organisé l’Assemblée des Yennenga.
Aïssatou LY (Envoyée spéciale à Ouagadougou) |
Publication 27/02/2019
En 50 ans d’existence du Fespaco, aucune femme n’a remporté l’étalon d’or. Une situation que déplorent les réalisatrices qui, à l’occasion de la 26e édition du Fespaco, ont organisé l’Assemblée des Yennenga. Initiée par la cinéaste sénégalaise, Fatou Kandé Senghor, et soutenue par l’Unesco, cette rencontre a réuni plusieurs réalisatrices, actrices et productrices et même la Première dame du Burkina. Elle a permis à ces dernières de faire le point et de s’interroger sur la véritable place de la femme dans le Fespaco et dans le cinéma de manière générale. Selon Mme Senghor, il y a des efforts à faire, aussi bien au niveau des professionnels du secteur cinéma que chez les décideurs, à savoir l’Etat, pour aider les femmes dans le cinéma à aller de l’avant.
Absence de films, manque d’outils et de moyens suffisants pour faire des films, les facteurs qui empêchent les femmes d’être pleinement actives dans le cinéma et de récolter les plus prestigieux prix comme le Yennenga sont nombreux. A en croire la cinéaste Fatou Kandé Senghor, «le cinéma souffre partout dans le monde de carence de films faits par des femmes. A Los Angeles comme à Cannes, les problèmes sont les mêmes. Il y a une femme tous les 400 ans qui prétend à un grand prix… . Aussi, était-il opportun pour elles comme pour les autres réalisatrices, productrices et femmes réunies à l’Assemblée des Yennenga, initiée au Fespaco, de réfléchir et faire le point, d’identifier les facteurs bloquants et de faire des recommandations allant dans le sens d’améliorer la situation de ces femmes dans le cinéma et de les aider à progresser, voire décrocher le Yennenga. Ce n’est pas normal qu’en 50 ans aucune femme n’ait remporté le Fespaco. C’est comme si nous avons intégré le bâton qui nous a tapées pendant toute notre existence», s’est offusquée la réalisatrice du film Giving Birth (Donner naissance) au terme de l’Assemblée de Yennenga qui s’est tenue en présence de la Première dame du Burkina Faso. Et face à ceux qui trouvent que cette absence des femmes dans la sphère du cinéma se justifie par le déficit de qualité dans leurs productions, les réalisatrices ont rappelé que leur absence n’est pas toujours synonyme de manque de qualité. «On ne peut pas dire que les femmes ne produisent pas des films de qualité. Elles sont trop peu nombreuses à avoir accès à l’outil», ont-elles fait savoir. Et la pression subie par certaines d’entre elles, «étouffées» par la production, fait que souvent ces femmes ont du mal à émerger du lot… «Si on est réalisatrice sur une production où tout le monde est un homme avec un regard, une mentalité, une manière de poser un regard sur votre travail, on est intimidée», a souligné Mme Senghor qui, par ailleurs, a déploré l’absence des femmes aux postes-clés de la chaîne du cinéma. «Si elles ne sont pas présentes aux endroits où on décide de sélectionner, aux endroits où on peut porter un jugement particulier sur leur travail et les faire gagner en ce moment-là, qu’elles aient produit ou non ; on se retrouvera toujours à la base zéro», fait savoir la cinéaste.
PLUS D’APPUI POUR LE CINEMA AU FEMININ
Que faut-il alors faire face à cette situation ? A cette question les femmes répondent par l’encadrement et invitent les décideurs à s’engager, à appuyer davantage le cinéma au féminin. «Il faut que cela soit encadré parce que c’est un Etat qui décide, encadre, aide son cinéma et met de l’argent. Il faut que la structure d’écoute et d’encadrement se mette en place. Comme cette année ici (au Burkina), ils ont eu envie de deux films très solides et sorti un budget divisé sur un homme et une femme», a plaidé celle qui est à l’initiative de cette assemblée. Poursuivant sa rengaine, elle observe que «c’est l’Etat. C’est une affaire d’Etat, quoi qu’on en dise. Pour nos doléances, il faut du répondant pour qu’on puisse les transmettre à un gender… Si dans tous ces bureaux, il n’y a que des hommes, on va parler avec qui ? On est déjà dans une structure de complaisance. On fait des rondes jambes pour rien. On a besoin dans les structures où on parle avec des gens qu’il y ait des femmes et où on doit sélectionner des projets, on doit produire qu’il y ait des femmes et on doit récompenser qu’il y ait des femmes». Et concernant le cas du Sénégal et du Fopica de manière particulière, elle exhorte l’Etat à pratiquer une discrimination positive en faveur des femmes. «Nous avons le Fopica et Angèle (Diabang) avait demandé qu’on bloque un pourcentage pour les femmes. Pourquoi on bloquerait un fonds pour les femmes alors qu’elles sont dans une course générale ? Mais elles sont obligées, elles mettent au monde... C’est important que les fonds attendent, c’est très légitime qu’on cale ce fond sur notre rythme», note la réalisatrice. Cependant cela devrait être précédé, selon Fatou Kandé, d’une réflexion sur le Fopica même et une meilleure structuration des femmes ; ce qui permettrait d’obtenir plus vite des résultats. «Il faut beaucoup réfléchir sur le Fopica (...) Ça ne sert à rien de donner de l’argent ni d’avoir des revendications de groupe si c’est obstrué. Il faut des revendications intelligentes et constructives. Si on veut un pourcentage des femmes, il faut qu’on régularise les choses d’abord et mette sur pied un système plus adéquat. Ça marche comme ça.».
«NDIOL» ET MARIANNE SIVA DIOP RETOURNENT VERS LEUR SEIGNEUR !
Alors qu’on n’avait pas fini d’accuser le coup, une autre triste nouvelle est venu assumer tout le personnel du groupe Futurs Médias, installant ainsi une ambiance de deuil dans les locaux du groupe
Alors qu’on n’avait pas fini d’accuser le coup, une autre triste nouvelle est venu assumer tout le personnel du groupe Futurs Médias, installant ainsi une ambiance de deuil dans les locaux du groupe.
Le décès de Marianne Siva Diop venait d’être annoncé. «Ndiol» était le photographe de Igfm. Très engagé, il ne résignait jamais à la tâche. Professionnel jusqu’au bout des ongles, il était respecté et aimé par tous les membres du Groupe. Il était un homme bon, fondamentalement bon. Cloué au lit depuis plusieurs mois, il a fini par tirer sa révérence.
Quant à Marianne Siva Diop, elle était jusqu’à son décès, survenu à l’hôpital, agent de la Tfm. Elle a travaillé tour à tour à «L’Observateur» où elle a effectué son stage avant d’intégrer la rédaction de Igfm où elle a servi durant de longues années. Elle s’est finalement retrouvée à la Tfm où elle effectuait des chroniques et tournait des reportages.
De Marianne Siva Diop, on retiendra une dame de principe, d’une piété jamais démentie, d’un professionnalisme sans commune mesure.
Que Dieu les accueille dans son Paradis.
Par Ibrahima SY
DE L’ESPOIR A LA TRAHISON DE L’ASPIRATION DU PEUPLE AU CHANGEMENT
Le peuple sénégalais avait en réalité adhéré en masse à la vision et à l’ambition du nouveau Président élu symbolisées par l’espoir (Yakaar) de bâtir un Sénégal nouveau avec des hommes et femmes de valeur et compétents pour lancer définitivement les bases
Au soir des élections présidentielles du 25 mars 2012, le peuple sénégalais était en train d’écrire une nouvelle et belle page de son histoire politique en élisant à la magistrature suprême un sénégalais né après les indépendances. A travers le vote massif des jeunes et des femmes, le peuple sénégalais avait envoyé un message clair aux hommes politiques en manifestant une volonté de changement et de renouveau de notre système politique alors vieux de 52 ans. En effet, le peuple sénégalais avait en réalité adhéré en masse à la vision et à l’ambition du nouveau Président élu symbolisées par l’espoir (Yakaar) de bâtir un Sénégal nouveau avec des hommes et femmes de valeur et compétents pour lancer définitivement les bases d’une nation prospère et solidaire selon les principes de justice et d’égalité entre les sénégalais de tous horizons. A votre accession à la magistrature suprême en 2012, nombre de sénégalaises et sénégalais avaient été séduits et galvanisés par vos discours au cœur desquels vous avez toujours placé des slogans fort prestigieux et rassurants pour le peuple comme « la patrie avant le parti » et « la gouvernance sobre et vertueuse ». Le peuple sénégalais vous attendait autour de trois chantiers importants : i) la bonne gouvernance et la consolidation de l’Etat de droit par le renforcement de nos institutions pour redresser un pouvoir de l’Etat affaissé ; ii) le développement d’un capital humain et social à travers l’amélioration de notre système éducatif, sanitaire et de couverture sociale ; iii) la réduction de la pauvreté et la lutte contre le chômage massif en créant des emplois pour les jeunes et les femmes pour accroître le pouvoir d’achat des ménages. D’ailleurs, certains éléments de ces différents chantiers figurent dans votre Plan Sénégal Emergent (PSE).
Quand le peuple observe et laisse faire
Mais Monsieur le Président, au lieu de satisfaire l’aspiration profonde du peuple sénégalais au changement et à la rupture dans la manière de gouverner les concitoyens, vous avez préféré résoudre la demande sociale des politiciens en encourageant la transhumance d’hommes politiques dont certains symbolisent le rejet et le dédain aux yeux de nombre de sénégalais. D’ailleurs, l’histoire politique montre que tous les présidents ayant misé sur la transhumance pour un nouveau mandat ont perdu les échéances électorales suivantes comme c’est le cas pour Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Si l’apport des transhumants était déterminant, ces derniers n’auraient jamais perdu le pouvoir. La transhumance qualifiable à une tragédie politique et sociale est la marque ultime du manque de fidélité à ses convictions et valeurs propres et de renonciation à ses idéaux politiques. Cet état de fait me désole si le ralliement ou le soutien à votre action doit se monnayer sur le dos du contribuable sénégalais. Monsieur le Président, votre élection en 2012 n’est pas le fait des hommes politiques mais l’aspiration profonde du peuple sénégalais au changement qui a cru en vous en et en votre projet de société qui faisait rêver en ce sens qu’il pouvait mettre le Sénégal sur un nouveau piédestal et susciter une fierté nationale. Les leçons tirées de notre passé politique récent n’ont apparemment pas servi à changer fondamentalement la mentalité des hommes politiques et la manière de conduire la chose publique. Mais le peuple observe, laisse faire et sanctionne toujours au moment opportun le parti au pouvoir qui favorise les intérêts politiques au détriment de la préservation d’un certain nombre de principes et valeurs morales et éthiques. Il est illusoire de bâtir un pays prospère et souverain sans des hommes et femmes de valeurs et de conviction. Ce beau peuple et digne n’est plus conditionné par le bon vouloir des hommes politiques mais il fait son choix en toute conscience à l’occasion des élections. Le peuple croît à des vertus et des valeurs que les hommes politiques souhaitant le diriger doivent incarner.
Ces anciens dinosaures qui empêchent la rupture !
Le fait de s’entourer que d’anciens dinosaures de la politique sénégalaise empêche une rupture dans notre système politique mais aussi l’émergence de jeunes cadres sénégalais compétents et dynamiques dans la haute sphère politique et des stations prestigieuses pour préparer les futurs hommes d’Etat et leaders de demain capables de gérer les affaires publiques et de répondre aux défis actuels du développement. A ce titre, je pense que votre prédécesseur, Me Abdoulaye Wade a fait mieux que vous en termes de promotion de jeunes cadres au sommet de l’Etat dont vous en êtes la preuve palpable. En vous élisant, le peuple aspirait à un nouvel idéal politique qui passe nécessairement par la promotion d’une jeune génération de cadres politiques capables d’accomplir les progrès à la hauteur des ambitions et attentes de notre peuple depuis les indépendances. Plus que la réalisation d’infrastructures très onéreuses inaugurées sans être réellement fonctionnelles, les sénégalais attendent du Président de la République d’éduquer les citoyens aux valeurs éthiques et morales afin de s’accommoder aux principes fondamentaux qui garantissent la transparence dans la gestion des derniers publics et l’Etat de droit. Il s’agit de travailler à l’émergence citoyenne d’un nouveau type de sénégalais bien éduqué, discipliné, responsable et conscient de l’essence du commun vouloir de vie commune pour susciter auprès de lui l’amour de la patrie, le sentiment d’appartenance et d’attachement à la nation et à ses valeurs citoyennes. Dans leur majorité écrasante, les sénégalais souhaiteraient voir une rupture assez nette dans la manière de conduite les destinées de notre nation en changeant ce système de gouvernance qui perdure caractérisée par l’accaparement de la chose publique par un groupuscule d’hommes politiques. Les faits largement relayés souvent dans la presse comme la persistance de la corruption, les cas de surfacturation de certains marchés publics, le clientélisme politique matérialisée par la distribution d’avantages à des gens qui rôdent autour du pouvoir depuis le régime Senghor jusqu’à nos jours, l’embourgeoisement de la classe politique, etc. montrent que le système n’a pas fondamentalement changé. Les noms des présidents changent certes mais nous sommes toujours dans les recompositions politiques contre nature faisant que ce sont les mêmes qui reviennent au pouvoir pour maintenir le système depuis le régime socialiste.
Les inégalités sociales se creusent davantage…
Le système de gouvernance se perpétue inlassablement, les inégalités sociales continuent à se creuser entre les sénégalais, l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes est un casse-tête, le chômage et la pauvreté augmentent, la perception que la justice se met au solde du politique est grandissante, etc. Ainsi, aux yeux de nombre de sénégalais, l’exercice du pouvoir se résume à un partage de gâteau. Votre bilan est terni par un train de vie scandaleusement élevé et indignant par rapport la situation de pauvreté extrême et de déchéance dans laquelle vit la majorité des sénégalais. Vos slogans la patrie avant le parti ou une gouvernance sobre et vertueuse qui cimentaient et tissaient vos rapports au citoyen sont vidés de leur essence et deviennent caducs : aujourd’hui, le slogan gouvernance sobre et vertueuse est devenue gouvernance sombre et vertigineuse tandis que le parti est servi avant la partie. Les nombreux faits suivants peuvent en témoigner s’il en est besoin : le nombre important de portefeuilles ministériels ainsi que les institutions budgétivores créées pour satisfaire la clientèle politique constituée majoritairement de transhumants, les cas de détournements de derniers publics relayés dans les médias et l’instrumentalisation de la justice à des fins purement politiques. Ce sont les hommes politiques qui roulent dans les belles voitures, habitent dans des luxueuses maisons et distribuent des liasses d’argent avec les impôts du citoyen qui ne servent pas au développement mais à financer le maintien de l’intérêt et le privilège des hommes politiques. Au lieu de placer le développement du pays et la satisfaction de la demande sociale croissante au cœur de l’action publique, une bonne partie des actes que vous avez posés vont dans le sens de l’émergence économique des politiciens. La pauvreté augmente dans le pays alors que les hommes politiques deviennent de plus en plus immensément riches. Depuis les indépendances, la richesse du pays est concentrée entre les mains des hommes politiques qui se servent des derniers publics abandonnant la grande masse. Il est temps d’arrêter ce mal, cette spirale de spoliation des biens communs qui gangrène notre société. C’est vrai un cri du cœur.
Un manque d’élégance républicaine
Un Président doit rassurer et mettre en confiance son peuple à travers des instruments de médiation et de régulation sociale que sont le dialogue et la concertation dans le respect des principes de la République et des droits humains. Or, il est aujourd’hui difficile de vous faire confiance aux yeux de nombre de sénégalais car vous vous êtes dédits sur beaucoup de principes et de combats démocratiques que vous aviez défendus lorsque que vous étiez dans l’opposition. La tendance aux rapports de force dans les actes que vous posez illustre parfaitement bien le manque d’élégance républicaine dans votre modèle de gouvernance. Décidément, vous n’avez pas tiré grand profit de la visite de Barack Obama au Sénégal de juin 2013 qui plaçait beaucoup d’espoir en votre personne pour incarner sa vision qui consistait à dire que l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes. La jeunesse aspire à un changement profond dans la manière de gouverner et de mener les affaires de la cité et elle est lasse de voir une classe politique continuer toujours à vivre sur le dos de l’Etat et du contribuable sénégalais sans un projet de société qui place les préoccupations et l’avenir des jeunes au cœur de l’action publique. Il y a une accumulation de frustrations au sein de la jeunesse sénégalaise qui ne se retrouve à travers votre action gouvernementale caractérisée par ailleurs par un train de vie exorbitant de la bourgeoisie politique. Avec la nouvelle vague de transhumance que vous avez orchestrée, les sénégalais risquent encore de ressentir le fardeau financier de la classe politique si vous êtes réélu en février ou mars 2019 avec la création de nouvelles institutions budgétivores pour caser économiquement ceux qui ont monnayé leur dignité et renié à leur conviction politique. Dans la coalition Benno Bokk Yakaar (devenu Benno Bonny Yakaaré au Fouta), on a toujours tendance à dire qu’il n’y a pas une véritable opposition alternative en face du Président Macky Sall pour les présentielles de 2019. Il faut bien garder à l’esprit que la vraie opposition aujourd’hui, c’est le peuple, la grande masse silencieuse avec sa demande sociale non résorbée et non forcément les opposants politiques.
2019 sera-t-elle l’ère des présidents à un seul mandat ?
Les raisons fondamentales de votre accession à la magistrature suprême en 2012 est la consolidation de nos acquis démocratiques et de l’Etat de droit par l’instauration d’un nouvel modèle de gouvernance permettant la libération du génie et de l’énergie ainsi que de la capacité d’ingéniosité du sénégalais. Je désire vivre dans un pays où le respect des principes de la démocratie, de la liberté et de la justice l’emporte sur l’usage de l’argument de la force comme moyen de maintien de l’Etat de droit. Je reste convaincu que la démocratie est la voie de la paix et de la concorde nationales permettant de mettre en place les conditions de régulation sociale et de développement économique et sociale. Je souhaite que la démocratie triomphe dans ce pays pour le plus grand bien de notre peuple. Nous devons travailler à la postérité et à la prospérité de notre nation pour léguer aux générations futures un pays auquel elles seront fièrement attachées. Plus que le besoin de rajeunissement de la classe politique et d’un nouveau type de leadership incarné par la jeunesse, notre système démocratique se doit de se perfectionner en inaugurant dès 2019 l’ère des présidents à un seul mandat pour définitivement faire comprendre aux acteurs politiques que le vrai pouvoir est aux mains du peuple et qu’ils doivent tenir leurs promesses en mettant en avant l’intérêt général plutôt que les profits pour la classe dirigeante et leurs acolytes.