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12 septembre 2025
"SI LES JEUNES SORTENT VOTER, NOUS GAGNERONS AU 1ER TOUR"
Le candidat Ousmane Sonko de la coalition "Sonko président" s’est dit convaincu de "remporter l’élection présidentielle au 1er tour", si les jeunes retirent leurs cartes et sortent voter le 24 février
Rufisque, 10 fév (APS) - Le candidat Ousmane Sonko de la coalition "Sonko président" s’est dit convaincu de "remporter l’élection présidentielle au 1er tour", si les jeunes retirent leurs cartes et sortent voter le 24 février.
"Sur les 6 600 000 électeurs inscrits, les 4 millions sont des jeunes. Et si tous les jeunes sortent voter, nous allons gagner au 1er tour", a-t-il assuré devant ses militants et sympathisants, samedi à Rufisque.
"Nous avons la jeunesse du Sénégal et quiconque a la jeunesse de son côté va gagner l’élection. Cette jeunesse a décidé de prendre son destin en main", a-t-il ajouté.
Ousmane Sonko a appelé les jeunes à retirer leurs cartes et à aller voter pour le triomphe de sa coalition au soir du 24 février.
"Nous allons gagner la présidentielle. J’en ai la certitude mes chers parce que les Sénégalais ont envie de changement", a-t-il assuré devant des militants scandant "Sonko Président".
Se disant compter sur la jeunesse et la diaspora sénégalaise, Ousmane Sonko fait noter : "vous avez tous suivi mon séjour à New-York, au Canada, à Paris, Italie, Espagne, Belgique et Suisse, aucun des autres candidats ne peut rassembler autant de personnes".
Pour le candidat de "Sonko président", "les artisans du Sénégal, tailleurs, menuisiers, maçons, mécaniciens, entre autres, les commerçants, le monde paysan, les pêcheurs, les éleveurs qui connaissent son programme" vont voter pour lui.
"Si on a autant de monde, soyez sûrs que nous allons gagner avec la manière", a t-il encore assuré.
Ousmane Sonko a demandé à ses militants d’aller "convaincre le maximum de personnes, de se présenter le jour du vote dans les centres à 7 h 30, d’y rester après le vote pour contrôler afin d’éviter d’éventuelles fraudes".
"Ne permettez à personne de donner aux gens de l’argent pour les appeler à voter pour un candidat. C’est une infraction que personne ne doit accepter" a lancé Ousmane Sonko.
"Si vous faites cela, à minuit Macky Sall sera battu…" a encore dit Ousmane Sonko, arrivé samedi à Rufisque un peu avant minuit après sa rencontre avec l’ancien chef d’Etat, Me Abdoulaye Wade, à Dakar.
"SONKO NE PEUT PAS MOBILISER À FATICK", SELON MATAR BÂ
Fatick, 10 fév (APS) - Le coordonnateur communal du comité électoral Benno Bokk Yaakaar (BBY) de Fatick, Matar Bâ s’est dit, dimanche, certain que le candidat de la coalition "Sonko Président" ne "peut pas mobiliser" dans la commune de Fatick, une zone réputée comme étant la base politique du candidat de BBY, Macky Sall.
Matar Ba a tenu ces propos un peu avant la venue ce dimanche soir à Fatick du leader de la coalition "Sonko président" qui va, avec ses militants et sympathisants, prendre part à une caravane suivie d’un meeting aux Berges du Sine, renseigne Boucar Diouf, le coordonnateur départemental de la coalition "Sonko Président" à Fatick.
"Nous sommes dans un pays démocratique, il peut tenir son meeting là où il veut mais ce qui est sûr ce n’est pas à Fatick qu’il peut mobiliser" a estimé Matar Ba qui tenait un point de presse à Fatick.
En réponse à une interpellation sur le choix d’ Ousmane Sonko de tenir un meeting au centre-ville de Fatick, base politique du candidat de la coalition BBY, Macky Sall, Matar Ba a dit qu’il "peut faire un transfert de personnes, de militants mais qu’il ne s’attende pas à ce qu’on lui donne le buzz qu’il veut...".
Le coordonnateur communal du comité électoral de BBY a assimilé, le choix du leader de "Sonko Président" de tenir un meeting au cœur de Fatick comme "une provocation, mais aussi pour jouer une autre pièce théâtrale".
"LES RÉALISATIONS DU CANDIDAT MACKY SALL FERONT LA DIFFÉRENCE"
Certains sénégalais sont "amnésiques et oublient très vite" l’état de la nation en 2012 au moment où le président Macky Sall accédait au pouvoir, a affirmé Habib Ndao, membre de la cellule des cadres de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar (BBY)
Kaolack, 10 fév (APS) - Certains sénégalais sont "amnésiques et oublient très vite" l’état de la nation en 2012 au moment où le président Macky Sall accédait au pouvoir, a affirmé Habib Ndao, membre de la cellule des cadres de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar (BBY).
"Pour avoir une idée des progrès enregistrés par notre nation, il faut repartir du tableau qu’elle offrait en 2012", a dit M. Ndao au cours d’une rencontre avec la presse. Selon M. Ndao également directeur général de l’Observatoire de Qualité des Services Financiers (OQSF), "en 2012 le Sénégal comptait 922 h de délestage et les coupures étaient le lot quotidien des populations".
Il cite également parmi les points au passif du régime précèdent, l’avènement des voyages à destination de l’Europe connus sous le vocable de Barça ou Barsakh (Barcelone ou la mort) favorisée par le manque d’espoir des jeunes à l’époque.
Habib Ndao note que "le surpeuplement de l’université, la léthargie du secteur touristique en Casamance et les dépassements budgétaires figurent entre autres parmi les autres points négatifs de l’ancien régime que le président Macky Sall a essayé de trouver une solution".
Le DG de l’OQSF qui ne doute point de la victoire au soir du 24 février de son candidat qui selon lui "mérite un autre mandat pour avoir réglé le problème des délestages réduits à leur strict minimum".
Il relève que "l’augmentation des salaires des fonctionnaires à la faveur d’une baisse sur la fscalité, la baisse des loyers, les logements sociaux, les bourses familiales et les financements avec la Direction de l’entrepreneuriat rapide (DER) entre autres constituent également des motifs de faire confiance à Macky".
PAR TIERNO MONÉNEMBO
LE CHARME DISCRET DU TRIBALISME
C'est malin, c'est stratégique, c'est financièrement rentable de réduire l'Afrique à une espèce de zoo où des tribus sans lien s'entre-déchirent au nom d'étranges rivalités ancestrales
Le Point Afrique |
Tierno Monénembo |
Publication 10/02/2019
C'est un petit microbe de rien du tout qui ordinairement n'occasionne que le rhume ou l'eczéma. On l'appelle le tribalisme. Parfois, il se résume à une joyeuse comédie quand, par exemple, le berger rencontre le forgeron, le Sérère, le Peul ou le Camara, le Condé. Mais, sitôt que l'on approche des élections ou que flotte dans l'air une forte odeur de pétrole ou de manganèse, le joli petit microbe se transforme en un monstrueux virus qui dévaste tout sur son passage, faisant les gros titres de la presse et la bonne affaire des marchands de vent et des charlatans. Oui, il devient dangereux, très dangereux : il décime les vieux, les femmes, les enfants et surtout – plus fragiles encore – les liens immémoriaux qui tissent la trame de notre civilisation.
C'est malin, c'est stratégique, c'est financièrement rentable de réduire l'Afrique à une espèce de zoo où des tribus sans lien s'entre-déchirent au nom d'étranges rivalités ancestrales. Cela permet de masquer les problèmes de fond en surfant sur la candide émotivité du peuple. Cela permet d'effacer d'un trait de plume les contradictions économiques, la source d'abord et avant tout du soubresaut des sociétés. Un subterfuge intellectuel qui arrange beaucoup de monde, à commencer par nos politiciens qui ne sont jamais aussi à l'aise que quand il s'agit de trouver des boucs émissaires.
La redistribution des richesses (minières, notamment), le partage des terres, les défis liés aux grands déséquilibres écologiques sont noyés dans une logorrhée ethnographique qui ne fait avancer personne. Mais comment voulez-vous que l'on parle de santé et d'éducation, d'agrobusiness et de nouvelles technologies dans des pays où l'État a déjà du mal à régler la circulation et à ramasser les ordures ?
Pourtant, a priori, le tribalisme n'est pas dangereux. La tradition, par la parenté à plaisanterie et par un souci constant de la mesure et du conciliabule, savait parfaitement le contenir. Et, par leur sagesse, des leaders comme Léopold Sédar Senghor, Houphouët-Boigny, Modibo Keïta, Hamani Diori et autres avaient réussi à faire de leur pays des modèles d'unité et de complicité interethnique.
Aujourd'hui, hélas, le phénomène prend des proportions alarmantes : les mains (ô combien sales !) de nos politiciens ne suffiront donc pas. Il faudra que les chefs traditionnels, les prêtres, les marabouts et les intellectuels sortent du bois. Ils doivent prendre leurs responsabilités, nous inviter à la concorde en nous éloignant des gaz délétères de la surenchère et de la stigmatisation. Les Africains ne sont pas des ennemis congénitaux. Le mal ne vient ni des Bétés ni des Baoulés, ni des Dogons ni des Peuls, ni des Zoulous ni des Mandingues.
Notre continent, qui est beaucoup plus riche qu'on ne le pensait, suscite des convoitises d'autant plus dangereuses que l'Europe n'est plus l'unique prétendante. La menace de l'apocalypse plane de nouveau sur nos têtes. Toutes nos ethnies sont en danger de mort sous le double effet du cynisme des grandes puissances et de la fumisterie de nos dirigeants.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, EMMANUEL DESFOURNEAUX
JE M’EN LAVE LES MAINS !
EXCLUSIF SENEPLUS - L’arène politique sénégalaise, comme celle des lutteurs, obéit à des codes traditionnels et quiconque les ignore, c’est le bannissement assuré - Sans doute est-ce le principal défaut de Karim à ce jour
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 10/02/2019
Souvenez-vous du mémorable combat du 1er juin 2014 entre les lutteurs Ama Baldé et Malick Niang. Nonobstant le statut de favori de Niang, patatras, le voilà au tapis après une rafale de coups de poing esquivée par son habile adversaire et un déséquilibre fatal qui s’en est suivi. Rares étaient les journalistes à parier sur la chute du roi des arènes fort de ses 10 victoires d’affilée.
A deux semaines du 1er tour du 24 février, Macky Sall règne en maître absolu sur le jeu politique sénégalais. Il a une ascendance politique et psychologique sur ses adversaires, renversant les uns, refoulant les autres. Une défaite serait aussi inenvisageable que celle du lutteur Niang. Ces outsiders ont pourtant repris du poil de la bête ! C’est le cas d’Idrissa Seck dont le profil nous fait penser au lutteur Baldé. Des défaites, ce dernier en a connu quelques-unes précédemment mais il a cru en lui à point nommé, il n’a rien lâché durant le combat. Un vrai guerrier !
Si Me Abdoulaye Wade est tant adulé encore aujourd’hui, de Dakar à Touba, c’est qu’il fut et est encore le plus valeureux guerrier parmi tous. Sur le modèle de la lutte, il assimila le combat politique à la virilité au sens antique, le guerrier héroïque. Car pour être un homme politique respecté sous les cieux de la Teranga, il faut aimer le combat. Ironie ou cruauté du sort, le fils du plus grand guerrier, depuis son ascension, est accusé de féminité (faux guerrier), débarquant fraîchement de la City de Londres, aux allures d’homme politique européen.
En réalité, l’arène politique sénégalaise, comme celle des lutteurs, obéit à des codes traditionnels et quiconque les ignore, c’est le bannissement assuré. Sans doute est-ce le principal défaut de Karim Wade à ce jour : celui de ne pas l’avoir compris, par ignorance ou mépris ! Les plus hautes responsabilités politiques s’obtiennent par des combats épiques. Tanor Dieng, Moustapha Niass, ou encore Me Abdoulaye Wade en sont des preuves vivantes. Titrés de sobriquets de peureux, de trembleur, l’image de Karim Wade en souffre, peut-être à tout jamais. Ce qu’on ne lui pardonne toujours pas (sous le couvert de l’enrichissement illicite !), c’est une ascension au piston. La présidentielle 2019 était une chance pour lui, celle de montrer ses capacités de bravoure, qu’importe le protocole de Doha.
Car voilà, un lutteur, il se montre, surtout s’il annonce urbi et orbi qu’il participera au combat ! Il prend part à celui-ci dans l’arène, pas seulement en sa périphérie dont les réseaux sociaux. Khalifa Sall, en connaisseur des us et coutumes politiques du Sénégal, l’a capté. Ne s’avouant pas vaincu sur le plan judiciaire pour des raisons de dignité, il renonce à briguer à la présidentielle à l’exemple de Lula. Les 2 K, les deux recalés du Conseil constitutionnel, n’ont pas le même don de soi qui est aussi un attribut du guerrier héroïque.
Dakar ne brûlera pas ! Le Général de Gaulle interrogea un journaliste en ces termes : « Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? ». Dans la même lignée, pourquoi voudriez-vous qu’à 92 ans l’opposant le plus célèbre du Sénégal se transforme en pyromane de la République ? La pensée de Me Abdoulaye Wade est à plusieurs sens. C’est une faute de lecture de penser qu’elle se borne au seul cas de son fils. Lui-même à une dent contre Macky Sall ! Il a été défait par lui, et le vit comme une trahison. Ce n’est pas seulement un combat par procuration, de Doha contre Dakar, c’est bel et bien un duel fratricide entre Abdoulaye et Macky. Peut-être même est-ce Me Wade qui a plus manipulé son fils que l’inverse ! C’est aussi un combat pour la survie du PDS. C’est enfin une guerre psychologique entre hommes politiques où, dans la logique de lutteur, tous les coups sont permis. Macky Sall, lui-même, en use avec ses sorties ironiques sur l’opposition, sur ses tentatives d’effacer toute trace de passage de Me Abdoulaye Wade à la présidence, comme naguère le firent les successeurs du pharaon Akhenaton.
La question qui taraude l’arène politique : Me Abdoulaye Wade va-t-il devenir le féticheur d’un des deux outsiders ? Ce serait assurément un renfort de poids pour l’une ou l’autre des écuries. Au-delà de la mise à disposition de son électorat, Me Abdoulaye Wade connait parfaitement le président sortant. Son ancien directeur de campagne de 2007 reproduit la même stratégie : continuité des chantiers et stabilité. Et une perspective de passer dès le 1er tour avec 56 %. Me Abdoulaye Wade est donc prêt à jouer cet élément déstabilisateur qui manque assurément dans la besace des candidats de l’opposition.
Avec Ousmane Sonko, Wade s’appuierait sur une personnalité qui gagne en popularité. Mais compte tenu des déterminismes socio-culturo-politiques exercés sur l’électorat sénégalais, il est très difficile d’entrevoir sa victoire dès 2019. A moins d’une révolution à la Thomas Sankara, dont il se rapproche le plus, de par son projet politique d’émancipation nationale et ses jeunes militants désireux de moderniser la vie politique. Ainsi avec cette alliance, se cumuleraient deux éléments d’instabilité ! En revanche, avec Idrissa Seck, Wade aurait un point de fixation autour de la stabilité pour rassurer l’électorat sénégalais. Coexisteraient ainsi un facteur de stabilité et d’instabilité pour une conquête électorale efficiente. Il y retrouverait aussi une partie de sa famille libérale dont des compagnons très proches. De toute évidence, son ralliement permettrait de faire des deux K une cause commune derrière un seul et unique candidat.
Entre le Régal et Mermoz, se trouvait la demeure de Moustapha Wade. S’appuyant sur sa canne, le frère aîné du président me lança un regard glaçant : « Si tu fais quoi que soit contre Abdoulaye, je m’en lave les mains ! ». Il n’aimait pas la lutte, vraiment pas ! Les injustices font partie de nos vies d’homme. Certaines ont été commises sous le magistère de Wade. Aussi dures soient-elles, il faut faire montre de sacrifice dans l’intérêt supérieur d’une Nation. Me Abdoulaye Wade est encouragé à faire table rase des rancœurs du passé, à s’élever au-dessus des injustices subies par son fils, pour permettre un combat loyal et une lutte plus équilibrée entre le président sortant et un opposant choisi selon la realpolitik. Pour cela, il doit puiser dans ses valeurs nobles de guerrier héroïque. Dans le cas inverse, s’il s’entête dans des calculs politiciens ou dans une déstabilisation dangereuse, ce sera à mon tour de dire à la famille Wade : « Je m’en lave les mains ! ».
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les modalités d’un échange réellement bénéfique invitent à dépasser le seul cadre de la politique - Il faut nous regarder dans le miroir et arrêter d’y voir uniquement les politiques
#Enjeux2019 – "Quand on a des idées, on débat ; quand on a des convictions, on se bat". Le débat entre candidats aux élections présidentielles est devenu, presque partout dans le monde, un marqueur de démocratie. Idéal de transparence et de confrontation, il joindrait ainsi l’utile à l’agréable. On peut ajouter au spectaculaire. L’utile, parce c’est l’occasion, dans le meilleur des cas, d’entendre les candidats décliner leur vision, leur projet, de le défendre de le porter à la connaissance du plus grand nombre avec la puissance de relai de la télévision. L’agréable, parce que la mise en scène et le caractère dramatique apportent une part scénarisée très plaisante qui rend le moment moins grave certes mais aussi moins ennuyant que les habituelles conférences. C’est le moment de comparer, de jauger, d’évaluer les aptitudes, et de mesurer les charismes, pour préparer son choix. Spectaculaire aussi, parce que c’est très souvent la consécration des moments historiques, des formules restées légendaires, qui peuvent être décisives dans la victoire finale. Le débat entre politiques semble ainsi une nécessité de la vie politique, un moment qui rapproche les électeurs et les futurs élus. Un standard mondial, assimilé presque partout.
Au Sénégal, petit îlot démocratique, ce débat n’a pourtant jamais eu lieu entre candidats. Retoqué par les visions paternalistes habituelles du pouvoir, de Diouf à Sall en passant par Wade, les Sénégalais n’ont jamais eu l’occasion de voir ces affrontements et ce n’est pas faute de les avoir demandés. Le refus du débat est souvent le fait du pouvoir en place, pour diverses raisons, relevant d’une crainte, d’une dissimulation, d’une incertitude et d’une fuite en avant. Chez les challengers, le demande est toujours plus forte. L’absence de démocratie réelle, institutionnelle et médiatique, crée une faiblesse structurelle pour contraindre les candidats à cette exigence démocratique. Ainsi, le débat devient presque une charité du pouvoir, qu’il ne consent pas à accorder pour les raisons précitées. Au Bénin et en Côte d’Ivoire, les impétrants du second tour, se sont prêtés au jeu pour un résultat encourageant mais insuffisant. Si cela bloque au Sénégal, c’est parce qu’on n’a pas exploré toutes les raisons du blocage qui ne tiennent pas uniquement de la réticence du pouvoir en place, mais aussi de l’absence plus profonde, plus ancienne, plus ancrée, et totalement structurelle, de culture du débat au niveau national. La société ne peut se déshabiller de ses devoirs et les rejeter uniquement sur le politique.
A cet égard, la demande récemment formulée par des twittos pour le débat, ressemble plus à un désir de voyeurisme politique qu’à une vraie quête démocratique. Initiative fédérée autour du hashtag [sunudébat], relayée des centaines de fois, elle est devenue, subitement, une passion pour la démocratie télévisée. Adepte du débat dans son caractère intégral qui touche à toutes les populations, qui s’invite dans les familles, qui ose aborder les questions sensibles, qui est régulier, sinon quotidien, la réduction du débat salutaire au seul champ politique - et encore au champ présidentiel - ressemble plus, à mon avis, à une volonté de regarder sur un écran un duel frissonnant. Un débat pour un débat n’apporte rien s’il ne s’enracine pas dans une tradition intellectuelle plus large. Il est curieux que, dans un pays où on rechigne à débattre de tout dans le fond, à l’université, dans la vie intellectuelle, dans la religion (et je parle de débat, pas d’invectives ou de foucades sur les réseaux sociaux ou dans les émissions télé entre chroniqueurs), naisse l’envie d’un débat exigé et réduit au seul champ politique.
Du reste, le débat n’est pas un gage. Il n’est pas la seule condition de la transparence démocratique. Des débats mythiques, très souvent nous ne gardons ni les idées majeures, ni les programmes, mais seulement les formules, dédiées à l’histoire. Les modalités d’un échange réellement bénéfique invitent à dépasser le seul cadre de la politique. C’est ce qu’il manque à cette initiative même si elle est bienvenue. Elle doit ajouter le souci d’une conversation nationale plus libérée, d’où naîtrait la reconnaissance du mérite, du talent, de la règle, toutes choses qui pourraient durablement affecter l’équilibre du fonctionnement actuel. Il ne faut du reste pas trop attendre du débat : ceux qui ont à y perdre ne s’y soumettent pas. C’est valable pour le politique, comme pour tous les autres domaines. C’est pourquoi les tenants du pouvoir, dans leur pluralité, peuvent assez facilement refuser le débat : ils peuvent dire que ce n’est pas leur tradition, leur culture, que c’est importé, que le débat n’est pas une habitude des valeurs morales etc. Et ils auraient raison. Sans débat véritablement intégral, nous sommes sur des gadgets, des caprices de téléspectateurs en quête de drame maquillé en soif de démocratie. C’est toujours amusant de voir les politiques invoquer les mêmes arguments que leurs pourfendeurs pour se dérober à leur responsabilité. Cela dit, c’est le mensonge fondateur dans lequel nous baignons tous.
La démocratie de basse intensité dont nous parlions ici-même condamne le débat à être un combat de coqs pour assouvir les envies voyeuristes. Tous les autres domaines, exemptés d’un débat, montrent encore le terrible décalage entre la politique et la société. Il y a toujours à choisir, en termes de soin à un grand malade démocratique : entre caresser la plaie ou la purger pour la soigner. Le débat sera intégral, inconfortable, ou ne sera pas. Il faut nous regarder dans le miroir et arrêter d’y voir uniquement les politiques.
Elgas est journaliste, chercheur et écrivain. Son premier roman, "Un Dieu et des mœurs", a été publié en 2015 par Présence africaine. Né en 1988 à Saint-Louis, et ayant grandi à Ziguinchor, il est diplômé de communication et de science politique et, depuis peu, titulaire d'un doctorat en sociologie. Depuis deux ans, Elgas publie sur SenePlus.com une chronique hebdomadaire : "Inventaire des idoles".
ABDOULAYE WADE DU MAUVAIS CÔTÉ DE L'HISTOIRE
De retour à Dakar le 7 février, l’ancien président multiplie des sorties contre l’élection présidentielle, s’en prenant parfois violemment à Macky Sall. Objectif ? Troubler, par des pics maladroits et des coups bas, le scrutin et prendre la revanche
De retour à Dakar le 7 février, l’ancien président multiplie des sorties contre l’élection présidentielle, s’en prenant parfois violemment à Macky Sall. Objectif ? Troubler, par des pics maladroits et des coups bas, le scrutin et prendre la revanche de Karim, son fils qui a été écarté par le conseil constitutionnel. Une posture qui le place du mauvais côté de l’histoire d’autant que par sa position, il aurait pu jouer le rôle de garant de la paix et de la stabilité.
Depuis une semaine, la campagne électorale a été ouverte à Dakar pour la présidentielle du 24 février, avec à la clé, 5 candidats dont Macky Sall, le président sortant. Alors que la campagne battait son plein, peu attendu, l’ancien président sénégalais a multiplié des sorties « gênantes » pour plusieurs diplomates accrédités à Dakar en appelant, à Versailles ( sa résidence habituelle) comme au Sénégal (depuis son retour au pays) à boycotter la présidentielle. « Un appel anti-constitutionnel » chuchote-t-on à l’ambassade de France. « Surréaliste » tempêtent plusieurs organisations de la société civile. Les sections sénégalaises d’Amnesty International et du Forum du justiciable, une ONG de défense des droits de l’Homme ont critiqué cet acte « incompréhensible » sans pour autant décourager Aboulaye Wade, comme si ce scrutin était sa dernière occasion de revanche d’autant que son fils, Karim, a été écarté par le conseil constitutionnel.
Un message inaudible
En début de semaine, alors qu’une annonce importante a été annoncée par des réseaux sociaux proches de l’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade publie une vidéo tournée chez lui, relayé sur facebook, depuis son domicile de Versailles. Il y appelle le peuple sénégalais à boycotter la présidentielle à venir qu’il qualifie de « verrouillée« . Un message qui sera mal perçu à Dakar où on y voit « une vengeance« . Il n’aura d’échos ni dans la presse locale ni dans celle internationale. Dans un pop vox réalisé dans la capitale sénégalaise par Sarah Sakho, plusieurs sénégalais dénoncent » un acte inopportun », ce qui ne suffira pas pour décourager l’ancien président dont le retour à Dakar a été annoncé dans la foulée. Arrivé jeudi 7 dans son pays, il portera le même message, s’en prenant ouvertement au président sortant, Macky Sall qui lui aura répondu par le silence. Abdoulaye Wade annonce vouloir rencontrer plusieurs candidats et les mobiliser pour « faire partir Sall« . En tournée à l’intérieur du pays, Ousmane Sonko a tout de suite répondu à son appel et l’a « rencontré dès son retour à Dakar« . Mais au-delà de quelques candidats opportunistes, les appels répétés de l’ancien président ont eu peu d’échos. Plusieurs organisations internationales et la société civile ont appelé à « rejeter cet appel« .
Société civile et organisations internationales contre le discours de Wade
La société civile sénégalaise s’est levée contre cet appel au boycott. L’ambassadeur de France aussi s’en est inquiété et s’est confié au Pape du Sopi qui vit, pour l’essentiel du temps, entre sa villa de Versailles en France et l’immense résidence de Karim, son fils, en périphérique de Doha. Amnesty international a dénoncé un appel dangereux pendant que tous les candidats, indifférents, ont continué la campagne. Quelques semaines plus tôt, Karim Wade, condamné pour malversations et enrichissements illicites et aujourd’hui domicilié au Qatar, avait été écarté par la cour constitutionnel de la présidentielle. Son père qui s’obstine à rêver d’un retour à la « monarchie wadiste » a empêché par tous les moyens le Parti démocratique du Sénégal (Pds) d’avoir un candidat. Et bien qu’il vive, lors de ses séjours au Sénégal, dans une luxueuse villa de Madiacké Niang, membre de son parti, au quartier Fann Résidence de Dakar, il a refusé de lui accorder sa bénédiction. Comme si pour Wade, il n’y a d’élection que si son fils est candidat. Surtout pour prendre sa revanche sur Macky Sall dont il n’a jamais digéré la victoire face à lui, en février 2012.
Macky Sall favori
Parti favori, le président sortant organise sa campagne autour de ses grands ouvrages dont le Train express régional (Ter), inauguré récemment ainsi que la grande cité en construction près de Dakar, Diamniadio. Arrivé au pouvoir en 2012 avec la mobilisation de la société civile et le soutien des partis traditionnels du Sénégal qui voulaient, à l’époque, contrée la visée monarchiste de Wade qui tentait un troisième mandat, Sall a multiplié des réformes et engagé de grands travaux. Comparé dans son entourage et dans les chancelleries occidentales à Mitterrand pour « sa fougue à entreprendre et sa passion de la démesure« , il est aussi accusé par une partie de l’opinion et des organisations internationales de faire reculer les libertés publiques dans bien de domaines. Mais son premier mandat aura permis de renforcer les acquis sociaux, de faire rayonner la diplomatie sénégalaise et surtout, d’engager le pays sur la voie de la modernisation. La croissance économique a aussi augmenté de 5 points et la constitution mise aux normes.
Si plusieurs sondages le donnent largement gagnant avec un second tour face à Seck, Macky Sall entend tout de même parcourir tout le pays pour faire valoir son bilan. Un long périple qu’il a inauguré par une visite aux relents spirituels à Touba, capitale de l’influente confrérie musulmane des mourides, à 194 km à l’est de Dakar.
SONKO, LE CANDIDAT ANTI-SYSTÈME COURTISE LE GRAND-PÈRE DU SYSTÈME
Il revêt tous les oripeaux de la politique politicienne qu’il dit pourfendre - N’étant pas à une incohérence près, voilà Sonko courtisant le Abdoulaye Wade dont le régime a été ponctué d’innombrables scandales de corruption
Celui qui s’est auto-défini comme candidat anti-système a fini de convaincre qu’il ne fait que dans la phraséologie. Il revêt tous les Oripeaux de la politique politicienne qu’il dit pourfendre.
Il s’est spécialisé dans les #fakenews et la dernière sur les 94 milliards lui aura été fatale. Sommé par ses collègues députés de venir s’expliquer à l’hémicycle, il s’est tout simplement débiné. Il lui aurait aussi fallu s’expliquer sur ses demandes de commissions sulfureuses entendu dans l’explosif enregistrement audio.
Fabuler, fabuler, il en restera toujours quelque chose, telle est sa méthode politique. N’étant pas à une incohérence près, voilà Sonko courtisant le Président Abdoulaye Wade dont le régime a été ponctué d’innombrables scandales de corruption dont la valise Ségura qui nous a tous mis la honte nationale.
Sonko qui se dit le chantre de la lutte contre la corruption semble avoir oublié tous ces scandales pourvu qu’il soutire un soutien de Abdoulaye Wade, Grand-père de la Politique politicienne sénégalaise.
Sonko ne fait pas la politique autrement, ses principes sont à géométrie variable. Que Sonko arrête donc de bassiner les sénégalais avec ses leçons de morale qu’il est le premier à fouler au pied.
PAR NGOM EL HADJI ABASSE
LA PALME D’OR DES TRANSHUMANTS À AÏSSATA TALL SALL
Elle a rallié le parti de Macky, ni pour faire sortir Khalifa de prison, ni pour un bilan positif, ni pour un quelconque projet de société, ni pour le bien être des populations sénégalaises
Qu’ils s’en aillent tous ! Celle qui a remporté la Palme d’or 2019 des transhumants, Aissata Tall Sall doit impérativement nous dire combien a-t-elle empoché pour cet acte indigne, injuste et injustifié ?
- N’est ce pas Aissata Tall Sall qui disait : « qu’il fallait combattre et interdire l’apologie de la transhumance en établissant des valeurs et principes dans l’atmosphère politique du Sénégal » ?
- N’est-ce pas la gagnante de la palme d’or 2019 qui disait au meeting des socialistes de la médina en juillet 2016 : « qu’elle est l’amie et la sœur de Khalifa Ababacar Sall et partage avec ce dernier des idées d’aller à l’assaut de la reconquête du pouvoir » ?
- N’est-ce pas Aissata Tall Sall qui parlait : « de l’héritage des valeurs socialistes que sont le courage, le patriotisme et enfin l’engagement sans reniement, sans compromission pour des postes ?
La transhumance d’Aissata Tall Sall a ex-nihilo surpris toute la population sénégalaise et est un mauvais signal pour la jeunesse du pays. Où sont les valeurs, principes, courage, engagement et patriotisme que prônait Aissata Tall Sall ? Oust que des mensonges, commérages et ragots ! La gagnante de la palme d’or 2019 des transhumants, Aissata Tall Sall a rallié le parti de Macky Sall, ni pour faire sortir Khalifa Ababacar Sall de prison, ni pour un bilan positif, ni pour un quelconque projet de société, ni pour le bien être des populations sénégalaises, ni par gentillesse, ni pour les beaux yeux de Macky Sall, ni pour la beauté de Marième Faye Sall mais plutôt par manque de dignité et surtout pour l’argent, le confort et la concupiscence (SENEGAL GOORÉ, ROUSSOUKAYE, DIOME, FOULEU AK FAYDA MOFI DIEKHE). Le gangstérisme politique mené par Macky Sall consistant à enrôler tous les Sénégalais attirés par l’argent sans scrupule est à bannir définitivement au Sénégal. Tout comme Benito Amilcare Andrea Mussolini, Macky Sall veut que « tout soit dans l’APR, rien contre l’APR, rien en dehors de l’APR », installant progressivement une dictature en terrorisant toutes personnes jugées indésirables (Khalifa Ababacar Sall, Karim Wade, Assane Diouf…). La dictature incarnée par acky Sall et son parti est visible en filigrane partout dans notre écosystème politique : Le parti de Macky Sall a en sa possession le monopole total de tous les moyens de communication du pays. Les membres de l’Alliance pour la République et les transhumants occupent systématiquement tous les postes à responsabilités dans le pays. Sans compter les interdictions abusives des manifestations, les incarcérations arbitraires et illégales des opposants, les organisations de procès factices (procès de Khalifa Sall, Barthélémy Dias…), la destruction cynique de l’opposition légale et légitime…, bref une ambiguïté sur la séparation des pouvoirs et une démocratie d’apparence destinée à capter la bienveillance internationale (financement de la phase 2 du PSE, avec 7356 MILLIARDS DE FCFA de prêt obtenu à PARIS en DECEMBRE 2018). Si la pierre angulaire même de la démocratie est l’existence de contre pouvoirs et de corps intermédiaires, avec Macky Sall rien ne peut exister en dehors du pouvoir de l’Etat. L’Alliance Pour la République tend à élaborer une situation de blocage dans notre système politique. Pour la bonne et simple raison qu’il n’y a plus d’opposition ni compétition dans notre écosystème (symbole même d’une dictature visible). L’Alliance Pour la République a la propension claire à concocter une entente tacite, intentionnelle avec les transhumants pour se partager les ressources publiques et en conserver le contrôle par tous les moyens possibles. Cette dérive sectaire, ce prosélytisme et la propension à vouloir mettre en place crescendo un parti unique (l’APR) aura des conséquences néfastes pour le Sénégal. L’idéologie du mensonge, de la terreur, de l’entente et du partage doit immédiatement disparaitre au Sénégal. En effet, il est fort important de souligner dans cette trajectoire, que la démocratie est désormais un artefact au Sénégal.
Peuple du Sénégal, il est grand temps de faire table rase de tout ce qui se passe actuellement au Sénégal en exigeant le « dégagisme » total de cette classe politique Machiavélique. Les Ukrainiens ont montré la voie en jetant leurs dirigeants dans les poubelles.
A la poubelle les transhumants, à la poubelle la police politique, à la poubelle la justice politique, à la poubelle l’exécutif politique, à la poubelle le conseil constitutionnel politique, à la poubelle Tanor, Niasse et tous les vieillards au festin de Macky Sall, à la poubelle les nullards (Mame Mbaye Niang, Cissé Lo…), à la poubelle les Ndiguels en période électorale, à la poubelle la mafia politico-religieuse (Kara, Bethio…), à la poubelle les patrons de presse alimentaire au service de Macky Sall, à la poubelle l’assemblée nationale qui n’est là que pour exécuter froidement les doléances de son roi Sall…, Oust du désinfectant pour assainir l’arène politique Sénégalaise !
Peuple du Sénégal, il est plus que jamais urgent de refonder intégralement une nouvelle République avec une jeune et nouvelle élite (sachant techniciser la politique et politiser la technique) basée sur des valeurs et principes forts. Une République où il y aura une nette et claire séparation des trois pouvoirs que sont : le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire et enfin le pouvoir législatif. Faisons comme dans les pays à démocratie achevée où le président de la République n’a aucun pouvoir ou de main mise sur les autres pouvoirs. Dans cette dynamique et trajectoire les populations Sénégalaises pourront éventuellement à nouveau faire confiance à ces trois pouvoirs cités précédemment.
Peuple du Sénégal, d’une manière factuelle, un retour à nos valeurs et principes est nécessaire pour le développement de notre cher Sénégal. La politique de Macky Sall qui consiste à tout donner à la France est néfaste pour le développement du Sénégal. Débarrassons-nous de la France (la France n’a pas d’amis, mais plutôt des intérêts disait le Général De Gaulle) et ainsi prenons notre destin en main. SAMUEL PHILIPS HUNTINGTON l’a bien illustré dans son livre monumental « THE CLASH OF CIVILIZATIONS AND THE REMAKING OF WORLD ORDER (LE CHOC DES CIVILISATIONS) ». Selon lui, pour qu’un pays se développe il faut impérativement que ce dernier prenne son destin en main. En s’appuyant systématiquement sur les exemples de la Chine, l’Inde, le Japon. Ces pays ont connus le développement grâce à la conservation de leurs valeurs et principes en rejetant de manière œcuménique l’occidentalisation (oui à la modernité et non à l’occidentalisation comme veut nous l’imposer Macky Sall). L’occidentalisation est une source de dépravation des mœurs pour notre pays. Un pays qui aspire au développement a impérativement vocation à conserver ses valeurs et principes.
In fine, peuple du Sénégal, étant sonneur de tocsin et n’ayant pas autres forces que ma plume, je dirais volontiers qu’un réveil national est plus que jamais nécessaire afin de déloger manu militari cette classe politique machiavélique servant que ses propres intérêts et non ceux du peuple (Le digne et noble fils du Sénégal président Abdoulaye Wade a montré la voie du « dégagisme » le 07 février 2019 lors de son retour au pays natal). La loi d’airain de l’oligarchie est à démolir de facto au Sénégal pour ainsi mettre en place une jeune et nouvelle élite politique servant les intérêts des populations.
A bon entendeur salut !
PAR JEAN MEISSA DIOP
NI HÉBERGEMENT, NI REPAS, NI TRANSPORTS AUX REPORTERS
On en est encore à demander - ou à se demander - si un candidat à une élection et en campagne électorale doit prendre en charge (hébergement, restauration, transport et éventuelles gratifications) à des journalistes couvrant son périple - AVIS D'INEXPERT
On en est encore là ; à demander - ou à se demander - si un candidat à une élection et en campagne électorale doit prendre en charge (hébergement, restauration, transport et éventuelles gratifications) à des journalistes couvrant son périple. Non, à notre avis. Aujourd’hui, comme hier - et il devrait en être de même demain - un homme politique en tournée électorale ne doit, n’a du et ne devra rien à un journaliste. Ce dernier est dans la caravane du politicien parce qu’il est à la recherche de l’information, une tâche pour laquelle sa rédaction le paye. Une tâche aussi ordinaire que toutes les autres que le journaliste accomplit sans attendre autre chose qu’obtenir l’information exacte et intéressante et dont la publication ou la diffusion profitera à l’organe de presse qui envoie le reporter. Dans cette mission, le journaliste n’a même pas à bénéficier de l’offre de transport de l’homme politique ou de son équipe politique ou de communication.
Dans ce cas d’espèce, l’éventualité est que l’homme politique et son équipe ayant offert des avantages au reporter se sentent la légitimité et le droit de lui demander des comptes ou de lui faire des réprimandes si n’est pas à leur goût un aspect du traitement de l’information – sur le candidat – par le journaliste. Et il est édifiant le témoignage de notre consœur Anne-Marie Fall qui, intervenant dans le débat lancé sur sa page Facebook par le journaliste Malick Bâ, ancien présentateur-vedette du journal sur Walf Fm puis la Rfm avant de se reconvertir conseiller en communication de la Direction du Trésor public, écrit : « A la présidentielle de 2000, lorsque j'ai conduit les équipes de presse qui accompagnaient mon candidat, personnellement, je n'ai empêché aucun reporter de faire son travail correctement. Et je pense que les dispositions que j'avais prises avaient beaucoup facilité la tâche aux confrères. Il s'agissait juste de les transporter et de les héberger dans les meilleures conditions. Nous partagions TOUT. Il arrive cependant que des reporters affectés à un candidat veuillent aller voir ce qui se passe ailleurs. Ce n'est point éthique. J'ai eu un souci avec l'un d'eux qui s'était absenté lors de notre meeting et qui a osé rédiger un papier très "réducteur" sur mon candidat. Je ne me suis pas gênée pour le lui faire savoir et j'ai appelé ses supérieurs pour me plaindre. »
A l’initiative du journaliste Malick Bâ, sur Facebook, le débat a fait rage sur le réseau social Facebook. Malick Bâ, a eu l’expérience désagréable et éreintante de la couverture d’une campagne électorale pour la présidentielle de 2007, loin des facilités offertes aux journalistes par le candidat en tournée électorale. « En 2007, se rappelle Bâ, quand on m'a chargé de suivre le candidat Idrissa Seck. Il arrivait à des reporters d'exiger des choses qu’ils n’auraient pas songé à demander à leur employeur. A Thiès, nous étions tellement frustrés (Jacques Ngor Sarr du « Populaire » et moi) du comportement de certains confrères que nous avons préféré rentrer à Dakar à bord d'un camion. »
Pour la gouverne de ces reporters embarqués, les « embeddeds », qui demandent des faveurs et un traitement presque princier, il faut rappeler avec insistance que le journaliste en reportage loin de chez lui et de sa rédaction, n’a pas à s’attendre à être logé dans un palace ni à se faire servir des plats de roi. La mise en garde du journaliste Moriba Magassouba intervenant dans ce débat est sans équivoque : « Accepter ce genre de pratiques, c'est en quelque sorte cautionner l'achat de conscience du journaliste ! Ça commence par une prise en charge et cela se termine par une enveloppe ! Pour une question d'éthique aucun journaliste digne de ce nom ne devrait cautionner de telles pratiques même si elles sont courantes ! Mais quand un « journal » envoie un reporter sans lui donner les moyens de faire correctement son boulot ne l'expose-t-il pas à la corruption !? »
Notre avis va dans le même sens, à savoir qu’aucune rédaction ne devrait, d'ailleurs, accepter que son reporter soit pris en charge par un politicien. Certes, le candidat en campagne trouve un intérêt à être « couvert » par des reporters, mais l'organe de presse a, lui, intérêt à couvrir un candidat parce qu'il est à la recherche d'une information qui pourrait faire la notoriété et la crédibilité de son journal.
Pour la couverture de la campagne électorale pour la présidentielle de février 1993, Wal Fadjri avait mis en œuvre un concept de couverture efficace et, faisant éviter les risques de dépendance et connivences. Ainsi, plutôt que de mettre un journaliste derrière chaque candidat, la rédaction avait choisi une couverture par thème et par zone. Ainsi, le reporter se rendait dans une zone et y attendait et couvrait tout candidat qui y passait par là. En plus de cela, il choisissait des sujets spécifiques à sa zone de couverture. Votre serviteur avait été envoyé dans la région de Kaolack.
Trois semaines dans la caravane d’un home politique ne laissent pas forcément le journaliste indemne de toute connivence, de toute sympathie, de toutes accointances qui pourraient se poursuivre bien après la campagne électorale. La seule conduite qui prémunisse contre ces phénomènes sont une force de caractère et cette « boussole conceptuelle » qu’offrent l’éthique et la déontologie, le sens des responsabilités. Et l’organe de presse y joue son rôle en mettant son reporter à l’abri du besoin et des générosités qui créent des connivences.
Il est arrivé, par le passé, que la presse sénégalaise ait perçu de l’État une subvention au titre de sa couverture d’une campagne électorale. De tels fonds n’ont pas toujours été utilisés par les allocataires de manière transparente et dans l’intérêt de l’organe de presse et des journalistes.