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19 septembre 2025
LA DECLARATION DE MGR BENJAMIN NDIAYE TRES ATTENDUE, CE LUNDI
Occasion pour l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye, dont la déclaration est attendue aujourd’hui à sa Résidence Les Badamiers, de revenir sur l’actualité et inviter les fidèles à un retour à Dieu, dans un contexte préélectoral très tendu au Sénégal.
Message de noël dans un contexte de tension préélectorale au Sénégal
La communauté chrétienne célèbre Noël demain, mardi 25 décembre, commémorant la naissance du Christ.
Noël 2018 sera fêté demain, mardi 25 décembre. En cette occasion, le message du Pape François est très attendu, en plus de ceux des chefs de l’Eglise un peu partout à travers le monde, revenant sur l’actualité et invitant les fidèles à un retour à Dieu. Au Sénégal, l’archevêque de Dakar Mgr Benjamin Ndiaye, dont la déclaration est attendue aujourd’hui, lundi 24 décembre 2018 à sa Résidence Les Badamiers, ne sera pas en reste, dans un contexte marqué par une tension préélectorale réelle. Ce avant les messes de minuit qui seront une opportunité pour les évêques, des curés autres religieux d’en faire autant avec les communautés locales, dans le cadre du réveillon de Noël. Il s’agit de la soirée du 24 décembre qui précède Noël et qui fait souvent l’objet d’un long repas, généralement familial, parfois accompagné d’autres célébrations telle que la messe de minuit.
Revenant sur le sens de cette liturgie, Eglise.catholique.fr souligne que «pour les chrétiens, la fête de Noël (du latin natalis, «naissance», «nativité») célèbre la naissance de Jésus, Fils de Dieu, le Sauveur attendu, annoncé par les prophètes.» Comme le racontent les évangélistes Luc et Mathieu, Marie «mit au monde son fils premier-né; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire». Dans les environs, se trouvaient des bergers.
L’Ange du Seigneur s’approcha et leur dit : «Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire». «Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers, commentait récemment le pape Benoit XVI. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels ; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et sa pauvreté».
QUI POSSÈDE QUOI DANS CE PAYS?
L'Algérie lance une opération de recensement de ses fortunés
La Tribune Afrique |
Sylvain Vidzraku |
Publication 24/12/2018
Le ministre algérien des finances, Abderrahmane Raouia, a envoyé une note à ses homologues du commerce, du travail, de l'industrie et de la caisse de la sécurité sociale leur demandant de procéder à un recensement des patrimoines des riches du pays. Cette nouvelle opération des autorités du pays démarre alors qu'un projet de taxe sur la fortune avait déjà échoué plus tôt dans l'année.
Le gouvernement algérien veut recenser "ses" riches. L'opération a été lancée cette semaine par le ministre algérien des finances, Abderrahmane Raouia, qui a envoyé une note aux ministres algériens du commerce, du travail, de l'industrie et de la caisse de la sécurité sociale, dans laquelle il leur a demandé de procéder à un recensement des patrimoines des riches.
D'après le quotidien Echorouk qui rapporte l'information, le ministre Raouia a indiqué que la démarche vise à déterminer non seulement le nombre de riches en Algérie, mais également leurs richesses. Selon lui, l'opération nécessite de déterminer les salaires des riches, leurs biens, leurs cotisations à la sécurité sociale, les sommes qu'ils dépensent lors de leurs voyages, etc.
Déterminé à aller au bout de cette nouvelle opération, Abderrahmane Raouia a assuré que si 5% échappent à cette opération en la déjouant, le ministère des finances aurait quand même réussi à en identifier 95%. Ce serait déjà un important acquis, a indiqué le ministre.
Après l'échec de la Taxe sur la fortune
Ce n'est pas la première fois que l'Etat algérien tente, officiellement, d'identifier les fortunes nationales. En fin d'année dernière, le projet de loi de finances 2018 soumis au Parlement algérien, avait introduit un impôt sur la fortune en déterminant le type de patrimoine assujetti et la destination des recettes provenant de cet impôt. Pour payer cette taxe particulière, il fallait avoir un patrimoine d'une valeur globale supérieure à 50 millions de dinars.
Malgré la grande campagne gouvernementale, avec le premier ministre Ahmed Ouyahia, qui avait indiqué que les recettes tirées de cet impôt devraient aller à 60% au budget de l'Etat, à 20% aux budgets communaux et à 20% au Fonds national du logement, le projet a été rejeté par la Commission de finances du Parlement, après avoir suscité de vives polémiques.
Mais pour sa nouvelle opération vis-à-vis des riches, Abderrahmane Raouia ne veut pas d'un nouvel échec. Il a confié que cette fois, les choses se feront de manière différente puisque plusieurs services et ministères sont inscrits dans cette opération de recensement des riches.
Le Président gabonais, Ali Bongo Ondimba, « sera de retour ce soir au Gabon, selon des sources généralement bien informées ». C’est ce qui a été annoncé, ce dimanche 23 décembre 2018. Qu’en est-il concrètement ?
Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba, est-il déjà arrivé au Gabon ? La réponse est OUI, si l’on se fie aux informations livrées par le site Medias24, qui, dans son édition de ce dimanche 23 décembre 2018, a indiqué que le dirigeant, interné au Maroc pour une rééducation, après un accident vasculaire cérébral sévère contracté en Arabie Saoudite, a pris le chemin du retour dans son pays. Pour l’heure, cette information n’a été ni confirmée, ni infirmée du côté de Libreville.
Le Président gabonais a été hospitalisé le 24 octobre 2018 à Riyad, en Arabie Saoudite. Cela faisait suite à un accident vasculaire cérébral survenu lors du forum économique Future Investment Initiative. Le 28 novembre, après près d’un mois passé à Riyad, Ali bongo était transféré au Maroc, sur invitation de son ami et frère, le roi Mohammed VI, pour poursuivre son traitement. Admis dans un premier temps à l’hôpital militaire de Rabat, Ali Bongo a poursuivi son séjour marocain dans une résidence privée.
A lire : Gabon : la preuve qu’Ali Bongo est… paralysé
Au moment où l’opposition gabonaise s’agite et veut coûte que coûte une information claire sur l’état de santé d’Ali Bongo, l’on apprend que le dirigeant a regagné son pays. Vrai ou faux ? La lumière dans les heures qui suivent. Toujours est-il qu’AFRIK,COM, dans une de ses publications, insistait que le chef de l’Etat gabonais, au vu des images prises au Maroc, était paralysé, victime d’une hémiplégie côté droit. S’est-il remis de cette paralysie partielle ? Rendez-vous avec le temps.
LA CLASSE POLITIQUE EN ÉBULLITION DANS LES JOURNAUX
Dakar, 24 déc (APS) - Les journaux parvenus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) s’intéressent quasi-exclusivement à l’actualité politique dont les acteurs ne s’accordent plus de répit à mesure qu’approche l’élection présidentielle du 24 février prochain.
La poursuite des investitures de candidats à la candidature à cette future élection présidentielle semble avoir intrigué Le Témoin Quotidien qui n’hésite pas à évoquer des ’’prolongations’’ pour des candidats qui attendent la validation de leur candidature par le Conseil constitutionnel.
’’Bien que certains candidats aient déjà déposé leurs dossiers au Conseil constitutionnel, on continue toujours à les investir’’, souligne le journal qui cite les investitures de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, par les Forces démocratiques sénégalaises (FDS), du président sortant, Macky Sall, par ALSAR (And Liguey Senegal ak Racine), un mouvement dirigé par l’homme d’affaires, Racine Sy, ou encore de Boubacar Camara, par le mouvement FIPPU (refus en français).
Le président du parti Rewmi ‘’passe la balle au peuple’’, affiche à sa Une Vox Populi qui fait savoir qu’Idrissa Seck ‘’met les Sénégalais devant leurs responsabilités’’ sur le choix du futur président de la République. Le journal met également en lumière la réaction du Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne aux suspicions entourant la validation des candidatures.
‘’C’est le Conseil constitutionnel qui validera les candidatures à l’élection présidentielle du 24 février. Tout ce bruit n’a pas lieu d’être. Le moment venu, le Conseil constitutionnel publiera la liste des candidats’’, déclare-t-il dans des propos rapportés par la publication.
Pendant ce temps, le Parti démocratique sénégalais (PDS), par la voix de son secrétaire national adjoint, continue d’étaler ses suspicions au sujet de la validation de la candidature de Karim Wade à cette élection. Dans les colonnes de Sud Quotidien, Omar Sarr pense que le parti au pouvoir a peur de Wade-fils et de l’ancien maire de la capitale, Khalifa Ababacar Sall.
La candidature du premier est compromise par sa condamnation définitive à six ans de prison et à une amende de 138 milliards de francs par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, alors que l’ancien responsable du Parti socialiste sera fixé le 3 janvier prochain avec la décision attendue de la Cour suprême sur son pourvoi en cassation.
Il avait été condamné en première et en seconde instance à cinq ans d’emprisonnement dans le cadre de sa gestion de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar pour escroquerie, entre autres, sur les deniers publics.
Un rejet de son pourvoi pourrait sonner le glas de ses ambitions politiques au regard des dispositions de la loi sénégalaise fixant les conditions d’éligibilité à une élection présidentielle.
’’C’est la première fois au Sénégal qu’un président de la République se sert de l’appareil judiciaire pour disqualifier des candidats à l’élection présidentielle’’, fustige le professeur Abdoulaye Bathily, en réaction à cette actualité, dans les colonnes du journal La Tribune.
’’Voilà cinquante ans que je participe au combat politique au Sénégal et c’est la première fois que l’on fait écarter par la justice, des candidats à la présidentielle’’, insiste-t-il.
L’AS Quotidien s’intéresse également à la présidentielle mais rend compte des mises en garde du khalife général des Tidiane, contre les violences électorales. Sous le titre : ‘’Fatwa de Serigne Mbaye Sy contre les pyromanes’’, le journal renseigne que le religieux tente de conscientiser les responsables politiques et leurs militants sur les risques de violences électorales.
‘’Il trouve que les dénigrements, les accusations et les calomnies constituent généralement les programmes des hommes politiques’’, lit-on dans les colonnes du journal.
Loin de cette agitation politique, Enquête a préféré entretenir ses lecteurs des difficultés des Sénégalais à disposer d’une habitation, à travers un dossier intitulé : ‘’La hantise d’un toit’’.
’’Dans l’immobilier, ce sont les pauvres qui trinquent, les riches en profitent et l’Etat semble impuissant alors que les prix flambent’’, fait remarquer le journal qui fait ainsi état d’un accaparement par une minorité, alors que la propriété reste hors de portée à l’écrasante majorité des Sénégalais
Quand Martin Rey-Chirac, le petit-fils de Jacques Chirac, parle de son grand-père... C'est bouleversant !
Martin Rey-Chirac, le seul petit-fils de l’ex-chef de l’État était présent à l’occasion du Prix culture pour la paix. À cette occasion, on a pu découvrir un homme discret qui s’est pourtant confié sur son grand-père. Sur la scène du musée du Quai Branly, il évoque des moments intimes et avoue se rendre chaque dimanche chez son grand-père. Il déclare : « Je suis passé l’embrasser. Bien sûr, la maladie est là, patiente et impatiente. Comme la pendule de Brel, elle l’attend. Mais quand on lui fait face, dans son vaste fauteuil, il est toujours impressionnant. »
Selon Martin, il est toujours l’homme simple et drôle que les Français ont connu durant son mandat. Il ajoute : « Il est toujours le même, faisant plaisanteries et calembours, avec cet humour qui est le défi ultime des forts face à l’adversité. La maladie ne le vaincra jamais. Elle ne vaincra jamais ni la prestance de son absolue dignité ni son humanité. » Des mots bouleversants… Et ce n’est pas les récentes rumeurs concernant le passé sulfureux de l’ancien président qui vont entacher sa réputation, il est et restera l’homme que les citoyens ont élus.
CONFIDENCES SUR LE COUPLE CHIRAC
«Chirac aimait les femmes, mais pas au sens sexuel. Il les aimait pour leur beauté, leur intelligence. Bernadette Chirac, "elle en a 'tué' du monde ! Elle n'est pas commode, mais j'étais le seul capable de la faire rire»
Durant dix-huit ans, André D., surnommé Max, a côtoyé de très près le couple Chirac. L'homme a été durant toutes ces années le chauffeur personnel de l'ancien président de la République, une fonction qui lui a permis d'accéder aux coulisses de la vie de Jacques et Bernadette Chirac.
Jacques Chirac ne parle plus, quasi-reclus dans un hôtel particulier du 6e arrondissement de Paris, non loin du Sénat, prêté par des amis. Affaibli par la maladie, l'ex-chef de l'État qui a fêté ses 86 ans le 29 novembre dernier force l'admiration de ceux qui ont eu le privilège de le côtoyer. Parmi eux, André D. qui se fait appeler Max en référence au film Mad Max.
Chauffeur particulier de Jacques Chirac durant dix-huit ans, Max admire au point plus haut son ancien employeur, jusqu'à l'avoir considéré comme son propre père. Au plus près du couple présidentiel durant une longue période, l'ex-chauffeur se confie dans les pages du magazine Closer le 21 décembre 2018. L'homme y décrit Jacques Chirac comme "un homme simple, d'une grande humanité, à l'intelligence hors norme". L'ancien chef de l'État n'avait que quelques pêchés mignons : "La bière Corona, le tabac et la langue de boeuf !" "Gentleman", Jacques Chirac appréciait la compagnie féminine mais jamais au-delà des limites de la décence : "Quand le patron fricotait avec une femme, il y allait une fois, jamais deux ! (...) Certes, il aimait les femmes, mais pas au sens sexuel. Il les aimait pour leur beauté, leur intelligence..."
S'agissant de Bernadette Chirac, Max garde le souvenir d'une femme au caractère difficile mais qu'il arrivait malgré tout à détendre : "Elle en a 'tué' du monde ! Elle n'est pas commode, mais j'étais le seul capable de la faire rire." L'ancienne première dame a toujours fait passer sa famille en priorité, quitte à s'effacer. "Madame Chirac aura passé sa vie entière à se sacrifier au nom de la cohésion familiale. Elle a toujours subi sans rien dire. Elle était très dure envers elle-même. Je ne l'ai jamais entendue se plaindre ni formuler aucune critique vis-à-vis de son sort", confie Max.
Bernadette et Jacques Chirac ont eu deux filles, dont Claude qui "n'a pas eu d'enfance". "Elle a fait des études mais elle n'était pas douée. Grandir sans son père, entièrement dévoué au peuple français, c'était dur ! Avec sa mère, c'était pas le grand amour non plus...", assure l'ancien chauffeur. Un jour de 1988 restera à jamais gravé dans sa mémoire, celui où Laurence Chirac, décédée en avril 2016, a fait une tentative de suicide, une parmi beaucoup d'autres.
«IL FAUT QUE LE VERDICT DES URNES SOIT RESPECTE»
La présidence 2019, la gouvernance de Sall, l’église et la politique, sa mission de prélat, la doctrine sociale de l’Église catholique, dans cet entretien exclusif accordé à Afrika Stratégies France, Mgr Benjamin Ndiaye répond sans détour
PUn homme simple et courtois, prudent et respecté, l’archevêque de Dakar est un monument de la vie religieuse au Sénégal. Chez Mgr Benjamin Ndiaye la mythique discrétion est perçue plutôt comme un signe d’efficacité au service de Dieu et des hommes. Alors que son poste métropolitain est traditionnellement cardinalice, les cardinaux Thiandoum et Sarr l’y ayant précédé et bien qu’il est probable qu’il soit élevé au cardinalat, il perçoit sa mission avant tout comme « service et disponibilité ». Dans une interview accordée à Afrika Stratégies France, il revient sur l’engagement politique de l’Eglise, le cas du Sénégal et explique pourquoi une certaine distance est nécessaire entre les pouvoirs temporel et spirituel. Une belle interview qui se déroule dans son archevêché sis au Plateau au cœur de la ville de Dakar, à 10 minutes de marche de la présidence. La gestion de Sall, l’implication de l’église dans la politique, sa mission de prélat, la doctrine sociale de l’Église catholique, il n’évite aucune question. Précis, pertinent, direct. Entretien.
Afrika Strategies France : Vous êtes archevêque de Dakar depuis seulement 4 ans et évêque depuis près de deux décennies. Pourquoi l’Eglise au Sénégal reste-t-elle si loin de la politique alors que sur le continent, les épiscopats sont des alerteurs de conscience pour les acteurs politiques?
Benjamin Ndiaye : C’est une appréciation que de dire que l’église est loin de la politique. Je pense quand même que c’est important de faire le distinguo entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel. Cela peut expliquer une certaine distance de l’église de la chose politique. Mais l’église n’est pas si éloignée que cela si la chose politique concerne précisément le bien et la gestion de la cité. Cela dit, je pense aussi que compte tenu peut-être des conditions de paix que connaît notre pays, nous n’avons pas trop de conflit à arbitrer comme d’autres épiscopats dans d’autres pays.
Justement au Togo ou en RDC, on a vu l’implication des épiscopats dans la gestion des crises politiques …
C’est parce que les situations s’y prêtent. Et souvent l’église est même interpellée à apporter sa caution morale à une recherche de la paix et de l’harmonie de la société. Je pense que c’est dans ce cadre qu’il faut expliquer qu’en RDC, au Togo ou ailleurs les épiscopats puissent s’engager plus directement.
On note aussi une sous-représentation des catholiques dans l’institution parlementaire. A l’Assemblé Nationale, en 2017, sur les 150 députés, il y avait 3 chrétiens et sur les 60 femmes, une seule chrétienne…
Je pense que la hiérarchie catholique est fondée à marquer une certaine distance par rapport à la chose politique. Mais ce n’est pas le cas du citoyen chrétien sénégalais qui doit s’impliquer dans la vie et la gestion de sa société. De ce point de vue-là, malgré les nombreux appels lancés par les évêques, nos communautés restent encore assez timorées, timides, ne s’engagent pas suffisamment. Je crois que nous avons le complexe de la minorité et peut-être aussi un complexe d’infériorité qui fait qu’on ne s’engage pas alors que nous avons quand même l’évangile qui est une force, nous avons en plus, souvent bénéficié d’une bonne éducation à travers nos écoles.
Monseigneur, le Pape François fasciné par Robert Schuman, a souvent encouragé les catholiques à s’engager dans « la politique propre et positive ». Nous sommes à quelques semaines de la présidentielle et l’église du Sénégal semble bien muette ?
Elle n’est pas si muette que cela. Peut-être qu’elle ne bat pas le tam-tam pour dire : -‘je veux parler’, mais l’église est là, bien active. Nous avons une commission justice et paix par exemple qui se préoccupe beaucoup des conditions pratiques d’une bonne consultation pour les prochaines élections présidentielles. Cela dit, nous invitons aussi les fidèles à s’engager. Nous ne disons pas vous allez vous engager pour untel ou untel, mais ce sur quoi nous insistons c’est le fait de s’engager pour le bien de la cité. Je pense aussi que psychologiquement, le chrétien peut se poser des questions. Et c’est des questions que je me pose aujourd’hui. Mais tous ces prétendants à devenir présidents, il faudrait leur poser la question : – Pourquoi ils veulent être présidents ? Est-ce pour commander ? Est-ce pour avoir des avantages ou est-ce pour servir leur pays ? Parce qu’on a l’impression que c’est l’ambition qui l’emporte sur le désir d’être au service de son pays, de son développement, du bien commun, etc.
L’on comprend que vous incitez les fidèles à entrer dans l’arène. Mais est-ce qu’il y a une limite dans l’engagement politique d’un chrétien notamment catholique ? Si oui, laquelle ou lesquelles ?
Les limites sont des questions morales. Nous avons une morale et il faut que les options politiques que l’on défend soient en adéquation avec notre point de vue moral. Aujourd’hui on parle beaucoup de planification familiale. Nous sommes d’accord pour dire qu’il faut travailler à une maitrise des naissances. Mais nous ne préconisons pas des méthodes artificielles pour cela. Nous préconisons plutôt des méthodes naturelles pour la planification familiale.
A quoi faites-vous référence en parlant de méthodes artificielles ?
Ce sont des méthodes comme la prise de la pilule qui intervient directement dans le processus naturel de transmission de la vie. Or, par une bonne connaissance de la physiologie des personnes, on est mesure de pouvoir maîtriser la fécondité. Donc c’est cela, la position de l’église.
N’est-ce pas l’engagement et l’accession aux postes de décision qui devraient permettre aux catholiques de défendre leur point de vue moral ?
Tout à fait. C’est pour cela que l’abstention n’est pas une bonne chose. Il faut être dans le champ politique, il faut entrer dans l’arène. J’ai eu l’occasion récemment suite au décès de Bruno Diatta (Ndlr : ancien chef de protocole de la présidence) de rappeler que nous avons un double impératif. Le Christ nous dit : – «nous sommes sel de la terre». Le sel se dilue, on ne le voit pas mais on le sent. Mais en même temps, nous sommes lumière du monde et ça se voit, ça éclaire.
La tension monte depuis plusieurs mois par rapport à la présidentielle. Plusieurs candidats sont éliminés dont Karim Wade et Khalifa Sall. Quelle lecture faites-vous de la situation politique du pays ?
Vous savez, nous avons choisi comme thème de l’année dans l’archidiocèse de Dakar «La Vérité». Le christ dit : – «C’est la vérité qui fera de vous les hommes libres» et cette vérité-là, nous ne la créons pas mais nous la recevons de Dieu. C’est Dieu qui a façonné notre conscience, qui nous a donné aussi un sens moral. – Est-ce que je dis, ce que ce je fais en tant qu’acteur politique répond à la morale que j’ai reçue de Dieu ? Voilà la véritable interrogation. Je ne réponds pas à la place des autres, mais je lance cette interpellation : – Agissons selon la vérité qui vient de Dieu ?
Vous vous interrogiez sur les réelles motivations des aspirants au poste de président de la république. Ça veut dire que l’Eglise est déçue de ceux qui ont dirigé le pays jusqu’ici ? En d’autres termes, quel regard jetez-vous sur le mandant finissant du président Macky Sall ?
Je ne me ferai pas ici l’auteur d’une appréciation de ce mandat. Je le laisse aux acteurs politiques et garde la réserve qui doit être la mienne. Cela dit, quand on voit ce à quoi les hommes sont capables d’arriver pour parvenir au pouvoir, vous vous dites quand même qu’il y a un problème. C’est comme si le pouvoir était une fin en soi. Alors que le pouvoir, c’est un service. Je vois simplement dans ce pays quand on nomme quelqu’un ministre, pour nous il est comme au sommet. Or ministre étymologiquement parlant, c’est le serviteur. Donc peut-être notre mental doit changer par rapport à la chose publique parce que nous devons être au service du bien commun, servir et non pas se servir comme aimait dire mon prédécesseur.
Concrètement Monseigneur, l’église est-elle déçue ou satisfaite ?
C’est vrai que nous apprécions des actions qui sont menées aujourd’hui en faveur du peuple en termes de développement populaire. Nous sommes très attentifs quand les services de base deviennent accessibles : l’accès à l’eau, à l’électricité, à une communication facile à travers les routes et les pistes de production. On ne peut pas faire fi de cela. Nous saluons vraiment les actions qui sont menées dans ce sens-là. Je n’ai pas la compétence de dire en terme économique où est ce que nous en sommes. Je n’ai pas les paramètres qu’il faut pour cela. Je le laisse aux spécialistes. Mais ce sur quoi je vais insister est que c’est le peuple qui est souverain et c’est le peuple qui décide. Laissons au peuple le soin de décider qui il veut choisir pour le gouverner. C’est de sa prérogative essentielle.
Vous n’avez pas une appréciation du fonctionnement des instituons de la République ?
J’ai une appréciation globale. Je pense qu’on peut mieux faire. Dans ce pays, on devrait faire preuve davantage de discipline dans tout ce que nous faisons, qu’on n’instrumentalise pas les structures, ni les services publics, ni même la religion. Mais qu’on ait le souci de se mettre au service des autres. C’est toujours le même problème qui revient : la préservation et la promotion du bien commun. C’est cela qui peut assurer un développement de tout le monde. Il faut qu’on se donne les moyens de scrutins transparents, justes pour que vraiment ce qui sort des urnes soit le verdict populaire, ce que le peuple a décidé pour son avenir. Cela me paraît important.
Etre archevêque de Dakar, c’est aussi être près du centre du pouvoir, la capitale, cela implique des obligations politiques particulières ?
Oui, on peut le dire. Il y a certainement des incidences politiques parce qu’à la tête d’une communauté, je me dois aussi de pouvoir préserver les intérêts de cette communauté et de pouvoir me faire l’écho de ses besoins, comme de remercier pour la manière dont ses besoins-là sont pris en compte. Donc je me suis rendu compte du rôle éminemment politique de la fonction d’archevêque parce que vous rencontrez effectivement des hommes d’Etat, les politiciens de tous bords, -parce que j’en reçois beaucoup-, qui viennent me voir, qui exposent leurs programmes, qui s’inquiètent de ceci, qui font l’analyse de cela. Puis à côté de ceux-là, il y a beaucoup de segments de la société civile, des chefs religieux musulmans, des acteurs économiques, des intellectuels, des syndicats… Bref à longueur de journée, il y a des audiences que je fais comme cela qui me permettent ainsi de prendre le pouls et la température de notre pays.
Et comment vivez-vous tout ce décalage entre vos anciennes fonctions dans un petit diocèse et vos fonctions actuelles avec une lourde responsabilité ?
J’ai une grande nostalgie de Kaolack. J’ai beaucoup aimé le cadre de ce diocèse où les chrétiens sont une infime minorité. Ils représentent 1% de la population mais avec des petites communautés très attachantes qui sont bien en harmonie avec les populations locales. Le défi à Dakar, c’est le nombre parce que d’abord les ¾ des chrétiens du Sénégal se trouvent dans l’archidiocèse de Dakar. Donc on a de fortes communautés. Et aujourd’hui ce qui m’interpelle le plus c’est la banlieue dakaroise où nous avons de plus fortes communautés, où nous devons fonder des paroisses, nous n’en avons pas les moyens matériels, nous avons des abris provisoires qui servent de lieu de culte. Parfois il n’y a pas de maisons pour les prêtres, il faut louer quelques choses. Mais c’est une communauté enthousiasmante de ce pont de vue-là.
Prenant en compte ce que vous entendez de la part des fidèles, voire des Sénégalais ordinaires, vous arrive-t-il de dire aux autorités : – «Ecoutez ce que vous êtes sur tel ou tel aspect de la gouvernance, vous n’êtes pas sur la bonne voie, le peuple n’est pas content?»
Oui ! Peut-être pas sous cette forme directement. Mais nous nous efforçons de rendre attentif à des priorités. Ce n’est pas seulement que le peuple n’est pas content. Le peuple peut même être victime de dérives. Je pense que dans ce pays, l’un des plus grands des défis c’est quand même qu’on accepte de cheminer avec une certaine discipline. Chacun veut faire à sa façon et n’entend pas se faire dicter la loi.
Mgr Benjamin Ndiaye l’archidiocèse Métropolitain de Dakar souvent était un siège cardinalice. ?
Ça franchement… Vous me posez une question à laquelle je n’ai pas de réponse. En tout cas, ce n’est pas dans mes préoccupations. Je pense que c’est le pape qui choisit qui il nomme cardinal. Et Quand on est fait cardinal ça veut dire que le pape a confiance en vous pour faire de vous son conseiller. Donc ça c’est vraiment de son libre arbitre. Mais je fais mon travail.
Par Afrika Stratégies France
VIDEO
MOUSCOU : QUAND POUTINE INAUGURAIT LA PLUS GRANDE MOSQUÉE D'EUROPE
Apres 10 ans de rénovation grandiose, la grande mosquée rouvre ses portes à Moscou. La surface de la mosquée a été multipliée par 20 et peut maintenant accueillir jusqu’à 10 000 fidèles. Des présidents russe, palestinien et turc participent à son inauguration.
DAKAR-AIBD : LA BAISSE DES TARIFS DU PÉAGE ENTRE EN VIGUEUR LUNDI
"L’Etat du Sénégal informe tous les usagers que la baisse annoncée des tarifs du péage (…) de l’autoroute sera effective ce lundi 24 décembre 2018, à partir de 6 heures, notamment sur le trajet Dakar-AIBD qui [s’élève] à 2.000 francs CFA au lieu de 3.000"
La baisse des prix du péage d’autoroute entre Dakar et l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) va entrer en vigueur lundi 24 décembre, annonce un communiqué de l’Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux (APIX).
‘’L’Etat du Sénégal informe tous les usagers que la baisse annoncée des tarifs du péage (…) de l’autoroute sera effective ce lundi 24 décembre 2018, à partir de 6 heures, notamment sur le trajet Dakar-AIBD qui [s’élève] à 2.000 francs CFA au lieu de 3.000’’, déclare l’APIX.
Le prix du péage entre Dakar et Sébikotane est fixé à ‘’500 francs CFA au lieu de 800’’, ajoute le communiqué.
Le président de la République, Macky Sall, a promis jeudi une baisse des tarifs des péages d’autoroute, que les usagers ne cessaient de réclamer, jugeant les prix très élevés.