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19 septembre 2025
«POURQUOI J’AI RALLIE LE CAMP PRESIDENTIEL»
Abdoulaye Baldé, le président de l’Ucs (union centriste du Sénégal) qui vient de transhumer vers la mouvance présidentielle n’a pas mis trop de temps pour annoncer sa couleur.
Jean DiATTA, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 24/12/2018
Accueilli triomphalement à Ziguinchor par ses partisans ce week-end, il a indiqué la direction à suivre pour donner une victoire haut la main au président Macky Sall dès le premier tour avec plus de 80 % des suffrages. Et pourquoi pas 100 % tant qu’il y est… Pour cela, il a invité avec force ses militants à s’investir sur le terrain avec lui pour porter la bonne parole, autrement dit expliquer aux populations pourquoi il faut soutenir la réélection de son nouveau mentor Macky Sall.
Mais avant cette consigne de vote, Abdoulaye Baldé avait expliqué largement les raisons qui ont motivé sa décision, contre toute attente, de transhumer dans le camp de la majorité présidentielle. A l’en croire, après avoir évalué les forces de son parti et écouté les conseils de beaucoup de personnalités aussi bien du pays qu’étrangères, il a compris que son objectif de remporter l’élection présidentielle ne peut pas se réaliser à l’horizon de février 2019. ‘’Depuis 2012, année de la création de notre parti, nous avons pris part à plusieurs compétitions électorales, et notamment aux élections locales de 2014, marquées par notre victoire au niveau de plusieurs mairies et deux conseils départementaux (Ziguinchor et Oussouye). Mais entretemps, plusieurs maires et beaucoup de mes lieutenants nous ont quittés pour rejoindre le camp présidentiel.
Tout comme d’autres de mes lieutenants qui étaient autour de moi. il est vrai que mon aura dépasse les limites de notre parti, mais c’est le parti qui est mon pilier, si je dois aller sous d’autres cieux, c’est ce parti qui doit m’accompagner. Quand j’ai évalué donc nos forces, je me suis dit qu’il va être très difficile pour nous de gagner la présidentielle à venir. La victoire était difficile parce que nous avions engagé un combat présidentiel. Nous avons, depuis plus de six ans, parcouru l’ensemble du Sénégal, nous avons mesuré nos forces. C’est vrai que nous avons un grand parti parce que nous sommes présents dans toutes les instances électives nationales. Nous sommes au niveau de l’Assemblée nationale, au Haut Conseil des Collectivités territoriales, nous contrôlons plusieurs collectivités locales et nous avons plus d’un millier de conseillers au niveau national. Nous sommes dans la diaspora et nous sommes aussi dans toutes les écoles et grands instituts de ce pays. Donc, c’est un parti fort que nous avons.
A preuve, au soir des élections législatives passées, la coalition que nous avons eu l’honneur de diriger a été classée cinquième derrière la coalition Benno bokk Yaakaar, la Coalition « gagnante », la coalition Taxawu Dakar et le Pur, nous sommes venus cinquième sur 47. Nous sommes donc un parti fort, structuré mais nous avons décidé, à l’évaluation de nos forces, de différer notre ambition présidentielle de cinq ans pour venir accompagner le président Macky Sall. Cela a été motivé par plusieurs raisons, je vous l’ai dit. En dehors des interventions de plusieurs hautes personnalités de tous bords du Sénégal, mais aussi de l’internationale démocratique centriste à laquelle j’appartiens, de plusieurs personnalités politiques françaises qui partagent la même famille politique que moi, j’ai donc décidé d’aller soutenir la candidature du président Macky Sall compte tenu aussi de tout ce qu’il est en train de faire dans notre région. Nous allons amplifier ça à ses côtés pour que la souffrance qu’a connue notre peuple, la souffrance des populations de la Casamance soit abrégée. J’ai salué tantôt la construction du pont sur le fleuve Gambie qui va sensiblement changer le visage de la Casamance et la perception des Casamançais par rapport au reste du Sénégal. Vous pourrez partir de jour comme de nuit. Vous savez que nos marchandises étaient souvent bloquées pendant des jours au niveau de la Gambie. Les dépouilles mortelles qui venaient du nord du Sénégal étaient bloquées parce que le bac était fermé. Tout cela, c’est terminé, ça va changer. Cela seulement constitue un motif suffisant de venir aux côtés du président Macky Sall sans compter les nombreux projets que nous allons dérouler pour le compte de la ville de Ziguinchor’’, a expliqué laborieusement Abdoulaye Baldé pour justifier sa transhumance.
Et d’ajouter : ‘’nous allons construire, dans le cadre de Promovilles, une quinzaine de kilomètres de routes, les travaux ont déjà commencé et cela nous permettra de carrément désenclaver tous les quartiers de la périphérie de Ziguinchor et de densifier le réseau routier au niveau du centre-ville, du quartier de Boucotte et tous les vieux quartiers comme celui de Santhiaba. Nous avons aussi, dans le cadre du PACASEn, une enveloppe financière de 5 milliards qui a été remise à la commune de Ziguinchor. Cela va nous permettre de construire des routes, de réparer la voirie au niveau des HLM Néma et de certains quartiers de Ziguinchor. Nous allons aussi construire un Ziguinchor City-center où toutes les commodités seront réunies en matière de sport, culturel, récréative, familiale parce que nous allons y installer beaucoup d’infrastructures’’.
Selon le leader de l’UCS, les infrastructures ne seront pas confinées à Ziguinchor commune seulement puisqu’il serait également prévu de nombreux ouvrages dans la zone rurale et dans les départements d’Oussouye et Bignona où d’importantes routes seront construites ». Abdoulaye Baldé jure que son parti — ou ce qui en reste… — n’est pas venu auprès du président Macky Sall pour chercher des postes comme peut le penser une certains opinion, mais c’est plutôt pour le faire réélire. ‘’ J’ai expliqué tantôt que ma décision a été très difficile et courageuse aussi parce que nous ne sommes pas venus pour quémander des postes. Nous sommes venus à un moment où il n’y avait plus de postes à distribuer parce que le mandat est terminé. Nous sommes venus pour nous engager auprès du président Macky Sall pour combattre afin qu’il ait un deuxième mandat. Donc, la transhumance, nous ne la connaissons pas parce que transhumer c’est d’aller d’un parti politique vers un autre. Mais nous on est venu au moment où tout était fini. nous sommes venus à un moment où il s’agissait d’aller à une bataille électorale qui sera peut-être difficile et qui, si nous continuons cette mobilisation et cet engament, va nous mener directement à la victoire au soir du 24 février 2019’’ assure Abdoulaye Baldé.
Dans la foulée, il a révélé que ses contacts avec le président Macky Sall ne datent pas d’aujourd’hui. ‘’il m’avait déjà tendu la main entre les deux tours de 2012, lors des locales et lors des législatives’’, insiste-t-il avant de finir son speech par cette précision. ‘’notre parti ne s’est pas fondu dans le parti présidentiel, nous sommes allés dans la coalition majoritaire Benno bokk Yaakaar’’. Que de justifications pour essayer de faire avaler les couleuvres d’une transhumance !
PAR MADIAMBAL DIAGNE
LA MEILLEURE RÉPONSE À KARIM
Il reste encore sur le tableau du Sénégal que lui et son père ont laissé : un Sénégal avec une croissance des plus faibles de l'Uemoa, un Sénégal avec plus de 900 heures de coupures d’électricité par an, un Sénégal en retard
Quelqu’un disait devant le groupe consultatif, réuni par le Sénégal le 17 décembre 2018, au siège de la Banque mondiale à Paris, que «les banquiers restent les gens les plus compliqués et exigeants au monde et que s’ils décident d’investir leurs ressources quelque part, c’est justement parce qu’ils ont fini d’évaluer les risques».
Le président de la Banque africaine de développement, le Dr Adesina, est plus direct à l’endroit du président Macky Sall : «Nous pouvons miser sur vous, car vous êtes bancable.» La réunion du Groupe consultatif a été l’occasion, si besoin en était, de juger de la qualité de la signature du Sénégal. Le ministre de l’Economie et des finances de la France a eu à faire le déplacement devant le Groupe consultatif pour apporter le soutien de son pays au Sénégal. C’était une première et Bruno Le Maire n’a pas tari d‘éloges. Il disait notamment que «la France envie le Sénégal pour ses performances économiques. J’aimerais avoir les mêmes chiffres en France. Les progrès que vous avez réalisés sont spectaculaires et je vous assure du soutien de la France qui sera encore un soutien massif et clair». Bruno Le Maire a salué la gouvernance du président Macky Sall et ajoute : «A ce rythme, le Sénégal va s’imposer dans les années qui viennent comme une puissance incontournable. Nous avons du respect et de l’admiration pour votre gouvernance et votre économie s’inscrit dans une belle perspective, d’autant qu’elle est diversifiée. Avec vous, le Sénégal est entré dans l’ère d’une économie de vitesse.»
Cette appréciation positive, le vice-président de la Banque mondiale, Hafez Ghanem, l’a exprimée avant Bruno Le Maire. C’était comme si les partenaires du Sénégal parlaient d’une même voix. Le Fonds monétaire international, la Badea, le Pnud, la Bid, l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement, la Boad, les Etats-Unis d’Amérique, la Grande Bretagne, le Canada, le Japon, l’Espagne, la Chine, entre autres, ont tour à tour exprimé la même opinion sur l’état économique et financier du Sénégal.
Un endettement sur mesure et des dons qui tombent à pic
Résultat des courses ? Le Sénégal s’était présenté devant le Groupe consultatif pour rechercher quelque 5 milliards de dollars pour financer le Programme d’actions prioritaires 2 (Pap 2) du Plan Sénégal émergent (PSE). Il en est sorti avec des engagements de financements de plus de 14 milliards de dollars. D’aucuns ont vite fait de crier à des risques de surendettement. Cela peut être une préoccupation légitime, mais la qualité de la signature du Sénégal tient à la gestion «prudentielle» de son endettement. Le niveau d’endettement du Sénégal est à hauteur de 47,7% de son PIB, bien en dessous du seuil toléré par l’Uemoa, à savoir 70%. Mieux, la perspective de l’économie du Sénégal avec les ressources escomptées de l’exploitation du pétrole et du gaz à l’horizon 2022 indique assurément que le PIB du Sénégal va augmenter considérablement. Mais le plus intéressant avec le Groupe consultatif reste qu’une bonne partie des montants annoncés par les partenaires constitue des dons en capital pour 100%.
En d’autres termes, ce sont des dons non remboursables pour un montant de 1 348 milliards de francs Cfa, soit 17,5% des enveloppes annoncées. Ces dons proviennent de partenaires comme le Millenium challenge corporation, l’Usaid, le Fida, le Groupe de la Banque mondiale, l’Union européenne, le Fonds saoudien, le Fonds koweitien, le système des Nations unies avec le Pnud comme tête de file, le Japon, l’Espagne, le Fonds de l’Opep, l’Agence française de développement (Afd), entre autres. Déjà sur place à Paris, le Sénégal a signé pour 263 milliards de francs constitutifs de dons et la semaine prochaine, la Banque mondiale va signer un nouvel accord pour un appui budgétaire de 104 milliards de francs Cfa au profit du Sénégal. Ainsi, 5% de l’enveloppe globale est déjà mobilisé. En outre, le reste des financements annoncés, soit 6 352 milliards de francs Cfa, sont constitutifs d’emprunts avec des éléments-dons d’au moins 35%, conformément à la stratégie d’endettement du Sénégal. Les emprunts «concessionnels» seront souscrits auprès de la Bad, de la Banque mondiale, de la Bid, de la France, de la Bei, de la Boad, du Fonds saoudien, de la Badea, du Fonds de l’Opep et du Fida.
Le Sénégal pourra recourir aux prêts commerciaux pour combler son éventuel gap de financement pour son programme. Il reste clair que le Sénégal ne tirera que les montants qu’il jugera nécessaires et opportuns pour financer ses projets à maturité. Il s’y ajoute que même pour les prêts commerciaux, le Sénégal emprunte à des taux les plus bas consentis à des pays du même niveau. Est-il besoin de rappeler que lors de sa dernière opération d’Eurobonds le Sénégal avait emprunté à des taux inférieurs à ceux pratiqués pour des pays comme la Côte d’Ivoire, le Nigeria, l’Egypte, entre autres ?
En quelque sorte, à l’issue du Groupe consultatif, le Sénégal a pu amener ses partenaires à lui faire pratiquement don de montants équivalents, dans l’absolu, à l’enveloppe nécessaire pour boucler le financement de la phase 2 du PSE. On peut donc parler de gros succès du Sénégal, car une semaine avant, dans les mêmes locaux du siège de la Banque mondiale, un autre pays d’Afrique de l’Ouest s’était présenté devant le Groupe consultatif pour rechercher 1 milliard de dollars pour financer ses projets, mais n’a pu obtenir que 800 millions de dollars. Les partenaires techniques et financiers se sont montrés plus chiches, moins optimistes quant aux résultats et perspectives économiques affichés par ce pays. Le niveau d’endettement de ce pays et la qualité de sa gestion budgétaire auront négativement pesé dans l’appréciation des partenaires techniques et financiers. En effet, c’est une lapalissade de dire qu’il appartient au banquier d’évaluer le niveau des risques encourus avec le client emprunteur.
Il s’y ajoute qu’il convient de souligner la qualité de l’expertise sénégalaise devant le Groupe consultatif. Les partenaires du Sénégal ont été unanimes pour saluer la précision et l’exhaustivité des diagnostics et des perspectives dressés par les experts sénégalais. «Le programme est clair, précis et viable», ont-ils souligné. En outre, le leadership du président Macky Sall a été salué. Les partenaires techniques et financiers du Sénégal ont une confiance parfaite en la gouvernance du président Macky Sall. Cette confiance s’est traduite par l’acceptation de la communauté internationale de prendre part, de manière aussi active, à la réunion du Groupe consultatif et cela, à quelques semaines d’une échéance électorale comme l’élection présidentielle.
Force est de dire que s’il y avait le moindre doute sur la fiabilité du programme présenté par le Sénégal ou des réserves quelconques sur la solidité de la gouvernance, les partenaires techniques et financiers auraient une autre posture. A tout le moins, le cas échéant, auraient-ils préféré attendre non seulement la fin du processus électoral comme d’ailleurs les y invitait l’opposition sénégalaise, mais aussi que le Pap 1 qui se termine le 31 décembre 2018 soit bouclé et évalué avant de penser s’engager pour une nouvelle phase. Les partenaires techniques et financiers qui ont étudié les documents de base du Groupe consultatif durant plusieurs mois avant le rendez-vous de Paris ont eu le temps de les passer au crible et de recueillir les avis de leurs différents experts, centrés sur les dossiers du Sénégal. Ainsi, les annonces qui ont été faites l’ont été après avoir obtenu l’onction des instances de décisions au niveau de chaque partenaire. Il apparaît absurde de s’imaginer qu’un représentant d’une institution multilatérale ou même d’un pays quelconque arriverait à annoncer un engagement sans avoir été habilité à cet effet. C’est là qu’il faut souligner le crédit personnel du ministre de l’Economie, des Finances et du plan du Sénégal, Amadou Ba, qui a eu à faire le tour des partenaires avant la tenue de la réunion du Groupe consultatif. En effet, le soutien manifeste du Fonds monétaire international ou de la Bad, ou la présence effective de Bruno Le Maire au Groupe consultatif sont aussi incontestablement dus à des relations personnelles cultivées par le ministre Ba.
Un camouflet pour Karim Wade
Karim Wade n’a pas manqué de faire de la prétention dans le cadre d’une missive publiée à la veille de la réunion du Groupe consultatif. Il avait estimé devoir interpeller les partenaires du Sénégal pour procéder à un audit préalable de la situation économique et financière du Sénégal. Il a cherché à les dissuader de soutenir le programme présenté par le Sénégal. C’était peine perdue et les partenaires techniques et financiers lui ont démontré le contraire. Il reste que Karim Wade ne devrait quand même pas s’imaginer, un instant, être écouté par des partenaires qui travaillent avec le Sénégal au jour le jour, et qui suivent l’évolution du pays. Karim Wade ignorait que les partenaires du Sénégal étaient assez au fait de la situation de ce pays pour demander à ce que, devant le Groupe consultatif, n’interviendront que le président Macky Sall et son ministre de l’Economie, des finances et du plan. Les bailleurs n’avaient plus jugé nécessaire d’entendre les présentations sectorielles des autres membres de la délégation sénégalaise.
Par ailleurs, ce sont ses mêmes partenaires qui, en connaissance de cause, avaient refusé d’avancer le moindre dollar à Karim Wade, aussi longtemps qu’il était ministre en charge de la Coopération internationale, qui ont sanctionné positivement la gouvernance du Sénégal. Ce sont les mêmes partenaires qui avaient vu comment Karim Wade, en charge du secteur de l’Energie, avait mis à genou la politique énergétique du Sénégal et qui ont salué le doublement de la production d‘électricité du Sénégal en cinq ans et ont décidé de donner au Sénégal de Macky Sall les moyens nécessaires pour attendre l’électrification universelle du pays. Sans doute que Karim Wade ne s’est pas rendu compte que le Sénégal a changé de visage depuis 2012. Karim Wade reste encore sur le tableau du Sénégal que lui et son père avaient laissé derrière eux, à savoir un Sénégal avec une croissance des plus faibles dans l’espace Uemoa, un déficit budgétaire le plus élevé de l’espace Uemoa, un Sénégal avec plus de 900 heures de coupures d’électricité par an, un Sénégal sans aucune discipline budgétaire, un Sénégal qui s’endettait plus chèrement que tous ses voisins, un Sénégal avec un retard en infrastructures de base.
Il faut dire que dans un pays où les médias se feraient l’exigence de rappeler aux hommes politiques leur passif, Karim Wade n’aurait pas droit au chapitre pour faire la «Une» des journaux. Dans un pays où les médias seraient assez attentifs à la défense des intérêts nationaux, jamais un Karim Wade n’aurait droit, à partir de son exil doré de Doha, à chercher à compromettre les atouts et les opportunités du Sénégal qui cherchait à trouver les ressources financières nécessaires pour améliorer le quotidien de sa population. Dans un pays où les médias seraient conséquents avec eux-mêmes, ils refuseraient de servir de caisses de résonance continuelle à un homme politique qui leur fait chaque semaine des annonces qui ne se réalisent jamais et n’en reste pas moins assuré que sa prochaine annonce sera relayée par les mêmes canaux et supports. C’est comme qui dirait qu’une certaine complaisance est de mise, ou que les médias sont définitivement gagnés par le syndrome de l’opposant qui voudrait qu’il soit toujours de bon ton de vanter les mérites d’une opposition politique et que parler des actes positifs d’une gouvernance équivaudrait à une compromission. Seulement, joignant le geste à la parole, les partenaires techniques et financiers, convoqués dans le débat par Karim Wade, lui ont apporté la bonne réponse, cinglante et claire.
«IL S’EST INSCRIT DANS LE REGISTRE DE L’INJURE : TEL PERE, TEL FILS»
Le Premier ministre assimile les sorties de Karim Wade contre Macky Sall à des «injures». Et met Abdoulaye Wade dans le même sac. «Tel père, tel fils», dit-il, soulignant que c’est le Conseil constitutionnel qui décide de qui sera candidat ou pas et non l
Le pouvoir n’entend pas laisser Karim Wade occuper le terrain médiatique. C’est donc œil pour œil, dent pour dent ! Et c’est le Premier ministre qui a rejoint hier la loi du Talion, après le ministre de l’Economie, des finances et du plan. Après avoir demandé aux bailleurs de fonds d’auditer les finances publiques, Amadou Ba avait corrigé la lettre du fils de l’ancien Président. «Son propos serait classé dans le chapitre de ses délires épisodiques indiquant certainement un mal-être d’un enfant gâté depuis son exil doré au Qatar», avait-il répliqué.
Et Mahammed Boun Abdallah Dionne, qui assistait hier à l’investiture de Macky Sall par le mouvement And liguey senegaal ak Racine (Alsar), a répondu à l’appel de Wade-fils à soutenir sa candidature. «Il s’est inscrit sur le registre de l’injure parce que tel père, tel fils. Maintenant, celui qui a des problèmes avec la justice de son pays, c’est son problème et non celui du président de la République. Ce n’est pas Macky Sall qui choisit les candidats à la Présidentielle du 24 février 2019, mais le Conseil constitutionnel. Aujourd’hui, nous sommes à l’étape des candidatures à la candidature. Tout le monde a le droit de déposer sa candidature. Le moment venu, le Conseil constitutionnel publiera la liste des candidats», a-t-il déclaré à I-radio.
Karim Wade a déposé sa candidature la semaine dernière. Et ses «frères» de parti ne se font d’illusion sur la validation de son dossier par les 7 «Sages». Et dans sa dernière sortie, le candidat de la coalition Karim Président 2019 a réaffirmé sa détermination à aller jusqu’au bout pour faire valoir sa candidature. Mais le gouvernement est formel sur son intention de recouvrer les 138 milliards de F Cfa, l’amende qui a été infligée à l’ancien ministre condamnée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Faute de quoi, les autorités entendent lui appliquer la contrainte par corps.
FIN D’ANNEE CULTURELLE A THIES
La Capitale du Rail sera les 28, 29, 30 et 31 décembre 2018 le point de mire du monde artistique pour les besoins de la 2ème édition du Festival «Kaay Thiès».
A l’initiative de la mairie ville de Thiès, la fête qui est désormais inscrite dans l’agenda culturel de la ville va contribuer, selon Talla Sylla, à «l’exploitation du riche patrimoine culturel de la ville». Cela, dit-il, «pour faire de Thiès la destination culturelle de la fin d’année. Une cité qui va ouvrir ses bras aux vacanciers, à la diaspora et au flux touristiques».
S’exprimant au cours d’une rencontre d’information avec la presse, le maire de Thiès de soutenir que l’ambition de la municipalité c’est de faire de ce festival une activité de tous les Thiessois et même de tous les Sénégalais. «La ville de Thiès, creuset culturel d’envergure, regorge d’artistes confirmés et de talents sur le plan culturel, scientifique et économique qui méritent d’être reconnus. Des acteurs culturels suffisamment structurés et entreprenants que Thiès s’évertue à soutenir et à valoriser dans le cadre d’une politique culturelle», explique-t-il non sans indiquer que «la ville souffre d’une sous-exploitation de son potentiel culturel malgré l’existence d’un certain nombre d’infrastructures culturelles (bibliothèque, centre culturel moderne, musée, manufacture des arts décoratifs, etc.)».
Toutefois, signale-t-il, «en dépit de nombreuses difficultés, les créateurs thiessois s’illustrent comme des ambassadeurs qui essaiment l’identité thiessoise en contribuant aux facultés artistiques que l’humanité toute entière a en partage». Toutes raisons pour Talla Sylla de l’organisation du festival qui vise à «renforcer l’attractivité de Thiès qui déjà joue sa fonction de ville carrefour». Il ajoute : «Thiès veut conquérir sa place sur l’échiquier international et compte devenir une plateforme incon¬tournable dans les relations et les affaires internationales.» Aussi le festival sera-t-il l’occasion de «relever les talents qui sommeillent chez les artistes avides de moments et d’espaces d’expression dans différents domaines : théâtre, musique, danse, artisanat et tous les autres domaines artistiques». Il s’agit, selon le premier magistrat de la ville, de faire de Thiès «le point de mire de la vie culturelle du Sénégal, un espace dédié à la diversité des expressions culturelles, à travers l’organisation d’un Salon international du livre de Thiès, mais également d’un Salon du tourisme, de l’artisanat et d’un Festival de théâtre du Rail (Fest’rail)». Selon M. Sylla, «le grand défi à relever c’est de faire de Thiès un pôle culturel par excellence au Sénégal».
Cette 2ème édition du Festival «Kaay Thiès» qui est placée sous le thème «Le vivre ensemble : principes et modalités en milieu urbain» va revisiter la culture thiessoise dans sa diversité. Aussi à l’occasion de ces 4 jours, des figures emblématiques du secteur vont être honorées. Il s’agit de Ndèye Seck Signature et son alter ego Amy Balla Tall. Cette dernière, chantée par l’auteur de Signature, sera réhabilitée à titre posthume
MACKY VEUT UNE «JOURNEE LAT-DIOR»
Le président de la République, Macky Sall, a «ressuscité» Lat Dior Ngoné Latyr Diop avec l’inauguration, ce samedi, du Musée d’interprétation de Dékheulé, construit à côté de son mausolée en ruine depuis quelques années.
Une infrastructure construite dans le cadre du Programme de réhabilitation des lieux de mémoire et des sites historiques classés.
En route pour Saint-Louis et Louga, le Chef de l’Etat, a observé ce samedi une courte halte dans le territoire de l’ancien royaume du Cayor, pour les besoins de la cérémonie d’inauguration du Musée du Damel Lat Dior Ngoné Latyr Diop, à Dékheulé. D’emblée Macky Sall a rendu un vibrant hommage à cette figure historique de la résistance coloniale ayant longtemps combattu la construction d’une ligne ferroviaire entre Dakar et Saint Louis et l’implantation de la culture arachidière.
Selon le Président Sall, l’inauguration du Musée est une «journée historique», mais également de «reconnaissance» pour Lat Dior Ngoné Latyr Diop. «Il était un résistant, un modèle. C’est pourquoi Léopold Sédar Senghor l’avait donné en exemple en le relevant au grade de ‘’Héros national’’. Son successeur, Abdou Diouf, avait également eu l’idée de construire ce musée à côté du mausolée de Lat Dior, ce que le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly a concrétisé». Il ajoute : «Nous pensons que nous devons connaître notre passé que beaucoup de Sénégalais ignorent. C’est pourquoi j’encourage l’écriture de l’histoire générale du Sénégal. Que les historiens, avec à leur tête le Professeur Iba Der Thiam, travaillent d’arrache-pied pour la réalisation de ce projet ! Et Lat Dior Diop occupe une place importante dans cette histoire générale du Sénégal.» Toutes raisons pour lui de laisser croire qu’une «journée nationale» dédiée à Lat Dior (le jour de son rappel à Dieu), pourrait bientôt, par décret présidentiel, être célébrée dans notre pays.
Le président de la République, qui a accédé à la demande de la famille du héros national tombé à Dékheulé un 27 octobre 1886 après 25 ans de résistance face à la puissance colonisatrice, pense que c’est là l’une des meilleures manières d’offrir au Sénégal et en particulier à sa jeunesse un modèle de courage, de vertu et de pa¬triotisme. Et Macky Sall d’insister sur la construction de locaux plus adaptés pour y recevoir des objets historiques et édifier am¬ple¬ment le citoyen sénégalais sur un passé important de son existence.
En plus de l’électrification de Dékheulé, une localité située dans la commune de Darou Miname, département de Kébémer, le Président Sall promet la construction d’un forage dans la localité pour bientôt, au grand bonheur des populations. Aussi, Macky Sall devait annoncer le bitumage sous peu de la piste de 3 km reliant Darou Miname à Dékheulé.
le président de la République a rappelé que le musée de Lat Dior, un établissement dans lequel sont rassemblées et classées des collections d’objets présentant un intérêt historique, technique, scientifique, etc., en vue de leur conservation et de leur présentation au public, a été construit dans le cadre d’un programme de réhabilitation des lieux de mémoire et sites historiques classés, et est confié aux forces armées sénégalaises. Il a promis l’extension du musée pour les visiteurs, mais également d’exposer l’épée du résistant au Musée des civilisations noires de Dakar. «L’épée de Lat Dior a été exposé par le Président Abdou Diouf au bureau du chef d’état-major des Armées parce qu’il était beaucoup plus en sécurité là-bas», renseigne le président de la République qui, au-delà du Cayor, promet de faire pareil dans tous les autres sites où les héros nationaux se sont battus pour l’indépendance du pays, mais également pour la dignité de l’homme noir.
De l’eau, de l’électricité et des routes.
Auparavant, le responsable moral de l’autorité familiale pour la gestion de l’héritage de Lat Dior Ngoné Latyr Diop, Ibrahima Masseck Diop, avait soutenu que l’inauguration de ce musée historique devra être le point de départ d’une valorisation soutenue de la contrée par une route d’accès bitumée, de l’électricité, de l’eau courante, des équipements ruraux pour les jeunes et les femmes. Il pense qu’un autre monument historique, culturel et touristique de dimension internationale y serait le bienvenu. Aussi, il a demandé au président de la République de prendre les dispositions nécessaires pour protéger le site.
«NOUS ETIONS PRETS POUR LA FINALE»
L’arbitre international, Malang Diédhiou, qui a annoncé sa retraite jeudi dernier, a confié à l’Aps avoir été au courant des rumeurs le «désignant comme officiel de la finale du Mondial 2018 entre la France et la Croatie».
«Oui, j’ai appris les rumeurs et mieux des confrères des autres continents, nous disait qu’on mériterait d’officier à l’occasion de cette finale», a informé le néo retraité.
«Le plus important, nous étions prêts à officier toutes les rencontres qu’on nous aurait présentées», a dit M. Diédhiou. Il a souligné que le trio sénégalais prenait chaque rencontre de la Coupe du monde comme une finale. «La désignation pour la Coupe du monde est déjà une consécration en soi, mais voir le président de la Fifa descendre dans les vestiaires pour venir vous féliciter, ça vous pousse à vous sublimer davantage», a-t-il expliqué.
Malang Diédhiou faisait référence à la présence du président Infantino dans leurs vestiaires, après leur prestation lors du match Costa Rica-Serbie (0-1). «Nous avons aussi reçu une lettre de félicitations de la Secrétaire générale de la Fifa (Fatma Samoura)», a rappelé l’ancien arbitre international.
Au sujet de la finale France-Croatie, «il n’y avait pas que des hommes des médias qui parlaient de notre désignation», a-t-il fait remarquer, indiquant que même leurs collègues arbitres «disaient» qu’ils étaient «candidats pour la finale».
«Mais tout le monde sait que pour les matchs de cette dimension, il y a parfois des considérations autres que la seule compétence et le talent», a-t-il fait valoir. «L’essentiel pour nous, c’est d’avoir hissé haut le drapeau de notre pays et de notre continent», a-t-il relevé, tout en espérant que «la jeune génération ne se donnera aucune limite». «Mon vœu le plus cher, c’est de voir un autre trio sénégalais siffler à l’occasion de la prochaine Coupe du monde et qu’il fasse mieux qu’un huitième de finale», a-t-il par ailleurs ajouté.
Avec les arbitres centraux Maguette Ndiaye, Daouda Guèye et Issa Sy, la relève est prête à prendre le relais, a assuré le néo retraité, fêté dimanche matin par les ressortissants de Bessire à Dakar.
«C’EST LA NATURE DU DOSSIER QUI COMMANDE SON RYTHME DE TRAITEMENT»
Me Oumar Youm sur la célérité du procès de l’affaire Khalifa Sall
Le dossier de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar, ayant conduit à la condamnation de Khalifa Sall et coaccusés, est très «simple» et n’aurait pas besoin d’instructions «complexes ou complémentaires». C’est l’avis de Me Oumar Youm. Invité de l’émission politique Objection de la radio privée Sud Fm, du dimanche 23 décembre, le Directeur de Cabinet du président de la République, se défendant de toute manipulation concernant la célérité avec laquelle ladite affaire a été traitée, évoque la nature dudit dossier.
Il n’est pas question pour le régime en place d’accepter d’être accusé d’ingérence dans le dossier de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar. Ou du moins, le Directeur de Cabinet du chef de l’Etat, Me Oumar Youm, se défend de toute implication du pouvoir dans ladite affaire. Invité à l’émission Objection de la radio privée Sud Fm d’hier, dimanche 23 décembre, Me Youm a convoqué la nature du dossier pour expliquer la rapidité avec laquelle il a été traité. Pour lui, «dans cette affaire, on n’a pas besoin d’instructions complexes ou complémentaires pour dire le droit». La raison, à son avis, le mis en cause a reconnu lui même «la gravité des faits qui lui sont reprochés». Donc, en tant qu’avocat, il pense que «c’est un dossier qui est très simple», dans la mesure où tout le monde sait qu’il y a eu établissement de fausses factures avec une implication directe de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall.
Pour se défendre de toute manipulation afin d’éliminer un potentiel adversaire à la présidentielle prochaine, le ministre Chef de Cabinet du président Macky Sall révèle que «c’est la nature du dossier qui commande le rythme de traitement d’un dossier». Il soutient mordicus qu’il y a des dossiers dont le traitement est accéléré, autant dans d’autres dossiers, le traitement semble être long. Il trouve, en fait, que les dossiers sont traités selon les conditions qui sont déterminées par le greffe, les juridictions, le parquet, et la diligence qui est apportée par ses acteurs dans le traitement d’un dossier. Pour cette affaire de l’ex-maire de Dakar, Me Youm insiste que «ce dossier, pour l’instruire, on n’a pas besoin de temps». Encore que, pour lui, si par «extraordinaire» il y avait célérité dans cette affaire, il fallait s’en réjouir d’autant plus que cela permettrait aux justiciables d’avoir la vérité juridique dans un délai raisonnable.
Par ailleurs, répondant à ceux qui pensent qu’il y a manipulation dans le dossier de la Caisse d’avance, Me Oumar Youm laisse entendre que le pouvoir avait des moyens, autres que la justice, s’il voulait entraver la candidature de Khalifa Sall. Pour lui, «d’autres moyens existent sur le plan administratif, la Cour de discipline budgétaire, la Cour des comptes, etc».
OUMAR SARR ETALE SES SUSPICIONS
Malgré la ferme conviction de son parti que Karim Wade peut valablement briguer les suffrages des Sénégalais lors de la prochaine présidentielle, il ne faudra pas trop compter sur le Conseil Constitutionnel au vu de ce que cette institution a montré lors
Oumar Sarr, le Secrétaire national adjoint du Pds, est formel. Le coordonnateur en second du premier parti de l’opposition qui était l’invité de l’émission Grand Jury de la Radio futurs médias (Rfm) d’hier, dimanche 23 décembre 2018, a tenu à faire d’ailleurs savoir qu’il ne servira à rien de rêver et qu’il faudra surtout se préparer à un combat éminemment politique pour imposer la candidature de Karim Wade. Non sans revenir sur la disposition du Pds à bloquer l’organisation de l’élection présidentielle si le fils de Wade n’est pas candidat et sur la problématique du Plan B dans le parti libéral.
«L’Apr a peur de Karim Meïssa Wade et Khalifa Ababacar Sall. Depuis 2012, l’engagement du régime de l’Apr c’est d’éliminer des adversaires. Nous avons déposé les dossiers de candidature sans illusion aucune. C’est ce Conseil Constitutionnel qui a couvert les fraudes lors des élections législatives. Il ne faut pas attendre grand chose de ce Conseil-là ».
Tels ont été les propos d’Oumar Sarr du Pds qui se prononçait dans le Grand Jury de ce dimanche 22 décembre. Très suspicieux vis-à-vis des «7 sages » devant donner le 19 janvier prochain la liste définitive des candidats retenus pour le présidentielle, Oumar Sarr a fait part de la ferme conviction de son parti que Karim Wade peut valablement briguer les suffrages des Sénégalais, le 24 février 2019. Seulement, a-t-il fait comprendre, il ne faudra pas trop compter sur le Conseil Constitutionnel au vu de ce que cette institution a montré lors des dernières élections législatives.
Pour autant, Oumar Sarr qui a affirmé qu’il ne servira à rien de rêver et qu’il faudra surtout se préparer à un combat éminemment politique pour imposer cette candidature. C’est d’ailleurs dans cette optique que les responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui n’en démordent pas dans leur détermination de voir Karim Wade figurer parmi ceux qui se disputeront le suffrage universel, le 24 février prochain, ont tenu à refuser tout Plan B à cette candidature. Selon le Secrétaire national adjoint du Pds, il n’était donc pas question de trouver une alternative à la candidature de Karim Wade. La raison semble couler d’ailleurs de source pour lui car «dès le moment que vous avez un plan B, en réalité vous avez laissé le plan A». Pour ainsi dire, les libéraux craignaient qu’en se trouvant un plan B, tout le monde se tourne vers ce plan alternatif, au point de «laisser tomber notre combat principal qui est de faire en sorte que la candidature de Karim Wade soit acceptée», analyse-t-il. Donc, pour Me Wade et compagnie, il est clair que «selon la Constitution et selon la loi, la candidature de Karim Wade doit passer», argue Oumar Sarr.
Quelle serait l’attitude du Pds, si toutefois la candidature de Karim Wade ne passait pas au Conseil constitutionnel ? Sur cette question, le Pds affiche sa position de départ. En effet, Oumar Sarr laisse entendre que le Pds se battra jusqu’au bout. En termes clairs, «il ne doit pas y avoir d’élection, si Karim Wade n’est pas candidat», prévient-t-il. Faisant dans la menace, il a fait savoir qu’ils sont prêts à «bloquer ceux qui veulent détruire le pays». Parce que pour eux, il n’est pas question d’éliminer des candidats parce qu’ils sont gênants pour le régime. Le maire de Dagana n’a pas manqué d’annoncer, par ailleurs, le retour imminent du candidat du Pds. Selon lui, Karim Wade informera, dans les prochains jours, de la date de son retour au Sénégal et qu’il sera bel et bien aux cotés du Pds pour battre campagne.
LE JARAAF GAGNE ET PERD... LA QUALIFICATION
Le Jaraaf a pu remporter, ce samedi 22 décembre, le duel qui l’opposait au Wydad Athletic Club de Casablanca (3-1) en match comptant pour les 16èmes de finale retour de la Ligue africaine des Champions. Mais le club dakarois a perdu le ticket qui mène à l
Le but encaissé sur sa pelouse a fini de plomber les chances réelles qu’il avait d’accéder à la phase de poule.
Le Jaraaf ne poursuivra pas l’aventure en Ligue africaine des Champions. Battus à l’aller sur le score de 2 à 0, les « Vert et Blanc » se devraient d’une «remontada » et décrocher la qualification. Dans cet élan, ils n’ont pas manqué d’annoncer la couleur. Avec un jeu porté d’entrée vers l’avant, les protégés de Malick Daff concrétiseront leur bonne entame à la 17e minute. Sur un bon travail sur les côtés, Pape Waly Ndiaye envoie un centre et trouve Ousseynou César Guèye.
D’un contrôle, ce dernier d’un tir croisé ouvre le score (1-0). Le Jaraaf ne fléchit pas et fut à un doigt d’accéder à la pause avec un deuxième but si Assane Mbodj n’avait pas trop enlevé son tir à la 38e minute ou encore si Alioune Tendeng s’était montré plus efficace sur cette franche occasion qu’il se procura devant les buts (40e).
De retour des vestiaires, les coéquipiers de Youssou Paye décident d’accélérer le rythme et parviennent vite à percer le rideau défensif de l’équipe du Wac grâce à une passe du longiligne défenseur Momo Cissé. Albert Lamane Diène ne se fera pas prier pour aggraver la marque et remettre les pendules à l’heure à la 49e ( 2-0). Les « Vert et Blanc » venaient de réussir le plus difficile en rétablissant l’égalité parfaite sur l’ensemble des deux rencontres. Mais sans doute pas l’essentiel. Loin de subir le jeu, l’équipe marocaine se montre menaçante et donne du fil à retordre à la défense sénégalaise. Sur une longue passe lancée dans la surface des « Vert Blanc », Pape Waly Ndiaye est poussé à la faute.
Dans sa tentative de dégager de la tête, le défenseur latéral touche la balle de la main. L’arbitre burkinabé Just Ephrem Zio n’hésite pas à désigner le point de penalty. Ounnajem Mohammed se charge de le transformer et de réduire la marque à la 58e min (2-1). Tout est à refaire. Les En laissant beaucoup d’espace, les champions en titre du Sénégal perdent la bataille du milieu et s’exposent au jeu de contre attaque de leur adversaire.
L’entraîneur Malick Daff effectue ses changements en faisant rentrer Benoit Toupane (77e min) et Abdourahmane Ba à la place d’Assane Mbodji. Le Jaraaf se rue à l’attaque et parvient sur une remise en tête de Benoît Toupane dans l’axe du but à trouver ce même Abdourahmane Ba. L’attaquant se jette comme un mort de faim pour faire trembler les filets et marquer le 3e but du Jaraaf à une minute de la fin du temps additionnel (3-1 ; 92e min). Un troisième but plus qu’anecdotique puisque les « Vert et Blanc » sont éliminés à cause du but encaissé à domicile. Une élimination vécue amèrement dans le camp du Jaraaf. Certains n’ont pas manqué au coup de sifflet de déverser leur colère sur l’arbitre lui reprochant d’avoir donné un coup de pouce aux Marocains. Le Jaraaf sera cependant reversé en Coupe de la Confédération africaine de football.
MALICK DAFF, ENTRAINEUR DU JARAAF : «C’est difficile d’être éliminé comme ça»
« On a été juste, on a bien travaillé, nous nous sommes bien préparés. Malgré notre escale à Bamako, on a su avoir une bonne récupération. On a joué à l’aller et on a bien appris la leçon. Les joueurs ont respecté les consignes, tactiquement et techniquement, ils ont respecté les consignes à la lettre. On a maîtrisé notre sujet. D’emblée, on a bien entamé le match, on a bien joué au football, on s’est créé des occasions et on a marqué dès la 1ère mi-temps. Je pense qu’il y avait de la place pour mettre le deuxième but en première période. Mais on a parfois confondu vitesse et précipitation. A la mi-temps j’ai rectifié en leur faisant savoir qu’on respectait trop l’adversaire. Et il fallait essayer de créer le surnombre dans le camp adverse. Mais c’est regrettable d’encaisser un but 5 minutes après avoir marqué le second but. Pour un adversaire comme le Wydad qui n’arrivait même pas à se créer d’occasions réelles. Maintenant l’équation était de savoir si on allait continuer à attaquer, essayer de marquer un troisième voire un quatrième but, et à ce moment, des espaces seront libérés. Mais malgré tout ça on a défendu de manière véhémente. Après, les changements opérés ont apporté du sang neuf, mais comme en première mi-temps, on a beaucoup péché sur le dernier geste. Bon, c’est difficile d’être éliminé comme ça. On n’a pas démérité, on jouait contre une équipe championne d’Afrique, mais jouer de la sorte fera savoir que les gens sont en train de bien travailler au Sénégal. Ils le comprennent et ils l’acceptent. On aurait voulu se qualifier mais ce n’est pas la fin du monde, la coupe CAF est là. On va en tirer des leçons et rebondir plus vite »
«L’INDEPENDANCE DU PROCUREUR NE DOIT PLUS ETRE UN SIMPLE SLOGAN, MAIS UNE EXIGENCE DE L’ETAT DE DROIT»
Youssoupha Diallo, magistrat, met à nu le fonctionnement du parquet
«Le Procureur de la République: la pratique du parquet», c’est le titre du livre du magistrat Youssoupha Diallo. Procureur de la République de son état, son ouvrage riche de 552 pages, édité chez L’Harmattan-Sénégal et qu’il a présenté, avant-hier samedi, est consacré au parquet dans toutes ses attributions et à la justice en général. Convaincu que «l’indépendance du parquet» plus qu’un «simple slogan», doit être «une exigence de l’Etat de droit», M. Diallo appelle les parquetiers à «un saut qualitatif» en jouant un «rôle plus actif et non se limiter à une posture passive».
«L’indépendance du parquet ne doit plus être considérée comme un simple slogan, mais une exigence de l’Etat de droit.» C’est la conviction du magistrat Youssoupha Diallo, substitut général près la Cour d’appel de Dakar. Il l’a décliné avant-hier, samedi 20 décembre 2018, lors de la cérémonie de dédicace de son livre intitulé «Le Procureur de la République: la pratique du parquet», rapporte l’APS. Pour cela, «un saut qualitatif s’impose» chez les chefs de parquet. Mieux, il appelle ses collègues à abandonner la posture passive. «La perception que l’opinion a du parquet doit être prise en compte. Il doit jouer un rôle plus actif et non se limiter à une posture passive», a conseillé l’ancien Procureur de la République des Tribunaux de grande instance de Diourbel et de Ziguinchor.
Dans son nouvel ouvrage de 552 pages publié par L’Harmattan-Sénégal, Youssoupha Diallo revient sur toutes les attributions du parquet et la justice en général. Une innovation de taille dans la production littéraire juridique au Sénégal, tant par la singularité de son contenu, que par l’approche pragmatique et scientifique adoptée par l’auteur avec une écriture simple intelligible et accessible à tous. Bref, le magistrat s’est évertué à expliquer au public les tâches du ministère public, à savoir le traitement des procédures pénales, la pratique du parquet, l’identification et le statut des magistrats du parquet. Aussi évoque-t-il l’environnement socioprofessionnel du Procureur de la République et d’autres questions relatives au travail des chefs de parquet, l’historique du parquet et la nécessité de l’adapter au contexte actuel.
Présidant la cérémonie, le Pr Ismaïla Madior Fall, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, relève que ce livre est «un instrument de mesure, un baromètre du travail de la justice. Il parle des pouvoirs (…) du Procureur, de l’usage qu’il en fait, la façon dont il use de ses pouvoirs.», Pour le Pr Ismaïla Madior Fall, le magistrat a consacré son ouvrage à des thèmes exclusivement réservés au parquet, sa pratique, son fonctionnent et ses réalités. Toutefois, il regrette le fait que la production littéraire au Sénégal à ce niveau reste relativement faible. «Malheureusement on n’écrit pas beaucoup... Avec son livre, le Procureur de la République Youssoupha Diallo a su s’extraire de cela», lance-t-il, soulignant que ce livre est «un ouvrage opportun et substantiel, qui participe à la modernisation du parquet».
Pour sa part, Cheikh Ahmed Tidiane Coulibaly, Procureur général près la Cour suprême trouve que cette production est un ouvrage «de très haute facture», rédigé dans un style «dépouillé», avec «d’intéressantes références législatives, réglementaires, doctrinales et jurisprudentielles», indique l’auteur de la préface du livre toujours dans l’APS.
Youssoupha Diallo, était aussi Procureur général adjoint du parquet général près les Chambres africaines extraordinaires créées par l’Union africaine au sein des juridictions sénégalaises pour connaître des faits liés à l’affaire Hissein Habré, ancien président tchadien. La cérémonie de dédicace de son livre a eu lieu en présence de plusieurs autres personnalités du secteur de la justice, dont le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mbaye Guèye, et le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Lassana Diaby Siby.