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19 septembre 2025
PRÉSIDENTIELLE 2019 : "SE COMPORTER EN VRAIS CITOYENS"
"Soyons les acteurs de la chose politique dans la vérité, adoptons le langage de la vérité sans violence verbale dans le respect de l’autre et de ses convictions. La vérité exige une conformité morale entre notre dire et notre faire" Mgr Benjamin Ndiaye
L’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a appelé les sénégalais, dans son message de Noël, à se comporter "en vrais citoyens" lors de l’élection présidentielle du 24 février 2019.
"Chers amis, nous approchons du 24 février 2019, qui verra notre cher pays, le Sénégal, vivre à nouveau une élection présidentielle. Il doit être aussi normal pour nous tous de nous comporter en vrais citoyens responsables et exemplaires dans nos prises de paroles comme dans nos faits et gestes", a-t-il dit dans son message diffusé sur Radio Sénégal.
D’après Mgr Ndiaye, "il doit être aussi normal que les jeunes générations doivent s’appuyer sur les valeurs citoyennes incarnées par leurs aînés".
"Donnons-nous donc ensemble les moyens de vivre une élection juste, transparente et démocratique, une élection sans contestations pour garantir la paix sociale au bénéficie de tous", a lancé encore l’archevêque de Dakar.
"Soyons les acteurs de la chose politique dans la vérité, adoptons le langage de la vérité sans violence verbale dans le respect de l’autre et de ses convictions. La vérité exige une conformité morale entre notre dire et notre faire", a-t-il exhorté.
L’archevêque de Dakar a invité les Sénégalais à se laisser ‘’façonner par la Parole de Dieu pour que comme le proclament les psalmistes +amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent+. ’’
A l’occasion de la fête de Noël, Monseigneur Benjamin Ndiaye va présider à partir de 22h la messe de minuit à la Cathédrale de Dakar. Dimanche l’Archevêque de Dakar préside à 10h une messe à la chapelle de Thiaroye, dans la banlieue dakaroise.
SŒURS SIAMOISES
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a promis lundi d’apporter un appui à la maman des sœurs siamoises séparées récemment par une équipe du Centre hospitalier national d’enfants Albert Royer.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, a promis lundi d’apporter un appui à la maman des sœurs siamoises séparées récemment par une équipe du Centre hospitalier national d’enfants Albert Royer et dont l’une est décédée samedi.
"Elle (la mère) sera appuyée comme il se doit et tout ce qui est possible sera mobilisé pour que l’autre jumelle reste en vie dans d’excellentes conditions", a assuré le ministre peu après leur avoir rendu visite à l’hôpital d’enfants Albert Royer de Fann, à Dakar.
Agées de 48 jours au moment de l’intervention mercredi, les jumelles siamoises étaient reliées par le foie, le diaphragme et l’enveloppe du cœur.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale a dit à des journalistes s’être déplacé à Albert Royer pour "féliciter et encourager de vive voix l’équipe de chirurgiens, d’anesthésistes, de cardiologues et tous ceux qui ont pris part à l’opération des sœurs siamoises".
"Le Sénégal n’a aucun complexe à se faire en termes de ressources humaines", a-t-il déclaré.
Au-delà de l’équipe du professeur Gabriel Ngom, chef du service chirurgie de l’établissement qui a mené l’opération avec succès, Abdoulaye Diouf Sarr a félicité l’ensemble du personnel de l’hôpital pour son engagement pour la santé des enfants.
"Une enveloppe de 12 milliards de FCFA est dans le pipeline pour contribuer fortement à mettre le meilleur du matériel dans les structures de santé", a assuré le ministre.
Le professeur Ngom a lui fait savoir que l’état de santé du bébé évolue "parfaitement bien mais l’équipe reste sur ses gardes".
"Les bilans biologique et radiologique sont refaits pour s’assurer qu’elle se porte à merveille. Elle prend normalement ses biberons sans difficultés", a-t-il ajouté.
Un numériseur, une table de radiographie et un reprographe ont été remis au service de radiologie par le ministre de la Santé, à l’occasion de cette visite.
MAUVAISE QUALITÉ DE L’AIR CE LUNDI À DAKAR
"Les personnes souffrant de maladies respiratoires, les jeunes enfants, et les personnes âgées devraient éviter de s’exposer longuement à l’air ambiant pendant la période"
La tendance d’une qualité de l’air mauvaise (indice orange) se poursuit à Dakar pour la journée du lundi, 24 décembre, indique le Centre de gestion de la qualité de l’air (CGQA).
‘’L’indice de la qualité de l’air pourrait être orange pour les prochaines 24 heures’’, annonce le centre dans son bulletin transmis à l’APS.
Dans ces conditions, ‘’les personnes souffrant de maladies respiratoires, les jeunes enfants, et les personnes âgées devraient éviter de s’exposer longuement à l’air ambiant pendant la période’’, selon le centre.
La structure demande de ‘’respecter scrupuleusement tout traitement médical en cours, ou l’adapter sur avis médical, consulter un médecin en cas d’aggravation ou d’apparition de tout symptôme évocateur (toux, gêne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux)’’.
Il faut également ‘’éviter (ou limiter) toute activité physique ou sportive intense (notamment compétition) à l’extérieur augmentant de façon importante le volume d’air et de polluants inhalés et veiller à ne pas aggraver les effets de cette pollution par d’autres facteurs irritants des voies respiratoires, tels que l’usage de l’encens, de solvants et surtout la fumée de tabac’’.
PAR DAMIEN GLEZ
LES 10 LOSERS AFRICAINS DE L'ANNÉE
En cette fin décembre, les rétrospectives des magazines désignent les « winners » de l’année qui s’achève - Et si l’on révélait plutôt le palmarès de ceux qui ont trébuché en 2018 ?
Jeune Afrique |
Damien Glez |
Publication 24/12/2018
L’année n’a pas été rose pour toutes les personnalités africaines. Certaines pourront tout de même se remettre de 2018, qui par une convalescence marocaine, qui par une petite déviation belge dans une carrière politique congolaise provisoirement empêchée. Pour d’autres, il sera plus difficile de digérer une « gifle » publique faite de révocation, d’impasse électorale ou de procédure judiciaire. Puisque l’on apprend des échecs – des siens et de ceux des autres – , tentons, par ordre décroissant, un « hit-parade » des plus gros losers de ces douze derniers mois.
Facilitateur maladroit dans le dialogue de sourds burundais, l’ancien président tanzanien finit par jeter l’éponge, en 2018, après deux années de médiation pour le compte de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est.
Y a-t-il une « lose » après la « lose » ? Décagnotté en 2017, l’ancien dictateur gambien a goûté, en 2018, aux affres d’une vente aux enchères de ses biens, d’une sanction du Département du Trésor américain, de l’impossibilité d’assister aux obsèques de sa mère et de diverses mises en cause dans des affaires d’assassinats…
6 – Gilbert Diendéré
2018 a été une année de procès pour l’ancien chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui endosse sans l’assumer « le coup d’État le plus bête du monde », ce putsch qui perturba la transition politique burkinabè en septembre 2015. Un autre proche de l’ancien président Blaise Compaoré, son frère François, attend toujours de savoir s’il sera extradé de France pour être, lui aussi, jugé au Burkina Faso.
5 – Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt
Adepte de la « méthode Coué », le ministre camerounais des Sports et président du Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (COCAN) affirmait, en janvier, que la livraison de tous les chantiers de la CAN 2019 aurait lieu, « au plus tard », en décembre 2018. Beaucoup d’autosuggestion pour, finalement, un retrait de son organisation au Cameroun…
4 – Grace Mugabe
Pour l’ancienne First Lady du Zimbabwe, l’année a ressemblé à une « dis-Grace » en continu. Après la contestation de son diplôme, en janvier, et l’invalidation de son immunité diplomatique en juillet, elle a fait l’objet, en décembre, d’un mandat d’arrêt sud-africain. La justice voudrait l’entendre sur son crêpage de chignon avec le mannequin Gabriella Engels…
3 – Jose Filomeno dos Santos
Le 24 septembre, l’ancien président du fonds souverain d’Angola est placé en détention provisoire dans le cadre d’une affaire de détournement présumé. Cette disgrâce est en réalité celle d’un clan, celui de son père José Eduardo et de sa sœur Isabel, eux aussi également malmenés cette année…
2 – Hery Rajaonarimampianina
Le 7 septembre, il démissionne de la présidence malgache pour pouvoir briguer un second mandat. Deux mois plus tard, il n’est pas qualifié pour le second tour de scrutin. Il s’en va sans l’excuse d’un « dégagisme » velléitaire, puisque ce sont deux anciens chefs d’État qui s’affrontent en phase finale de l’élection…
Qui seront les victimes de 2019 ? Faites vos jeux. Rien ne va plus…
PAR AMADOU TIDIANE WONE
LE SÉNÉGAL À CŒUR
POINT DE MIRE SENEPLUS - Si depuis 60 ans, nous avions éduqué notre peuple à la construction des outils de son propre progrès, nous serions à mille lieues d’afficher des sourires banania au Groupe Consultatif de Paris
Les mots, dits ou écrits, sont les véhicules qui transportent nos idées, nos pensées. Ils trahissent souvent nos émotions. Ils lèvent parfois le voile, à notre insu, sur ce que l’on a pensé mais choisi de taire. Écrire, parler, sont des actes redoutables, lourds de conséquences. Ils peuvent construire ou détruire…Ils peuvent, également, laisser indifférent. Il faut donc apprendre à les manier. Avec parcimonie conseillent les Sages : dire du bien ou se taire. Surtout à une époque où, la diffusion des propos est devenue incontrôlable et sans limites spatio-temporelles. Avec des possibilités infinies de tronquer, ou de troquer des mots, pour des maux.
Écrire est donc une prise de risque. Car l’on fixe, pour longtemps et de manière irréfutable, une part de soi. Suffisamment réfléchie. Donc pleinement assumée. L’on se livre ainsi pour un temps, non maitrisable, pour ne pas dire une éternité, au jugement des hommes et à l’épreuve du temps. Signe des temps, même parler est devenu périlleux ! Depuis le développement exponentiel des capacités de prise, de stockage et de diffusion des images et du son, aucun « wax waxeet » ne dure le temps d’une fleur… Les contrevérités, ou les mensonges purs et simples, sont capturés, publiés et dénoncés. Leurs auteurs reconnus, indexés, tués du regard… Mais ils n’en ont cure. A un point tel que même la honte a baissé les bras…
S’il est devenu d’usage de se dédire, surtout en politique, il est impossible de renier ses propres écrits. Le temps reste donc le meilleur des juges. Il finit par démasquer les uns et par réhabiliter les autres. Par ailleurs, quelqu’un a dit : «Ce qui me tue dans l’écriture, c’est qu’elle est trop courte. Lorsque l’on a fini une phrase, que de choses sont restées en dehors !» Des choses qui, elles aussi, font partie de la vie … Ces choses que l’on aurait voulu cacher, y compris à soi-même, et qui se lisent entre les lignes. Hélas… Point de philosophie ! Revenons sur terre.
60 ans «d’indépendance…» Et c’est comme si notre pays avait tourné en rond. Parti sur la même ligne de départ que la Corée du Sud en 1960, et au vu de ce que nous sommes devenus comparativement en 2018, est-il besoin de tirades savantes pour constater notre échec collectif ? Pourquoi et comment en est-on arrivés là ? Mais surtout, que faire pour que nos enfants sortent de ce cercle vicieux et vicié ? Faire de la politique de nos jours, devrait se réduire à apporter des réponses, sans équivoque, à ces questions simples. Ce devrait être davantage d’avoir les capacités de concevoir, et la volonté de la mettre en œuvre, une alternative à la faillite des élites dirigeantes du Sénégal depuis une soixantaine années.
Faire des plans qui n’intègrent pas ce constat de base relève de l’illusionnisme. Juste pour retarder l’éveil et enrichir certains au détriment de la majorité. La proclamation de chiffres sur l’emploi pour se donner bonne conscience lorsque, de jour en jour, le nombre de marchands à la sauvette sur l’autoroute augmente à vue d’œil, est à la limite de la décence. Les chiffres bizarres sur le chômage que l’on communique sortent de paramètres de base inadaptés à nos réalités socio-économiques. Nos chiffres, élaborés selon des modalités de calculs surréalistes au regard de la réalité qui nous assaille, sont vides de sens. Comme l’annonce tonitruante de…promesses de financements à donner le tournis à une plèbe dont le seuil de pauvreté est visible à la prolifération du nombre de bras valides tendus pour mendier… Tout cela relève de l’autosuggestion. Pour dire le moins ! Nous ne disons pas que rien n’a été fait ! Loin s’en faut. Mais un sage m’a appris qu’il y aurait quatre manières de ne rien faire : ne rien faire ; faire ce que l’on ne doit pas faire ; le mal faire ou le faire à contretemps.
En vérité, et pour donner congé aux répondeurs automatiques, toutes les générations d’hommes et de femmes qui ont dirigé le Sénégal depuis…1962 ont, chacune, une responsabilité plus ou moins grande, plus ou moins grave dans la faillite de notre modèle de développement. Quel est-il d’ailleurs ? Existe-t-il seulement ? Faits d’un patchwork d’imitations caricaturales de sous-produits culturels, politiques et économiques du Monde occidental, et plus particulièrement français, nos idées du progrès semblent hors sujet ! Anachroniques. Obsolètes. Le monde va vite. Très vite… Regardez l’Asie sortir de la misère et aller à la conquête du Monde… Et nous ? Et nous ? Et nous ?
Nos aspirations de mieux-être collectif sont-elles définies, énoncées, intelligibles et acceptées par la majorité de nos concitoyens ? Que voulons-nous vraiment faire de notre présent et de l’avenir de nos enfants ? L’émergence clame t-t-on ! De quoi ? Vers quoi ?Quel est le modèle de société le plus adapté à nos besoins, à notre manière de penser et d’être dans le monde ? Devons-nous réduire nos ambitions à une « imitation, somme toute caricaturale et obscène » du modèle occidental ? Pauvres perruques blondes, faux cils, faux ongles, lèvres rougies et visages peinturlurés… pauvres friperies qui envahissent nos étals ôtant le pain à nos braves artisans tailleurs… faillite de nos filières textiles…Pauvres faussaires, pauvres victimes de notre inconsistance… ce n’était qu’une parenthèse !
Quatre siècles de colonisation et plusieurs générations de conduite de nos affaires par une minorité, broyée par l’école occidentale, ont défiguré nos identités. A un point tel que certains intellocrates, doctes et péremptoires, doutent que nous ayons pu, un jour avoir des ancêtres bâtisseurs de pyramides… Et pourtant ! Ils contribuent ainsi, par la mauvaise image qu’ils renvoient à leurs maitres occidentaux, à la tentation d’une révision de l’histoire, pour brouiller davantage les repères de la Renaissance africaine. Or, la Renaissance c’est d’abord un état d’esprit. Pour ne pas dire que la Renaissance est d’abord spirituelle. Elle prend racine dans le cœur et illumine l’esprit. C’est alors que l’on saura briser les chaînes qui nous immobilisent dans le paradigme : développement = occidentalisation. C’est faux !
Se développer c’est tout simplement améliorer ce que l’on a. Chaque jour davantage. Et de mieux en mieux. Ce n’est pas une question de chiffres que l’on aligne et des ratios que l’on compare. Regarder, impassibles, le paysan sénégalais gratter la terre avec une houe et une daba devrait juste nous empêcher de dormir. Et si nous devons lui acheter un tracteur, assurons-nous que, s’il tombe en panne, les enfants du village sauront le réparer, à défaut de l’avoir monté eux-mêmes. Pour dire que, si depuis 60 ans nous avions éduqué notre peuple à la construction des outils de son propre progrès, nous serions à mille lieues d’afficher des sourires banania au Groupe Consultatif de Paris.
Notre opposition à la politique du Président Macky Sall prend racine sur ces questions de fond. Elle n’a rien de personnel. Elle surgit d’une haute idée que nous avons de notre pays, de son Histoire, de ses Résistants, défaits au plan militaire, mais dont le sang irrigue nos rêves de grandeur. Nous sommes et restons opposés à la capitulation ! Ce qui est particulièrement navrant, pour ceux de ma génération, c’est de voir ce qu’il est advenu de la Gauche sénégalaise. Notre école de vie. Celle que nous avons en partage avec le Président Sall et plusieurs autres personnalités qui se reconnaîtront. De compromis en compromissions, elle est devenue un monstre qui avale toutes sortes de couleuvres. Ses représentants les plus en vue et qui avaient enchanté notre jeunesse sont attablés au banquet de la mise à mort de l’embryon de démocratie qui faisait notre fierté. Englués dans des stratégies de survie individuelle, ils ont abdiqué au grand dam des fantassins qui ruminent encore la promesse du « Grand Soir »… Ils ont eu tort les ainés !
Ainsi, la coalition au pouvoir rassemble des prétendus communistes, des socialistes fratricides, des libéraux parricides, des erratiques, des égarés et plusieurs affairistes. Quel est le fil conducteur de cette congrégation disparate ? Que font certains autour de cette table ? Quel sens ont encore certaines références idéologiques dont les modèles authentiques ont failli ? Il fera jour…
En attendant, et dans la dernière ligne droite menant à l’élection présidentielle du 24 février 2019, il nous faut prendre la pleine mesure de la gravité de la situation de notre pays, de notre Continent. Devant l’imminence et la prolifération de ressources minières et naturelles importantes, l’issue de ce scrutin est vitale pour la survie de notre Nation et l’avenir de nos enfants. Ne jouons pas avec les mots sur ces questions essentielles. Il est impératif, pour chacun et chacune d’entre nous, de prendre conscience des véritables enjeux de l’heure. Il est temps de nous rassembler et de mobiliser toutes nos forces autour d’un Pacte Intergénérationnel de Salut Public (P.I.S.P) dont les termes devraient tourner autour des enjeux de souveraineté politique et économique véritable, de restauration des principes de bonne gouvernance et d’édification d’une Nouvelle République. Une entité qui ne serait pas qu’un simple clonage de la République française, sans son génie. Le temps de la maturité et de la responsabilité est venu. Nous ne pouvons plus continuer à simuler. Il nous faut reconnaître que depuis les événements de 1962, précisément, le train Sénégal a déraillé et qu’il serait temps de le remettre sur les rails du progrès dans la dignité et l’indépendance. Sous ce rapport, et dans l’urgence, de nouvelles alliances non circonstancielles, doivent voir le jour. Car à la vérité, la plupart des alliances électorales qui ont été mises en œuvre dans notre pays ont été fondées sur la duperie. Elles n’ont pas survécu aux appétits qui surviennent à l’accession au pouvoir. Lorsqu’elles durent, elles sont cimentées par une communauté d’intérêts particuliers, le partage de privilèges et de prébendes. Avec comme prix à payer pour certains, le reniement ou un silence honteux.
Le Pacte Intergénérationnel de Salut public devra se fonder sur une prise de conscience et de responsabilité historique. Il devra rassembler des hommes et des femmes de mission, déterminés à infléchir, notablement et de manière irréversible, la trajectoire de progrès de notre peuple. Ces hommes et ces femmes devront mettre en avant les intérêts supérieurs de notre nation, maitriser leurs egos et leurs ambitions à court terme pour investir pour l’avenir de nos enfants. La survie de la nation du Sénégal dans une Afrique Nouvelle décomplexée et conquérante est à ce prix. A quelques jours de la nouvelle année, ayons le Sénégal à cœur et le reste suivra !
PAR ADAMA GAYE
IDY, THE COMEBACK-KID !
Son discours devant les jeunes des Forces démocratiques du Sénégal (FDS) a été on ne peut plus précis, puissant, pertinent - Il se peut qu'Idrissa Seck ait marqué ce dimanche, un coup décisif dans la relance de sa carrière politique
Comme Bill Clinton, longtemps donné pour mort politiquement en 1991, frappé par des scandales financiers et sexuels en série, avant de revenir en novembre, rafler la victoire face au President Bush-pere sortant en se présentant comme le revenant, il se peut que Idrissa Seck ait marqué, ce dimanche soir, un coup décisif dans la relance de sa carrière politique.
Ce dimanche, l’Idrissa Seck, que je connais depuis 1991, quand, ensemble, avec deux autres ténors du PDS, nous avons préparé l’entrée de Abdoulaye Wade au premier gouvernement de majorité présidentielle élargie, sous Abdou Diouf, cette année-là, est devenu à mes yeux un leader transformationnel. Son discours devant les jeunes des Forces démocratiques du Sénégal (FDS) a été on ne peut plus précis, puissant, pertinent. #IdyNewLook ? May be.
Ca sent bon. Je le dis avec la conviction d’avoir suivi, via les réseaux sociaux, un homme maître de son sujet, qui semble avoir mis derrière lui les pesanteurs qui obstruaient sa marche.
En février 2019, il faudra compter avec lui. My take. Il peut être le comeback kid de la présidentielle à venir.
PAR CHEIKH NDIAYE
KARIM WADE, L'ARLÉSIEN
Il est temps que ses aficionados comprennent que Karim Wade s’est joué d’eux car même le coordonnateur national du PDS, Oumar Sarr, a dû donner sa langue au chat en avouant que seul l'intéressé peut annoncer sa date de retour
Depuis des mois les karimistes n’en finissent pas d’attendre leur leader qui aura annoncé son retour par toutes les formes de communication connues du genre humain : par moult missives, par video muette puis par plateforme virtuelle ensuite par audio. Karim Wade aura visité tous les canaux de communication pour maintenir l’intérêt de ses affidés.
Presque tous, sauf évidemment le canal le plus achevé et le plus efficace : le face à face ! Après le flop émotionnel du lancement de sa plateforme virtuel qui a déclenché l’ire de ses propres partisans le réclamant désormais en chair et en os, l’ancien pensionnaire de Rebeuss a rapidement tenté de redresser la barre en se faisant entendre des siens par audio.
C’est à croire que Karim Wade veuille réécrire la nouvelle d’Alphonse Daudet «L’Arlésienne » où le marié las d’attendre la mariée d’Arles sombra dans le désespoir. Karim Wade n’est rien d’autre que l’Arlésien de ses partisans qui n’en finissent pas de se languir. Tout a été fait pour entretenir leur flamme mais là le temps manque, la panoplie des astuces s’amenuise.
Il est temps que ses aficionados comprennent que Karim Wade s’est joué d’eux car même le coordonnateur national du PDS Oumar Sarr a dû donner sa langue au chat aujourd’hui en avouant que seul Karim Wade himself peut annoncer sa date de retour. Celui qui doit à notre fisc 138 milliards suite à sa condamnation pour enrichissement illicite amuse sa galerie et hélas par la même occasion, celle aussi d’un parti historique comme le PDS qui mérite mieux que le remake de mauvais goût de la pièce de Daudet.
Cheikh Ndiaye est responsable APR-Grand Yoff, Conseiller à la Présidence
"CELA FAIT 18 MOIS QUE JE DIS QUE LE PROCÈS KHALIFA SALL EST POLITIQUE"
L’historien et ancien ministre Abdoulaye Bathily déplore dans le magazine Jeune Afrique à paraître ce lundi, l’immixtion de la justice dans la politique sénégalaise
«Cela fait dix-huit mois que je dis que le procès Khalifa Sall est politique. La Cour de justice de la Cedeao a rendu un jugement qui considère que la procédure n’a pas été équitable. L’Etat sénégalais qui est membre de la Cedeao et a adhéré à la Charte de la Cedeao doit se soumettre à ce jugement, mais il ne l’a pas fait jusqu’ici. La Commission des Droits de l’Homme de l’Onu a abouti pratiquement à la même conclusion. Tout cela montre bien qu’il y a volonté d’éliminer un adversaire. On ne règle pas des problèmes politiques en se servant de la justice.»
L’ancien leader de la Ldmp qui a passé la main soupçonne la justice d’être inféodée au pouvoir. «Lorsque les gens soupçonnés de malversations sont contre vous, ils tombent sous le coup de la loi. Mais lorsqu’ils sont avec vous vous les épargnez. A partir de ce moment-là, la justice perd sa crédibilité aux yeux de l’opinion. C’est cela qui amène les tensions et demain une ambiance de règlements de comptes qui porte en germe le recul de la démocratie.»
LES SECTEURS QUI RECRUTENT À DAKAR
Sous l'impulsion du PSE, de nouveaux secteurs se développent dans la capitale sénégalaise offrant de nombreux débouchés professionnels dans la région - Mais la main d'œuvre qualifiée manque aujourd'hui sur le marché
Jeune Afrique |
Hélène Porret |
Publication 24/12/2018
Depuis bientôt cinq ans, Dakar se métamorphose. Initié par le président Macky Sall, le plan Sénégal Emergent (PSE), dont la deuxième phase démarre en 2019, est à l’origine de cette grande transformation. L’objectif : favoriser le développement économique et social du Sénégal, et hisser sa capitale au rang de hub économique de l’Afrique de l’Ouest. Face aux nouvelles opportunités d’emplois, les entreprises se pressent aujourd’hui dans la capitale et sa région. Mais elles sont rapidement confrontées à une pénurie de main d’œuvre qualifiée. Dans une étude de l’Office national pour la formation professionnelle (ONFP) publiée en 2018, 72 % des entreprises dans dix secteurs affirment avoir rencontré des difficultés majeures à recruter. L’inadéquation entre les besoins de ces nouveaux acteurs et le manque de formations professionnelles est l’une des causes relevées.
Double compétence
En plein développement grâce à une amélioration de l’environnement des affaires au Sénégal, les entreprises du secteur minier comme Sabadola, a Grande Côte Opérations ou encore Fephos, spécialisé dans le phosphate, recherchent par exemple des spécialistes. Or, les filières de niveau bac +2/3 et bac +5 en génie minier, génie civil, génie métallurgique et génie géologique ne sont pas assez nombreuses. La majorité des entreprises ont également un besoin criant de cadres dirigeants dotés d’un profil hybride. Les écoles privées s’adaptent petit à petit à cette demande. « Nous formons nos étudiants pour qu’ils puissent allier management et technique », explique Aichatou Dieng, responsable des programmes de BEM Dakar. Une double casquette également demandée dans le BTP qui prend de l’ampleur dans la capitale avec les nouveaux chantiers (construction de logements, amélioration des transports…).
Le boom de l’agro-business
Parmi les secteurs en expansion, l’agriculture occupe une place de choix. Selon l’ONFP, plus de 5 000 postes sont à pourvoir dans ce secteur sur les 19 666 emplois prévus dans le PSE.
« Nous avons une forte appétence pour le « consommer local » au Sénégal en ce moment », note Deffa Ka manager du cabinet Fed Africa. Les géants du secteur comme les Grands Domaines du Sénégal, spécialisés dans l’horticulture, ou Société de Cultures Légumières, se sont installés à Saint-Louis, région qui concentre l’activité. D’ouvrier à ingénieur agricole, les débouchés sont multiples.
Si le marché reste dominé par les groupes internationaux comme Nestlé qui recrute surtout à Dakar des profils top management, des entreprises locales se professionnalisent. Sedima, dont le siège est situé dans la capitale, est par exemple leader dans la région pour la filière avicole. Depuis l’interdiction de l’importation de poulets au Sénégal il y a cinq ans, l’entreprise a pris le contrôle de toute la production, de la ponte en passant par l’élevage jusqu’à la transformation. Les besoins les plus élevés portent alors sur des techniciens avec des compétences élevées : ingénieurs agricoles, agronomes, généticiens…
Mais le Sénégal ne dispose pas encore de formations au niveau des standards d’usines et de laboratoires. Sedima a alors créé son propre centre et travaille avec le gouvernement pour créer des ponts avec les écoles. De son côté, Sup de Co Dakar a créé une nouvelle filière. « Nous avons inclus l’entrepreneuriat rural dans nos formations en ouvrant notamment un bachelor en agro-business sur la région nord du Sénégal », note Yasmine Sy Sar, directrice du développement stratégique et qualité de l’école de commerce. Elle encourage les jeunes à rivaliser avec les grands groupes.
Pétrole : débouché d’avenir ?
Le pays investit également dans le secteur des hydrocarbures après la découverte de gisements de pétrole et de gaz à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Des entreprises canadiennes, américaines, françaises et australiennes souhaitent s’installer. « Les groupes internationaux y vont avec engouement. De nombreuses opportunités sont à saisir », lance Deffa Ka de Fed Africa. Présent depuis 70 ans sur la partie marketing/distribution, Total a notamment ouvert une filiale d’exploration avec des besoins de fonctions opérationnelles et de management. « Ce sont des recrutements de masse. Selon le pays, entre 700 et 1000 personnes travaillent généralement en rotation sur ce type de plateformes », précise la manager. Le gouvernement met alors les bouchées doubles sur la formation. Un institut national du pétrole a été lancé pour former à ces métiers. Mais le temps que la branche se développe, le Sénégal, encore vierge dans ce domaine, devra chercher de la main d’œuvre au Ghana ou au Congo, des pays très avancés sur l’exploration de cette ressource. « Le potentiel local sera tout de même privilégié pour les recrutements à venir », nuance la manager.
Quelques niches en plein essor
Si le développement de nouveaux moteurs autour de l’agriculture, l’industrie minière, les infrastructures et l’énergie dynamisent le marché, les filières traditionnelles comme la banque, le tourisme ou la grande distribution avec Auchan restent toujours attractives à Dakar. Tout comme celui des télécommunications qui opère un virage avec l’arrivée de start-up. Les experts IT, émanant surtout de la diaspora, s’intéressent aux projets de cette nouvelle économie numérique. La « start-up nation » est aussi en marche au Sénégal.
LANSANA GOUDIABY DE L’AILE EXTERIEUR TIRE SA REVERENCE
Nous avons appris le décès de Lassana Goudiaby, l’un des plus influents responsables du mouvement irrédentiste casamançais. Décès survenu tôt le samedi à Paris, des suites d’une maladie.
Jean Diatta (Correspondant permanent Ziguinchor) |
Publication 24/12/2018
Le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (Mfdc) est en deuil.
Goudiaby vivait en effet à Paris depuis des décennies comme beaucoup de responsables de l’aile européenne du Mfdccomme Mamadou Nkrumah Sané qui a été le premier secrétaire général adjoint de l’abbé Diamacoune Senghor, la figure historique de ce mouvement qui a tiré sa révérence en 2006 suite à une maladie. Secrétaire général de la section de France du Mfdc, le défunt Lansana Goudiaby s’était toujours illustré par des prises de position radicales pour l’indépendance de la région naturelle de Casamance. Toutefois, cette intransigeance affichée ne l’a jamais amené à fermer la porte du dialogue avec le gouvernement. Pour preuve, il rencontrait régulièrement les émissaires envoyés par les différents régimes qui se sont succédé à la tête du pays depuis l’éclatement du conflit en 1982. Et il venait régulièrement en Casamance pour voir ses parents et ses camarades restés au pays.
Des sources bien informées, racontent qu’il a fait une apparition publique lors du grand meeting d’Ousmane Sonko, à Saint-Denis, en région parisienne. Beaucoup de personnes confondaient souvent le défunt avec Mamadou Goudiaby, un autre responsable influent du Mfdc, établi à Paris, mais en réalité ils n’ont aucun lien de parenté. Le premier est originaire du petit village de Diagobel, situé au nord-ouest de Ziguinchor non loin du barrage de Affiniam et le second est de Baïla, c’est-à-dire le village de l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, candidat à l’élection présidentielle du Sénégal du 24 février 2019. ‘’ Nous avons le même nom de famille, mais nous ne sommes pas originaires du même village, il n’y a aucun lien de parenté entre nous.
Lui était de Diagobel, moi je suis de Baïla. Mais nous nous considérions comme des frères. nous étions inséparables’’, confie Mamadou Goudiaby qui souligne que, parfois, ils divergeaient sur certaines questions mais cela ne remettait jamais en cause leur complicité. ‘’Parfois, nous pouvions avoir des divergences de vue sur le MFDC, mais cela n’a jamais occasionné un refroidissement dans nos relations. Lansana était un homme bon, très généreux. Son décès est une grosse perte pour moi’’ relève-t-il. Des sources proches du Mfdc révèlent que le mouvement est en train de s’organiser pour rapatrier le corps du défunt afin de l’enterrer dans son village natal de Diagobel comme il l’avait souhaité de son vivant.