Malgré des tentatives pour criminaliser l’homosexualité dans les années 1990, le pays est resté relativement neutre sur la question - Mais cette tolérance ne signifie pas absence de difficultés pour les gays et lesbiennes, notamment pour les adolescents
Le Monde Afrique |
Glory Cyriaque Hossou |
Publication 26/12/2018
Wilfried* et Herman* sont tous deux instituteurs dans une école primaire et impliqués au sein de l’église catholique de leur localité située dans le département de l’Ouémé, au Bénin. L’un est lecteur et l’autre maître de chœur. A 27 et 23 ans, tout porterait à croire qu’ils vivent une jeunesse sans problème. Ce n’est pourtant pas le cas. Wilfried a de l’attirance aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Il est bisexuel et a du mal à se faire accepter comme tel. « Je ne peux pas le dire à tout le monde par crainte de subir des moqueries et d’être exclu par mes amis et ma famille, raconte-t-il. A l’église, personne ne m’acceptera comme je suis et je ne pourrai plus continuer à assumer mon rôle de lecteur. » Ses journées, il les passe entre l’école où il enseigne, l’église et une association de défense des minorités créée en 2013 et dont il est vice-président.
Au Bénin, l’homosexualité n’est pas pénalisée, contrairement aux pays voisins que sont le Togo, le Ghana, le Cameroun ou le Nigeria. Dans ce dernier, les douze Etats du Nord qui suivent même la charia(la loi islamique) condamnant les gays à la lapidation.
Malgré des tentatives législatives pour criminaliser l’homosexualité dans les années 1990, le pays est resté relativement neutre sur cette question, accordant aux adultes consentants le droit d’avoir des relations homosexuelles. Mais cette tolérance ne signifie pas absence de difficultés pour les gays et lesbiennes, notamment pour les adolescents. Car le Code pénal, dans un amendement datant de 1947 – quand le Bénin appartenait encore à l’Afrique occidentale française (AOF) –, fixe la majorité sexuelle à 13 ans pour les personnes hétérosexuelles et à 21 ans pour les personnes homosexuelles. La menace d’une condamnation de six mois à trois ans d’emprisonnement pousse donc les jeunes qui se découvrent gays à vivre cachés dans un monde d’adultes libres. Et fige l’homosexualité comme un tabou dans les mentalités.
« Je ne suis pas prêt à tout dévoiler »
La famille de Wilfried, elle aussi, ignore son orientation sexuelle. Depuis un moment, sa mère lui réclame un petit-fils. Mais Wilfried est encore loin de la paternité. « Je sors avec Joy*, une jeune fille qui ne connaît pas ma bisexualité, confie-t-il. Je ne suis pas prêt à tout dévoiler, ni à elle, ni à ma mère. Le moment viendra pour cela. Puisque mon association travaille sous couvert d’actions de santé et de défense des droits économiques et sociaux, je les invite à nos activités de sensibilisation, où nous parlons parfois de la question des minorités sexuelles. C’est une manière pour moi de les préparer à la nouvelle. » Au Bénin, sur la dizaine d’associations LGBTQI en activité, aucune n’est légalement reconnue comme défendant les droits des homosexuels. Toutes doivent donc travailler sous une « couverture » officielle.
Quand Wilfried sort le soir et qu’il prévoit de « rencontrer du monde », il utilise des codes. « Nous avons des expressions pour nous reconnaître entre gays. Quand j’arrive à un endroit où quelqu’un me semble être homosexuel, je dis un ou deux mots précis pour m’en assurer. La plupart du temps, s’il acquiesce, cela confirme tout. »
Herman, lui, se définit comme « trans ». Il a un autre prénom quand il se travestit en femme. Son statut, il l’a compris il y a quatre ans, en classe de terminale. Le jour de notre entretien, il porte un tee-shirt sur un collant noir et parle d’un air un peu timide. « C’était au cours de SVT, on travaillait en groupe quand un camarade de classe m’a envoyé “je t’aime” sur un bout de papier, souffle-t-il. Au début, j’ai pris ça pour une blague, mais il a insisté. C’est ensuite que j’ai su qu’il était homo. Nous sommes restés ensemble un moment. »
Harcèlement quotidien
Contrairement à Wilfried, Herman raconte qu’il est quotidiennement moqué par son entourage. « A cause de ma démarche et parce que je suis efféminé, les gens se moquent de moi. Quand je fais des activités artistiques avec mes apprenants, mes collègues me disent devant les élèves : “Ah toi, tu es une femme hein ! Pourquoi tu parles comme ça ? Pourquoi tu marches de la sorte ?” Je suis quotidiennement harcelé. » Le harcèlement dont il est victime peut même aller plus loin soutient-il : « Un jour, la directrice de l’école dans laquelle j’interviens a voulu prendre mon téléphone pour regarder mes photos. Elle avait été informée par des collègues que je m’habillais en femme et que je me photographiais. C’est grâce à Wilfried que j’ai pu m’en sortir. Il m’a rappelé que l’engagement qui me lie à l’établissement n’autorise pas la directrice à fouiller dans mon téléphone et qu’il s’agit de ma vie privée. Mais nous les avons quand même effacées. »
Des Wilfried et des Herman, il y en a des milliers au Bénin, obligés de cacher leur véritable identité sexuelle. Aujourd’hui, ils soutiennent que l’Etat ne les protège pas suffisamment. Selon l’ONG Hirondelle Club, qui défend la cause de ces minorités dans le pays, de nombreux adolescents béninois sont encore chassés de leur foyer familial à cause de leur homosexualité et finissent par vivre à la rue. D’autres sont insultés, brimés, perdent leur emploi, sont exclus de leur école, de leur église, ou sont gravement agressés. Wilfried et Herman vivent dans la peur. Ils craignent un jour de subir le même sort que certains de leurs amis : mourir, tués par la haine et l’intolérance.
*Les prénoms ont été modifiés.
Glory Cyriaque Hossou est un Béninois de 25 ans engagé sur de nombreux fronts. Secrétaire général de la société des Blogueurs du Bénin, il est aussi coordinateur du comité contre la peine de mort d’Amnesty International dans son pays et étudiant en master 2 en droit des personnes. Sensible aux discriminations que subissent les minorités en Afrique de l’Ouest et centrale, il met sa plume au service des droits humains.
NOËL SANGLANT EN LIBYE
Trois morts à la suite d’une attaque terroriste ayant visé le ministère des Affaires étrangères
Au moins trois personnes ont été tuées et une dizaine d’autres blessées à la suite de l’attaque ayant visé ce mardi matin, le ministère libyen des Affaires étrangères à Tripoli. Selon les premières informations, il s’agit d’une attaque terroriste même si l’assaut n’a pas encore été revendiqué.
La capitale libyenne a été de nouveau secoué par une attaque qui a fait trois morts ce mardi à la suite d'un assaut donné par des assaillants lourdement armés contre le siège du ministère des Affaires étrangères. Selon le ministre de la santé, cité par Reuters, au moins trois personnes ont été tuées quand des kamikazes ont ouvert le feu sur le bâtiment. Les assaillants seraient au nombre de trois selon les autorités, et après l'assaut deux d'entre eux avaient réussi à pénétrer à l'intérieur de l'édifice et à faire exploser. La troisième victime est un agent de sécurité du ministère.
En milieu de journée, une épaisse fumée se dégageait encore du bâtiment qui a été aussitôt quadrillé par les forces de sécurité. Une dizaine de personnes blessés a également été admise à l'hôpital.
Chaos libyen
Les attaques et échanges de tirs d'armes très souvent meurtriers à Tripoli sont devenues monnaie courante depuis la chute du colonel Khadaffi. Plusieurs milices se partagent en effet les différents quartiers de la ville où ils règnent en maîtres, alors que le pays est divisé en deux entre le gouvernement de Sayez El Farraj, basé à Tripoli et reconnue par la communauté internationale, et l'Armée nationale du maréchal Khalifa Haftar, basé à Benghazi. D'autres groupes, parmi lesquelles des cellules terroristes affiliés à Al Qaida ou à l'Etat Islamique (IE), écument également plusieurs régions du pays.
Aussitôt l'assaut de ce mardi 25 décembre contenu, les pistes sécuritaires ont d'ailleurs évoqué la piste terroriste au regard du mode opératoire des assaillants ainsi que de la cible visée. De quoi amplifier les inquiétudes sur la situation sécuritaire en Libye alors que toutes les médiations de l'ONU et de la communauté internationale, peine à sortir le pays de l'impasse à travers des élections libres et transparentes destinées à doter la Libye d'autorités légitimes.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MODY NIANG
LES TRISTES RÉALITÉS DU BILAN DE MACKY
À son image, sa politique n’est ni transparente, ni sobre, ni vertueuse - Nous devrons tout mettre en œuvre pour nous opposer à sa réélection qui serait une catastrophe nationale
‘’Karim Wade après Abdoulaye Wade et Macky Sall ! Serions-nous à ce point maudits ?’’. Tel est le titre de la contribution que j’ai fait publier à ‘’Walfadjri’’ du 10 et à ‘’Enquête’’ du 12 mars 2018. Dans mes quatre dernières contributions dont la première a été publiée le 21 novembre 2018, j’ai passé en revue quelques scandales, parmi de bien nombreux autres, de la longue gouvernance de Wade père et de Wade fils. Le 28 novembre 2018, le fils et ancien ‘’Ministre du ciel et de la terre’’ a lancé, de Doha, un ‘’Appel à la Nation’’ (laquelle ?). Dans cet enregistrement par audio, il fait sévèrement le procès de la gouvernance de son ex-frère et appelle à un vaste rassemblement autour de sa grande coalition ‘’ Karim Président 2019’’. Dans cet appel, le ‘’candidat dupeuple’’ dénonce « la gouvernance clanique, les atteintes aux libertés, la politisation de la justice, la dégradation de l’économie, le délabrement des services publics, l’appauvrissement de la population (…) »[1]. Notre ‘’candidat dupeuple’’ poursuit sa critique sévère en ces termes : « La situation désastreuse de notre pays exige une vaste réunification de toutes les forces politiques et sociales qui adhèrent au combat pour l’élimination de la mauvaise gouvernance et de la pauvreté, la restauration de la démocratie, le respect de l’équilibre des institutions, notamment le respect de l’indépendance de la justice. »
On lit de nombreuses autres critiques dans le fameux ’’Appel à la Nation’’ de Doha, critiques qui en étonneront certainement plus d’un. Dans tous les cas, son auteur comme la cible ne savent pas ce que bonne gouvernance signifie. Ils ont été, tous les deux, nourris au lait de la mal gouvernance respectivement pendant douze et huit ans. Cet appel de Karim Wade est donc un signe manifeste d’irrespect à l’endroit du peuple sénégalais. Lui et son père ont fait leur temps, un temps noir de l’histoire du pays. Leur page doit donc être tournée, définitivement. Les faire revenir au pouvoir serait pour nous comme une sorte de malédiction, comme le serait d’ailleurs la réélection du président-politicien. Les sept ans de gouvernance qu’il va boucler dans deux mois, ne devraient pas, en tout cas, nous y inciter. Il est vrai qu’il est en train de remuer ciel et terre pour se faire réélire dès le premier tour le 24 février 2019. Nous devrons tout mettre en œuvre pour nous opposer à sa réélection qui serait une catastrophe nationale, la continuité dans la mauvaise gestion, le népotisme, la politique politicienne et folklorique, le piétinement de nos valeurs, etc. Ce scénario-catastrophe ne devrait pas être possible d’ailleurs, malgré le bilan qu’il porte toujours en bandoulière. Ce bilan n’est pas seulement matériel et physique, il est aussi moral. Le premier est contestable sur bien des points, le second catastrophique.
Arrêtons-nous d’abord sur le premier ! Le président-politicien, son clan, sa radio et sa télévision nous pompent l’air au quotidien avec leurs tonitruantes infrastructures, des infrastructures fortement surfacturées, plus de prestige que de développement. Avant de les passer en revue, il faut rappeler que, le 25 mars 2012, nous l’avons confortablement élu, sur la base d’engagements formels et souvent solennels, à imprimer dans la gouvernance du pays les ruptures profondes que nous attendons depuis 58 ans. Nous mettons ensuite, chaque année, un budget à sa disposition. Quoi de plus naturel donc qu’il construise des infrastructures ? Il est navrant d’entendre certains compatriotes répéter à l’envi qu’il a donné un forage, un centre de santé, un lycée à telle ou telle localité. Il ne donne rien, il est dans son rôle quand il réalise des infrastructures. Il ne donne rien, il prend plutôt. Ses réalisations sont coûteuses et manquent souvent de pertinence. Le seul exemple de ce Train Express régional (TER) suffit à l’illustrer. Conçu seulement pour frapper les imaginations à moins d’un mois de l’élection présidentielle, ce train va nous coûter les yeux de la tête. Plus de mille milliards sûrement, peut-être bien plus avec cette lettre qui circule et qui serait adressée à son Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. Autant de milliards pour 34 kilomètres puisqu’on ne parle plus de Diamniadio-AIBD ! Ce TER vient avec 30 ou 40 ans de retard. Son tracé pose beaucoup de problèmes et de désagréments. Il éventre notre forêt de Mbao, déplace des populations qui vivent ensemble depuis 60 à 70 ans, voire plus. Si ce projet politicien et électoraliste avait été soumis au référendum, il aurait sûrement été rejeté par une écrasante majorité. On n’a pas besoin d’être un technicien ou un génie pour comprendre que ces milliards auraient pu servir plus utilement le pays, surtout le pays profond. Ils pourraient en particulier financer ce vieux projet de train reliant Dakar-Ziguinchor ou réhabiliter nos anciens chemins de fer abandonnés, à l’époque, sur injonction de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). J’ai tenté d’illustrer, dans mes contributions antérieures, comment l’un ou l’autre scénario pourrait être bien plus utile pour nos populations.
Je ne m’attarderai pas sur l’autoroute ‘’Ila Touba’’ qui coûte aussi très cher, trop cher comparé aux autres qui sont construites en Afrique : 416 milliards pour 112 km à travers un terrain sablonneux. Deux cents (200) y suffiraient, bien moins selon de nombreux techniciens interrogés, surtout qu’elle n’avait aucun caractère urgent, pour le moment en tout cas. La route Thiès-Touba via Khombole, Bambey, Diourbel pourrait être élargie en deux voies matériellement séparées. Les villes de Thiénaba, Khombole et Bambey seraient contournées, Diourbel l’étant déjà. Ce projet n’aurait pas coûté plus de 200 milliards et les 216 autres seraient dépensés plus utilement ailleurs, à Touba comme dans d’autres localités du pays qui en ont tant besoin. J’ai fait plusieurs propositions dans ce sens, dans mes écrits comme dans mes interventions, plus rares, sur les plateaux de télévision et devant les micros de radios.
Nous pourrions donner d’autres exemples de réalisations dont nombre de compatriotes doutent de la pertinence et s’indignent des coûts exorbitants. Parmi elles, on peut citer pêle-mêle : 1) les 6,5 millions cartes d’identité biométriques les plus chères du continent et dont personne – sauf peut-être le Ministre de l’Intérieur et certains de ces directeurs – ne sait si elles sont toutes éditées ; 2) les 50 000 lampadaires solaires acquis par le président-politicien à plus de 57 milliards (plus d’un million de francs CFA l'unité), auprès du Groupe ‘’Fonroche Eclairage’’, au détriment de nombre d’autres industriels notamment asiatiques, américains et européens, dont les offres seraient pourtant beaucoup plus intéressantes pour notre pays. En outre, un journal français, ‘’Les Echos’’, précise que c’est l’entreprise '’Eiffage’’ – encore elle – qui va se charger de l'installation des lampadaires[2] ; 3) la réhabilitation du Building administratif dont le coût initial déclaré de 17 milliards aurait fait un grand bond, avec les multiples avenants – devenus une pratique courante avec la gouvernance en cours – jusqu’à atteindre les 30 milliards, peut-être plus ; 4) le Centre international de Conférences Abdou Diouf (CICAD) qui nous aurait coûté, lui aussi, plus de 50 milliards !
Nous aurions pu citer bien d’autres exemples d’infrastructures fortement surfacturées et dont la pertinence est loin d’être prouvée. On en trouve en grand nombre développées dans nos contributions comme dans celles d’autres compatriotes. Le tonitruant bilan du président-politicien est donc loin d’être aussi élogieux qu’on nous le présente. Il l’est encore moins si on en considère l’aspect moral. C’est lui-même, notre président-politicien, qui déclarait qu’une gouvernance ne se limitait pas à construire des infrastructures. Elle doit aussi prendre en compte la promotion de nos valeurs. Or, de ce dernier point de vue, son bilan est une catastrophe et on peut s’en faire déjà une idée en lisant ma contribution qui a pour titre : « Monsieur le Président de la République, où trouvez-vous la force de regarder encore vos compatriotes les yeux dans les yeux ? »[3]. Oui, je me suis posé légitimement la question, quand il reniait, au quotidien et sans état d’âme, tous les engagements qu’il avait pris avant le 25 mars 2012 et qui lui valurent, pour l’essentiel, 65% de nos suffrages. Le reniement qui nous a le plus indignés, c’est celui de son engagement à réduire le mandat présidentiel de sept à cinq ans et à se l’appliquer. Il l’a plusieurs fois réitéré, intra et extra muros, même sur les perrons de l’Elysée devant un président Sarkozy admiratif. Pourtant, on connaît la triste suite : un wax waxeet, le plus insoutenable de sa gouvernance, car il y en a bien d’autres. Des wax waxeet, Papa Alé Niang nous en donne des exemples dans pratiquement toutes ses excellentes chroniques. Il nous revient en particulier cette déclaration que, s’il n’avait pas mis le coude sur des dossiers, nombreux seraient ceux qui iraient en prison. Devant le tollé général soulevé par un tel aveu de la bouche d’un président de la République, il se rétracte sans état d’âme et s’enfonce davantage en précisant qu’il n’a mis le coude que sur un dossier, celui du FESMAN, pour ne pas envoyer en prison la sœur après le frère (Sindiély après Karim Wade). Je laisse le soin au lecteur de caractériser un tel président, ce président qui s’illustre dans un autre engagement public sans lendemain : celui qu’il ne prendrait jamais un décret pour confier des responsabilités nationales à son omniprésent frère. Quelque temps après, il signe un décret pour le nommer à la tête de l’une des plus stratégiques directions générales, celle de la Caisse de dépôt et de Consignation.
Nous n’oublierons pas cet autre engagement sans lendemain, celui à mettre en œuvre, une fois élu, une politique ‘’sobre, transparente et vertueuse’’. Une politique sobre ! Sobre avec le nombre impressionnant de ministres d’Etat, de ministres, de ministres-conseillers, d’ambassadeurs itinérants, de chargés de missions, etc., qu’il nomme à tout bout de champ ! Sobre avec les gigantesques caravanes de voitures grand luxe et avides de carburant qui le suivent à travers ses innombrables déplacements politiciens et folkloriques dans les quatre coins du Sénégal ! Sa politique sobre, ce sont aussi ses nombreux voyages à l’extérieur à bord d’un avion plein, plein de ses proches collaborateurs, de ses ministres et conseillers divers, sans compter les membres du couple présidentiel, les amis, les ‘’communicateurs traditionnels’’, etc. Elle se mesure également, cette sobriété, dans les innombrables grandes nuits de jouissance au cours desquelles ses ministres, directeurs généraux et autres PCA rivalisent d’ardeur à distribuer des millions de francs CFA à leur soit disant griots.
Sa politique transparente ! Ce qualificatif sonne faux dans tous ses actes de gouvernance : dans l’attribution des marchés publics, où le gré à gré est devenu une exception ; dans l’étouffement des organes de contrôle qui ne publient pratiquement plus de rapports ou, même s’ils sont produits, sont écrasés sous le poids de son coude, surtout s’ils mettent en cause la gestion de ses proches. On n’oubliera pas les nombreux dossiers de l’OFNAC et de la CENTIF qui dorment d’un long sommeil sur la table du procureur de la République, peut-être à l’exception notable de celui de kumba amul ndey Ababacar Khalifa Sall, traité avec une diligence inhabituelle.
Nous ne nous attarderons sûrement pas sur ce fameux slogan ‘’La patrie avantle parti’’. Même les plus indifférents de nos compatriotes savent ce que c’est devenu. La lutte sans concession contre la corruption qu’il nous promettait connaît le même sort, entretenue qu’elle est au niveau le plus élevé de l’Etat. Pendant ses sept années de gouvernance opaque, ce président-politicien a grillé 56 milliards (au moins) de fonds politiques. Il distribue, au quotidien, des millions de francs CFA, au palais de la République comme lors de ses nombreux déplacements. Il a légitimé la détestable transhumance et achète sans état d’âme et au grand jour des consciences.
Plus qu’une contribution, c’est un livre, un gros livre qu’il faudrait pour passer en revue tous les reniements de ses engagements. Cet homme qui préside aux destinées de notre pauvre pays depuis le 2 avril 2012 fait tout le contraire de ce qu’il nous avait promis. A son image, sa politique n’est ni transparente, ni sobre, ni vertueuse. Son parti, omniprésent, écrase la patrie. Avec lui, la corruption, les détournements de deniers publics et autres forfaitures vivent leurs plus beaux jours. S’y ajoute que la loi est loin d’être la même pour tous, au contraire de l’engagement ferme qu’il avait pris dans ce sens. Il est foncièrement partisan et, naturellement, injuste. Ce qui est surtout insoutenable pour un président de la République, pour un kilifa, sa parole ne vaut plus un kopeck. ‘’Waxi Macky de du ma ci dóor sa ma doom’’, entend-on souvent dire dans le pays. Comment pouvons-nous donc envisager, un seul instant, de réélire cet homme, même si son bilan matériel était convaincant, ce qui est loin d’être le cas ? Ne nous a-t-il pas suffisamment trompés, suffisamment déçus ? N’en avons-nous pas assez avec cet odieux système de gouvernement qui nous maintient encore parmi les 25 pays les plus pauvres et les plus endettés du monde ? Réélire le président-politicien, avec son bilan moral dérisoire, c’est reconduire ce système pendant encore cinq ans. Sommes-nous prêts à nous y aventurer le 24 février 2019 ? Il appartient à chacun et à chacune d’entre nous de répondre objectivement à cette question, et d’en tirer la conséquence idoine.
[1] Pendant toute la gouvernance de son père, mes livres étaient interdits de vente au Sénégal. Ils ne franchissaient pas le cordon douanier et politicien de l’Aéroport international de Dakar Yoff. Les librairies me tournaient le dos quand je leur proposais ceux édités au Sénégal.
Comme tous les enfants qui rêvent de voir le père noël toquer à leurs portes, je voudrais moi aussi le rencontrer pour que mes prières soient exaucées. Comme à son habitude, le père noël satisfait les vœux des innocents enfants en leur apportant des cadeaux inespérés. Pour le cas du Sénégal donc, papa noël devra être aussi pragmatique que possible à cause de la pléthore de souhaits et de cadeaux attendus par le peuple.
Cette année, Noel coïncide avec une situation préélectorale dans notre pays, moment d’habitude fatidique pour les nations africaines. La cohésion sociale et la stabilité, seules marques de fabrique dont pouvait se glorifier notre pays devant ses voisins, commence à s’effriter même si le peuple préfère faire l’autruche. Il suffit de voir ou entendre les insanités sur les médias sociaux pour se rendre compte qu’on touche de plus en plus le fond. Si le miracle du père noël auquel croit tout enfant rêveur n’agit pas sur les humeurs et les ardeurs, notre pays fera son entrée en 2019 de manière fracassante comme en Janvier 2012. Tous les ingrédients sont réunis pour que cette cohésion tant chantée cède sa place à une mêlée générale.
Sur le plan social, malgré les mesures prises telles que la Couverture Maladie Universelle (CMU) et les bourses de sécurité sociale, certaines populations continuent toujours de vivoter et arrivent rarement à tirer leur épingle du jeu. Le « goorgoorlu », ce citoyen dont la bourse est plus légère qu’une feuille morte, se saigne aux quatre veines mais peine toujours à assurer les trois plats quotidiens. L’épargne et le toit, il ne peut se payer le luxe d’y penser. Il se résigne à vivre au jour le jour et à louer pour avoir un toit. Peut-être qu’en 2019, le père noël aidant, les femmes et les hommes qui vivent dans le seuil de la pauvreté ou dans la pauvreté chronique en sortiront.
Sur le plan économique, papa noël devra mettre les bouchées doubles pour que les jeunes diplômés sur le marché du travail trouvent un emploi décent. Ces jeunes sans-emploi ou chômeurs ont vu leurs rêves s’en aller et certains n’ont pas hésité de reprendre les bateaux de fortune pour chercher un Eldorado qui n’existe que dans leurs cauchemars. Ils ont renoué avec l’aventure parce que tout simplement les 500 000 emplois promis par le régime finissant n’ont pas été atteints. Nonobstant la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER) qui a été mise sur pied récemment par le chef de l’Etat et financé à coût de milliards. Le seul bémol est que la DER donne la chance plus aux petits entrepreneurs qu’aux chômeurs. Père noël ne devra pas non plus oublier la situation des pêcheurs de Guet-Ndar qui ont reçu plus de 400 autorisations de pêcher dans les eaux mauritaniennes lors de la visite récente du ministre de la pêche. Une pensée pour eux s’impose tout de même face à la maudite brèche qui ne cesse de décimer cette populatuon.
Visibles de partout, les infrastructures ont fini de transformer l’environnement physique où évoluent les enfants du père noël que nous sommes. Beaucoup d’édifices sont inaugurés, les uns aussi épatants que les autres. La joliesse de l’Arène Nationale, la magnificence du Dakar Arena, l’attractivité du Musée des Civilisations Noires et l’intéressante autoroute Ila Touba ont fini par éblouir le regard des plus insensibles et pessimistes. Mais ce que le père Noel devra nous donner comme cadeau sur ce registre, c’est la transparence dans le financement et le sérieux dans la gestion. Le tohu-bohu qui a entouré la question de l’Arène nationale (don de la Chine ou œuvre de l’Etat du Sénégal ?) et les coûts des autoroutes jugés énormes ne devront plus exister, papa noël ! D’ailleurs la prolongation du contrat de la Senac en contrepartie d’une réduction dérisoire des tarifs du péage est une preuve éloquente de cette mauvaise gestion.
Enfin, père noël, quand tu descendras du ciel, n’oublies pas de nous amener comme cadeaux une justice pour tous dans un pays de tous. Oui, une justice équitable devant laquelle tous les sénégalais devraient être d’égale dignité. Une justice qui respecte le droit dont le principe de la généralité et du caractère impersonnel est un des fondamentaux. Si pour les secteurs susmentionnés, un travail remarquable a été fait jusqu’ici, sur le plan de la justice, il y a encore un long chemin à faire.
Je te rappelle ici père noël ce que disait le président Macky Sall sur la nécessité d’avoir un Etat de droit. En visite en Casamnace au début de son mandat, Macky Sall révélait: « l’une de mes premières missions, ce n’est pas de construire des routes, des autoroutes et des ponts. La première mission c’est de reconstruire l’Etat de droit. Or l’Etat de droit, on va l’apprécier de façon immatérielle. Ce n’est pas un bâtiment qu’on verra pour dire que ça c’est un Etat de droit. Mais ce sont des valeurs, ce sont des principes, c’est l’égalité des citoyens devant la loi, c’est la lutte farouche contre la corruption et le népotisme ». L’Etat de droit dont rêvait le chef de l’Etat sénégalais demeure, père noël, l’idéal que nous recherchions en 2018 et que nous continuerons de rechercher en 2019 surtout pour ce qui concerne de la transparence des élections, du respect de la liberté de choix, de l’éradication des achats de conscience qui ne sont rien d’autre qu’une autre forme de chantage et de corruption.
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CRISE LIBYENNE : LA RUSSIE JOUE SA PARTITION
Si les élections sont censées mettre fin à sept ans d’instabilité en Libye, la Russie estime qu’il faut composer avec Saïf al-Islam Kadhafi. Pour Moscou, le fils le plus en vue de l’ancien dirigeant libyen devrait jouer un rôle déterminant.
Pour les puissances occidentales et les Nations unies, seuls les élections et le dialogue devraient stopper ce chaos. Mis au ban de la politique libyenne, Saïf al-Islam Kadhafi tient pourtant à apporter sa contribution à la résolution de la crise politique libyenne.
Selon l’agence de presse russe Ria Novosti, un représentant de Saif aurait adressé en début décembre une lettre à la Russie dans laquelle il exposait ses propositions pour l’avenir politique de la Libye.
DIPLOMATIE : POURQUOI DAKAR EST COURTISÉ PAR LES GRANDES PUISSANCES ?
Si à première vue le fait est expliqué par la découverte d’importantes ressources naturelles sous nos cieux, des enjeux sécuritaires, sur fond de nouvelle guerre froide et de montée du péril terroriste, attirent les grandes puissances chez Macky Sall.
Début février 2018, le chef de l’Etat français Emmanuel Macron a séjourné au Sénégal. Ainsi, les deux pays ont signé plusieurs accords bilatéraux dans les domaines de l’enseignement (création du Campus franco-sénégalais à Diamniadio et coopération en matière de volontariat international) ; de l’eau (convention de financement d’un montant de 26 milliards F Cfa pour un appui budgétaire sous forme de don au secteur de l’eau et de l’assainissement) ; de l’énergie ( protocole financier pour la fourniture d’énergie et installation de 50.000 lampadaires solaires) et de l’aéronautique (commande ferme portant sur l’acquisition de deux A330 neo entre Airbus et Air Sénégal). En outre, l’Agence française de développement (Afd) a contribué à plus de 200 milliards de francs Cfa au financement du Train Express Régional d’un coût total de 568 milliards de F Cfa (selon des chiffres officiels).
Rappelons, sur ce registre toujours, que le chef d’Etat sénégalais a rencontré à Paris son homologue français le 20 avril 2018 avant de retrouver ce dernier au 31e sommet de l’Union africaine de Nouakchott tenu quelques mois plus tard, en juillet précisément.
Du 28 février au 02 mars 2018, Macky Sall a reçu Recep Tayyip Erdogan, l’ex-premier ministre turc (devenu président de la République à la suite de la nouvelle réforme constitutionnelle). Il est, pour la petite histoire, le premier chef d’Etat d’un pays étranger à fouler le tarmac du nouvel aéroport international Blaise Diagne de Diass.
Cette visite revêt un cachet symbolique, puisque le chantier de cet aéroport a été finalisé par un consortium d’entreprises turques (Summa-Limak). Cela, dans un contexte où on assiste à un accroissement, sans précédent, du volume des échanges entre les deux pays. Embellie constatée, conjointement, le 21 décembre 2017, par le ministre turc de l’Economie, Nihat Zeybecki, et son homologue, Alioune Sarr, à la faveur de l’édition de l’an passé de la FIDAK.
L’homme fort de Dakar a taillé bavette avec Poutine (tsar de la Russie du géant GAZPROM), en marge de la présente édition de la Coupe du monde.
Le samedi 21 juillet 2018, le président de la République populaire de Chine Xi Jinping a été reçu dans la capitale sénégalaise. L’empire du Milieu, pour mémoire, a contribué à l’érection d’infrastructures comme le Grand Théâtre, le Musée des civilisations noires, l’Autoroute Ilaa Touba, l’Arène nationale…
Fin août 2018, la chancelière allemande Angela Merkel a entamé à Dakar son périple africain.
Au cours de cette année, le chef de la diplomatie sénégalaise Me Sidiki Kaba a visité Jérusalem, suscitant une vive polémique compte tenu de ce que représente cette ville dans l’échiquier moyen-oriental et du fait que Dakar préside, depuis 1975, aux destinées du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien.
Il ne resterait que la venue de Donald Trump (Bill Clinton et George Bush-fils ont visité Dakar au cours de leurs mandats entre 1998 et 2003), même si les Etats-Unis et le Sénégal viennent de signer un nouveau Compact du Millenium Challenge Corporation de 600 millions de dollars pour l’énergie.
De nombreux analystes relient ce regain d’intérêt que suscite la capitale sénégalaise à la découverte d’importantes ressources pétrogazières.
Pékin est le plus grand importateur de pétrole au monde en 2017. Les experts prévoient une augmentation marginale en 2018. La dépendance de la Chine à l’égard des importations de brut en 2017 représentait 67,4 % de sa demande. En 2018, le volume net de ses importations de brut devrait être de 423 millions de tonnes, soit 6,7 % de plus qu’en 2017.
Cependant, le géopoliticien Luc Michel révèle qu’Américains, Russes et Chinois sont les protagonistes d’une « nouvelle guerre froide » entre Djibouti, qui abrite jusqu’ici la principale base militaire américaine en Afrique, et Dakar. A l’en croire, le souhait du pays de l’Oncle Sam est de « relier ces deux bases par une route stratégique ». « La géopolitique actuelle ne permet plus à un Etat de se lier uniquement à un autre Etat.( …) C’est la réelle course entre puissances qui a repris en Afrique. Vous voyez arriver les Occidentaux, vous voyez arriver les Russes, vous voyez arriver les Chinois. Ce n’est pas lié au Sénégal proprement dit. Le Sénégal est l’une des portes d’entrée de l’Occident en Afrique. C’est un pays qui a des liens très importants avec l’Africom. C’est l’aboutissement de la diagonale Djibouti-Dakar, qui est l’aboutissement du grand projet sécuritaire américain. Les Américains veulent installer la frontière de l’Eurasie, en fait, sur le Sahel », a expliqué M. Michel, interrogé par Press Tv il y a quelques jours.
Même au plan sous-régional, Dakar marque des points avec le réchauffement ressenti dans les relations entre Macky Sall et Mouhamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie. Ce dernier, tout comme Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire, a assisté au congrès d’investiture du leader de l’Alliance pour la République le 1er décembre passé.
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