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23 septembre 2025
PAR SELOUA LUSTE BOULBINA
SI TU DÉSIRES TE MOQUER DU NOIR, HABILLE-LE EN ROUGE
Kylian Mbappé est-il « noir » ou « arabe », « maghrébin » ou « africain » ? L’histoire et la politique ont effacé les « noir-e-s » du registre de l’Algérie - Le pays, saharien, est frappé de cécité
Il y a quelques jours, j’étais chez la coiffeuse. À Alger. J’attendais simplement mon tour. Une femme était assise, en train de se faire coiffer. Elle discutait, en arabe.
Pourquoi parler d’elle ? Elle était « noire » : une Algérienne ? Je me souviens encore d’une coiffeuse, à Alger, pendant le Festival panafricain, en 2009. Je ne pouvais entrer dans son salon. Elle vint m’ouvrir, me disant qu’elle fermait sa porte à clé à cause des « noirs » qu’elle voyait passer devant sa vitrine. Des « Africains », des étrangers.
S’il y a bien une catégorie de la population qui est minorisée en Algérie, ce n’est pas celle des Kabyles, identifiés ou identifiables en tant qu’Algériens « comme les autres ». C’est celle que forme une population éparse (sud et ouest) nationalement invisible : les « noirs » et les « noires » d’Algérie.
Maudite ligne de couleur qui trace ses sillons dans le pays. Au nord de l’Afrique, l’Algérie a, dans son histoire, accueilli le plus faible nombre d’esclaves de la traite transsaharienne : 65 000 de 1700 à 1880, mais 100 000 en Tunisie, 400 000 en Libye, 515 000 au Maroc et 800 000 en Égypte.
Le national, en Algérie, s’est politiquement édifié, après l’indépendance, sur le diptyque « arabe et musulman », ce qui, inévitablement, laisse dans l’ombre, ou de côté, celles et ceux qui ne se reconnaissent pas, ou ne sont pas reconnus, du moins entièrement, dans cette double « identité ».
Où sont-ils, positivement, dans les représentations ? Leur inexistence sociale se double d’une invisibilité culturelle. La racialisation est portée par les conduites et rejets ordinaires, par les discours et les images.
Les contes ont dit les préjugés partagés d’une société qui se voit comme ayant souffert d’un racisme colonial externe plus que comme faisant subir un racisme interne à certains de ses membres. Comme s’ils étaient d’étranges Algériens, des citoyens fantômes.
Un conte kabyle, Nouja, analysé par Fatma Agoun Perpère, a fait du personnage une femme « au teint blanc comme de la neige » (ou « au teint clair » comme certain-e-s le disent encore aujourd’hui, en français) qui, sans autre forme de procès, tue et dépèce une servante noire pour se revêtir de sa peau – telle une « peau d’âne » - et entrer, ainsi dissimulée, dans la maison du père de son fiancé. Elle lui a « fait la peau ».
Lors du retour de celui-ci, le père, au vu de la carnation de Nouja, refuse, tout net, cette union. « Tu veux que les gens se moquent de nous ? Qu’ils disent : vous avez pris une négresse dans votre famille ! Les femmes ne manquent pas ! Je t’en trouverai une où tu voudras. »
S’il y a bien, en effet, une expression de la négrophobie, c’est celle-là : empêcher tout mariage « interracial ». Noire est associée, dans les représentations, à servilité, ruse, transgression. Je n’évoque même pas le sexisme régnant selon lequel « les femmes ne manquent pas » : elles sont interchangeables.
Dans le théâtre d’ombres autrefois joué dans les cafés « maures », en honneur pendant le mois de ramadan, Karakouche est le héros comique par excellence. Comme par hasard, figure également dans le casting le rôle de la servante noire sale, perfide et dépravée, Nigâr, la reine de la transgression. La garce.
Les « noires » sont présumées transmettre des maladies vénériennes. Une honte. Du passé ? Dans Le Grain magique, Taos Amrouche rapporte une variante récente de la « servante noire » : Loundja. Aux mêmes causes sont rapportés les mêmes effets.
Couleur de peau et noirceur de l’âme
La couleur de la peau est associée à la noirceur de l’âme, à la disgrâce intégrale. Comment, dans un tel cadre social, quand on est « blanc » « faire confiance » ou « accorder du crédit » à quelqu’un de « noir » ? C’est avancer à contre-courant. Le préjugé racial et la marginalisation vont de pair.
Quand, aujourd’hui, (le grand) Salah Degdouga chante la femme noire, il sait ce qu’il fait. Il faudrait aller l’écouter à In Salah (extrême sud algérien). Et l’inviter ailleurs.
Quand des jeunes, diplômés, s’affirment, sur les réseaux sociaux, comme « BlackRafik » ou « BlackMahmoud », ils opposent l’affirmation à la mise à l’écart. Peut-on être recruté par une compagnie aérienne du Golfe quand on est noir, Algérien, et, aussi, anglophone ? Rien n’est moins sûr.
Beaucoup disent qu’ils « n’ont pas de chance ». Le plafond de verre est quant à lui largement sous-estimé par celles et ceux qui n’y sont pas confrontés. Effectivement, aucune raison ne fonde la prévention, réelle, et constatable, à l’égard des « noirs ».
Dès l’indépendance, Ahmed Ben Bella avait déclaré à Accra, au Ghana, en 1963 : « Ce sont les impérialistes qui ont essayé d’établir des différences entre les Africains soi-disant blancs et noirs. » Il avait fait ainsi, publiquement, d’une question à soulever un non-problème. Et même un tabou. Jusqu’à présent.
Actuellement, certains ministres du gouvernement sont noirs. C’est le cas, par exemple, d’Abdelkader Benmessaoud, au Tourisme. L’émir Abdelkader lui-même avait choisi, aux Finances, un esclave noir affranchi. Cela signifie-t-il, pour autant, que la question soit réglée ?
Tout au contraire. Lorsqu’ils jouent dans l’équipe nationale, les Algériens voient en leur gardien de but, Raïs M’Bolhi, le fils d’une Algérienne plus que d’un Congolais. Des mendiants maliens apostrophent des Algériens en leur disant : « Tu es noir et tu ne veux pas m’aider ? Pourquoi ? ». Il n’y a pas de solidarité de « couleur ».
Les noirs algériens, nommés quelquefois Rougi (rouquin), « Suédois » ou « Américains » sont ainsi sommés de choisir leur camp : racial ou national. L’arrivée de « migrants », c’est-à-dire d’immigrés venus de pays du sud, le Niger, le Mali ou le Cameroun occulte davantage encore le problème interne.
Car « noir » aujourd’hui, en Algérie, renvoie largement à « Africain », « étranger », indésirable et proscrit. Il faut reconnaître qu’alors, la situation des individus est plus difficile, plus précaire encore.
Une Algérienne « blanche » – présumée musulmane – ayant épousé un Camerounais « noir » et chrétien en situation irrégulière se retrouve, pour sa part, facilement dans une situation impossible : rejet par la famille, mariage interconfessionnel non reconnu officiellement, enfants non inscrits à l’état civil et apatrides.
Elle est elle-même reniée, maudite et rejetée. N’y a-t-il pas suffisamment d’Algériens pour qu’elle porte son dévolu sur un « noir » ? N’importe qui sauf un « noir »… L’argument de l’interchangeabilité – vraie ou fausse – masque toujours la prescription endogamique, qu’elle soit religieuse, raciale, nationale ou sociale.
Cette obligation endogamique est une forme de l’exclusion. Le langage du kahlouche (noir, nègre), du khedim (serviteur), du ouaçif (domestique), ou encore du ‘abd (esclave) efface les réalités historiques, sociales et politiques. Il est facteur de méconnaissance. Est-ce pourquoi, au lieu d’être analysée politiquement, cette population minoritaire fait l’objet d’études « anthropologiques » ? Relève-t-elle de « l’humanité » ou de la « citoyenneté » ?
Quand la revue marocaine Zamane, en 2013, explique « Pourquoi nous sommes racistes », la revue algérienne Naqdconsacre, en 2015, un numéro à la communauté, au communautaire, au communautarisme. Il faut interroger, à ce propos, le rapport colonial que le nord – de l’Algérie – entretient avec son sud.
Comme si une frontière séparait le pays en deux
L’idée même de sous-sol, et d’exploitation des ressources, détourne l’attention de la répartition des bénéfices et des investissements. Tout se passe comme si, en effet, une frontière séparait le pays en deux. Un nord « tourné vers l’Europe », selon l’expression de Hegel, et anciennement départementalisé par la puissance coloniale.
Un grand sud, ancien territoire colonial dépourvu d’ambition assimilatrice, espace dévolu aux essais nucléaires et à leurs conséquences délétères, auquel le nord tourné vers l’Europe tourne le dos.
C’est sans doute pourquoi Inland (Gabbla)réalisé en 2008 par Tariq Teguia est si touchant, en ce qu’il interroge les frontières de la parole et de l’espace, et trace une route peu empruntée, vers le Mali. Le cinéaste prend ainsi le pays à l’envers. L’héroïne, dans ce récit, est une femme noire, qui n’est pas Algérienne, mais immigrée en situation irrégulière.
À quand, alors, les films qui donnent voix et visages – car les deux vont de pair – aux Algérien-ne-s noir-e-s ? Sait-on, en Algérie, que le premier acteur noir en France, Habib Benglia, est né en 1895 à Oran de parents caravaniers originaires du Mali ?
Qu’est-ce que « subsaharien » veut dire aujourd’hui ? Parler de l’Afrique « subsaharienne » revient à rendre politiquement correcte l’ancienne appellation d’Afrique « noire ». Il est temps d’utiliser l’expression « afro-maghrébin » et de l’élargir au-delà des festivités rituelles des Ouled Beni Bilal et autre diwans.
Quelques chercheurs (Salim Khiat ou Abderrezak Dourari) ont montré les ressorts de la négrophobie en Algérie, accentuée et aggravée par l’arrivée d’autres « noirs » d’autres pays. Mais leur voix est elle-même minorée, comme si elle n’était pas « représentative » de l’Algérie contemporaine.
Comme s’il ne pouvait y avoir de héros noir dans les représentations collectives. Se dégager et s’émanciper de cette posture serait une façon originale, pour l’Algérie, de se décoloniser et de se défaire du partage du monde que les Européens ont effectué à partir du XXe siècle en « départementalisant » les espaces de la moitié nord de l’Afrique selon la dualité « arabe-africain » et en faisant ainsi de la langue le vecteur de l’identité.
Le cas du Soudan est à cet égard exemplaire. En Algérie, comme dans tout le continent, les Africains sont autres, c’est-à-dire que le terme désigne tout le monde, sauf les Maghrébins au nord et les Européens au sud (Afrique du Sud). Quelle vision funeste et faussée de l’unité du continent !
Se dégager et s’émanciper de cette posture serait une façon originale, pour l’Algérie, de se décoloniser et de se défaire du partage du monde que les Européens ont effectué à partir du XXe siècle.
Ce qui doit être modifié, pour les nationaux comme pour les étrangers, c’est le principe même de l’indésirabilité. Car la ligne de couleur se double des limites religieuses et linguistiques de l’acceptabilité. Qu’en est-il des noirs chrétiens et anglophones accusés d’être des voyous, des délinquants voire des criminels ?
L’Algérie est aujourd’hui un grand pays de la discrimination qui ne voit pas la poutre dans le regard social et politique porté sur les noirs dans leur ensemble, et en particulier sur les noirs autochtones.
Partager une chambre à la cité universitaire, être en binôme pour ses études, se marier ne doit pas un parcours du combattant pour tous ceux et toutes celles qui font partie des Haratins (habitants noirs du Sahara). Car c’est reproduire à l’identique, à l’intérieur du pays, le sort réservé autrefois aux « indigènes » par l’ancienne puissance coloniale. C’est ainsi, paradoxalement, répéter chez soi ce qu’on dénonce chez les autres.
Le titre est un proverbe algérien.
- Seloua Luste Boulbinaest philosophe, ancienne directrice de programme au Collège International de philosophie à Paris (2010-2016), actuellement chercheuse (HDR) à l’Université Diderot Paris 7. Théoricienne de la décolonisation, elle s’intéresse aux questions coloniales et postcoloniales, dans leurs dimensions politiques, intellectuelles et artistiques. Elle a publié Les Miroirs vagabonds ou la décolonisation des savoirs (arts, littérature, philosophie), L’Afrique et ses fantômes, Écrire l’après, Les Arabes peuvent-ils parler ?, Le Singe de Kafka et autres propos sur la colonie et Grands Travaux à Paris. Elle a dirigé de nombreux ouvrages dont Dix penseurs africains par eux-mêmes, Décoloniser les savoirs, Révolutions arabes : rêves, révoltes, révolutions ou Réflexions sur la postcolonie. Paraîtra en novembre Restitution : combat des chefs et chasseurs de têtes in Musées et restitutions, M-O. Blin et S. N’dour dir., PURH.
SUR LES TRACES DE LABA SOSSEH
Macky Sylla et Lionel Bourqui veulent faire connaître aux jeunes générations, l’histoire de cet immense chanteur, voix de la musique afro-cubaine des années 60 jusqu'à son décès, en 2007
« El Maestro Laba Sosseh, l’histoire du plus grand salsero africain », est le titre d’un documentaire, en cours de tournage, en ce moment, en Afrique de l’Ouest. Un projet porté à bout de bras, financé par deux amis, le musicien sénégalais Macky Sylla et le réalisateur suisse Lionel Bourqui. Ils veulent ainsi faire connaître, aux jeunes générations, l’histoire de cet immense chanteur, voix de la musique afro-cubaine des années 60 jusqu'à son décès, en 2007. RFI a croisé les deux réalisateurs à Dakar.
« C’est très émouvant, on découvre des choses extraordinaires. » Comme une histoire d’amour, Macky Sylla et Lionel Bourqui qui a lui aussi vécu au Sénégal, ont grandi avec la musique de Laba Sosseh. « Je ne savais pas que c’était Laba Sosseh que j’écoutais à l’époque. J’’ai redécouvert cet homme, sa vie, son histoire et là, il y a eu cette grosse envie de dire: mais cet homme, c’est quelqu’un ! », explique Lionel Bourqui.
« Seyni », la plus belle chanson
Musiciens, animateurs radio, proches, les deux amis ont retrouvé des morceaux de l’histoire de Laba Sosseh, notamment son premier amour « Seyni », sa plus belle chanson, selon eux.
Cette enquête musicale a aussi entrainé Lionel Bourqui et Macky Sylla à interroger des hommes d’Etat, comme l’ancien ministre Cheikh Tidiane Gadio qui considère que « du point de vue de l’art et de la culture, Laba était un panafricaniste ».
Après le Sénégal et la Gambie, Macky Sylla et Lionel Bourqui vont aller en Côte d’Ivoire où Laba Sosseh a vécu dix ans. La sortie de leur film, héritage pour les jeunes générations, est prévue à l’été 2019.
LE SCANDALE DU PRODAC PASSÉ PAR PERTES ET PROFITS ?
A la pose du domaine agricole de Sangalkam, Macky Sall a renouvelé publiquement sa confiance à l’entreprise Green et aux responsables du Prodac
Les services du Ministère des Finances sont à la recherche encore de 29 milliards FCfa disparus du Programme des domaines agricoles communautaires (Prodac). Mais le président Macky Sall ne semble pas s’intéresser à ses sous. A la pose du domaine agricole de Sangalkam, le président a renouvelé publiquement sa confiance à l’entreprise Green et aux responsables du Prodac. Sur Rfm, le président dit : «C’est le lieu de féliciter le ministre de l’Emploi, de l’Insertion professionnelle et de l’Intensification de la Main d’œuvre, mais également l’entreprise Green 2000 qui malgré les difficultés a tout fait pour maintenir le cap, féliciter le coordonnateur du Prodac.»
L’enquête menée par les services de l’Inspection des finances avait abouti à demander la traduction devant la Cour des comptes du coordonnateur du Prodac, Mamina Daffé et son prédécesseur Jean Pierre Senghor.
Libération qui avait révélé le scandale soulignait que l’IGF avait relevé dans son rapport des faits de surfacturations, de dépenses irrégulières, de détournements de dernier publics, de népotisme sur fond de délinquance sur des marchés publics…
Le coordonnateur du Prodac, Mamina Daffé que le président félicite avait été épinglé dans une affaire de marché de gré à gré octroyé à la société israélienne Green 2000 représentée par Daniel Pinhassi pour les études et les aménagements des Domaines agricoles communautaires (Dac) de Séfa, Keur Samba Kane, Keur Momar Sarr et Itato.
"FRANK TIMIS A DONNÉ BEAUCOUP D'ARGENT"
Thierno Alassane Sall est revenu sur le scandale financier que constitue la signature des contrats pour l’exploitation du pétrole et du gaz
Thierno Alassane Sall, le président de la “République des valeurs” est revenu à la charge pour mettre le doigt sur le scandale financier que constitue la signature des contrats pour l’exploitation du pétrole et du gaz.
“Ces contrats sont les plus mauvais contrats jamais signés au Sénégal”, dit-il, soutenant que les Sénégalais doivent creuser plus sur les conditions dans lesquelles les contrats ont été signés, dit-il au “Grand Jury” de la Rfm.
“Les gens sont en train d’ergoter sur des détails alors que des violations graves ont été faites. Les institutions qui représentent ce pays devraient prendre leurs responsabilités”, dit-il.
Thierno Alassane Sall explique que c’est pour toutes ces raisons qu’il a démissionné du gouvernement parce qu’il ne pouvait en aucun cas, en tant que ministre de l’Energie, signer ces contrats.
“J’ai démissionné parce que j’estimais que les intérêts du Sénégal étaient spoliés. L’offre de Total était la 5e. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai refusé de signer son contrat. Au moins, trois de ces contrats ont été établis en violation flagrantes de nos loi et règlements”, révèle-t-il.
Pour clore définitivement le débat sur la polémique de sa démission ou de sa défenestration, il explique que la veille de sa démission, le Premier ministre (Mahammed Boun Abdallah Dionne) l’a bombardé de Sms. “J’ai les preuves écrites constatées par un huissier”, précise-t-il. “Lorsque je suis arrivé ce matin-là, le Premier m’a pris en apartheid pour me dire : “j’espère que tu va signer parce que le patron (le Président de la République) insiste”. Je lui ai répondu que je ne compte pas le faire. Il m’a rétorqué : “j’espère que tu connais le prix de ce refus”. Je lui ai répondu : “je le sais c’est pourquoi en venant ici je n’ai pour seul document qu’une enveloppe beige format A4 contenant ma lettre de démission. Il a envoyé un message à je ne sais qui. C’est ce qui s’est passé”, explique l’ancien ministre.
Il conclut en disons que de l’argent a été donné pour la signature de ces contrats. Frank Timis a casqué, d’autres aussi. “Oui, oui et oui, de l’argent a été donné malgré le fait qu’on n’a pas encore commencé à exploiter le le gaz et le pétrole. Beaucoup d’argent a circulé. Arrêtons de dire que c’est parce qu’on est en phase d’exploration, il n’y a pas d’argent échangé”, peste-t-il.
AUDIO
DIANO BI AVEC BABACAR GAYE
Le porte-parole du PDS fait le tour de l'actualité au micro de Maodo Faye, dans l'émission dominicale en Wolof
Mounirou Ndiaye, enseignant-chercheur à l'université de Thiès est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection.
GHANA: ENFIN UN BUDGET SANS LE FMI POUR AKUFO-ADDO
Depuis son arrivée au pouvoir, le chef de l’Etat a fait part de son intention de se débarrasser de la tutelle de l’institution financière internationale.
Le président ghanéen a enfin son budget comme il l'entend : sans la tutelle du FMI avec qui le pays s'est engagé avec un programme triennal de trois ans et qui est arrivé à échéance cette année. Bien que ça soit la troisième loi de finances élaborée par le régime de Nana Akufo-Addo, il s'agit du premier sans la tutelle de l'institution qui a mis à la disposition du pays un programme de réformes économiques adossé à une assistance financière de 918 millions de dollars. L'accord a été conclu par le précédent régime de l'ancien président, John Dramani Mahama, et le FMI avait imposé certaines conditions qui obligeait le gouvernement à améliorer ses ressources internes, à maîtriser ses dépenses et à réduire son déficit. Des conditions qui limitent les marges de manœuvre du gouvernement, qui a dû par exemple, limiter les recrutements dans la fonction publique, et qui ont été décriées par l'actuel président qui a annoncé, depuis son accession au pouvoir, son intention de se débarrasser de cette tutelle à la fin du programme.
C'est désormais chose faite avec le projet de loi de finances déposé cette semaine au Parlement. Le ministre de la communication, Kojo Oppong Nkrumah, a confirmé que le projet de budget a ainsi été élaboré, afin d'apporter «plus de soulagement, d'espoir et d'amélioration du niveau de vie des populations».
LOURD HÉRITAGE ET SOUVERAINETÉ ÉCONOMIQUE
Le Ghana a donc retrouvé sa souveraineté économique que revendique le président Akufo-Addo depuis son arrivée au pouvoir. En présentant les grandes lignes du projet, le ministre ghanéen des finances, Ken Offori-Atta, a indiqué que malgré la fin du programme avec le FMI, le gouvernement veillera à maintenir la discipline budgétaire, tout en veillant à insuffler une nouvelle dynamique à l'économie nationale afin de booster la croissance. Pour ce faire, les investissements seront intensifiés dans les infrastructures, «sans compromettre la viabilité de la dette», et les crédits au profit des petites et moyennes entreprises seront également rehaussés.
Selon le ministre, au cours des deux premières années, le gouvernement avait œuvré pour corriger les dérapages enregistrés durant les précédentes années, dans le strict respect des objectifs fixés dans le programme du FMI. Ainsi, l'environnement macroéconomique s'est sensiblement amélioré comme le démontre, selon le ministre, «la réduction du taux directeur de la banque centrale, ainsi que de l'inflation et du déficit budgétaire, avec parallèlement, l'amélioration de la croissance, des réserves et l'amélioration des notations de crédit».
Pour le ministre, avec les marges de manœuvres ainsi retrouvées, le gouvernement veillera à appliquer le programme de mandat du président Nana Akuffo-Addo, ajoutant que malgré les efforts, beaucoup reste encore à faire pour que la croissance devienne plus robuste, durable et surtout inclusive.
«Nous ne prétendons pas avoir fini de résoudre tous les problèmes du Ghana. Mais notre travail au cours des deux premières années est une bonne base, ce qui devrait nous permettre de faire plus dans les années à venir pour améliorer la vie des ghanéens», a mis en avant le ministre de la communication Kojo Oppong Nkrumah.
Dans le même sillage, le ministre des Finances, qui détaillait le projet de loi des finances avec son homologue de la communication, a expliqué que le gouvernement veillera à optimiser les ressources fiscales ainsi que les recettes tirées de l'exploitation pétrolière.
INQUIÉTUDES
Cette sortie du programme du FMI n'est pas sans soulever des inquiétudes notamment auprès des investisseurs mais aussi des analystes. Si certaines agences de notations internationales estiment que le Ghana a encore besoin de l'assistance technique du FMI, certains économistes vont plus loin, en soulignant qu'il s'agit d'une nécessité. C'est le cas par exemple du professeur, Godfred Bokpin, fondateur du cabinet ghanéen d'expertise financière et d'audit Imani. Lors d'une conférence de presse sur le budget 2019 organisé par le cabinet ce vendredi 23 novembre à Accra, il a soulevé quelques préoccupations sur la viabilité de la dette, la discipline budgétaire et la mobilisation des recettes fiscales.
Selon lui, sans la surveillance du FMI, le gouvernement pourrait être amené à relâcher sa prudence budgétaire et à recourir à plus d'endettement sur les marchés internationaux. En ce sens, le professeur Bokpin, a recommandé que le gouvernement puisse recourir à un autre instrument plus flexible du FMI, notamment une ligne de précaution et de liquidité (LPL) ou le Programme de soutien aux politiques (PSP), ce qui permettrait de bénéficier des conseils et du soutien du Fonds sans recourir à un mécanisme d'emprunt. «Le PSP aide, par exemple, les pays à concevoir des programmes économiques efficaces, et constitue un signal fort aux donateurs, aux banques de développement multilatérales et aux marchés», a ajouté le professeur qui n'a pas manqué de relever que, «le rythme auquel des emprunts pour financer le déficit infrastructurel a des conséquences sur la croissance de la productivité».
Le gouvernement ghanéen a en effet annoncé un vaste plan de plusieurs dizaines de milliards à lever sur les marchés des capitaux pour financer son déficit d'infrastructures.
AVORTEMENT MÉDICALISÉ
Contradictions entre les législations internationale et nationale
L’Etat du Sénégal devrait lever ‘’les contradictions qui existent entre les instruments juridiques internationaux et la loi interne en ce qui concerne le droit à l’avortement’’, a plaidé samedi, Ndéye Madjiguène Sarr de l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS).
‘’Le Sénégal a signé et ratifié l’essentiel des instruments juridiques internationaux, régionaux et sous-régionaux consacrant le droit à l’avortement. Malgré cela, il n’existe toujours pas de cadre juridique interne favorable à l’accès à l’avortement médicalisé’’ a-t-elle notamment déploré.
Elle s’exprimait ainsi à travers une communication axée sur le thème ‘’environnement juridique de l’interruption de grossesse au Sénégal et la cartographie des législations africaines’’ dans le cadre d’un atelier de formation organisé par l’Association des Journalistes en Santé, Population et Développement (AJSPD).
L’atelier porte sur la clarification des valeurs et le cadre juridique relatif au plaidoyer sur les Droits et Santé Sexuels et de la Reproduction et l’avortement médicalisé. La rencontre entre dans le cadre de la troisième phase du projet ‘’Voix pour la santé’’.
L’Association des journalistes en santé population et développement, selon son Président, Alassane Cissé, ‘’organise un atelier de formation car leur (les journalistes) implication est nécessaire pour une meilleure connaissance et un meilleur traitement de l’information relative à l’avortement médicalisé’’.
‘’Au Sénégal, il est souhaité une modification du Code pénal pour autoriser l’avortement médicalisé en cas de viol ou d’inceste’’ a plaidé la juriste.
Aussi, évoque-t-elle, le protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, adopté par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement à Maputo (Mozambique), le 11 juillet 2003, ratifié par le Sénégal le 8 janvier 2005.
Par exemple dans le protocole de Maputo, a-t-elle expliqué ‘’ dans l’article 14, il est dit que les Etats assurent le respect et la promotion des droits de la femme à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive. Ces droits comprennent : le droit d’exercer un contrôle sur leur fécondité, le droit de décider de leur maternité, du nombre d’enfants et de l’espacement des naissances, le libre choix des méthodes de contraception’’.
Revenant sur la législation en matière d’avortement dans certains pays africains, Mme. Sarr a souligné que ‘’ l’avortement est dans la plupart des pays africains illégal ou d’un accès très restrictif. Seuls trois pays sont totalement sortis du cadre normatif colonial en rendant gratuit l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) tant que la grossesse n’a pas atteint 12 semaines’’.
Il s’agit de la Tunisie en 1973, du Cap-Vert 1986 et de l’Afrique du Sud en 1996.
Selon elle, ‘’au Burkina Faso, le Code pénal autorise l’avortement en cas d’inceste et de viol et au Ghana la loi autorise, depuis 1985, l’avortement en cas de viol, d’inceste ou de menace pour la santé mentale ou physique de la mère’’.
En Côte d’Ivoire, l’article 367 du Code pénal dit qu’il ‘’n’y a pas d’infraction lorsque l’interruption de la grossesse est nécessitée par la sauvegarde de la vie de la mère gravement menacée’’.
En Zambie, a-t-elle ajouté, ‘’on peut pratiquer l’avortement pour cause de risque pour la santé mentale de la femme ou de la fille enceinte. Il est requis l’autorisation d’un psychiatre’’.
JEUNES ET RÉSEAUX SOCIAUX AU XXIè SIÈCLE
En visite dans la région de Thiès, le Ministre du Commerce Alioune Sarr invite les jeunes du Sénégal et d’Afrique en général à ‘’refuser de jouer le mauvais rôle dans les réseaux sociaux’’
’’Les réseaux sociaux Watsapp, Snapchat, Facebook, Instagram (..) sont des outils très utiles, mais de grâce, jeunesse sénégalaise, jeunesse africaine ne jouez pas le mauvais rôle dans les réseaux sociaux’’, a dit Alioune Sarr qui inaugurait un marché dans le village de Sangué, situé dans la commune de Diobass dont il est le maire.
L’inauguration de ce troisième marché était couplée au lancement d’une centrale d’achat pour la commune de Diobass, à sept kilomètres de Thiès, dans le cadre d’un programme économique en cours dans la collectivité territoriale.
‘’Pourquoi les Européens, les Américains utilisent les réseaux sociaux pour développer des activités économiques et commerciales ? Pourquoi en Chine, les jeunes utilisent Wechat pour créer des emplois ? Pourquoi la jeunesse africaine n’utilise pas ces réseaux sociaux pour créer des activités économiques ?’’, s’est-il demandé, estimant que ces réseaux ‘’doivent être des outils économiques’’.
Il a recommandé aux jeunes du continent d’être ‘’dans l’excellence’’, en faisant, grâce à leur ‘’talent’’ et leurs ‘’compétences’’, en sorte que les technologies de l’information et de la communication soient utilisées comme des ‘’instruments économiques’’.
Cela ne peut se réaliser, selon M. Sarr, qu’à travers l’entreprenariat qui est la seule voie pour résoudre la question de l’emploi, le gouvernement ne pouvant que créer le cadre macro-économique.
Le ministre les a mis en garde contre le jeu de ‘’ceux qui pensent que les Africains ne doivent dégager que du négatif’’ et qui cherchent à les ‘’abrutir’’.
Il a suggéré, par exemple, la création d’un site internet pour vendre les produits de Sangué et de Diobass dont des femmes se soucient de débouchés pour leurs marchandises.
‘’Il n’y a aucune dignité pour les jeunes à attaquer quelqu’un sur les réseaux sociaux, c’est un signe de lâcheté’’, a martelé M. Sarr qui a fustigé ces actes ‘’nocifs pour la société’’.
Alioune Sarr a déploré la propension des jeunes à poster sur Internet contre des leaders religieux, des autorités politiques et autres responsables.
UN NOUVEAU DOMAINE AGRICOLE COMMUNAUTAIRE À SANGALKAM
"Le DAC de Sangalkam va contribuer à restaurer la vocation nourricière des Niayes"
Le président de la république Macky Sall a soutenu, samedi, que le Domaine Agricole Communautaire (DAC) de Sangalkam contribuera à restaurer la vocation nourricière des Niayes, au grand bénéfice des populations de la région de Dakar.
‘’Le DAC de Sangalkam va contribuer à restaurer la vocation nourricière des Niayes au bénéfice des populations du département de Rufisque mais aussi de la région de Dakar’’, a-t-il notamment déclaré lors de la cérémonie de pose de la première pierre marquant le début des travaux du DAC de Sangalkam.
‘’Le DAC de Sangalkam coûtera quatre milliards de FCFA et la
livraison clé en main est prévue dans quatre mois’’, a renseigné le chef de l’Etat, appelant ainsi le premier ministre à ‘’veiller à ce que l’entreprise soit payée et la livraison se fasse dans les délais prérequis’’.
Selon Macky Sall, ‘’le DAC de Sangalkam offrira aux bénéficiaires, la possibilité de produire dans les filières végétales, animales et aquacoles.
Le développement de ces filières sur toute la chaine de valeur, a-t-il estimé, ‘’favorisera une production de haute qualité, apte à créer plus d’emplois stables, de générer des richesses et d’encadrer les jeunes entrepreneurs agricoles’’.
De même, le chef de l’Etat a souligné que le programme des DAC est ‘’porteur de multiples opportunités pour les jeunes et femmes de la localité et également ceux de la région de Dakar’’.
‘’Il s’agit de véritables incubateurs d’entrepreneurs agricoles. Ces programmes sont les lieux d’insertion de jeunes, de diplômés d’écoles de formation spécialisées aux métiers de l’agricultures et disciplines connexes’’, a-expliqué Macky Sall.
Ces centres, indique-t-il, seront aussi ‘’utilisés par les promoteurs privés, désireux d’investir dans le secteur’’.
Il a soutenu par ailleurs que ‘’les résultats forts encourageants notés au niveau des DAC déjà lancés’’ le confortent dans l’option ‘’de mettre en place un réseau national de DAC en vue de relever le défi du plein emploi et du développement durable de nos territoires’’.
Le chef de l’Etat a exhorté le ministre de l’emploi, présent à la cérémonie, à ’’finaliser dans les meilleurs délais, les DAC dont les financements ont été, aujourd’hui, entièrement bouclés’’.