KEEMTAAN GI - ON A RETROUVE NOTRE TELEVISION NATIONALE !
Notre télévision nationale, on l’a parodiée joyeusement durant douze ans, l’affublant de tous les noms qui expriment le rejet voire le dégoût. Elle ne charmait plus et n’attirait plus. Elle était devenue un repoussoir et une bonne partie de la population s’était détournée de ce médium qui aurait dû être un élément fédérateur. Autrement dit, la télévision qui nous rassemble comme le stipule la réclame. Mais voilà ! Notre confrère Racine Talla, nommé aux premières heures de la deuxième alternance, avait réussi de façon obséquieuse à nous ramener à l’époque sinistre de la télévision soviétique des années de la guerre froide. On l’avait d’ailleurs surnommé, à travers cette rubrique, Racine Brejnev Talla du nom d’un défunt secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique. L’image omniprésente de l’ex-Chef indisposait et révulsait. D’ailleurs, pour une grande majorité de nos compatriotes, la RTS, c’était « Rien Tous les Soirs ». Et c’est peu de le dire... Plutôt que de faire entrer dans les cœurs celui qui l’avait nommé, Brejnev avait réussi, du fait de son zèle propagandiste, à le faire détester de beaucoup de téléspectateurs qui zappaient dès que la tronche de l’ex-Chef apparaissait sur la lucarne magique. La télévision nationale était ainsi devenue celle de l’armée mexicaine et de ses mercenaires de BBY qui, seuls, avaient droit d’y être montrés. Non seulement l’opposition était interdite d’antenne mais encore toutes les émissions politiques avaient miraculeusement disparu. Sauf lorsqu’il s’agissait de montrer un monologue entre partisans du défunt régime comme lors de leur conférence de presse tenue aux heures de crime le soir de la présidentielle de 2019 pour déclarer leur candidat vainqueur au premier tour. D’ailleurs, ils avaient voulu rééditer le hold-up en mars dernier. Bien entendu, avec le pluralisme médiatique, on avait fini par ne plus se formaliser de leurs sottises, les Sénégalais ayant la possibilité de zapper et ne s’en privant heureusement pas. Avec la troisième alternance et la nomination de notre dynamique confrère, Pape Allé Niang, les lignes bougent. C’est du moins ce que l’on peut constater avec la couverture des manifestations de ceux qui s’agitent et vocifèrent, se réclamant de l’opposition. Des émissions qui n’avaient comme invités que les gens du pouvoir déchu commencent à s’ouvrir à tous les acteurs de la vie politique et de la société civile. La parole n’est plus étouffée, elle est libérée et tout le monde s’exprime sans censure. En attendant la rationalisation des partis pour ne pas créer des embouteillages à la Rts où Pape Allé est en train de gommer les errements et pratiques antidémocratiques de Racine Brejnev qui avait réussi à y créer un climat délétère. Diadieuf Pape Allé ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
IMMEUBLE A PARIS UN ANCIEN MINISTRE PROPRIETAIRE ?
Dans les agences immobilières comme dans les avions, les courtiers, hôtesses de l’air et clercs murmurent tout bas sur l’immense richesse de cet homme. Il fait partie des anciens dignitaires du régime de Macky Sall les plus fortunés. Une fortune qui s’explique par sa longévité dans presque tous les gouvernements de Macky Sall où il a figuré sans interruption. « Le Témoin » quotidien a appris que notre ancien ministre politiquement engagé à l’époque sous la bannière de l’Apr serait le propriétaire d’un immeuble situé à Paris (France). Un immeuble de 3 étages d’une valeur de 5 milliards cfa qu’il a acheté comptant. Une somme payée en quelques tranches pour que le crime financier sur fond de blanchiment de capitaux soit parfait ! Les biens immobiliers de notre ministre à Dakar, n’en parlons pas! Qui connait ce ministre de la lignée de « Mobutu » gagne une voiture de luxe de marque…Audi !
KABIROU MBODJ, DECES D’UNE FIGURE SOCIALISTE
La jeune génération de politiciens peinera à mettre un visage sur le célèbre Kabirou Mbodj. D’ailleurs a-telle seulement jamais entendu parler de lui ? Et pourtant l’homme, de son prénom Mamadou, a marqué l’espace politique sénégalais des régimes de Senghor, puis surtout celui de Abdou Diouf. Kabirou Mbodj était l’un des derniers Mohicans vivants du Parti Socialiste. Il est décédé hier. La levée du corps de l’ancien chef de cabinet du premier président de la République, Léopold Sédar Senghor, a eu lieu à Pikine et l’enterrement à Saint-Louis. Instituteur de formation, Kabirou Mbodj avait commencé comme stagiaire à l’école Faidherbe puis à celle du champ de courses avant de devenir titulaire à Mbao en 1955. À partir de 1960, il a fait son entrée en politique. Dès 1962, il est nommé chef de cabinet du Président Léopold Sédar Senghor. Des fonctions qu’il a exercées pendant deux ans avant d’être maire d’arrondissement de Pikine en janvier 1963 pendant 30 ans. En 1963, il est élu député et le restera 30 ans. Syndicaliste confirmé, Mamadou Kabirou Mbodj a combattu pour l’amélioration des conditions des travailleurs. Il a toujours été membre du bureau de l’Assemblée nationale durant toute sa carrière parlementaire. D’ailleurs, beaucoup de réalisations faites à Pikine et à Guédiawaye portent sa signature. En 1984, Pikine est devenue autonome et Alioune Samb en a été le premier maire. Après le mandat d’un an de Alioune Samb, Kabirou est revenu aux commandes comme maire autonome de 1990 à 1996...
LE SYNDROME DR CHEIKH DIENG
Au lendemain du limogeage express du directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Dr Cheikh Dieng, le président de la République et son Premier ministre ont installé une véritable peur au sein de leurs troupes. Le duo Diomaye/Sonko a fini de démontrer une froideur terrifiante puisqu’on ne relèvera pas dans les annales politiques du pays qu’un directeur général soit limogé de son poste après à peine trois mois de fonction. Prêchant par l’exemple, le duo n’a pas tremblé lorsqu’il s’est agi de sanctionner des actes non orthodoxes posés par le désormais ex-Dg de l’ONAS. Il est clair que ce limogeage est un signal très fort envoyé à l’ensemble des ministres, des directeurs généraux et des hauts fonctionnaires du pays pour leur dire que quiconque s’égarera à travers des comportements non vertueux, fera preuve d’un manque de compétence notoire verra s’abattre sur lui le sabre du Duo Sonko-Diomaye. Au moins, cette épée de Damoclès est la garantie que tous ceux qui sont investis de responsabilités étatiques vont mouiller le maillot, sinon gare la guillotine.
TRACASSERIES LES «THIAK THIAK» VERS UNE GRANDE MOBILISATION LE 25 AOUT
Après la grogne des marchands ambulants, c’est au tour des livreurs appelés « Thiak Thiak » de se lancer dans une campagne d’information et de revendication. Face à ce qu’ils considèrent comme des tracasseries, par la voix de Seydina Alioune Fall, leur président national, les livreurs du Sénégal annoncent la tenue d’une grande mobilisation le 25 août prochain. Déjà, la lettre d’information a été déposée sur la table de la préfecture de Dakar. « Notre revendication majeure, c’est la considération. Nous ne supportons plus le manque de tolérance et de flexibilité. « D’abord, Nous avons proposé aux autorités de nous offrir des mutations gratuites sur tout le territoire national pendant 4 mois pour pouvoir identifier toutes les motos. Ensuite, subventionner les prix des permis de conduire auxquels tous les livreurs Thiak Thiak auront accès. Mais également de faire des cartes professionnelles et des gilets pour identifier toutes les personnes qui s’activent dans le secteur dit «Thiak Thiak». Et la création de mutuelles de santé au bénéfice du livreur », a confié le président national des livreurs à nos confrères de Dakaractu. Pour ce qui concerne l’assurance, notre interlocuteur nous apprend que leur association a déjà obtenu des partenaires.
PETROLE DE SANGOMAR CONCERTATIONS ENTRE LES DG DE LA SAR, DE PETROSEN HOLDING ET PETROSEN TRADING
Pour accompagner le Gouvernement dans sa volonté d’exploiter d’une manière efficiente les ressources pétrolières issues de Sangomar, le directeur général de la SAR, M. Mamadou Abib Diop, en compagnie du comité de direction de la SAR, a reçu les directeurs généraux de Petrosen Holding et Petrosen trading and Services. L’objectif de cette rencontre c’était d’instaurer une collaboration entre les trois entités. Les trois sociétés ont une stratégie commune et elles se sont engagées à poursuivre cette dynamique de collaboration étroite entre elles, dans l’intérêt exclusif du Sénégal.
LES JEUNES DANS LE DÉBAT PUBLIC
la jeunesse doit faire appel aux outils de son époque. "Aujourd'hui, les jeunes disposent de tout pour se faire entendre. Les réseaux sociaux et internet constituent un magnifique outil pour faire passer les messages", selon M. Kabo.
Dans le cadre de sa rubrique "Invité du mercredi", l’E-jicom a reçu le philosophe, enseignant-chercheur et politiste Peter Kabo. Ce dernier s'est penché sur le thème : "La place des jeunes dans le débat public".
Par ailleurs docteur en théologie et enseignant à l’ISM, entre autres casquettes, Peter Kabo a gratifié le public, venu nombreux ce mercredi à E-jicom, d'un véritable cours magistral sur la place des jeunes dans le débat public. Selon M. Kabo, la jeunesse a forcément son mot à dire sur le fonctionnement de la cité. "Nous avons une population majoritairement très jeune, dans le contexte sénégalais qui nous intéresse aujourd'hui, mais également partout ailleurs en Afrique. De facto, la voix de cette jeunesse compte à plus d'un titre. Par exemple, elle ne doit pas uniquement être la cible des politiques publiques de développement, mais aussi des acteurs à part entière. En outre, comme c'est la tendance actuellement, je tiens à préciser que le débat public n'est pas forcément un débat politique", a introduit Peter Kabo.
Poussant plus loin sa réflexion, le philosophe a invité les jeunes à se prémunir afin de s'approprier le débat public. "L'absence des jeunes dans le débat public est un fait. Cependant, les responsabilités peuvent être partagées, mais les premiers au banc des accusés sont ces mêmes jeunes. Ils doivent s'armer de science jusqu'à la moelle, comme disait Cheikh Anta Diop, s’ils veulent rendre leur voix audible et leurs arguments crédibles".
Selon M. Kabo, la jeunesse doit faire appel aux outils de son époque dans cette quête perpétuelle de place dans le débat public. "Aujourd'hui, les jeunes disposent de tout pour se faire entendre. Les réseaux sociaux et internet de manière générale constituent un magnifique outil pour faire passer les messages. Mais là encore, comment cette jeunesse utilise-t-elle ces moyens de communication ? Dans le contexte africain, sénégalais, le constat est que le buzz, le sensationnel, prime sur tout le reste. Pour rester au Sénégal, les 100 premiers jours du président Diomaye à la tête du pays auraient mérité un commentaire qui porte une signature, disons, juvénile".
Un peu critique cette fois, l'enseignant a laissé entendre que les actes de vandalisme n'étaient pas le canal idéal pour lancer un message. Par ailleurs, pour Peter Kabo, une certaine culture et se départir de la partisanerie politique sont essentiels pour que les jeunes puissent décortiquer les discours des uns et des autres. "On a une jeunesse assez fougueuse, messianique, sans le recul nécessaire pour analyser les discours et autres programmes des hommes politiques. Le malheur est qu'on a tendance à prendre parti sans prendre la peine d'écouter l'autre. Cette posture est nécessairement hostile à tout débat d'idées. Et quand on n'échange pas, on a malheureusement tendance à contester. Cette forme d'expression n'est pas toujours la meilleure, car souvent teintée de violence, comme on l'a constaté ces trois, quatre dernières années".
S'intéressant uniquement à la question des jeunes filles, le philosophe, après avoir constaté leur quasi-absence dans le débat public, s'est ensuite montré optimiste par rapport à la dimension qu'elles pourraient prendre dans un futur proche. "Nos sociétés sont façonnées de telle sorte que les femmes sont cloîtrées au foyer. Mais fort heureusement, cette tendance change de plus en plus. Le constat est là : de nos jours, les jeunes garçons quittent assez tôt l'école s'ils ne s'instruisent tout simplement pas. Dans le même temps, les filles ont développé au fil des années cet amour pour les études et obtiennent de meilleurs résultats. À ce rythme, le poids de la population féminine dans le débat public sera certainement revu à la hausse". Toutefois, estime M. Kabo, il y a toujours un préalable, un pas à franchir, c'est-à-dire une "prise de conscience des femmes".
DÉCOUVERTE D’UNE MINE ANTIPERSONNEL À KATOURÉ DANS LE NYASSIA
Ce phénomène est fréquent dans les zones affectées par de fortes pluies, où les mines peuvent être remises à la surface et ramassées par les membres des communautés locales.
Une mine antipersonnel a été découverte à Katouré, dans la commune de Nyassia, mobilisant immédiatement les équipes de Mines Advisory Group (MAG) et Handicap International (HI). Il s’agit vraisemblablement d’une ancienne mine, déplacée sur la route en raison du ruissellement des eaux.
Ce phénomène est fréquent dans les zones affectées par de fortes pluies, où les mines peuvent être remises à la surface et ramassées par les membres des communautés locales.
Afin de garantir la sécurité des habitants, HI, mandaté par le Centre national d’appui aux mines et aux autres explosifs (CNAMS), procédera à la destruction de la mine demain. Les autorités appellent la population à rester vigilante et à signaler toute découverte similaire.
TOUBA, UN TALIBÉ MEURT NOYÉ DANS UN BASSIN DE RÉTENTION
Les témoins précisent que le corps sans vie de l’enfant, âgé de quatorze ans, a été découvert par une équipe de sapeurs-pompiers dépêchée sur les lieux. La victime avait été portée disparue vers 12 heures.
Touba, 1er août (APS) – Le corps d’un enfant mort noyé a été retrouvé ce jeudi dans le bassin de rétention des eaux pluviales de Darou Rahmane, à Touba (centre), a appris l’APS de témoins.
Ils précisent que le corps sans vie de l’enfant, un ‘’talibé’’ (élève coranique) âgé de quatorze ans, a été découvert par une équipe de sapeurs-pompiers dépêchée sur les lieux. La victime avait été portée disparue vers 12 heures.
Après plusieurs minutes de recherche, les plongeurs ont réussi à retrouver et à ramener le corps sans vie à la surface.
Il a été immédiatement acheminé dans un hôpital de Touba pour les procédures d’usage.
Pour l’heure, on ignore l’identité de la victime et les circonstances de sa noyade, l’équipe de sapeurs-pompiers dépêchés sur les lieux n’ayant fait aucune déclaration à propos de ce drame.
Une enquête est en cours à la brigade spéciale de la gendarmerie de Touba pour déterminer les causes de ce drame.
VIOLATION DE SON RÈGLEMENT INTERNE, LA CAF ANNONCE L'OUVERTURE D'UNE ENQUÊTE
“Le département de gouvernance interne et de conformité a attiré notre attention sur la violation présumée des règlements d'audit interne et de gouvernance de la CAF. (…) Le Comité exécutif examinera le rapport et les recommandations du Comité d'audit".
iGFM (Dakar) La Confédération africaine de football (CAF) a annoncé, ce jeudi soir, l'ouverture d'une enquête sur les allégations de violation de son Règlement interne de Gouvernance et d’Audit au sein du Secrétariat de la CAF“.
Molina avait révélé l'existence d'un rapport qui accablerait le secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo-Omba, rapport que l'instance aurait tout fait pour étouffer sous la houlette de son président Patrice Motsepe. A travers son annonce, l'instance panafricaine tient à battre en brèche ces accusations : elle a confirmé l'existence de ce rapport et a tenu à prouver qu'elle prend cette affaire très au sérieux.
Motsepe prévient
“La CAF ne tolère aucune corruption ni aucun manquement aux règles de gouvernance interne, d’audit et de transparence de la CAF, ni aucune violation des statuts et règlements de la CAF et de la FIFA“, a prévenu Motsepe. “Le département de gouvernance interne et de conformité a attiré notre attention sur la violation présumée des règlements d'audit interne et de gouvernance de la CAF. (…) Le Comité exécutif de la CAF examinera le rapport et les recommandations du Comité d'audit et de gouvernance et des mesures appropriées seront immédiatement prises si une conduite ou un comportement inapproprié est identifié par le Comité d'audit et de gouvernance.“
La CAF commande un audit externe
En parallèle, le Comité d'audit et de gouvernance présidé par le juge Petrus Damaseb et dont le Camerounais Dieudoné Happi est le vice-président “désignera l'un des cabinets d'avocats internationaux les plus respectés ou un cabinet d'audit et de services professionnels de renommée internationale, pour enquêter sur la violation présumée des règlements d'audit interne et de gouvernance de la CAF et soumettre ensuite un rapport au Comité exécutif de la CAF.”
De son côté, à travers un post publié sur X, le Suisso-Congolais Mosengo-Omba s'est dit très serein en dénonçant un “rapport sorti de nulle part contenant des griefs sans preuves documentées”.
A noter que la Commission d'Audit et de Gouvernance de la CAF est composée du Président de la Commission de Gouvernance de la CAF, M. Justice Petrus Damaseb, et du Vice-président M. Happi Dieudonné, ainsi que du Président de la Commission d'Audit et de Conformité de la CAF, M. Mohammed Zaazi et du Vice-président, M. Mouhamed Nour-Dine Assindoh. La Commission d'Audit et de Gouvernance de la CAF est présidée par le juge Petrus Damaseb.
LA DSCOS SUSPEND TOUTES LES OPÉRATIONS FONCIÈRES DANS DIFFÉRENTES ZONES
Conformément aux instructions reçues, toutes formes de construction à l’exception des projets initiés par l’Etat, sont suspendues, pour une période de trois (03) mois à compter du 29 juillet 2024.
La direction générale de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (DSCOS), a suspendu, dans une note, toutes les constructions dans certaines zones de Dakar et de l’intérieur du pays, à l’exception des projets initiés par l’État.
« Conformément aux instructions reçues, toutes formes de construction à l’exception des projets initiés par l’Etat, sont suspendues, pour une période de trois (03) mois à compter du 29 juillet 2024 », note le document.
Les zones concernées sont notamment les lotissements de BOA, Hangar Pèlerins ; Recasement 2-Aéroport Dakar ; EGBOS sur la VDN & Dakar ; EDGEN 1 EOGEN 2.
La suspension concerne également les sites de Batterie à Yoff ; de Terme Sud Ouskam, du Pôle Urbain de Discksao-Bambilor sur le TF 11 651/R ; du Pole Urbain de Déni sur le TF-14 337/R ; le site de Pointe Sarène pour la zone nord SAPCO et le lotissement de Ndiobene Gandiol sur le TF 136 à Saint-Louis.
VERS L’ENRÔLEMENT DE 600 ÉCOLES CORANIQUES DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF FORMEL
Le processus de sélection se fera sur la base d’un tirage au niveau des Inspections de l’éducation et de la formation (IEF) avec la participation de toutes les composantes des Daaras.
Diourbel, 1-er août (APS) – Le ministère de l’Education nationale, à travers le Projet d’amélioration des performances du système éducatif (PAPSE), prévoit l’enrôlement de 600 écoles coraniques en vue d’une meilleure prise en charge de l’offre arabo-islamique traditionnelle dans le système éducatif du pays, a appris l’APS de source proche dudit département ministériel.
“Le projet d’amélioration de la qualité et de l’équité dans l’éducation de base (PAQEEB) avait permis d’enrôler 527 Daaras. Et aujourd’hui dans le cadre du projet d’amélioration des performances du système éducatif (PAPSE), nous avons l’ambition de sélectionner 600 Daaras qui seront accompagnés pour aller vers une société éducative”, a indiqué le coordonnateur de la direction des Daaras logée au ministère de l’Eduction nationale.
Moussa Niang a fait cette annonce en marge d’une rencontre d’information et sensibilisation sur le processus de sélection des Daaras dans le cadre de ce projet.
Des représentants de l’inspection d’académie et des inspection de l’éducation et de la formation, des maîtres coraniques, des imams et des “ndayou daara” (marraines des écoles coraniques) de la région de Diourbel ont pris part à cette rencontre.
Le processus de sélection se fera sur la base d’un tirage au niveau des Inspections de l’éducation et de la formation (IEF) avec la participation de toutes les composantes des Daaras, a tenu à souligner M. Niang.
Il a aussi parlé de visites de conformité qui seront effectuées dans les écoles coraniques bénéficiaires pour voir si les cahiers de charge ont été respectés.”
Le Projet d’amélioration des performances du système éducatif va offrir aux écoles coraniques sélectionnées un certain nombre d’avantages dont le recrutement d’un prestataire qui va dispenser des cours de français et de mathématiques aux élèves talibés afin de faciliter leur intégration dans le système éducatif formel, a fait valoir le coordonnateur de la direction des Daras.
Il a aussi évoqué un autre volet du projet consistant à l’installation de cantines scolaires, à la prise en charge sanitaire et la dotation en fournitures scolaires et matériels didactiques.
Le coordonnateur de la direction des Daaras a par ailleurs parlé d’une subvention qui sera dédiée aux maitres coraniques.
Venu représenter l’inspecteur d’académie de Diourbel, Alassane Ndiaye a marqué la disponibilité et l’engagement des autorités académiques locales à accompagner le processus de sélection pour une meilleure prise en compte des Daaras dans le système éducatif.
par Mody Niang
POINT DE VUE D'UN CITOYEN SUR LES 100 JOURS DE DIOMAYE
Face aux dérives du système de rémunération des fonctionnaires et aux avantages indus accordés, il est urgent que le nouveau pouvoir engager une réforme en profondeur pour être à la hauteur des changements promis
Le vendredi dernier (5 juillet 2024), j’ai envoyé un long message à Monsieur Amadou Ba, depuis quelque temps, je crois, député à l’Assemblée nationale. Je pensais qu’il était plus disponible que les autres et qu’il réagirait à mon message. Malheureusement, lui aussi a fait comme les autres. Comme les autres, le temps ne le lui a pas peut-être permis. Le message n’ayant rien de secret, j’ai décidé de le rendre public, sous forme d’une contribution. Je précise d’ores et déjà que je ne suis un spécialiste de rien du tout. Je ne suis qu’un citoyen de bonne volonté qui a tenu, depuis une cinquantaine années, à cultiver modestement sa part du jardin national qu’est le Sénégal, notre Sénégal à nous tous et à nous toutes. Ce qu’on appelle les cent jours de nos nouveaux gouvernants ne me laissent alors pas indifférent.
J’ai commencé donc mon message par féliciter Monsieur Amadou Ba, même si je le voyais plus loin. C’est vrai que le poste de député du peuple lui convient parfaitement. Peut-être même que demain, il pourrait être à la tête de l’Assemblée nationale, ce qui serait une excellente chose pour cette institution. En attendant, comme il est plus proche que moi de nos gouvernants, j’ai voulu passer par lui pour donner mon humble avis sur la manière dont ils conduisent les affaires publiques depuis ce 2 avril 2024.
D’abord, je pense humblement, et beaucoup de compatriotes avec moi, que le rythme de la reddition des comptes est lent. C’est vrai que l’Inspection générale d’État a été mobilisée pour auditer, dit-on, prés de soixante-dix structures, y compris certainement beaucoup de ministères. C’est un bon choix, puisque les résultats leur permettront de s’entourer de toutes les garanties et de clouer ainsi le bec à certains de nos compatriotes de l’autre côté de la barrière qui seront prompts à crier : « Encore la chasse aux sorcières ». Mais, en attendant, les dizaines et dizaines de dossiers qui dorment sur la table de l’ancien président-politicien et sur celle du Procureur de la République, doivent être exploités. Y compris d’ailleurs ceux qui épinglent lourdement les vingt-deux restants de la liste dressée par les enquêteurs de l’ancienne CREI. Vingt-deux présumés délinquants qui ont honteusement détourné des centaines de milliards. Certains de ces nombreux dossiers ont été publiés et, depuis lors, aucun des mis en cause n’a été convoqué par la justice, en tout cas pas à ma connaissance.
Or, de nombreux compatriotes attendent avec impatience que les premiers délinquants soient envoyés en prison et dépouillés des biens qu’ils ont honteusement volés au peuple. J’ai aussi parfois des problèmes devant certaines nominations. L’exemple qui retient mon attention parmi tant d’autres, c’est la récente nomination d’un compatriote comme PCA de l’APIX. Mon frère Alla Kane m’a envoyé une vidéo que j’ai transférée à Amadou Ba. Elle nous rappelle qui est réellement ce nouveau promu, ou qui il était. Quand j’ai écouté la vidéo, j’ai failli tomber à la renverse. J’ai envoyé d’ailleurs un court message à Alla Kane, que j’ai ensuite transféré à Amadou Ba. Le voici d’ailleurs, pour que personne n’en ignore : « Mon frère, toi qui es plus prés d’eux, tu dois leur suggérer de faire davantage attention au passé de ceux et celles qu’ils nomment. Cette nomination doit faire mal aux vrais patriotes qui ont porté le Projet Pastef pendant plusieurs années et dont le profil n’a vraiment rien à envier à celui dont la vidéo nous présente un certain passé ».
Á mon humble avis, nos nouveaux gouvernants doivent s’attarder encore plus sur le passé des gens avant de les nommer à quelque poste que ce soit. Aujourd’hui, de plus en plus de compatriotes se posent légitimement des questions sur le népotisme qui serait à la base des actes de nominations de certains ministres, et surtout de deux d’entre eux. Leurs ministères seraient devenus finalement pour eux comme une famille, avec d’anciens membres de l’APR bien connus. J’ai employé le conditionnel, ne disposant pas de preuves que les informations agitées çà et là sont avérées. Je ne le fais d’ailleurs que par sagesse.
Nos gouvernants doivent aussi d’ores et déjà se pencher sérieusement sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique. Aujourd’hui, les recrutements, les augmentations de salaires et octrois d’indemnités diverses ne s’appuient, pour l’écrasante majorité, sur aucune base légale. L’une des conséquences, c’est que la masse salariale devient de plus en plus insupportable. Si on n’y prend garde, elle pourra aller jusqu’à absorber jusqu’à 50% du budget. Ce serait injuste puisque les agents de l’État ne dépassent pas 160.000, soit moins de 1% de la population. Il faut donc penser d’ores et déjà à remettre tout ce système à plat, donc le réformer profondément. Dans cette perspective, des Assises, comme celles en cours sur la justice, doivent être rapidement organisées. Elles devraient avoir pour objectifs, notamment de mettre un terme à l’iniquité qui caractérise ce vieux système, que le vieux président-politicien et son successeur et sosie ont mis sens dessus dessous, surtout avec ces diverses indemnités qu’ils attribuaient à tout va, et à la tête du client. Une réforme profonde de ce système est nécessaire, réforme qui ne peut pas se faire sans des sacrifices. Des sacrifices qui doivent d’abord venir de nos gouvernants.
Dans un pays qui fait partie des vingt-cinq les plus pauvres et les plus endettés du monde, les salaires les plus élevés ne devraient pas dépasser trois à quatre millions. De même, le nombre et le montant des diverses indemnités devraient être notablement diminués. Dans un pays comme le nôtre, avec son taux de pauvreté et de chômage particulièrement élevé, on ne devrait pas se permettre d’attribuer des indemnités au premier venu, des indemnités de 800.000 à un million de francs. Du temps des Socialistes – il faut le leur reconnaître – l’essentiel de ces indemnités étaient attribuées à des corps spécialisés.
Nos gouvernants devraient aussi avoir le courage de repenser ce qu’on appelle les « fonds communs », qui enrichissent rapidement certains fonctionnaires et autres agents de l’État. Les justifications qu’on en donne jusqu’ici deviennent de plus en plus inacceptables. Et que personne ne m’oppose ces droits dits acquis. Acquis par rapport à quoi ? Et puis, quel mérite les bénéficiaires de ces « fonds » ont-ils de plus que les médecins affectés dans les localités parfois des plus déshéritées du pays et qui, avec des moyens limités, y abattent un travail presque de titan, notamment en y faisant reculer notablement les maladies les plus craintes, surtout par les femmes et les enfants ? En quoi sont-ils plus méritants que les proviseurs, les professeurs, les surveillants et autres qui, chaque année, font les meilleurs résultats aux différents examens ? Ces questions méritent quand même d’être posées. Il convient aussi de le signaler : ces privilégiés de la République – ils le sont réellement – ne ratent pas leurs parts du gâteau, à chaque lotissement de l’une de nos réserves foncières. Ils se les ont d’ailleurs pratiquement toutes partagées, avec d’autres privilégiés de la République et se retrouvant, les uns et les autres, avec plusieurs luxueuses maisons, presque toutes des R + . . . . . . Pendant ce temps, de jeunes couples sont à la recherche désespérée d’une seule parcelle de 150 m2. Nous ne comprendrions pas qu’un gouvernement de ruptures ne prenne pas ses responsabilités devant une telle situation.
Une autre priorité, c’est de réformer profondément l’administration, notamment en la dépolitisant et en l’allégeant, au niveau central comme au niveau décentralisé ou territorial. Il y a trop de directions générales, de directions, de présidences de conseil et de surveillance. Il y a trop de secrétaires généraux de ministères. Au moment où les Socialistes quittaient le pouvoir, il n’y en avait pas plus de cinq. Aujourd’hui, tous les ministères en nomment, y compris ceux qui pouvaient vraiment s’en passer1. On peut faire la même remarque concernant les directions de l’administration générale et de l’équipement (DAGE). Un secrétaire de l’administration générale et de l’équipement (SAGE) suffit bien pour certains ministères.
Au niveau territorial, on remarque les mêmes excès : notre pays compte trop de régions, de départements et d’arrondissements. Du moins, c’est mon humble avis. Nous devrions nous contenter de dix régions au plus. Des régions et des départements ne le sont que de nom. Pour ne m’arrêter que sur un exemple, le Département de Médina Yoro Foulah n’en est vraiment pas un. Il manquerait pratiquement de tous les équipements. Jusqu’à une date récente, il ne compterait pas un seul kilomètre de goudron. Il peut en être de même d’ailleurs des Départements de Ranérou-Ferlo (Matam), de Saraya et de Salémata (Kédougou), qui ne sont pas loin de cette situation. Et que dire de nos communes ? Elles sont plus de cinq cents, dont la plupart ne le sont, elles aussi, que de nom. Nombre d’entre elles ont du mal à réunir le budget qui leur fait vivre.
En outre, le personnel qui les gère est loin d’être à la hauteur. Des secrétaires municipaux en particulier, on en trouve qui n’ont aucune idée du budget, ni du reste du fonctionnement général d’une commune. La communalisation intégrale n’est pas forcément un bon choix. Je connais, dans un département, deux communes qui sont côte à côte et qui feraient à elles deux, une commune qui serait à peine viable. Le système communal devrait donc occuper une bonne place dans les réformes nécessaires que nos nouveaux gouvernants devraient prendre, et qu’ils prendront sûrement. Les dizaines de projets de loi annoncés par la primature s’inscriraient peut-être dans cette perspective.
Enfin, le 24 mars 2024, le peuple sénégalais s’est levé comme un seul homme, comme une seule femme, pour nous débarrasser enfin de cette famille dite libérale, qui nous en a fait voir de toutes les couleurs en matière de mal gouvernance. Il a accordé sa confiance au candidat de la Coalition « Diomaye Président », celui d’Ousmane Sonko dont la victoire, éclatante et sans bavure, a relégué loin derrière le pauvre candidat de de la Coalition Bennoo Bokk Yaakaar. Cette victoire a suscité un énorme espoir qui ne doit jamais être déçu. Nos nouveaux gouvernants doivent tout mettre en oeuvre pour que ce ne soit jamais le cas, notamment en menant des réformes profondes qui nous débarrassent progressivement et définitivement de ce système odieux, nous empoisonnant l’existence depuis le 7 mars 1963 et, en particulier, depuis le 1er avril 2000.
1 Du temps du vieux président-politicien et de son successeur et sosie, je préférais « y compris des plus squelettiques ». Peut-être que nous n’en sommes pas encore là.
PAR Oumou Wane
LA GUERRE DE 100 JOURS
Je ressens le besoin d’une presse qui s’engage à analyser les réformes en cours avec rigueur et impartialité. Ce n’est qu’en s’élevant au-dessus des querelles mesquines que la presse pourra assumer pleinement son rôle
Depuis l’avènement du nouveau gouvernement en avril, une certaine presse semble s’être engagée dans une véritable croisade démagogique contre les initiatives d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye. Des articles récents illustrent parfaitement cette dérive populiste et sensationnaliste qui gangrène notre paysage médiatique.
Prenons d’abord l’article qui évoque la proposition de vendre l’avion présidentiel pour financer des cliniques mobiles. À première vue, cette idée pourrait séduire par son apparente simplicité et son potentiel symbolique. Cependant, ce raisonnement repose sur un simplisme trompeur. Vendre un avion présidentiel n’est pas une simple transaction ; c’est une décision mêlant symbolisme politique et pragmatisme financier. Réduire ce sujet à une solution miracle pour améliorer notre système de santé, c’est ceder à la démagogie la plus grossière. Les réformes de santé devraient être jugées sur leur durabilité et leur structuration, plutôt que sur des gestes symboliques destinés à flatter l’ego d’une presse avide de titres accrocheurs.
Ensuite, les critiques indignes sur le sac et les chaussures d’une des premières dames Faye, révèle une autre facette de ce journalisme dévoyé. Les médias semblent plus préoccupés par les querelles personnelles et les critiques acerbes que par une analyse approfondie des politiques publiques. Ce type de journalisme détourne l’attention du public des véritables enjeux. Au lieu de se concentrer sur les insultes et les invectives, les médias devraient encourager un débat constructif et éclairé sur les défis et les solutions pour notre pays.
Il est navrant de voir les médias se vautrer dans la démagogie, préférant les titres chocs et les controverses stériles aux analyses sérieuses et aux critiques constructives. Le rôle des médias est d’informer et d’éclairer, non de fomenter des polémiques inutiles qui n!apportent rien au débat public. En adoptant une attitude plus responsable, les médias pourraient jouer un rôle crucial dans le développement et la stabilité du Sénégal. Au lieu de cela, ils alimentent une atmosphère de méfiance et de confusion, tentant d’empêcher le gouvernement de se concentrer sur ses priorités et de prouver sa valeur.
Depuis l’investiture de Bassirou Diomaye Faye et la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre, le nouveau gouvernement a annoncé des réformes ambitieuses. La décision de réaliser un état des lieux économique et financier pour dresser la situation générale des finances publiques est tout à fait nécessaire. Cette démarche, empreinte de pragmatisme et de vision, pourrait marquer le début d!une transformation systémique de notre pays, en phase avec les promesses de campagne de Faye et Sonko.
Cependant, certains médias semblent continuer à suivre une ligne éditoriale peu constructive. Cela soulève des questions sur leur capacité à jouer leur rôle de contre-pouvoir et à informer le public de manière objective. En tant que citoyen, je ressens le besoin d’une presse qui ne se contente pas de relayer des critiques, mais qui s’engage à analyser les réformes en cours avec rigueur et impartialité.
Il est temps que la presse sénégalaise se ressaisisse et prenne conscience de son rôle fondamental dans notre société. En se détournant de la démagogie et en revenant à un journalisme de qualité, les médias peuvent véritablement contribuer à la construction d’un Sénégal prospère et juste. Les cent premiers jours du nouveau gouvernement sont cruciaux, et j’espère sincèrement que les médias joueront le jeu en offrant une couverture équilibrée et éclairée des réformes en cours.
Ce n’est qu’en s’élevant au-dessus des querelles mesquines et en adoptant une approche journalistique digne de ce nom que la presse pourra assumer pleinement son rôle de quatrième pouvoir, garantissant ainsi un avenir prometteur pour notre pays. Les grandes figures littéraires telles que Victor Hugo, en son temps, ont utilisé leur plume pour éclairer et élever les consciences. Il est temps que la presse sénégalaise s’inspire de ces illustres exemples et reprenne sa place en tant que phare de la vérité et de la justice dans notre société.
Oumou Wane est présidente de Citizen Media Group-Africa7
par Nioxor Tine
PARACHEVER LA RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE
Malgré l'espoir suscité par l'alternance, le respect des engagements en faveur d'une refondation institutionnelle reste à confirmer. L’expérience prouve que c’est maintenant, en début de mandat, qu’il faut en poser les jalons
Le 30 juillet 2024, une Coalition de la Société Civile a tenu une conférence de presse, pour interpeller l’Exécutif sur le respect des engagements pris lors de la signature du pacte national de bonne gouvernance, dans le cadre de la problématique des conclusions nationales et des recommandations de la C.N.R.I.
Les enjeux de parachèvement de nos souverainetés politique, économique et monétaire ainsi que ceux liés à la refondation institutionnelle, agitent le landerneau politique, depuis plusieurs décennies et figuraient, en bonne place, dans le programme de la CA2000, ayant été paraphé par le candidat Abdoulaye Wade et les partis du pôle de gauche, à la veille de la première alternance.
Si le président Wade a eu le mérite historique d’organiser le référendum du 7 janvier 2001, après un large débat national, dans un délai de 8-9 mois, avec, à la clé, une nouvelle Constitution, il faut déplorer que les modifications de la charte fondamentale de notre pays n’aient, en rien, remis en cause ni la dépendance néocoloniale, ni le pouvoir présidentiel monarchique hérité du régime socialiste.
Quant à Macky Sall, un chef expéditif devant l’éternel, maître dans l’art du reniement, du louvoiement et des tergiversations, il empruntera des voies de contournement tortueuses, pour maintenir le statu quo institutionnel, contrairement aux engagements pris devant le peuple des Assises. C’est ainsi qu’après sa victoire survenue le 25 mars 2012, il faudra au président plusieurs mois pour annoncer, lors de la journée des Institutions célébrée le 14 septembre 2012, la mise en place d’une commission nationale de réforme des institutions (CNRI), chargée de prendre en charge 11 problématiques (cf. lettre du 5 novembre 2012 traitant de la commande du chef de l’Etat à la CNRI) inspirées essentiellement des conclusions des Assises nationales et du programme du Yoonu Yokkute.
Le président de cette CNRI, (qui s’avèrera n’être qu’un leurre pour gagner du temps), remettra son rapport au président de la République, le 13 février 2014, presque deux ans, jour pour jour, après l’élection de Macky Sall à la tête de notre pays. On assista alors à une levée de boucliers de la part des militants de l’APR, qui rejetaient les points-clé du rapport, raillant au passage ce qu’ils estimaient être des prétentions infondées d’intellectuels, sans aucune assise électorale, de limiter les prérogatives de leur leader plébiscité par un score flatteur, lors de son accession au pouvoir.
Pas étonnant, dès lors, que le président Sall ait attendu quatre longues années pour soumettre, lors de la consultation référendaire du 20 mars 2016, son projet de réforme constitutionnelle, caractérisé principalement, par le fait qu’il passe sous silence les problématiques liées à l’équilibre et à la séparation des pouvoirs.
On connaît la suite. Le refus de résoudre les dysfonctionnements institutionnels identifiés, depuis plusieurs décennies, allait exacerber les contradictions et conduire le régime de Benno Bokk Yakaar à commettre des forfaitures politiques en série, avec l’objectif inavoué de détruire les fondamentaux démocratiques de notre Nation. On peut citer pêle-mêle, le sabotage du processus de décentralisation par l’acte 3, la déstructuration de notre système électoral (loi sur le parrainage), la mise en coupe réglée du Parlement avec des abus itératifs de majorité, la routinisation des violences verbales et physiques et les intrusions intempestives des FDS au sein du Parlement. Mais ce que les historiens retiendront de l’ère de Benno Bokk Yakaar, ce sera l’instrumentalisation de la Justice doublée d’une criminalisation systématique des activités politiques les plus banales, qualifiées de terroristes et d’atteintes aux droits humains élémentaires, donnant lieu à des arrestations de masse.
Les acteurs politiques d’un certain âge avaient la très nette impression d’un retour de quarante années en arrière, à l’époque de la glaciation senghorienne, dans un contexte de parti unique.
C’est tout le mérite de l’opposition sénégalaise, particulièrement du parti Pastef, d’avoir opposé une résistance farouche à ces velléités dictatoriales, confirmées par le putsch constitutionnel du 3 février 2024, que les masses populaires sénégalaises ont fermement rejeté, permettant ainsi au conseil constitutionnel d’invalider les décret et loi illégaux, censés reporter la date de l’élection présidentielle.
Pour avoir davantage mis l’accent sur des préoccupations électoralistes avec des candidatures fantaisistes, au lieu de privilégier les contenus programmatiques et une démarche unitaire, l’opposition a favorisé un vote utile massif en faveur du Pastef, qui avait porté tout le poids de la lutte et dont le candidat a été élu dès le premier tour, avec 54, 28% des voix.
Rappelons, que lors de l’élection présidentielle de 2012, le cas de figure était différent et que le président Macky Sall devait affronter Abdoulaye Wade, au deuxième tour, en partant du maigre score de 26,58% !
A l’époque, M. Mamadou Ndoye, figure de proue du Sursaut Citoyen, avait publié une tribune intitulée « Urgences et responsabilités historiques de la gauche sénégalaise », dans laquelle, il plaidait, pour que la gauche sénégalaise puisse peser de tout son poids pour obtenir, avant le deuxième tour, un accord politique clair et précis avec le candidat Macky Sall. Il n’avait malheureusement pas été entendu et on connait la suite, à savoir le règne calamiteux de Macky Sall et de sa Coalition unanimiste et grégaire.
Cette fois-ci, la situation semble être plus favorable, comme le prouvent le parcours du Pastef, depuis sa naissance et la signature du pacte national de bonne gouvernance, qui est dans le sillage des Assises nationales et de la Commission nationale de réforme des institutions.
Néanmoins, certains signes ne cessent d’inquiéter.
Il y a d’abord cette propension à user, de manière pragmatique, des manières de faire et même des lois léguées par le pouvoir apériste alors qu’elles sont théoriquement appelées à disparaître. Nous citerons les interdictions quasi-systématiques des manifestations des travailleurs, les condamnations unilatérales des initiatives de résistance populaires comme Ubbi Deuk, les déguerpissements des marchands ambulants sans mesures d’accompagnement et des lois portant sur le délit d’offense au chef de l’Etat et sur la diffamation…etc.
Certes, des aspects positifs comme les initiatives dans le domaine du foncier, incluant le domaine privé maritime sont à saluer.
En réalité, nous ne remettons pas en cause la bonne foi du duo Diomaye-Sonko, mais l’expérience prouve que c’est maintenant, en début de mandat, qu’il faut poser les jalons d’une nouvelle gouvernance, en adoptant une approche inclusive, c’est-à-dire en y associant toutes les bonnes volontés. Le camp patriotique, qui rejette, à juste titre la transhumance, doit néanmoins édifier un large front pour la défense des valeurs, qu’il se targue d’incarner. Il ne faudrait pas commettre la même erreur que le Grand Maodo (qui a d’ailleurs fait son autocritique), en se coupant des forces acquises au renouveau démocratique de notre Nation.
Une nouvelle charte fondamentale, qui devra être adoptée par référendum est une nécessité incontournable, qui symbolisera la naissance d’une nouvelle République au service des intérêts populaires.