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par Bado Ndoye

CE QUE LE COVID-19 NOUS DIT DE NOUS-MÊMES

Par ces temps où une inondation pourrait se traduire par une pénurie planétaire de denrées alimentaires, il est difficile de comprendre par exemple que le Sénégal continue de dépendre de la lointaine Thaïlande pour son approvisionnement en riz…

Bado Ndoye  |   Publication 12/04/2020

Il y a quelque chose d’indécent à faire des projections sur « l’après covid-19 », si tant est qu’il y en aura un, au moment où chaque pays fait quotidiennement le décompte de ses morts. L’heure est plutôt aux stratégies de survie et à la solidarité, face à un virus qui continue de faire échec à nos connaissances les plus éprouvées. Mais au regard des bouleversements que cette crise sanitaire est en train de produire sous nos yeux, il est peu probable qu’elle n’enfante pas d’un monde nouveau. Ce n’est même pas sûr que le terme de crise soit indiqué pour décrire ce que nous sommes en train de vivre, une crise étant par définition un moment critique que l’on espère surmonter et revenir au statu quo ante. Or il est quasi certain qu’il y aura un avant et un après covid19. Certains analystes y voient d’ailleurs l‘événement qui marque définitivement notre entrée dans le XXI° siècle. Rien qu’au regard de la façon dont le multilatéralisme et le communautarisme (UE, UA etc..) sont allégrement sacrifiés, chaque pays essayant de tirer son épingle du jeu, parfois au mépris des règles les plus élémentaires du droit international, comme en témoigne cette ridicule « guerre des masques » qui voit les Etats-Unis détourner des commandes destinées à l’Allemagne et la France, l’on peut supposer qu’un monde nouveau se profile à l’horizon. Il vaudra mieux l’anticiper pour ne pas avoir à le subir.  Evidemment, il ne s’agit pas de faire de la vaine futurologie, mais de tenter de voir la signification de ce qui s’annonce et qui pourrait, demain, dessiner les contours de la nouvelle géopolitique mondiale.

Il est très peu probable toutefois que tout cela mette un terme à la mondialisation comme certains analystes le redoutent, l’interdépendance des économies étant si forte et si bénéfique pour tout le monde qu’il est impensable de revenir en arrière. Il se pourrait cependant que la délocalisation à tout va de certains secteurs de la production industrielle qui a fait la richesse de pays comme la Chine, l’Inde ou le Brésil connaisse un coup d’arrêt, chaque Etat redoutant de devoir à l’avenir dépendre de l’étranger en période de crise.  Or, si on y regarde de près, ce qui rend la situation très incertaine, c’est que la notion même de « secteurs stratégiques » n’est plus tout à fait claire. Qui eût pu penser il y a quelques mois qu’un secteur apparemment aussi banal que la confection de masques chirurgicaux ferait l’objet de tant de convoitises de la part d’Etats aussi riches que les Etats-Unis et susciter tant de tensions ? Que désormais tout puisse devenir « stratégique » du jour au lendemain, et donc rare et cher, voilà la nouvelle incertitude avec laquelle nos Etats devront désormais apprendre à vivre. Si la solution pour se mettre à l’abri de telles surprise ne consistera pas à « dé-mondialiser », au moins pensera-t-on à préserver une production nationale pour les secteurs que l’on juge indispensables à la vie quotidienne. Par ces temps de crise écologique exacerbé où une inondation pourrait parfaitement se traduire par une pénurie planétaire de denrées alimentaires, il est difficile de comprendre par exemple que le Sénégal continue de dépendre de la lointaine Thaïlande pour son approvisionnement en riz…La notion de « stock stratégique » que beaucoup de pays pauvres voyaient jusque-là comme un luxe qu’ils ne peuvent se payer deviendra de plus en plus centrale dans les politiques publiques. Bref, il faudrait s’attendre à un retour en force de l‘Etat protecteur et interventionniste, ce dont il faudrait bien entendu se féliciter.

Ce qui donne du poids à cela, c’est qu’il il est quasi certain, au regard des bouleversements de nos écosystèmes, que de nouvelles pandémies, plus fréquentes et peut-être plus meurtrières, surviendront. On le sait, la médecine moderne croyait en avoir fini avec les maladies infectieuses avec l’invention des antibiotiques. Mais voilà qu’elles reviennent en force, sous la forme de zoonoses, c’est-à-dire de pathologies issues de nos interactions avec les animaux. Le Sras, la H1N1, Zika et Ebola ont été des avertissements. Nous n’en n’avons pas tenu compte. Sans doute parce que le mal était plus ou moins lointain, plus ou moins localisé en des endroits bien circonscris de la planète. Le covd-19 nous rappelle que de telles pandémies ne seront plus des événements exceptionnels, et la nouveauté, c’est que désormais c’est par les avions qu’elles se propageront à la terre entière. Et voilà que la notion naguère tant décriée de « village planétaire » acquiert aujourd’hui sa pleine et entière signification. Les Etats qui ne se seront pas préparés à affronter cette nouvelle donne en subiront les contrecoups. Ceux qui auront pris la mesure de ces menaces parce qu’ils ne voudront plus subir le diktat de l’urgence, tenteront de prendre une longueur d’avance sur les mutations en cours, non seulement dans le but de se prémunir, mais surtout en vue de saisir les opportunités qui pourraient éventuellement se présenter ou, simplement, de consolider leur suprématie.

C’est à ces tâches, vastes et difficiles, que nos Etats, et donc l’intelligentsia africaine devraient s’atteler dès à présent, dans un contexte géopolitique mondial où l’Afrique peine toujours à se faire entendre, n’en déplaise à ceux qui nous assurent que nous sommes le continent de l’avenir. A cet égard, les propos racistes de deux chercheurs français sur d’éventuels tests du BCG sur des africains est un rappel à l’ordre qui devrait donner à réfléchir. Au-delà de la colère – légitime – que de tels propos ont soulevée, il importe de voir plus loin et de s’interroger sur le caractère subalterne de notre recherche scientifique. Généralement lorsqu’il s’agit de production de savoirs, le rôle qui revient à l’Afrique est presque toujours celui de « terrain », c’est-à-dire là où l’on va pour faire des tests et/ou amasser des faits empiriques qui seront par la suite dépouillés, affinés, traités et théorisés au Nord. Après soixante ans d’indépendance, nous sommes toujours un appendice de l’Europe en matière de recherche scientifique. C’est elle qui élabore les paradigmes, fixe les protocoles méthodologiques, finance les projets et décide des questions pertinentes, celles qui, précisément, répondent à ses besoins. Dans cet écosystème, les chercheurs africains sont rarement autre chose que de simples informateurs, quel que soit par ailleurs leur talent. C’est en subalternes qu’ils participent à une recherche mondiale qui ne reconnaît leur mérite que lorsqu’ils répondent aux attentes du Nord. Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si beaucoup d’universitaires africains restent encore liés aux laboratoires des universités européennes et américaines dans lesquels ils ont fait leur thèse.  Cette extraversion de la recherche africaine est le pendant de l’extraversion structurelle de nos économies. Elle en est la traduction épistémique. Le Sénégal a produit suffisamment de masse critique dans la plupart des domaines pour mettre un terme à cette vassalisation épistémique.

Ce moment de crise devrait donc être mis à profit pour (re)penser les conditions de possibilité de la souveraineté scientifique de l’Afrique, c’est-à-dire l’avènement d’une science maîtresse de ses problèmes, ainsi qu’en appelait, déjà dans les années 1970, le philosophe béninois Paulin Hountondji. Une science maitresse de ses problèmes n’est évidemment pas coupée de la recherche mondiale. Elle ne rejette ni la collaboration internationale, ni les crédits des institutions du Nord, ni ne se contente d’une recherche au rabais. Aucun domaine de la science ne devrait lui être étranger, pas même ceux qui semblent à priori très éloignés des préoccupations quotidiennes de l’homme de la rue. Elle devra seulement s’évertuer à se donner le maximum d’autonomie en termes de financements, de recherche fondamentale, de coopération interafricaine et de personnels qualifiés pour pouvoir formuler en toute indépendance des problématiques endogènes, l’enjeu étant de ne plus dépendre de façon exclusive du savoir des autres. Cela passe aussi et surtout par la revalorisation et la démarginalisation de ce qu’il est convenu d’appeler les « savoirs endogènes », ces connaissances millénaires victimes de la violence épistémique des « savoirs experts », non pas en vue de promouvoir je ne sais quelle science alternative dont on ne voit pas d’ailleurs à quoi elle pourrait ressembler, mais plutôt pour ancrer définitivement notre recherche dans nos biotopes, étant entendu qu’aucun savoir ne s’élabore hors sol, « en fauteuil », comme on dit familièrement.

Ce que cette crise nous aura rappelé, c’est que le savoir est devenu l’infrastructure des sociétés modernes. Un dogme têtu du néolibéralisme a poussé beaucoup d’Etats à démanteler leur service public et à réduire drastiquement les dépenses en direction de l’éducation et de la santé, sous le fallacieux prétexte qu’elles ne seraient pas immédiatement rentables. Il faudra espérer que nos Etats prendront la mesure des enjeux de ce moment sanitaire planétaire – la première dans l’histoire de l’humanité – pour repenser les priorités et accorder à la recherche et à l’enseignement la place qui leur revient de droit dans une démocratie moderne.  

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