CRI DE CŒUR DE LA COMMUNAUTE LEBOUE DE RUFISQUE/BARGNY A L’ENDROIT DU MINISTRE DE L’URBANISME, DE L’HABITAT ET DE L’HYGIENE PUBLIQUE
Notre inquiétude est d’autant plus grande par rapport à cette situation, que les fonctionnaires en charge de l’administration foncière, de même que les élus locaux, ne font rien pour trouver une panacée à ces problèmes.

La Convention des lébous de souche du département de Rufisque rappelle au Président de la République son Excellence Macky Sall, de prêter une attention particulière à la situation très grave, que vivent les populations Rufisque et Bargny constamment menacées par l’avancée de la mer, et qui cependant ne disposent d’aucun site de recasement à même de les soustraire de la furie des eaux.
Les cimetières de ces deux villes également, accusent le trop plein et nos sportifs ne disposent d’aucuns sites à même d’accueillir des terrains de football, handball, basket ect….
Notre inquiétude est d’autant plus grande par rapport à cette situation, que les fonctionnaires en charge de l’administration foncière, de même que les élus locaux, ne font rien pour trouver une panacée à ces problèmes. Il est reproché à ces élus et fonctionnaires selon d’aucuns, de faire recours à un certain nombre d’espaces qu’ils s’empressent de mettre à la disposition de quelques milliardaires contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Même les 210 hectares qui étaient prévus pour procéder au redéploiement des quartiers en bordure de mer, ont fini par être attribués à Sococim industries on ne sait avec quelle alchimie. Ces 210 hectares avait été attribués aux populations des quartiers de Diokoul, Keury Souf, Keury Kao, Mérina et Thiawlène quotidiennement menacées par l’avancée de la mer par le défunt maire de Rufisque Ndiawar Touré.
Compte tenu de cette situation, nous avions déposé une plainte à l’OFNAC, mais les enquêteurs en charge de ce dossier, nous avaient signifiés que ces 210 hectares en question, ne relevaient pas du périmètre communal de Rufisque.
Sococim, une voracité foncière
Une autre saisine de l’OFNAC à l’ANAT par la présidente de cette institution pour apporter plus d’éclairage sur ce rapport d’enquête concernant ces 210 hectares, n’a pas aussi pour l’instant réussi à régler ce problème. Car dans le rapport de l’ANAT 2021, il n’est nullement fait mention de ce dossier si sensible, malgré la saisine de la présidente de l’OFNAC. Entretemps, nous avions écrit une autre correspondance à madame Seynabou Ndiaye Diakhaté, pour relancer ce dossier avec toutes les preuves à l’appui permettant de procéder à une nouvelle enquête. Nous avons également envoyé tous les documents afférents à ce dossier au ministre de l’intérieur, mais également à Omar Gueye ministre en charge des collectivités territoriales et du développement des territoires. Et nous savons que la cimenterie de Rufisque ne s’est pas rendue au niveau d’un certain nombre de fonctionnaires en charge de l’administration foncière et d’élus locaux, pour demander des terres. Mais en à croire certaines informations, il semblerait même, qu’un certain nombre de fonctionnaires, seraient leurs courtiers.
Voilà pourquoi nous demandons à la présidente de l’OFNAC de faire en sorte qu’on puisse procéder à une enquête administrative sur ce dossier, qui constitue une grande préoccupation pour la communauté léboue surtout que ce genre de conflits fonciers entre SOCOCIM Industries et les populations de Rufisque Bargny, font légion dans la localité. Et nous prenons pour exemple le TF 392, à proximité du cimentière de Thiawlène dont quelques fonctionnaires avaient fini d’affecter à une personne réputée très liquide, tout en lui délivrant un bail sur ce terrain.
Et lorsque la convention des lébous de souche avait saisi son Excellence le Président Macky Sall de ce dossier, le Chef de l’Etat connu pour l’attention particulière qu’il accorde aux préoccupations des populations, n’avait pas manqué de remettre en cause l’attribution de ce terrain à un tiers par de fonctionnaires. Et après avoir dépêché une commission d’enquête administrative, il avait fini d’abroger ce décret qui donnait des droits sur ce terrain que de fonctionnaires avait illégalement attribué à un tiers.
Plus tard, la Convention des lébous s’était déplacée pour rendre visite aux imams, aux notables et aux délégués de quartiers de Thiawlène, pour les informer de ce noble geste du Président Macky Sall qui après avoir reçu toutes les informations relevant de ce site, avait pris courageusement la décision, d’annuler le bail qui avait été attribué à ce milliardaire sur ce terrain. Et c’est sur les conseils avisés du préfet du département de Rufisque Serigne Babacar Kane, qui nous avait recommandé de mettre ce site au nom de la commune de Rufisque pour que demain pareille chose ne puisse se reproduire. Car si jamais il arrivait encore une fois d’immatriculer ce terrain au nom d’une tierce personne, demain ses proches pourront revenir pour revendiquer ce terrain comme étant leur héritage.
Ce dossier se trouve actuellement au niveau du bureau des domaines de Rufisque, pour sa régularisation. Et nous sommes d’avis que la responsable départementale de l’urbanisme ne manquera pas cette fois ci d’émettre un avis favorable sur ce dossier surtout s’agissant d’un cimetière appartenant à la communauté léboue.
Entre autres conflits fonciers opposant Sococim Industries aux populations rufisquoises, celui relatif au site sur lequel s’activaient les maraichers à quelques encablures de la cimenterie de Rufisque. Ce périmètre maraicher qui s’étendait sur 111 hectares, avait été affecté à des exploitants rufisquois avec tous les documents administratifs y afférents. Mais entretemps SOCOCIM Industries avait fini d’étendre ses tentacules sur ce site, en négociant avec un certain nombre d’attributaires de parcelles à usage agricole. Ces derniers s’étaient entendus avec la cimenterie, sans pour autant avoir l’aval des ¾ des membres de leur corporation qui s’activaient sur cet espace. Ces personnes en question, avaient conclu à un accord avec Sococim Industries moyennant le montant de 2.500.000 par hectare, ce qu’avaient refusé les ¾ des maraichers concernés par ce problème.
Les gens qui étaient partis négocier cet accord avec la Sococim avaient laissé en rade le Président de la convention des lébous de souche sur demande de la direction générale de la cimenterie de Rufisque, arguant que ce dernier était un trouble-fête et sa présence à ces négociations n’allait pas permettre à trouver un accord définitif sur ce problème. Surtout que cet espace de 111 hectares qui avait été rétrocédé à Sococim Industries à 300 millions de francs est estimé, aujourd’hui à 14 milliards de nos francs. Cette transaction foncière avait été faite à la préfecture de Rufisque en présence du Préfet de l’époque, d’un représentant du maire de Rufisque et d’un certain nombre de bénéficiaires.
Ayant empoché leur argent ceux qui étaient à l’origine de cette transaction foncière opaque sont devenus invisibles alors qu’une vingtaine de personnes concernées par cette affaire, peine à rentrer dans leurs fonds jusqu’à aujourd’hui. Il nous faut également nous prononcer sur le projet dit « Bargny ville verte » qui devait s’étendre sur une superficie de presque 500 hectares. Mais constat a été fait qu’un certain nombre de fonctionnaires se sont empressés de s’accaparer de cet espace qui devrait accueillir ce projet à leurs fins personnelles, alors que ce site était dévolu à des cimentières, des centres de santé mais surtout au redéploiement des populations bargnoises quotidiennement menacées par l’avancée de la mer.
Le ministre de l’Urbanisme Abdoulaye Sow interpellé
Il nous plait également de rappeler, que dans un passé récent les différents ministres en charge de l’urbanisme, de l’habitat, du logement et de l’hygiène, comme Amath Dansokho au temps du magistère du président Abdoulaye Wade, Oumar Wele dernier ministre de l’urbanisme du gouvernement du Président Abdou Diouf, ect… ces derniers ne manquaient jamais de passer par Rufisque et Bargny lors de leur tournée au niveau national, pour s’enquérir des préoccupations des populations surtout celles habitant en bordure de mer et quotidiennement exposées à l’avancée de la mer pour trouver une panacée à leurs problèmes. Et nous sommes d’avis, que l’actuel ministre de l’urbanisme ne manquera pas de sacrifier à cette tradition. Mais entre autres préoccupations, celle relative au mutisme des lanceurs d’alerte et autres activistes rufisquois toujours sur les plateaux des télévisions et font même quelques fois la une des journées et si prompts à dénoncer et à tirer sur tout ce qui bouge. Pourtant ces derniers, on ne les a jamais entendus se prononcer sur ce dossier comme celui de Mamadou Mamour Diallo ancien receveur des Domaines de Rufisque ou de Sococim Industries. Leur mutisme est non seulement inquiétant mais également intriguent toutes les populations qui ne cessent de se poser des questions sur ces orfèvres du verbe qui pourtant deviennent subitement aphones, quand il est question de se prononcer sur ces dossiers qui cependant demeurent, l’une des plus grandes préoccupations des populations de Rufisque et de Bargny.
Ousmane François GUEYE
Président de la Convention des Lébous de Souche du Département de Rufisque