DÉMOCRATIE CONFISQUÉE
Le triomphe de la démocratie procédurale, célébré, après l’élection présiden-tielle de 2012 et son lot de morts est cassé par Macky Sall

Le contexte actuel au Sénégal émeut plus d’un. Ces derniers jours sont marqués par une violence inouïe et une chute considérable des libertés publiques.
Depuis son accession à la magistrature suprême du Sénégal, l’homme qui nous sert de président saborde l’Etat de droit au profit d’une démocratie illibérale à la hongroise. Liberté d’expression, séparation des pouvoirs, indépendance de la justice, égalité sociale, redevabilité, sont ses principales ennemies. Le lecteur de Paolo Coelho est nourri de répressions policières, d’emprisonnements, de mal gouvernance, de transhumance, d’armes politiques non-conventionnelles. La liste est longue et l’inélégance de celui qui a déclaré « nous allons réduire l’opposition à sa plus simple expression » est frappante. Le triomphe de la démocratie procédurale, célébré, après l’élection présidentielle de 2012 et son lot de morts est cassé par Macky Sall.
Souvent cité comme étant l’un des pays les plus stables d’Afrique, le Sénégal vit des heures sombres et sans soleil de son histoire politique. Des chaînes de télévision sont coupées, des marches citoyennes sont interdites, des activistes sont emprisonnés et la liberté d’expression est muselée. À cela s’ajoute la brimade du peuple par des nervis payés pour faire le sale boulot. Nous sommes tous meurtris et choqués par l’horreur absolue affligée à des écoliers sous le regard des policiers. Ces images nous font honte. Le Sénégal mérite mieux.
Au moment où le Covid-19 a plongé le pays dans une crise sanitaire et économique sans précédent et fait exploser le déficit budgétaire, le tout avec un accroissement de la vulnérabilité des populations. Macky Sall quant à lui travaille sur des stratégies d’un troisième mandat anticonstitutionnel. Il est une déception. La dignité des citoyens est bafouée jour après jour dans ce pays depuis 2012 avec des actes qui laissent croire que la gestion du Sénégal est devenue une affaire de famille.
Il est urgent de remettre l’Etat de droit à sa juste place au Sénégal. Car les excès de pouvoir à répétition avec mépris sont le lit du délitement de la société. Par conséquent, l’auteur de L’Homme révolté, Albert Camus, nous alertait « Faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n'est pas pour prendre de ses nouvelles. »
Vive la République et vive le Sénégal !