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par Pathé Dieye

DU THIÉBOU DIÈNE IMPORTÉ

Si aujourd’hui les importations en riz atteignent environ 1,3 millions de tonnes, cela signifie que l’offre locale ne couvre que 35% de la demande. Notre plat national est plus cambodgien, thaïlandais, pakistanais, brésilien ou indien que sénégalais

wathi.org  |   Pathé Dieye  |   Publication 09/08/2020

C’est un dimanche, jour de repos et la plupart des maisons au Sénégal déjeunent vers 14heures. Une heure avant, dans la cuisine de ma maison, la marmite mijote et exhale une odeur qui fait saliver. Le «thiébou diène Penda Mbaye» du dimanche s’annonçait succulent. Plus tard, au milieu de ma dégustation, des constats que j’avais faits sur l’alimentation en Afrique de l’ouest assaillent mon esprit et mon appétit fut coupé. En effet, une bonne partie des éléments qui composent notre « plat national » ne provient pas du territoire national. Un paradoxe pimenté!

Présent au quotidien dans nos menus, le riz est la céréale la plus consommée au Sénégal avec une demande nationale estimée  entre 1,8 et 1,9 millions de tonnes, soit une consommation de riz évaluée entre 90 et 100 kg de riz par habitant et par an. Si aujourd’hui les importations en riz atteignent environ 1,3 millions de tonnes, cela signifie que l’offre locale ne couvre que 35% de la demande. Dès lors, la déduction évidente qu’on peut faire de ce constat c’est que notre plat national est plus cambodgien, thaïlandais, pakistanais, brésilien ou indien que sénégalais.

L’écumoire invisible de l’État et ses conséquences

Cette forte dépendance des importations s’explique par la libéralisation du secteur rizicole depuis les années 80 avec un gouvernement qui a adopté une attitude de non-intervention dans la production et la commercialisation du riz au Sénégal. Cette nouvelle orientation politique a été provoquée par la signature du Programme d’ajustement sectoriel de la filière riz (PASR) imposé par le «Consensus de Washington» en 1989, un accord qui préconisait que le développement passe par une faible intervention étatique, une limitation des contrôles, un équilibre du budget étatique et la privatisation des entreprises publiques.

Dès lors, malgré la création de la Société nationale d’exploitation des terres du Delta et des vallées du Fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED) et la Société de développement agricole et industriel du Sénégal (SODAGRI), respectivement en 1965 et 1974, l’État s’était désengagé de la filière riz et ne soutenait plus les acteurs en équipements et intrants, gestion de l’eau, formation techniques etc.

La main brisé par la vague de libéralisation des années 80-90, l’État a voulu redresser la pente à partir des années 2000. Sur cet élan, en 2008, la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA) a été lancée comme plan d’urgence pour la sécurité alimentaire. C’est dans ce sillage que le Programme National d’Autosuffisance en Riz (PNAR) a été initié avec un objectif de production de 1 000 000 tonnes de riz blanc. Malgré les efforts fournis, l’accroissement de la demande et  les séquelles de ce désengagement étatique aggravées par la dévaluation du FCFA en 1994 font que le Sénégal peine encore à assurer l’autosuffisance en riz. En 2017, l’objectif de l’autosuffisance en riz a été repoussé de deux ans, et en 2019,  les importations ont même rebondi de 15%.

En considérant le contexte sanitaire mondial actuel couplé aux implications économiques, ces faits nous conduiraient à subir une augmentation des prix du riz car nous importons ce riz de pays touchés eux aussi par la COVID-19 comme la Chine. Il serait difficile de satisfaire la demande à cause d’une facture chère, sachant que cette dernière était déjà estimée à 445 milliards de FCFA entre le 1er janvier 2017 et le 31 août 2018.

Une céréale stratégique dans la marmite économique et sociale

Le riz représente à lui-seul 10% de la balance commerciale du Sénégal. Le secteur rizicole sénégalais fait vivre 200.000 à 300.000 ménages, soit 1,5 millions de personnes dont le riz est l’alimentation de base. Il ne faut pas oublier que ce secteur réserve encore un fort potentiel d’absorption des jeunes actifs sur le marché de l’emploi. Pourtant, on constate que le potentiel du secteur est sous-exploité. La riziculture irriguée est pratiquée dans le bassin du fleuve Sénégal sur 60 000 hectares alors qu’elle représente 240 000 hectares exploitables. Il en est de même du bassin de l’Anambé, avec 4 180 hectares aménagés sur un potentiel de 12 000 hectares.

Pour améliorer la productivité, il est important de renforcer la mécanisation afin d’exploiter plus de ces espaces que la nature nous offre et d’améliorer la qualité avec l’utilisation des séparateurs-trieurs, de blanchisseurs-polisseurs. L’amélioration de la qualité est un pilier incontournable pour développer et défendre le consommer local. L’État devra être le premier accompagnateur de cette filière stratégique pour sa modernisation et l’atteinte des objectifs d’autosuffisance en riz.

Le renforcement des capacités techniques des riziculteurs, les subventions des intrants, et la promotion du consommer local peuvent créer un environnement attrayant pour le secteur privé dans le développement de la riziculture. La pleine exploitation de notre potentiel rizicole pourrait transformer le Sénégal en un pays exportateur de riz et, enfin, je pourrais déguster mon «tiébou diène» du dimanche en ayant la fierté de le qualifier de plat véritablement national.

Texte initialement publié sur wathi

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