INCOHERENCES TERRITORIALES AU SENEGAL
L'État du Sénégal devrait revoir le découpage administratif en profondeur telles les incohérences sont parfois énormes.

L'État du Sénégal devrait revoir le découpage administratif en profondeur telles les incohérences sont parfois énormes. Des limites régionales à celles départementales et communales le constat est flagrant et la configuration actuelle n'aide pas l'État dans sa politique de décentralisation découlant de l'act 3 de la décentralisation et l'érection des zones géographiques et économiques en pôles territoires. Nous rappelons qu'un pôle territoire répond à l'idée d'un pôle territorial, économique et de développement. Je ne saurais mieux l'expliquer par l'exemple frappant de la région de Tambacounda pour étaler, très brièvement, l'incohérence dans le découpage administratif qui prend ses origines depuis les indépendances.
Culturellement, le département de Goudiry réunit la grande partie du Boundou dont l'autre partie se situe dans le département de Bakel causant souvent des conflits d'intérêts. Quant au Gadiaga une partie se situe dans le département de Bakel alors qu'une autre partie se trouve dans le département de Kanel de manière injustifiée tels les liens avec Bakel sont forts. Le fleuve Sénégal commence presque exactement où commence le terroir du Gadiaga, dans la commune de Ballou (Diogountourou) dans le département de Bakel. Il faut arriver à concilier le côté économique de la question à son penchant culturel et historique.
Tout le Gadiaga serait rattaché au département de Bakel qui intégrera la région de Matam pour constituer le pôle territoire de la vallée du fleuve Sénégal(Avec la région de St Louis). Économiquement la pertinence est sans contestation possible puisque la vallée constitue un levier économique énorme sur lequel se penche l'État du Sénégal dans sa politique de développement et, cela expliquerait, en partie l'importance de rattacher Bakel à Matam à partir de la confluence du fleuve Sénégal. Culturellement et historiquement, tout le Gadiaga pourrait se retrouver au sein d'un seul département à plus de 90% du territoire.
Le petit fleuve (Faleme) sur l'autre côté de la confluence avec le fleuve Sénégal correspond au Boundou et serait rattaché au département de Goudiry et donc à la région de Tambacounda. Tout le Boundou constituera un département avec ses réalités et son plan de développement approprié relevant de son contexte économique et sociologique. Il existe également beaucoup de communes au Sénégal qui subissent ces incohérences.
À Dakar et dans beaucoup d'autres régions. L'opportunité d'ériger certaines villes en département est il toujours justifié? L'érection des communautés rurales en communes est il significatif? Qu'est-ce qui change réellement ? Nous devrons nous pencher sérieusement sur ces questions et apporter des solutions définitives pour concilier le Plan Sénégal Emergent à des territoires socialement (historiquement et culturellement) et économiquement alignés.
M. Kalidou Bolly
Jeune cadre Apr/Bakel