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par Boubacar Camara

JE M’INQUIETE POUR MON PAYS

La surdité à l’alerte a tué l’anticipation souhaitée laissant le pouvoir insensible au discours de la raison en temps de paix. Et ce fut le coup fatal, brutal et violent

Boubacar Camara  |   Publication 17/03/2021

Je m’incline devant la mémoire de toutes les victimes des douloureux événements qui ont récemment secoué notre pays et prie Dieu le Tout Puissant de les accueillir au Paradis. Je présente mes condoléances à leurs familles et au peuple sénégalais. Je souhaite aux blessés un prompt rétablissement. J’encourage les gestes salutaires de solidarité envers les victimes. Je salue respectueusement toutes les démarches notamment celles des chefs religieux et coutumiers, de la société civile visant à rétablir la paix et la sérénité qui n’auraient jamais dû être rompues.

Le 13 février 2021, brisant le silence que je m’étais imposé pendant quarante (40) jours à la suite du décès de mon cher père, j’adressais une Lettre ouverte à Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal, dans laquelle je disais ceci : « Il faut calmer les esprits. Nous avons tous besoin de sérénité ».

J’y disais aussi, parlant de l’arrestation éventuelle de l’Honorable député Ousmane SONKO : « Vos faux amis vous supplient de le faire arrêter pour ne pas donner l’image d’être à la tête d’un Etat faible. Ils vous entrainent dans une voie sans issue et aux conséquences incalculables pour la stabilité de notre pays. N’ouvrez pas la boîte de Pandore ! »

J’avais bien compris que, dans le contexte d’alors, malgré les lueurs d’espoir avec l’arrivée du vaccin contre la COVID-19, la crise sanitaire persistante liée à la pandémie, la rigueur du couvre-feu ainsi que la sévère crise économique, étaient des facteurs aggravants d’une tension sociale déjà vive. J’aurais souhaité ne pas avoir raison. Malheureusement, suite aux interpellations du Président Ousmane SONKO, le Sénégal est entré dans une instabilité qui fait craindre l’atteinte, d’un moment à l’autre, du point de basculement dans le chaos.

Que Dieu nous en préserve !

La surdité à l’alerte a tué l’anticipation souhaitée laissant le pouvoir insensible au discours de la raison en temps de paix. Et ce fut le coup fatal, brutal et violent. Nous nous demandons encore comment notre pays a pu sombrer dans un trou noir aussi terrifiant et aussi rapidement. Pourtant, l’explication est simple : le peuple ne veut plus continuer à vivre comme avant et le pouvoir ne peut plus continuer à gouverner comme avant.

Le caractère violent des manifestations est regrettable. La violence d’État l’est encore plus. La résistance ne signifie pas non plus une agression contre les biens communs et la propriété privée. Rien ne peut le justifier ! Nous devons aux générations futures la sauvegarde des biens publics et la garantie de la protection de la propriété privée. Il est donc impérieux de choisir des méthodes de lutte qui excluent la violence.

Heureusement, une bonne partie des forces de défense et de sécurité a fait preuve de sang-froid et l’opposition politique ainsi que la société civile n’ont pas mis l’huile sur le feu.

Malgré tout, des morts sont enregistrés, des blessés très graves recensés, des centaines d’arrestations opérées, des sévices et mauvais traitements infligés, des tirs effectués à bout portant sur des citoyens désarmés, des dégâts matériels et des pertes d’opportunités incalculables subis à la suite des saccages indescriptibles, des scènes de pillage pour étancher une soif, tempérer la faim, momentanément, et des larcins commis sous l’œil de la caméra.

Malgré tout, de profondes blessures ont engendré un traumatisme généralisé tuant nos illusions sur un peuple sénégalais qui a tourné le dos aux préoccupations ethniques et à la xénophobie, à une justice malmenée, à un parlement chahuté, à des forces de sécurité épuisées et humiliées, à la présence de nervis armés, à une presse à la fois manipulatrice, manipulée et persécutée, à une régulation audiovisuelle déséquilibrée, à des règlements de comptes personnalisés, à la promotion de la détestation entre sénégalais, à la transgression du secret des correspondances, à la violation de la liberté de circuler et de manifester, aux troubles à l’ordre et à la tranquillité publics.

Malgré tout, certains métiers, subitement placés sous les projecteurs (avocats, médecins, masseurs, etc..), ont suscité de sérieuses interrogations. Plusieurs secteurs ont été des victimes collatérales des événements (l’éducation, la santé, l’industrie, le commerce, le transport etc.). Le visage du Sénégal de la Teranga est devenu hideux. La vitrine de la stabilité et de l’État de droit est craquelée devant une opinion internationale incrédule, médusée. Je m’inquiète pour mon pays !

Comment en est-on arrivé là ?

Depuis l’indépendance en 1960, au fur et à mesure que l’État se construisait dans les mains de serviteurs dévoués de la Nation dans le secteur public comme dans le secteur privé, il était déconstruit par des « hôtes du hasard » dont la préoccupation est plutôt l’enrichissement personnel et familial et les règlements de comptes politiques.

Nous avons même assisté à la mise en œuvre de stratégies politiques visant à éliminer des candidatures sérieuses aux élections par le biais de dossiers judicaires, d’un système inique de parrainage ou d’autres obstacles. Le pouvoir politique en place ne doit plus pouvoir choisir ses adversaires et/ou éliminer des adversaires redoutés.

Nous avons assisté à une distribution de la justice donnant l’impression d’être un bras armé contre les adversaires du pouvoir politique et d’organiser l’impunité de ses protégés. Cette situation a fini par installer la perte de confiance en un pilier essentiel de l’État de droit : la justice.

Nous avons constaté une perte de neutralité de l’administration et une rupture de l’égalité devant les services publics et les charges publiques. L’on se rend compte, à la lumière de cette crise, qu’en amont, on a toléré et laissé prospérer des sources potentielles de conflits sociaux. On a donné la parole à tout bout de champ et laissé dire n’importe quoi sur n’importe qui. On nous a même imposé des débats insipides, dangereux et suicidaires pour la cohésion sociale.

L’absence de bilan documenté de l’utilisation des milliers de milliards collectés depuis l’indépendance, le manque de transparence sur le sort réservé aux ressources naturelles et aux entreprises publiques, l’opacité qui entoure la gestion des ressources foncières dont dispose le Sénégal, ont fini par consacrer l’idée de deux Sénégal ; celui qui a gagné et celui qui a perdu.

La jeunesse ne voit pas la couleur de l’argent dont elle entend parler quotidiennement. Où se trouve l’argent du Sénégal ? A qui a-t-il profité ? Telles sont les interrogations qui irritent et nourrissent le désespoir.

Ce désespoir mobilisateur de la jeunesse l’a rendu prête à en découdre avec tous ceux qui sont considérés comme responsables de la situation qu’elle vit, quel qu’en soit le prix. Le mal qui ronge notre pays est devenu profond et le peuple, fatigué des conséquences de cette situation désastreuse, a emprunté la voie de la résistance.

J’ai souvent répété que les jeunes, incompris aujourd’hui, de surcroît diplômés chômeurs, sans emploi ou chômeurs tout court, sont les maîtres de demain et qu’ils ne se contenteront pas de participer au jeu mais prendront leur destin en mains en en fixant les règles.

Ce combat de la jeunesse, des populations et des travailleurs en proie à la pauvreté, à l’ignorance, au chômage, à l’insécurité et à la maladie va au-delà des leaders politiques ou de la société civile. Il est légitime. Peut-on occulter ces tristes vérités si nous aspirons à un véritable changement de cap pour une paix durable ? Evidemment non.

Cela dit, il faut trouver des solutions pérennes, tirées d’Assisses nationales sur la Jeunesse et sur l’Économie nationale. C’est le prix à payer pour préserver la stabilité dont nous ne mesurerons la valeur réelle que lorsque nous l’aurons perdue. Le Sénégal dispose des ressorts nécessaires pour ne pas en arriver là.

Il faut éviter l’escalade

La rupture dans la façon de gouverner est inévitable. Elle ne doit pas non plus susciter la peur chez les populations. Leur confiance est indispensable. Dans tous les cas, le pays doit rester gouvernable ! Un pays gouverné par l’instinct de survie ne peut pas garantir une survie durable à ses citoyens, ne peut non plus rassurer sur l’avenir.

Pour éviter l’éternel recommencement, rangeons les projets de vengeance aux oubliettes Faisons preuve de dépassement. Plusieurs révolutions nous attendent et supposent une paix durable intérieure et extérieure. Il nous faut une autre façon de financer le développement économique et social, une nouvelle orientation de l’investissement, en mettant l’accent sur la transformation industrielle des ressources naturelles, des produits agricoles, de la mer et des forêts.

 La révolution énergétique dans le strict respect des exigences de la protection de l’environnement est devenue un impératif. Le chantier de la création d’emplois durables pour la jeunesse ne peut plus être différé. La révolution verte pour une agriculture moderne, la valorisation de l’artisanat, la relance du tourisme, la renaissance de la pêche, l’optimisation de l’élevage et la révolution culturelle attendent d’être engagées.

La révolution numérique au service de la santé et de l’éducation est devenue une exigence impérieuse et toutes les conditions sont réunies pour la réussir. Le capital humain d’ici et de la diaspora est prêt à se mettre à la disposition du pays. Il faut le mettre en confiance. L’Etat, l’entreprise et les ménages attendent des réformes urgentes pour se renforcer.

L’horizon d’un changement de cap suppose l’engagement d’épargner les vies humaines, l’adoption d’actes forts d’apaisement et l’observation de pratiques politiques transparentes.

Allons donc à l’essentiel !

Le Sénégal nous écoute.

Le monde nous regarde.

L’histoire retiendra.

Et le Sénégal restera, toujours.

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