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par Mamadou Bamba Ndiaye

JEAN-LUC MÉLENCHON, IL FAUT ÉCOUTER AVANT D’ENTENDRE

Comment pouvez-vous appeler à « assumer tranquillement » une histoire faite d’esclavage et de colonisation ? Nos jeunes ont quitté le 20ème siècle. Mais vous, pas encore. La France s’accroche encore aux facilités du parasitisme colonial

Mamadou Bamba Ndiaye  |   Publication 07/03/2021

Monsieur le président, je fais partie de ceux qui souhaitent que les Français aient la lucidité de vous choisir à l’occasion de la prochaine élection présidentielle. Sans doute la France y gagnerait-elle une réconciliation avec elle-même, c’est-à-dire une acceptation de son identité composite lui permettant d’éloigner les menaces d’affrontements intercommunautaires qui pointent à son horizon.

Je comprends que mon vœu est celui d’un homme formaté en « ami de la France » depuis son plus tendre âge. Sans l’avoir choisi. La colonisation nous a rendus « presque » Français, contrairement à nos enfants qui apprennent la langue chinoise ou savourent les séries sud-coréennes. La fraction scolarisée de notre génération – ultra minoritaire il est vrai – a milité dans toutes les sensibilités et nuances de la gauche française. Et le 10 mai, j’étais à La Bastille. Comme vous, j’imagine.

Mais, étant devenu comme vous « patriote et internationaliste », je n’ignore pas que, si vous pouvez être un meilleur président pour la France, vous pourriez, pour nous autres des colonies – ou semi colonies ou néo colonies, c’est strictement pareil – n’être qu’un président français comme les autres.

Quelques passages de votre texte le font craindre. Pour l’histoire, retenez qu’aucun député sénégalais n’était présent aux États-Généraux de 1789. Juste un cahier de doléances envoyé par quelques esclavagistes de Saint-Louis qui râlaient contre l’abolition de la Traite des Nègres. Comment pouvez-vous appeler à « assumer tranquillement » une histoire faite d’esclavage et de colonisation ? Pourquoi ne pas simplement dénoncer ces crimes contre l’humanité ? Pour autant, nul ne vous réclamerait des excuses ou des indemnités. Sauf pour rire bien sûr.

Monsieur le président, le discours macroniste avait rendu nos chefs d’État coupables et punissables de l’existence d’un « sentiment antifrançais » dans nos pays. Vous, vous avez corsé l’addition en parlant de « haine antifrançaise ». Qu’est-ce qui vous fait parler de haine ? Les Auchan que l’on pille ?  

Apprenez en passant qu’ici Auchan ne symbolise pas la vie chère, comme vous le dites, mais plutôt le contraire, la baisse des prix comme technique de dumping permettant d’asphyxier à mort le petit commerce local. Les propriétaires d’Auchan, Total, Orange, Eiffage, etc., ne perdent pas un sou avec les pillages. Ils pourraient en gagner en grugeant les assurances. Ces propriétaires ne sont peut-être même plus des Français aujourd’hui. Pensez-vous vraiment que, comme vous l’écrivez, ils « aiment le Sénégal non pour le piller mais comme on peut aimer un lieu et une population » ? En réalité, Auchan symbolise simplement la perception d’une présence étouffante, insatiable et appauvrissante du colonisateur.

Si vous écoutez le saccage des Auchan, vous entendrez un cri de douleur qui n’est même pas de la haine. Nos jeunes – à qui personne n’a inculqué à coup de trique que « nos ancêtres les Gaulois avaient les cheveux blonds et les yeux bleus » – s’en moquent éperdument. Ils ne se définissent plus par rapport à la France, ni pour la haïr, ni pour l’aimer, encore moins pour se faire traiter gentiment de « pays phare de la Francophonie », comme vous l’avez écrit. Écoutez ce proverbe d’ici : « Préférer mes intérêts aux vôtres ne signifie pas que je vous hais ».

Nos jeunes ont quitté le 20ème siècle. Mais vous, pas encore. La France s’accroche encore aux facilités du parasitisme colonial. Elle refuse de consentir les reconversions déchirantes qu’elle aurait dû engager depuis la seconde guerre mondiale. Elle pense qu’elle pourra vivre éternellement du siphonage des économies « francophones » captives. C’est une illusion. Il lui faudra apprendre à vivre autrement que sur le dos des autres. Par exemple apprendre à se passer du Franc CFA qui est déjà irréversiblement condamné par l’histoire. Votre collègue Lecoq a dénoncé à la tribune du Palais Bourbon « une fausse réforme du franc CFA faite pour mieux maintenir les intérêts économiques français en Afrique de l’Ouest ». Sur ce sujet crucial, nous vous avons écouté mais à peine entendu.

Vous dites vrai, monsieur le président. Les vents mauvais qui soufflent sur le Sénégal en ce début mars sont porteurs de messages très puissants. Ils nous parlent d’abord à nous-mêmes, Sénégalais. Ce sont des messages sur les changements profonds que nous devons apporter dans tous les domaines de la gouvernance de notre pays. Nous les entendons.

C’est pourquoi nous ne pouvons entendre que vous sembliez réduire la crise sociale que nous traversons au dossier judiciaire concernant un opposant accusé de viol par une jeune fille qu’il reconnaît avoir fréquentée. Dites-moi, comment réagissez-vous en France quand un député est accusé de viol ? Vous dites que c’est un complot politique ? Vous faites des émeutes pour obliger le président de la République à enterrer le dossier judiciaire ?

Je précise que, pour ma part, je reste totalement neutre par rapport au fond du dossier. Je ne sais ni ne peux savoir ce qui s’est réellement passé entre ce député et cette fille. J’attends que la justice sénégalaise, qui n’est ni plus parfaite ni plus pourrie qu’une autre, se prononce.

Je sais cependant que le député en question ne joue pas dans nos folles « journées de mars » un rôle plus important que celui du fameux pope Gapone qui a déclenché tout seul la révolution russe de 1905 avant de s’éclipser poliment de la scène de l’histoire.

La tragédie que vous vivons présentement au Sénégal pourrait bien n’être qu’un prologue de l’ère nouvelle ouverte par la durée inhabituelle de la pandémie, par l’étendue des désastres économiques et sociaux qu’elle provoque et par l’entêtement des puissants qui font passer leur volonté d’enrichissement devant l’exigence de soulager la détresse humaine. Les vents mauvais pourraient demain souffler ailleurs. Comme si nous revenions à l’époque de l’imminence de la révolution.

Nos pays sont pris au piège. Nous y avons nos propres responsabilités. Le nier nous rendrait incapables de rectifier et progresser. Mais la meilleure gouvernance du monde serait sans effet significatif tant que subsisterait le nœud coulant que représente le Franc CFA. Le nœud coulant que représente cette abjecte dette extérieure que, malgré toutes les promesses faites ces derniers mois, on refuse d’annuler. Le nœud coulant du chantage exercé par les institutions financières internationales au nom des multinationales capitalistes. Les nœuds coulants qui nous étranglent jusqu’à l’explosion.

Nous sommes payés pour le savoir : l’éradication de la pauvreté est impossible « dans un seul pays ». Elle requiert l’action conjointe de forces dépassant largement le cadre étriqué de nos micro États ouest-africains. Cette observation laisse cependant entière notre responsabilité d’imaginer les solutions rationnelles pouvant nous permettre de survivre ici et maintenant. Comme par exemple mettre un bémol à nos stériles déchirements autour du pouvoir d’État afin de protéger notre pays de la destruction totale, à l’heure où des géo-stratèges de tout acabit estiment qu’il est temps d’en finir avec le « verrou » de la stabilité politique de l’Ouest-africain que représente le Sénégal. Et tant pis si des pyromanes nous collent l’épithète de « transhumants » !

Le texte de Jean-Luc Mélenchon qui a suscité la présente réaction est à lire ici

Mamadou Bamba Ndiaye est ancien député à l’Assemblée nationale du Sénégal.

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