Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
27 juin 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
Par GAÔUSSOU GUEYE

LE COMBAT POUR LA TRANSPARENCE DANS LA PÊCHE NE FAIT QUE COMMENCER

En date du 6 mai 2024, la Ministre des Pêches, des infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf, a rendu publique la liste des bateaux autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise.

GAÔUSSOU Gueye  |   Publication 13/05/2024

En date du 6 mai 2024, la Ministre des Pêches, des infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf, a rendu publique la liste des bateaux autorisés à pêcher dans les eaux sous juridiction sénégalaise. Elle a par ailleurs souligné que cet acte ‘répond au principe de transparence dans la gestion des ressources naturelles qui constituent un patrimoine national’. Nous la félicitons pour cette initiative qui constitue un premier pas essentiel pour établir une gestion des pêches transparente et durable.

Qui contrôle les bateaux d’origine étrangère dans les sociétés mixtes ?

A la lecture de cette liste, nous voyons qu’il y a d’une part, les bateaux européens pêchant dans le cadre de l’accord de pêche (13 senneurs dont 6 espagnols et 7 français, 4 canneurs, dont trois espagnols et un français), et d’autre part, 132 bateaux pavillonnés au Sénégal. Sur ces 132 bateaux, - la quasitotalité étant des chalutiers-, ce qui est frappant, c’est qu’une bonne moitié affiche un nom d’origine chinoise. Ajoutons à cela une série de bateaux d’origine espagnole, française, coréenne et autres. La question qui se pose, c’est si ces bateaux d’origine étrangère sont réellement contrôlés par des sénégalais. Peut-on vraiment parler de ‘pêche industrielle locale’ ?

En 2020, l’association pour la promotion et la responsabilisation des acteurs de la pêche artisanale maritime du Sénégal (APRAPAM) avait publié une liste de bateaux d’origine étrangère qui avaient introduit une demande de licence et opéraient dans le cadre de sociétés mixtes. Tous ces navires étaient à l’époque « en voie de senegalisation», c’est-à-dire qu’ils allaient prendre le pavillon du Sénégal. En vue de ce repavillonnement, la loi exige que 51% du capital soit detenu par un senegalais.

APRAPAM avait dénoncé à l’époque le fait que cette condition n’était pas remplie par certaines sociétés mixtes. Certaines sociétés mixtes qui servaient d’écran à ces bateaux avaient seulement un ou deux millions de CFA de capital social.

Une société mixte avait même seulement 100.000 CFA de capital social, alors qu’elle gérait 6 chalutiers pélagiques côtier !

Comment imaginer dans ces conditions que c’est le partenaire sénégalais, avec ses 100.000 CFA, qui détient réellement le contrôle de la société mixte, plutôt que le propriétaire de ces bateaux valant plusieurs milliards de CFA ?

 Sur la liste publiée le 6 mai 2024, on voit que la plupart de ces bateaux ont, depuis 2020, bel et bien été sénégalisés. Le partenaire sénégalais a-t-il aujourd’hui plus de contrôle sur ces bateaux étrangers qu’il n’en avait en 2020 ? C’est peu probable. Sous le couvert de ces sociétés mixtes, la pêche industrielle sénégalaise est aux mains d’intérêts étrangers qui ne respectent pas nos réglementations. Ainsi, la législation sénégalaise oblige tout bateau industriel sénégalais à embarquer un observateur à bord. Dans la plupart des cas, cette obligation est ignorée par ces bateaux sénégalisés.

Certains de ces chalutiers n’hésitent pas également à se cacher derrière le pavillon sénégalais pour profiter des protocoles de pêche négociés par le Sénégal avec notamment la Guinée-Bissau et le Libéria. Ils profitent ainsi des ressources de pêche de ces pays, souvent en ne respectant pas non plus la législation en vigueur, au risque d’entacher les relations entre le Sénégal et ces voisins.

Recueillir et divulguer les informations sur les bénéficiaires effectifs

Ceux qui tirent les ficelles des sociétés mixtes sous lesquelles opèrent ces bateaux d’origine étrangères sénégalisés, ce sont les ‘bénéficiaires effectifs’, des entreprises et citoyens chinois, russes, européens, établis dans un pays étranger. En 2022, lors de la Conférence des Ministres des Etats d’Afrique, des Caraibes et du Pacifique, un engagement a été pris par tous les pays présents, dont le Sénégal. Cet engagement stipule : « prendre des mesures, en tant qu’État du pavillon ou État côtier, pour actualiser et mettre en œuvre la législation nationale afin d’exiger la déclaration des bénéficiaires effectifs ultimes des navires de pêche et des sociétés lors de l’attribution du pavillon ou de l’autorisation de pêcher, et la tenue d’un registre des propriétaires réels des navires de pêche au niveau nation »

 En application de cet engagement, nous encourageons nos autorités à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de recueillir et divulguer publiquement les informations sur les bénéficiaires effectifs des bateaux qui ont pris le pavillon sénégalais.

En particulier, nous insistons pour que l’audit de la flotte sénégalaise, promis depuis vingt ans, soit mené, et les résultats publiés.

Les objectifs de l’audit de la flotte devraient inclure au moins les éléments suivants :

- Un inventaire exhaustif des navires de pêche battant pavillon du Sénégal ;

- La vérification de la conformité de la situation de chaque navire avec les dispositions législatives et réglementaires en vigueur en matière d’acquisition du pavillon national ;

- Une évaluation de la contribution des armements à la sécurité alimentaire, à la création de la richesse nationale, à la promotion de l’emploi et à l’apport en devises ;

- Une réévaluation des caractéristiques techniques des navires (jauge, etc.)

Cet audit devra permettre d’avoir une vision claire de la situation administrative, technique et économique actualisée des bateaux de pêche battant pavillon sénégalais.

Etant donné l’état de nos ressources, il est impératif d’opter pour des politiques de réduction de la capacité. Les données publiées montrent que ce problème existe aussi bien dans la pêche industrielle que dans la pêche artisanale, avec 17.449 permis de pêche délivrés à des pirogues.

L’audit de la pêche industrielle, composée en majorité de sociétés mixtes, sera un outil important pour les choix politiques qui permettront de donner la priorité à ceux qui suivent les règles, qui contribuent le plus à la sécurité alimentaire et à la création d’emplois, dans le respect des droits d’accès prioritaires de la pêche artisanale, en ligne avec l’ODD 14b.

Nous encourageons Madame la Ministre et son administration à faire toute la lumière sur les sociétés mixtes et assurer qu’elles opèrent de façon légale, transparente, qu’elles contribuent à l’économie du pays, et ne portent pas préjudice à la pêche artisanale du Sénégal et des autres pays de la région dans lesquels ces bateaux opèrent.

Le rôle de la commission d’attribution des licences est à renforcer

Les acteurs de la pêche artisanale sénégalaise et la société civile qui les appuie ont dénoncé à de nombreuses reprises le manque de transparence dans la procédure d’octroi des licences de pêche industrielle au Sénégal. En 2020, une mobilisation générale avait eu lieu alors que les autorités s’apprêtaient à délivrer 54 licences de pêche industrielle, - pêche aux petits pélagiques, pêche au merlu surtout-, dont 52 licences a des bateaux d’origine chinoise, et deux licences a des senneurs turcs.

En août 2023 encore, le Conseil interprofessionnel de la Pêche artisanale au Sénégal (CONIPAS) exprimait son désaccord par rapport à l’octroi de nouvelle licence de pêche industrielle par les autorités sénégalaises, donnée en contradiction avec l’avis de la Commission Consultative d’Attribution des Licences de Pêche (CCALP).

Face à ces revendications, les autorités ont pris plusieurs engagements pour plus de transparence. En 2016, le gouvernement du Sénégal s’est engagé publiquement à mettre en œuvre l’initiative de transparence dans la pêche – FiTI (Fisheries Transparency Initiative).

Nous espérons que l’engagement de la nouvelle Ministre et de son administration pour plus de transparence dans la pêche sénégalaise vont se matérialiser par l’adhésion à l’initiative FiTi, afin de permettre aux acteurs et aux citoyens de savoir qui pêche quoi, et qui profite des bénéfices de cette pêche

Mais la transparence n’est pas une fin en soi, elle doit permettre une meilleure implication des professionnels dans la gestion de la pêche, à fortiori étant donné l’engagement du Sénégal en faveur de la cogestion [article 6 du Code de la Pêche].

Nous demandons, au-delà de la nécessaire transparence, la commission d’attribution des licences ne soit plus seulement consultative, mais ait le pouvoir de décider de qui, ou pas, est autorisé à pêcher ‘l’or bleu’ du Sénégal.

Articles les plus lus

capture_decran_2025-06-24_a_23.42.22.png
UN COMITÉ QUI OUBLIE CEUX QUI LISENT ET FONT LIRE
Le vendredi 20 juin 2025, à la Maison de la culture Douta Seck, s’est tenue une cérémonie solennelle. ...

adama-dieng.jpeg
L'IMPLOSION DU SOUDAN DOIT ÊTRE STOPPEE À EL-FASHER
Il y a quelques jours, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) et la Mission ...

mbane_.jpg
LE SUCRE DE LA CSS NE DOIT PAS GHETTOÏSER MBANE
C’est Le Quotidien, dans sa Une du jeudi 19 juin 2025, qui donne les détails de l’affaire : la Compagnie ...

mgueye_.jpg
DU QUATRIÈME SOUS-SOL AUX JETS PRIVÉS ET LIMOUSINES
Heureux comme notre Premier ministre, qui a l’occasion de voyager à travers l’Afrique et le monde, ...

andama.jpg
RENCONTRE AVEC UN PERSONNAGE A LA FOIS CELEBRE ET MYSTERIEUX
Son nom est intimement lié à Diofior, un village sérère connu pour être un bastion de la lutte traditionnelle ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2022-01-09_a_21.42.15_0.png
LE SÉNÉGAL VA MAL
Entre morosité et rhétorique politicienne Le contexte actuel du Sénégal prouve, au-delà des promesses ...

capture_decran_2025-06-18_a_09.08.32.png
IL FAUT AIDER LE SOLDAT BASSIROU KÉBÉ, DG DE LA SNHM
Les Américains disent que toute politique est locale. Le citoyen juge l’Etat sur la base de ses actions ...

capture_decran_2025-06-15_a_13.56.37.png
LE FOOTBALL M’A DONNÉ DES FRÈRES ET DES SOEURS AUX QUATRE COINS DU MONDE
Du coiffeur de Salah au professeur d’anglais , de Luis Díaz, des tribunes de Munich aux rues de Paris, ...

capture_decran_2025-06-23_a_16.58.31.png
DIOMAYE BATTU À LA PRÉSIDENCE DE LA CEDEAO PAR MAADA BIO
Amadou Hott avait le meilleur profil pour présider la Bad, et il a échoué. Hier également, la candidature ...

57540596-42611988.jpg
GUY MARIUS SAGNA, LE COL BLEU DE L’HÉMICYCLE
Il détonne dans l’Assemblée nationale. Sa voix, son langage, sa trajectoire. Il est l’un des rares ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous