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par Achille Mbembe

LE JOUR D’APRÈS, LE JOUG DE LA DETTE

Il faut arrêter d'accorder des crédits aux régimes corrompus et anti-démocratiques, et soumettre tout emprunt a un débat exhaustif qui engagerait les sociétés concernées, de la manière la plus transparente possible

Achille Mbembe  |   Publication 15/04/2020

Tout le monde est en train de preparer l'apres-Covid-19, lorsque la course vers une nouvelle partition du monde s'accelerera et deviendra plus brutale encore que par le passe.

Comme dans un jeu a somme nulle, le multilatéralisme profondément hypothéqué, chaque nation s'efforçera de prendre sa part, au détriment des autres.

Une fois de plus, l'Afrique ne rentre pas dans cette nouvelle phase les mains vides. Mais elle est sérieusement handicapée par un certain nombre de facteurs.

Le premier est sa fragmentation. Nos Etats, pris un a un, ne pèsent d'aucun poids dans la balance du monde.

Le deuxième, qui donne de nous l'image de condamnes potentiels, est le joug de la dette.

Ce joug est structurel. Sur le plan historique, nous sommes en effet passes tout droit du colonialisme à la dette, et ne sommes pas encore sortis de ce tragique cycle. La libération du joug de la dette tout comme le démantèlement de nos frontières internes et la gestion de notre puissance démographique seront donc les questions-clé de ce siècle.

D'après les estimations faites par maints experts, l'Afrique a besoin d'au moins 100 milliards de dollars pour relancer son économie au lendemain du Covid-19.

La question est de savoir d'ou viendra cet argent ?

De cette somme, 44 milliards sont supposés provenir de la suspension des remboursements aux dettes bilatérales, multilatérales et commerciales. On veut par ailleurs que certaines dettes contractées par les pays les plus pauvres soient purement et simplement effacées, et le reste converti en dettes de long terme et a taux d'intérêts réduits.

Une telle requête est manifestement difficile à honorer en l'absence d'un "grand bargain" (une renégociation intégrale des termes de fonctionnement du système global de la dette). Car c'est d'un "système de la dette" qu'il s'agit, un des piliers fondamentaux du capitalisme financier dans sa forme contemporaine.

Tout le monde le sait désormais, la Chine occupe une place éminente dans ce système.

Il se trouve qu'à l'Etat chinois, à ses banques, à ses sociétés d'Etat et autres compagnies, nous avons emprunté environ 143 milliards de dollars entre 2000 et 2017.

La Chine est devenue notre premier créditeur.

Un pays comme le Cameroun, par exemple, doit environ 5.7 milliards de dollars a la Chine. Prenez un pays comme le Kenya : 33% du service de sa dette extérieure va a la Chine. Ces chiffres s'elevent a 17% pour l'Ethiopie et à 10% pour le Nigeria.

De l'ensemble des dettes que nous (l'Afrique) devions au reste du monde en 2018 par exemple, 32% étaient dus à des prêteurs privés, 35% à des organismes multilatéraux, 20% à la Chine, et le reste (soit 13%) à d'autres Etats.

Le gros de l'argent prêté par la Chine a été affecté à des grands travaux d'infrastructures dont nous avons absolument besoin. De tels travaux, la Chine est souvent le seul créditeur dispose a les financer.

Les termes de la dette a l'egard de la Chine font l'objet de violents débats. On cite à cet égard des taux d'intérêt notamment à l'égard des pays pauvres (4.14%) qui seraient plus élevés que les taux imposés par la BM (2,1%). On cite aussi le bradage des ressources naturelles, voire de centaines de milliers d'hectares de terre, bref un modèle cynique d'échange inégal, qui n'est pas sans rappeler le régime des capitations du XIXe siècle.

La vérité est que la Chine ne servira pas de "distributeur automatique" à l'Afrique. Comme tous les créanciers, elle est sévère quand il s'agit de rembourser. Comme toutes les autres puissances du monde, elle n'efface les dettes (et encore) que pour mieux re-endetter ses débiteurs. Ainsi fonctionne le système de la dette à l'échelle planétaire.

Que faire donc, à l'heure ou la question de la dette africaine se pose une fois de plus, mais dans un contexte géopolitique plus grave qu'il ne l'aura été depuis la fin de la Guerre froide ?

Il faut, dans la continuité des grandes coalitions des années 1980-1990, relancer une mobilisation de portée internationale pour que s'ouvre un "grand bargain" au sujet de la dette africaine dans son ensemble.

Que tous les créanciers s'asseyent autour d'une grande table, ouvrent leurs comptes, et négocient.

Négocier quoi ?

Un - l'abolition pure et simple de certaines dettes. Lesquelle s? Il faut les définir ensemble.

Deux - la suspension du paiement de certaines autres dans le cadre exceptionnel du Covid-19, le temps de relancer l'économie dans un contexte mondial de contraction.

Trois - l'effacement des intérêts au titre de certaines dettes. Dans maints cas, les intérêts au titre de certaines dettes sont aujourd'hui plus élevés que l'emprunt originaire. De telles dettes ont au fond d'ores et deja été payees, et paradoxalement elles ne pourront jamais être totalement remboursées puisque les intérêts ont pris la place de la dette originaire.

Quatre - la penalisation maximum des transferts illicites et autres formes d'évasion fiscale lesquels coutent plus de 50 milliards de dollars au continent chaque année.

Dernier point - il faut arrêter d'accorder des credits aux régimes corrompus et anti-démocratiques, et soumettre tout emprunt à un débat exhaustif qui engagerait les sociétés concernées, de la manière la plus transparente possible.

Beaucoup trop de dettes auront été contractees sans le consentement des sociétés concernées, dans l'opacité la plus totale, et une part importante des credits auront été voles par les élites en place.

Le transfert, aux générations a venir, de dettes non seulement colossales, mais pratiquement irremboursables - et donc toxiques - est un crime et devrait désormais être traite comme tel en Afrique.

Texte recueilli de la page Facebook de l'auteur.

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