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par le chroniqueur de SenePlus, Hamadoun Touré

MIGRATION, L’ÉCHARDE

EXCLUSIF SENEPLUS - Perçus comme rebuts de la société, les migrants sont laissés au bord du chemin. Pourtant au fond, la condition des migrants doit empêcher de dormir tant elle rappelle qu’en nous, une part d’humanité est en déconstruction

Hamadoun Touré de SenePlus  |   Publication 24/07/2020

« Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts… mais qu’y circule librement la brise que nous apportent les cultures de tous les pays ». Gandhi

Ils sont migrants apatrides, ou apatrides migrants. Qu’importe le statut de ces hommes et femmes jetés hors de leur propre histoire par les guerres, les persécutions, la famine, les tragédies qui défigurent l’humanité. On les voit, victimes des catastrophes naturelles ou cherchant simplement à survivre, chavirant sur les océans et les mers, agonisant en traversant les déserts. Leur désarroi est assurément une écharde sur la conscience humaine. Et Pourtant !

Ils ne savent où jeter l’ancre, ne voient pas le phare d’un havre de paix. Ils ploient sous le poids de l’hostilité, plus souvent du mépris, lorsqu’avec leurs maigres baluchons qu’agrippe une ribambelle d’enfants, ils réalisent leur condition de pestiférés, rejetés et étrangers qu’ils sont, face aux portes qui, à leur arrivée, se ferment.

Ils échouent devant les frontières mais aussi devant une haine identique sinon pire que celle qui les a poussés à chercher une terre d’accueil. Sans papiers, jugés sans âme, ces migrants sont considérés comme une nouvelle race d’envahisseurs venant prendre le travail des nationaux et ôter le pain de leur bouche. Une source de tous leurs maux. Ils sont décrits comme ennemis, terroristes, voleurs, violeurs, familles nombreuses, le résumé de toutes les tares du genre humain. Déracinés dans leur dénuement, les migrants n’ont pas de répit dans la solitude, le froid ou la chaleur. L’horizon où ne pointe nul espoir est sans fin pour eux.

Ils sont aussi les victimes de piètres politiciens, manipulateurs des angoisses, des frustrations, des peurs du vulgum pecus, ce petit peuple sans présent ni lendemain, proie facile.

Tantôt réservoirs de voix électorales, tantôt boucs émissaires pour expliquer les maux de la société, les migrants sont toujours alibis de démagogues sans foi ni principe qui instrumentalisent la différence entre êtres humains. Cette différence devient alors éloignement plutôt qu’attraction, opposition plutôt que complémentarité.

C’est ainsi que la diversité est présentée comme genre méprisable, elle aussi rejetée alors qu’elle n’est qu’enrichissement. Des politiciens en font un épouvantail pour rassembler des simples d’esprit devant, convenons-en, l’indifférence, la lâcheté ou le silence volubile de ceux qui baissent les yeux pour ne rien voir.  

Une part d’humanité en déconstruction

Réceptacles des oubliés de la croissance, perçus comme rebuts de la société, les migrants sont laissés au bord du chemin. Pourtant au fond, dans le secret de la conscience humaine, la condition des migrants trouble et perturbe, doit empêcher de dormir tant elle rappelle qu’en nous, une part d’humanité est en déconstruction et pointe un échec de notre monde. Elle démontre qu’en nous triomphe la haine, ce que nous avons de pire, sur l’amour, ce que nous avons de meilleur.

Les migrants symbolisent les monstruosités que sont la pauvreté et la guerre. Des drames humains indicibles sont enfermés, au-delà de toute statistique, dans la profondeur des eaux glacées ou dans le silence sans fin des déserts sahariens, dans des camps de fortune où la précarité est le destin commun.

La couleur de peau, la région, la religion, l’ethnie, sont devenues des barrières infranchissables, semblables aux violentes folies qui ont embrasé les périodes funestes de notre histoire.

Les murs dressés contre les migrants édifient sur le déficit de leadership et révèle, a contrario, les dirigeants ayant la vision et le courage de l’avenir plus préoccupés à sécuriser l’avenir des générations montantes que de chercher à assouvir les fantasmes de leurs électeurs.

Pour l’homme ou la femme d’État, le nombre, même grand, ne commande pas toujours. Un dirigeant montre le mouvement en le précédant, ne sacrifie pas ses convictions sur l’autel des votes à gagner à tout prix. Cette attitude de meneur de peuple est du panache politique.

Les préjugés véhiculant des contre-vérités sur les migrants doivent être combattus. Il y a l’envers du décor bien loin des idées reçues. Sait-on assez que plus de 80% des migrants africains se déplacent à l’intérieur du continent plutôt qu’en Europe et contribuent pour près de 10% au Produit Intérieur Brut (PIB) mondial. 

Apport économique et financier

L’apport économique et financier des migrants est masqué par les contraintes sécuritaires, économiques, sociales et climatiques qui obligent 272 millions d’âmes, environ 3,5% de la population mondiale, à chercher refuge ailleurs. A quoi s’ajoutent 80 millions de déplacés à l’intérieur de leur propre pays, selon les Nations Unies. Ce n’est donc pas hasard que les 2/3 des migrants viennent de l’Afrique de l’Ouest, foyer d’insécurité, de guerres fratricides, de tensions climatiques et où la mauvaise gouvernance semble être la feuille de route de certains décideurs. Cette région se vide ainsi de ses bras valides et de ses cerveaux. Autant de départs qui obèrent les programmes de développement.

Ceux qui font de l’opposition à la migration une mode politique ne savent rien de cette belle et généreuse philosophie de vie du Mahatma Gandhi, un des parangons de la migration : « Je ne veux pas que ma maison soit murée de toutes parts… mais qu’y circule librement la brise que nous apportent les cultures de tous les pays ».  

Les experts des questions de migration partagent cette vision de « la grande âme » indienne et estiment que l’ouverture totale des frontières permettrait d’ajouter 78000 milliards de dollars au PIB mondial. Ils précisent que les migrants participent à l’augmentation de la croissance économique ainsi qu’à la productivité en même temps qu’ils contribuent au rajeunissement de la population active dans les pays d’accueil, en particulier en Europe.

La migration, aussi vieille que le monde, est une nécessité humaine naturelle et n’est ni exode ni invasion. Nul ne pourra l’arrêter. Elle a enrichi notre humanité, rapproché les humains, les religions, les idées, le savoir, en un mot, les civilisations.

En cette période où la mode anti-migrant est en vogue dans certains milieux occidentaux obnubilés par le court terme, il existe, heureusement, des résistances à cette facilité. Leur détermination lucide va prospérer, il faut l’espérer.

Le leadership et la vision de dirigeants éclairés ont permis d’accueillir des femmes et des hommes qui ont changé la face du monde dans leur domaine de prédilection. C’est Sigmund Freud pour la psychanalyse, Marie Curie (seule femme titulaire de deux Prix Nobel, en Physique et en Chimie) pour ses travaux sur les Radiations, le Polonium et le Radium avec son époux français Pierre, Albert Einstein pour la théorie de la Relativité, des sportifs célèbres qui enchantent nos stades, le violoncelliste du siècle dernier Mstsilav Rostropovitch et Bob Marley pour la musique, pour ne citer qu’une infime minorité. Et bien sûr Gandhi, que l’écrivain Radu Stonescu, natif de Transylvanie, a décrit comme « l’exilé volontaire ». Que serait devenu le Mahatma (la grande âme), ce monument de la pensée ainsi que de la vie politique de l’Inde et du monde, si l’Angleterre et l’Afrique du Sud ne lui avaient pas ouvert leurs portes ? De même, sans la migration, nous n’aurions pas eu le bonheur de voir Barak Hussein Obama devenir 44è président de la première puissance du monde. Ne désespérons pas de l’humanité.

tahamadoun@yahoo.com

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