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par Souleymane Guissé

PLACE AUX JEUNES ET NON AUX INSTITUTIONS INTERNATIONALES DÉCONNECTÉES DES RÉALITÉS DES POPULATIONS

La solution contre ces ignobles coups d’État constitutionnels ne viendra que des mouvements citoyens des jeunes qui ont émergé, ces dernières années, un peu partout en Afrique et ont su imposer un rapport de force interne et efficace

Souleymane Guissé  |   Publication 21/09/2020

À l’heure où la pandémie du Covid-19 plombe les économies mondiales et où l’écologie reste un enjeu crucial pour la planète, dans beaucoup de pays d’Afrique, c’est le débat sur les fameux troisièmes mandats qui cristallise les esprits. Cela a fini par en désabuser plus d’un, surtout les membres de la diaspora. De mon point de vue, la question des troisièmes mandats montre tout simplement que l’acquis démocratique est loin d’être une réalité en Afrique. Par ailleurs, si l’on veut une véritable démocratie et des institutions fortes sur le continent, il faudra compter sur les mouvements citoyens des jeunes.

De l’acquis démocratique en Afrique

On croyait la question des troisièmes mandats rangée aux oubliettes mais la voici de retour dans ce contexte incertain du covid-19. En Guinée, Alpha Condé se présentera pour une troisième fois consécutive. En Côte-D’ivoire, Alassane Ouattara s’est renié. Et maintenant, les regards se tournent vers le sénégalais Macky Sall qui n’est pas du tout transparent sur la question. Sans compter l’indéboulonnable président tchadien, Idiss Déby, au pouvoir depuis trente ans et le père Biya qui agonise sur le trône camerounais. Bref, le droit constitutionnel est floué et les peuples restent atterrés. Comment expliquer les attitudes de ces chefs d’État qui, au crépuscule de leur vie, s’accrochent encore au pouvoir par tous les moyens ?

La situation s’explique tout simplement par le fait qu’il n’y a pas d’acquis démocratiques dans beaucoup de pays d’Afrique. En effet, la démocratie telle qu’on la voit en Afrique de nos jours n’est pas une véritable démocratie. Une véritable démocratie, ce qu’on appelle aux Etats-Unis ‘’radical democracy’’, ne vient pas d’en haut. Ce n’est pas non plus démocratique que d’appeler tous les cinq ans les populations à des élections verrouillées pour assurer une certaine stabilité d’un pays avec un dirigeant fantoche à la solde des Occidentaux, pour permettre aux capitalistes, au FMI et à la Banque Mondiale de nous exploiter davantage.

La vraie démocratie vient du peuple. Elle est universelle. Elle naît de rapports de force et d’événements majeurs qui restent à jamais gravés dans la conscience et l’inconscient collectifs d’un peuple  pendant toute l’histoire et l’évolution de sa nation. Autrement dit, c’est un long processus à l’issue duquel, ou du moins à la fin de l’étape-charnière dudit processus, le contrat devient clair entre le peuple et ses dirigeants. On peut citer en exemple la  Bloodless Revolution en Angleterre, la Révolution Américaine ou encore la Révolution Tranquille au Québec dans les années soixante.  Durant ces révolutions, des peuples ont pris conscience de leur pouvoir et les dirigeants, de leurs responsabilités face à leurs concitoyens. C’est cette conscience démocratique qu’on note aujourd’hui quand on vit dans ces pays. Ce ne sont pas les dirigeants ou les élites de ces nations qui seraient des démocrates éthiques mais c’est le peuple qui a acquis ‘’sa démocratie’’. Les dirigeants de ces pays sont aussi pourris que les nôtres. Rien qu’à observer le faible taux de participation aux élections ou les nombreux scandales de corruption dans ces pays dit démocratiques pour s’en apercevoir.
Ce qu’il faut noter dans un processus d’acquisition démocratique, c’est le caractère interne des confrontations. Le rapport de force direct entre le peuple et ses élites ou oligarques. En Afrique, c’est tout le contraire qui s’est produit. En effet, le rapport de force fut externe. Quand, dans les années trente, les chantres de la Négritude se sont soulevés, c’était contre l’autre. Le Blanc.  Pour affirmer l’identité culturelle et la civilisation Noires. L’exceptionnalisme africain en d’autres mots.  À la fin de la deuxième guerre mondiale, la lutte pour l’indépendance des pays africains s’est faite également contre le colonisateur (à juste titre d’ailleurs). À la différence des États-Unis, de l’Angleterre ou encore de la France, l’événement ou les événements qui devrai(en)t mener à l’acquis démocratique des peuples africains furent externes. Dirigés contre l’autre. Il n’y a pas eu cet ou ces événement(s) interne(s) catalyseurs.

En conséquence, les dirigeants africains ont toujours pu se dédouaner de leurs responsabilités en accusant l’Occident de leurs échecs.  Par ailleurs, l’absence de rapport de force interne a fait que les populations africaines ont longtemps ignoré leur pouvoir en tant que masse. S’y ajoutent les modèles de démocraties imposées par le haut. De ce fait, les dirigeants africains, n’ont jamais eu à craindre leur peuple. D’où les dictatures notées dans l’Afrique post indépendance, l’Afrique des soleils des indépendances pour citer Ahmadou Kourouma. Des dictateurs, aidés en cela, il est vrai, par la Françafrique et la guerre froide. Les dirigeants africains se comportant comme des rois car, il n’y a pas cette conscience démocratique populaire.

Place aux jeunes

Ouattra, IBK, Condé, Déby ou encore Biya sont les dinosaures de cette conception des élites africaines du pouvoir. Face à leur attitude, des intellectuels, des citoyens et des membres de la diaspora ont vivement réagi. Certains ont même interpellé la CEDEAO, l’Union Africaine ou encore la communauté internationale. À mon avis, si on veut arriver à bout de ces chefs d’État qui méprisent leur peuple et leur constitution, il faut plutôt compter sur la jeunesse africaine que sur des institutions déconnectées des réalités des populations. Par exemple, la CEDEAO est souvent qualifiée de syndicat de chefs d’État. En effet, la solution contre ces ignobles coups d’État constitutionnels ne viendra que des mouvements citoyens des jeunes qui ont émergé, ces dernières années, un peu partout en Afrique et ont su imposer un rapport de force interne et efficace. De la Tunisie à l’Égypte en passant par le Burkina Faso, l’Algérie, la RDC ou encore le Sénégal. Ces mouvements ont ceci d’intéressant qu’ils viennent de la base et reflètent une vision et des aspirations populaires communes. Leur approche et leur démarche rappellent la philosophie l’organisation communautaire incarnée par Saul David Alinsky dans l’Amérique des années soixante. Les leaders, souvent issus du mouvement hip-hop, ont su galvaniser les foules pour revendiquer des changements systémiques en dénonçant la corruption, l’impunité, le népotisme, la mauvaise gouvernance. Il s’agit aussi de lutter contre la pauvreté, la précarité et l’absence perspectives pour les jeunes. Ce qui a abouti au départ du pouvoir de Ben Ali (Tunisie) et d’Hosni Moubarack (Egypte) en 2011, à la perte des élections d’Abdoulaye Wade au Sénégal en 2012 et à la démission et fuite de Blaise Compaoré du Burkina Faso en 2014. Le point commun de ses organisations de la société civile (Y’en a marre au Sénégal, Balai Citoyen au Burkina Faso, Flimbi en RDC) est leur attachement au panafricanisme et à des figures comme Thomas Sankara, Cheikh Anta Diop ou encore Patrice Lumumba. Le souverainisme est leur crédo. C’est ce qui fait leur force.

Enfin, nous pouvons dire en conclusion que malgré ce que l’on pourrait croire, une révolution interne est en marche en Afrique. Le berceau de l’humanité est à un tournant de son histoire. Le combat entamé il y a une décennie ne fait que commencer. Il est long tant le défi est immense. La jeunesse africaine est en première ligne. Il faudra toutefois qu’elle prenne conscience que le monde est géopolitique. Derrière certains soutiens de façade se cachent des intérêts inavoués. À ce propos, la Lybie est un parfait exemple.

Souleymane Guissé est diplômé des universités de Grenoble en France et de Sherbrooke au Québec. Il travaille dans le domaine de l’action communautaire et du développement social depuis une dizaine d’années au Canada. Il est, par ailleurs, président du Conseil Interculturel de la ville de Montréal.

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