Seneplus.com
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
 
15 août 2025
FacebookTwitterRSS
Seneplus.com
Opinions
  • La Une
  • Politique
  • Economie
  • International
  • Sports
  • People
  • Opinions
  • Societe
  • Annonces
  • Culture
  • Medias
  • Diaspora
  • Femmes
  • Développement
  • Santé
  • Éducation
  • SENEPLUS TV
  • Baromètres
  • #SilenceDuTemps
  • NELSON MANDELA
  • LEOPOLD SENGHOR
  • CHEIKH ANTA DIOP
par Annie Jouga

PLAN D’URGENCE DE MODERNISATION DES VILLES

EXCLUSIF SENEPLUS - Les visiteurs vont chercher le « vieux Rufisque » sans être impressionné par Diamniadio, ils cherchent Sandaga, le Cices, l’UCAD, les Penc’, les plages mythiques, etc. Moderniser ne signifie pas démolir

Annie Jouga  |   Publication 12/12/2022

Les récentes démolitions du marché Sandaga, de l’hôpital Le Dantec, du château d’eau av. des Diambars, du ministère de l’Équipement (ex camp Lat Dior), des villas dans Dakar-Plateau, du bâtiment de la Médiature (ex Direction de l’Urbanisme et l’Architecture DUA), de l’immeuble Brière de l’Isle … et tant d’autres, ne sont que la partie visible de l’iceberg.

Elles sont inscrites dans un plan dit d’urgence de modernisation des villes et notamment de Dakar et de la Médina mis en œuvre sous le prétexte de valorisation des actifs immobiliers de l’État.

On trouve dans ce plan de nombreux bâtiments en bonne santé structurelle, certains désaffectés, apparemment abandonnés, et par conséquent entraînant le processus naturel de délabrement … en attendant d’être démolis pour cause de vétusté. !« Qui veut tuer son chien, l’accuse de la rage ». Mais là n’est pas le principal problème.

Il s’agit plutôt et essentiellement d’identité, : celle de notre ville de Dakar, et par-delà, celle du pays dans la sous-région.

Dakar, c’est cette petite ville coloniale dont la trame initiale est conçue sur la base de plans d’urbanisme successifs, fruits d’un vrai projet de ville, faisant fi de l’existence des quartiers traditionnels dont quelques traces résistent et qu’il serait temps de valoriser aujourd’hui.

Des quartiers, des grands axes, sont dessinés selon des plans d’urbanisme fondés sur une vision autour des constructions aux architectures bien spécifiques, en fonction des lieux, des demandes, des époques …  Toutes ces architectures sont le symbole du pouvoir colonial à Dakar comme dans tout le pays.

D’abord se défendre, s’enrichir et donc s’implanter dans les zones stratégiques.

A Gorée et Saint-Louis pendant plusieurs siècles et ensuite sur les hauteurs du plateau de Dakar avec la construction des forts, contreforts, quartiers militaires (quartier de la Pointe, Cercle de la rade …), camps militaires (cercle mess des officiers, camp Dial Diop, camp Lat Dior …), les phares (des Mamelles, du Cap Manuel…), les gares de Dakar à Saint-Louis etc., le port.

Ensuite se protéger et donc assainir : remplacer les habitats précaires en maisons en dur.

Dès le début du 20e siècle, 400 maisons dites coloniales sont construites dans le plateau et plus tard les grands ensembles, immeubles d’habitation (building des Eaux, Maginot …)

Créer une ville pour les « indigènes », la Médina, sous des prétextes de salubrité.

Soigner, construire des infrastructures de santé (hôpital Le Dantec, Abbas Ndao ex Repos Mandel, Service d’Hygiène, la Polyclinique …)

Mais également éduquer :  des écoles, lycées, université (Berthe Maubert, école Thiong, école Malick Sy …, lycée Blaise Diagne, lycée Delafosse, lycée Lamine Guèye ex Van Vo …,

Des Mosquées (toutes les petites mosquées de la Médina dont Santhiaba, mosquée rue Carnot, …, des Églises, (Cathédrale, Malenfant, Sainte Thérèse, temple Protestant de la rue Carnot ….)

Palais de justice, musée (Ifan Théodore Monod…), grands hôtels (Ngor Diarama, la Croix du Sud …) ; mais aussi des parcs, jardins, grands axes plantés (parc de Hann, jardin de la Madeleine … emporté par les eaux…), etc. !

Dakar est ainsi tracée à partir de son implantation coloniale.

Toutes ces architectures sont fortement inspirées de notre architecture traditionnelle et donc particulièrement adaptées à son environnement, à son climat. Elle raconte une histoire, son histoire, et par conséquent la nôtre aussi.

À partir des années 30, pour mieux asseoir son pouvoir, et question de se faire encore plus accepter du public, l’administration coloniale demande à ses architectes de France et peut-être d’ailleurs en Europe, de s’inspirer de l’architecture des grands empires d’Afrique et notamment du Mali. Une importante production de bâtiments d’envergure et de style soudano-sahélien voit le jour, construits avec le matériau moderne de l’époque, le béton armé.

À la fin de la 2ème guerre mondiale, toutes les architectures modernes construites, précurseur du courant architectural dit post moderne,  sont bien localisées, bien conçues, solidement construites, toujours adaptées à notre environnement, un réel modèle d’adaptation thermique.

Et puis viennent les années 60/70, et une vision qui nous ressemble s'impose. Elle est basée sur le parallèlisme asymétrique théorisé́ philosophiquement par le Président poète, Léopold Sédar Senghor. Inscrit dans la loi 78-43 du 2 juillet 1978 portant orientation de l’architecture sénégalaise, le parallèlisme asymétrique va au-delà̀ de l’architecture, s’ancre dans la modernité́ à travers notre propre culture. Or donc, il s’agit bien de science africaine.

Ces années ont produit des architectures impressionnantes, telles l’EBAD/UCAD, le Building Communal, l’ENAM, l’immeuble Kébé, l’ex Musée Dynamique, actuelle Cour Suprême, le CICES, la BCEAO, l’hôtel Pullman Téranga, l’hôtel Indépendance ... démoli !; à Saint-Louis, l’UGB, entre autres.

Bien entendu, il est temps de moderniser nos villes et notamment notre ville de Dakar où tous ces lieux s’imbriquent l’un dans l’autre et constituent son identité́.

Cet « héritage de tolérance » est à préserver et donc le moderniser s’entend.

Mais Avant tout, il faut le reconnaître, s’en approprier, et le valoriser pour l’inscrire dans le 21e siècle.

L’enjeu économique et notamment touristique est indéniable. Les visiteurs vont chercher Le « vieux Rufisque » sans être impressionné par Diamniadio, ils cherchent Sandaga, le Cices, l’UCAD, les Penc’, les plages mythiques, etc …

Moderniser Dakar s’entend surtout de façon globale et doit s’inscrire à l’échelle du territoire et non pas dans des opérations ponctuelles.

Moderniser veut dire faire des recherches sur les matériaux : la terre doit être utilisée comme matériau durable, le bois de nos forêts doit être préservé au profit de matériau de substitution, l'architecture spécifique à de nombreux habitats de Kaolack utilisant les palétuviers, le crinting, la terre projetée à valoriser, etc. mais il s’agit également d’encourager la création d’industries productrices de matériaux locaux.

Cette  recherche est primordiale. Il faut l’encourager en accompagnant l’école spécialisée pour qu’enfin les matériaux correspondent aux architectures qui nous ressemblent, pour qu’enfin nos écritures architecturales soient culturellement conçues.

Moderniser signifie mettre en valeur ses architectures à fort caractère bio-thermique et non pas les inhiber avec des matériaux qui nous viennent d’ailleurs, nous rendant dépendants des productions étrangères. Moderniser ne signifie pas démolir d’autant que l’on sait l’impact écologique sur les gaz à effet de serre lorsque l’on procède ainsi.

Oui Dakar doit être « modernisée », c’est-dire « redevenir » une ville où il fait bon vivre, marcher, parce que tout est à sa place, réguler l’offre du transport  et par conséquent réinventer les transports pour qu’enfin la mobilité soit la meilleure. Ici nos santés et surtout celles de nos enfants sont en danger.

Voilà pourquoi le plan d’urgence qui est en train de se dérouler ne doit pas continuer sans une grande concertation entre les différents acteurs et notamment le public.

Déjà de grands cabinets d’architecture, la plupart venus de l’extérieur du pays travaillent sur la « modernisation » c’est-à-dire la démolition du camp Lat Dior (déjà en cours avec Dak’tower), le ministère des Affaires étrangères, l’ancien Palais de Justice, le CICES … la liste est si longue et inquiétante.

Alors, oui, il est encore temps.

Nous sommes tous concernés !

Articles les plus lus

capture_decran_2025-08-13_a_00.31.42.png
LA DIPLOMATIE DE RUPTURE DE YASSINE FALL FAIT POLÉMIQUE
La diplomatie sénégalaise traverse une crise inédite depuis l'arrivée du Pastef au pouvoir. ...

48247374-37934474.jpg
PONCTIONS SUR SALAIRES, LE SYTJUST DÉNONCE UNE MÉTHODE INJUSTE ET BRUTALE
Invité de la matinale Salam Sénégal, Maître Aya Boun Malick Diop, secrétaire général du Syndicat ...

opposition-1-750x369.jpeg
GROGGY, L’OPPOSITION TENTE LE REBOND
L’élection présidentielle de mars 2024, remportée par Bassirou Diomaye Faye, a redessiné les cartes ...

capture_decran_2025-08-12_a_15.02.41.png
DU SOUVERAINISME AU KEMALISME
Le Premier ministre Ousmane Sonko continue ses pérégrinations : il joue au globe-trotter. Il découvre ...

matel.jpg
SE MOBILISER POUR ALLÉGER LA CHARGE MENTALE DES FEMMES
S’il est établi que les différences biologiques et physiologiques entre les deux sexes ont induit ...

Vos articles préférés de la semaine

capture_decran_2025-08-05_a_18.10.41.png
PENSER HORS DU SCRIPT COLONIAL
Promesse de redressement et souveraineté économique Le Plan de redressement économique et social, ...

capture_decran_2024-03-19_a_05.29.11.png
LE SÉNÉGAL APPELÉ À RÉPUDIER SA DETTE
Le nouveau gouvernement fait face à un héritage économique explosif. Avec une dette représentant ...

dfddfefefgfgfgfg_0.png
ANATOMIE D’UNE VIOLENCE D’ÉTAT
J’ai pris part à un space sur le réseau social X, bouleversé par le témoignage d’un détenu qui, ...

moustapha-diakhate-fustige-lattitude-du-ministre-des-mines-et-le-directeur-de-lapix.jpg
MOUSTAPHA DIAKHATÉ RENTRE DANS L’ARÈNE
Moustapha Diakhaté, qui est sorti de prison mercredi dernier après avoir purgé sa peine de 15 jours ...

autorites_.jpg
CETTE GANGRÈNE DE L’ADMINISTRATION SÉNÉGALAISE
Alors que les propos du préfet de Kaolack à l’encontre du Maire de la ville de Kaolack, tenus le ...


La Une

Politique

Economie

International

Sports

Football

Media

People

Opinions

Societe

Annonces

Diaspora

Femmes

Développement

Santé

Éducation

PARTENAIRES DE SENEPLUS

APS
Grand-Place
L'As
L'Enquete
L'Observateur
La Gazette
Le Populaire
Le Quotidien
Le Soleil
Le Témoin
Libération
Nouvel Horizon
Réussir
RFM
RTS
Stades
Sud FM
Sud Quotidien
Sunu Lamb
TFM
Waa Sports

À propos de SenePlus

SenePlus.com est un portail d'informations sur le Sénégal. Nous vous fournissons des articles détaillés, critiques, pertinents sur l'actualité au Sénégal.

Coordonnées

Publicité:
pub@seneplus.com
Informations:
info@seneplus.com
Problèmes techniques:
tech@seneplus.com
Copyright © 2025 SenePlus  |  Publicité  |  Soumettre un Article  |  Nous Contacter  |  Mentions légales  |  Conditions d'utilisation  |  Á propos de nous