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PAR Abdourahman Waberi

POUR UN AUTRE HORIZON POLITIQUE

Puisque les vieux dictateurs et leurs affidés comptent sur la passivité du corps social et la servitude volontaire de l’élite, il serait totalement déraisonnable de ne pas résister, même à une échelle symbolique

TV5Monde  |   Abdourahman Waberi  |   Publication 10/10/2020

À la suite de la publication sur le site change.org du manifeste « Halte à la présidence à vie en Afrique ! » par l’Ivoirienne Véronique Tadjo, le Camerounais Eugène Ebodé et le Guinéen Tierno Monénembo, nous avons souhaité ouvrir un débat sur cette thématique en donnant la parole aux écrivains du continent et de la diaspora. Écrivain, chroniqueur pour le quotidien français Le Monde et professeur à la George Washington University, Abdourahman Waberi trace pour nous les contours d'un autre horizon politique, structuré notamment autour de la palabre. Auteur avec Alain Mabanckou du Dictionnaire enjoué des cultures africaines qui vient d'être publié en poche chez Pluriel, son dernier roman intitulé Pourquoi tu danses quand tu marches est paru en 2019 aux éditions JC-Lattès. Une série proposée par Christian Eboulé.     

Dans notre monde interconnecté, encore plus virtuel qu’hier depuis qu’un petit virus nous a cloués tous derrière nos écrans, il faut reconnaître que les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans cette noosphère pour parler comme Teilhard de Chardin où nos idées, nos sentiments et nos affects se fondent et coagulent avant de muer en gestes physiques, en actions concrètes et directes.

Les réseaux sociaux : relais efficaces pour les peuples

Ces réseaux sociaux permettent aux gens qui ne sont pas représentés habituellement dans les médias d’avoir parfois un visage et une voix forte, apte à toucher des centaines de milliers, voire des millions de personnes. D’aucuns pensent que ce sont les armes miraculeuses des damnés de la terre. Deux exemples si distants et si différents dans leur nature me viennent à l’esprit.

Le 3 juin 2020, un jeune officier djiboutien, Fouad Youssouf Ali, a diffusé une courte vidéo filmée avec un portable dans laquelle le pilote (de l'armée de l'air djiboutienne, ndlr) fait état de ses conditions de détention inhumaines ; ce qui a déclenché un tollé général, provoqué des manifestations dans le pays, attiré l’attention des médias étrangers et donné à voir les tortures infligées à tour de bras dans la prison de Gabode.

Cette petite vidéo a eu plus d’impact sur la population que maintes déclarations d’opposants. À Hollywood, c’est un hashtag #OscarsSoWhite qui est en train de changer la donne ; puisqu’il a conduit l’Académie des Oscars à modifier la composition du collège des votants, hier composé d’hommes blancs âgés, afin de le rendre plus inclusif, plus représentatif de la société américaine.

Une indispensable résistance

S’indigner, rejeter de toutes nos forces les inamovibles présidents si vieux dans des sociétés démographiquement si jeunes, passer par les médias sociaux pour ce faire, voilà un geste sain, responsable et nécessaire, et c’était mon deuxième point. 

Puisque les vieux dictateurs et leurs affidés comptent sur la passivité du corps social et la servitude volontaire de l’élite, il serait totalement déraisonnable de ne pas résister, même à une échelle symbolique. Si je fichais la paix à Ismaël Omar Guelleh, candidat à un 5e mandat (à Djibouti, ndlr), et si Tierno Monénembo se taisait devant le coup de force d’Alpha Condé (en Guinée, ndlr) alors une nouvelle petite digue s’écroulerait et d’autres caciques comme Henri Konan Bédié (l'ancien président ivoirien, ndlr) tenteraient leur chance.

Pis, ce serait la pire des manières de remettre le couvert sur les mouvements sociaux qui ont marqué la scène politique africaine de ces dernières années. Je pense – et je salue – à ceux et celles qui ont mis à la porte les vampiriques Blaise Compaoré et Yahya Jammeh (au Burkina Faso et en Gambie, ndlr) qui voulaient justement se succéder à eux-mêmes.

Je pense – et salue – également ceux et celles qui ont dévoilé la question du franc CFA et ses sombres ramifications sur la place publique. Et je ne peux oublier ceux et celles qui, à Bamako, viennent de mettre un terme à la gestion calamiteuse d’Ibrahim Boubacar Keïta.

La palabre : élémént central dans l'arène publique

Il nous faut, et c’est mon troisième point, tirer toutes les conclusions de l’exemple malien. Son magnifique dénouement, nous le devons aux segments les plus décidés de la société civile qui ont pris leur part de responsabilité en s’immisçant dans les affaires publiques et en ne laissant pas les coudées franches aux politiciens désavoués.

Nous avons vu des artistes comme Salif Keita ou Cheikh Oumar Sissoko monter au créneau, donner forme et consistance à la colère populaire. Ce qui s’est passé au Mali nous invite à privilégier les médiations, et les remèdes indigènes sont plus efficaces que les recommandations supranationales de la Cédéao et l’UA (L'Union africaine, ndlr).

Il serait grand temps de repenser la palabre comme outil et centre d'invention éthique. La palabre comme idée, mais également comme  mode de vie, peut devenir un élément central dans l’arène publique. À la politique, la palabre offre les ressources culturelles et spirituelles de la communauté, l'hospitalité de la théorie démocratique.

Contrairement à l’opinion, répandue chez les autocrates, qui voudrait présenter la démocratie comme un greffon étranger et une importation occidentale, Ernest Wambia dia Wambia, le philosophe et politiste congolais récemment disparu, nous a instruit combien ce qu’il nomme les pratiques de la palabre communaliste sont un formidable outil pour résoudre nombre de conflits dans la société.

Il ne serait pas incongru de replacer l’action de l’imam malien Mahmoud Dicko dans ce contexte. Wamba dia Wamba nous rappelle aussi que le temps des sociétés africaines est long, et j’ajoute que celui des satrapes est une broutille, une note de bas de page. 

Les peuples africains sont vent debout

Enfin, et c’est mon dernier argument, à l’heure où partout les peuples se lèvent aux quatre coins de la planète, le retour du parti unique et de la présidence à vie serait le signal d’un incommensurable retour en arrière. Les Algériens, les Zimbabwéens et les Soudanais hier, les Burkinabè, les Gambiens, les Tunisiens et les Égyptiens avant-hier, les Ivoiriens, les Guinéens, les Djiboutiens ou les Camerounais demain, les peuples africains sont vent debout sur tout le continent.

En Europe, aux États-Unis, à Hong Kong comme au Liban ou au Chili et en Biélorussie, c’est le temps des peuples, des barricades et des Bastilles à investir. Normal ce sont eux qui écrivent les plus belles pages d’histoire et non les satrapes qui soliloquent dans leur palais vide. Le Soudanais Bechir du fond de sa cellule doit méditer cette leçon alors que son voisin Idriss Déby Itno, maréchal d’opérette, s’enfonce dans les parages de la démence.

L’imagination dissidente vient de la rue, et elle amène dans son sillage l’invention politique ainsi que de multiples actes de compassion. Elle braque son attention sur les ruraux, les marginaux, les exilés de l’intérieur, les acteurs du secteur informel, les jeunes sans emploi, les femmes pourvoyeuses de soin, c’est-à-dire sur tous ceux et toutes celles dont la voix ne porte pas sur la place publique. Mieux, elle leur donne un espace à occuper, une occasion de descendre dans la rue et prendre d’assaut les palais de marbre.

Repenser la palabre comme un mode politique dans les temps qui viennent est l'un des grands défis des sociétés africaines. Réinventer une éthique pour le 21ème siècle est une tâche nécessaire pour cette pratique multiforme où la spiritualité ne perd pas le sens du sacré, où l'éthique est la quête d'un nouvel horizon, où les grands exercices rituels de liberté, de foi et d’innovation font de nouveau leur apparition. Qu’on se le redise une bonne fois pour toutes : basta la présidence à vie !

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