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par Elgas

PRÉSIDENCE À VIE EN AFRIQUE, LES AUTRES CORPS DU ROI

Les présidents africains sont la somme de discours populaires et démagogiques, les gardiens d’équilibres nationaux intenables, les garants d’un manque de pluralité, de débat, de renouvellement dans des sociétés avec une prime à l’aînesse

TV5Monde  |   Elgas  |   Publication 20/10/2020

A la suite de la publication sur le site change.org du manifeste « Halte à la présidence à vie en Afrique ! » par l’Ivoirienne Véronique Tadjo, le Camerounais Eugène Ebodé et le Guinéen Tierno Monénembo, nous avons souhaité ouvrir un débat sur cette thématique en donnant la parole aux écrivains du continent et de la diaspora. Ecrivain, journaliste et chercheur à l'université de Caen, en Normandie, Elgas jette un regard désenchanté mais lucide sur l'état des processus démocratiques en Afrique et la longévité de certains présidents à la tête de leurs Etats. Une série proposée par Christian Eboulé. 

La sagesse touarègue se voulait pourtant optimiste : "Si longue que soit une nuit d'hiver, le soleil la suit". La prophétie populaire paraît lointaine tant le jour démocratique peine à se lever dans nombre de pays africains. Encore plus depuis qu’Alassane Ouattara et Alpha Condé ont décidé de jouer les prolongations en Côte d’Ivoire et en Guinée. Quelle idée donc se faire de la longévité des présidents africains à la tête de leur Etat dans cette (nouvelle ?) donne ? Tout dépend d’où on prend le cliché.

La pellicule a sans doute un peu vieilli, et l’impression générale demeure un peu amère. La tendance pourrait sembler être à l’éclaircie, hormis en Afrique centrale qui reste le mauvais élève des alternances politiques sur le continent, avec ses présidents totalisant presque deux siècles de règne. Mais sous de prometteurs auspices, les « notables avancées » au parfum d’espoir sont toutefois sujets à caution. 2010, acte de naissance de ce qui était annoncé comme le « temps de l’Afrique » paraît déjà si vieux - et déjà ensablé.

Des éclaircies avant les orages

Du côté de la Guinée, de la Guinée Bissau, du Burkina Faso, du Zimbabwe, de la Gambie, même si ce fut au prix de farces souvent tragiques, la transition a été actée ; et les aspirants satrapes Yahya Jammeh, Moussa Dadis Camara, Blaise Compaoré, Robert Mugabe, chassés. En Tunisie, berceau des « printemps arabes », malgré la morsure de l’islamisme, Tunis se familiarise avec l’exercice démocratique.

En Algérie, la rue a fait frémir un pouvoir ankylosé dans l’âge d’Abdelaziz Bouteflika. Au Niger, Mahamadou Issoufou a donné des gages, paraissant être un ange inespéré à côté de son voisin tchadien, le nouveau maréchal fraîchement intronisé Idriss Déby Itno. Mais au rayon des bonnes nouvelles, c’est tout de même maigre. Et à examiner profondément la réalité de ces évolutions, les changements ne s’enracinent dans aucune véritable charpente démocratique novatrice, en mesure de prévenir les probables récidives.

En l’état, tous les ingrédients sont réunis pour des lendemains de révolution qui déchantent. La comparaison avec le pire n’est jamais flatteuse et pourtant, à tout prendre, par rapport aux dictatures sanglantes des décennies passées (80/90), la rémission est lente. La septicémie est moins générale, mais la pathologie reste chronique.

Le mauvais paradigme ?

Face à ces stagnations qui ont goût de régression mutatis mutandis, on n’a bien que nos yeux pour pleurer, nos indignations pour s’encolérer, nos pétitions pour prétendre, nos forces politiques pour militer. Mais souvent, que notre impuissance pour s’orner. Cependant toute querelle accusatoire serait bien moins urgente que la situation elle-même.

La seule condamnation des présidents risque de s’enfermer dans une vision court-termiste, car les structures sont plus gangrenées que ceux qui les incarnent. Entre plusieurs hypothèses, on a peut-être une recette intellectuelle pas suffisamment explorée, celle d’assumer collectivement un échec sans imputer à la seule classe politique la responsabilité. La longévité des pouvoirs n’est en fin de compte qu’un symptôme d’un paradigme politique à l’envers.

Les présidents africains sont la somme de discours populaires et démagogiques, les gardiens d’équilibres nationaux intenables, les garants d’un manque de pluralité, de débat, de renouvellement dans des sociétés avec une prime à l’aînesse. Toutes choses qui favorisent des transmissions encore trop verticales, au cœur des saucissonnages communautaires, tribaux.

Des Constitutions importées

Voir clair ou « entendre dangereusement », c’est aller au-delà. Dans un texte passé inaperçu, Pensées actuelles en miettes, paru dans la revue Présence africaine, Théophile Obenga, sommité d’égyptologie qui a éclos à l’ombre de Cheikh Anta Diop et qui s’éteint dans celle du président congolais Denis Sassou Nguesso, argumentait contre la limitation des mandats et s’en prenait à la démocratie en termes verts, ceux d’une injonction extérieure invasive et coloniale.

Dans le même texte, le penseur congolais s’attaquait aux Constitutions importées, et tout compte fait, problématiques. A sa suite, le président Paul Kagame a jeté les bases d’un autoritarisme éclairé, recevable pour beaucoup, au vu de la trajectoire du Rwanda et de ses résultats économiques. Deux ambassadeurs prestigieux des changements de Constitution ! Ils font des émules, et ces développements, populaires à coup sûr, vont au-delà et agrègent le propos de gare, la pensée populiste et l'argumentaire intellectuel structuré, infusant bon an mal an les consciences.

Les alliés des pouvoirs politiques

L’essence divine du pouvoir, sauce Ancien Régime français, tient des teintes locales d’absolutisme, avec un patrimonialisme qui gage de la redistribution arbitraire. L’Etat change ses devoirs en actes de bienfaisance, ses prérogatives en générosités, les droits en dons. S’il faut y voir l’essoufflement de l’appareil d’Etat sous la rudesse de la pauvreté qui défait insidieusement les règles, il y a un lien plus incernable avec la représentation populaire du pouvoir comme aboutissement d’un processus personnel, clanique ou affairiste.

Les populations attendent du roi élu ses largesses, sa grâce. Elles n’opposent pas leur droit légitime ; elles formulent des doléances. Des milliers de personnes, dont le privilège est d’être du bon côté de la barrière, redoublent d’assentiment voire de cécité volontaire face aux forfaits, car leurs vies, leur épanouissement, dépendent de la pérennité du système en place.

Les ramifications sont tentaculaires, et la pieuvre étatique est nourricière d’intermédiaires communautaires. Réfléchissant à la question, l'anthropologue français Jean-Pierre Olivier de Sardan décortique savamment, dans son article intitulé Economie morale de la corruption, la mécanique de la corruption enchâssée dans des logiques de générosités liées au don, qui acte l’appartenance à une certaine caste, symbole de la réussite et de la réalisation sociale.

Des choix de société à faire

Le politique a une chance de réussir là où l’intellectuel n’en a aucune. Le politique achète la vie là où l’intellectuel vend un rêve, une illusion. La survivance du président a aussi quelques commodités pour la paix civile. Un pacte tacite dans lequel les dirigeants délèguent leur primat moral. Une cotutelle bien huilée : comme pourvoyeurs de kit de survie, l’Etat patrimonial a l’église, la mosquée, les chapelles traditionnelles.

Elles distillent savamment, à dose légère, l’anesthésie qui réduit progressivement en cendres la fibre contestataire. En échange, la mythologie religieuse offre bien des rétributions. Nulle part il n’existe de conflit entre satrapes et guides moraux et religieux. Ils se tiennent la main. L’éternité s’assure en fusionnant temporel et spirituel.

Le chantier est vaste, vertigineux et exigeant. Etêter les présidents seuls, c’est donner le loisir à l’hydre de renaître. Il faudra opérer des choix, sans doute radicaux, sur quel type de sociétés nous souhaitons avoir, et consentir aux sacrifices que cela exige, dans un huis clos qui n’en réfère pas toujours à la réification du fait colonial.

Et dans cette dynamique collective, les intellectuels n’auront jamais mieux que leurs livres pour parler de politique. Et c’est bien une tragédie nôtre, faite hélas de douleur et de vanité : les écrivains africains ont tout du continent : les naissances, les intérêts, les projets, les sujets, les affects. Mais hélas, pas les lecteurs, ou alors très peu. Et par conséquent pas le poids, ni l’impact.

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