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par Malick Sy

QUAND LE HUIS CLOS D’UNE CHAMBRE DE MASSAGE FAIT TREMBLER LA RÉPUBLIQUE

EXCLUSIF SENEPLUS - Quelqu’en soit l’issue, le Sénégal sortira profondément balafré de cette séquence politico-judiciaire, symbole scabreux de la crise morale que traverse le pays. Macky Sall, ne pourra en aucun cas, s’exonérer de ce piètre bilan

Malick Sy  |   Publication 15/02/2021

C’est un épais brouillard qui s’est abattu sur le Sénégal au petit matin de ce 5 février 2021. De l’incrédulité à la stupeur en passant par la sidération, les Sénégalais découvrent en manchette dans tous les médias du pays, une affaire d’agression sexuelle présumée impliquant une personnalité politique de tout premier plan. Le pays est sous le choc. C’est tout le Sénégal qui est saisi de vertige à la révélation d’accusations dont la gravité percute de plein fouet, le principal opposant au pouvoir en place.

Ousmane Sonko, leader du parti les Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité́, (Pastef-Les Patriotes) est visé par une plainte pour des faits de viols répétitifs et menaces de mort avec arme(s) à feu sur une fille d’une vingtaine d’années, employée dans un salon de massage, le « Sweet Beauté ». L’information fait l’effet d’une bombe. Le souffle de sa déflagration se propage à la vitesse de l’éclair. Les accusations criminelles portées contre Ousmane Sonko sont d’une si extrême gravité qu’elles pourraient pulvériser la fulgurante ascension de ce quadra, ancien inspecteur des impôts, bête noire du régime et idole d’une bonne frange de la jeunesse sénégalaise. Et tout de suite cette question qui agite presque tous les esprits. Et si c’était un complot ? L’hypothèse est rapidement brandie par les partisans du leader de Pastef en réponse à l’intensité de l’explosion émotionnelle créée par l’affaire et à la stature de l’accusé.

Le refus de la mise à mort politique

Voilà que ce qui n’était au départ qu’une simple affaire de mœurs, prend très vite une tournure politique. La convocation de l’opposant Sonko pour les besoins de l’enquête déclenche la colère de ses partisans. La violence de leur réaction est à la hauteur de leur pleine certitude qu’il ne s’agit ni plus ni moins d’un « attentat politique » qui a pour seul objectif, la condamnation à mort électorale de leur leader. Des manifestations éclatent simultanément dans plusieurs localités du Sénégal. Certains quartiers de la capitale Dakar offrent le spectacle d’une ville en état d’insurrection. Affrontements avec les forces de sécurité, magasins incendiés, voitures brûlées, des milliers de jeunes affichent leur ferme détermination à refuser la mise à mort de celui qui incarne à leurs yeux, la République exemplaire, celle des valeurs. L’exemplarité et la probité, justement les deux moteurs à propulsion de l’attention que suscite Ousmane Sonko. Lui veut faire graver son nom au fronton du temple de la morale publique comme d’autres s’agitent pour apposer leur patronyme sur les façades d’immeubles souvent mal acquis.

Sonko, bien plus qu’un opposant

Le leader de Pastef irradie l’ensemble du champ politique national au point d’en devenir le centre de gravité. Adossé à une rhétorique acerbe et redoutable contre la gouvernance du pays, son aura se propage bien au-delà de l’orbite de son très jeune parti. Son capital attraction est à son paroxysme. Sa vision moralisatrice de la gestion des affaires publiques trouve de plus en plus un large écho chez les jeunes dont plusieurs centaines sont englouties au fond des océans en tentant de rallier l’Europe, l'ultime espoir pour eux de se connecter à l’espérance, justement parce que la désespérance de ne compter pour rien ni pour personne, a fini de les désespérer de leur propre pays.

Pour toute cette jeunesse qui constitue le noyau dur de ses inconditionnels, Ousmane Sonko est plus qu’un opposant, il est un espoir. Il est plus qu'un chef de parti, il est un membre de presque chaque famille sénégalaise. Pour un président dont la formule devenue proverbiale « réduire l’opposition à sa plus simple expression » est devenu le point cardinal de sa stratégie de conservation du pouvoir, la montée en puissance de son jeune trublion d’opposant constitue une véritable insécurité politique.

Macky-Sonko, la gouvernance au cœur

Seul ou presque face à un régime qui tente par tous les moyens de le neutraliser et qui a déclenché contre lui, une véritable vendetta, (https://www.seneplus.com/opinions/alerte-la-vendetta-contre-sonko), le leader de Pastef enclenche un discours de plus en plus radical. Il a trouvé son mantra dans le combat contre la corruption, la dénonciation des scandales financiers. Sa croisade contre la mauvaise gouvernance rapproche les Sénégalais d’Ousmane Sonko là où le basculement dans l’inexemplarité d’une gouvernance qui nous avait été vendue « sobre et vertueuse », a éloigné Macky Sall de ses concitoyens.

Le chef de l’État avait promis au Sénégalais lors de son accession au pouvoir en 2012, « une présidence de rupture et de progrès », neuf ans plus tard, le sentiment le plus partagé est qu’il aura tout fait reculer : la démocratie, l’économie, la cohésion nationale, la morale politique et le moral des Sénégalais. Au même moment, les scandales financiers, les fiascos judiciaires, les divisions, les tensions et les fractures, les reniements auront connu une progression fulgurante. Quid de son fameux slogan « la patrie avant le parti », une belle escroquerie car il y a eu incontestablement tromperie sur la marchandise tant la République est devenue celle avant tout de la famille est des copains avec une gestion quasiment consanguine avec la présence ombrageuse de la famille présidentielle au sommet de l’Etat.

Sonko est la condamnation de Macky

Ni sauveur, ni messie, Ousmane Sonko est avant tout la conséquence d’années d’outrances qui ont ruisselé tout le long et tout au long de la mandature du président Sall. Depuis bientôt neuf ans que le président écrase de tout son poids la République. Comme si tous les pouvoirs ne devaient porter qu’un seul nom : Sall. Comme si le Sénégal ne devait répondre que d’un seul prénom : Macky.

Sa posture quasi obsessionnelle en toute circonstance de bander des muscles, de ne jamais dire « je regrette », de ne pas reculer, de ne pas dialoguer, de ne pas se montrer vulnérable a fini par créer chez le chef de l’État, le fantasme et l’illusion de la puissance. Voire cette puissance de l’illusion qui fait croire qu’il peut contrôler le Sénégal et sa réalité, son destin et ses institutions, avoir droit de liberté et de restriction, de vie et de mort politique sur tous ses opposants. Le Pastef est le verdict de toutes ces dérives autoritaires, Ousmane Sonko la condamnation de neuf années d’une gouvernance faite scandale.

Macky Sall et ses alliés avaient déjà fait du patron de Pastef le cœur du réacteur politique sénégalais, aujourd’hui, ils sont tout simplement en train de lui enfiler le costume d’homme providentiel de la République. Le potentiel électoral considérable d’Ousmane Sonko en fait aujourd’hui un sérieux prétendant pour la prochaine présidentielle prévue en 2024. Trois ans à l’échelle des temporalités politiques, autant dire la semaine prochaine.

Le Sénégal assis sur un volcan séminal ?

Alors normal que le spectre du « scénario à la Karim Wade et Khalifa Sall », tous deux broyés politiquement dans l’étau judiciaire et privés de candidature lors de la dernière élection présidentielle, refasse surface avec l’affaire du « Sweet Gate ».  Car si Ousmane Sonko est condamné pour les faits qui lui sont reprochés, c’en sera fini de ses ambitions présidentielles.

Au Sénégal où les calendriers judiciaires et électoraux se télescopent plus souvent qu’à leur tour, dans un pays où certains juges peuvent troquer leur code pénal contre un code électoral, les partisans d’Ousmane Sonko peuvent légitiment nourrir quelques craintes de la part d’une justice souvent amputée de ses adjectifs « équitable, impartiale et juste » lorsqu’il est question d’affaires politico- judiciaires. Toutes choses qui expliquent pourquoi moins d’une semaine après le déclenchement du « Sweet Gate », de plus en plus de voix s’élèvent pour évoquer la thèse du complot contre le leader du Pastef. Alors question :  à qui pourrait profiter le scandale ?

Que personne ne vienne crier à la manipulation des opinions. Mais il est un fait incontestable et indéniable. Jusque là, tout ce qui ressort de la publication des nombreux éléments d’une enquête à ciel ouvert, laisse penser sans parti pris, qu'il sera plus facile de trouver les preuves de l’existence de traces d’océan à Tambacounda que celles de viols répétitifs et menaces de mort avec armes à feu dans salon de massage où les deux protagonistes n’étaient pas seuls.

Dans cette affaire hors norme, aux relents politiques certains, où indices de culpabilité et preuves d’innocence peuvent s’entrecroiser, s’entremêler jusqu’à s’entrechoquer, seule une justice avec des magistrats qui ne seront que « la bouche de la loi » pourra démêler le vrai du faux. Si Ousmane Sonko est déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés, il aura provoqué le plus grand crash politique de l'histoire politique sénégalaise récente. Le pays tout entier pourra alors remercier son accusatrice de l'avoir délivré d’une aussi grossière supercherie. Et la justice se devra d’être implacable

Inversement, si l’hypothèse du complot politique pour faire tomber un futur présidentiable se vérifie, rien ne pourra atténuer ou apaiser une colère populaire aux effets potentiellement ravageurs et dont personne ne peut pronostiquer l’échelle et les conséquences. Le Sénégal est assis sur un volcan séminal dont seul l’Etat de droit peut empêcher l’éruption. Voilà où nous en sommes après plus d’un demi siècle d’indépendance avec ce huis clos d’un salon de massage qui fait retenir son souffle à un pays tout entier.

Inutile de dire que l’avenir immédiat risque d’être particulièrement dangereux. Dangereux pour la démocratie, dangereux pour la stabilité, dangereux pour la cohésion nationale. Quelqu’en soit l’issue, le Sénégal sortira profondément balafré de cette séquence politico-judiciaire, symbole scabreux de la crise morale et politique que traverse le Sénégal. Le président de la République Macky Sall, ne pourra en aucun cas, s’exonérer de ce sombre et piètre bilan.

Malick Sy est journaliste

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