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par Achille Mbembe

RETOUR À NEW YORK

New York n’a jamais été la ville de mes reves - J’y viens souvent, pourtant - Mais à contre-coeur - Tout ici est excessif, ce qui ne veut pas dire sans intérêt - Après tout, c’est ici que j’ai commencé ma carrière professionnelle

Achille Mbembe  |   Publication 10/06/2019

New York n’a jamais été la ville de mes rêves. J’y viens souvent, pourtant. Mais à contre-coeur. Tout ici est excessif - ce qui ne veut pas dire sans intérêt.

Après tout, c’est ici que j’ai commencé ma carrière professionnelle. C’était le 13 septembre 1988. Cette date est restée gravée dans ma mémoire car elle coincidait avec le trentenaire de l’assassinat de Ruben UM NYOBE, le nationaliste camerounais dont je publiai autrefois les écrits. 

Je venais d’être recruté comme Professeur assistant au département d’histoire de Columbia University.

Je venais de Paris ou, inscrit à Paris I-Pantheon Sorbonne, j’avais entamé des études doctorales au début des années 1980 sous la supervision de Catherine COQUERY-VIDROVITCH de l’université de Paris VII. J’avais parallèlement bénéficié de l’accompagnement décisif, bienveillant et amical de Jean-Francois BAYART et de l’autorité de Jean LECA pour mes études à Sciences-Po.

A y regarder de près, je ne fus pas toujours un étudiant conventionnel. Très souvent, les choses qui me passionaient intellectuellement ne figuraient guère sur les programmes. Mais j’ai eu la chance de passer entre les mains de tres grands éducateurs qui ont su instiller en moi un très grand amour des choses de l’esprit, et c’est ce qui m’aura sauvé. 

L’idée etait que la création artistique et intellectuelle constituait la voie royale vers l’éternité. Tout le reste n’était pas seulement vain. C’était aussi destiné à périr. Ecrire un livre était l’un des moyens par lesquels l’on rentrait dans l’histoire. Les livres étaient destinés à ne jamais ‘mourir’. Ils n’étaient pas semblables aux richesses matérielles. Quant à l’argent, il n’avait aucune valeur. Il suffisait de ne point vivre au-dessus de ses moyens. Pour le reste, la véritable richesse, seul l’esprit en était le gisement. Le pouvoir - tout pouvoir - devait, par principe, être tenu à distance et radicalement interrogé. La raison, mais aussi le détachement, étaient des facultés cardinales, et la liberté interieure la pierre angulaire de toute existence assumée.

Je me souviens de mes années à l’université de Yaoundé. J’étais inscrit en histoire et en géographie. Les enseignements de géographie étaient d’une cruelle aridité - la géomorphologie, la climatologie, la cartographie, et même la géographie urbaine. 

Je suivis également des cours de sociologie (avec Jean MFOULOU sur le panafricanisme, Pierre TITTI NWEL sur les messianismes africains) ; d’anthropologie (avec Paul NKWI sur l’histoire de la discipline, Jean-Pierre WARNIER sur l’ethnohistoire) ; de philosophie (avec Marcien TOWA sur la philosophie africaine, Bernard NANGA qui m’introduisit à la philosophie des formes symboliques d’Ernst CASSIRER, mon oncle Robert NDEBI BIYA qui m’introduisit à Martin HEIDEGGER et a Georges GUSDORF).

En histoire, les programmes étaient largement “africanises”. Le Père Engelbert MVENG, un de nos meilleurs érudits, assassine sous le régime de M. Paul Biya, était un homme extremement talentueux. Le professeur KANGE EWANE nous introduisit à l’Egypte pharaonique ; THIERNO BAH, Martin NJEUMA, Verkijika FANSO, Chem LANGHE et Lovett ELANGO à l’histoire du Cameroun. Les plus jeunes a l’époque, Léon KAPTUE, Albert DIKOUME et Daniel ABWA, étaient pleins d’enthousiasme et à plusieurs égards, montraient le chemin.

Autant rebarbative me semblait l’empiricisme qui dominait la recherche en géographie, autant la philosophie m’intriguait. Déjà, en classe Terminale, j’avais eu Antoine MANGA BIHINA comme professeur et ses developpements sur Auguste COMTE et Gaston BACHELARD étaient restes gravés dans ma memoire. 

Sur le campus, a l’époque, un ‘Club de philosophie’ avait été mis en place par des étudiants de Marcien TOWA. Il se voulait à la fois ‘marxisant’ et ‘nkrumaiste’. On y retrouvait des têtes fortes, à l’exemple de BASSEK ba KOBHIO, Charles MBELE ou encore NKOLO FOE.

A un moment donné, les disciples de Cheikh ANTA DIOP se reunissaient de leur côté, sous la bannière de l’Egypte pharaonique. Curieusement, ils ne venaient pas du département d’histoire, mais de la Faculté de droit et sciences économiques, sous la houlette de DJEUKAM TCHAMENI et ses amis.

Bien qu’animé de curiosité, je n’appartenais à aucun de ces groupes. Je militais plutot au sein de la Jeunesse Etudiante Chretienne (JEC) que je m’efforcais, avec d’autres, d’ouvrir aux problématiques de la libération. C’est ce qui, apres la première rencontre avec Ruben UM NYOBE, me conduisit tout droit à Jean-Marc ELA, puis Fabien EBOUSSI BOULAGA.

Quand j’arrive en France pour mes études doctorales, le socle est donc d’orès et déjà établi. Il y a un sol sur lequel je me tiens. Je sais d’ou je viens. Je sais qui sont mes ancêtres. Je sais plus ou moins ce qui leur est arrivé dans le monde. Je sais aussi plus ou moins ou nous en sommes, dans le grand devenir de ce même monde. Mais je ne sais pas tout.

Les années parisiennes seront, de ce point de vue, très importantes.

Mais c’est à New York que je decouvre véritablement le monde du large et des vastes horizons. J’arrive à New York au cours des dernières années de l’administration de Ed KOCH. Je suis là, au moment ou se déroule la campagne en vue de l’élection à la Mairie du tout premier Africain-Americain, David DINKINS.

L’université est à deux pas de Harlem. Je découvre Harlem, le fameux Apollo Theatre ou j’assiste entre autres à un énorme concert de Fela ANIKULAPO KUTI, les petites librairies ou l’on vend des textes radicaux noirs. 

A New York, je suis confronte a deux réalites - le fait noir et le fait juif. Je me mets à les étudier. Le tout premier livre d’histoire afro-americaine que j’achète, c’est W.E.B. DUBOIS, ‘Black Reconstruction’. C’est aussi à New York que je commence véritablement à lire Frantz FANON. Je lis aussi de très grands penseurs juifs, dont Frantz ROZENZWEIG, aupres duquel je suis souvent revenu. Et bien sur Herman COHEN, Martin BUBER et d’autres, bien avant Walter BENJAMIN et la suite.

Je suis de retour pour une semaine. On traitera des corps-frontières. Et des rapports entre technologie et eschatologie à l’ere digitale.

On a commencé ce matin. Seance en studio cet après-midi. Deuxième leçon demain matin. Etienne BALIBAR donnera sa conférence publique ce soir. La mienne a lieu demain.

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