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par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye

UN NOUVEL ORDRE POLITIQUE S’IMPOSE

Quand Ousmane Sonko a été appréhendé et enlevé en pleine rue sur ordre du ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Diome, son mentor Macky Sall pensait que les choses allaient se passer facilement pour liquider un adversaire politique dangereux

Serigne Saliou Guèye de SenePlus  |   Publication 10/03/2021

Quand Ousmane Sonko a été appréhendé et enlevé en pleine rue sur ordre du ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Diome, son mentor Macky Sall pensait que les choses allaient se passer facilement pour liquider un adversaire politique dangereux. Karim Wade a été accusé d’enrichissement illicite et embastillé et ses droits civils et politiques lui ont été retirés. Khalifa Sall a été accusé d’«escroquerie aux deniers publics », « faux et usage de faux dans des documents administratifs » et de « complicité en faux en écriture de commerce », emprisonné et privé, lui aussi, de ses droits civils et politiques. Toutes ces deux personnalités disposant de bases politiques qui pouvaient compromettre la réélection de Macky Sall ont été tout bonnement écartées de l’élection présidentielle de 2019. Macky Sall savait bien que Karim Wade, qui bénéficiait du legs électoral de son père, et l’alors maire de Dakar pouvaient le conduire à un second tour synonyme de défaite.

S’appuyer sur des béquilles judiciaires pour éliminer ses adversaires

Une seule solution s’offrait à lui dès lors : s’appuyer sur ses béquilles judiciaires pour éliminer ces deux adversaires coriaces. Les partisans de Wade fils qui ont manifesté et fait quelques actions de saccage et de pyromanie ont été traqués et jetés au gnouf. Plus de 26 libéraux ont été incarcérés sur de faux chefs d’infraction. Les partisans de Khalifa Sall, qui ont osé protester, ont été tabassés et, pour certains, jetés en prison. Quelques femmes khalifistes ont occupé l’avenue menant à la Présidence pour se faire entendre. Elles ont été arrêtées avant d’être libérées. Bamba Fall et huit autres socialistes proches de Khalifa Sall ont été arrêtés et mis en prison sous l’accusation d’avoir été les auteurs du saccage du siège du PS. Barthélémy Dias s’est retrouvé à Rebeuss après la condamnation de son leader. La permanence des Khalifistes a été gazée par les forces de l’ordre. Tout cela montre que Macky Sall emprisonne ses opposants et n’hésite pas à en faire de même avec leurs partisans. Depuis que le leader de Rewmi, Idrissa Seck, a rejoint avec armes et bagages le président de la République, la configuration politique nationale a changé.

De facto, Ousmane Sonko, arrivé 3e à la dernière présidentielle, devient le premier adversaire de Macky Sall. Ce dernier, qui a constaté la montée en puissance du leader de Pastef, a voulu saisir cette histoire de viol présumé pour se défaire du danger Sonko. Adji Sarr a été utilisée par des responsables de Bennoo Bokk Yaakaar pour mettre en branle l’exécution politique de l’inspecteur des Impôts radié. Mais ce dernier, sachant que la même guillotine qui a décapité impitoyablement Karim et Khalifa risquait de s’abattre sur lui, a très tôt fait d’appeler à la résistance. Et la manœuvre a payé depuis le premier jour où la gendarmerie a voulu l’entendre au niveau de la Section de recherches sans passer par la procédure légale de levée de son immunité parlementaire. Il s’en est suivi une traque des militants patriotes. Birame Soulèye Diop, Abasse Fall, leaders respectifs des Pastéfiens de Thiès et de Dakar, sont jetés en prison pour le délit de « menaces de diffusion d’images obscènes ».

De jeunes militants « patriotes » subissent le même sort carcéral. 17 femmes de Pastef sont arrêtées et gardées à vue pendant plusieurs jours avant d’être libérées. Guy Marius Sagna, Assane Diouf et Clédor Sène sans motif sérieux sont envoyés en prison. Des enseignants « patriotes » sont partout arrêtés et des méthodes qui rappellent celles de la Gestapo sont mises en branle contre des militants de ce parti mais aussi des activistes et des militants de la société civile. Dès lors, la voie était balisée pour mettre le Pastéfien en chef en prison. Fin politique, il a appelé à la résistance pour se défendre. Cet appel à la résistance, réitéré la veille de son rendez-vous avec le juge du 8e cabinet, a encore prospéré puisque le jour de son kidnapping sur la route de Mermoz, le peuple sénégalais, dans son entièreté, s’est fait entendre.

Une violence s’est métastasée

Comme un effet boule de neige, la violence s’est métastasée dans tout le pays. Des morts sont enregistrés dès le premier jour, les intérêts français attaqués, les maisons des hommes du pouvoir incendiés. Les télévisions Walf TV et Sen-TV ont quant à elles aussi subi la violence institutionnelle de Babacar Diagne tandis que la RFM et le Soleil subissaient la loi des manifestants. Certains membres du pouvoir ont fait vite d’évacuer leurs familles dans des endroits discrets. Malgré leur déploiement en masse, la police, la gendarmerie, les Tontons Mackytes (milice marron) et l’armée n’ont pas pu refréner les ardeurs des manifestants. Des brigades de gendarmerie, des commissariats de police, des palais de justice sont caillassés s’ils ne sont pas incendiés. Pendant trois jours, le pays est à feu, à sang et en larmes. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que le très puéril et irresponsable ministre de l’Intérieur rajoute une louche d’huile sur un feu déjà difficile à éteindre en menaçant ce qu’il appelle des « forces occultes », des « terroristes » et des « grands bandits » d’être à l’origine de toute cette violence populaire.

La sortie du ministre de l’Intérieur a exacerbé les colères et les rancœurs. Elle était d’autant plus inopportune qu’elle intervenait au moment où les morts du fait des forces de l’ordre augmentaient. Comme il fallait s’y attendre, le lendemain de sa sortie malheureuse, la tension est montée d’un cran. L’opposition et les forces citoyennes ont saisi la balle au bond pour se réorganiser et repartir à l’assaut du pouvoir. L’accalmie du week-end a heureusement poussé le pouvoir à reculer et à commencer les premières libérations des partisans de Sonko. Des libérations qui annonçaient celle de Sonko, intervenue le lendemain 8 mars, date symbolique dédiée à la femme. Cette libération de Sonko est finalement une victoire du peuple. Dans les affaires Karim Wade et Khalifa Sall, Macky n’avait eu cure des interventions des khalifes généraux de confréries et des personnes de bonne volonté.

La libération du leader du Pastef a donc été arrachée par le peuple au corps défendant du Prince. Sous la pression populaire, Macky a reculé. La marée humaine qui a accompagné Sonko chez lui quand le doyen des juges Samba Sall lui a notifié son contrôle judiciaire prouve à suffisance qu’en République, la force et la loi appartiennent au peuple. Pourtant, il y a un arrêté de Diome qui interdit tout rassemblement en cette période de pandémie. Pourquoi ne l’a-t-il pas brandi comme il l’a fait le premier jour de la convocation à l’issue de laquelle des pastéfiens ont été arrêtés et emprisonnés pour le même motif de rassemblement non autorisé ? C’est fort de cette déferlante populaire que Sonko s’impose aujourd’hui comme le seul leader de l’opposition. Un nouveau jour s’est levé et un nouvel ordre politique s’impose. Le ton menaçant et ferme, Sonko a fait savoir à Macky Sall que, désormais, ses partisans sont prêts à en découdre avec lui au cas où il lui chercherait noise. Il a compris que la politique est une affaire de rapport de forces.

Abdou Diouf n’a jamais cherché à éliminer Abdoulaye Wade

Abdou Diouf n’a jamais cherché à éliminer judiciairement son principal adversaire Abdoulaye Wade parce qu’il savait que le peuple ne l’accepterait jamais. Sonko prend une belle revanche sur celui qui l’a radié de la fonction publique et qui a failli le mettre en prison à l’issue d’un complot d’Etat. Aujourd’hui, c’est le leader de Pastef qui donne le tempo à l’opposition. Le roi est nu, il est dans une mauvaise posture. La peur a changé de camp. Macky Sall vient de se rendre compte que ses 58 % ajoutés aux 20 % de voix d’Idrissa Seck ne sont qu’un trompe-l’œil. Désormais, il devra prendre en compte la nouvelle configuration politique du Sénégal. La question du 3e mandat est réglée puisque, sur les pancartes et calicots des manifestants, apparaissait, en sus des doléances relatives à la libération de Sonko, l’aversion d’un 3e mandat. Macky n’a jamais su que les chars anti-émeutes, les camions lance-eau et les grenades offensives ne peuvent pas retenir une furie populaire.

La première armée de l’Afrique qu’est l’Egypte n’a pas tenu devant la détermination des populations de se défaire de Moubarak. Idem pour Ben Ali de la Tunisie tout comme Yaya Jammeh de Gambie. Macky a cru que les exemples de ses pairs de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, dont les armées tirent implacablement sur les populations, peuvent prospérer au Sénégal. Nos forces de sécurité et de défense sont très matures. La preuve, certaines d’entre elles ont fraternisé avec les manifestants après des moments de rudes échanges de pierre et de gaz lacrymogènes. Après cinq jours de violence intense, la paix s’installe à nouveau avec un nouvel ordre politique qui s’impose et un nouvel espoir qui germe chez ces jeunes qui ont arrosé fertilement de leur sang le champ de bataille. Que Sonko comprenne que ces revendications populaires transcendent sa personne et que demain, s’il lui arrive de prendre les rênes du pouvoir, les acclamations d’aujourd’hui se transformeront en huées et jets de pierres si les engagements sont trahis !

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