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OMAR BLONDIN DIOP, REVOLUTIONNAIRE LÂCHEMENT ASSASSINÉ PAR LE RÉGIME SENGHORIEN ?

Il avait été envoyé en prison en 1973, accusé de « terrorisme » et d’espionnage comme agent étranger. Il avait été condamné par un tribunal spécial à trois ans de prison pour le délit d’atteinte à la sûreté de l'État

Mohamed Bachir Diop  |   Publication 18/11/2021

Si un bon nombre de Sénégalais célèbrent généralement la date du 11 mai comme celle de l’anniversaire de la mort de Bob Marley, les hommes de gauche ce pays pensent plutôt célébrer Omar Diop Blondin. Certes, ils le célèbrent dans la sobriété mais ils n’en oublient pas moins que Blondin, mort le 11 mai 1973, est l’une des figures marquantes des luttes anticoloniales en Afrique et en Europe.

La mort d’Omar Diop Blondin dans l’ex-prison de Gorée est sujette à polémique. Si la version officielle dit qu’il s’est pendu dans sa cellule, la version populaire veut qu’il ait été lâchement assassiné par pendaison et qu’il y a eu un simulacre de suicide.

Omar Diop Blondin avait été envoyé en prison en 1973, accusé de « terrorisme » et d’espionnage comme agent étranger. Il avait été condamné par un tribunal spécial à trois ans de prison pour le délit d’atteinte à la sûreté de l'État.

Blondin était né le 18 septembre 1946 à Niamey au Niger où son père, médecin de son état, avait été muté. C’était l’époque de l’Afrique occidentale française (AOF) et les fonctionnaires pouvaient être brinqueballés d’un pays des colonies à l’autre. Le père Blondin, Ibrahima de son prénom, est lui-même présenté comme un Malien d’origine sénégalaise qui ne s’est installé à Dakar qu’après la rupture de la Fédération du Mali. Omar est donc né au Niger mais, très tôt, il a été envoyé en France où il devait poursuivre ses études secondaires. Il entre au lycée Louis-le-Grand à Paris et poursuit ses études universitaires comme Normalien à l'École normale supérieure de Saint-Cloud. Naturellement l’ambiance de l’époque, dans les années 1960 à 1968, était sulfureuse. Les étudiants étaient tous de tendance révolutionnaire et Omar se signalera par un engagement très fort dans la lutte contre l’ordre établi. Contestataire, il se fera remarquer en mai 68 lorsqu’il prend la parole à la Sorbonne et distille un discours qui appelle à la désobéissance civile et à la révolte populaire. La France s’embrase. Le Sénégal suit.

A Dakar, les syndicats s’opposent à des réformes senghoriennes et déclenchent une grève illimitée réprimée durement par les forces de l’ordre. Les mouvements révolutionnaires étaient au début et à la fin des manifestations violentes qui éclatent alors et qui se poursuivent sur plusieurs semaines. Les manifs s’étalent à Ziguinchor, Thiès et Saint-Louis et le pays est au bord de l’explosion.

En France, Omar Diop Blondin, qui s’était imposé comme l’un des dirigeants des contestations estudiantines aux côtés d’un certain Daniel Cohn-Bendit, est arrêté par la police et expulsé vers le Sénégal, pays dont il a la nationalité. Il était accusé d’avoir participé à l’occupation de l’ambassade du Sénégal à Paris le 31 mai 1968. Avec lui lors de cet événement spectaculaire, il y avait aussi Landing Savané, militant maoïste. Parmi ses amis, il y avait de très grands intellectuels français comme Alain Krivine.

Expulsé de France, Blondin rentre donc au pays et impulse le mouvement révolutionnaire qu’incarnaient alors les partis clandestins comme le PAI. Avec ses frères et quelques amis comme Alioune Sall dit Paloma, Sidy Diop Noiraud ou encore Joe Ouakam, ils organisent des réunions clandestines et préparent en secret des actions d’éclat. Il entreprend d’implanter son mouvement dans les régions de l’intérieur, plus particulièrement dans le bassin arachidier, en Casamance, à Saint-Louis et dans le Sénégal oriental.

En septembre 1971, Omar Diop Blondin retourne en France « comme boursier du Sénégal » et réintègre l’École normale supérieure de Saint-Cloud. Le président Senghor était intervenu « personnellement » et « avec insistance auprès du président de la République française (Georges Pompidou) », pour faire lever la mesure d’exclusion et d’expulsion qui le frappait. C’est son père qui était intervenu auprès du président Senghor qui avait reçu en audience le jeune Omar, brillant étudiant qui faisait honneur au pays. Même s’ils n’avaient pas les mêmes points de vue, Senghor et Blondin ont eu un entretien et le président souhaitait qu’il termine ses brillantes études et revienne servir son pays.

Blondin reviendra au cours de la même année car il entendait protester contre des travaux coûteux que l’Etat avait engagés pour recevoir avec faste le président français, Georges Pompidou, ami et condisciple de Senghor qui devait accomplir une visite officielle dans notre pays. Avec son groupe de révolutionnaires clandestins, ils organisent une attaque au cocktail Molotov le 15 janvier 1971 contre le cortège de Pompidou, incendient le Centre Culturel Français et le ministère des Travaux publics. Pourchassé par la police, Omar Diop Blondin se réfugie au Mali. Senghor exige alors du président malien de l’arrêter et de l’extrader vers le Sénégal, ce qui fut fait.

Son procès a été évacué en vitesse et il est envoyé au bagne de Gorée. C’est là qu’il trouvera la mort le 11 mai 1973. Selon la version officielle, il se serait suicidé. Mais un de ses frères, Mohamed, qui était emprisonné en même temps que lui à Gorée réfutera la thèse du suicide. Son père portera plainte contre les autorités pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort » et « non-assistance à personne en danger ».

Deux gardiens de prison, dont le célèbre Néré Birame Faye, ont été accusés d’avoir été ses tortionnaires sur ordre du ministre de l’Intérieur d’alors, Jean Collin. Son frère, Mohamed, a soutenu que la veille de sa mort, Omar avait reçu la visite de Jean Collin et, face à son intransigeance, Collin avait demandé aux gardiens de lui « faire sa fête ». Son autre frère, Dialo Diop, arrêté en même temps qu’eux était, lui, incarcéré à la prison pour mineurs du Fort B. Tous ses deux frères soutiendront qu’il a été assassiné. Lors du procès intenté contre l’Etat par le père Blondin, la thèse du suicide et les résultats de l’autopsie menée par le professeur Quénum sont battus en brèche par la défense. Une pendaison improbable selon son père et tous ceux qui connaissaient la détermination du militant révolutionnaire qui n’aurait pas offert une si belle occasion au président Senghor de poursuivre sa politique pro-française.

A l’occasion d’un forum de témoignages sur ‘’Omar Blondin Diop : 40 ans après’’, organisé le 10 mai 2013 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Dr Dialo Diop, devenu un éminent homme politique et frère cadet du défunt, avait soutenu que la version officielle servie par les autorités gouvernementales sénégalaises ne correspondait pas à la vérité : « Ce n’est pas exactement la vérité. Blondin Diop ne s’est jamais suicidé. Nous croyons fortement à la thèse de l’assassinat. Toute mort en détention doit être considérée comme un crime jusqu’à la preuve du contraire » avait-il soutenu.

Quant à Amath Dansokho, ancien ministre d’Etat, son témoignage avait été péremptoire : « C’est tellement clair comme de l’eau de roche dans ma tête : Omar Blondin Diop a été assassiné. Il a été tué parce que les autorités de l’époque étaient convaincues que, par son intelligence, il pouvait faire partir le système ».

Quoi qu’il en soit, l’histoire retiendra le nom de ce militant intransigeant et les jeunes générations se souviendront de Omar Diop Blondin comme l’un des dignes fils du Sénégal qui avait tenté de faire bouger l’inamovible.

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