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Par l'éditorialiste de SenePlus, Serigne Saliou Guèye

VIOLENCE D’ÉTAT, TERREUR DU PEUPLE

Le peuple sénégalais a longtemps souffert de la violence institutionnelle de l’Etat parrainée par le président. Dans une République, l’inconduite des gouvernants conduit à l’incivisme des masses

Serigne Saliou Guèye  |   Publication 17/03/2021

Le Sénégal a vécu du 4 au 8 mars passé des affrontements d’une rare intensité entre les populations et les forces de l’ordre. Partie de Dakar et de Ziguinchor, la violence s’est très vite métastasée dans tout le pays.

A l’origine, la convocation d’Ousmane Sonko par le juge du 8e cabinet Mamadou Seck relativement à la plainte pour « viols » et « menaces » déposée par la jeune masseuse Adji Sarr contre le leader de Pastef. Mais en réalité, les manifestations violentes avaient commencé dès le lundi 8 février, date à laquelle l’opposant avait été à la Section de recherches de la gendarmerie pour audition dans le cadre de cette affaire. Refus de Sonko de déférer à cette convocation pour non-respect de la procédure de levée préalable de son immunité parlementaire.

Le dimanche 7 février au soir, veille de son rendez-vous supposé avec les pandores, il s’est adressé à ses partisans pour leur demander de « résister » au cas où la gendarmerie voudraient l’emmener de force. Une déclaration qui a galvanisé ses troupes qui, tôt le lendemain, sont allées servir de bouclier à leur leader. La présence simultanée des forces de l’ordre et des militants de Pastef à la Cité Keur Gorgui où habite Ousmane Sonko a attisé le feu qui couvait sous la cendre. Et il a fallu une petite provocation d’un élément des forces de l’ordre pour que les protagonistes s’affrontent. Ce jourlà, des véhicules ont été brûlés, des magasins saccagés, des stations services attaquées.

Policiers et gendarmes d’un côté, partisans de militants de Pastef de l’autre, se sont violemment affrontés. Finalement, le procureur de la République a fini par reculer en entamant la procédure normale de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Mais durant tout le temps où la procédure suivait son cours au niveau de l’Assemblée nationale, l’opposant était comme en résidence surveillée, les forces de l’ordre ayant quadrillé tout son quartier sans compter l’installation d’un dispositif sophistiqué de surveillance et d’espionnage. Des espions qui ont d’ailleurs été pris à partie une fois par la garde rapprochée de Sonko. L’accès au domicile du leader Pastef était rigoureusement surveillé et filtré.

Ainsi, 17 femmes membres de ce parti ont été appréhendées au moment où, scandant des slogans, elles se dirigeaient vers le domicile de leur leader. Gardées à vue dans des conditions insupportables, elles feront l’objet de retours de parquet incessants pendant cinq jours.

Au même moment, d’autres militants du Pastef et de la société civile accusés d’avoir menacé de divulguer des images indécentes de personnalités du régime ou d’avoir appelé à l’insurrection ont été interpelés et placés sous mandat de dépôt. Il s’agit de Birame Soulèye Diop, Abasse Fall, Guy Marius Sagna, Assane Diouf, Clédor Sène.

Dans cette affaire, le ministre de l’Intérieur, le préfet de Dakar, la police et la gendarmerie de collusion avec le ministre de la Justice, le Parquet et les juges d’instruction ont été les principaux boutefeux. D’ailleurs, le préfet de Dakar et le ministre de l’Intérieur ont mis le feu aux poudres. Le préfet a outrepassé ses prérogatives pour demander aux agents du GIGN de charger la presse pendant que le convoi de Sonko était bloqué pour un problème d’itinéraire.

En bloquant Sonko pour compromettre sa rencontre avec le juge du 8e cabinet, Alioune Badara Samb et Diome allaient plonger le pays dans une violence inouïe. L’arrestation de Sonko, retransmise en direct par les télévisions et les réseaux sociaux, a provoqué un déferlement de violence jamais connue dans ce pays.

Partout à travers le pays il y a eu des soulèvements. Rien que le premier jour, il y a eu trois morts. Des symboles de l’Etat ont été attaqués, des brigades de gendarmerie et des commissariats de police incendiés. Même la caserne Samba Diéry Diallo, où Sonko était gardé à vue, a subi les assauts des manifestants. Les biens mobiliers et immobiliers des gens du pouvoir sont lapidés s’ils ne sont pas incendiés. La violence institutionnelle venait d’avoir comme répondant la violence physique du peuple. Ce peuple doux comme un agneau venait d’enfiler la peau d’un loup dévorant tout sur sa route.

La carotte et le bâton…

Pendant longtemps, le peuple sénégalais a souffert de la violence institutionnelle de l’Etat sénégalais parrainée par le président de la République. Ce dernier a toujours tenu à l’endroit de ses militants et de ses opposants un discours violent empreint d’une arrogance sans commune mesure.

Dans son parti, tel un potentat, personne ne s’oppose à ses idées. Il limoge toute personne qui se prononce en défaveur du 3e mandat. Tous les acquis démocratiques, il les foule au pied. Lorsque l’opposition a demandé que les élections soient dirigées par une autorité indépendante, il a simplement imposé son ministre de l’Intérieur. Et d’ailleurs, au cours d’une entrevue avec la presse le 31 décembre dernier, il a avec toute impudence dit que jamais il ne va confier les élections à une autorité indépendante sous son magistère.

Pourtant, c’était son combat sous le règne de Wade. Tout son discours secrète la violence. Déjà au début de l’alternance, son désir de réduire l’opposition à sa plus simple expression révélait la violence psychique avec laquelle le Président de tous les Sénégalais entendait asseoir ses rapports avec les leaders de l’opposition. Avec lui, c’est la carotte ou le bâton. Ceux qui ont accepté la carotte sont pouponnés, promus et protégés de toutes poursuites judiciaires. Et ceux qui la refusent sont passés à la guillotine judiciaire. Ses opposants les plus coriaces sont mis au gnouf sans autre forme de procès. Avec sa cinquième colonne que constituent les pouvoir législatif et judiciaire, le chef de l’Etat élimine tous ses adversaires. Le surnom de « niangal » qui lui est donné n’est pas fortuit, il traduit bien les pulsions et impulsions nerveuses de Macky Sall.

Au niveau politique, seules ses décisions font loi. Lors de la réforme de l’Acte III de la Décentralisation qui concerne l’avenir des collectivités territoriales, aucune proposition, aucun amendement des opposants n’a été pris en compte. Au contraire, il s’est évertué à dépouiller la mairie de Dakar aux mains de celui qui était alors son principal adversaire de toutes ses prérogatives.

A l’Assemblée nationale, le 29 juin 2015, une loi augmentant le nombre de députés requis pour constituer un groupe parlementaire a été adoptée. Le nombre minimum de députés requis pour constituer un groupe parlementaire passe de 10 à 15, soit un quota près de quatre fois supérieur à ce qu’il est en France ! Tout cela pour empêcher la constitution d’un autre groupe parlementaire composé essentiellement des non-inscrits et de certains démissionnaires de Bennoo Bokk Yaakaar. Quand il s’est agi de créer des postes de députés de la diaspora, Macky en a imposé 15 contre la volonté de l’opposition qui demandait que ces 15 supplémentaires soit inclus parmi les 150 déjà existants. Ce pour éviter des charges financières supplémentaires inopportunes.

Pour le parrainage, Macky a procédé de la même façon. Toujours l’argumentaire de la force finit par anéantir la force de l’argumentaire. D’ailleurs, lors du vote de cette loi de filtrage le 19 avril 2018, il avait sorti ses chars anti-émeutes, ses camions lance-eau, ses flics casqués, gantés et bottés prêts à en découdre avec tout opposant qui oserait se rendre aux abords de la place Soweto où les députés de sa Majesté étaient en train d’assassiner la démocratie. Les quelques velléités de manifestations ont vite été réprimées et quelques leaders arrêtés et gardés à vue jusqu’au lendemain à l’aube.

Les élections législatives de juillet 2017 se sont déroulées dans la plus grande opacité. Les cartes d’électeurs n’ont pas été distribuées selon les règles du code électoral et, in fine, plusieurs électeurs, surtout les primo-votants, n’avaient pas reçu leurs cartes. Des cartes frauduleuses ont été imprimées et distribuées aux militants de Bennoo. A Touba, où le PDS est majoritaire, les élections ont été sabotées. Plusieurs cartes d’électeurs ont été égarées. Les élections ont été volées à Dakar notamment aux Parcelles assainies où un nombre impressionnant d’électeurs a été transféré pour faire basculer ce fief de Taxawu Dakar dans l’escarcelle de Bennoo. Ce je-m’en-foutisme institutionnalisé est synonyme d’une violence d’Etat exercée sans aménités sur tous ceux qui ne sont pas du même bord politique que Macky Sall. Combien de fois vu de pauvres « goorgoorlus » ont vu leurs maisons acquises au prix de plusieurs années de sacrifices et de privations être démolies en un tournemain par la Descos ?

Hélas, les pauvres victimes n’ont aucun moyen pour rentrer dans leurs fonds ou pour trainer en justice les démolisseurs de la Descos. Aujourd’hui ce qui se passe avec les vaccins est un vrai scandale d’Etat. Les ministres, les députés, les directeurs généraux, certains gros bonnets de l’armée, de la police et de la gendarmerie, en plus de leurs épouses, ont été les premiers servis au détriment des nécessiteux. La Première dame s’est même fait le plaisir de rameuter toutes ses amies pour les faire profiter des premiers vaccins achetés en Chine. Aujourd’hui, c’est le si controversé vaccin AstraZeneca qui est laissé aux populations sans autre solution.

Dans une République, l’inconduite des gouvernants conduit à l’incivisme des masses. Et c’est ce qui fait que quand la mèche de la violence est allumée, elle consume tout sur son passage. Les cinq jours infernaux de violence n’ont été qu’une réponse adéquate à cette violence quotidienne institutionnelle que l’Etat exerce sur les pauvres citoyens. C’est pourquoi, il serait même restrictif voire réducteur de vouloir circonscrire ces jours de révolte à la seule libération de Sonko.

Désormais, les autorités doivent savoir que diriger un pays n’est pas synonyme de liberté de faire tout ce que l’on veut. Il arrive un moment où les forces de défense et de sécurité ne peuvent contenir la houle populaire dévastatrice. Et c’est ce qui est arrivé pendant ces cinq jours de violence inouïe.

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