ABDOULAYE DIACK, LE BARON SOCIALISTE DU SALOUM
Maire de la commune de Kaolack entre 1990 et 1996, il a marqué de son empreinte la capitale régionale. Plus que la durée de son magistère (6 ans), c’est le personnage qui fascinait

Maire de la commune de Kaolack entre 1990 et 1996, Abdoulaye Diack a marqué de son empreinte la capitale régionale. Plus que la durée de son magistère (6 ans), c’est le personnage qui fascinait. Son rôle central dans le régime socialiste sous Abdou Diouf le classait, à l’époque, parmi les barons du parti.
Entre Abdoulaye Diack, tout puissant apparatchik du régime socialiste sous Abdou Diouf, et la ville de Kaolack, c’est l’histoire d’une symphonie inachevée. Homme fort de la capitale régionale, l’ancien secrétaire d’État à l’information sous le magistère de Senghor a retrouvé sa ville natale après un exil doré en France de plus de 20 ans. Ce retour en force lui a permis de conquérir le Conseil municipal de Kaolack. Le reste appartient à la postérité. « De 1990 à 2000, Abdoulaye Diack a été le secrétaire général de l’union régionale du Parti socialiste, maire de la capitale jusqu’en 1996 où, réélu, il laisse le poste à Me Ibrahima Bèye pour celui de président du Conseil régional nouvellement mis en place. Il sera questeur à l’Assemblée nationale pendant deux législatures (…) », rappelle Diockel Gadiaga, à l’époque secrétaire politique de la coordination communale de Kaolack. Laye Diack, comme l’appellent familièrement les Kaolackois, a été porté à la tête de la mairie dans un contexte de renouvellement du personnel politique au sein de l’ex-parti au pouvoir.
Après le long règne d’Amadou Cissé Dia, ancien président de l’Assemblée nationale, Babacar Ba, l’argentier de Senghor, son avènement dans le sillage du Président Abdou Diouf marque une ère nouvelle dans les collectivités locales et dans les institutions. À preuve, il succède à Diène Bakar Guèye, un neveu du président poète. « À l’époque, c’était une opération de rajeunissement des cadres politiques pour faire place à des jeunes désireux d’apporter un souffle nouveau au Ps dans un contexte d’ouverture démocratique voulu par le Président Abdou Diouf. Cette époque marque aussi la fin du parachutage depuis les instances supérieures du parti. Abdoulaye Diack a su parfaitement incarner cette dynamique politique », analyse Diockel Gadiaga.
Son magistère à la tête du Conseil municipal sera marqué par d’importants travaux de voirie avec la réalisation de la rue Mérignac en collaboration avec la mairie de Bordeaux en Gironde (France), le lotissement du quartier de Khoudam est aussi à mettre à son actif. Au plan culturel, il est l’initiateur des convergences culturelles présidées à Kaolack par Abdou Diouf. Le réseau sanitaire sera substantiellement renforcé avec la construction de cinq nouveaux postes de santé. Ces acquis lui ont valu une réélection sur un plateau lors des élections locales de 1996.
Seulement, il décide de ne plus retourner à la salle de délibération Ibrahima Seydou Ndao, préférant le maroquin de président du Conseil régional institué par la deuxième réforme territoriale. Il cumulera cette fonction avec celle de premier questeur de l’Assemblée nationale. En 1999, il va monter en puissance en occupant la présidence du Sénat. Il ne survivra pas à la chute du régime socialiste en 2000 malgré son ralliement au Pds. Abdoulaye Diack a quitté ce bas monde le 11 décembre 2009, laissant l’image d’un homme entièrement engagé pour sa ville natale et d’une générosité légendaire.