«AU SENEGAL, NOUS AVONS LE TEMPS DE JOUER AUX PYROMANES AVEC LA DEMOCRATIE»
En tournée chez les familles religieuses, Khoureychi Thiam s’est entretenu avec elles sur un certain nombre de dangers qui guettent le Sénégal, notamment la Covid19, le réveil de la rébellion casamançaise et la menace djihadiste entre autres.

En tournée chez les familles religieuses, Khoureychi Thiam s’est entretenu avec elles sur un certain nombre de dangers qui guettent le Sénégal, notamment la Covid19, le réveil de la rébellion casamançaise et la menace djihadiste entre autres. Et dans ce contexte, l’ancien ministre sous le régime de Wade trouve surprenant que les Sénégalais aient le temps de jouer aux pyromanes avec la démocratie.
« Fou qui fait le délicat », disait Louis Aragon dans son poème La Rose et le Réséda où il appelait les Français à la résistance face au régime nazi. C’est un peu le sens du message de l’ancien ministre sous le régime de Wade, qui était en tournée chez les familles religieuses.
Alors que la polémique Ousmane Sonko-Adji Sarr a réussi finalement à éclipser toutes les autres questions ces derniers jours, Khoureychi Thiam a pris son bâton de pèlerin pour rappeler aux Sénégalais et en particulier aux autorités les menaces qui guettent le pays. « A l’heure où le monde entier fait face à un ennemi commun, la Covid 19, au Sénégal, nous avons le temps de jouer aux pyromanes avec la démocratie et la paix au pays d’El Hadj Oumar Foutiyou Tall, de Cheikh Ahmadou Bamba, d’El hadji Malick Sy, de Limamoulaye, de Cheikhna Cheikh Saad Bouh, de Baye Niass, du Cardinal Yacinthe Thiandoum, du Cardinal Théodore Adrien Sarr, de Lat Dior, d’Alboury Ndiaye et d’Aline Sitoe Diatta », s’inquiète l’ancien ministre libéral et allié de Macky Sall.
Par ailleurs, il ajoute qu’aujourd’hui, au lieu d’être sur un combat consensuel contre le virus, nous sommes dispersés sur d’autres batailles, à l’heure où rien ne semble arrêter la propagation du coronavirus et au moment où le nombre de décès observés dans nos quartiers inquiète plus que les chiffres annoncés.
Dans cette même optique, l’ancien ministre a appelé les Sénégalais à se mobiliser contre la menace des variants britanniques, sud-africains et brésiliens du Coronavirus. « Comme si cela ne suffisait pas, nous sommes confrontés aux menaces terroristes, à l’augmentation de la fièvre jaune, à la confirmation de la présence du virus Ebola, au réveil de la rébellion en Casamance qui souligne un pari hasardeux sur le pourrissement de cette lutte longtemps au point mort et qui se réveille au son des patriotes, à un sentiment anti colon du fait de l’accaparement de nos ressources par des étrangers, à une révolte grandissante de jeunes en chômage, à des pères de famille désorientés du fait de la rareté de la dépense quotidienne. Ce cocktail paraît de plus en plus explosif », se désole Khoureychi Thiam qui se dit convaincu que ce n’est ni avec les armes, ni les agressions contre les personnes et leurs biens, les complots ou les pièges que la paix se construit.
Enfin, monsieur Thiam a lancé un appel patriotique et humaniste aux jeunes et aux Forces Armées pour l’abstention de l’usage de la force afin de préserver la paix au Sénégal, notre pays, notre seul refuge sur terre. Nous ne pouvons pas brûler notre pirogue, faisant allusion au Sunugaal, car nous n’avons nulle part où aller. « Nous nous condamnons s’il n’y a pas de sursaut. Retrouvons notre sérénité et notre dignité de citoyen. Nous sollicitons nos khalifes, nos guides religieux, chaque sénégalais, pour une union de prières pour que Dieu bénisse le Sénégal, notre patrie commune », invite l’ancien ministre libéral.