CE SONT CEUX QUI ONT TUÉ QUI ONT VOTÉ LA LOI DE MARS 2024
Lors d’une visite de courtoisie rendue ce week-end à Massamba Diop, président du mouvement MASLA, le ministre Birame Soulèye Diop s’est prononcé sur les questions de l’heure, notamment la gestion des affaires publiques, la loi interprétative de l’amnistie

Lors d’une visite de courtoisie rendue ce week-end à Massamba Diop Président du mouvement MASLA, le Ministre Birame Soulèye Diop s’est prononcé sur les questions de l’heure, notamment la gestion des affaires publiques, la loi interprétative de l’amnistie. Sur ce sujet, il a indiqué que le PASTEF a rejeté dès le départ cette loi, pour la simple raison que le champ d’application n’était pas clair, concernant surtout les auteurs de crimes, de tortures. et au finish, d’après lui, «ce sont ceux qui ont tué qui ont voté la loi de mars 2024».
Se prononçant ce week-end à Thiès sur l’actualité brûlante, le Ministre Birame Soulèye Diop n’a pas été tendre avec le régime du Président Macky Sall. Selon lui, tout le monde sait ce qui s'est passé au Sénégal pendant la période visée par la loi d’amnistie, sous la signature du pouvoir du Président Macky Sall. Le seuil critique était tel, à son avis, que les sénégalais n'osaient même plus se parler au téléphone, y compris les chefs religieux. Il en déduit que c’est donc un Etat, dont le devoir absolu est d'assurer la sécurité des Sénégalais, qui les menaçait à tel point que personne n'avait plus confiance en son prochain et les liens téléphoniques se faisaient via WhatsApp et Telegram, pour échapper à la machine de répression aveugle et gratuite du régime du Président Macky Sall. En ce qui concerne la loi d'amnistie de mars 2024, il souligne: «à défaut d'être bien renseignés sur son champ d'application, nous l'avons dès le départ rejetée, malgré nos 2 000 militants qui croupissaient dans les prisons et dont beaucoup n'avaient absolument rien fait. Il fallait donc qu'ils nous disent clairement si les auteurs de crimes, de tortures, seraient couverts par cette loi». Selon lui, Aïssata Tall Sall qui défendait le projet devant l’Assemblée Nationale avait clairement indiqué que la torture ne faisait pas partie du champ d'application, mais sans en exclure les auteurs de crimes.
D’après lui, PASTEF était prêt à voter pour, mais à condition qu'il soit clairement établi que les auteurs de crimes, de torture, ne soient pas concernés. Mais il se désole du fait que cette loi visait à effacer définitivement, tout ce qui s'était passé durant cette période. Et c'est ce qui justifie à ses yeux le refus de PASTEF, opposition d'alors, de voter, d'autant plus que plus de 80 personnes ont été tuées et il est d'une nécessité urgente d'identifier les auteurs et de rendre justice aux victimes. «Finalement, aucun député de PASTEF n'avait voté cette loi. Ce sont ceux qui ont tué qui l'ont voté pour se protéger», a-til précisé. Si la loi était abrogée, personne ne pouvait plus être poursuivie dans le cadre de cette affaire d'où, à l'en croire, cette initiative d'interprétation, pour permettre que justice soit faite. Et désormais, cette question est réglée après le vote, etil souligne que tous ceux qui ont tué, torturé, seront poursuivis, quelle que soit leur bord politique, leur identité, etc. En ce qui le concerne personnellement, il déclare : «je circule actuellement avec deux libertés provisoires (LP), suite à des emprisonnements pour des raisons fallacieuses, et je veux être jugé pour que tout soit clair».
Sur cette question de l'amnistie, il s'est également braqué contre Thierno Alassane Sall, l'un des plus grands pourfendeurs de l'interprétation de la loi. C'est pour dire qu'il n'avait même pas daigné présenter ses condoléances aux familles, qu'il fait semblant aujourd'hui de défendre. «C'est parce qu'il a adopté la posture d'une personne fumiste», a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'une journée de prières avait été organisée à Bignona, à la mémoire des disparus, mais c'est Macky Sall et son gouvernement qui avaient demandé aux familles de ne pas y aller. Birame Soulèye Diop a par ailleurs dressé un tableau sombre de la situation économique du pays, suite à l'état des lieux fait dans le cadre du code de transparence dans la gestion des affaires publiques.
Selon lui, cette situation était prévisible, concernant notamment la falsification des chiffres, car déjà en 2018, Ousmane Sonko avait déposé une plainte auprès du Fonds Monétaire International (FMI), estimant que les chiffres donnés à l'époque par le gouvernement étaientfaux. Ce qui, d'après lui, vient d'être confirmé par les chiffres de la Cour des Comptes. Il ajoute que ces chiffres laissent apparaître une dette de 18 000 milliards entre 2019 et 2024. Et quand le Président Diomaye mettait en place un programme de redressement économique de 18 000 milliards de Fcfa sur 5 ans, soit le même montant, cette dette n'était pas encore connue. Malgré cette situation difficile et inconfortable, il renchérit que le président de la République est parvenu à éponger la dette laissée par le Président Macky Sall pour le monde rural sur 4 ans, et il ne reste maintenant que celle de 2025. Il raconte également que des gens qui avaient gagné des marchés de construction d'écoles avaient surfacturé les coûts ; et pris la main dans le sac, ils ont reconnu un surplus de 30 milliards de Fcfa et accepté d'augmenter le nombre d'écoles.
A l'hôpital le Dantec, il révèle qu'une réduction du nombre de lits a été découverte et tous les correctifs nécessaires ont été faits. Sur le plan de l'énergie, il a soufflé que des opérateurs ont signé des conventions de vente d'électricité à la Senelec à 42 Fcfa le kWh/h. Mais devant le refus des autorités, ils ont accepté le prix de 32 Fcfa le kWh/h, ce qui s'est traduit par une économie de 92 milliards sur la durée du projet. Pour toutes ces raisons, il indique que les interrogations suspectes autour de l'avenir du pays sous le magistère du Président Bassirou Diomaye Faye sont distillées par des gens de très mauvaise foi.
Le Ministre Birame Soulèye a tenu ces propos à l’occasion de la visite de courtoisie rendue Massamba Diop, Président du Mouvement pour l’Action Sociale, la Liberté et l’Alternance (MASLA), figure montante de la vie politique à Thiès et un des plus lourds alliés de la coalition PASTEF, dans la zone Nord.