CONTRE LA CULTURE DE LA TERREUR
Dans un pays où la parole des femmes est souvent réprimée, l'agression de Maimouna Ndour Faye constitue un affront à tous ceux qui croient en la dignité humaine et en la liberté d'expression, s'indignent les organisations Sursaut Citoyen et Demain Sénégal

SenePlus publie ci-dessous, la déclaration conjointe des organisations Sursaut Citoyen et Demain Sénégal condamnant l'agression ce vendredi 1er mars 2024, de Maimouna Ndour Faye, journaliste à 7TV.
"En ce début de mois dédié à la femme, notre indignation atteint son paroxysme suite à l'agression barbare de Maimouna Ndour Faye. Journaliste, entrepreneure, et cheffe de chaîne de télévision, elle défend légitimement ses convictions et opinions, qu'elles soient approuvées ou non. Son agression s'inscrit dans un contexte politique marqué par des restrictions des libertés civiques, où la violence est devenue monnaie courante et l'impunité prédominante.
Dans un pays où la parole des femmes est souvent réprimée, cette agression constitue un affront à tous ceux qui croient en la dignité humaine et en la liberté d'expression. Cette attaque ne cible pas seulement un individu mais cherche à réduire au silence toute une communauté.
Nous dénonçons fermement cet acte odieux et tenons à souligner que, face aux multiples fléaux qui affligent notre pays, les femmes demeurent toujours les premières et les principales victimes. Il est impératif de proclamer que cette situation doit changer sans délai, dès aujourd'hui, et cela doit être une priorité absolue pour la prochaine administration issue de l’élection présidentielle.
Il est intolérable que, dans notre quête de développement, les femmes, qui représentent la moitié de notre potentiel humain, continuent d'être les premières victimes des maux qui rongent notre pays. La violence, l'inégalité, et l'exclusion dont elles souffrent ne sont pas seulement des atteintes à leurs droits fondamentaux ; elles constituent également un frein majeur à notre progrès commun.
Il est particulièrement révoltant que, dans ce climat délétère de violence politique, le chef de l'État en exercice, dont le mandat s'achève le 2 avril 2024, envisage cyniquement de promulguer une loi d'amnistie en fin de mandat. Cette loi offrirait de facto une impunité totale aux auteurs de ces actes ignobles.
Cette tentative de blanchiment des coupables transmet un message alarmant : la violence peut être exercée sans conséquences, et les voix dissidentes seront étouffées dans un silence complice.
À l'aube de la Journée internationale des droits des femmes, il est impératif de se mobiliser avec force et détermination contre cette culture de l'impunité et de la violence.
Nous exigeons que justice soit rendue pour Maimouna Ndour Faye, pour Absa Hanne, pour toutes les femmes ayant récemment été victimes de violences policières et d'arrestations arbitraires, ainsi que pour toutes les autres victimes muselées par la terreur.
Nous ne resterons pas silencieux face à cette injustice flagrante. Nous persisterons dans notre combat pour un Sénégal où la liberté d'expression est garantie, où les femmes sont protégées, et où la démocratie est une réalité pour tous et toutes."