VIDEO DES «FOUTANKES» MANIFESTENT LEUR COLERE A DAKAR
Pendant qu’une partie de la population de Matam déroulait le tapis rouge à Farba Ngom, Me Malick Sall et Cie, des jeunes issus de cette localité ont improvisé une marche à Dakar pour dénoncer cette manifestation politique
Dans le but de fustiger le meeting organisé hier dans la région de Matam par les responsables du parti présidentiel, l’Alliance Pour la République, des jeunes ressortissants du Fouta se sont, après l’avortement de leur marche, exprimés devant la presse pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’opération de propagation de la pandémie de Covid-19.
Pendant qu’une partie de la population de Matam déroulait le tapis rouge à Farba Ngom, Me Malick Sall et Cie, des jeunes issus de cette localité ont improvisé une marche à Dakar pour dénoncer cette manifestation politique qu’ils trouvent malsaine au moment où la pandémie de Covid-19 continue de faire des ravages au Sénégal.
Ainsi, ces jeunes dont des étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop se sont donné rendez-vous, dès le début de la journée, à la place de l’Obélisque pour organiser une marche. Finalement, ils n’ont pu scander en langue pulaar le slogan «Miin Tampi, ndlr : nous sommes fatigués» comme l’ont crié depuis Ourossogui des manifestants pour s’opposer à ce meeting politique. D’ailleurs, à peine après avoir terminé de s’adresser en français à la presse, la police les a interpellés avant de leur intimer l’ordre de quitter les lieux.
En effet, selon leur porte-parole du jour, Abdourahmane Ndiaye, ce méga meeting organisé par les responsables du pouvoir en place est inacceptable en cette période. «Dans ce contexte de Covid-19 où le Fouta manque de tout sur le plan médical, avec un pauvre plateau médical. Aujourd’hui, ils se permettent de se retrouver là-bas tandis que récemment, la localité avait enregistré des cas de Covid-19.
Et pendant ce temps, aucun des hôpitaux du Fouta ne dispose de matériels pour prendre en charge normalement les malades, notamment les cas graves. L’argent mobilisé pour cette activité politique aurait pu servir à relever le plateau médical de la région de Matam en appuyant les hôpitaux de Matam et Ourossogui», ont dénoncé les jeunes «Foutanké» devant la presse qui ajoutent que ce rassemblement des autorités politiques de l’Apr n’est rien d’autre qu’une opération de propagation de la maladie dans la région dont les seuls qui vont en pâtir sont les habitants qui n’ont pas de moyens pour se soigner. «Le Fouta est une partie intégrante du Sénégal. C’est pourquoi nous n’acceptons pas que pour des considérations politiques, le Fouta soit stigmatisé et ethnicisé. Il n’est le titre foncier d’aucune autorité politique», se font-ils entendre.
D’ailleurs, déclarent ces jeunes du Fouta, depuis l’apparition de la Covid-19, nombre d’acteurs politiques se sont illustrés en appuyant leurs localités soit en denrées alimentaires, soit en matériels de protection. Mais au Fouta, se désolent Abdourahmane Ndiaye et Cie, les acteurs politiques ont préféré rester sans rien faire. La population a été laissée à elle-même.