DIASS, LES LAMPADAIRES DE LA DISCORDE
Diass, malgré sa proximité avec d’infrastructures d’envergure comme l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et aussi avec des unités industrielles comme Kirène entre autres, est confrontée à un problème d’éclairage public latent

La tension politique est à son comble dans la commune de Diass. Alors que la campagne électorale n’est pas encore lancée, deux coalitions en lice pour briguer la mairie polluent le climat social et s’échangent des propos aigres-doux. À l’origine de cette atmosphère délétère, des lampadaires acquis par Djiby Ciss, le leader de la coalition Tawfeex, qui a commencé à les installer sans l’autorisation du maire Cheikh Tidiane Diouf par ailleurs tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY).
Il faut dire que la commune de Diass, malgré sa proximité avec d’infrastructures d’envergure comme l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et aussi avec des unités industrielles comme Kirène entre autres, est confrontée à un problème d’éclairage public latent. Dès le crépuscule, Diass est, en effet, plongée dans les ténèbres.
Candidat de la coalition Tawfeex, Djiby Ciss, le fils du défunt maire Alioune Samba Ciss, a voulu profiter de la situation pour faire du populisme en cette veillée d’armes pré-électorale. Même si son initiative est noble. Ainsi le dimanche 21 novembre 2021, en réunion publique, à Packy, Djiby Ciss, ignorant manifestement comment fonctionne une institution municipale, a informé ses partisans de l’acquisition de 600 lampadaires dont 200 déjà disponibles auprès de partenaires. Le lendemain, Djiby Ciss et ses hommes ont commencé à installer des lampadaires sur les poteaux électriques publics défectueux. Une initiative qui n’a pas eu l’heur de plaire au maire Cheikh Tidiane Diouf, d’autant plus que le généreux donateur n’a pas eu l’élégance encore moins l’intelligence d’y mettre les formes afin que les services concernés accordent leurs violons relativement aux coûts que devraient engendrer de telles installations pour la commune. Informée de cette initiative solitaire, la Senelec a immédiatement arrêté le processus.
Selon Djiby Ciss et ses partisans, il ne fait l’ombre d’aucun doute que le maire Cheikh Tidiane Diouf est à l’origine de l’arrêt des travaux d’installation de lampadaires. «Nous disons sans détours que, toute honte bue, à défaut de s’inscrire dans la philosophie de l’équité territoriale cultivée par le chef de l’Etat et son gouvernement et aussi dans la dynamique de démocratisation de l’accès à l’électricité tant chantée dans notre pays, au moment où on parle d’un accès universel à l’électricité, ces autorités de la Senelec devraient s’abstenir, quelles que soient les raisons invoquées, de bloquer une action citoyenne aussi salutaire !», fulmine le directoire du groupe Solution (présidé par Djiby Ciss) dans sa page Facebook.
En colère contre les autorités municipales
Ne décolérant pas à l’endroit des autorités municipales, le directoire de Solution écrit : «Après avoir fait face à la presse, nous venons de constater que monsieur le Maire Cheikh Tidiane Diouf a dit qu’il n’était mêlé ni de près ni de loin à cette intervention de Senelec ! Nous prenons acte des déclarations du maire que nous avons tous entendues ! Mais nous le jugerons sur les faits ! Qu’est ce à dire ! ? Simplement que, Senelec étant une société nationale à vocation commerciale et comme le règlement de la facture de l’éclairage public est du ressort exclusif de la mairie, eh bien nous attendons du maire qu’il entre immédiatement en contact avec les autorités de Senelec pour endosser le projet et donner les garanties nécessaires pour que ces lampes destinées à améliorer la qualité de vie de L’ENSEMBLE des 17 villages de la commune soient montées partout où de besoin !» Et de poursuivre : «Dans le cas contraire, personne ne nous fera avaler des couleuvres ! Nous aurons alors considéré que le coup de poignard donné aux populations de Batadji à propos du projet nourri, démarché et obtenu gratuitement sans frais ! auprès des autorités de Ofor pour le branchement avec toutes les commodités - pompes solaires pour augmenter le débit, robinets dans toutes les maisons, construction du château d’eau - qui fut sabordé par ces mêmes autorités municipales est en train de se répéter dans le secteur de L’ÉLECTRICITÉ !
« Pour sa part, interpellé par Diasactu, le maire Cheikh Tidiane Diouf a dégagé toutes responsabilités dans ces événements. Cependant, son directeur de campagne, Mamadou Diouf, est monté au créneau devant la presse locale pour dénoncer une manipulation de l’opinion en invitant Djiby Ciss qui veut prendre les commandes de la mairie à apprendre d’abord à respecter les procédures idoines qui doivent précéder toute initiative citoyenne dans une institution. «Ainsi, avec le concours des autorités municipales, il pourra installer autant de lampadaires qu’il le souhaite. Même si le maire s’oppose alors à une telle initiative, nous condamnerons alors son comportement» soutient le directeur de campagne du maire sortant. Autant le dire ici et maintenant, entre Cheikh Tidiane Diouf, le maire sortant et successeur du défunt père de Djiby Ciss, et ce dernier, les comptes sont loin d’être soldés. Les populations s’attendent à des déballages d’envergure notamment sur ce que d’aucuns appellent le scandale de l’enfouissement technique de Diass et la prédation foncière, qui serait le fait d’une certaine oligarchie installée dans la commune. Bref, campagne électorale pour les prochaines élections locales risque d’être électrique dans le pays saafi.