«EN DIVULGUANT SON DOSSIER MEDICAL, SONKO A CHOISI LE MOINDRE MAL»
Pour Brahima Bakhoum, journaliste formateur et analyste politique, Ousmane Sonko est entre deux feux

«Il faut mettre en balance deux choses. La première, c’est d’être reconnu coupable de viol au Sénégal avec la loi qui prévoit une peine de prison de longue durée. L’autre partie, c’est d’exposer son bulletin médical pour dire voici pourquoi j’étais là ou alors laisser en l’état en disant : «Je protège ma vie privée», quitte alors à se retrouver devant le juge et risquer ou alors la prison ou au moins une fin de carrière politique.
Ousmane Sonko est entre deux feux. Il y a ici un feu qui vient de prendre et là il y a un risque de brasier. Alors, il a à choisir. S’il expose son bulletin de santé en fonction de la pathologie, même là il pourrait se retrouver à devoir justifier aux Sénégalais tant qu’il mesure pouvoir exercer une législature suprême, s’il sait qu’il est malade et que probablement il ne peut pas tenir longtemps.
Alors que les Sénégalais ont besoin d’un président solide. Il se trouve que, dans ce cas-ci, le mal dont il est question n’est pas particulièrement handicapant, pour quelqu’un qui veut être président de la République. Il y a des pathologies handicapantes, si c’était le cas on aurait pu considérer qu’il n’a pas été particulièrement bien inspiré d’exposer cela sur la place publique. Mais si effectivement, on estime que cette maladie ne peut pas empêcher quelqu’un de fonctionner, évidemment il a beau jeu de dire les raisons de sa présence dans ce salon, de nous donner l’historique de la maladie et de nous dire exactement les étapes par lesquelles il est passé pour en arriver là. A ce moment-là, on peut accepter et on peut comprendre.
L’autre aspect, c’est qu’il laisse passer, avec les risques qu’on puisse dire voilà, il a fait ceci, c’est un violeur. S’il fait cela, même si demain cela ne l’empêche pas d’être Président de la République, il va perdre l’estime des Sénégalais. Sur la base de cela donc, il a choisi le moindre mal»