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IL VA FALLOIR QUE LES ÉTATS DU SAHEL SORTENT DE LA SITUATION DE DÉLÉGATION DE LEUR SÉCURITÉ

Le directeur de Timbuktu Institute, Bakary Sambe, analyse avec la lumière de lucidité du chercheur, le dernier sommet du G5 Sahel tenu à Ndjamena

Aliou Fèré Mbaye  |   Publication 20/02/2021

Le directeur de Timbuktu Institute-African center for Peace Studies et coordonnateur de l’observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (Orcra), Bakary Sambe, analyse, dans cet entretien, avec la lumière de lucidité du chercheur, le dernier sommet du G5 Sahel qui s’est tenu à Ndjamena le 16 février dernier.  

Quelle lecture faites-vous du dernier sommet du G5 Sahel qui s’est tenu à NDjamena et élargi à plusieurs autres pays de la région, à l’Union européenne et à des États arabes ? 

Le Sommet de Ndjamena a été un moment décisif de sursaut diplomatique dénotant un nouvel esprit d’ouverture et d’une prise de conscience de la transnationalité du phénomène terroriste et de la nécessité d’une approche inclusive. L’ouverture à certains pays comme le Maroc et le Sénégal prouve une nouvelle volonté d’associer ceux qu’on considérait jusqu’ici comme loin des épicentres du terrorisme au Sahel. Certaines évolutions politiques dans les pays voisins ont fait que le relatif ostracisme à l’égard du Sénégal s’est atténué et que son éventuel apport et celui de son armée pourraient peser sur le rapport de force face aux groupes terroristes. Le fait que la France, malgré son statut de puissance partenaire incontournable dans la région, cherche, de plus en plus, l’appui sincère des pairs européens est le signe d’une nouvelle ère qui sera celle des coalitions stratégiques. Ce n’est point, comme certains le pensent, un signal d’un début de retrait mais d’un nouveau type d’engagement voulant éviter l’image peu avantageuse d’une ex-puissance coloniale malgré les tentatives de rupture introduites par Macron depuis le discours de Ouagadougou. Mais le Sommet de Pau a, tout de même, laissé quelques séquelles et des nuages qui pourraient peut-être se dissiper lors de celui de Montpellier à venir. Quant à l’intérêt des pays arabes pour le Sahel, ce n’est pas nouveau si l’on sait que les puissances du Golfe se livrent déjà une bataille d’influence même dans le domaine militaire, dans la continuité de ce qui se joue actuellement sur le terrain libyen si encore glissant et instable.

Emmanuel Macron a écarté toute baisse des effectifs militaires français dans la région dans l’immédiat malgré le sentiment anti-français en Afrique. Qu’est-ce qui fonde cette décision ? 

Contrairement à ce qu’on peut croire, le Sahel n’a jamais été une question facile pour la France qui doit constamment y gérer l’urgence et l’histoire en même temps. Je ne suis pas du tout surpris de la réaffirmation d’une présence militaire française au Sahel. Malgré un vent de nationalisme et de l’anti-impérialisme, qui a soufflé au Sahel le temps d’un coup d’État au Mali – qui aurait concrétisé le rêve de la fin de « l’emprise française » –, la réalité malienne, elle, reste inchangée et préoccupante. Elle était noyée dans la brève jubilation suscitée par la chute d’un « bourreau », ébranlé, délégitimé, tandis qu’était scrutée l’arrivée immédiate mais peut-être improbable de Russes ou d’autres acteurs. La réalité est que la France demeure un acteur incontournable dans le jeu sahélien. Autant la France reste une «grande puissance africaine » au regard de son influence et de ses intérêts géostratégiques, les pays de la région, surtout le Mali, ne gagneraient pas en matière de sécurité si cet allié arrivait à se retirer ; ce qui est peu probable, par ailleurs. Emmanuel Macron est, désespérément, en quête d’une pédagogie efficiente sur le Sahel auprès de ses concitoyens français, éloignés des réalités du terrain et qui semblent ne pas se retrouver dans ce choc des principes et la nécessité de conjuguer raisons politiques et moyens diplomatiques. Quelle que soit la pression de la rue, les élites politiques françaises de tous bords, malgré la démagogie de certains, ont toujours été conscientes de l’importance de l’Afrique pour leur pays, son économie et son influence. S’agit-il d’un sentiment foncièrement anti-français ou plutôt des maladresses d’une nouvelle classe politique française qui a perdu la connexion avec un terrain qui, pourtant, ne lui était pas forcément défavorable ? Toutefois, la réponse des groupes terroristes, qui n’a pas tardé suite à la déclaration du Président français à l’issue du sommet de Ndjamena, n’augure pas d’une stabilisation prochaine de la région si l’on fonçait davantage dans le tout-militaire ayant abouti à l’échec constaté de Barkhane. La force Takuba annoncée, et encore loin d’être soutenue par les autres pays européens, connaîtra-t-elle une issue différente ? Je n’en suis point convaincu si l’on ne change pas de paradigme.

Le Président Macky Sall a pris part au sommet de Ndjamena et Dakar a soutenu le G5 Sahel à hauteur d’un milliard de FCfa. Quelle en est la portée ? Peut-on envisager de voir le Sénégal intégrer le G5 Sahel ? 

Ce positionnement du Sénégal relève d’une parfaite conscience de la transnationalité du phénomène terroriste et du débordement progressif de l’épicentre malien surtout avec l’instabilité politico-institutionnelle qui a occasionné l’abandon de positions stratégiques par les forces spéciales au pouvoir à Bamako. Dans ce contexte marqué par des signaux peu rassurants aux frontières sénégalo-maliennes et mauritaniennes sans parler de la régionalisation effective de la menace terroriste, le Sénégal ne peut perdurer dans la stratégie réactive de construction d’une résilience nationale dans un contexte régional d’instabilité chronique. Il fallait passer au « containment » proactif des risques et au renforcement des dispositifs d’anticipation parmi lesquels les renseignements extérieur et intérieur qui se modernisent. Même sans effectivement intégrer le G5 Sahel, qui va nécessairement évoluer vers un cadre élargi, le contre-terrorisme sénégalais a bien besoin de toutes les sources et ne peut se passer des cadres régionaux de coopération et de partage d’informations dans le cadre d’une mutualisation qui s’impose. La présence du Président Macky Sall au dernier sommet si décisif de Ndjamena relève d’un certain réalisme et d’une prise de conscience de la nécessité d’une gestion des urgences sécuritaires sans perdre de vue l’enjeu de la prévention face au rapprochement des groupes profitant du vide laissé par des forces spéciales qui faisaient de la région de Kayes le dernier verrou vers nos frontières. Au-delà du soutien financier symbolique aux efforts du G5 Sahel, le Sénégal, déjà assez présent militairement au Mali dans le cadre de la Minusma, réaffirme, de fait, un des principes fondateurs de sa diplomatie à savoir la solidarité africaine, mais donne aussi un signal fort par ce tournant décisif dans son engagement contre le terrorisme qui n’est plus perçu comme un phénomène lointain mais un danger immédiat.

Une cellule djihadiste, qui serait liée au groupe Katiba Macina, a été démantelée à Kidira. Quatre suspects présumés ont été arrêtés. Quelle analyse en faites-vous ? 

La frontière sénégalo-malienne est une préoccupation désormais assumée de nos forces de sécurité et de défense qui ont intégré l’idée d’une bataille de l’Est à gagner. C’est un changement de paradigme. Cette affaire d’une cellule terroriste, qui serait démantelée, ne surprend guère sachant que, début février, un rapport international rendu public faisait état de cette incursion depuis le Mali. Une récente étude du Timbuktu Institute démontre que la région Est bénéficie encore d’une certaine résilience bien que quelques inquiétudes appellent à une approche holistique au-delà du sécuritaire. Le véritable enjeu pour le Sénégal est d’arriver à empêcher que les groupes qui vont inéluctablement s’approcher ne trouvent pas de couveuses locales auprès des communautés, qu’elles soient l’allié des forces de sécurité et de défense, ne serait-ce que pour le renseignement humain, et non des groupes terroristes qui voudraient en exploiter les frustrations et marginalisations génératrices de radicalisation. Cela nécessitera encore plus d’investissements massifs pour renforcer le sentiment d’appartenance nationale. La bataille de l’Est ne se gagnera pas sans la conquête des cœurs qui me semble plus durable que la soumission des corps et le tout-sécuritaire qui n’a jamais vaincu le terrorisme ailleurs.

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