KARIM WADE PREND DATE
A l’instar de nombreux leaders politiques, Karim Wade a adressé ses «très chaleureux vœux de bonheur, de santé, de paix et de prospérité» au peuple sénégalais à l’occasion du nouvel an 2023.

Karim Wade a adressé ses vœux de nouvel an aux Sénégalais. Dans son message, le fils de l’ancien président de la République a appelé le peuple à se mobiliser pour changer le régime actuel par les urnes. Toutefois, Wade-fils n’a pas évoqué son retour au bercail tant attendu par les responsables et militants du Parti Démocratique Sénégalais (Pds).
A l’instar de nombreux leaders politiques, Karim Wade a adressé ses «très chaleureux vœux de bonheur, de santé, de paix et de prospérité» au peuple sénégalais à l’occasion du nouvel an 2023. Dans son message, l’ancien ministre de la Coopération internationale souligne que l’année 2022 a été particulièrement difficile. «Vous avez durement subi dans votre vie quotidienne tous les effets de la crise qui frappe de plein fouet notre pays : faible niveau des revenus, baisse du pouvoir d’achat, augmentation vertigineuse du prix des produits de première nécessité, explosion du chômage qui frappe durement notre jeunesse, niveau alarmant d’endettement, multiplication des scandales financiers dont les derniers ont été révélés par la Cour des comptes, tout cela dans une atmosphère politique marquée par la violence, par des invectives et des insultes qui minent la cohésion nationale», a indiqué le fils de l’ancien président de la République qui se dit sensible aux difficultés que les Sénégalais au quotidien.
Toutefois, il estime que «la grave crise que traverse notre pays requiert des comportements économiques et citoyens vigoureux, avec notamment une lutte implacable contre les gaspillages de tous ordres qui ne permettent pas un progrès social et l’amélioration du niveau de vie des Sénégalais». A cet effet, il a invité tous les Sénégalais à prendre l’engagement de fournir les efforts qu’exige le redressement du pays. «Avec l’élection présidentielle de 2024, nous devrons mobiliser toutes les compétences nationales, y compris celles de la diaspora, pour changer par les urnes la gouvernance actuelle et pour rebâtir notre beau pays afin qu’il retrouve dans l’Histoire la place dont on l’a privé , a déclaré Karim Wade qui est resté muet sur sa candidature à la présidentielle de 2024 considérée comme «non-négociable» par ses frères du Pds.
Par ailleurs, Karim Wade n’a pas manqué d’avertir ses compatriotes sur les dangers qui guettent le Sénégal. «Si nous ne le faisions pas, nous porterions une lourde responsabilité envers le Sénégal, mais aussi l’Afrique, pour avoir été incapables d’assurer aux nouvelles générations l’avenir auquel elles ont droit. Pour ma part, je vous accompagnerai, comme toujours, dans les changements qui correspondent aux aspirations profondes des Sénégalais, dans la concertation, la clairvoyance et la lucidité que requiert la situation. Mais n’oublions pas que cette crise est aussi politique : les libertés, la démocratie, l’État de droit sont aujourd’hui délaissés dans notre pays. Nous devrons les restaurer avec acharnement», tonne Wade-fils en ajoutant au passage : «La situation extrêmement difficile que nous connaissons constitue une opportunité qui nous est offerte par l’Histoire, pour rebâtir un Sénégal moderne, de progrès, réconcilié avec lui-même et fortement attaché aux valeurs de JOM, NGOR, TEGGIN, NJUB, SUTURA, MANDU, FIT ET MUÑ. Toutefois, le devoir de vérité me commande de vous dire que ma confiance inébranlable dans le peuple sénégalais, dans le travail et l’intelligence de ses filles et de ses fils, ne pourra porter ses fruits que si tous, nous acceptons de consentir à des sacrifices»
KARIM WADE PASSE SOUS SILENCE SON RETOUR ANNONCE
Toutefois, Wade fils a préféré passer sous silence deux sujets qui font braquer tous les projecteurs sur lui. En effet, il ne s’est pas exprimé sur son retour au bercail tant annoncé par les responsables du Pds. Il s’est contenté tout juste de dresser un tableau sombre de la gouvernance du régime actuel sans fixer les militants du Pds sur son « retour imminent» qui sonne comme un serpent de mer. L’autre sujet est relatif à son rétablissement dans ses droits civiques et politiques obligatoires pour qu’il puisse compétir à la prochaine présidentielle. Depuis la directive du chef de l’Etat, en conseil des ministres du 29 septembre 2022, au garde des sceaux «d’examiner dans les meilleurs délais les possibilités et le schéma adéquat pour des personnes ayant perdu leurs droits de vote», le fils de l’ancien Président qui a été condamné en 2015 par la justice sénégalaise pour enrichissement illicite ne s’est pas fait entendre. Il a préféré refiler la patate chaude aux tenants du pouvoir. Il ne s’est jamais prononcé directement sur son rétablissement dans ses droits. Jusque-là, seuls ses camarades de parti se sont exprimés sur la question. En gros, ils ont laissé entendre que leur potentiel candidat à la présidentielle de 2024 n’est pas demandeur d’une amnistie. Ils militent tous pour la révision du procès de l’ex-ministre de la Coopération internationale sous le régime de son père Me Abdoulaye Wade.