«LA BALLE EST DANS LE CAMP DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE»
Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD) sur «iRadio», Doudou Wade a indiqué tout simplement que c’est parce que le président de la République n’a pas encore fait ce qu’il devrait faire

Qu’est-ce qui bloque le rapprochement «Wade-Macky» ? Invité de l’émission Jury du dimanche (JDD) sur «iRadio», Doudou Wade a indiqué tout simplement que c’est parce que le président de la République n’a pas encore fait ce qu’il devrait faire. Autrement dit, Macky Sall n’a pas tenu sa promesse de rendre visite à son père en politique, Abdoulaye Wade.
Les retrouvailles entre les Présidents Sall et Wade ont un goût d’inachevé. Aujourd’hui, un flou total entoure le rapprochement hyper médiatisé des deux hommes suite à la médiation de Serigne Mountakha Mbacké. Invité du «Jury du dimanche (JDD)» sur «iRadio», le responsable libéral et ancien président du groupe parlementaire des libéraux et démocrates a voulu lever l’équivoque, tout en épargnant son leader Abdoulaye Wade d’être à l’origine du blocage. Selon Doudou Wade, après la visite du pape du Sopi au palais de la République, le chef de l’Etat avait promis à son tour de rendre visite au patriarche libéral. Ce qui tarde à se faire. «Nous en sommes là. Depuis lors, on attend la suite. Pourquoi il n’y a pas de suite ? Il faut poser la question au Président Macky Sall. Vous avez constaté que le match retour n’a pas eu lieu. La balle est dans le camp du président de la République Macky Sall. Nous constatons ensemble que le président de la République Macky Sall n’a pas encore fait ce qu’il devait faire. C’est lui qui doit recevoir le match retour. Abdoulaye Wade se trouve dans d’excellentes dispositions de le recevoir pour l’intérêt du Sénégal», a déclaré Monsieur Wade. Il précise dans la foulée que la première dame Marième Faye Sall s’est beaucoup souciée des rapports entre le Président Wade et son mari. «Elle a fait des mains et des pieds pour y arriver. Elle a voulu rendre visite au Président Wade. C’était lors d’une fête de Tabaski. La rencontre n’a pas eu lieu parce que quand elle est arrivée, le Président Wade n’était pas informé. Il était dans ses appartements et faisait sa sieste. Il était loin de refuser de la recevoir», renseigne t-il.
Interpellé sur l’absence du PDS au dialogue national, Doudou Wade estime que le Président Macky Sall devrait au moins informer le Président Wade. «Cela n’a pas été fait. Vous pensez que c’était sérieux que le Président Sall puisse prendre un décret et annoncé comme ça la participation de certaines personnes sans en référer à ces personnes-là. Personne ne pouvait faire que j’aille à ce dialogue dans ces conditions», soutient-il. Lors du face-à-face entre Doudou Wade et le «JDD», il a été également question du retour de Karim Wade au bercail. Mais pour le responsable libéral, la réponse est simple. Explications : «Karim Wade ne peut pas rentrer comme ça au Sénégal parce que le moment n’est pas opportun pour qu’il le fasse. Karim Wade n’est pas sorti de ce pays de son propre gré. Dans l’histoire du Sénégal, on n’a jamais vu quelqu’un à qui on a fait un passeport en prison pour le faire sortir. On prend un Sénégalais, on le met sous scellé, on le sort tardivement de la maison, on coupe les WhatsApp et on le déporte. »
Poursuivant, Doudou Wade soutient savoir que «Wade-fils» veut rentrer. «Karim Wade est attendu par les Sénégalais. Il ne rentre pas parce que ce n’est pas encore opportun. Il a été déporté. Vous avez entendu plusieurs fois dire que s’il arrive, on le met en prison», déclare le responsable du PDS. Sur les difficultés que traverse la formation «bleu jaune» et les accusations portées par Oumar Sarr et Cie sur Karim Wade comme étant celui qui les a écartés, Doudou Wade dit ne pas comprendre l’attitude de ces derniers qui ont tenu à créer un courant dans le parti. Alors que, à l’en croire, ils ont toujours dit un «oui» courbé à Karim Wade. «Ils ont porté sa candidature. Ils ont parcouru le Sénégal pour vendre Karim Wade. Ils ont fait une tournée partout. A la radio, à la télévision devant les juridictions, ils ont déclaré : «Karim Wade pas de ‘’A’’ pas de ‘’B’’», affirme-t-il.
«LA PRESIDENTIELLE 2019 A ETE CONFISQUEE»
Revenant par ailleurs sur la Présidentielle de 2019, l’ancien homme fort de l’Assemblée nationale sous Wade affirme qu’il ne fallait pas aller à ces élections parce que les dispositions qui étaient prises faisaient que ces élections étaient déjà gagnées d’avance par Macky Sall. «Et ceux qui sont allés à cette élection sont venus nous dire que nous avions raison. L’élection de février a été confisquée. La Présidentielle 2019 a été confisquée. Tout cela fait que nous sommes dans une situation politique anormale », laisse-t-il entrevoir.
«LA COUR DES COMPTES DOIT EXAMINER LES FONDS POLITIQUES»
Commentant en outre les rapports de la Cour des comptes, Monsieur Wade s’est désolé du fait que le chef de l’Etat ait été très complaisant avec les personnes épinglées. Mieux, il rappelle que le Président Macky Sall avait promis en 2012 qu’une fois au pouvoir, la Cour des comptes allait examiner les comptes de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale et de toutes les autres institutions de la République et que des sanctions seraient prises. «Vous ne savez pas aujourd’hui, sur le montant total de 17 milliards, quels sont les différents compartiments comptables du budget de l’Assemblée nationale. Les fonds politiques sont une partie infime du budget. A la Présidence de la République, il y a plus de 100 milliards de budget y compris les fonds politiques et toutes les rubriques. La Cour des comptes doit examiner les fonds politiques. Il faut que les Sénégalais sachent qu’à la disposition du président de la République, il y a des milliards », encourage-til.
«LES RELATIONS ‘’IDY-WADE’’ N’ONT PAS ETE TOTALEMENT DISSIPEES»
Pour finir, Doudou Wade a jeté quelques mots sur les relations entre Wade et Idrissa Seck pour dire que leurs relations n’ont pas été totalement dissipées. «Il y a encore des choses à se dire. Les deux doivent prendre l’initiative, principalement Idrissa Seck. Je le lui conseille. Lui-même devait pouvoir prendre cette décision d’aller rencontrer Abdoulaye Wade », affirme-t-il ; non sans préciser qu’Idrissa Seck accepte la différence qui accepte aussi le combat et l’affrontement.