LA COALITION «LE PEUPLE» PREND LE CONTREPIED DU M2D
Contrairement à Ousmane Sonko, membre du Mouvement de défense de la démocratie (M2D), qui prône que Macky Sall achève son dernier mandat, la coalition «Le Peuple» quant à elle reste toujours intransigeante sur le départ du chef de l’Etat du pouvoir

En conférence de presse hier, la coalition citoyenne «le Peuple» qui regroupe des partis politiques et des mouvements citoyens et syndicaux est montée au créneau afin de mettre un terme définitif aux dérives autoritaires du régime en place. A cet effet, Dame Mbodji, El Hadji Mansour Mboup et Cie ont, dans leurs 10 commandements, exigé la démission de Macky Sall.
Contrairement à Ousmane Sonko, membre du Mouvement de défense de la démocratie (M2D), qui prône que Macky Sall achève son dernier mandat, la coalition «Le Peuple» quant à elle reste toujours intransigeante sur le départ du Chef de l’Etat du pouvoir. Dans une déclaration qui résume toutes leurs exigences en dix points et lue devant la presse hier, Abdou Karim Guèye, El Hadji Mansour Mboup et Dame Mbodj, qui dénient à Macky Sall sa légitimé, ont de nouveau appelé le président de la République à céder son fauteuil après son échec. «Nous exigeons la démission du président de la République avant que le peuple ne le contraigne à quitter le pouvoir», a déclaré ElHadji Mansour Mboup.
Tenant le Chef de l’Etat pour responsable des évènements de mars 2021 qui ont coûté la vie à une dizaine de personnes, Dame Mbodji qui accuse le président de «plus grand comploteur», estime que Macky Sall est derrière tout ce qui s’est passé. «C’est lui qui est derrière le procureur et les ministres de la Justice et de l’Intérieur. Et chacun de ces derniers a eu par rapport à son niveau de responsabilité à commettre des bêtises.
Et pour les balayer tous, la solution la plus simple, c’est que le président de la République Macky Sall rende le tablier. Parce qu’il a échoué lamentablement», fulmine le Secrétaire général du Cusems Authentique qui annonce sa participation au rassemblement pacifique annoncé par le M2D, samedi prochain, afin d’exiger la libération de tous les détenus politiques. De ce fait, il a exigé que le président de la République instruise ses services pour que la marche soit autorisée et encadrée s’il veut la paix. «Sinon, nous allons encore manifester. Nous ne céderons pas.
Le président de la République est en train de semer le désordre dans le pays. Et personne n’a rien fait avec tous les gens qui sont mis en prison. Nous exigeons solennellement la libération de tous les détenus politiques», peste le syndicaliste.
En outre, comme deuxième point revendicatif, la coalition «Le Peuple» exige la démission ou la destitution obligée du ministre de l’Intérieur, de la Justice, du procureur de la République ainsi que du préfet de Dakar. Cette organisation qui regroupe des politiques et syndicalistes a exigé l’annulation pure et simple de l’arrêté Ousmane Ngom qui constitue une entrave aux libertés démocratiques individuelles et collectives.
Les Sénégalais doivent avoir libre accès à la place de l’indépendance, symbole de notre souveraineté à tout moment. Par ailleurs, le Comité de coordination de la coalition citoyenne «Le Peuple» exige la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques dont Clédor Sène, Guy Marius Sagna, Assane Diouf, Fatima Mbengue, Abass Fall, Birame Soulèye Diop et tous les manifestants détenus arbitrairement. Dame Mbodj et Cie ont en outre exigé la poursuite des auteurs de ce complot odieux pour association de malfaiteurs et atteinte à la sûreté de l’Etat et à la paix civile ayant causé la mort d’innocents citoyens.
Mieux, ils demandent «la dissolution de cette assemblée nationale constituée de députés automates aux services de l’Exécutif, le démantèlement de ce gang occulte de nervis sanguinaires connu sous la dénomination du marron du feu et la mise aux arrêts de l’ensemble de ses membres pour faits de terrorisme, l’ouverture d’une enquête contre X pour déterminer les auteurs des crimes de sang-froid contre les manifestants pacifiques et désarmés, la refonte totale du fichier électoral et la mise en place d’un nouveau, infalsifiable, qui prenne en compte tous les citoyens sénégalais en âge de voter à l’intérieur du pays tout comme dans la diaspora, sans aucune forme de discrimination, avant la tenue de toute élection et la tenue d’élections locales en décembre 2021 et des législatives en 2022».